Les étoiles filantes de notre ciel sont les bombes de l’ennemi D’après le recueil Paroles d’enfants dans la guerre, de Zlata Filipovic et Mélanie Challenger mise en scène Flavia Lorenzi www.ciebrutaflor.com Les étoiles filantes de notre ciel sont les bombes de l’ennemi D’après le recueil Paroles d’enfants dans la guerre, de Zlata Filipovic et Mélanie Challenger Spectacle à partir de 14 ans Recherche de partenariat et production en cours • Laboratoires d’Aubervilliers, Théâtre Antoine Vitez (mise à disposition d’espace) • La Fonderie (Résidence de création) Ils ont déjà soutenu la Cie BrutaFlor Lieux de diffusion et répétitions Théâtre de l’Opprimé, La ligue des enseignants, Laboratoires d’Aubervilliers, La Fonderie (Théâtre du Radeau), Théâtre de Verre. Financement Spedidam, L’Ambassade du Brésil à Paris, Marie de Paris (Paris Jeune Talents), Sorbonne Nouvelle (FSDIE), CROUS de Paris. Note d’intention par Flavia Lorenzi Je pensais que la guerre n’arrivait qu’aux autres Zlata Filipovic Le point central de notre création est l’adaptation pour les planches du recueil « Paroles d’enfants dans la guerre » de Zlata Filipovic, paru en 2006, qui contient 14 journaux intimes de jeunes gens âgés de 13 à 20 ans, dont la vie a été touchée par les violences du XXème siècle et des premières années du XXIème siècle. Ce projet a la vocation de porter un regard sur la guerre par le prisme de ces enfants, que le destin a jetés au cœur de différents conflits de l’Histoire contemporaine. La jeunesse est donc au centre de notre travail, non seulement par le sujet abordé mais également parce que nous aimerions toucher plus spécifiquement un public jeune, dont le regard et les réflexions sur le monde d’aujourd’hui sont encore en formation. Dans un pays comme le notre où les guerres qui l’entourent s’affichent principalement par des images violentes dans les médias et par des débats politiques abstraits sur les victimes et les réfugiés de ces conflits, il nous semble essentiel de réfléchir de façon sensible sur cette question. Nous voulons présenter un théâtre qui puisse être sensible et formateur aux yeux de la jeunesse actuelle. Les guerres arrivent à de gens comme nous – des gens avec des espoirs, des désirs et des problèmes, quels que soient l’époque et le lieu -, des gens comme nous tous. Entrer dans l’intimité de ceux qui ont vécu des conflits nous oblige à sortir des vertigineux comptes de morts, des images de refugiés émaciés, et à contempler ces personnes, une par une, à imaginer leur vie, leur destin. Si ce projet permet peut-être d’affiner la connaissance que nous avons des faits historiques, ce que nous voulons en premier lieu est monter l’intimité de ceux qui ont vécu des conflits, donnant la possibilité au public de suivre chaque parcours, lui montrant une autre face, et ainsi réfléchir sur la guerre de façon moins factuelle, moins abstraite. Ce qui nous touche dans ces récits est le fait que malgré le désespoir, l’incompréhension, la révolte et le sentiment d’avoir quitté l’enfance trop brusquement, apparaissent comme des éclats lumineux des petits détails de la vie quotidienne, des projets d’avenir, des aspirations, l’espoir, l’humour et même le jeu. Notre enjeu sera celui de transposer ces journaux dans une narrative scénique propre au théâtre. Nous voulons donner corps et voix aux mémoires des ces jeunes qui ont trouvé dans l’exercice de l’écriture une échappatoire aux horreurs de la guerre, dans un désir violent de communiquer, de penser que quelqu’un écoute, entend, comprend. Notre tâche est celle de s’approprier d’un matériel non-théâtral et le transformer en objet scénique ; raconter l’Histoire par le biais de récits intimes qui n’ont pas été écrits dans le but d’être un compte rendu historique et qui suivent