Proposition de stage BRGM service EAU – projet origine sélénium 2/3
Le fait de retrouver du sélénium dans les aquifères en relation plus ou moins directe avec les dépôts
fluviatiles de l’Eocène, des altérites et des dépôts détritiques issus du Massif Central (Yprésien
inférieur) est très positif en ce qui concerne l’optique préventive du phénomène.
Cependant, il serait bon de tester la qualité des eaux des aquifères soupçonnés dans plusieurs zones
géographiques pour bien s’assurer de l’origine du sélénium. Ceci concerne les eaux issues des
formations Eocène, Oligocène, mio-plio-quaternaires et du Cénomanien inférieur.
Le sélénium peut se rencontrer naturellement dans différents types de roches, en particulier des
roches détritiques riches en matière organique (dépôts continentaux, fluviatiles). Dans le secteur
d’étude, les formations à étudier sont les suivantes (des plus récentes aux plus anciennes) :
! Niveaux de Calcaire d’Etampes riches en lignites (Oligocène sup.)
! Niveaux à la base des sables de Fontainebleau riches en argiles, sulfures et matière organique
(Oligocène moy.)
! Marnes supra et infragypseuses (Eocène sup.)
! Sables de Cuise (Yprésien sup.)
! Arkose de Breuillet (Yprésien sup.)
! Fausses glaises [argile sableuse à lignite et faune saumâtre] (Sparnacien)
! Sables d’Auteuil (Sparnacien)
! Argile plastique (Sparnacien)
! Formations du Lutétien-Yprésien de la région de Reims
L’acquisition de nouvelles données dans la roche ou dans le sol, devrait permettre d’affiner ces
connaissances et de valider les hypothèses avancées sur une origine naturelle du sélénium dans les
niveaux de grès ou de sables d’origine continentale.
Afin de lever les ambiguïtés sur les origines du sélénium dans ces aquifères, les mesures du potentiel
d’oxydo-réduction (Eh), du pH, de la concentration en oxygène dissous, le rapport sélénium
hexavalent – sélénium tétravalent, ainsi que les concentrations en éléments majeurs et traces,
devraient permettre de mieux appréhender les réactions géochimiques contrôlant la solubilité et donc
la mobilité du sélénium. Il faut en effet prendre en compte :
- les réactions de complexation vis-à-vis des éléments majeurs et traces présents dans les
eaux, par exemple MnSeO40, NiSeO40, NaHSeO30, KHSe0, NH4HSe0 ;
- les réactions de dissolution-précipitation (par exemples : Cu2Se(s), PbSe(s), SnSe(s) peuvent
précipiter en milieu réduit ; CaSeO3 et CaSeO4 en présence de Ca2+ dans les eaux),
- les réactions d'adsorption [10] sur les oxy-hydroxydes de Fe, de Mn et d’Al, les argiles, les
carbonates et la matière organique. L'adsorption sur les oxy-hydroxydes de Fe tels que la
goethite ou l'hématite est maximale à faible pH (pH 3-4), et très faible voire nulle à pH neutre
ou basique; les sélénites (SeIV) étant mieux adsorbées que les séléniates (SeVI). Concernant
les argiles, les quantités adsorbées sont moindres que pour les oxy-hydroxydes de Fe mais à
pH autour de 5-6 et varient selon les argiles. Dans tous les cas, les réactions d'adsorption-
désorption du sélénium sont en compétition avec d'autres anions tels que les phosphates, les
arséniates, les silicates...etc.
- les réactions avec la matière organique : le sélénium est soit incorporé dans la matière
organique soit complexé.
Une telle étude sur quelques forages ciblés avec suivi pluri- annuel devrait permettre d’analyser le
problème du sélénium et aboutir à des actions bien argumentées au niveau technique.
DESCRIPTIONS DES TACHES A REALISER
Les différentes tâches suivantes seront réalisées :
1) Rassemblement des données et informations disponibles
2) Analyse des données existantes
3) Acquisition de données
Analyses sur roches et eaux (analyses chimiques et isotopiques)