Études de médecine à Neuchâtel
Objet 15.053 - Postulats 14.146 et 14.147
Porte-parole PVS : Patrick Herrmann (Verts)
Nous commencerons par remercier les auteurs du rapport qui ont eu le mérite de bien poser
le cadre et les enjeux de la problématique de la formation des médecins de façon générale
en Suisse et en particulier dans notre canton.
Ensuite, une fois n’est pas coutume nous produirons une réflexion quelque peu caricaturale
par rapport à la complexité du sujet. Elle aura l’avantage de fixer de manière claire les plus
que doutes qui nous assaillent dans le domaine de la santé et de la formation à la santé.
Grossièrement, on peut poser l’addition :
Une politique suisse hospitalière catastrophique
+
Une politique suisse de formation des médecins et de subvention des universités contre-
productive (100 millions, 300 places à 1300,2017-2020)
+
Une politique cantonale de santé erratique qui fait plus l’apologie de la vision de la direction
de HNe qu’elle n’assure la santé de la population
=
Une bonne affaire financière et pédagogique pour l’Université et le canton mais pas très
éthique.
Dit autrement et découpé à la hache:
1. La politique suisse de santé, sous couvert de maîtrise des coûts, incite à la
concentration des hôpitaux, favorise surtout cliniques privées et assurances, instaure peu à
peu une médecine à deux vitesses, échoue à minimiser les coûts de la santé, fait courir le
risque à certaines régions de devenir des déserts médicaux et met un grand nombre de
cantons en situation de crise institutionnelle dans la gestion régionale de leurs hôpitaux !
2. A cela s’ajoute le fait que la politique fédérale de formation des médecins est
incohérente ; notre système produit trop peu de médecins et nous devons aller en recruter
un grand nombre à l’étranger où ils seraient aussi utiles. Les coûts induits pour leur
permettre d’apprendre la langue des indigènes que nous sommes et les éventuels
problèmes qui peuvent découler de difficultés de communication entre patient du cru et
toubib allophone sont rarement évoquées. De plus, manifestement, les subventions diverses
nécessaires à la fabrication d’un médecin swiss made s’avèrent vite insuffisantes à moins de
pouvoir utiliser des financements croisés venus de sources indirectes et plus ou moins
cachées. Cette course aux subventions cachées est d’ailleurs devenue un sport national
dans notre pays, et notre université utilise cette pratique avec bonheur ici en « synergisant »
filière scientifique avec filière de médecine.