faisons lorraine ensemble

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Lorraine 2020
FAISONS LORRAINE
ENSEMBLE
Cahier 2 : les propositions
Restitution des travaux
21 Juin 2012
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Respirations littéraires par Jean-Pierre Dodet.
3
Sommaire …
1. La base de notre projet : un diagnostic partagé ..................................... 5
1- Des évolutions nationales, européennes, mondiales qui forment le cadre de nos
propositions ........................................................................................................................................ 7
2- Des atouts au service de Lorraine 2020 ...................................................................................... 8
3- Des faiblesses à atténuer ........................................................................................................... 12
4- Des menaces à écarter ............................................................................................................. 15
5- Des opportunités à saisir ............................................................................................................. 18
2.
Les cinq enjeux de Lorraine 2020 ............................................................. 21
L’EFFICACITE ECONOMIQUE .................................................................................... 25
RAYONNER : Une région mobilisant tous les leviers de l’attractivité ......................................... 27
ECHANGER : Uné région tirant partie d’une situation géographique exceptionnelle ........... 39
ANTICIPER : Une région s’appuyant sur l’innovation pour créer les conditions du
redéveloppement économique ................................................................................................... 47
ENTREPRENDRE : Une région bénéficiant du dynamisme des PME, PMI et ETI ......................... 63
INNOVER : Une économie différente rendant les territoires plus robustes ............................... 71
LE DEVELOPPEMENT SOCIAL .................................................................................... 77
S’ENRICHIR : Des hommes et des femmes solidaires, vers d’avantage d’égalité et de mixité
........................................................................................................................................................... 79
TRAVAILLER : Des hommes et des femmes accédant plus facilement à un emploi .............. 89
L’EXIGENCE ENVIRONNEMENTALE ........................................................................... 97
PERMETTRE : Un développement anticipant le changement climatique, préservant les
ressources naturelles et les paysages ........................................................................................... 99
BOUGER : Une optimodalité exemplaire .................................................................................... 111
INVENTER : Un nouveau modèle d’urbanisation ....................................................................... 119
L’ENGAGEMENT CITOYEN ........................................................................................ 125
S’EPANOUIR : Des hommes et des femmes « forces » de développement ........................... 127
AGIR : Des hommes et des femmes engagées ........................................................................ 137
LA DYNAMIQUE TERRITORIALE ............................................................................ 143
VIVRE : Des territoires facteurs du développement social, culturel, sportif, humain ............ 145
MOBILISER : Des territoires creusets du développement économique .................................. 155
ATTIRER : Des territoires renforçant leurs fonctions internationales grâce à la constitution
d’un « archipel métropolitain » .................................................................................................... 165
3.
La clef de la réussite : l’engagement de tous ....................................... 171
1- Une conception différente du rôle de la Lorraine ................................................................ 173
2- Des citoyens acteurs de Lorraine 2020 ................................................................................... 174
3- Une inscription volontariste dans la Grande Région ............................................................ 175
4- Des modes d’intervention publique revisités ........................................................................ 177
5- Une conférence associant tous les acteurs ........................................................................... 178
4
5
La base de notre projet : un
diagnostic partagé
La Lorraine est forte de son histoire, de ses habitants, de ses territoires. Elle dispose
d’atouts incontestables et de nombreuses opportunités devraient s’offrir à elle. Mais elle
souffre aussi de faiblesses, et devra affronter des menaces bien réelles. Pour que la
Lorraine que vous voulez devienne une réalité, notre premier devoir est de dresser un
diagnostic sans pessimisme excessif comme sans complaisance. Forces, handicaps,
opportunités et menaces guident les propositions que vous avez faites, tant en termes
d’objectifs que d’actions. Ils traduisent une réalité : vous avez toujours su affronter
l’adversité, et surmonter les difficultés pour mobiliser nos atouts.
Crédit photo : CRT Lorraine
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7
1- Des évolutions nationales, européennes, mondiales qui
forment le cadre de nos propositions
Avant d’aborder les caractéristiques propres à La Lorraine, il est nécessaire de la situer dans son
environnement national, européen et mondial dont les évolutions ont et auront un impact sur les
décisions qui pourront être prises.
Raréfaction des ressources, réchauffement climatique et
hausse durable des prix de l’énergie
La période d’opulence où on croyait les ressources inépuisables, où tout le monde était persuadé que
rien ne pouvait perturber l’équilibre global de la planète, cette période est à présent terminée. Les
politiques énergétiques, d’aménagement comme de déplacement doivent prendre en compte deux
faits majeurs :

D’abord l’augmentation durable des prix de l’énergie, quelles que soient les nouvelles
découvertes d’énergie fossile qui pourraient être faites.

Ensuite, la réalité du réchauffement climatique, au-delà des polémiques sur la part des
causes relevant des activités humaines.
Ces évolutions constituent autant des opportunités que des contraintes.

Conjuguées avec les contraintes du juste à temps, elles peuvent amener à la
relocalisation de la production de tout ou partie de la chaîne de valeur des produitsservices (production, assemblage, distribution, service après-vente,…)

Lutte contre le réchauffement climatique et enchérissement des prix de l’énergie
peuvent de même favoriser l’agriculture de la région comme des innovations dans la
conception de l’évolution des villes ou une approche différente de la mobilité.

Plus largement, cette tendance lourde pourrait être l’occasion de faire de la Lorraine
un véritable laboratoire des politiques de développement durable.
Augmentation de la population mondiale et vieillissement
des populations occidentales
Il s’agit là d’une tendance de fond de notre société, qui exigera de nouvelles solidarités. Les pages qui
suivent précisent les contraintes que cela impose à la Lorraine, mais aussi l’opportunité que cette
tendance pourrait constituer pour créer de nouveaux services.
Accroissement des échanges, globalisation, mondialisation
et métropolisation
La mondialisation des échanges est un fait, quoi qu’on pense de ses conséquences sur notre
économie. Toutes les expertises menées au niveau européen ou mondial démontrent qu’elle survivra à
l’enchérissement des coûts de l’énergie.
Mais la mondialisation ne signifie pas que les politiques publiques perdent toute leur efficacité, bien au
contraire.
Le coût du travail ne constitue qu’un des critères de localisation des entreprises. Les facteurs
d’attractivité d’un territoire sont beaucoup plus nombreux. Certains sont nationaux : la fiscalité, la plus
ou moins grande complexité des procédures administratives… Mais beaucoup sont locaux et
correspondent à l’action des collectivités locales : accessibilité physique, présence d’équipements
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culturels et universitaires, qualité de la formation des salariés, savoir-faire des sous-traitants, liens
possibles avec la recherche appliquée et tout simplement la qualité de vie.
Société de la connaissance, tertiarisation de l’économie,
renforcement des cycles courts, développement des activités en
réseau et imbrication des industries et des services
Dernière révolution et non des moindres, celle qui transforme les liens entre industrie, recherche et
services. On a longtemps dit qu’il ne pouvait y avoir de secteur tertiaire sans une base productive. Mais
aujourd’hui, la frontière entre le tertiaire et l’industrie est beaucoup moins nette. Il y a quelques années,
un grand constructeur automobile se définissait comme créateur de voitures. Aujourd’hui, la définition
même de la voiture électrique dépend du développement de nouveaux services : location ou auto
partage, recharge des batteries ou centres d’échange instantané… Les exemples pourraient être
déclinés à l’infini.
Caractère décisif de la préparation de l’économie
productive de demain par rapport à la ré-industrialisation, en
opposition à l’hyper financiarisation dérégulée.
L’innovation sous toutes ses formes est devenue une des clefs du développement des entreprises :

En mettant à la disposition des entreprises des technologies émergentes, elle favorise
l’adaptation des produits comme des modes de production.

