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La construction des pyramides d’Égypte
machines en bois du savant grec hissant les pierres qui étaient
assemblées par paliers, jusqu’aux théories contemporaines des
rampes sur lesquelles étaient poussés les blocs, en passant par
les terrasses solubles dans le Nil de Diodore de Sicile.
Une fois construite, la pyramide répondait-elle à une symbo-
lique astronomique? C’est ce que pensent plusieurs égyptolo-
gues qui ont analysé les pyramides de Gizeh à la lumière des
étoiles et ont trouvé d’étranges liens entre le positionnement
de ces monuments extraordinaires et la constellation d’Orion.
Les trois pyramides seraient disposées de manière identique
aux trois étoiles (Mintaka, Alnilam et Alnitak), qui forment
ce que l’on appelle le Baudrier d’Orion. En outre, selon cette
même idée, le Nil tout proche représenterait la Voie lactée dans
une sorte de miroir du ciel. Les pyramides de Gizeh seraient
ainsi l’achèvement terrestre du royaume des dieux.
En plus de l’astronomie, des mathématiciens tentèrent de
décrypter la construction des pyramides. Pour certains, les
dimensions de la Grande Pyramide évoquent le nombre pi,
mais également le nombre d’or de Pythagore. La prouesse
des architectes consiste surtout – d’après les observations de
l’égyptologue britannique William Flinders Petrie – à avoir
réussi à orienter la Grande Pyramide selon les quatre points
cardinaux et à en avoir fait (à 20 centimètres près!) un carré
parfait. D’autres voient dans la pyramide de Khéops un véri-
table observatoire astronomique.
Ainsi, le conduit nord de la chambre funéraire du roi partait
vers l’étoile Polaire, qui se trouvait alignée au moment de sa
construction sur l’axe de rotation de la Terre; le conduit sud
de la chambre funéraire de la reine était, quant à lui, tourné
vers Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel. Pour les mathéma-
ticiens et autres savants qui ont étudié ces corrélations, il n’y a
là aucun hasard: le pharaon était le souverain le plus puissant
de la terre, et la reine, la plus belle. Mais cette volonté architec-
turale renvoie surtout à l’utilisation par les anciens Égyptiens