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University of Michigan
(2015-2016)
Introduction:
Mes attentes en choisissant l’université du Michigan (ou Umich pour les
locaux) en troisième année étaient aussi multiples qu’exigeantes. Tout d’
abord je voulais découvrir un nouveau système éducatif, caractérisé par
plus de liberté dans le choix des cours notamment. Ensuite, une envie de
pleinement vivre la vibrante vie d’un campus américain qui compte autour
de 50 000 étudiants. En effet, Ann Arbor étant selon Forbes la meilleure
ville étudiante des Etats-Unis, mon choix était net. En conséquence, cette
année était aussi la parfaite occasion pour moi de renouer avec le monde du
sport, quelque peu déserté en deuxième année. Enfin, la situation idéale de
l’université du Michigan est très pratique pour découvrir tant le territoire
américain que son voisin canadien. Ainsi en résumé, ce choix universitaire
de troisième année avait pour ambition de vivre l’expérience américaine
typique la plus pleine pour mieux comprendre la culture de ce pays qui
force l’admiration.
A) Description générale : un système éducatif
spécifique
Le système universitaire américain est très différent de son homologue
français. Tout d’abord le choix de cours est très large étant donné la taille
de l’université qui n’a pas d’équivalent en France. Cependant le trait le plus
particulier est le système « Add and Drop » qui permet de changer très
librement de cours plusieurs semaines après la rentrée. Son grand avantage
est la capacité qu’il donne aux étudiants de tester de nombreux cours et
ainsi de trouver ceux qu’ils lui conviennent le mieux.
Chaque cours est divisé en deux parties : Cours magistral et Discussion
(équivalent du TD). Je vais maintenant décrire les cours qui m’ont le plus
marqué.
SEMESTRE 1
POLITICAL SCIENCES 395 : Russian and Soviet Union
Ce cours de Sciences Politiques avait pour objectif de comprendre la culture
politique russe en étudiant leur histoire. Ainsi nous avons remonté le
temps, de Ivan le Terrible à Vladimir Poutine avec en ligne de mire la
compréhension de leur choix politiques actuels. J’ai tout de suite été séduit
par cette approche qui me correspond parfaitement, puisque je suis le
double cursus Sciences Po – Sorbonne en Histoire.
Le cours magistral était passionnant, très complet et surtout parfait pour
expliquer le lien entre histoire et politique. Le professeur qui le menait
était arménien, avait vécu en URSS et se revendiquait marxiste. Ainsi, il était
vraiment très renseigné sur ce qu’il avançait : un véritable expert. De plus, il
apportait toujours sa vision subjective et politique à la fin de chaque cours,
ce qui mettait les connaissances sous une lumière nouvelle (que l’on soit d’
accord ou non). La discussion apportait un apport certain au cours
magistral, et permettait de digérer les informations denses dans un débat
bien mené. L’université du Michigan disposant par ailleurs d’un musée
d’art, nous avons pu assister à une exposition sur les affiches de
propagande de l’URSS très instructive.
Les thèmes abordés pour expliquer la culture politique russe comme la
religion orthodoxe, les nombreuses invasions ou encore la présence du
rural sont très intéressants. Je retire de ce cours une vision bien plus fine et
complète de la Russie et suis ainsi bien mieux armé pour saisir les enjeux
russes actuels.
ASTROPHYSICS 201: Introduction to Astrophysics
Les étudiant américains majorant en sciences sociales sont obligés de
suivre plusieurs cours de sciences dures comme la physique ainsi d’obtenir
une vision plus complète du monde qui les entoure. Cela fait sens pour moi
et j’ai ainsi décidé de suivre un cours d’introduction à l’astrophysique,
matière qui a toujours suscité mon attention au plus haut point.
Ce cours se composait de deux parties : cours magistral et laboratoire. Le
cours magistral était vraiment intéressant mais nécessite d’avoir fait S car
le niveau de physique demandé n’est pas évident. Mais le laboratoire était
véritablement l’apport de ce cours. Il s’agissait d’activités concrètes en petit
groupe qui étaient supportées par les incroyables ressources de
l’université. En effet, nous disposions d’un planétarium ainsi que d’un
télescope de bonne taille qui compte parmi les meilleurs d’Amérique du
Nord.