En anticipant l’évolution des demandes comme des contraintes de production, elle
permet de préparer l’économie productive de demain.
Conjuguée aux effets de l’évolution durable des prix de l’énergie, elle peut jouer un rôle beaucoup plus
décisif que la seule ré-industrialisation, qui dépend pour les grands groupes du choix d’actionnaires
préoccupés de critères purement financiers.
2- Des atouts au service de Lorraine 2020
Beaucoup de régions françaises disposent d’atouts et de faiblesses similaires. Donner à la Lorraine les
moyens de construire une nouvelle attractivité et trouver les voies de son (re)développement suppose
de définir ce qui la différencie des autres régions. Malgré de réels handicaps, la Lorraine possède de
nombreux atouts à valoriser.
La qualité des développements récents industriels,
universitaires, de R&D, d’infrastructures, de coopération
Premier atout, et non des moindres, la dynamique née en région au cours des dix dernières années. La
Lorraine a connu des avancées remarquables qui constituent autant des atouts pour le futur que des
exemples pour de nouvelles collaborations.
9
Source : CESEL
Les caractéristiques « en archipel » de la région
La géographie de la Lorraine fait partie de ses atouts. Notre région a hérité de l’histoire une géographie
urbaine. En Lorraine, pas de métropole unique souffrant des défauts des trop grandes villes, mais un
archipel de villes à taille humaine, proche du modèle urbain rhénan. Cette situation a longtemps
constitué un handicap pour le développement régional, tant les deux villes principales peinaient à
s’entendre pour développer en commun des fonctions internationales. Elle constitue aujourd’hui
l’occasion de privilégier un aménagement du territoire différent, mettant en avant la réalisation de
passerelles et de ponts, physiques et politiques, entre grandes villes comme entre grandes villes et villes
moyennes ou bourgs ruraux. L’occasion de bâtir une réelle interterritorialité.
La position géostratégique de carrefour central et les
dynamiques transfrontalières
Vue de Paris, la position de la région, à l’Est, au bout du bout, aux marches de la France…, a été
souvent perçue comme un handicap. Vu d’ailleurs en Europe, la Lorraine occupe une position
géostratégique au cœur d’un carrefour historique marqué par son multiculturalisme, ses dynamiques
transfrontalières et ses voies de communication.
La vocation de terre d’accueil et de brassage
L’histoire notamment économique de la région a fait de la Lorraine une terre d’accueil et de brassage,
forte des apports successifs des immigrés italiens, portugais, polonais… Cette histoire nous laisse en
héritage une richesse culturelle unique, un atout, là ou d’autres pourraient voir un handicap. Le tissu
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associatif est ainsi porteur de valeurs et de qualités de solidarité et de cohésion sociale, mais aussi d’un
dynamisme économique différent.
Le savoir-faire lorrain, le sérieux et les capacités d’adaptation
des salariés
Parmi les atouts dont elle dispose pour attirer de nouveaux investisseurs, la Lorraine peut mettre en
avant le sérieux et la capacité d’adaptation de ses salariés, tout comme un véritable savoir-faire, une
culture du travail et de l’effort ainsi que la capacité d’initiative des acteurs lorrains.
Une industrie modernisée
L’image de la Lorraine s’est souvent confondue avec celle de son industrie lourde, des mines, des
aciéries et des fonderies, des hauts-fourneaux et des fumées, mais aussi celle du textile des vallées
vosgiennes, de la chimie ou de l’automobile. Mais l’économie lorraine n’est plus tournée vers la seule
industrie lourde. Elle s’appuie sur une diversification qui s’est développée sur de nouvelles technologies
dans des domaines aussi variés que les matériaux, les fibres, l’eau ou la santé, sur de nouvelles filières,
de nouveaux produits. La Lorraine est devenue une terre en mouvement pour son industrie.
L’expérience du développement local et territorial
L’expérience régionale de création de nouvelles dynamiques attractives a progressivement créé un
véritable corpus des bonnes pratiques du développement territorial, grâce à l’investissement des élus
locaux, du secteur associatif et des partenaires sociaux. L’émergence de réseaux d’acteurs et
d’ingénierie de projet, le développement des intercommunalités et l’organisation des acteurs locaux
en Pays avec la mise en place de conseils de développement, ont contribué à faire de la Lorraine une
région novatrice en matière de développement local.
Une tradition économique et sociale, l’Ecole de Nancy
La région a été le berceau de grands courants culturels et intellectuels à l’image de l’Ecole de Nancy,
de l’esprit des Lumières au château de Lunéville ou encore des idées sociales issues de l’industrie.
Les fondateurs de l'École de Nancy, artistes, architectes et industriels mais aussi philosophes,
psychologues, l’ont ainsi défini comme l'alliance des industriels et des artistes décorateurs, s’efforçant
de constituer, pour la défense et le développement des intérêts industriels, ouvriers et commerciaux du
pays, des milieux d’enseignement et de culture favorables à l’épanouissement des industries d’art .
L’Ecole de Nancy était un concept de progrès total de toute la société en s’élevant par la pensée, la
philosophie, les arts, l’architecture… Son objectif était de faire rayonner la Lorraine, riche de ses
industries et artisanats d'art, à travers un art total faisant collaborer tous les corps de métiers. Une
conception particulièrement d’actualité qui constitue encore aujourd’hui un des atouts de la région.
Un secteur de l’économie sociale et solidaire important
Le secteur de l’économie sociale et solidaire est très présent en Lorraine où il représente 10,8% des
emplois lorrains en 2007, soit un point de plus qu’au niveau national. Caractéristique lorraine, héritée de
son histoire, les secteurs de l’éducation, de la santé et de la solidarité sont surreprésentés par rapport
aux moyennes nationales. Présente dans l’ensemble des territoires, l’économie sociale et solidaire est
un atout, vecteur de transmission des savoirs et gage de cohésion sociale, porteur d’une économie
différente.
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La richesse agricole et sylvicole
Les activités agricoles et sylvicoles constituent un des atouts essentiels de la Lorraine, avec des fragilités
récurrentes mais également des résultats et une diversification prometteuse. Points d’appui d’une
industrie agroalimentaire performante, d’un raccourcissement des circuits de distribution des produits
frais et demain de filières en émergence, dans le domaine de la chimie verte et de l’énergie.
L’agriculture, la sylviculture et la filière bois peuvent prétendre à une place plus importante encore dans
le paysage économique de la Lorraine.
Le coût modéré du foncier
Sur l’ensemble de la Lorraine (à l’exception de la frange frontalière au Luxembourg) le coût du foncier
reste particulièrement attractif par rapport à la situation des voisins européens. Dans ce cadre, le
développement conséquent de son économie résidentielle est significatif.
Le potentiel de R&D publique
La Lorraine peut compter sur une recherche publique très présente et en plein essor. Tous les grands
instituts nationaux sont représentés par des délégations régionales et interrégionales : Centre National
de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut National de la Recherche en Informatique et en
Automatique (INRIA), Institut National de Recherche Agronomique (INRA), Institut National de la Santé
et de la Recherche Médicale (INSERM), Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques
(INERIS), Bureau des Ressources Géologiques et Minières (BRGM), Institut National de l’Information
Scientifique et Technique (INIST) et Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS)…
La structuration des pôles formation-recherche-économie
Cette dynamique de la recherche ne peut être dissociée de l’évolution du secteur universitaire,
marquée par des succès récents. Citons notamment la création de l’Université de Lorraine, celle de
l’institut Jean Lamour, ou encore la reconnaissance de la région dans le cadre des appels à projets
« initiatives d’excellence » formulée par les universités lorraines. Il convient également de souligner les
efforts engagés sur les pôles de recherche : pôle Sciences et Génie de l’Environnement (SGE), pôle
fibres, pôle Modélisation, Information et Systèmes Numériques, pôle de compétence ForêtAgroalimentaire-Biologie-Environnement-LORraine
(FABELOR),
Par
ailleurs,
une
coopération
interrégionale s’est développée en termes de recherche et développement entre les universités de
technologie de Troyes, Nancy et Belfort-Montbéliard.
Le potentiel culturel, touristique, associatif et patrimonial
La région dispose d’un potentiel culturel et touristique si riche qu’il est impossible d’en citer toutes les
composantes : le massif des Vosges bien sûr, mais aussi le Centre Pompidou, l’Arsenal et les Musées de
la Cour d’Or à Metz, le Musée des Beaux-arts, le Muséum-Aquarium et le Musée de l’Ecole de Nancy, la
Cité de l’Image d’Epinal, Longwy, Baccarat, Verdun... On citera aussi la création du pôle lyrique,
artistique et symphonique de Lorraine, les Arènes de Metz, le Galaxie d’Amnéville ou encore le Zénith
de Nancy… La Lorraine affiche ainsi un potentiel culturel touristique et patrimonial méconnu mais
indéniable.
12
La diversité de ses paysages
biologiques, énergétiques, minérales…
et
de
ses
ressources
Les milieux naturels lorrains sont riches et variés (zones humides, prairies, forêts). Les paysages qui
fondent l’identité de nos territoires, des plateaux cultivés aux vergers et aux vignes, des côtes de
Moselle et de Meuse au Massif Vosgien, des vallées de la Meuse et de la Moselle au Pays des Etangs,
présentent une qualité et une diversité remarquables et expriment mieux qu’un discours la relation
entre une communauté humaine et son territoire. La Lorraine est également riche de ressources en
eau, qu’elles soient issues de formations géologiques aquifères ou dues à la densité du réseau
hydrographique.
3- Des faiblesses à atténuer
Ces atouts doivent être mis en perspective avec les handicaps de la région, des freins au
développement qu’il faudra lever.
Un ralentissement sans précédent
Les difficultés de la Lorraine ont eu tendance à s’amplifier au cours de la dernière décennie par rapport
à la plupart des autres régions françaises. Le poids de la valeur ajoutée de la Lorraine dans la valeur
ajoutée nationale est ainsi en net recul dans tous les domaines sauf dans l’industrie automobile et
l’énergie.
Parmi ces évolutions, le recul de l’emploi industriel a été l’élément le plus marquant. Il a accéléré à
partir du deuxième choc industriel, autour des années 2002-2003. L’emploi total dans les secteurs de
l’industrie est ainsi passé de 188 600 en 2000 à environ 140 000 en 2011. Le recul du poids de l’industrie
n’a pas été compensé par l’émergence d’un tissu tertiaire suffisant en termes d’emploi et de valeur
ajoutée.
La crise de 2008-2009 est arrivée dans un contexte déjà peu favorable et semble avoir aggravé les
phénomènes décrits ci-dessus. Entre janvier 2008 et juin 2011, l’emploi salarié marchand a reculé de
4,5%.
Part de la Lorraine dans la France métropolitaine (%)
Source : CESEL
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Evolution de l’emploi salarié du secteur marchand (mars 1997=100)
Source : CESEL / Données ACOSS – URSSAF base SEQUOIA
La démographie, au cœur des défis de l’attractivité et de
l’organisation territoriale
La Lorraine a gagné un peu moins de 15 000 habitants entre 2006 et 2010, quand la France
métropolitaine en gagnait 1,4 million. Notre région atteint la 18ème place dans le classement relatif à la
progression annuelle moyenne de population sur la période 1999-2009. Si les tendances se maintiennent
dans les prochaines décennies, la Lorraine atteindrait 2,385 millions d’habitants, quand la population
métropolitaine frôlerait le seuil des 71 millions à l’horizon 2040.
En Lorraine, la vitalité du solde naturel semble derrière nous. Le poids des naissances lorraines (en 2009)
dans le total français n’était plus que de 3,3% pour un poids démographique de notre région de 3,65%.
L’image souvent négative
Sur un plan général, la Lorraine souffre d’un déficit d’image que vous avez tous souligné. La région reste
au mieux peu visible, avec une identité peu affirmée. Au pire la Lorraine est toujours perçue comme la
région des mines et des grandes industries sidérurgiques ce qui occulte les dimensions universitaire,
culturelle ou touristique qui correspondent pourtant à des atouts incontestables. Des sites de renommée
internationale, comme le massif des Vosges, ne sont pas perçus comme situés en Lorraine. Les Lorrains
eux-mêmes ont trop souvent tendance à décrier l’image de leur région, par trop grande modestie,
manque de confiance, d’ambition voire de méconnaissance.
Le manque de convergence des acteurs publics
Même si de réels progrès ont été atteints au cours des dernières années, la région souffre encore parfois
d’un manque de cohérence dans la gouvernance publique et d’un manque de convergence et
d’unité des acteurs publics. Cohérence et convergence sont pourtant indispensables, à l’heure où
l’environnement extérieur se fait de plus en plus concurrentiel et où des régions comme la Bretagne ou
l’Alsace savent déjà faire preuve de cohésion.
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L’absence de projet territorial écrit et partagé
C’est un autre reflet du manque de convergence des acteurs publics : la Lorraine ne disposait pas
jusqu’à maintenant d’un projet territorial écrit et partagé à l’échelle régionale. La mise en place des
Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT) se fait également de manière très progressive. L’absence
d’un cadre mobilisateur rend difficile la mise en œuvre d’une synergie et de complémentarités dans les
interventions publiques.
Une insuffisance de dynamique métropolitaine
Les fonctions internationales de la région sont restées longtemps réparties entre les deux grandes villes
sans que des accords de coopération permettent de les mettre en valeur. Cette absence de
gouvernance a longtemps freiné la mise en place d’une réelle dynamique métropolitaine basée sur la
complémentarité des atouts et des fonctions de chaque ville.
Les contrastes extrêmement forts entre les territoires et le
déclin de certains d’entre eux
Le déclin de certains territoires dépendant presque totalement d’une mono activité industrielle ou
minière n’est pas totalement freiné. Ceci entretient une disparité entre les territoires lorrains, encore
accentuée par les contrastes qui opposent non pas villes et campagnes, mais au sein du monde rural
des territoires bénéficiant d’un bon niveau de services et d’une dynamique économique et d’autres
(heureusement peu nombreux) qui perdent leur population, et, au sein des villes, des quartiers cumulant
les risques d’exclusion sociale et le reste du territoire urbain.
Une dépendance relative vis-à-vis de l’extérieur
La Lorraine se caractérise par une trop forte dépendance par rapport à l’extérieur. La faiblesse du
nombre de sièges sociaux et de centres de décision de grandes entreprises rend la région plus sensible
que d’autres aux risques de délocalisation. De même la dépendance économique par rapport au
Luxembourg, traduite par l’importance des flux économiques transfrontaliers, renforce l’impact des
fluctuations de l’économie financière.
Une culture de l’assistanat parfois encore présente
Cette dépendance vis-à-vis de l’extérieur se double d’une tendance à l’assistanat parfois encore
présente, La Lorraine a souffert, la solidarité nationale lui donne le droit de recevoir, plus que d’autres,
des aides de l’Etat. Les Lorrains ont souffert, ils ont droit, plus que d’autres, de bénéficier de mécanismes
de solidarité. Cet état d’esprit ressurgit encore là où le contexte économique est difficile.
La faiblesse des emplois tertiaires et de la diversification
Sur le plan économique, la Lorraine, outre son défaut d’attractivité et les difficultés actuelles, connaît
une diversification et une tertiarisation insuffisantes. Si les cadres exerçant des fonctions métropolitaines
sont en augmentation (+ 24,1 % de 1999 à 2006), leur nombre ne permet pas encore à la Lorraine de
figurer en bonne place parmi les régions françaises (15 ème rang national pour le ratio cadres/population
totale).
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Une R&D privée trop faible
La R&D privée est soit l’affaire de grandes entreprises (Solvay, Carbone Lorraine, Saint-Gobain-PAM …)
soit portées par de jeunes Petites et Moyennes Industries (PMI) en développement : Stabiligen, Syntelor,
Genclis, PAT SAS… Mais rapportées au PIB, les dépenses de R&D sont deux fois plus faibles que la
moyenne nationale. Au cours des dernières années, la croissance des moyens correspondants a atteint
seulement le quart de la croissance nationale. En 2008, les dépenses de R&D privée n’ont représenté
que 46% du total lorrain, en-deçà de la moyenne française. Cette R&D privée beaucoup trop faible
participe au constat de l’insuffisante prise en compte de l’innovation comme facteur-clé du
développement de l’économie.
Un tissu TPE et PME trop faible
Deux chiffres illustrent la faiblesse du tissu des entreprises de moins de 250 salariés en Lorraine. Au
niveau national, elles représentent 63% des emplois. En Lorraine, 38%.
Un retard des qualifications de haut niveau
La région connaît un retard important concernant les qualifications de haut niveau, notamment chez
les jeunes, alors même que les qualifications sont indispensables à la transformation de l’économie. La
part des non-diplômés reste importante (22% en Lorraine contre 19% en France) et semble marquer un
palier sur la période 1999-2006. De même, en 2006, il subsiste un écart entre la population active lorraine
et française pour toutes les catégories (non diplômés : +3 points, BEP-CAP : +5 points, baccalauréats -1
point et enseignement supérieur -4 points).
Des disparités sociales fortes et des phénomènes croissants
de précarisation
La Lorraine est également marquée par des disparités sociales fortes et des phénomènes croissants de
pauvreté et de précarisation. En 2008, elle affichait un taux de pauvreté de 13,2% qui la plaçait au
12ème rang des régions françaises. L’intensité de cette pauvreté est plus forte qu’au niveau national.
Familles monoparentales et femmes seules sont plus exposées que la moyenne française. La région
affiche également des indicateurs plus dégradés concernant les jeunes. Cette situation d’avant crise
s’est sans doute encore dégradée, avec les évolutions du surendettement et du chômage de longue
durée. Le nombre total de demandeurs d’emploi a en effet cru de 40% depuis juin 2008, contre 34% en
France métropolitaine. Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans connaissent la situation la plus
dégradée. Sur les 148 000 demandeurs d’emploi lorrains, les plus touchés sont les employés (avec une
majorité de femmes) et les ouvriers.
4- Des menaces à écarter
Des menaces ont été identifiées qui rendent urgente la mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse et
volontariste.
La poursuite du déclin de l’industrie
Après la crise de la sidérurgie des années 1980, la Lorraine connaît depuis les années 2000 une nouvelle
période de désindustrialisation. Au total, entre 2000 et 2011, près de 43 000 postes de l’industrie
manufacturière ont été perdus. En l’espace de dix ans, leur part dans l’emploi salarié est passée de
24,4% à 17,5%. Ce phénomène s’explique principalement par la forte spécialisation de l’industrie
lorraine dans des domaines exposés à la concurrence internationale des pays émergents, voire des
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nouveaux entrants de l’Union Européenne. S’il n’est pas freiné, la région perdra un de ses principaux
atouts, l’expérience et le savoir-faire des hommes et des femmes dans le domaine industriel.
L’accentuation du déficit migratoire
Dans ses échanges migratoires avec les autres régions, la Lorraine est déficitaire depuis 1990, même si
c’est de façon plus réduite au cours de la dernière décennie. Le solde migratoire affecte, de façon
significative, les catégories des cadres et des professions intellectuelles mais aussi des professions
intermédiaires. On retiendra encore que notre territoire régional a tendance à perdre de la population
active, et à perdre encore des effectifs scolaires mais aussi étudiants même si, pour ce dernier type
d’effectifs, l’ampleur de la baisse n’est pas aussi marquée que lors des dernières années.
Solde migratoire par catégorie socioprofessionnelle entre 2001 et 2006
Source : CESEL / INSEE Population résidant en Lorraine en 2006 et qui résidait en métropole 5 ans plus tôt
Le renforcement de la tendance au vieillissement
Quel que soit le scénario envisagé, la population lorraine va vieillir. L’âge moyen (35 ans en 2007)
passera à 45 ans en 2040. A cette époque, un Lorrain sur trois aura plus de 60 ans. Cette tendance est
amplifiée par la baisse du nombre de naissances et le départ croissant de jeunes actifs (chute de 13%
des 20-59 ans). Le taux de dépendance (soit la part des moins de 20 ans et des plus de 60 ans par
rapport aux actifs potentiels) augmenterait sensiblement en passant de 0,83 en 2007 à 1,14 en 2040,
avec un contraste important entre départements (1,04 en Meurthe-et-Moselle et 1,34 dans les Vosges).
La croissance des inégalités entre le nord et le sud de la
Lorraine
Les différences démographiques entre les territoires de la région pourraient être renforcées par
l’accroissement des dynamiques économiques entre le développement du nord de la région, tiré par le
Luxembourg et l’Allemagne et le reste du territoire lorrain.
La poursuite de la périurbanisation et de la rurbanisation
Malgré l’atonie globale de sa démographie, la Lorraine voit l’étalement géographique de sa
population se poursuivre. Les couronnes urbaines s’étendent en superficie. La déconnexion croissante
entre habitat et activités, la facilitation des déplacements par un recours extensif à l’automobile,
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l’attractivité du coût du foncier hors des villes, la recherche de plus d’espace pour vivre sa résidence et
plus généralement la transformation des modes de vie ont tous contribué au phénomène de
déconcentration spatiale.
Périurbanisation et rurbanisation conduisent à des espaces urbains anarchiques et à un impact
paysager négatif. Elles génèrent à la fois une consommation importante d’espaces et une multiplication
des déplacements pendulaires (avec de fortes émissions de gaz à effet de serre) et à un accroissement
global des dépenses publiques.
Evolution de la population dans les communes lorraines selon leur taille entre 1999 et 2009
Source : CESEL / INSEE
Le coût croissant des équipements publics lié à l’évolution de
la démographie et de l’urbanisation
Le vieillissement de la population aura un impact important sur les politiques publiques (prise en charge
de la dépendance, accès aux équipements et services en milieu rural, transports, logement), donc sur
les dépenses publiques. Cumulé à une absence de maîtrise de l’urbanisation, cette tendance peut
avoir un effet dévastateur sur les possibilités d’intervention des collectivités locales : création
d’équipements nouveaux pour répondre aux attentes d’une population habituée à un haut niveau de
services, développement de nouveaux services de transport, coûts de fonctionnement publics de plus
en plus élevés. C’est ce qui a conduit nos voisins sarrois, confrontés à des problèmes encore aigus, à
prendre des mesures drastiques de limitation de l’urbanisation.
Le poids des administrations centrales sur la décentralisation
Dernière menace à ne pas négliger au moment où le gouvernement prépare une nouvelle étape de la
décentralisation : que cette dernière ne soit préparée que par des spécialistes des administrations
centrales, que transferts de compétences et de fiscalité ne soient pas trop limités et qu’en
conséquence les collectivités locales ne puissent avoir les moyens de jouer un rôle qu’elles peuvent
jouer bien mieux que l’Etat : être les principaux moteurs d’un nouvel essor du développement.
18
5- Des opportunités à saisir
Des opportunités exceptionnelles ont été identifiées comme devant être saisies pour soutenir le
développement de la Lorraine.
La mise en valeur des flux et de la fonction de carrefour
central
La tendance mondiale à l’accroissement des flux, conjuguée à la mise en valeur de la fonction de
carrefour, bénéficierait directement au développement économique de la région. Terre historique de
transition et de passage des voies romaines ou des routes de l’Italie aux Flandres, la Lorraine constitue
en effet aujourd’hui un carrefour important pour les déplacements et les échanges tant à l’échelle
française qu’européenne, par sa proximité avec les pays voisins (Benelux, Allemagne, mais également
Suisse, Danemark ou d’autres pays d’Europe de l’Est). Le développement de nouvelles infrastructures
de transport permettrait de capter ces flux et d’en faire un élément de développement économique
régional, notamment dans les domaines de la logistique et du commerce.
Le développement universitaire et de la recherche et la
création de l’Université de Lorraine
La Lorraine dispose des atouts nécessaires pour la faire entrer dans la voie de l’innovation. La création
de l’Université de Lorraine est dans ce domaine un atout majeur. Ce virage peut prendre aussi appui sur
un fort potentiel de R&D publique ainsi que la structuration récente de pôles formation-rechercheéconomie (Pôles de compétitivité, Institut de Recherche Technologique [IRT], …). Le développement
universitaire et de la recherche dans les secteurs d’activités ayant fait la force industrielle de la région
renforcera la compétitivité des entreprises comme le rayonnement de la Lorraine.
Le développement d’une offre multimodale de transports
La région dispose de tous les atouts permettant de concevoir une mobilité différente, en créant de
véritables chaînes « optimodales » de transports des personnes et des marchandises, en offrant la
meilleure combinaison entre tous les modes de transports, en misant sur leur complémentarité et en
organisant leur articulation.
Le développement d’une économie différente
Dans un nombre sans cesse croissant de régions, on voit apparaître de nouveaux systèmes
économiques, basés sur des Systèmes d’Echanges Locaux (SEL) ou des monnaies locales. Le
développement d’une économie non marchande, basée sur la force de l’économie sociale et solidaire
de la région, pourrait accompagner la croissance de l’économie présentielle.
Une place accrue pour les femmes et le travail féminin dans
la société
En Lorraine, le taux d’emploi des hommes est supérieur de 12 points à celui des femmes, la différence la
plus forte apparaissant chez les 25-54 ans où elle atteint 15 points, des chiffres à comparer à l’écart
national de 10 points. Le taux d’activité des femmes place la Lorraine au vingtième rang des régions
métropolitaines. Ce handicap peut devenir un atout : la mobilisation des femmes est un facteur
essentiel du nouveau dynamisme lorrain.
19
La naissance d’une culture métropolitaine de coopérations
Une culture « métropolitaine » de coopération est en train de naître et de se formaliser, au sein du pôle
métropolitain du Sillon Lorrain, de l’Eurodistrict SaarMoselle, du réseau urbain métropolitain
polycentrique transfrontalier. Ces coopérations peuvent permettre de renforcer des fonctions
internationales aujourd’hui peu visibles parce qu’isolées.
La mise en réseau des espaces urbains et ruraux, base d’un
nouveau maillage territorial
Le caractère récent des coopérations métropolitaines est en lui-même une opportunité : il permet de
construire les projets métropolitains non pas en fonction de seuls critères internationaux, ou de la seule
prise en compte des atouts des villes membres des réseaux, mais intégrant dès le départ l’ensemble des
territoires de la région. Une occasion de mettre en résonnance les villes de la région, les pôles
secondaires comme les nouvelles dynamiques du monde rural.
La proximité de l’Allemagne, du Luxembourg, de la Belgique
Le Grand-Duché du Luxembourg constitue non pas une menace pour les Lorraines et les Lorrains, mais
bien une opportunité, même si le dynamisme luxembourgeois est menacé par la crise actuelle.
L’Allemagne est un des premiers investisseurs dans la région.
La Lorraine entretient des relations privilégiées avec ces deux pays, qu’il s’agisse de l’implantation
d’entreprises (IDE), des échanges commerciaux ou de la mobilité de la main-d’œuvre. Le
développement de pôles transfrontaliers et plus largement d’accords bilatéraux pourrait renforcer
l’ensemble des dynamiques lorraines : économie, université, culture, recherche, création de réseaux
urbains.
L’émergence d’une Région Métropolitaine Polycentrique
Transfrontalière
La Lorraine fait partie de la « Grande Région » qui regroupe la Lorraine, le Luxembourg, le RhénaniePalatinat, la Sarre, la Wallonie et la Communauté Germanophone de Belgique. Au sein de cet espace,
l’absence de grandes métropoles de taille européenne devient une chance d’agglomérer les villes
centre et leurs territoires d’implantation dans un réseau, capable de porter des politiques ambitieuses
de développement dans un environnement européen. Ainsi la Grande Région pourrait-elle s’affirmer
comme une véritable « Euro région » : un ensemble géographique cohérent choisissant, au-delà des
frontières historiques, un développement commun et bénéficiant pour cela du soutien unifié des
programmes européens. L’émergence d’une Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière
(RMPT) pourrait tout à la fois renforcer le dynamisme économique de la région, apporter à tous ses
habitants le niveau de services correspondant à leurs attentes, renforcer l’attractivité de la région vis-àvis des jeunes et permettre le développement d’une ruralité différente.
20
L’ANALYSE ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES DE
LORRAINE 2020
Atouts
Faiblesses
Les caractéristiques « en archipel » de la région
Un ralentissement sans précédent
La position géostratégique de Carrefour central et les La démographie, au cœur des défis de l’attractivité et de
dynamiques transfrontalières
l’organisation territoriale
La vocation de terre d’accueil et de brassage
L’image perçue souvent de manière négative
Le savoir faire lorrain, le sérieux et les capacités d’adaptation Le manque de convergence des acteurs publics
des salariés
La tradition industrielle
L’absence de projet territorial écrit et partagé
L’expérience du développement local et territorial
Une insuffisance de dynamique métropolitaine
Une tradition économique et sociale : Ecole de Nancy, Les contrastes extrêmement forts entre les territoires et le
humanisme, …
déclin de certains d’entre eux
Un secteur de l’économie sociale et solidaire important
Une dépendance vis-à-vis de l’extérieur
La richesse agricole et sylvicole
Une culture de l'assistanat parfois encore présente
Le cout modéré du foncier
La faiblesse des emplois tertiaires et de la diversification
Le potentiel de R&D publique
Une R&D privée trop faible
La structuration des pôles formation-recherche-économie
Un tissu TPE et PME trop faible
Le potentiel culturel, touristique, associatif et patrimonial
Un retard des qualifications de haut-niveau
La diversité de ses paysages et de
(biologiques, énergétiques, minérales… )
ses
ressources Des phénomènes croissants de précarisation
La qualité des développements récents universitaires et de
R&D
Opportunités
Menaces
La mise en valeur des flux et de la fonction de carrefour La poursuite du déclin de l’industrie
central
Le développement universitaire et de la recherche et la L’accentuation du déficit migratoire
création de l’Université de Lorraine
Le développement d’une offre multimodale de transports
Le renforcement de la tendance démographique au
vieillissement
Le développement d’une économie différente
La croissance des inégalités croissantes entre le nord et les
sud de la Lorraine
Une place accrue pour les femmes et le travail féminin dans La poursuite de la périurbanisation et de la rurbanisation
la société
La naissance d’une culture métropolitaine de coopérations
Le cout croissant des équipements publics lié à l’évolution de
la démographie et de l'urbanisation
La mise en réseau des espaces urbains et ruraux, base d’un Le poids des administrations centrales sur la décentralisation
nouveau maillage territorial
La proximité de l’Allemagne, du Luxembourg, de la Belgique
L’émergence d’une Région Métropolitaine Polycentrique
Transfrontalière
21
Les cinq enjeux de Lorraine
2020
Quelle Lorraine voulez-vous en 2020, en 2030 voire en 2040 ? Quelles sont vos
ambitions, pour vous-même, pour vos enfants ou vos petits-enfants ? Comment
voyez-vous notre région demain ? Vous avez répondu à ces questions en
dessinant non pas une, mais quinze facettes de la Lorraine à venir. Quinze
regards, parce que notre région est riche de sa diversité, de sa tradition de terre
de brassage des cultures et des hommes.
Quinze regards, car votre vision de Lorraine 2020 n’est pas celle d’une addition
de projets techniques, mais au contraire une vision humaniste de notre avenir,
donnant la primauté aux Lorraines et aux Lorrains. Quinze regards des
hommes et des femmes qui font et feront la région, qui en sont les auteurs
comme les acteurs. Quinze regards qui se complétent, se répondent, et sont
indissociables les uns des autres. Quinze regards pour cinq enjeux …
Crédit photo : CRT Lorraine
22
Vous demandez l’efficacité économique.
Votre première exigence concerne l’emploi. Vous voyez une région en plein
changement, ayant retrouvé toute l’attractivité qu’elle a connu dans le passé et
qui a su attirer hommes et entreprises… Des activités fondées sur les savoirsfaire lorrains comme sur nos capacités d’innovation. Une région où petites et
moyennes entreprises peuvent donner toute la mesure de leur dynamisme. Une
économie différente, sociale et solidaire, moins dépendante des grandes crises
financières.
Vous voulez un réel développement social.
Ce développement de l’économie et de l’emploi sera favorisé par la mise en
valeur de la plus importante de nos richesses : vous, les Lorraines et les Lorrains.
Vous voyez une Lorraine solidaire, dont la diversité constitue une force
exceptionnelle. Une Lorraine où une conception totalement nouvelle de la
formation
fera
de
vous
les
acteurs
du
développement
et
les
premiers
bénéficiaires des emplois créés.
Vous assumez l’exigence environnementale.
Vous voyez bien au-delà des décennies à venir, et vous voulez inscrire la
Lorraine de 2020 dans la vision de celle que vous souhaitez transmettre à nos
générations futures. Vous dessinez ainsi une région anticipant le changement
climatique, préservant les ressources naturelles et les paysages . Une région où
l’on pourra se déplacer plus facilement sans pour autant n’avoir comme seule
solution que la voiture individuelle.
Vous revendiquez l’engagement citoyen.
La Lorraine de 2020 a le visage d’une région où le développement humain est
au cœur des politiques de formation et plus largement de l’ensemble des
politiques publiques. Vous voyez une région où vous serez non seulement associés
aux décisions concernant votre vie quotidienne, mais où vous pourrez être à la
fois auteurs des propositions et acteurs des actions faisant le développement
régional.
23
Vous misez sur les dynamiques de tous les territoires.
Vous dessinez une région où les territoires sont devenus de véritables creusets du
développement,
à
l’attractivité
renforcée
par
l’amélioration
de
la
vie
quotidienne : la Lorraine sera une région où les Lorraines et les Lorrains
peuvent s’épanouir dans un environnement de qualité. Une région où le
développement du territoire sera d’autant plus dynamique qu’il bénéficiera des
atouts internationaux des réseaux formés par les villes de Lorraine comme de
la Grande Région.
Vous avez porté quinze regards sur la Lorraine que vous vouliez. Quinze
regards correspondant à cinq enjeux. Mais vous êtes allés plus loin encore. Dans
chaque domaine, vous avez esquissé les actions concrètes qui permettront
d’atteindre les objectifs que vous avez fixés, indissociables de vos ambitions.
Elles sont présentées dans les pages qui suivent.
Ces quinze regards sont les facettes d’une seule et même ambition. Ils ne
constituent
pas des
projets
indépendants,
mais au
contraire
un cadre
d’ensemble indispensable à la cohérence des actions des collectivités de la
région comme de l’ensemble des acteurs publics et privés.
Le cadre d’une région attractive, capable de séduire ceux qui ne la connaissent
pas, et de répondre pleinement aux attentes de ceux qui y vivent.
Une région où ponts et passerelles entre villes « différentes » et territoires en
archipel rendent ces derniers plus solidaires et plus attractifs.
Une région renforçant la qualité du « vivre ensemble ».
Une région assumant le mieux-être de sa population.
Votre mieux-être.
24
25
L’EFFICACITE ECONOMIQUE
Crédit photo : CRT Lorraine
26
« Dans le laboratoire de l’autrement, fondre au creuset d’hier les
anciennes alliances pour que chante l’outil nouveau, contemporain
écho du marteau, de l’enclume … »
27
RAYONNER
1- Une région mobilisant tous les leviers de l’attractivité
La première de vos attentes concerne l’emploi. Pour répondre à celle-ci,
vous dessinez le visage d’une région qui a retrouvé son attractivité et
qui mise sur l’intelligence pour rayonner dans toute l’Europe.
Crédit photo : Pascal Bodez
28
29
La Lorraine est une région triplement européenne : par sa position géographique, par son économie et
par sa population.
La géographie politique constate les frontières mais la géographie physique rappelle que la Moselle ou
la Meuse serpentent dans plusieurs pays. Le Massif Vosgien est autre chose qu’un département. Dans le
domaine économique, depuis longtemps déjà, avant même que l’on connaisse la formidable
expansion de l’emploi frontalier au Luxembourg, la Lorraine a vécu une « économie de voisinage »,
principalement avec l’Allemagne et le Luxembourg. De l’époque de la CECA (Communauté
Européenne du Charbon et de l’Acier) au premier sommet de la Grande Région en 1995, la dimension
économique de cet espace a toujours fait l’objet d’une attention particulière parmi les décideurs
politiques et les acteurs économiques. Avec ou sans crise, des mutations aux stagnations puis aux
récessions, l’emploi s’est toujours décliné avec sa dimension transfrontalière. Sur le plan humain, notre
population est faite d’anciens italiens, portugais, polonais, algériens …
Toutes ces caractéristiques fondent notre principal atout : notre région est une des régions les plus
européennes d’Europe. Pour en faire une des régions les plus attractives, il nous faudra placer encore
plus la région au centre des échanges intellectuels, culturels, touristiques qui façonnent l’attractivité
d’un territoire. La Lorraine que dessine Lorraine 2020 mise d’abord sur un de nos principaux atouts, notre
arme la plus importante dans le combat de la mondialisation : le développement de l’économie de la
connaissance.
Développer l’enseignement supérieur, au sein de l’Université
de Lorraine comme des grandes écoles
Il s’agit du domaine qui a connu ces dernières années, les avancées les plus marquantes. Ce qui
semblait impossible est devenu réalité et cette réalité nouvelle a déjà fait sentir ses effets. Le dernier
classement de Shanghai, qui compare 1 200 institutions d’enseignement supérieur du monde entier, est
révélateur de l’efficacité et de la lisibilité renforcée de l’Université de Lorraine (UdL). Alors que seule
l’Université Henri-Poincaré de Nancy figurait dans ce classement, au-delà de la 300ème place, l’UdL fait
une entrée remarquée dans le top 300. Dans le même classement, l’Université de Lorraine figure au
12ème rang des universités françaises.
L’Université de Lorraine, nos écoles d’ingénieur et plus largement l’ensemble du potentiel académique
et scientifique de la région constituent un de nos atouts majeurs.
Placer la Lorraine au cœur des échanges intellectuels et des innovations impliquera l’ouverture des
formations supérieures à l’Europe et au monde pour attirer matière grise et projets innovants. Il s’agit
pour l’Université de Lorraine comme pour les Grandes Ecoles de pouvoir attirer élèves et enseignantschercheurs au-delà des frontières nationales et européennes. L’installation prochaine de l’IRT des
matériaux à Metz, conjuguée avec la création des Instituts Jean Lamour à Nancy et Lafayette à Metz,
est un facteur supplémentaire d’attractivité et de débouchés pour l’Université Lorraine. Cette ouverture
sur l’Europe et le monde signifiera évidemment des relations privilégiées avec nos voisins allemands et
l’objectif d’amener le plus de Lorrains possibles à l’enseignement supérieur.
Placer la Lorraine au cœur des échanges intellectuels reposera aussi sur une évolution des
enseignements dispensés aux plus de 75 000 étudiants qui fréquentent les établissements
d’enseignement supérieur de la région. Dans une économie de la connaissance, la création de valeur
ajoutée est très liée au développement du secteur tertiaire et aux activités qui sont en amont et en aval
de la stricte production de produits (conception du produit et des prestations associées, design,
promotion, marketing, commercialisation, financement, assurance, transports, service après-vente, ...).
Les opérateurs et cadres de demain doivent par ailleurs être capables de comprendre leur
environnement de plus en plus complexe dans plusieurs dimensions (technique mais aussi sociale,
juridique, financière, psychologique, ...). Dans un tel contexte, les formations mono disciplinaires sont de
moins en moins adaptées aux attentes des milieux socioprofessionnels.
30
L'enseignement supérieur lorrain doit poursuivre sa conversion vers des formations pluridisciplinaires
préparant les étudiants à assurer leur rôle d'acteur socio-économique et de citoyen responsable.
L'ouverture à l’international, l'acquisition de compétences d’origine pluridisciplinaire, l'aptitude à l'auto
apprentissage sont des axes de développement privilégiés, inscrits dans le projet de l’UdL dans le cadre
d’une approche intégrée.
31
Le développement de l’enseignement supérieur reposera ainsi sur une approche globale articulée
autour de trois axes :

