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Pascale PibotVincentBiourge Denise Elliott
Nutrition
Encyclopédie de la
Clinique Canine
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Ce livre est reproduit sur le site d'IVIS avec l'autorisation de Royal Canin. IVIS remercie Royal Canin pour son soutien.
Gestion nutritionnelle
des urolithiases
canines
Abigail
STEVENSON
PhD, BSc, MIBiol,
Cbiol
Carolien
RUTGERS
DVM, MS,
Dip ACVIM,
Dip ECVIM-CA,
DSAM, MRCVS
1 - Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303
2 - Diagnostic des urolithiases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303
3 - Épidémiologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
4 - Physiopathologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312
5 - Concepts nutritionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
6 - Gestion générale de l’urolithiase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
7 - Gestion nutritionnelle spécifique de chaque type d’urolithiase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
Questions fréquemment posées à propos des urolithiases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325
Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326
Exemples de rations ménagères adaptées au traitement diététique des urolithiases . . . . . . . 328
Informations nutritionnelles Royal Canin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
Urolithiases
301
L’urolithiase est définie comme la formation
de sédiments dans le tractus urinaire, composés
d’un ou plusieurs cristalloïdes peu solubles.
Les sédiments microscopiques sont appelés cristaux
et les sédiments macroscopiques plus volumineux
sont appelés urolithes ou calculs.
L’urolithiase représente un problème fréquent
chez le chien. Les urolithes peuvent se former
àn’importe quel niveau du tractus urinaire,
bien que la grande majorité d’entre eux se forment
dans la vessie. L’urolithiase constitue environ 18 %
des motifs de consultation vétérinaire chez les chiens
présentant des affections du bas appareil urinaire
(Figure 1)
(Lulich & coll, 2000)
.
Urolithiases
284
Gestion nutritionnelle
des urolithiases canines
F
IGURE
1-P
RINCIPALES AFFECTIONS DU BAS
APPAREIL URINAIRE CHEZ LE CHIEN
(D’après Lulich & coll, 2000)
Urolithiases
Cystite
Incontinence
Divers
24 %
18 %
40 %
8 %
Abigail STEVENSON
PhD, BSc, MIBiol, Cbiol
Abigail Stevenson obtient en 1992 un Bachelor en Sciences à l’université de Stirling, avec mention. Après six mois comme assistante chargée
de recherche à l’université d’Anchorage (Alaska), Abigail Stevenson est nommée, en 1993, technicienne de recherche au Waltham Centre
for Pet Nutrition, et travaille sur le métabolisme de la vitamine A et de la taurine chez le chat. En 1995, Abigail Stevenson est nommée
Research Scientist et affectée à des recherches dans le domaine de la santé du tractus urinaire, sujet sur lequel elle soutient sa thèse
de doctorat en 2002. Après avoir été en charge des programmes de recherche Waltham concernant les oiseaux et les poissons entre
2002 et 2005, Abigail travaille maintenant pour la Communication scientifique de Waltham.
Carolien RUTGERS
DVM, MS, Dip ACVIM, Dip ECVIM-CA, DSAM, MRCVS
Carolien a obtenu son doctorat vétérinaire en 1985, à l'Université d'Utrecht (NL). Après un internat à l’Université de Pennsylvanie,
Carolien Rutgers effectue un Résidanat à l’Université de l’État d’Ohio où elle obtient un Master. Entre-temps, elle a travaillé en clientèle
générale et référée des petits animaux. À partir de 1985, elle a travaillé comme maître de Conférences en Médecine des petits animaux
àl’Université de Liverpool, puis au Royal Veterinary Collège en 1990. Carolien a publié plus d’une centaine d’articles scientifiques et
chapitres de livres, et a donné des conférences partout au Royaume-Uni et dans le monde. Son principal sujet de recherche est la gastro-
entérologie. Elle est Diplomate du Collège Américain de Médecine Vétérinaire Interne (ACVIM), Founding Diplomate de la division
Animaux de compagnie du Collège Européen de Médecine Vétérinaire Interne (ECVIM-CA) et Diplomate RCVS en Médecine des petits
animaux. Carolien a été membre du conseil d’administration de l’ECVIM-CA, membre du conseil de médecine et de chirurgie des petits
animaux du RCVS et examinatrice pour ces deux organisations.
