Vue de l’univers informationnel
De ce point de vue, et donc de la matrice à
la base de tout l’univers [5] (ou de tous les uni-
vers), cette information n’est pas inscrite dans
une matière, une énergie, un champ de force,
car c’est elle qui est à l’origine de tout cela :
matière, énergie, champ de force. De même,
cette information primordiale n’est pas inscrite
dans un espace et un temps, car c’est elle qui
est à l’origine de l’espace et du temps. C’est ce
modèle ontonomique informationnel que Lama
Darjeeling Rinpoché a présenté dans son livre
«CHANGER L’UNIVERS » [6] en prenant appui
sur les textes anciens du bouddhisme.
Quant à David Bohm il avait préalablement
présenté dans son livre, « LA PLENITUDE DE
L’UNIVERS » [7] son modèle hologrammique
selon lequel l'univers que nous percevons serait
une projection holographique d'une matrice à
la circonférence de l'univers – nouveau para-
digme au sujet duquel de nombreux scientifiques
ont fait preuve de scepticisme, tandis que beau-
coup d'autres, parmi lesquels l'éminent astro-
nome britanni que Martin REES, l'ont considéré
favorablement, au point même de poursuivre
son développement.
Henri DUTHU
[1] Cette information active qui est un principe à
l'œuvre dans le monde subatomique, est également pré-
sente dans les autres domaines :
•en biologie, chaque unité cellulaire détient l'information
sur l'ensemble de l'organisme (l'ADN), et elle devient
sélectivement active selon sa place au sein de l'orga-
nisme ;
•en neurologie, l'information est disséminée partout
dans le cerveau, et les localisations cérébrales servent à
extraire certaines informations ;
•en botanique, Hiley rapproche l'information active
des champs morphogénétiques (schèmes d’influence or-
ganisateurs potentiels) ;
•en philosophie, chaque conscience accède à la totalité,
mais reste une partie organique du tout.
[2] La forme d'un objet n'est pas que sa forme géo-
métrique : c'est sa définition, ce qui le rend définissable.
Par exemple, ce qui différencie un homme d'une statue
qui le représenterait, c'est la possession d'une âme. Plus
que ses caractéristiques physiques, c'est la possession
de cette faculté qui va permettre de définir l'homme ;
ainsi, l'âme est la forme du corps. La forme d'une œuvre
d'art, c'est l'idée qu'en a l'artiste. Elle est d'une importance
capitale dans la théorie de la connaissance d'Aristote.
[3] Le holomouvement ou ordre implicite, comme
théorie alternative à celle des particules élémentaires.
Selon David Bohm, l'univers que nous percevons serait
une projection holographique d'une matrice à la circon-
férence de l'univers.
Tout est dans tout dit Bohm, la masse, l'énergie
contiennent des informations sur l'univers tout entier (on
retrouve le principe de Mach et le positivisme du Cercle
de Vienne). Quand un son ou une lumière parvient
jusqu'à nous, que la conscience les reconnaît, nos organes
sensoriels sont confrontés à tout l'Univers. Nous devenons
le sujet de notre étude, l'observateur s'observe.
Pour Bohm, l'observateur et son objet d'étude sont
les perceptions explicites d'un ordre implicite, "une sub-
totalité relativement autonome", comme le courant du
Gulf Stream fait partie de l'océan.
[4] S'il faut désigner cette « conscience » qui anime
la particule, Hiley parlera de protoconscience. Dans le
holisme bohmien, l'information est de même nature,
tant au niveau des particules que dans les autres domaines
(biologie, philosophie de l'esprit, notamment). C'est
pourquoi, dans cette perspective, le terme « protocons-
cience » est employé à bon escient et non pas métapho-
riquement, pour décrire la particule dans son environ-
nement. En raison de l'introduction de ce potentiel
quantique fondé sur la notion d'information, la théorie
de Bohm est, à proprement parler, une théorie sur l'esprit
et la matière.
[5] Il en définit ainsi les contours : cette information
primordiale est très certainement binaire, car la binarité
est la plus élémentaire des informations et elle suffit à
construire toutes les autres formes plus complexes d’in-
formation. Elle suit très certainement un principe d’im-
probabilité, car une série infinie de 1 ou de 0 ne pourra
jamais donner de l’information nécessaire à la complexité
des phénomènes de l’univers. L’information primordiale
est donc une série improbable de 1 et de 0.
[6] Summer Lessons, Boulder (Col.), 5-8 July 2011,
distribué par Amazon.
[7] Editions du Rocher, septembre 1987.
Classement > 7A30 mis en ligne en 04/ 2017
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