Formation : la formation de base s’accompagne d’une formation sur l’entreprenariat,
la création de travail et le développement économique, c’est un élément
d’attractivité pour les étudiants

Recherche : la recherche fondamentale s’accompagne d’une recherche applicative
qui trouve des applications immédiates dans la société

Développement économique : modèle qui doit articuler le plus d’acteurs possibles
(entreprises, collectivités.…).
Cette démarche a été mise en œuvre avec une ingénierie qui intègre le système : forte articulation
entre l’UdL et les collectivités territoriales, les pouvoirs publics…, intégration des différentes étapes de la
conception à la diffusion / socialisation du produit.
Forte de cette dynamique d'innovation pédagogique, l’Université de Lorraine pourra conforter son rôle
d’exportateur de matière grise au-delà de la région Lorraine et ainsi participer à son attractivité et à
son rayonnement.
Source : CESEL
AXES OPERATIONNELS
 Poursuite et mise en valeur des récents développements
universitaires et de recherche
 Confortation de l’Université de Lorraine
 Formation à l’entreprenariat
 Développement simultané de la recherche applicative et de la
recherche fondamentale
 Implication de l’ensemble des acteurs
 Ouverture accrue de formations pluridisciplinaires à l’Europe et
au monde
 Accueil d’étudiants et de professeurs étrangers
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Développer l’Université de la Grande Région
Les établissements d’enseignement supérieur de la Grande Région dispensent leurs cours à plus de
380.000 étudiants, sont forts de leur diversité et disposent de compétences clefs. Pour mettre en valeur
ce potentiel, la création de l’Université de la Grande Région a permis d’associer les universités de Sarre,
de Liège, du Luxembourg, de Trèves, de Kaiserslautern et de Lorraine.
Cette mise en réseau universitaire et scientifique repose sur 5 modules de coopération qui couvrent
l’ensemble des activités de coopération en matière d’enseignement supérieur et de recherche.

Coordination, l’administration et pilotage stratégique.

Mobilité.

Education.

Recherche.

Valorisation et transfert vers l’économie.
Cette création a contribué à atténuer les faiblesses dont souffrent les universités de la Grande Région,
notamment du fait d’orientations nationales prononcées… Elle a été facilitée par l’implication de
l’Université de Lorraine qui a joué un rôle d’accélérateur :

Soutien à la mobilité étudiante.

Développement des écoles doctorales.

Développement des Co-diplômes.

