L`anthropologue Jack Goody est mort

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L'anthropologue Jack Goody est mort
L'anthropologue britannique Jack Goody, doyen des études africaines en Angleterre, est
décédé le 16 juillet 2015 à quelques jours de son 95 ème anniversaire. Il laisse derrière lui des
œuvres considérables...
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Triste nouvelle. Le grand anthropologue britannique né en 1919, Jack Goody, est mort le 16
juillet 2015 à quelques jours de ses 95 ans (27 juillet), rapporte Le Monde. Pour le moment,
aucun éléments concernant les lieux et les raisons de son décès n'ont été dévoilés.
Engagé volontaire dans l'armée britannique en 1939, Jack Goody interrompt ses études quand
éclate la seconde guerre mondiale. Il est fait prisonnier des allemands et connait
l'emprisonnement dans un camp de concentration en Italie. Cette période fait de lui un
"connaisseur de l'homme" : son intérêt pour le rapport que les sociétés entretiennent avec
l'écriture se développe.
En 1946, quand il retourne à l’université, Jack Goody se tourne vers l’anthropologie. Il étudie
notamment à Oxford et Cambridge. Le chercheur se passionne pour le terrain africain : il
s’établit un temps au Ghana, où il observe les rites quotidiens des habitants, relevant chaque
similitude et différence avec le monde occidental etc. Il se passionne également pour la
Thailande et l'Asie, qu'il étudie.
sur l'écriture et son impact sur les sociétés. Il développe d'ailleurs une
anthropologie comparative en analysant les rapports entre les sociétés et les cultures.
En
1954,
Jack
Goody
devient
professeur
émérite
à
l’université
de
Cambridge
où
il
enseigne
entre
1954
et
1984.
Ses
travaux,
proches
de
ceux
du
politologue
marxiste
Eric
Hobsbawm,
portent
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Jack Goody publie par la suite plusieurs ouvrages abordant le thème de l'écriture, situé dans un
contexte historique et socioculturel. Dans son principale ouvrage, Raison graphique (1979), qui
le fait connaître en France, l'anthropologue montre les conséquences sur les processus
cognitifs de l'invention de l'écriture. Il étend ce type d'analyse à des champs très variés des
cultures humaines : la famille, les fleurs, la cuisine, les images.
Adoptant une optique comparatiste dont il démord pas, Jack Goody entend "jeter des ponts"
entre l’anthropologie et l’histoire, à travers l’Afrique, l’Orient et l’Occident, explique Philomag.
L’Orient en Occident (1999), est d’ailleurs l'ouvrage dans lequel il indique "comment une autre
perspective peut faire apparaître les fourvoiements des discours antérieurs, et de quelle
manière une fausse évaluation comparative de l’Orient et de l’Occident affecte aussi notre
compréhension de l’Occident en tant que tel."
En 2004, Jack Goody poursuit son travail sur l’ethnocentrisme. Dans L’islam
en Europe, il montre que l’islam "fait également partie intégrante de l’histoire et de l’actualité
de l’Europe." Mais c'est dans Le Vol de l'histoire (2010), que le britannique parfait ce travail de
déconstruction de notre idée de l’Europe. "Le vol de l’histoire, écrit-il dès la première ligne,
désigne la mainmise de l’Occident sur l’histoire.", précise L'Obs.
Jack Goody, fort de sa longue expérience anthropologique, convaincu que l’Europe se trompe
en s’imaginant avoir inventé la démocratie, le capitalisme ou l’amour, invite au travers de ses
ouvrages à relire l'histoire et à revoir le passé. Paul Jorion, son ami, rend hommage à ce héros.
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