Lutter contre la pauvreté passe par l’écologie
Les inondations de l'été 2007 se compte en millions de francs de dégâts en Suisse et en milliers de
morts dans les pays du tiers monde. Les populations du sud et particulièrement les plus pauvres étant
les premières victimes des conséquences du réchauffement climatique, nous sommes directement
concernés par la protection du climat si nous voulons lutter contre la pauvreté. Appel à un changement
dans nos habitudes de vie dans notre consommation d'énergie.
Pas un jour ne se passe aujourd’hui sans
que les médias abordent l’une ou l’autre
thématique liée à l’environnement et
l’écologie. Jusqu’à maintenant et à
quelques exceptions près, l’intérêt pour
l’écologie est resté limité dans les milieux
chrétiens. Cependant, la Bible, à travers la
Genèse, nous exhorte à devenir les gérants
et gardiens de la création. La question du
développement durable, intimement liée
à la solidarité entre humains et aussi
intergénérationnelle, rejoint nombre de
concepts bibliques.
Les faits
Au cours du vingtième siècle, la température terrestre a augmenté de 0.60C. Cette valeur peut paraître
minime au premier regard, rappelons toutefois qu’il s’agit d’une moyenne aussi bien temporelle que
spatiale. Ces malheureux 0.60C ont des effets bien visibles sur notre environnement : fonte des glaciers
constatée sur les cinq continents, migration de certaines espèces animales et végétales plus au nord,
sécheresses plus longues et plus intenses dans les régions tropicales et sub-tropicales, etc. En bref, une
température moyenne aussi élevée que celle observée au cours des 50 dernières années n’a été pas été
vue sur Terre au cours des 500 dernières années.
Causes et prévisions
Quelles sont les causes de cette hausse de température ? Le climat sur terre est influencé par nombre
de facteurs, la plupart d’origine naturelle : par exemple la distance terre-soleil ou l’activité volcanique
et solaire. Cependant les facteurs naturels ne suffisent pas à expliquer une telle hausse des
températures observée sur un si petit laps de temps. Une très large majorité de scientifiques s’accorde
à dire que c’est principalement le gaz carbonique (CO2) et le méthane émis par l’homme depuis le
début de la révolution industrielle qui est à l’origine de ce bouleversement du climat terrestre. En effet,
le CO2 rejeté dans l’atmosphère, au travers l’usage de combustibles fossiles (pétrole ou gaz naturel)
modifie la force de l’effet de serre et influence directement la température terrestre.
Le taux de gaz carbonique rejeté par les hommes dans l’atmosphère a augmenté de 30% au cours du
vingtième siècle. Notre société, basée sur l’usage massif de combustibles fossiles serait donc
responsable de cette hausse de température. Que se passera-t-il dans 50 ans, voire dans 100 ans ?
Difficile à dire... Les modèles ne sont pas tous en accord et l’acuité des précisions dépend de nombre
de facteurs imprévisibles : comme par exemple l’évolution de la population terrestre ou de la mise en
oeuvre concrète du protocole de Kyoto. Une augmentation de température comprise entre 1.80C et 40C
est prédite d'ici 2100, autant dire que les conséquences sur notre environnement pourraient être
terribles. Une attitude responsable voudrait que dans le doute, on s’efforce de ne pas empirer la
situation.
Impact plus marqué pour les pauvres
L'augmentation du niveau de la mer entraîne plus de sécheresse qui touchera 75 à 250 millions
d'africains et 1 milliard d'asiatique d'ici 2020. La mousson asiatique devenue instable entraînera des
inondations. L'impact des changements climatiques plus marqués au Sud entraînera une augmentation
gigantesque des réfugiés écologiques. De 30 millions depuis 2004, on estime à 150 millions le nombre
de réfugiés victimes des changements climatiques en 2050.
Il est temps pour nous de vivre une « conversion écologique », un évangile de la simplicité et du
contentement, pour plus de justice pour la nature qui nous entoure. Ceci résultera aussi en plus de
justice pour envers les autres, notamment les pauvres et les générations à venir. L'impact négatif du
changement climatique aura des répercussions qui vont pénaliser plus durement les plus
pauvres, les plus démunis, les moins équipés. Changer notre comportement est un signe d'amour
et de justice pour nos voisins plus pauvres qui subissent les conséquences de notre mode de vie.
Que faire ?
Réduire nos émissions de gaz carbonique implique un changement de mode de vie et une remise en
question de notre société basée sur la croissance et le consumérisme : Limiter les trajets, améliorer
l’isolation des bâtiments, acheter local, etc. Autant de pistes pour commencer à limiter nos émissions
de CO2.
En tant que chrétiens comment réagir face à cette polémique ? Souvenons-nous d’abord que Dieu nous
a établis comme gérants de la création. Comme le dit Genèse 2.15 « L'Éternel Dieu prit l'homme, et le
plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder ». Le Seigneur nous a donné la terre en
héritage et nous en sommes responsables ! Libres à nous de la faire fructifier mais aussi de la
détruire : nous avons carte blanche… Force est de constater que, de par notre nature de pécheurs, à
travers notre égoïsme et notre cupidité, nous mettons en péril ce cadeau. Comme l’affirme l’apôtre
Paul dans Romains 8.20-22 : « Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause
de celui qui l'y a soumise, - avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la
corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu'à ce
jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement ». La nature elle-même est
en attente de rédemption et souffre de notre péché ! Tout au long de l’Evangile nous sommes exhortés
à nous convertir et changer de comportement. Si nous parlons souvent de conversion de notre
comportement face à notre prochain, on se rend compte ici que nous sommes aussi appelés à
mener une vie qui n’opprime pas la création. Cela implique de consommer moins, de rechercher
quels sont nos besoins essentiels pour laisser tomber le superflu. Plus de relation à Dieu et à l’autre,
moins d’achats ou de trajets inutiles. Suivons l’exhortation de Jésus et amassons des trésors dans les
cieux ! En tant que chrétiens nous avons un message différent à amener au monde, préoccupé par les
changements climatiques : un appel à une vie plus simple, plus proche de Dieu, loin du superflu
imposé par la société, mais aussi une espérance que Dieu n’a pas oublié notre terre et qu’Il ne nous
laissera pas la détruire.
La terre et ses richesses appartiennent à l'Eternel. L'univers est à lui avec ceux qui l'habitent.
(Psaume 24:1)
Pour consulter d'autres documents sur le climat, cliquez ici
Pour consulter le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat),
cliquez ici
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