…
Ces efforts sont cependant freinés par un problème majeur : le manque de pratique du bilinguisme. 600
à 700 étudiants lorrains seulement sur 55 000 suivent des enseignements dans les 2 langues. De plus
l’exemple d’un secteur comme la santé permet de mesurer les limites apportées à la coopération
grand-régionale du fait d’approches et de cultures extrêmement éloignées.
33
Ces obstacles ne sont pas une raison pour ne pas chercher à aller plus loin. Le renforcement de
l’attractivité de la Lorraine reposera aussi sur le développement de l’Université de la Grande Région, en
intensifiant les échanges de connaissances et de personnes au sein de la Grande Région, en dépassant
la seule existence d’un réseau et en créant progressivement un espace unifié de l’enseignement
supérieur permettant aux étudiants, aux enseignants et aux chercheurs d’évoluer entre les différents
sites universitaires .
Nous proposons pour cela de mettre en place une gouvernance commune, basée sur une structure
juridique ad hoc et allant au-delà d’une simple convention.
L’effort en faveur de l’enseignement supérieur se doublera enfin d’un effort Grand Régional parallèle
dans le domaine de la recherche : soutien des réseaux de chercheurs en Grande Région ; création de
bourses de recherche pour accueillir des doctorants ; renforcement du rôle des pôles interrégionaux ;
mise en place de synergies interrégionales pour la formation, la recherche et l’industrie et partenariats
entre partenaires de la Grande Région et avec les territoires proches pour optimiser les compétences,
compléter les atouts et développer une masse critique permettant une visibilité internationale.
AXES OPERATIONNELS
 Structuration de l’UGR
 Pérennisation des financements de l’UGR
 Multiplication des diplômes co-validés et harmonisation des
diplômes de fin d’études
 Création d’un « Diploma Supplement » de la Grande Région
 Soutien à la mobilité des étudiants, attribution, au-delà
d’ERASMUS, de bourses et d’aides aux étudiants pour les études
suivies dans diverses universités de la Grande Région
 Lancement d’appels d’offres de recherche de la Grande Région
sur les thèmes d’intérêt commun
 Création de pôles interrégionaux et coordination des
programmes de recherche
 Soutien des réseaux au niveau de la Grande Région
 Extension du fonds interrégional de la recherche France
Luxembourg aux autres partenaires de la Grande Région
 Mobilisation de l’ensemble des dispositifs européens au-delà des
seuls fonds structurels
Renforcer l’accès au très haut débit
C’est le volet matériel du développement de l’économie de la connaissance : internet est devenu
l’acteur majeur des échanges intellectuels et du partage de l’innovation. Tous les habitants de la région
sont concernés : les étudiants, les chercheurs, les universitaires, les chefs d’entreprise, les responsables
associatifs, les agents des collectivités locales, les Lorraines et les Lorrains. Pour répondre à ce besoin,
dans de nombreux territoires de la Grande Région, les acteurs locaux ont construit et mis en service des
réseaux publics de télécommunication permettant de bénéficier d’un accès à internet à haut débit de
qualité dans les meilleures conditions économiques. Cependant, certains secteurs et certaines
technologies trouvent leurs limites en efficacité comme en rentabilité, et la Lorraine est inégalement
équipée, ce qui maintient une inégalité réelle dans l’accès au numérique, entre territoires comme entre
populations fragiles et catégories socioprofessionnelles supérieures.
34
Le risque d’aggravation de la fracture numérique, entre les différents territoires selon leur
positionnement sur le pôle métropolitain du Sillon Lorrain ou non, selon les départements et selon leur
éloignement des grandes infrastructures support du réseau, est aujourd’hui réel. Ce risque est aggravé
par l’engagement des opérateurs qui laissent à la puissance publique la charge des zones non
rentables parce que peu peuplées et très éloignées des zones de concentration.
Le déploiement de la fibre optique est pourtant indispensable. Investir dans la couverture numérique de
l’ensemble de la région, c’est renforcer l’attractivité, c’est réduire la fracture territoriale. C’est favoriser
les projets et les talents existant dans tous les territoires.
Les besoins correspondant au très haut-débit sont importants : ils ont été évalués à 900 millions d’euros,
chiffre que l’on peut comparer au montant consacré chaque année par le Contrat de Projet Etat
Région en Lorraine : 1,5 million d’euros.
Pour répondre à cet enjeu, Lorraine 2020 propose de cibler les besoins, dans le souci d’apporter le bon
service au bon endroit et d’accompagner les projets des collectivités. Mais aussi de pérenniser et
d’accentuer la collaboration entre les collectivités publiques de façon à renforcer l’interconnexion des
réseaux et favoriser la diffusion en secteurs excentrés. Cela supposera la mise en place d’une instance
régionale de concertation sur l’aménagement numérique du territoire, et l’adoption d’un schéma
directeur au niveau régional. Il permettra d’éviter la fracture territoriale, de mettre en cohérence les
schémas départementaux, existants ou à l’étude, et l’approbation par tous d’un seuil de couverture
minimale du territoire à très haut-débit à l’issue du prochain Contrat de Plan Etat-Région. C’est ainsi que
nous pourrons être un des acteurs majeurs du projet national prévoyant une couverture à très haut débit
de l’ensemble du territoire national complète dans les 10 prochaines années.
AXES OPERATIONNELS
 Investissement régional dans le très haut-débit
 Mise en place d’une instance régionale de concertation et de
renforcement des usages
 Fixation d’un seuil de couverture minimale
 Adoption d’un schéma régional du haut-débit et très haut-débit
Développer les atouts culturels
La culture est devenue un des plus importants leviers du développement d’un territoire. Ils sont une des
clefs de son rayonnement et de la qualité de son image. Ils induisent la création de nouveaux emplois.
Mais ils sont aussi et surtout une des conditions de la richesse humaine d’une région. Ils renforcent chez
les habitants le sentiment de fierté de leurs territoires. Ils leur ouvrent de nouveaux horizons et
contribuent directement à leur évolution personnelle.
Fruit de son histoire et de sa position géographique privilégiée, la Lorraine dispose d’un patrimoine
culturel dont la richesse porte les traces de plusieurs siècles d’échanges. Cet héritage varié et de
qualité souffre encore d’une méconnaissance aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur même de la région
(villages lorrains en mal de valorisation, villes de patrimoine et de culture trop peu visitées…). Il nous faut
combler ce manque de notoriété. Le rayonnement de la Lorraine sera démultiplié en définissant les
éléments culturels qui seront mis en avant, conjuguant le passé patrimonial et culturel de la région avec
le XXIème siècle.
La Lorraine doit retrouver sa capacité créatrice en faisant une place exceptionnelle aux artistes et en
offrant aux futurs artistes des moyens de formation et d'innovation. Le spectacle vivant doit bénéficier
d'un soutien en matière de diffusion et de création. Les fabriques culturelles peuvent naître sur les
anciennes friches militaires comme on a pu le faire en construisant des résidences universitaires, des
35
établissements scolaires et des logements. Comme il existe des pépinières d'entreprises nous pouvons
créer des pépinières de création artistiques.
Cette mise en valeur n’oubliera pas les évènements susceptibles d’attirer plusieurs centaines de milliers
de visiteurs. : la Saint-Nicolas, le Mondial Air Ballons de Chambley, l’Open de Moselle à Metz,
Fantastic’Art à Gérardmer, festival du film italien à Villerupt, du film arabe à Fameck, Fêtes et village du
livre (Nancy, Metz, Fontenoy-la-Joûte), théâtre ou animation de rue (Passages à Metz, Renaissance à
Bar le Duc, Aux actes citoyens Tomblaine),…
Ce développement culturel contribuera directement à la vigueur d’un cadre démocratique propice
aux échanges culturels et à l’épanouissement des capacités créatrices qui nourrissent la vie publique.
Le temps, l’énergie, les moyens et les talents consacrés à la culture feront de la diversité culturelle de la
Lorraine un projet commun renforçant notre attractivité.
AXES OPERATIONNELS
 Soutien de la création artistique et du spectacle vivant
 Mise en réseau régionale et grand régionale des atouts culturels
 Mise en avant de thématiques communes
 Généralisation du 1% culturel sur l’ensemble des projets du
Conseil Régional
Faire connaître les atouts touristiques
Pour consolider le rayonnement européen de la Lorraine les initiatives publiques pourront s’appuyer sur
le développement du tourisme, moteur du renouvellement de l’image de la région. La dynamique
touristique est le fruit d’une offre
Fréquentation de l’hôtellerie en 2010 selon la nationalité
touristique et culturelle vaste, diversifiée
portée par les acteurs publics et privés. La
de la clientèle
région connait une croissance de son
économie touristique portée notamment
par la professionnalisation de la filière.
Le tourisme lorrain véhiculera une image
forte et positive de la région en mettant
en avant des pôles forts et structurants,
les destinations phares, et diffusant le
développement touristique autour de 13
filières : mémoire militaire, patrimoine
urbain
et
historique, culture
et
musées, découverte industrielle, métiers
d’Art et création contemporaine, bienêtre, montagne, nature, itinérance,
gastronomie, évènementiel, tourisme
d’affaires, loisirs et sports.
Source : CESEL / Observatoire Régional du Tourisme
Pour renforcer l’attractivité de la région, Lorraine 2020 multipliera les moyens de promotion : mise en
place d’un plan marketing partagé entre tous les acteurs, basé notamment sur des histoires à vivre, sur
la mobilisation des réseaux sociaux….
Lorraine 2020 atteindra ainsi un double objectif : le développement de l’attractivité de la région et, par
le développement du tourisme transfrontalier, le renforcement du sentiment d’appartenance à la
Grande Région chez nos voisins allemands, belges et luxembourgeois.
36
AXES OPERATIONNELS
 Développement de la promotion autour de destinations phares et
de 13 thématiques
 Mise en place d’un plan marketing partagé
Conduire une véritable politique de promotion
Toutes vos contributions l’ont montré : les Lorraines et les Lorrains sont trop modestes.
Le territoire lorrain est pourtant attractif et a des atouts à faire valoir. La géographie bien sûr : l’atout
que représente la position géostratégique de la région devrait être renforcé dans le futur par l’inversion
de la courbe des prix des transports. Les qualités régionales, le sérieux des travailleurs, le savoir-faire
industriel, la capacité à innover, l’offre de formation, la disponibilité de services doivent être mis en
avant. Le dialogue social, la qualité de l’emploi, les compétences et les conditions de travail sont des
éléments d’attractivité très forts. Le
cadre de vie, l’université, les jeunes et
Les investissements étrangers en France en 2011
les
étudiants
constituent
autant
d’atouts. La Lorraine peut se positionner
comme une région productrice de
matière
grise,
de
santé,
d’agroalimentaire… Elle n’est plus
seulement une terre de grandes
industries, mais aussi un territoire de PME
PMI innovantes, de sous-traitants des
plus grands donneurs d’ordre. Elle porte
à l’international une image brillante qui
peut permettre d’attirer de nouveaux
talents. Le projet d’ambassade de
l’Université de Lorraine en Chine pourrait
ainsi être utilisé au niveau économique.
Beaucoup d’opportunités apparaissent
dans les pays émergents, qui peuvent
donner à la Lorraine des éléments de
visibilité. Les étudiants, entrants comme
sortants, sont les meilleurs ambassadeurs
de la Lorraine à l’extérieur. Et la
proximité de l’Allemagne joue un rôle
décisif
dans
les
investissements
Source : AFII
étrangers en Lorraine. Ces derniers ont
participé à la constitution d’un tissu
industriel solide dans les années 90.
Tous les atouts sont là. Les résultats sont déjà remarquables : en nombre d’emplois, nous sommes en
cinquième position en 2011 parmi les régions françaises. Pour faire encore mieux, manque seulement le
« Faire Savoir », une mise en cohérence des outils qui pourrait reposer sur la création d’une agence de
promotion de la région, souhaitée par la plupart des partenaires, qui fédérerait l’ensemble des acteurs
sans se substituer à eux.
Elle s’appuierait sur l’expérience des villes et des départements pour développer une communication
externe et promouvoir l’image de la Lorraine dans les territoires nationaux et européens.
37
Elle renforcerait les coopérations entre structures pour développer la promotion et la valorisation des
atouts de la Lorraine et de leurs spécificités.
Elle identifierait pour cela les principaux facteurs d’attractivité, les points forts, pour mieux les mettre en
valeur, et les points faibles, pour les atténuer.
Elle mettrait en avant les actions de promotion permettant de développer les investissements
internationaux.
AXES OPERATIONNELS
 Travail de fond sur l’image et définition des messages portés par
la région
 Mobilisation du nouveau Centre de Ressources en tant
qu’agence de Promotion et de Prospection de la Lorraine
 Renforcement des coopérations entre structures pour développer
la promotion des atouts de région
38
39
ECHANGER
2- Une région tirant partie d’une situation géographique
exceptionnelle
Mieux que beaucoup de Français, vous « vivez » l’Europe. Quoi de plus
normal pour une terre dont la tradition d’accueil a permis l’arrivée de
familles venues de toute l’Europe ou d’au-delà de la Méditerranée. Ce
sentiment d’être profondément européen, vous en faites un atout clef, et
vous souhaitez que notre région soit encore mieux reliée aux autres
régions européennes, et notamment à nos voisins de la Grande Région,
pour pouvoir encore plus échanger avec tous.
Crédit photo : Pascal Bodez
40
41
Placer la région au cœur des flux intellectuels européens et mondiaux ne suffit pas : les flux matériels
sont tout aussi importants. L’accessibilité internationale d’une région est en effet une des bases de son
attractivité. Vous insistez pour cela sur le fait que la Lorraine est au centre de l’Europe historique, d’une
Europe puissante sur le plan économique. Elle bénéficie d’une position géostratégique unique pour
profiter de la croissance constante des trafics transeuropéens. Son cœur est à moins de 300 kms de
Paris, de Bruxelles, de Rotterdam et de Francfort, à moins de 600 kms de Londres, de Berlin, de Prague
et de Milan.
Si la Lorraine bénéficie de liaisons nord-sud historiques, elle dispose également de liaisons routières et
ferroviaires est-ouest de qualité qui lui permettent de bénéficier notamment du dynamisme de l’Est
parisien. Pourtant, les axes des principaux flux européens se sont progressivement détournés de la
région. La Lorraine souffre de liaisons fluviales incomplètes, de lacunes autoroutières et ferroviaires. Si les
liaisons est-ouest sont relativement satisfaisantes, l’axe nord-sud autoroutier doit être complété. Les
liaisons ferrées rapides vers le nord sont mauvaises. Vers le sud, la Lorraine manque de débouchés.
Autant de handicaps qui n’effacent pas l’atout majeur dont dispose la Lorraine : les évolutions
économique et démographique de l’Europe la placent au centre d’un ensemble de « plaques de
développement », celles du bassin parisien, des pays de l’arc nord, du sillon rhénan et de Rhône-Alpes,
au centre d’un des premiers bassins européens de consommateurs.
Pour qu’elle en devienne le cœur, des efforts coordonnés et une plus grande fluidité des hommes et
des produits à toutes les échelles permettront d’offrir une alternative aux deux principaux couloirs
européens : le corridor Royaume-Uni, Paris, Vallée du Rhône, Méditerranée d’une part ; le corridor PaysBas, Rhin, Italie de l’autre. Une des clefs du développement de la Lorraine repose ainsi sur le
développement ciblé d’infrastructures et de services de transports efficaces et durables qui lui
permettent de s’inscrire dans le grand Est français, dans la Grande Région et dans l’espace européen,
et de renforcer son rôle majeur de carrefour de communication Est-Ouest / Nord-Sud. Une grande
partie des projets correspondant pourrait faire partie des Grands Projets d’Avenir proposés par la France
à l’Europe.
42
Soutenir les projets ferroviaires
Placer la Lorraine au cœur des plaques de développement reposera d’abord, dans le domaine
ferroviaire, sur la réalisation de la Gare de Vandières. Ce projet est l’occasion de consacrer l’ambition
ferroviaire régionale à travers le combat des dessertes TGV vers l’Allemagne et l’évolution de l’offre TER
Métrolor. Cette ambition se construira en lien avec la mise en service de la phase II de Ligne à Grande
Vitesse (LGV) Est Européenne.
43
Vers le nord, placer la région au cœur de l’Europe supposera de mieux la relier à Bruxelles d’une part, à
Francfort de l’autre. C’est l’objet des projets Eurocaprail, développés dans des axes nord-ouest et nordest.

Vers le nord-ouest, il s’agit de la liaison Vandières-Luxembourg-Bruxelles.

Vers le nord-est, de la liaison Vandières-SaarMoselle-Mannheim-Francfort.
Vers le sud, l’essentiel des efforts portera sur l’amélioration des liaisons entre la Lorraine et la Vallée du
Rhône en distinguant :

Un volet interrégional, avec l’augmentation des dessertes TER Nancy-Epinal-Belfort, trait
d’union entre la Lorraine et la Franche-Comté, et au-delà vers la Suisse et l’Italie.