leur propre voie, humaine et personnelle. Le travail d’adaptation doit se faire avec beaucoup de liberté afin de créer une dramaturgie originale et poétique, organisée dans des tableaux qui se croisent et dialoguent. Ce sera également l’occasion d’approfondir notre recherche esthétique, abordant toujours le plateau sous le signe de la choralité et de la multiplicité de voix, en quête d’un théâtre chorégraphique, à la lisière de la fiction et de la réalité. Nous mettrons en place un processus créatif où la dramaturgie émergera des séances de répétitions et de moments d’adaptation ou même de réécriture. Ce projet nous donne la possibilité de développer davantage l’acte du témoignage autour de mémoires politiques/historiques et personnelles, que nous appuierons cette fois-ci par une place importante donnée à la création vidéo, utilisant notamment des images d’archives, et faisant partie intégrante de la scénographie. 1914 Piete Kuhr, 12 ans (Allemagne) Paroles d’enfants 1939 Inge Pollak, 13 ans (Angleterre) Je m’appelle Piete. Mon frère s’appelle Willi Gunther. Il a quinze ans. J’en ai douze. Nous habitons chez ma grand-mère, à Schneidemühl, dans la région de Posen. Aujourd’hui, on est le 1er août 1914. Il fait très chaud. Les moissons ont commencé le 25 juillet. Les blés sont presque blancs. Ce soir, en passant près du champ, j’ai cueilli trois épis, que j’ai accrochés au-dessus de mon lit avec une punaise. L’Allemagne est entrée en guerre aujourd’hui. Ma mère m’a conseillé d’écrire un journal sur la guerre; elle pense que ça m’intéressera quand je serai grande. L’Autriche-Hongrie, l’Allemagne, la Serbie, la Russie et la France ont mobilisé. Nous n’avons aucune idée de ce que sera cette guerre. Il y a de drapeaux à toutes les fenêtres des maisons de la ville, comme s’il allait y avoir une grande fête. Ils sont noir, blanc et rouge. Nous avons parlé longtemps, et regardé les photographies de nos parents en pensant à la même chose : les reverrons-nous un jour ? Puis je suis allée voir le calendrier, pour connaître la date. Dimanche 3 septembre. Le premier jour de la guerre. Elle a été déclarée à onze heures, je l’ai su trois quarts d’heure après. J’ai encerclé la date d’un épais trait 1941 Yitskhok Rudashevski, noir et je me suis demandée quand je 13 ans pourrais marquer de la même façon le dernier (Lituanie) jour de la guerre. Nos cœurs se déchirent lorsque nous assistons aux honteuses scènes de violences : des femmes, des vieillards, sont battus et roués de coup de pied au milieu de la rue, par de petits bandits… Debout à ma fenêtre, je sens la rage m’envahir. Les larmes me montent aux yeux. Toute notre impuissance, notre isolement se voient dans ces rues, où personne ne prend notre parti. Il pleut sans arrêt. Nous sommes tristes et seuls. 1943 Clara Schwarz, 15 ans (Pologne) Paroles d’enfants Je travaille aux décorations pour l’arbre de Noël avec Ala. On est restés debout jusqu’à une heure du matin, pour fabriquer toutes sortes de jouets. Peut-être qu’il y aura un miracle, à Noël, et que nous serons délivrés. A Noël dernier, je ne supposais pas que je passerais une année entière dans le bunker. 1992 Zlata Filipovic, 13 ans (Sarajevo) Les gens sortent dans la rue. Aujourd’hui il a fait chaud, une belle journée de printemps. Nous sommes sortis nous aussi. La rue était pleine de monde, d’enfants. On aurait cru un défilé pour la paix. Les gens sont sortis pour se rencontrer, ils ne veulent pas la guerre. Ils veulent vivre et s’amuser comme ils l’ont toujours fait. Ceux sont eux qui doivent vaincre, pas la guerre, car la guerre n’a rien d’humain. 