1 - Introduction
Les quatre minéraux les plus communément retrouvés dans les calculs chez le chien sont: les phos-
phates ammoniaco-magnésiens (struvite), l’oxalate de calcium, l’urate d’ammonium et la cystine
(Osborne & coll, 1995; 1999b; Houston & coll, 2004) (Figures 2 et 3, Tableau 1).Le phosphate de
calcium, les silicates, certains médicaments et métabolites de médicaments peuvent être à l’origine
d’autres types d’urolithes moins fréquents.
L’oxalate de calcium et les struvites représentent les principaux types de minéraux mis en évidence
lors de calculs néphrétiques (Ross & coll, 1999).L’incidence des urolithiases et la composition des
calculs peuvent être influencées par différents facteurs comme la race, le sexe, l’âge, le régime ali-
mentaire, des anomalies anatomiques, des infections du tractus urinaire (ITU), le pH de l’urine et les
traitements médicamenteux (Ling, 1998).La mise en évidence de ces facteurs de risque est primor-
diale pour traiter efficacement et prévenir les urolithiases, qui ont souvent un taux élevé de récidives.
Cela souligne l’importance d’une bonne approche nutritionnelle de la situation, à la fois pour dissoudre
et prévenir les calculs, bien que certains minéraux soient plus faciles à dissoudre que d’autres.
2 - Diagnostic des urolithiases
Anamnèse et signes cliniques
Les symptômes d’urolithiase sont principalement dus à l’irritation de la muqueuse du bas appareil
urinaire, qui se traduit par des signes de cystite et/ou d’urétrite. Les symptômes les plus communs sont
l’hématurie, la dysurie et la pollakiurie. Parfois l’urolithiase conduit à une obstruction urétrale, qui
constitue une urgence médicale et chirurgicale. Les calculs rénaux peuvent de plus être responsables
d’une pyélonéphrite, d’une obstruction à l’écoulement de l'urine, d’une réduction de la masse rénale,
d’azotémie et d’une insuffisance rénale. Parfois, les chiens sont cliniquement asymptomatiques.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel lors d’hématurie, dysurie et miction fréquente avec ou sans obstruction uré-
trale doit envisager les ITU, polypes et néoplasies. Une mise en culture des germes urinaires et le recours
àl’imagerie médicale permettront de les différencier.
T
ABLEAU
1-É
VOLUTION DE LA PRÉVALENCE
DES CALCULS LES PLUS FRÉQUENTS CHEZ LE CHIEN
Àpartir de 77 000 cas de chiens de tous âges au Minnesota Union Urolith Center
(D’après Osborne & coll, 1999b, & Houston & coll, 2004)
1981 1982-1986 1986-1997 1997 2003*
Struvite
78 %67 %59 %45 %43,8 %
Oxalate
5 % 7 % 32 %35 %41,5 %
Urate
5% 8% 9%
Cystine
2% 1% <1 %
Calculs mixtes
12 % 9% 8%
Les calculs de struvite étaient jusqu’ici les plus nombreux, mais depuis ces vingt dernières années, la
prévalence des urolithiases à oxalate de calcium augmente, alors que celle des urolithiases à struvite
diminue, ces dernières restant encore cependant prédominantes (Ling & coll, 2003).
*données issues du Canadian Veterinary Urolith Centre.
1- Introduction
Urolithiases
285
© Waltham Centre for Pet Nutrition© Waltham Centre for Pet Nutrition
Figure 2 - Cristal d’oxalate de calcium.
Figure 3 - Cristaux de struvite.