Un projet global de l’« amélioration des débouchés ferroviaires au sud de la Lorraine »
vers le bassin rhodanien et l’arc méditerranéen. Ceci nécessitera notamment la
réalisation d’un barreau de raccordement Epinal-Besançon à la branche Est de la LGV
Rhin-Rhône.
Dans le domaine du fret, la région dispose d’un atout presque unique : l’autoroute ferroviaire
Bettembourg-Perpignan, mise en service en 2007 qui irrigue la Lorraine. 24 000 semi-remorques ont été
transportées entre le Luxembourg et le Roussillon en 2010, soit une augmentation de deux tiers en un an.
Cette autoroute ferroviaire n’a pas vocation à rester isolé. Un des enjeux majeurs en termes de fret
portera sur la réalisation d’un axe ouest-est reliant la Grande-Bretagne, Calais, la Lorraine et le centre
de l’Europe.
Parallèlement la transformation en gare dédiée au fret de Louvigny doit être engagée dans une
perspective limitée dans un premier temps au fret régional et grand régional.
AXES OPERATIONNELS
 Réalisation et valorisation de la gare d’interconnexion de
Vandières
 Renforcement du rôle de carrefour européen par la réalisation du
projet Eurocaprail : Vandières-Sarrebruck-Allemagne et
Vandières-Luxembourg-Bruxelles
 Ouverture vers le sud
 Développement des autoroutes ferroviaires
 Reconversion à court terme de Louvigny en fret ferroviaire
 Consolidation de la liaison avec le Luxembourg
Relier la Moselle à la Méditerranée
La Moselle canalisée à grand gabarit est navigable jusqu’à Frouard au Sud et permet l’accès à la mer
du Nord avec une ouverture sur les grands ports européens. Le trafic fluvial représente ainsi 25% des
imports exports de la région, malgré la relative faiblesse du trafic conteneurs. Un développement plus
important du transport fluvial et de son économie logistique ne peut s’envisager qu’avec l’ouverture
d’une liaison vers le Sud.
La réalisation du Canal Moselle-Saône permettra de relier la Lorraine au Rhône et au Sud de l’Europe.
La réalisation de la plateforme portuaire lorraine, multimodale et multi sites Illange et Metz au nord et
Frouard-Gondreville au sud renforcera parallèlement les accès à cette voie fluviale d’avenir.
44
AXES OPERATIONNELS
 Réalisation de la liaison Moselle-Saône
 Développement de plateformes multimodales
Coordonner le développement aérien au sein de la Grande
Région et avec le transport ferroviaire
L’activité de l’aéroport de Metz Nancy Lorraine a été modifiée de façon structurelle depuis la mise en
service du TGV Est Européen en juin 2007. Le déploiement du fret est aujourd’hui un des leviers crédibles
de développement de l’aéroport, en complément de l’offre de nouvelles destinations régulières et
saisonnières. L’aéroport bénéficie dans ce domaine de nombreux atouts : la proximité de la ligne TGV,
condition indispensable à l’inscription de MNL dans le cadre du projet CAREX, la qualité des
infrastructures, l’ouverture permanente de l’aéroport, le potentiel et la qualité de la main d’œuvre, la
zone de chalandise de la Grande Région…
45
Le développement de l’aéroport pourrait être renforcé en complément par une meilleure coordination
avec les aéroports voisins de la Grande Région, notamment les plus proches : Luxembourg-Findel,
Sarrebruck-Ensheim, Zweibrucken, Francfort-Hahn. Cette concertation pourrait se traduire dans un
schéma du transport aérien de la Grande Région qui s’appuierait sur des priorités régionales, inter
régionales et grand régionales intégrant toutes les dimensions voyageurs, fret, services et cabotage. Les
capacités de rebond de l’activité de MNL sont en effet également à rechercher dans les partenariats
en particulier avec l’aéroport de Luxembourg Findel.
AXES OPERATIONNELS
 Développement fret air-fer de MNL
 Développement concerté des aéroports de la Grande Région
dans le cadre d’un schéma du transport aérien
Réduire la congestion routière
L’A31 s’inscrit à la fois comme élément de structuration régionale et de liaison entre les agglomérations
du Sillon Lorrain, tout en constituant le principal accès routier européen à la Lorraine. La saturation du
trafic provoque ralentissements et blocages sur la principale artère routière lorraine, autant de facteurs
de risques, d’accidents et de pollution.
Augmentation du nombre de voies, contournements, aménagements de sécurité mais également
solutions alternatives (rail, eau…) deviennent indispensables pour maintenir une bonne irrigation interne
et externe de la Lorraine. Le Gouvernement a du reste reconnu la problématique de congestion de
l’axe routier principal qu’est l’A31 et a envisagé plusieurs solutions d’amélioration à travers le SNIT
(Schéma National des Infrastructures de Transport). L’aménagement de l’axe européen Nord-Sud à 3
voies autoroutières avec voie dédiée aux Poids-lourds et aux transports en commun semble donc
indispensable.
AXES OPERATIONNELS
 Passage à 2x3 voies des sections à 2x2 voies de l’A 31 et
contournement de Nancy et Thionville
 Aménagement autoroutier A 30-A 28 (liaison Lorraine – Belgique,
barreau d’Arlon)
46
47
ANTICIPER
3- Une région s’appuyant sur l’innovation pour créer les
conditions du redéveloppement économique
La région est riche de ses traditions industrielles comme de son potentiel de
recherche. Conjuguer les deux, c’est préparer l’économie de demain en
l’ancrant dans les forces de l’histoire économique lorraine. C’est prendre
conscience que nous passons d’un ancien système, fondé sur les grandes
entreprises et la mono industrie, à un système nouveau mettant en valeur
les technologies émergentes et l’innovation. Telle est la Lorraine que vous
dessinez : une région qui se veut en avance sur son temps, qui sait
anticiper.
Crédit photo : Pascal Bodez
48
49
Notre Région est frappée directement par les grandes transformations économiques qui ne cessent de
bouleverser nos références antérieures depuis près de 30 ans. La conséquence est connue : la perte
massive des emplois industriels, une reconversion mitigée construite sur l’achat de la paix sociale plutôt
que sur l’innovation et le développement des nouvelles ressources et technologies industrielles. Le
retard cumulé en matière de qualifications professionnelles et dans l’enseignement supérieur réduit les
potentialités de développement scientifique, technique et culturel de la Lorraine. Ce constat chaque
fois inscrit dans l’analyse de la situation économique, sociale et environnementale présentée par le
CESE de Lorraine montre une fragilité structurelle comparée aux indices d’autres régions et à l’échelle
de la nation.
Mais malgré ces problèmes la région fait face en diversifiant son économie et en consacrant une part
encore importante à l’activité industrielle qu’elle maîtrise avec une main d’œuvre compétente. Les
acteurs économiques s’adaptent aux nouvelles situations, des entreprises se créent, des services se
développent et les salariés n’hésitent pas à faire des kilomètres pour travailler au Luxembourg et en
Allemagne en occupant toutes les fonctions qui couvrent les différents secteurs d’une économie
productive et résidentielle.
Aujourd’hui, pour aller plus loin, il faut une activité économique tournée vers l’avenir, fondée sur le
développement durable, avec des laboratoires permettant la recherche et l’innovation. Dans cette
évolution, la Lorraine a déjà su saisir sa chance et faire la démonstration de la qualité de son réseau de
recherche et d’enseignement supérieur ainsi que l’excellence de certaines de ses filières industrielles :
IRT M2P, Laboratoire d’Excellence (LABEX) RESSOURCES 21, construction d’une unité de production de
panneaux isolants en laine de bois à Golbey …
C’est en utilisant cette dynamique que l’on pourra répondre à la première préoccupation des Lorraines
et des Lorrains : la création d’emplois. Et même si aujourd’hui encore, c’est l’emploi industriel qui souffre
le plus dans un contexte de mondialisation, de crise financière et de déstabilisation des marchés, le
développement de l’innovation et de la recherche permettra de profiter d’une tendance mondiale
incontestable : l’évolution des prix de l’énergie des comportements des consommateurs comme des
effets de la législation sur le prix du travail dans les pays comme la Chine ou l’Inde devraient conduire à
des relocalisations d’activités.
La région dispose d’un atout clef : elle est présente sur de nombreuses filières qui peuvent devenir des
filières d‘avenir. Pour mettre en valeur cet atout, il faudra faire des choix et soutenir les filières
permettant d’anticiper les mutations économiques, d’être plus forts dans la compétition mondiale, et
d’optimiser les effets sur l’économie régionale comme grand régionale. Il faudra s’appuyer sur les
atouts lorrains dans les domaines scientifiques et de la recherche. Ces atouts permettent de préparer
l’économie du futur, correspondant à de nouveaux produits, de nouveaux concepts, de nouveaux
besoins. Les emplois d’hier peuvent et doivent créer les emplois de demain.
Donner la priorité à un nombre limité de filières et secteurs
d’activités
Le Conseil Régional a identifié 12 filières sur lesquelles il a décidé de porter son effort pour renforcer la
compétitivité des activités historiques de la région, anticiper les mutations économiques et construire
l’unité régionale indispensable pour permettre à la Lorraine de se redresser dans l’économie du XXI ème
siècle.

Forêt, bois ameublement.

Aéronautique.

Automobile.

Chimie.

Agriculture et agroalimentaire.

Matériaux et mécanique.

Energie, éco construction, éco rénovation.
50





Santé et bio technologies.
Tourisme et attractivité.
Arts, luxe et créations.
Economie solidaire.
Filières émergentes.
Une filière se veut comme étant la présence sur un territoire de l’ensemble des phases de l’extraction
de la matière première au produit fini. Dans ce sens, peu de filières sont présentes en Lorraine. La
définition retenue par la Région est plus large : un ensemble d’entreprises dont la part la plus
significative de leur activité participe à la fabrication d’un type de produit. De nombreuses entreprises
lorraines sont des sous-traitants travaillant tout à la fois pour l’automobile, l’aéronautique, l’éolien ou le
nucléaire.
L’approche de la Région privilégie les liens entre donneurs d’ordre et sous-traitants, pour avoir des
locomotives entrainant les PME de la filière, développer à partir de ces besoins identifiés des plans
d’actions qui leur permettront de saisir les opportunités de développement face aux mutations :
diversification de marchés, changements technologiques, innovation, formation, encouragement à
l’export…
Elle vise pour cela à alimenter une base de connaissance partagée :

En centralisant et analysant les informations de l’activité économique des territoires.

En assurant une veille et une prospective.

En détectant les opportunités et les risques d’impacts des mutations sur les territoires.

En détectant les projets structurants.
Elle permettra d’organiser l’animation des filières :

Implication des industriels, pour construire avec les donneurs d’ordres (têtes de filières)
les conditions d’une logique de fonctionnement « gagnant-gagnant ».

Positionnement des donneurs d’ordres comme « moteurs » de l’accompagnement :
mise en place de projets collaboratifs avec les équipementiers, meilleure compétitivité
des rangs 2.

Création d’une dynamique collaborative sur les thématiques à enjeux.
Elle reposera sur une mobilisation conjointe des outils d’intervention publique :

Implication des acteurs : donneurs d’ordre, branches professionnelles, acteurs
territoriaux, Etat, outils financiers.

Mobilisation des dispositifs d’intervention de la Région de manière coordonnée et
partagée sur les projets : traitement des dossiers individuels structurants pour le territoire
ou la filière, traitement de thèmes transversaux collectifs.
Elle se traduira dans une stratégie propre à chaque filière. Cette stratégie permettra d’identifier les
technologies émergentes clefs, d’anticiper l’évolution des comportements sociaux et des modes de
consommation, de comprendre les besoins nouveaux qui peuvent apparaître dans le futur… Sa mise
en œuvre mobilisera l’ensemble des moyens permettant d’adapter l’activité des industries de la filière :
coordination des acteurs et des dispositifs, mise en place d’outils de pilotage, mise en commun des
informations, transfert de technologies émergentes, intégration dans un réseau et projet coopératif de
recherche développement, soutien économique à l‘émergence de projets d’entreprise, formation…
Elle s’appuiera notamment sur des liens resserrés avec l’université : développement des masters
d’entreprises et de formations en alternance, renforcement de la visibilité des moyens universitaires.
Elle sera évaluée par des Indicateurs précis.

Création d’emplois dans l’industrie.

Développement du chiffre d’affaires des entreprises.

Nombre
de
projets
collaboratifs
(innovants,
développement,…).
transfert
de
technologie,
51


Augmentation du volume des projets structurants (innovants, transfert de technologie,
développement,…).
Evolution de la place régionale dans la filière nationale.
Elle permettra de développer dans chaque filière toutes les dimensions du développement durable.
Cela supposera notamment :

D’intégrer à tous les niveaux la maitrise de la consommation et des énergies.

D’intégrer la dimension humaine en favorisant la formation professionnelle préparant
aux métiers de demain Et en rassemblant l’ensemble des acteurs de la formation
professionnelle pour organiser la refonte des filières et des contenus.

D’utiliser le travail des labos scientifiques de grande qualité en Lorraine pour une
pollinisation réciproque science / société.

De soutenir la recherche d’intérêt public pour mesurer l’impact des nouvelles
technologies sur la santé (nucléaire, OGM, nanotechnologies…).

De privilégier le travail en réseaux plutôt qu’en structures.

De s’appuyer sur le réseau d’entreprises intermédiaires, l’innovation et la proximité pour
revoir le maillage industriel lorrain.

De développer l’Economie Sociale et Solidaire dans toutes les filières (ESS).

De soutenir une agriculture de qualité qui privilégie la production en réponse aux
besoins locaux, saine pour l’environnement et le consommateur, tournée vers le lien
social (emploi et rapprochement des producteurs et des consommateurs), solidaire
avec l’Europe et le reste du monde.
Les Lorrains occupant un emploi industriel en Lorraine par secteur d’activités
52
Aéronautique
La filière lorraine peut être présentée en 3 grands métiers : la mécanique de précision, les matériaux
(dont le composite) et l’électronique. La nature des entreprises se répartit elle-même en trois groupes :

Les maitres d’œuvres : concepteur et assembleur d’appareils ; 4 en Lorraine

Sous-traitants groupe 1 : activité aéronautique confirmée ; 24 établissements en
Lorraine

Sous-traitants groupe 2 : activité aéronautique secondaire, les entrants ou les
« apprenants ». 12 établissements
Les secteurs d’activité sont particulièrement divers

Constructeurs : 3 (Geci Aviation/Sky Aircraft, Humbert, Loravia)

Matériaux : 13

Electronique : 10

Mécanique : 18

Autres (services, maintenance, etc.) 12

NC : 6
La taille des entreprises est tout aussi diverse

3 ETI

12 groupes

29 PME

18 TPE
L’organisation bénéficie de nombreux outils de transfert technologique :

1 cluster : Aériades (27 entreprises membres) sous forme de société

CRT (centres de ressources technologiques) : Institut de soudure ; PPE ; CIRTES
(prototypage rapide à St Dié)

P2ICM (UHP- labo universitaire)- Supelec – Ecole des Arts & Métiers – Ecole des Mines
Nancy – INRIA

Pôle de compétitivité Matéralia
Trois orientations sont en cœur de la politique de filière
Axe 1 Afficher l’ambition aéronautique de la Lorraine et renforcer l’attractivité

Valoriser l’image et l’attractivité de la Lorraine pour faire bénéficier aux industriels
d’une meilleure visibilité. Attirer des projets industriels sur la région, en mettant en œuvre
une action spécifique de promotion exogène. Favoriser les vocations, orienter les
Lorrains vers les métiers de l’industrie aéronautique et attirer des compétences sur les
territoires
Axe 2 Favoriser l’implantation de maîtres d’œuvre

Développer un tissu de maitres d’œuvres sur la Lorraine, afin de gagner en visibilité et
de valoriser une filière complète. Les maitres d’œuvres sont des entreprises déjà
implantées (4 identifiés) et des industriels en recherche de nouveaux sites de
production
Axe 3 Aider les sous-traitants à proposer une offre globalisée incorporant du développement

La Lorraine compte une cinquantaine d’entreprises industrielles ayant une
spécialisation dans l’aéronautique. Ce tissu représente un potentiel de relais de
croissance pour l’industrie Lorraine. Il convient de le conforter et de le développer
53
Automobile
La filière automobile est particulièrement importante en Lorraine

Plus de 25 000 salariés en emplois directs avec un important tissu de sous-traitants.

Un des premiers employeurs de Lorraine

23 % des emplois industriels régionaux

4,9 % de la population active occupée.

La Moselle représente 62 % des emplois de la filière en Lorraine, la Meurthe et Moselle
compte 22 %, les Vosges 13 % et la Meuse 3 %
Elle vit depuis plusieurs années une mutation économique importante :

Conjoncturelle, avec une sortie de crise qui n’a pas encore rétabli le volume d’affaires
au niveau de 2007, et la fin de la prime à la casse

Structurelle, baisse durable des commandes à terme pour l’ensemble des
constructeurs européens autour de 14 million de véhicules /an (la consommation se fait
dans les pays émergents)

Technologique, évolutions importantes en particulier sur les matériaux qui impactent les
sous-traitants

Environnementale, réduction des rejets de CO2 (1/2) et évolution des réglementations
Les enjeux et Objectifs régionaux ont été précisés
Axe 1 Se positionner sur un nouvel axe d’actions, permettant de mobiliser, de piloter et de coordonner
l’ensemble des services et des moyens de la région au service de la filière
Axe 2 Aider les PME Lorraine (sous-traitants, rang 2, rang 3,…) à avoir une vision des mutations et les
aider à les anticiper, en étant plus compétitives, en se regroupant
Axe 3 Aider ces entreprises à s’adapter aux nouveaux métiers de l’automobile et à se diversifier vers
d’autres métiers ou filières
54
Chimie
La filière chimie correspond à une activité historique de notre région

Avant 1914 : chimie minérale (liée au sel)

1945 : développement de la carbochimie, notamment à Carling

1960 : évolution vers la pétrochimie
Les activités restent particulièrement importantes

6000 emplois (4% des emplois industriels de la région)

88 établissements

Des emplois indirects estimés à 20 000

De très gros employeurs : TPF, Arkema, INEOS, Solvay et la compagnie des salins du midi
et des salines de l’Est. Concentrés en Moselle Est et sur le bassin de Nancy/Lunéville.
Tous sont présents dans la chimie de base

31 implantations sont des investissements de groupes étrangers qui représentent près
de 2900 emplois

La chimie de base (organique et minérale) correspond à 50% des effectifs.
La R&D est marquée par la faiblesse de la recherche privée

150 ingénieurs et chercheurs en Lorraine

Recherche privée très faible (1% des effectifs nationaux, 0,8% des dépenses), 16ème
rang national

Recherche publique dynamique (ENSIC), mais faible transfert de technologie en
Lorraine

Existence du projet européen « impulse », sur l’intensification des procédés : l’ENSIC est
coordonnateur (suite en cours au niveau européen sur des applications industrielles)

De nombreux projets de R&D : chimie thérapeutique, ECOLICEL, IEED, ECOREVIA…
Cinq enjeux prioritaires doivent être traités
Axe 1 La consolidation/mutation des activités existantes notamment en Moselle est
Axe 2 La chimie du développement durable et assimilés, facteur de la compétitivité de la filière
Axe 3 La diversification vers l’aval, développement de la chaine de valeur globale
Axe 4 Le génie des procédés, lien ENSIC-entreprises
Axe 5 Les liens avec l’appareil de formation et d’innovation et le développement d’activités à plus forte
valeur ajoutée
55
Matériaux et mécanique
La filière englobe de nombreux secteurs d’activités

Métallurgie/Travail des métaux dont la Sidérurgie

Plasturgie/Caoutchouc/Composites

Matériaux minéraux non métalliques (verres, céramiques…)

Textiles et Fibres

Mécaniques, machines et équipements (y compris l’électronique, l’automatisme,
l’optique)
Elle est marquée par une évolution profonde

Filière/secteurs stratégiques pour la Lorraine

Un tissu industriel en nette perte d’emplois

Des formations de très bons niveaux (mais un manque en personnels de niveaux Bac
pro à BTS dans le secteur de la mécanique & plasturgie)

Des capacités R&D et en innovation de très bons niveaux

Une filière à structurer,

Une visibilité à améliorer.
Les travaux de la filière ont identifié cinq axes de travail
Axe 1 : Développer les partenariats

Accroître les partenariats PME et donneurs d’ordre

Intégration avale de la recherche académique : Partenariats PME/recherche
académique sur des thématiques de recherche ciblées (alliage, multi-matériaux,
composites…)