1967 Ed Blanco, 19 ans (Vietnam) En regardant autour de moi, j’ai l’impression d’être dans un film. Un décor de camp de guerre digne de Disneyland. Et pourtant, je suis encore à Phan Rang ! Qu’est-ce que ce sera sur le champ de bataille ! J’ai hâte de voir ça. Si on me regardait, maintenant, on verrait un jeune homme assis sur des sacs de sable, qui écrit sur un cahier. Il n’a pas de chemise, porte sur sa figure une fine couche de poussière de sable, et son pantalon baggy est crasseux. Equipe Mise en scène Flavia Lorenzi Dramaturgie Flavia Lorenzi et Bruno Stierli, d’après le recueil Paroles d’enfants dans la guerre, de Zlata Filipovic et Mélanie Challenger et autres Jeu Bruno Stierli, Camille Duquesne, Maïe Degove, Thomas Mallen et Samuel Roger Création lumière et son Arthur Braesch Accompagnement artistique Frode Bjornstad Administration et Diffusion Jean Michel Poullé (Bureau Artsolis) Calendrier de Création Prévisionnel Mai / Juin // 2016 10 Rencontres autour de la dramaturgie 4 Rencontres sur plateau => Centre d’Animation Jemmapes, 75010 Septembre à Novembre // 2016 Juillet // 2016 Du 18 au 22 Résidence de création => Laboratoire d’Aubervilliers, mise à disposition d’espace 3 périodes de répétitions Ouverture publique prévue pour Novembre => Théâtre Antoine Vitez, mise à disposition d’espace Mai // 2017 Création à Paris, en cours Avril // 2017 Du 12 au 28 avril Résidence de création => La Fonderie/Théâtre du Radeau Ouverture publique Cie Bruta Flor Trajectoire Fondée en 2012 par Flavia Lorenzi, lors de la création d’une performance intitulée La Chambre, présentée deux fois au festival « A contre sens » à la Sorbonne Nouvelle – Paris III, où la metteuse en scène finissait alors une maîtrise en Études Théâtrales portant le Théâtre du Radeau et la Compagnie de Maguy Marin. Après cette expérience, la metteuse en scène réunit un groupe de comédiens et crée Fleur d’Obsession d’après les œuvres du dramaturge brésilien, Nelson Rodrigues. Ce projet a été soutenu par l’Ambassade du Brésil à Paris et a été co-produit avec le Théâtre de l’Opprimé. En avril 2014 BrutaFlor crée Sujet pour une petite nouvelle – Une variation de La Mouette de Anton Tchékhov, au Théâtre de l’Opprimé, à Paris. En octobre 2014 Chuca Toledo rejoint l’équipe de BrutaFlor, aux côtés de Flavia Lorenzi, les deux artistes collaborent étroitement sur la création de Les fleuves de l’oubli qui voit le jour en mars 2016, au Théâtre de l’Opprimé, à Paris. En parallèle à ses créations, la cie. BrutaFlor organise depuis janvier 2015 des ateliers de formation dédiés aux comédiens et danseurs, amateurs et/ou professionnels. Avec la volonté d’échanger et partager les connaissances, ainsi que de se nourrir de nouvelles expériences, la compagnie fait appel à quelques artistes/amis – qui contribuent directement ou indirectement à ses recherches scéniques – pour venir animer des ateliers au sein de BrutaFlor. En 2015 nous avons eu à nos côtés la danseuse Vania Vaneau, le comédien Frode Bjornstad (Théâtre du Radeau), un laboratoire de recherche dirigé par Chuca Toledo et un atelier de théâtre corporel par Flavia Lorenzi. Cie Bruta Flor Esthétique Dès sa première création, la compagnie BrutaFlor aborde le plateau sous le signe de la choralité, à la lisière de la danse et du théâtre, regroupant ainsi une équipe artistique sensible à cette approche et en quête de processus créatifs ouverts et riches. La choralité propose le groupe comme acteur principal dans l’espace scénique. Cette présence collective est essentielle car elle pousse à penser la narrative théâtrale comme une grande chorégraphie. La scène est considérée comme un tout, à l’intérieur duquel les différents éléments dialoguent librement. La choralité favorise parallèlement la trajectoire individuelle de chacun au cours du travail. C’est cette alternance entre singularité et choralité, entre théâtre et danse, entre acteur et personnage qui intéresse les intégrants