Non à la croisade impériale !

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Non à la croisade impériale !
En octobre 2001, était lancé l'appel " Non à la croisade impériale ", qui a recueilli des centaines de
signatures en France, en Europe et dans le monde et fut à l'origine de la Coalition internationale contre
la guerre. Cet appel prévenait et dénonçait la logique de guerre dans laquelle s'engageait l'administration
Bush, les faits sont venus le confirmer.
Devenus, avec la fin d'un monde bipolaire, l'unique superpuissance, les Etats-Unis ont oscillé entre
multilatéralisme et unilatéralisme pour imposer, en s'appuyant sur leur supériorité militaire, leur
hégémonie économique et politique au monde.
Arrivée au pouvoir, l'administration Bush se convainc que " le système international ne repose pas sur
l'équilibre entre puissances, mais sur l'hégémonie américaine. Se fondant sur le fait que les institutions
financières internationales ont été développées par les Américains et servent les intérêts américains, que
les structures de sécurité internationales sont essentiellement une succession d'alliances dirigées par les
Etats-Unis ", elle se débarrasse de tout oripeau multilatéraliste.
Faisant prévaloir le seul " intérêt national ", Bush et consorts, engagés dans la voie de l'unilatéralisme, du
" qui n'est pas avec nous et contre nous ", ne cessent de bafouer les règles qui fondent les relations
internationales et de transgresser ouvertement les principes du droit.
Autoproclamés gendarme international, afin de régenter un monde à leur image, les Etats-Unis ont
recours à la puissance des armes et usent de la déstabilisation et du chaos pour assurer et maintenir leur
domination sur des populations otages et victimes.
Ces guerres dites " libératrices " sont en fait des guerres de conquête, des guerres coloniales, qui visent à
mettre en place des protectorats, pour faire main basse sur des richesses minières ou énergétiques. Les
fabuleuses ressources de pétrole bon marché à extraire du Moyen-Orient sont une des causes de la guerre
en Irak.
Ces guerres, dites pour la démocratie, leur servent à mettre pied dans des régions à des fins
géopolitiques. Le contrôle de l'Eurasie, but essentiel des Etats-Unis afin de " prévenir l'émergence future
de tout concurrent global", explique les guerres au Kosovo, en Afghanistan et en Irak, demain en Syrie ou
en Iran.
Guerres pour des intérêts économiques et géostratégiques mais aussi guerres idéologiques. Le
traumatisme du peuple américain après le 11 septembre 2001 a été utilisé par une droite extrême, néoconservatrice, fondamentaliste, ultra-nationaliste et souverainiste pour imposer au monde, par la force,
ses conceptions économiques ultra-libérales, une vision de la démocratie fondée sur la loi du plus fort et
pour répandre son prosélytisme religieux.
Animée d'un esprit de croisade, elle poursuit une politique de clash de civilisations, assimilant musulmans
et terrorisme, répondant aux fatwa par des fatwa, invoquant " l'axe du mal ", en appelant à la Providence
divine pour préserver les Etats-Unis. Une telle conduite ne peut réduire le terrorisme ; au contraire elle
approfondit des sentiments de frustration car elle attente à l'identité de centaines de millions de
personnes et conforte tous les fanatismes.
Cet engrenage de guerres, non seulement répand l'obscurantisme et la barbarie, mais permet de
continuer à nier les droits fondamentaux des peuples, et tout d'abord ceux du peuple Palestinien, elle
assure l'impunité d'autres crimes d'État, par exemple ceux de la Russie en Tchètchènie, elle favorise, des
Balkans à l'Afghanistan, l'établissement de zones de non droit, livrées à des pouvoirs mafieux.
Nulle part la guerre n'a instauré la démocratie, pas plus hier au Kosovo qu'en Afghanistan que demain en
Irak, car la démocratie ne naît pas sous les bombes mais prend racine dans le développement
économique et social. Elle ne peut se fonder sur la corruption et le pillage des ressources par des
pouvoirs dociles ou amenés dans les tanks des vainqueurs, mais sur un partage équitable des richesses
mondiales et nationales. Elle ne peut émerger de politiques d'ingérence mais de l'exemple de rapports
moins inégaux entre les États et les nations reconnaissant pleinement les droit des peuples.
L'Europe, n'échappe pas aux visées hégémoniques brutales de Washington qui ont pour but déclaré de "
décourager les pays industrialisés avancés de toute tentative visant à défier notre leadership ". Ainsi, à
l'encontre de toute volonté d'autonomie ou de toute velléité de non alignement des nations européennes,
Washington use ouvertement de pressions, de menaces et de l'arme de la division. Il n'est, pour Bush,
Rumsfeld, Perle, Powell, Rice, Wolfowitz and Co, d'alliés que couchés.
Cette politique réactionnaire et aventuriste crée un monde de dangers, c'est pourquoi des manifestations
d'une ampleur sans précédent ont, sur les cinq continents, dénoncé la politique hégémonique des EtatsUnis et affirmé la solidarité avec les Américains qui s'opposent aux guerres commises en leur nom. En
manifestant massivement, non seulement les peuples refusent que le monde soit régi, par la guerre et
n'acceptent pas d'être soumis à la loi d'une superpuissance, qu'il s'agisse des Etats-Unis ou de toute autre
puissance, mais ils défendent leurs droits nationaux, sociaux et démocratiques menacés.
La conduite des guerres d'Afghanistan et d'Irak, les faits le montrent, n'ont fait que renforcer, à la Maison
Blanche et au Pentagone, la logique de guerre permanente dénoncée dans l'appel Non à la croisade
impériale ; c'est pourquoi il est impératif de rester vigilant et de continuer à se mobiliser contre la
politique hégémonique des Etats-Unis.
N.A. (CICG.)
Les citations sont extraites de documents rédigés par Paul Wolfowitz, Lewis Libby, William Kristol, Robert
Kagan, membres influents de l'entourage de Georg Bush
http://cicg.free.fr/
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