Renforcement des articulations entre acteurs de métiers complémentaires ou
intervenant à différents stades de la chaîne de valorisation.
Axe 2 : Renforcer la compétitivité des entreprises

Accompagner les développements endogène et exogène des PME

Diversification sur une offre de valeur à plus forte valeur ajoutée

Accompagner l’investissement matériel et immatériel dans les PME
Axe 3 : Faire aboutir les projets structurants garantissant le devenir de la filière

Participer à l’industrialisation des projets structurants/d’avenir

Favoriser le rapprochement de PME

Soutenir la maturation des résultats de la recherche publique (processus d’incubation)
Axe 4 : Créer des formations sur les technologies en devenir dont les technologies « vertes »

Accompagner la mutation et le développement des PME par la mise en place de
formations appropriées aux technologies et besoins nouveaux (alliages, procédés
propres, recyclages…)

Améliorer l’attractivité de la Lorraine pour contrebalancer la faiblesse de la
démographie
Axe 5 : Améliorer la gouvernance de la filière

Structurer/articuler les différents outils/acteurs (UdL avec IJL et LEM3 par ex – ICEEL –
CRT matériaux - pôles de compétitivité) avec les outils du Grand Emprunt et les outils en
structuration (IRT, SATT, Plateformes…)

Articuler l’innovation et la recherche, en se dotant d’un baromètre/tableau de bord
décliné par filière
56
Energie, éco construction
La filière se décompose en 2 sous-filières :

L’énergie avec les activités relatives à la production, distribution, stockage, gestion,
maintenance et démantèlement des énergies qu’elles soient d’origine fossiles ou
renouvelables (sont également concernées les activités de conception, fabrication,
maintenance et démantèlement liées à l’énergie)

L’éco construction avec les activités relatives à la production, distribution des
matériaux et à la conception, construction, gestion et déconstruction des bâtiments
(sont également concernées les activités de fabrication, distribution de matériaux de
construction)
Elle concerne plus de 70 000 emplois :

Energie : environ 150 entreprises (production, transport, stockage, distribution,
conception, fabrication, maintenance, démantèlement) ; 7 000 salariés sur la
production d’énergie électrique

Eco construction : environ 64 000 salariés sur la production, distribution des matériaux et
sur les métiers du bâtiment (dont 33 790 salariés et 11 378 entreprises dans le gros
œuvre et le second œuvre du bâtiment)
Elle est caractérisée par 3 enjeux majeurs

Economique : diminuer la dépendance aux énergies fossiles. Positionner les entreprises
lorraines sur les marchés potentiels des énergies renouvelables et de l’éco construction,
correspondant à des emplois non délocalisables

Social : faire monter en compétence les entreprises sur les marchés de l’énergie et de
l’éco construction (GPEC à mettre en place). Redonner du pouvoir d’achat aux
Lorrains et lutter contre la précarité énergétique

Climatique : développer les Energies Renouvelables (EnR) conformément aux objectifs
du Grenelle et maîtriser les consommations énergétiques des bâtiments pour diminuer
les émissions de gaz à effet de serre
Les travaux de la filière ont identifié 4 axes de travail :
Axe 1 : Promouvoir, mieux faire connaitre et mieux faire savoir sur la filière
Axe 2 : Développer et adapter l’offre de formations existantes liées à l’énergie et a l’éco construction
Axe 3 : Inciter et accompagner des opérations exemplaires
Axe 4 : Innover, développer de nouveaux matériaux et techniques pour les transférer aux entreprises
57
Santé et bio technologies
La Lorraine est la 4ème région française en termes d’activité de production de dispositifs. 80 % des
entreprises lorraines du secteur biomédical sont des PME et TPE.

Entreprises par secteurs d’activité : biotechnologies (10 %), parapharmacie (28 %),
nutrition-santé (2 %), déchets (2 %), handicap dépendance et soin à domicile (21 %),
imagerie médicale (2 %), industrie pharmaceutique (4 %), informatique et TIC (5 %),
matériels et articles médico-chirurgicaux (13 %), fournitures et mobilier médicochirurgicaux (2%), sous-traitance (11 %).

Deux domaines particulièrement représentés : fabrication de matériel orthopédique,
fabrication de matériel médico-chirurgical.

PME/PMI lorraines positionnées sur marché de niche et sous-traitance, répondant à des
besoins spécifiques et réalisant des produits sur-mesure. De nombreuses PME ont investi
dans la R&D grâce à la dynamique impulsée par les financements ANR (Agence
Nationale de la Recherche). Besoins exprimés d’acquérir plus de compétences en
termes de connaissance de la réglementation et de vision stratégique par rapport au
marché.
Trois axes d’intervention ont été identifiés :
Axe 1 Favoriser
filière











la création, le développement et la montée en puissance des PME et start-up de la
Développement des outils de financement adaptés aux spécificités de la filière S&B
Accès facilité aux programmes de R&D de plus grande envergure (FUI, PCRD…)
Encouragement à la mutualisation (outils de production, équipements spécifiques,
services communs) en faveur du développement et de l’internationalisation
Diversification des activités vers le secteur santé
Emergence de l’innovation à l’interface des différentes compétences régionales
Développement de l’ensemble des compétences de l’entreprise au sein des start-up
Développement de la R&D dans les PME peu innovantes
Rapprochement des entreprises de la recherche académique
Développement des projets collaboratifs
Créer des liens avec la SATT
Professionnalisation, renforcement et valorisation de la recherche
Axe 2 Accompagner l’émergence, l’organisation et la structuration de la filière S&B

Adhésion des acteurs économiques

Appropriation de la démarche par les acteurs économiques

Valorisation des actions et renforcement de la visibilité de la filière

Développement des axes santé des pôles de compétitivité

Adaptation des formations à l’évolution des besoins de la filière

Renforcement de la coordination des politiques publiques de soutien à la filière
Axe 3 Accompagner l’évolution des services à la personne au regard des besoins nouveaux du XXIe
siècle

Mise en réseau des acteurs et entreprises de la filière autour de projets structurants sur
les 4 thèmes prioritaires identifiés : vieillissement, télésanté, évolution métiers, mobilité
des compétences

Analyse et prospective pour anticiper les besoins de demain

Identification des aspects susceptibles de devenir des vecteurs de développement
économique

Recherche de mutualisation entre tous les niveaux de collectivités pour appréhender
les questions de façon globale

Adaptation de l’offre de formation aux besoins de demain

Construction d’une vision Grande Région
58
Tourisme et attractivité
Le tourisme contribue au rayonnement international de notre région, constitue un levier de
développement économique, un facteur d’intégration sociale, et un outil d’aménagement du
territoire. Il concerne le sport, la culture, les transports, les loisirs, la construction et l’agroalimentaire. Le
tourisme est par définition une filière transversale qui touche de nombreux secteurs. Pour renforcer son
développement touristique, notre région bénéficie d’atouts incontestables : le massif vosgien bien sûr,
mais aussi le tourisme de mémoire, le tourisme culturel, le tourisme urbain et rural, le thermalisme, la
beauté de la nature et des paysages, le bien vivre et la chaleur de l’accueil qui nous caractérisent, ou
encore le caractère unique de notre position géographique, ou encore l’attractivité de nos grands
équipements.
La politique proposée vise à atteindre des objectifs clairs, en prenant en compte toutes les dimensions
d’une politique filière : passer de 4 500 000 à 4 790 000 nuitées en 2017, de 23 900 à 25 400 emplois.
Cinq axes stratégiques permettront d’atteindre ces objectifs.
Axe 1 Organiser le développement touristique autour de 13 filières thématiques et des principales
« destinations phares »
Axe 2 Mobiliser les principaux leviers du développement

Réunir tous les acteurs autour d’une même politique de promotion

E-transformer les politiques touristiques

Favoriser l’évolution des Offices du Tourisme

Renforcer la professionnalisation des acteurs publics et privés

Développer une ingénierie de projet

Faire évoluer les hébergements

Intégrer une offre de transport durable aux politiques touristiques

Animer une démarche qualité recentrée et dynamique

Mettre en œuvre une nouvelle étape de l’observation touristique
Axe 3 Développer un tourisme social et solidaire

Permettre à tous de partir en vacances :

Ouvrir le tourisme lorrain à tous ceux qui le souhaitent

Consolider l’offre d’hébergements ouverts à toutes les clientèles

Donner sa vraie place au tourisme social et solidaire dans les actions de formation
Axe 4 Ancrer le développement touristique dans celui de la Grande Région et du Grand Est

Conforter et développer la collaboration entre les opérateurs touristiques de la Grande
Région et du Grand Est

Inciter les prestataires lorrains à s’inscrire dans des dynamiques transfrontalières

Intensifier la promotion touristique de la Grande Région
Axe 5 Baser le développement sur des partenariats renforcés

Poursuivre et renforcer la coopération entre acteurs institutionnels lorrains du tourisme

Soutenir dans le cadre de contrats territoriaux le développement touristique des
destinations phares

Mettre en place une Conférence permanente du tourisme
59
Art, luxe et création
La filière Art, Luxe et Création est particulièrement importante pour la Lorraine. Elle constitue tout à la
fois une source d’emplois, un facteur de rayonnement, un atout touristique… Elle est forte d’un éventail
complet de métiers et de fleurons ayant une renommée internationale. Et les métiers d’art représentent
46 entreprises et 1200 artisans d’art dans la région.
Six axes marquent les orientations régionales.
Axe 1 Culture

La culture doit être valorisée dans la création et l’innovation avec Art, luxe et Création
au travers des campus, des entreprises, des designers, des artisans d’art, du
développement, de l’innovation sociale dans les entreprises de l’économie sociale et
solidaire…
Axe 2 Créativité

Il faut investir dans la créativité en faisant appel aux designers dans nos écoles d’art
(ARTEM avec l’école des beaux-arts de Nancy…) et en mettant en place la possibilité
de croiser design et produits nouveaux d’avant-garde (y compris industriels comme au
CIRTES par exemple) avec les formations en Lorraine. Aujourd’hui il y a peu d’initiatives
en ce sens mais la structuration de la filière Art, Luxe et Création pourrait permettre la
mise en place d’une structure (un centre de créativité) jouant ce rôle (sur le modèle
des Régions Aquitaine ou Poitou-Charentes par exemple) ce qui susciterait le
renouvellement de produits y compris en entreprises (prototypage, lien entre création
et monde économique…). Ce centre de créativité est à l’étude au sein de la filière Art,
Luxe et Création. il est essentiel de faciliter les liens entre Art, Création, Recherche,
Universités, Prototypage, Industrie…
Axe 3 Mise en réseau

Il s’agit de favoriser les effets leviers, source de développement économique, entre
lieux, événements culturels, touristiques et entreprises
Axe 4 Commercialisation

Il s’agit de favoriser le développement des chiffres d’affaires par des actions de
commercialisation
Axe 5 Formation

Il s’agit d’optimiser le dispositif de formation, pour améliorer son attractivité, qu’il
réponde mieux aux besoins des entreprises, qu’il offre des débouchés et qu’il conserve
son statut d’excellence
Axe 6 Reconnaissance

Il s’agit d’améliorer la reconnaissance de la filière au profit de son développement
économique
60
Les filières Forêt, bois ameublement, Agriculture et agroalimentaire, Economie solidaire, Filières
émergentes, sont traitées dans les pages qui suivent.
AXES OPERATIONNELS
 Identification des filières prioritaires
 Développement de chaque filière
-
Renforcement des liens donneurs d’ordre / sous-traitants
Anticipation des mutations
Transferts technologiques
Mise en place de projets coopératifs de R&D
Evolution des formations pour les adapter aux innovations et mutations
Soutien à la diversification des entreprises
Mise en place d’indicateurs
 Développement dans chaque filière de toutes les dimensions du
développement durable
Soutenir l’innovation et la recherche privée
Pour devenir une région où s’invente le futur, nous devons construire, autour des atouts lorrains, une
stratégie territoriale pour la recherche et l’innovation, capable d’affirmer encore plus la vocation
technologique et de recherche de la Lorraine. C’est le complément indispensable de la politique de
filière, celui qui permet d’exploiter les mines nouvelles dont dispose la région, celles de la matière grise.
Elle peut s’appuyer sur de nombreux CRITT, sur l’institut Jean Lamour, sur le Campus Artem, sur l’institut
Carnot…
Part des emplois dédiés à la fonction conception-recherche dans l’emploi total
Source : CESEL
Nous mettrons pour cela tout spécialement l’accent sur le point faible de la région, la recherche privée,
et préciserons le rôle de la Région : coordination des acteurs, mise en place d’outils de pilotage,
intégration des entreprises dans un réseau. Le rôle de la Région est de faciliter l’accès des entreprises
aux ressources de recherche, de technologie et d’innovation dont elles ont besoin. En partant de
l’amont, les laboratoires et les centres techniques, pour mieux les faire connaître aux entreprises. En
partant de l’aval, les entreprises pour que les centres de recherche et d’innovation puisse répondre à
leurs attentes.
61
Nous continuerons à favoriser le recours aux conventions CIFRE et au Crédit Impôt Recherche,
notamment pour les PME PMI. Mais il nous faudra compléter les effets de ce dernier par le soutien à la
mise en réseau entre les entreprises, l’apport de technologies émergentes, le financement des
recherches croisées public-entreprises.
Nous concentrerons l’intervention publique dans la création de clusters.

La création de clusters permettra en effet de regrouper autour d’un thème donné les
compétences scientifiques, de recherche et de développement de la Lorraine, et pour
les clusters transfrontaliers, de l’ensemble de la Grande Région.

Elle sera le support du financement de recherches croisées public-entreprises, de la
création d’équipes de recherche mixtes et de projets collaboratifs de R&D.

Elle associera l’IRT, les PRST, les pôles de compétitivité, les CRITT…
Nous renforcerons parallèlement l’action de la Région au sein des pôles de compétitivité, en nous
attachant à y mobiliser d’avantage les grandes entreprises, pour obtenir plus de personnels détachés
par les grands groupes, et à y attirer plus de PME et PMI.
AXES OPERATIONNELS
 Renforcement du soutien financier de la recherche privée
 Développement des clusters
-
Financement des recherches croisées public-entreprises
Mise en commun des informations et transfert de technologies émergentes,
Association des IRT, PRST, Pôles de compétitivité
 Implication
compétitivité
plus
forte
de
la
Région
dans
les
pôles
de
Développer l’économie tertiaire et augmenter le nombre
d’emplois supérieurs
Les fonctions tertiaires, en apportant de la valeur ajoutée aux produits, permettront à l’industrie lorraine
de redevenir compétitive. Le développement de l’économie tertiaire est indissociable de l’économie
industrielle. Une part importante de l’économie du futur se situe dans ce domaine, et la Lorraine ne
manque pas d’atouts. Les services marchands représentent une part de plus en plus importante de
l’économie :
hébergement
et
restauration,
information
et
communication
(édition,
télécommunications, informatique…), activités immobilières, financières, arts, spectacles et activités
créatives… Les services sont fortement créateurs d’emplois et de chiffre d’affaire. Ainsi en 2010, le
secteur des services a totalisé 65% des créations d’entreprises, la filière de la santé étant celle qui
connaît la plus forte progression. Mais de 2000 à 2008, la montée en puissance des services en Lorraine
est restée bien inférieure à celle observée en France.
La région a pourtant su développer des compétences tertiaires en économie touristique, banque,
finance, assurance, santé et sciences du vivant, économie numérique, secteurs supports en immobilier
et construction. Les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) sont bien représentés
et disposent d’atouts comme l’INRIA ou LURIA. Le développement de la logistique bénéficie de la
situation géographique de la Lorraine. Le tourisme représente autant d’emploi que la filière automobile.
62
Emploi des cadres des fonctions métropolitaines en Lorraine en 2008
Source : CESEL
Il faut à présent faire porter les efforts sur une politique volontariste de diffusion à l’échelle régionale et
atteindre une taille critique, facteur de rentabilité et de reconnaissance extérieure, en favorisant
l’émergence ou la consolidation de pôle lorrains dans la santé, les technologies de l’information et de
la communication, l’image, la logistique…
Il faudra sans doute aussi mener une politique spécifique de prospection pour implanter dans la région
des sièges sociaux de grandes entreprises encore trop peu nombreux.
AXES OPERATIONNELS
 Soutien à l’émergence de pôles régionaux dans le tertiaire
marchand
-
Santé
TIC
Image
Logistique
Banque, finances, assurances, ingénierie
Marketing

Prospection de sièges sociaux
63
ENTREPRENDRE
4- Une région bénéficiant du dynamisme des PME, PMI et
ETI
Pourquoi attendre des autres ce que vous êtes capables de faire ? La
première source de développement économique de la région repose sur ceux
et celles qui ont le goût, la force et la possibilité d’entreprendre. Toutes vos
propositions insistent sur le rôle central d’un accompagnement global et
transversal des PME et PMI, pour renforcer les capacités d’entreprendre des
Lorraines et des Lorrains
Crédit photo : Pascal Bodez
64
65
Les grandes entreprises jouent un rôle essentiel dans l’économie lorraine. Mais leur développement est
souvent lié à des décisions prises loin de la région. Ce n’est pas le cas des entreprises plus petites, et le
potentiel de développement de ces dernières est encore plus important que celui des multinationales.
Dès aujourd’hui, l’exemple de notre voisin allemand montre que des PMI peuvent rivaliser avec des
productions industrielles lointaines. Dès aujourd’hui, les créations d’emplois en Lorraine par les PME, PMI,
ETI ainsi que par l’artisanat constituent la majeure partie des créations d’emplois de la région.
Nous disposons de plus d’un atout méconnu : la Lorraine forme le quart des ingénieurs nationaux, Les
accompagner dans la création d’entreprises, c’est valoriser leurs capacités d’entreprendre. Mais nous
souffrons aussi de handicaps : la Lorraine souffre comme le reste de la France, d’un tissu de TPE et de
PME insuffisamment consolidées au niveau financier, insuffisamment exportatrices et pas assez
regroupées.
Source : INSEE
Redéfinir les modalités d’intervention de la Région
L’ensemble des réunions de travail de Lorraine 2020 vous a conduits à redéfinir le rôle de la Région.
Vous estimez que le niveau régional est celui qui correspond à l’efficacité maximum de l’action
publique, Vous attendez d’elle qu’elle joue un rôle d’animateur des réseaux de développement
économique, sans se substituer systématiquement aux nombreux acteurs existants, mais en gardant un
lien direct avec les entreprises. Ce rôle s’exercera dans le cadre du partenariat avec les organismes
consulaires et intégrera les Départements. Nous proposons ainsi de consacrer l’action publique sur six
thématiques de travail.