de BrutaFlor. Depuis ses dernières recherches, la création d’une dramaturgie prend de plus en plus d’importance dans la trajectoire de la compagnie, et son dernier spectacle, Les fleuves de l’oubli, est le résultat d’une écriture de plateau s’appuyant sur des textes non-théâtraux. D’autres notions viennent encore joindre le territoire esthétique de BrutaFlor, comme par exemple l’acte du témoignage et la « visite » de mémoires politiques/historiques et personnelles. Au fur et à mesure que les créations de BrutaFlor se développent, nous tentons d’aborder ces notions et de créer un langage singulier, mais toujours en mouvement, en évolution. Flavia Lorenzi D’origine brésilienne, Flávia Lorenzi a vécu dans la ville de São Paulo jusqu’à à l’âge de 27 ans, où elle a fait ses études d’art dramatique en tant que comédienne, et a suivi plusieurs formations de danse et improvisation. En 2004 elle fonde aux côtés d’un groupe d’artistes la compagnie Antikatartika Teatral, avec laquelle elle crée plusieurs spectacles en tant que comédienne, et tourne dans tout le Brésil. Parallèlement Flávia devient professeur d’interprétation et d’expression corporelle, et travaille en tant qu’assistante de mise en scène à de nombreux projets. En 2008 elle s’installe à Paris où obtient en 2012 une maîtrise en Études Théâtrales, à la Sorbonne Nouvelle (Paris III) ; sa recherche porte sur deux compagnies mondialement reconnues qui pratiquent un art à lisière du théâtre et de la danse, tout en abordant la notion de choralité. En tant que comédienne Flavia côtoie de nombreuses compagnies et metteurs en scène, notamment le Théâtre du Soleil, le célèbre metteur en scène brésilien Antonio Araujo, Stéphane Braunschweig au Théâtre de la Colline, Mario Biagini (Workcenter of Grotowski) à La Fonderie, ou encore Yoshi Oïda, célèbre comédien de la troupe de Peter Brook, et le jeune metteur en scène Thomas Ferrand à la Ménagerie de Verre, à Paris. En 2009 Flavia rencontre la metteuse en scène Maria Clara Ferrer et intègre en tant que comédienne la Playground Cie. Elle joue dans la pièce La Fragilité dirigée par Ferrer, et anime aux côtés de la metteuse en scène des ateliers de théâtre à Paris et dans le Limousin. En 2012, Flavia dirige à l’université Paris III un atelier de théâtre intitulé « La Choralité dans le théâtre de Nelson Rodrigues », et intervient en tant que professeur de danse-théâtre, dans l’école d’art dramatique Studio Müller, à Paris. La même année elle fonde la compagnie de théâtre BrutaFlor, dont le premier projet est une performance intitulée La Chambre. En novembre elle crée, au Théâtre de l’Opprimé, à Paris, le spectacle Fleur d’Obsession, d’après les œuvres du dramaturge brésilien Nelson Rodrigues. En avril 2014 elle crée Sujet pour une petite nouvelle – Une variation de La Mouette de Tchekhov. En mars 2016 elle crée aux côtés de Chuca Toledo Les fleuves de l’oubli, où elle assume la dramaturgie et le jeu. De septembre à décembre 2015, Flavia dirige un atelier de théâtre corporel à Confluences. Depuis 2014 elle intervient en tant que metteuse en scène à la Libre École Rudolf Steiner, à Verrières-le-Buisson, et monte avec les élèves Beaucoup de bruit pour rien, de Willian Shakespeare et ensuite Arlequin serviteur de deux maîtres de Carlo Goldoni. Contacts Cie BrutaFlor N°SIRET 793 875 741 00019 SIEGE SOCIAL 20 rue Jean Pierre Timbaud, 75011 Direction Artistique Flavia Lorenzi [email protected] 0614649040 Administration & Diffusion Jean Michel Poullé [email protected] 0671811981 Cie BrutaFlor http://www.ciebrutaflor.com/ www.facebook.com/cie.brutaflor [email protected] Photos de l’exposition Anselm Kiefer au Centre Georges Pompidou, Paris 2016 Photos de la résidence de création aux Laboratoires d’Aubervilliers, juillet 2016