Examens de laboratoire et imagerie médicale
Des analyses d’urine, une analyse bactériologique urinaire quantitative et l’imagerie médicale (radio-
graphie simple et à double contraste et/ou échographie) sont nécessaires pour confirmer le diagnostic
d’urolithiase et rechercher les facteurs prédisposants.
L’analyse des paramètres biochimiques sériques est utile pour mettre en évidence des anomalies inter-
currentes et évaluer la fonction rénale chez les chiens présentant une néphrolithiase. Une analyse
chimique de l’urine peut aussi révéler des quantités excessives d’un ou plusieurs minéraux contenus
dans le calcul.
>Analyses d’urine
Les analyses d’urine mettent généralement en évidence une inflammation avec protéinurie, hématu-
rie et pyurie. Le pH urinaire varie en fonction du type de calculs, de la présence ou de l’absence
d’infection et du régime alimentaire. En général, les calculs de struvite sont associés à une urine
alcaline, en particulier si des bactéries uréase-positive sont présentes. Les calculs d’urate et de cystine
se développent plutôt à pH neutre ou acide (Osborne & coll, 1995).Le pH urinaire est un facteur moins
important vis-à-vis des calculs d'oxalate de calcium.
Une cristallurie peut être présente sans urolithiase et une urolithiase peut avoir lieu sans cristallurie.
De plus, les cristaux ne sont pas nécessairement représentatifs du type de calcul, puisqu’ils peuvent être
induits par la présence d’une infection à bactérie uréase-positive qui peut favoriser la formation de
struvite. Toutefois des cristaux d’urate d’ammonium (Figure 4) peuvent indiquer un shunt porto-
systémique, et des cristaux de cystine sont pathognomoniques de cystinurie (Figure 5).La présence de
cristaux est dépendante du pH, de la température et de la concentration minérale de l’urine. Les échan-
tillons d’urine doivent être examinés dans les 30 minutes suivant leur récolte et ne doivent pas être
réfrigérés.
>Examen bactériologique urinaire
Une mise en culture de l’urine et un antibiogramme doivent être systématiquement réalisés afinde
mettre en évidence une ITU primaire ou secondaire. Un examen bactériologique de la partie interne
des calculs peut être intéressant, puisque les bactéries présentes dans l’urine peuvent être différentes de
celles individualisées au sein du calcul (Osborne & coll, 1995).Si une cystotomie est réalisée pour
retirer les calculs, il est recommandé de faire une biopsie de la muqueuse. Les résultats de l'examen
bactériologique peuvent être plus fiables que la mise en culture de l'urine (Hamaide & coll, 1998).
>Techniques d’imagerie
La radiographie et/ou l’échographie sont indiquées pour vérifier la présence de calculs, leur localisa-
tion, leur nombre, leur taille, la radiodensité et la forme (Figure 6).Seuls les calculs d’une taille supé-
rieure à 3 mm sont détectés par radiographie abdominale ou par échographie. Les calculs d’urate sont
les plus radiotransparents et requièrent généralement une
cystographie à double contraste pour être visualisés. Une
urétrographie rétrograde avec contraste est nécessaire pour
vérifier la présence de calculs urétraux, tandis qu’une
urographie pendant la phase d’excrétion s’impose lors de
suspicion de calculs rénaux.
Une cystoscopie nécessite un équipement spécifique et une
anesthésie générale, mais peut être d’une aide précieuse
pour confirmer l’existence d’une urolithiase et retirer de
petits calculs de la vessie ou de l’urètre (Cannizzo & coll,
2001).
2 - Diagnostic des urolithiases
Urolithiases
© Waltham Centre for Pet Nutrition
Figure 5 - Cristaux de cystine.
Figure 4 - Cristaux d’urate
d’ammonium.
286
Figure 6 - Aspect radiographique
de calculs vésicaux chez un chien.
© CR Lamb
© Waltham Centre for Pet Nutrition
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