Cette alliance de savoir académique et d’expériences très concrètes est pour
moi fondamentales en sciences dures. J’ai beaucoup appris dans cette classe
très générale car d’introduction. Je la conseille pour tout S ayant un intérêt
pour l’astrophysique.
NB : grosse charge de travail
HISTORY 260 : United States civilization to 1865 :
Il s’agit d’un cours d’histoire américaine : de la Révolution de 1776 à la
Guerre de Sécession. Ce cours était logiquement un des objectifs en
décidant de venir étudier aux Etats-Unis. J’avais déjà bien sur les bases de
l’histoire américaine, mais je suis convaincu qu’il faut saisir la chance de
voir comment les américains enseignent certains sujets sensibles comme l’
esclavage.
Ce cours est très complet et se base sur de très nombreuses lectures à faire
seul. La discussion particulièrement qui aborde des thèmes sensibles
comme l’esclavage ou les violences envers les indiens d’Amérique étaient
très intéressants. Globalement j’ai trouvé les réflexions des étudiants
matures et montrant un désir de ne pas oublier l’histoire pour ne pas la
répéter.
En conclusion : je dirai que les apports en connaissances de ce cours sont
assez limités si on connaît bien la période 1777-1865. Mais l’expérience de
discuter dans un débat démocratique de sujets sensibles avec des
américains est pour moi inestimable.
SEMESTRE 2
HISTORY 244 : Arab-Israeli conflict
Il s’agit d’un cours avec une forte ambition : retracer depuis l’origine et
jusqu’à aujourd’hui, l’histoire du conflit Israélo-Palestinien.
Le cours magistral est vraiment excellent et s’appuie sur de nombreuses
lectures qui éclairent bien le conflit en détail. De plus, le cours est très
objectif, ce qui est capital pour ce conflit car il est très simple de tomber
dans la subjectivité.
La discussion était ma motivation principal pour ce cours, ayant déjà traité
ce sujet à Sciences Po. Je voulais avoir la perspective des étudiants
américains sur ce conflit où la diplomatie américaine est très impliquée
depuis longtemps. Je dois dire que j’ai trouvé la position de la plupart des
étudiants très manichéenne, d’ un coté comme de l’autre ce qui casse un
peu le débat.
Cependant, j’ai trouvé les thèmes de dissertation très intéressants,
notamment concernant les acteurs non étatiques comme le Hezbollah.
PHILOSOPHY 183 : Critical thinking
Le titre est trompeur. En pensant m’inscrire à un cours de philosophie, j’ai
en fait signé pour ce qui ressemble plus à de la psychologie. Cependant, ce
cours a su susciter mon intérêt.
En effet « critical thinking » fait référence à une manière de penser de
manière critique. Ainsi ce cours vous donne des outils très variés pour
remettre en cause votre propre réflexion. La césure principale se situe entre
le « système un » : réflexion automatique et involontaire, que l’on doit
remettre en question avec le « système deux ». Ce second système est
volontaire et permet se remettre en question. L’ambition de ce cours est de
donner aux étudiants les outils pour utiliser le « système deux » et ainsi
mieux penser.
Les outils en question sont divers : analyse d’arguments, probabilités ou
encore simple remise en question par une identification des « fallacies ».
Les « fallacies » sont des raccourcis intellectuels involontaires qu’il convient
de déjouer, une fois qu’elles sont désignées.
Ce cours, bien que parfois un peu trop simple, est intéressant et permet de
se remettre en question.
EARTH 102 : Energy of the earth
Continuant sur ma lancée du premier semestre, j’ai choisi une matière
scientifiques. Il s’agit d’un cours sur les énergies fossiles et renouvelables
sur Terre. Je pense que c’est toujours utile d’avoir ces connaissances et il
me manquait certaines bases.
Je savais déjà beaucoup sur la localisation de ces énergies. Cependant ce
cours m’a permis de mieux comprendre comment ces énergies étaient
traitées et utilisées. Ainsi, j’ai pu saisir pleinement l’importance des
énergies renouvelables et comment les comparer pour un rendement
maximum.
Sans être passionnant, ce cours a été fidèle à mes attentes et a comblé mes
lacunes dans cette matière. En effet, la géopolitique mondiale est très
dépendante ces énergies, et les négliger est une erreur selon moi.