L’anticipation et l’accompagnement des mutations industrielles.

Le soutien à la création et à l’esprit d’entreprendre.

La transmission.

Le soutien de la croissance par l’accompagnement, l’innovation, la mise en réseau et
le renforcement des liens avec les grandes entreprises.

Le financement et le renforcement des hauts de bilan.

L’export.
66
L’animation se fera par filières, mais aussi par territoires. Cette dernière donnera la priorité à la
modification des pratiques plus qu’au changement des organisations. Il nous faut d’abord apprendre à
travailler ensemble, en utilisant des outils comme extranet.
L’animation des réseaux de conseil aux entreprises se fera enfin en veillant à éviter la superposition des
interventions comme l’absence de dispositifs.
AXES OPERATIONNELS
 Coordination régionale des réseaux d’animation par filière
 Coordination territoriale des réseaux d’animation
Anticiper et accompagner les mutations industrielles
Beaucoup de PME et PMI de la région sont dépendantes des commandes de grands groupes
industriels. Et quand ces derniers se délocalisent ou cessent leurs activités, les conséquences vont bien
au-delà des emplois qui disparaissent de manière dramatique. Ce sont aussi des centaines d’entreprises
qui sont menacées.
Pour anticiper les mutations à venir, les acteurs sociaux, le CESEL, la Région et l’Etat ont, dès 2009, uni
leurs efforts et leurs compétences pour tenter de mieux comprendre les mutations, en connaître les
effets et mieux les anticiper. Ils ont décidé de créer le CLAME (Comité de Liaison pour l’Anticipation des
Mutations Economiques), regroupant l’Etat, la Région, le CESEL, les partenaires sociaux, en charge
d’élaborer des propositions concrètes :

En engageant une démarche d’évaluation et d’amélioration des dispositifs régionaux
pour une meilleure lisibilité et efficacité : analyse préventive de l’ensemble des réseaux
de sous-traitance…

En développant l’approche filières dans ses différentes dimensions : économiques,
sociales, innovation, et dans son rapport aux territoires : développement de liens
donneurs d’ordre sous-traitants ne reposant pas que sur la recherche du prix le plus
bas, mais sur de véritables partenariats…

En expérimentant une gestion territoriale des emplois et des compétences.
Les entreprises doivent en effet être accompagnées dans ces mutations : conseils dans leur
réorganisation, soutien face aux banques, recherche de clients permettant de diversifier leurs activités
et de mettre en valeur leurs savoir-faire. Cet accompagnement pourrait se traduire pour certaines
filières par la création d’équipes dédiées, regroupant des personnels issus de l’ensemble des acteurs :
collectivités, chambres consulaires, pôles de compétitivité, mais aussi donneurs d’ordre…
AXES OPERATIONNELS
 Mise en œuvre des préconisations du CLAME
-
Evaluation des dispositifs
Analyse préventive des réseaux de sous-traitance
Création de nouveaux partenariats donneurs d’ordre / sous-traitants
Territorialisation de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences
(GPEC)

Mise en place de cellules dédiées à l’accompagnement des
mutations industrielles
67
Soutenir la création et l’entreprenariat
La Lorraine est en 18ème position des régions françaises pour le nombre d’entreprises créées par rapport
au nombre d’habitants. Un résultat classique pour une région industrielle qui a longtemps privilégié le
salariat à toute autre forme d’emplois. Ce n’est pas l’image que les Lorraines et les Lorrains se font de la
Lorraine en 2020. Vous désirez une région qui stimule l’esprit d’entreprendre et qui accompagne les
entrepreneurs dans la création et le développement de leur entreprise. Pour une raison simple : les
emplois ainsi créés sont les moins sensibles à la mondialisation, les plus solides pour le développement
des territoires. L’accès à l’entrepreneuriat pourra être soutenu par des actions conduites au cours des
formations supérieures : contacts avec le monde économique, présentation de tuteurs d’entreprises…
La détection et l’accompagnement des entreprises à potentiel notamment au cours des premières
années de leur activité seront également décisifs.
AXES OPERATIONNELS
 Développement du soutien à l’entreprenariat
-
Mise en place d’actions au sein des universités et des grandes écoles
Accompagnement du créateur d’entreprise
Détection des entreprises à potentiel

Développement des compétences professionnelles
Soutenir la transmission
C’est un enjeu clef du développement du tissu des PME et PMI, compte tenu de l’âge moyen des chefs
d’entreprise. L’expérience montre que les difficultés proviennent autant sinon plus de la réticence du
cédant que du montage du plan de financement du rachat. L’effort doit être porté sur
l’accompagnement personnel du cédant, principal frein à la transmission.
AXES OPERATIONNELS
 Accompagnement personnalisé du cédant
Soutenir la croissance par l’accompagnement, l’innovation,
la mise en réseau et le renforcement des liens avec les grandes
entreprises
Vous mettez l’accent sur l’accompagnement des entreprises beaucoup plus que sur le versement de
subventions, sur la mise en place d’un véritable coaching dans tous les domaines. Le soutien le plus
efficace pour permettre aux entreprises de grandir reposera sur l’accompagnement de cadres ou
d’anciens patrons expérimentés, couvrant l’ensemble de clefs du développement : ressources
humaines, finances, marketing, production, clients…
Parallèlement l’innovation apparait comme un des moteurs du développement et un domaine dans
lequel les capacités lorraines sont insuffisamment exploitées. La clusterisation est le moyen le plus
efficace pour contrer l’effet taille des TPE et des PME lorraines, leur donner accès aux ressources
régionales en termes de recherche et de développement. Mais c’est aussi un moyen de renforcer les
liens avec les grandes entreprises.
68
AXES OPERATIONNELS
 Développement des actions d’accompagnement personnalisé
-
Mobilisation de seniors expérimentés

Mise en place de clusters pour soutenir l’innovation et le transfert
de technologies
-
Incitation à la participation des PME aux clusters
Renforcer les hauts et bas de bilan
Les différentes crises économiques de ces dernières années ont montré l’insuffisance fréquente de
fonds propres des TPE et PME lorraines, mettant ainsi en cause la pérennité de celles-ci. Le Conseil
Régional de Lorraine s’est beaucoup investi dans la création et le renforcement d’outils de
financement en haut de bilan, avec l’ILP et la SADEPAR. Les années à venir nous donne l’occasion
d’aller plus loin.
Il semble ainsi nécessaire de flécher plus de crédits publics sur ces outils et de travailler avec les
grandes entreprises présentes en Lorraine pour qu’elles y participent. Elles rempliraient ainsi un rôle
économique et de solidarité auprès de TPE et de PME souvent sous-traitantes de celles-ci. Dans ce
cadre, il semble également nécessaire de revoir l’objet des conventions de revitalisation afin de les
orienter vers des actions plus structurantes (comme l’abondement de fonds d’investissement) et surtout
par la mutualisation des sommes allouées par les entreprises concernées.
En ce qui concerne le bas de bilan, les entreprises sont confrontées également à des difficultés d’accès
aux crédits. Malgré le succès de la médiation et le développement important du système de garantie
mis en place par le Conseil Régional avec OSEO, il apparaît tout aussi nécessaire de donner encore
plus d’ampleur à ce système de garantie, tant en termes d’entreprises concernées que de nature et de
montant de prêts garantis.
La redéfinition de l’action de la Région reposera ainsi sur la mise en place d’une plateforme
d’ingénierie financière, plateforme de collaboration et d’échanges, permettant de conjuguer tous les
moyens. Elle sera facilitée par une évolution des Aides à Finalité Régionale, donnant plus de latitude
aux interventions de la Région, et s’inscrira pleinement dans les réformes prévues au plan national,
notamment la création d’une Banque Publique d’Investissement et du Livret Epargne Industrie.
AXES OPERATIONNELS
 Renforcement des fonds propres
-
Sensibilisation des chefs d’entreprise

Renforcement des capacités d’accès aux crédits
-
Intermédiation avec les établissements bancaires
Mobilisation d’OSEO
Mobilisation de la future banque publique d’investissement
Recours au micro crédit et aux crédits coopératifs
69
Soutenir l’export
La Lorraine reste une région fortement exportatrice par rapport aux autres régions françaises,
principalement grâce aux relations avec l’Allemagne. Mais cet atout se perd et il convient d’y
remédier. A ce titre, la création d’une chambre de commerce et d’industrie allemande en Lorraine, en
partenariat avec les chambres consulaires régionales marquerait la naissance d’un atout fort. Le
renforcement de l’apprentissage de l’allemand, outre l’intérêt qu’il représente en termes
d’employabilité, permettra aux entreprises lorraines de mieux prospecter.
Typologie des PME lorraines exportatrices
Source : CESEL
Parallèlement, pourraient être développée des prospections auprès des pays à forte croissance : les
BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) mais aussi l’ensemble des pays à forte croissance notamment d’Asie et
d’Amérique du Sud, en abondant les moyens financiers et humains autour des priorités définies cidessus.
AXES OPERATIONNELS
 Renforcement de l’export
 Suppression des obstacles frontaliers en matière de soustraitance.
Ne pas défavoriser les entreprises lorraines dans les marchés
publics
C’est la dernière proposition de Lorraine 2020 concernant les PME, PMI et ETI. L’introduction de critères
purement financiers dans les appels d’offre des marchés publics conduit à privilégier les grandes
entreprises nationales, au détriment des entreprises lorraines, alors que le code des marchés publics
permet d’introduire des critères qualitatifs ou sociaux.
AXES OPERATIONNELS
 Introduction dans les cahiers des charges des consultations de
critères de valorisation de l’emploi lorrain en conformité avec le
Code des Marchés Publics.
70
71
INNOVER
5- Une économie différente rendant les territoires plus
robustes
L’économie du futur ne se limitera pas aux seuls processus ou technologies.
C’est aussi celle qui inventera une autre manière de produire, d’échanger, de
consommer. Une économie moins dépendante des marchés donc plus robuste.
Notre région est forte de ses traditions associatives et solidaires. Une force que
vous revendiquez, celle que nous a donnée l’histoire pour bâtir une économie
différente, plus indépendante des décisions prises dans les places boursières.
Dans ce domaine aussi, nous allons innover
Crédit photo : Pascal Bodez
72
73
L’économie de demain, c’est aussi l’économie qui inventera d’autres manières de produire,
d’échanger, de consommer. En s’appuyant sur le dynamisme du secteur de l’économie sociale et
solidaire, en ouvrant ses logiques aux acteurs de l’économie dite classique qui sont eux-aussi, bien
souvent, à la recherche d’autres modèles plus respectueux des hommes et des territoires, la Lorraine
peut relever ce défi d’un « savoir-produire » et d’un « savoir-consommer » différent.
Soutenir les acteurs existants, accompagner les jeunes qui, nombreux, s’engagent dans ces logiques,
créer des espaces coopératifs territoriaux permettant de mettre les acteurs et les ressources en lien :
telles sont les pistes à développer. Les fédérations d’éducation populaire joueront un rôle essentiel, pour
peu que l’on permette aux nouvelles générations de s’emparer de l’héritage de leurs ainés, en
redynamisant le secteur par la formation, le tissage, le maillage. Le soutien à la vie
associative permettra de retrouver le plaisir de créer ensemble, de dépasser le faire ensemble, de se
redonner les moyens de penser ensemble.
Développer l’économie ancrée dans les territoires
L’économie présentielle présente une particularité : elle est liée au territoire. Et si les services de
proximité ou le commerce ne peuvent exister sans économie productive, il n’en va, par exemple, pas
de même de l’économie touristique ou culturelle, créatrice de richesses non délocalisables.
Le développement de l’économie présentielle reposera d’abord sur le développement de l’économie
touristique. Le nouveau Schéma de Développement Touristique organise le développement touristique
pour que ce dernier concerne tous les territoires. Il propose pour cela une approche croisant des
destinations phares, mise en avant dans le cadre de la promotion de la région, et treize thématiques.
Parmi ces dernières plusieurs d’entre elles concernent l’ensemble des territoires de la région et sont une
source de développement de l’emploi touristique.
Le développement de l’économie présentielle mettra également en valeur le potentiel que représente
l’artisanat lorrain. En centre bourg, c’est lui qui garantit le maintien d’une offre de base de produits et
de services à la personne, permettant de limiter les déplacements de la population locale vers des lieux
d’approvisionnement plus éloignés. En milieu rural diffus, c’est lui qui répond aux besoins vitaux des
habitants du secteur, en assurant un minimum de services de proximité, en entretenant le lien social et
en offrant encore des emplois « au pays ». Pour soutenir l’artisanat, nous soutiendrons le programme
d’actions décidé par les Chambres des Métiers et de l’Artisanat, et notamment :

Le renforcement de la création et de la transmission d’entreprises artisanales d’abord.
Les artisans lorrains sont âgés (47 ans en moyenne), plus de 40 % d’entre eux ont
dépassé la cinquantaine et 1 sur 6 est concerné dans des délais souvent très courts
(moins de 2 ans) par un projet de départ en retraite et/ou de transmission d’entreprise.

Le fonctionnement et le développement des entreprises existantes ensuite. Au cours
de ces différentes situations, la mobilisation de toutes les ressources internes ou externes
est souvent nécessaire pour tirer du mieux possible son épingle du jeu. Les chefs
d’entreprise ont besoin d’informations, de conseils et peut-être même de soutiens plus
personnalisés. Ils attendent des solutions de toutes natures, techniques ou
technologiques, organisationnelles, financières, commerciales, humaines.

La mise en place d’une GPEC de l’artisanat de Lorraine enfin : recueil, identification,
classification, partage des données et diffusion aux partenaires en charge de l’emploi
et de la formation en Lorraine.
Le développement de l’économie présentielle reposera enfin sur la création d’activités nouvelles liées
au vieillissement de la population comme sur la création de centres de décision économiques de
proximité, et de pôles territoriaux de coopération économique.
74
AXES OPERATIONNELS
 Développement de l’artisanat
 Développement de l’économie touristique
 Organisation de circuits courts de production et de diffusion
 Création de centres de décision économiques de proximité
 Développement de l’économie nouvelle liée au vieillissement de
la population
Favoriser le développement des entreprises de l’Economie
Sociale et Solidaire
L’économie sociale et solidaire constitue, par sa logique économique, un levier essentiel de l’économie
présentielle. Elle représente 80 000 emplois en Lorraine. Elle n’est pas une filière mais une forme de
développement présente dans toute la sphère économique. Elle est très fortement présente dans le
secteur de l’économie présentielle par le biais des services à la personne, essentiellement portés par
des associations.
Mais l’Economie Sociale et Solidaire est trop souvent connue de seuls initiés. Pour remédier à cette
situation, nous proposons de diffuser la culture de l’Economie Sociale et Solidaire. En imaginant des
interactions entre ESS, les habitants, les entreprises, les jeunes, les étudiants, les retraités ... En conduisant
des chantiers permettant de développer l'ESS en Lorraine.
Il faudra parallèlement identifier les ressources de l’Economie Sociale et Solidaire les moins connues,
que ce soit du côté des outils de financement alternatif (CIGALES, GUARRIGUE, NEF ...), que des
ressources locales (éditeur spécialisé, chercheur, association intéressée...), des projets ...
Mais il faudra aussi professionnaliser ce qui existe, notamment les associations. En Lorraine elles ne
bénéficient pas de la plate-forme régionale de formation mise en place par la Chambre Régionale de
l’Economie Sociale et Solidaire de Champagne-Ardenne.
Enfin il est indispensable de créer une culture et des valeurs communes, en clarifiant quelques questions
clefs : par exemple, est-ce qu'une association a une vocation commerciale ou pas ? Est-ce que les
utilisateurs des services d'une association doivent être plus fortement incités à y participer d'une
manière ou d'une autre ou est-ce qu'on accepte que certains soient seulement des "consommateurs
de services" ? Est-ce qu'on accepte que les entreprises de l'ESS utilisent des contrats de travail
précaires ?
AXES OPERATIONNELS
 Organisation de l’accompagnement des entreprises de l’ESS lors
des étapes charnières de leur évolution
 Développement des marchés publics ouverts aux entreprises de
l’ESS et inscription de clauses sociales
 Accompagnement de la diffusion des bonnes pratiques :
mutualisation, sous-traitance équitable
 Accompagnement des entreprises de l’ESS porteuses
d’innovations techniques et industrielles
75




Création de pôles territoriaux d’entreprises de l’ESS
Création d’un programme de formation continue des bénévoles
et salariés de l’ESS
Sensibilisation aux emplois, qualifications et métiers des
entreprises de l’ESS
Diffusion du statut de salarié-associé
Développer l’économie non marchande
Nous nous inscrivons dans une économie plurielle, où le marché a sa place, mais rien que sa place, où
l’économie de marché s’accompagnera de l’économie publique comme de l’économie sociale et
solidaire. L’action locale permet de lutter contre la montée des inégalités, en inventant des modèles
économiques différents. Elle favorise une économie « avec » marché, et non une économie « de »
marché.
Une part importante des échanges locaux pourrait échapper à l’économie purement marchande en
développant les Systèmes d’Echanges Locaux et les Monnaies Sociales. Ces dernières permettent la
réappropriation démocratique de la monnaie et valorisent les circuits citoyens, écologiques, sociaux.
Elles proposent des modes d’échanges alternatifs, soucieux du développement humain collectif et non
de l’enrichissement spéculatif de quelques-uns. Elles sont anti-spéculatives.
AXES OPERATIONNELS
 Encouragement des Systèmes d’Echanges Locaux
 Encouragement des Monnaies Sociales
 Sensibilisation à l’impact sur l’économie locale
consommation
de
la
76


Soutien à la diffusion d’informations sur les produits et services
des entreprises locales de l’ESS
Accompagnement à la mise en réseau des consom-acteurs
Soutenir la création d’activité auprès des femmes et des
hommes : dynamiser l’entreprendre autrement et faire partager les
valeurs de l’ESS à toutes les entreprises
Nous soutiendrons les projets fondés sur la primauté de l’homme, l'égalité et le partage, la solidarité et
l'autonomie. Ceux qui encouragent les initiatives des hommes et des femmes qui y adhèrent,
l’engagement individuel, la responsabilité sociale et environnementale des acteurs. Pour parvenir à ce
résultat, l’action en faveur de l’entrepreneuriat pourra être renforcée dans de nombreux domaines.

