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Item 102
Pilly - Préparation ECN - Item 102 - ©CMIT
1-3. Examens complémentaires
Ils sont orientés par les arguments cliniques. Certains doivent être envisagés en première intention :
hémogramme à la recherche d’une hyperéosinophilie ;
CRP ;
vitesse de sédimentation ;
frottis sanguin, goutte épaisse, à la recherche de plasmodium en cas de fièvre, si origine géographique compatible ;
coproculture, examen parasitologique des selles (en règle 3 jours) ;
sérologies (VIH, VHB, VHC) ;
IDR si originaire d’un pays de forte endémie tuberculeuse.
2. Diagnostic étiologique
2-1. Maladies infectieuses importées
2-1-1. Parasitoses
Paludisme. (Cf. Item 99)
À évoquer systématiquement devant toute fièvre survenant dans les 2 mois suivant le départ d’une zone d’endémie.
Parasitoses intestinales (Cf. Item 100)
Elles sont d’une très grande fréquence :
amœbose et lambliase : diarrhée chronique, dysenterie. L’amœbose peut être colique (diarrhée non fébrile) ou hépatique (hépatomégalie douloureuse
et fébrile, syndrome inflammatoire. Le diagnostic repose sur échographie, la TDM et la sérologie).
ascaridiose, ankylostomose (anémie) et anguillulose.
Elles sont responsables d’hyperéosinophilie sanguine parfois fluctuante. L’anguillulose risque d’évoluer vers la dissémination et la malignité chez les
migrants infestés, traités par une corticothérapie prolongée ou immunodéprimés, sans traitement antiparasitaire préalable.
hydatidose hépatique, particulièrement fréquente en Afrique du Nord, et de découverte clinique (hépatomégalie) et/ou échographique ou révélée par
une complication (fissuration, rupture ou infection de kyste).
taeniasis. La cysticercose, due aux cysticerques de T. solium se rencontre chez des migrants originaires de régions d’élevage porcin : la neurocysti-
cercose est à évoquer systématiquement devant une comitialité chez un migrant venant d’une zone d’endémie (TDM, IRM, sérologie).
Filarioses
Filarioses lymphatiques
Répartition géographique large (Asie, Afrique, Amérique intertropicale).
Le plus souvent : hyperéosinophilie.
Aspects cliniques : lymphangite aiguë précoce, manifestations chroniques lymphatiques.
Diagnostic : microfilarémie de périodicité nocturne (minuit).
Loase
Répartition géographique limitée (Afrique centrale).
Aspects cliniques : asymptomatique ou généralement diagnostiquée devant une hyperéosinophilie, des œdèmes, dits de Calabar ou le passage
d’un ver adulte sous la conjonctive.
Diagnostic : microfilarémie de périodicité diurne (midi)
Onchocercose, rare
Bilharzioses (ou schistosomoses)
Phase d’invasion
- Fièvre, urticaire, toux, céphalées
- Hyperéosinophilie : diagnostic sérologique.
Phase d’état
- bilharziose urogénitale (Schistosoma haematobium) : hématurie macroscopique, infection urinaire, hydronéphrose.
- bilharziose intestinale (S. mansoni), bilharziose hépatosplénique (S. japonicum, S. mekongi) : diarrhée, douleurs abdominales.
- diagnostic : mise en évidence des œufs (urines, selles, biopsies).
Distomatoses
Hyperéosinophilie.
Diagnostic : repose sur l’examen parasitologique des selles, l’échographie abdominale.
Leishmanioses
Cutanées, évoquées devant des lésions chroniques chez un sujet venant d’Afrique, ou d’Amérique du Sud (Guyane française) : examen direct (frottis de
grattage du pourtour d’une lésion ; biopsie ; PCR).
Viscérales (Kala-azar), plus rares : fièvre, splénomégalie, pancytopénie. Diagnostic sur myélogramme et sérologie.
Trypanosomiases africaine (maladie du sommeil) et américaine (maladie de Chagas)
Frottis sanguin et médullaire, sérologie. Rares, mais la maladie du sommeil est en progression.
Gale (Cf. Item 79).