HISTORY 201 : Roman Ancient history
Ce cours retrace l’histoire antique romaine, de la fin de la République, à
celle de l’empire. Il s’agit d’un cours extrêmement complet et très instructif.
Les textes à lire obligatoires sont très nombreux et riches, des dizaines
d’auteurs sont couverts ainsi. La justesse des choix d’auteurs, et la richesse
de ces textes sont exceptionnelles.
Les dernières semaines de cours couvrent la fin de l’empire et les
interactions entre romains et barbares. Cette partie fut particulièrement
intéressante puisqu’elle montre une dynamique historique singulière. Les
barbares sont passés dans l’imaginaire des romains : de personnes noncivilisés pour Strabon à des sauveurs de Rome pour Augustin dans la Cité
de Dieu. Ainsi les nombreux auteurs lus m’ont permis dans une perspective
d ‘historien de comprendre l’Histoire de l’empire romain par l’accès direct
aux sources.
Ce cours fut peut être le meilleur de mon année et m’a donné une nouvelle
perspective sur une matière déjà étudiée pourtant à la Sorbonne.
La compétition sportive au sein de Umich : « intramural » :
Répondant à l’un de mes principaux souhaits pour cette année à l’étranger,
j’ai pu pratiquer le sport à bon niveau avec les autres étudiants de
l’université.
L’université du Michigan organise une ligue sportive qui met en
compétition des équipes constituées d’étudiants volontaires. Les sports
proposés sont nombreux, allant du football US au soccer. J’ai beaucoup
apprécié ces tournois de sport, où l’attitude des autres étudiants tranche
beaucoup avec ce que j’ai pu connaître en France. En effet, en moyenne les
étudiants sont bien plus sportifs et surtout compétitifs.
Là encore, il s’agit d’un trait typique de la vie de campus US : la culture du
sport avec en perspective la compétition, le désir de vaincre.
La fraternité : Theta Xi
Au deuxième semestre j’ai rejoint une des fraternités faisant partie du
vibrant « Greek System » d’ Ann Arbor. Cette expérience fut à bien des
égards, la plus américaine de mon année.
Tout d’abord il convient de dire que joindre une fraternité, c’était d’ abord
ignorer les clichés type « American Pie » qui présentent ces organisations
étudiantes comme uniquement dédiées à la débauche. Les activités sont en
réalité très nombreuses et diverses : sport, philanthropie, culture. Les
évènements sociaux comme les « House Party » sont bien sur présentent,
mais il faut faire attention à ne pas réduire les fraternités à cela.
C’est par l’intermédiaire d’amis que j’ai rejoint en Janvier Theta Xi. En tant
que nouveau ou « pledge », j’ai été initié avec mes camarades novices au
fonctionnement de la Fraternité, et à celui du Greek système dans son
ensemble. A la fin de cette initiation, je suis devenu un « brother » de Theta
Xi et le suis toujours. Ces liens qui unissent les différents « brothers » est
loin d’être pris à la légère par les étudiants américains et continuent après
l’université, notamment par le biais du réseau professionnel.
Je ne retire de cette expérience que du positif et le conseille. Enfin, du point
de vue de mon objectif de départ qui était de vivre une expérience
pleinement américaine, c’est un franc succès. Quoi de plus américain
qu’une fraternité ?
B) Travail comparatif : Ann Arbor, une « College
Town »
Un système universitaire plus libre :
Le système universitaire américain est bien différent de celui de Sciences
Po pour de nombreuses raisons.
En effet même si la structure de base: cours magistral/conférence semble
se répéter, c’est en fait une approche très différente. La « discussion »
américaine est tout à fait différente de la conférence de Sciences Po.
L’ambiance y est beaucoup moins formelle et la place laissée au débat est
très grande. Le leader de discussion est souvent un étudiant un peu plus
vieux avec qui le contact est très facile, et qui est plus considéré comme un
conseiller que comme un professeur. Le cours magistral lui peut se
comparer avec ceux de Sciences Po, même si la place laissée aux questions
est plus importante. Ainsi en règle générale, plus de place est réservée au
débat et moins aux connaissances de type académiques pures.
