La mission Corot (Convection, Rotation des étoiles et Transits des planètes extrasolaires)
est une mission de photométrie stellaire de très grande précision répondant à deux objectifs
scientiques : « voir » l’intérieur des étoiles et rechercher des planètes extrasolaires
telluriques, tous deux enjeux majeurs de l’astronomie. Le lancement de Corot est prévu
n 2006. La durée de la mission scientique est prévue pour 2,5 ans.
LES OBJECTIFS SCIENTIFIQUES DE LA MISSION COROT
Rechercher des planètes extrasolaires telluriques
L’existence de planètes autour d’étoiles autres que le Soleil n’a été conrmée que par des observations récentes (1995), et si près de
200 planètes ont été découvertes à ce jour, il s’agit dans la grande majorité des cas de planètes géantes gazeuses. Avec la mission
Corot, grâce à la grande précision photométrique de l’instrument et à la longue durée des observations (jusqu’à 150 jours), il devient
possible de détecter des planètes plus petites et peut-être telluriques, comme le sont les planètes internes du Système solaire
(Mercure, Vénus, la Terre et Mars).
Pour détecter ces planètes Corot étudie l’intensité lumineuse des étoiles. La présence d’une planète est révélée par une très faible
diminution de l’intensité lumineuse d’une étoile de manière périodique. C’est-à-dire à chaque fois que la planète passe devant son
étoile.
Corot pourra détecter des « petites » planètes (mais quand même 2 à 3 fois plus grosses que la Terre) dans un domaine de distance
à l’étoile s’étendant jusqu’à la zone dite « habitable », zone où la température de surface de la planète est compatible avec la présence
d’eau liquide, mais aussi des planètes géantes gazeuses, complétant ainsi les découvertes actuelles. La méthode photométrique mise
en œuvre, appelée « méthode des transits », permet de déterminer certains caractéristiques des planètes comme par exemple leur
diamètre. Ces caractéristiques ne peuvent être obtenues avec la méthode dite des «vitesses radiales » , méthode qui depuis les
télescopes terrestres a permis de détecter la grande majorité des planètes extrasolaires connues à ce jour.
Voir l’intérieur des étoiles
Depuis les années 30 où elle a commencé, l’étude physique des étoiles a connu un succès considérable et a permis d’approfondir
nos connaissances sur leur structure et leur évolution. Le Soleil, étoile la plus proche de nous, a notamment livré ses secrets depuis
seulement deux décennies, et cela très parcimonieusement. Le Soleil étant une étoile ordinaire de notre Galaxie (Voie Lactée), il
est naturel de généraliser l’étude aux autres étoiles et de chercher à détecter leurs oscillations et mesurer leurs fréquences. La
physique de l’intérieur des étoiles est encore très mal connue. Le cœur de la modélisation s’appuie sur des hypothèses concernant
entre autres, les processus de transport de chaleur et en particulier la convection, mais aussi la circulation méridienne induite par la
rotation. La sismologie est le moyen pratiquement unique (avec l’observation des ux de neutrinos) de sonder l’intérieur des étoiles
et consiste à observer leurs modes propres d’oscillation qui permet d’accéder à l’état physique interne.
LA CHARGE UTILE DU SATELLITE COROT
Corot est un satellite d’astronomie utilisant la plateforme Protéus (Plateforme Recongurable pour l’Observation, pour les Télécommunications
et les Usages Scientiques).
Développée conjointement par le CNES et Alcatel Alenia Space pour de petits satellites, cette plateforme permet des missions diverses
dans le domaine de l’observation de la Terre ou de l’Univers. Elle fournit toutes les ressources utiles au satellite pour le bon déroulement
de sa mission, comme le contrôle de la trajectoire et de l’attitude, l’apport d’énergie ou la communication avec la Terre.
La charge utile de Corot (d’une masse de 300 kg) est constituée :
• d’un télescope à deux miroirs équipé d’un bafe cylindrique de grande dimension (équivalent à un pare-soleil d’appareil
photo) qui permet de minimiser la lumière parasite terrestre ;
• d’une caméra composée d’un objectif dioptrique et d’un bloc focal équipé de quatre détecteurs CCD à transfert de trame
(2048 x 4096) avec, sur la voie « exoplanètes », un bi-prisme disperseur permettant l’acquisition de courbes de lumière en
trois couleurs ;
• d’une case à équipements abritant l’électronique d’acquisition et de prétraitement de l’information photométrique à bord.
La précision de pointage, de l’ordre de 1/10000e de degré, représente une réelle avancée dans le domaine. Le télescope dispose
d’un bafe lui permettant d’observer à 20 degrés du limbe terrestre avec une atténuation exceptionnelle de la lumière parasite (10-12).
Corot
Du cœur des étoiles aux planètes habitables
Décembre 2006