La plus grande différence entre les deux systèmes pourrait être le système
d’évaluation. Les devoirs notés à la maison sont bien plus nombreux et sont
souvent présents chaque semaine dans toute matière. Mais peu de place est
laissée à la dissertation qui est remplacé par des QCM ou des questions de
connaissances. Ainsi on observe que la réflexion comme on peut la trouver
dans une dissertation française est très peu présente aux Etats-Unis. En
effet j’avais l’impression d’avoir des évaluations type lycées, et qui demande
peu de réflexion, juste des connaissances. Ainsi les étudiants américains
travaillent beaucoup de manière concrète pour préparer ces devoirs de la
manière la plus parfaite. En revanche à Sciences Po, on privilégie
l’apprentissage de connaissances théoriques pour ensuite réfléchir sur la
copie. Le meilleur exemple sont les examens finaux : court et sujet en
avance aux Etats-Unis contre long et compliqué en France. Ainsi on ne
prépare pas les étudiant à la même formation dans ces deux systèmes. En
résumé : concret aux Etats-Unis, et théorique à Sciences Po.
Le choix de cours est très large, bien plus qu’à Sciences Po, mais il faut
prendre en compte la différence de taille de ces deux instituts
d’enseignement secondaire. Sinon, quelques cours en sciences dures sont
obligatoires pour valider un Bachelor en sciences sociales (et inversement)
à Umich. Je trouve cela très positif car cela rend plus ouvert, et on devrait
s’en inspirer.
Enfin, un des gros points positifs de ce système sont les « Office hours ». Il
s’agit d’un temps de quelques heures par semaines où les professeurs
offrent de recevoir leurs élèves pour un temps de qualité à deux. Cela
permet d’avoir des conseils sur la matière enseignée, mais pas seulement.
En effet les relations sont bien plus cordiales avec le professeur de cours
magistral qu’à Sciences Po et les conversations peuvent dériver sur la vie
privée.
En conclusion je dirai que le système américain est plus libre que celui de
Sciences Po. Mais les évaluations reposent trop sur les connaissances type
lycée et pas assez sur la réflexion à mon gout.
La culture américaine d’ une « College Town » :
Etudier dans une grosse université américaine dans un campus placé dans
une ville de petite taille, n’ a pas grand chose à voir avec étudier a Paris
dans une université avec un nombre d’étudiants bien moindre.
Ann Arbor a été élu par Forbes « meilleur ville étudiante des Etats-Unis » et
ce titre n’est pas démérité. Campus très vibrant, on sent un esprit de corps
dans cette université, une fierté des étudiants qui arborent en permanence
les couleurs de leur université.
Le sport est un facteur très important d’unité. En effet pendant les matchs
de football américain, le stade « Big House » fort de plus de 100 000 places
affiche complet. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’ il est rempli non
seulement par les étudiants mais aussi les anciens élèves qui portent eux
aussi les couleurs bleue et jaune. Ainsi ce genre de match réunit tous les
étudiants pour une passion commune.
Etant une « College Town », la ville est principalement composée
d’étudiants et de personnes rattachées, d’une manière ou d’une autre, à
l’université. La ville est donc faite pour les étudiants. Ainsi les évènements
sociaux universitaires, les endroits pour sortir le soir, les petits restaurants
sont très nombreux. Ann Arbor est pour ainsi dire, la ville étudiante
poussée à son extrême.
Ensuite il convient de parler du « Greek System », partie intégrante de la vie
du campus. Il se compose de deux types d’organisation assez similaire :
Fraternités pour les hommes et Sororités pour les femmes. Ces
organisations rassemblent seulement 17% des étudiants mais une bonne
partie de leur évènement sociaux sont ouverts et permettent de rassembler
les étudiants. On peut citer le « Tailgate », une fête générale dans le campus
ou toutes les maisons de Fraternités sont ouvertes aux étudiants dans les
heures précédents le match. On peut aussi avancer des évènements
philanthropiques comme le « Relay for life » où les étudiants se rassemblent
pour faire du sport sans l’égide du « Greek System » pour gagner de l’argent
contre le cancer.
Un choc culturel ?
Même si les Etats-Unis sont assez proches de l’Europe culturellement, j’ai
été surpris par de nombreux éléments à l’Université du Michigan.
Tout d’abord la culture du sport est vraiment prégnante dans cette
université. La plupart des étudiants font du sport, et quasiment tous
utilisent les salles de sport qui sont par ailleurs très nombreuses sur le
campus. Avec le sport vient un style de vie certain. En effet, contrairement à
beaucoup de clichés, les américains prennent soin de leur corps. Par
exemple, la cigarette es très mal vue à l’inverse de Sciences Po. En effet le
tabac est vu comme anti-sport puisqu’il baisse l’endurance de ceux qui le
prenne. Ainsi la culture sport y est bien plus présente.
Une autre grande différence avec Sciences Po est l’implication en politique
des étudiants qui est vraiment faible. Tout comme Berkeley, l’université du
Michigan est publique et de ce fait la plupart des étudiants sont de
sensibilité « liberal ». Aux Etats-Unis, « liberal » désigne la sensibilité dite de
gauche qui pousse pour des réformes de plus grand partage. Pourtant on
observe très peu de débats politiques, notamment car l’opinion qui y
domine n’a pas vraiment de résistance. Par exemple en cette année de
primaires américaines, Sanders était de loin le favori des étudiants. Mais je
trouve que leur opinion était très manichéenne et basée sur une
connaissance faible de leur propre système politique. Au contraire les
étudiants de Sciences Po sont bien renseignés et participent de manière
intensive au débat démocratique qui fait de notre école un temple de la
démocratie.
Ensuite, je dirai que les étudiants de l’université du Michigan sont en
moyenne plus ouvert et à l’écoute que mes confrères sciences pistes. La
plupart viennent du Midwest où les gens ont les réputations d’être doux. En
effet j’ai été surpris de la facilité de mon intégration dans des groupes
pourtant typiquement américains comme les fraternités. Au contraire à
Sciences Po, peu d’étudiants étrangers sont impliqués dans nos
associations. Outre la barrière de langue, je pense que nous pourrions être
plus ouverts á leur intégration associative.
Enfin l’esprit de corps qui anime chacun des étudiants de cette université
est incroyable. Umich est bien plus qu’un lieu d’étude, c’est une culture ete
une tradition. Le fait que le stade : « Big House » qui compte plus de 100
000 places soit rempli à chaque match de football américain en soit prouve
de l’implication des étudiants et alumni dans leur vie universitaire.
C) Apport de cette année d’étude : la pensée
américaine
Une nouvelle perspective en sciences sociales
Le système universitaire américain m’a donné une nouvelle perspective des
sciences sociales. En effet, la liberté de ce système donne une approche plus
large des sciences sociales. De plus l’alliance obligatoire outre Atlantique
des sciences sociales aux sciences dures est capitale pour moi. En effet, il est
très important d’avoir un minimum de connaissances en mathématiques et
physique. Je déplore le fait que certains étudiants de Sciences Po délaissent
totalement les sciences dures. Je pense que c’est se fermer une porte sur le
monde et perde une bonne partie de notre capacité d’analyse. Ensuite les
« discussions » (équivalent des TD) qui se déroulaient dans une ambiance
plus détendue m’ont permis de me rapprocher de certains de mes chargés
de « discussion » et du coup d’entretenir des discussions passionnantes
avec des étudiants plus avancés dans leur culture. De même le système des
« office hours » avec les professeurs de cours magistral sont des
opportunités de parler à des experts de leur champ.
Ainsi pour conclure je dirai que cette année aux Etats-Unis m’a donné une
approche différente de l’étude des sciences sociales sous un angle plus libre
et détendu. Cette approche détient des qualités comme une facilité à
communiquer avec les enseignants, mais pèche un peu au niveau des
évaluations trop simplistes à mon gout.
Un apport personnel indéniable
Cette année aux Etats-Unis me fut très bénéfique à un niveau personnel
aussi. En effet, malgré mon affection pour Sciences Po, l’atmosphère
parisienne de notre cher septième arrondissement est parfois un peu
étouffante. Ainsi, une année dans une petite ville étudiante est reposant. De
plus je me suis fait de nombreux amis, européens et américains. Ainsi
rencontrer tant de gens aux parcours divers permet d’être plus ouvert
d’esprit car tous ont une expérience très différente à partager. Je pense que
la meilleure de ces expériences est la Fraternité. En arrivant dans le
Michigan, j’avais comme de nombreux française l’image de débauche
colportée par American Pie de ces organisations étudiantes. Mais j’ai vite
rencontré dans des évènements sociaux certains de ces « Brothers » de
fraternités qui m’ont convaincu de les rejoindre. Ce fut la meilleure décision
de mon année. Outre les soirées sympathiques passé en leur compagnie, j’ai
découvert ce que voulait dire une fraternité. Cela veut avant tout dire que
les membres partagent le lien de « brothers » entre eux, et qu’ils le
prennent très au sérieux maintenant à l’université et tout notre vie. Je
compte y retourner pour les voir et certains veulent venir me voir à Paris
où je pourrais partager avec eux mon style de vie.
Après cette année plus que jamais je suis convaincu que les rencontres
forgent un individu, et je peux m’estimer très chanceux avec mon
expérience à Ann Arbor.
Une perspective nouvelle ?
Cette année d’étude n’a pas changé mon plan de master qui se poursuivra à
Sciences po en Affaires Publiques, spécialité administration publique.
Cependant, je compte travailler plusieurs année outre Atlantique où la
pensée capitaliste bien plus poussée qu’en France. De plus, je pense
vraiment étudier de nouveau en Amérique du Nord pour un MBA (Master of
Business and Administration) par exemple sur la cote Est.
Enfin, j’ai vraiment beaucoup apprécié mes voyages aux Etats-Unis mais il
me reste à visiter une bonne partie de ce grand pays. Mes prochaines étapes
seront surement la Louisiane, la Floride et la cote Est que je n’ai que peu vu.
Conclusion:
Pour conclure ce rapport de stage, je dirai que cette année fut
extraordinaire et très profitable à de nombreux points de vue. Tout d’abord
au niveau académique par la découverte d’un nouveau système
universitaire et un approfondissement de mes connaissances en sciences
sociales. De plus mes deux matières de sciences dures qu’étaient
astrophysique et énergie de la Terre m’ont ouvert l’esprit. Ensuite d’un
point de vue social, j’ai tissé de nombreuses relations avec d’autres
étudiants, des professeurs ou de parfaits inconnus pendant mes voyages. De
plus, j’ai adoré découvrir une nouvelle culture dans la meilleure « College
Town » des Etats-Unis avec un esprit de corps qu’on ne peut trouver nul
part ailleurs. Dans cette même perspective, ma pratique au niveau
« intermural » du sport m’a permis de renouer avec la compétition et au
plaisir de jouer. Enfin, l’expérience de ma fraternité Theta Xi où j’ai eu la
chance et l’honneur de devenir un des frères me suivra toute ma vie.
Ainsi j’ai passé une magnifique année et je suis prêt à rentrer en master des
deux pieds.
Annexes :
- Logement : il y a trois options principales : dortoirs (cher mais
confortable), appartement ( je le déconseille car mauvais pour se
sociabiliser ) et coop ( voir site ICC, pas cher et super pour social donc je le
conseille). Nourriture comprise sauf dans appartement.
Attention : coop s’ y prendre tôt et je conseille les maisons :
Luther/Truth/Michigan/Owen.
-VISA : il faut s’y prendre vraiment à l’avance, début de l’été par exemple.
Ne pas oublier la photo ID US qui doit se faire chez un photographe spécial.
-Budget (par mois) : 600 logement et nourriture car coop (dorms sont bien
plus chers) / 200 dépenses scolaires et 600 pour loisir/voyage. Il est
possible cependant de dépenser moins en loisirs/voyages même si la vie est
chère. Total : 1400$.
-Université : Services de Umich sont gratuits et très nombreux : avocat,
santé (125$ assurance obligatoire par mois). Superbe campus central à
visiter, the Arbs est un superbe jardin. Fan de sport : intramural. Je conseille
les fraternités pour les sportifs/fétards.
Bon réseau de transport par bus.
- Voyages : Canada : ne pas oublier son I-20, Toronto est très sympa à visiter
/ Californie-Utah-Nevada-Colorado : destination chère sur place mais si le
vol est pris en avance, le voyage coute peu. Prévoir beaucoup de frais
supplémentaires pour un long voyage, notamment dans la nourriture et les
transports. Prend à l’avance le logement est très important.
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