D’abord en imaginant un autre accès au crédit, en soutenant les initiatives de crédits
coopératifs et de microcrédits pour lutter contre l’inégalité des chances dans l’accès
au crédit. Le danger de l’exclusion économique et sociale rend en effet nécessaire
aujourd’hui la mobilisation de mécanismes inventés à l’origine dans les pays moins
développés.

Ensuite en accompagnant les collectivités locales voulant développer des sociétés
coopératives.

En soutenant l’essaimage et accompagnant les porteurs de projet voulant
entreprendre autrement.
AXES OPERATIONNELS
 Soutien aux plateformes d’initiative, aux crédits coopératifs et
aux microcrédits
 Développement des sociétés coopératives : accompagnement
des collectivités locales voulant développer des Sociétés
Coopératives d’Intérêt Collectif
 Soutien à l’essaimage :
-
Accompagnement technique
Aides financières
Formation des salariés voulant essaimer

Structuration de l’accompagnement du porteur de projet voulant
entreprendre autrement
Sensibilisation des opérateurs assurant l’accompagnement des
porteurs de projets aux statuts, valeurs et outils de financement
spécifique de l’ESS
Renforcement des outils financiers d’aide à la création / reprise
d’entreprise dans l’ESS et mobilisation de nouveaux leviers
Investissement dans la créativité (innovation, expérimentation,
…)



77
LE DEVELOPPEMENT SOCIAL
Crédit photo : Pascal Bodez
78
« Dessiner les avenirs ensemble désirés dans la ruche posée sur une
longue histoire… »
79
S’ENRICHIR
6- Des hommes et des femmes solidaires, vers d’avantage
d’égalité et de mixité
Les différences sont des forces et non des obstacles. Vous revendiquez notre
héritage de terre de « brassage », et vous affirmez notre vocation à être un
modèle d’égalité et de respect des différences. Le vivre ensemble est aujourd’hui
terriblement malmené. Mais il est toujours là. La fraternité, cela se gagne, et
vous voulez remporter ce combat. Une victoire qui permettra aux Lorraines et
aux Lorrains de s’enrichir de leur diversité.
Crédit photo : Pascal Bodez
80
81
Qui, plus que vous, peut dire combien la diversité née de la tradition d’accueil de la région, de son
aptitude à brasser les cultures a été et demeure source de développement économique, de vitalité
sociale, de fraternité ? Vivre ensemble, c’est prendre en main son avenir en tenant compte de la
diversité des situations à la fois géographiques, culturelles, économiques et sociales ! Refuser les ghettos,
la xénophobie et la dévalorisation des appartenances est l’autre versant de cet engagement, comme
faire de notre espace régional la source d’un renouveau passant par les femmes et les hommes
capables d’agir pour leur avenir.
C’est une autre façon de présenter ce qui doit être un ESPACE COMMUN et se dire qu’il existe un
possible pour construire ici, maintenant et demain son avenir en Lorraine, en s’enrichissant de nos
différences. Pour que la Lorraine 2020 soit une région ou tous les Lorrains peuvent s’épanouir, quel que
soit leur sexe, leur origine ou leur âge. Une région où les générations soient réellement solidaires, et qui
redevienne attractive pour sa jeunesse comme pour les investisseurs : les choix d’implantation d’une
entreprise reposent autant sur l’environnement humain, culturel, universitaire ou de santé que sur des
critères purement économiques. C’est cela l’identité de la Région. Ce qui est en jeu, c’est la vitalité du
contrat social sur lequel repose le Vivre Ensemble, source d’attractivité et de développement.
La Lorraine sera une région ou Lorraines et Lorrains pourront se réapproprier l’esprit lorrain, la qualité de
l’accueil, la capacité à rebondir, la qualité du vivre ensemble, et où de nouvelles personnes voudront
venir vivre et travailler. Nous voulons faire de la Lorraine une véritable communauté humaine refusant
toutes les exclusions. Nous voulons afficher l’image d’une région où la fraternité, l’engagement, la
participation citoyenne permettent de résister à des transformations du monde que les mécanismes
financiers ou internationaux n’arrivent pas à réguler. Nous voulons promouvoir l’échange, la
coopération et la reconnaissance de l’Autre. Nous voulons promouvoir la mixité sociale, source
d’équilibre, de convivialité et de vivre ensemble.
Vivre ensemble ne se décrète pas, mais se nourrit de quotidien. En des temps plus individualisés que
jamais, il ne coule pas de source. Pour le renforcer, « Egalité, Fraternité, Agissez » pourrait être la devise
de Lorraine 2020.
Renforcer la place des femmes dans la société
Femmes et hommes sont encore loin d’être égaux en Lorraine. Le taux d’emploi des hommes y est
supérieur de 12 points à celui des femmes, l’écart le plus creusé étant celui des 25-54 ans (environ 15
points). Ces chiffres démontrent bien la fragilité féminine face à la précarité, les femmes étant moins
présentes dans l’activité économique. Plus de 80% des chefs de familles monoparentales sont des
femmes, et lorsqu’elles travaillent, la sur-pauvreté est expliquée par de faibles salaires et un écart de
salaire homme/femme persistant. En 2006 l’écart de salaire horaire entre un homme et une femme
travaillant à temps complet dans les mêmes conditions était encore de 16%. A ceci s’ajoute encore des
conditions de travail pas forcément adaptées (temps partiels non souhaités, horaires flexibles …) qui
expliquent les bas salaires.
Taux d’emploi et d’activité des femmes
Source : CESEL
82
Les femmes sont surreprésentées dans le temps partiel. Les temps partiels subis concernent dans la
plupart des cas les personnes seules, les familles monoparentales, ou les couples sans enfants, et sont en
général d’un faible volume horaire.
Emploi à temps partiel en Lorraine
Source : CESEL
La pauvreté touche enfin davantage les femmes que les hommes. Si l'isolement est un facteur de
pauvreté, la monoparentalité en est un plus aigu encore. Plus d'une mère de famille monoparentale
allocataire sur deux est en situation de pauvreté ; situation qui s'explique par la charge financière liée
aux enfants et par les difficultés qu'elles rencontrent sur le marché du travail.
Cette situation est inacceptable. L’égalité hommes/femmes n’implique pas que les hommes et les
femmes deviennent identiques, mais qu’ils aient des possibilités et des chances égales dans
l’existence.
Y parvenir supposera d’abord une évolution en profondeur des mentalités. Elle sera favorisée par une
analyse par le genre de tous les projets, de toutes les actions et de l’accès aux services, et la mise en
place systématique de présentations statistiques sexuées. L’analyse par genre permet de déconstruire
le féminin et le masculin. De préciser la manière dont les femmes ont accès à la parole, au pouvoir, aux
ressources par rapport aux hommes. De préciser les conditions du changement social, et en particulier
la manière de renforcer l’autonomie et l’auto estime des femmes, la façon de rompre les stéréotypes
de genre, les conditions organisationnelles ou institutionnelles pour que les femmes soient renforcées.
Lutter contre cette situation nécessitera le développement d’actions positives spécifiques, dans le
domaine de la formation ou dans celui de l’emploi.
Le premier enjeu est culturel, dans le champ de l’éducation, dès le plus jeune âge. Plus tard dans la vie
vient la sensibilisation à poursuivre des études supérieures notamment dans le domaine scientifique.
Puis une validation spécifique des acquis professionnels et une formation continue contribuant à une
plus grande sécurisation des parcours de vie. Des objectifs qualitatifs pour le développement de
l’emploi des femmes notamment pour les services à la personne. Et plus largement une nouvelle
politique familiale basée sur des services mieux adaptés aux familles et sur l’amélioration de la gestion
des temps de vie. La lorraine s’inscrira ainsi pleinement dans les dispositions prévues au plan national :
sécurisation des parcours professionnels, dispositions législatives sanctionnant les entreprises ne
respectant pas l’égalité de carrières et de rémunérations entre hommes et femmes.
Lutter contre cette situation exigera enfin de donner à toutes les femmes un droit fondamental, celui de
choisir si et quand elles veulent un enfant.
83
AXES OPERATIONNELS
 Approche par genre des projets, accès aux services
 Présentation statistique sexuée
 Signature et mise en place de la Charte de l’égalité des Femmes
et des Hommes,
 Développement d’« Actions positives » spécifiques (formation…)
 Conciliation vie familiale-vie professionnelle (Label Egalité,
Charte de la Parentalité en entreprise…)
 Mise en place du Pass contraception
Valoriser les apports des populations d’origine étrangère
Mieux vivre ensemble est une revendication de toutes les régions françaises. Elle présente pourtant en
Lorraine une dimension toute particulière : la Lorraine a toujours été une terre où l’on acceptait son
voisin sans souci de couleur de peau ou d’origine géographique, et au bout du compte, une région où
les Lorrains ont toujours su se dépasser en se reconnaissant dans cette spécificité.
Ce qui caractérise le mieux la
Lorraine au sein de cet espace
européen est la diversité de sa
population. L’Euro-Méditerranée
est présente de longue date
avant même que cette entité
naisse d’une volonté politique très
inégalement partagée. Faut-il
rappeler les différentes vagues
d’immigrations qui ont permis à la
Lorraine
de
se
développer
pendant tout le vingtième siècle ?
Les langues et les dialectes de
tous les suds se retrouvent dans
cet espace singulier provenant
des migrations les plus anciennes
(polonaise, italienne, espagnole ,
portugaise…) aux plus récentes,
venant d’Afrique et d’Asie. Ici,
l’immigration n’est ni un concept,
ni une utopie, encore moins une
maladie
honteuse,
mais
simplement une réalité.
Or cette richesse culturelle est
souvent ignorée dans les enjeux
du renouveau régional. Souvent
présentée comme un problème social, l’immigration a compensé nos propres émigrations et la baisse
démographique constatée sur l’ensemble de l’espace de la Lorraine. N’est-ce pas là une occasion
unique et originale de bâtir une véritable citoyenneté européenne ouverte et dynamique inventant un
vivre ensemble qui ne soit plus seulement un discours de circonstance mais un vrai projet civique
entraînant une nouvelle attractivité ?
84
La valorisation de la diversité des origines de Lorraines et des Lorains reposera d’abord sur la richesse
culturelle qui se trouve dans la diversité et les différentes formes d’expression de ces cultures. Elle ne
peut qu’enrichir notre territoire.
La valorisation de la mixité des origines des Lorraines et des Lorrains reposera sur une analyse fine des
échanges économiques et des coopérations qui peuvent exister à l’heure actuelle, pour mettre en
valeur le potentiel de développement lié au multiculturalisme.
Elle sera mise en avant comme un des atouts clefs pour renforcer l’attractivité de la région et y attirer
de nouveaux immigrés.
La valorisation des apports des populations d’origine étarngère reposera enfin sur leur implication
accrue dans la vie de la cité, facilité par leur futur droit de voter lors des élections municipales,
cantonales et régionales.
AXES OPERATIONNELS
 Valorisation des cultures et des langues d’origine notamment sur
le plan économique,
-
Traitement à partir de la « mémoire » des familles

Recensement des échanges économiques et mise en valeur du
potentiel de développement lié au multiculturalisme
Intégration des populations d’origine étrangère et de leurs
enfants

-
actions de soutien scolaire
accès aux loisirs
mise en valeur des exemples

Promotion des capacités d’initiative solidaire, de créativité
artistique, d’innovation économique…
Développement de politiques de coopération décentralisée
avec les pays du nord de l’Afrique en y consacrant 1% du
budget régional

Permettre l’inclusion sociale et lutter contre la ségrégation
territoriale
Lutter contre la ségrégation territoriale concerne tous les territoires. Si l’on veut que tous les habitants de
la région aient le sentiment d’appartenir à la même communauté, donc que personne ne s’en sente
exclu, si l’on veut pouvoir accueillir ceux qui le souhaitent au sein de cette communauté, on ne peut
accepter l’écart qui sépare les habitants des quartiers aisés de ceux des grands ensembles ou de
certains territoires périurbains ou ruraux. On ne peut accepter l’existence de ghettos physiques, urbains
ou ruraux, qui font que tous les Lorrains n’ont pas les mêmes chances dans l’accès à l’éducation, à la
culture ou à l’emploi.
Dans le monde rural ou en périphérie des grandes villes, cela supposera de veiller à l’accessibilité aux
services indispensables à la vie quotidienne, au haut-débit ou à des transports collectifs performants.
En milieu urbain, la région tout entière pourrait être le préfigurateur d’une nouvelle conception de la
solidarité urbaine qui s’inscrit dans la nouvelle génération d’opérations de renouvellement urbain.
85
Aujourd’hui les habitants des quartiers dits « sensibles » continuent à cumuler tous les problèmes de la
précarité, de la délinquance et de la dépendance. La conception de la lutte contre la ségrégation
territoriale pronée par Lorraine 2020 reposera d’abord sur une approche excluant des zonages trop
restrictifs, et sortira de la logique de singularisation qui va trop souvent jusqu’à la stigmatisation des
quartiers. L'objectif consistera à « recoudre » le tissu urbain et banaliser au sens positif les quartiers
sensibles qui redeviendront des quartiers comme les autres, intégrés dans des espaces plus vastes
incluant d’autres parties connexes de la ville. Cette nouvelle poltique mobilisera, encore plus que par le
passé, moyens d’aménagement et approches sociale et économique.
La suppression de la Révision Générale des Politiques Publiques et le renforcement des services publics
dans les quartiers et territoires populaires s’impose dans de nombreux domaines : éducation, santé,
police, justice … Une vraie relance des politiques publiques de l’emploi, d’éducation, de jeunesse, de
santé, de prévention de la délinquance, de développement territorial et de l’économie sociale et
solidaire, de développement culturel, de formation citoyenne et d’éducation populaire doit
accompagner la lutte contre la ségrégation spatiale.
Les habitants ont besoin d’être rassurés et accompagnés psychologiquement, et surtout d’adhérer aux
programmes lancés. Cela n’est possible que si l’on traite simultanément l’ensemble des actes qui
contribuent au bon fonctionnement d’un quartier.
Les démarches concrètes d’implication des habitants restent très inégales d’une ville à l’autre. Les
conventions urbaines de proximité sont trop souvent perçues comme de simples formalités. Chaque
projet devra reposer sur une gouvernance transversale permettant à l’ensemble des parties prenantes
de contribuer à son succès. Les habitants sont une ressource, une richesse et non une menace. C’est un
gâchis de se priver de leur expertise.
Pour toutes ces raisons, la Région s’impliquera dans la nouvelle génération des opérations de
renouvellement urbain.
AXES OPERATIONNELS
 Lutte contre la ségrégation territoriale en milieu rural comme en
milieu urbain
 Développement de la mixité fonctionnelle des quartiers
-
Logements / activités
Accession / locatif
Locatif social / locatif intermédiaire


Amélioration de l’équilibre fonctionnel du territoire
Intégration de tous les projets dans une approche urbaine
globale
Coordination entre le traitement des quartiers nouveaux et des
quartiers anciens d’une part, et des quartiers à différents types
d’habitat d’autre part
Renforcement de l’équilibre des fonctions urbaines avec
notamment le développement d’activités et de commerces
Participation de la Région aux contrats urbains de cohésion
sociale



-
Citoyenneté : la région présente partout
Efficacité : action au plus proche des territoires
Légitimité : lycées, formation, emploi, insertion
86
Soutenir la solidarité inter générationnelle
Nous devons tenir compte d’une réalité majeure : le vieillissement de la population. Comment favoriser
la construction de parcours de vie adaptés aux besoins des individus ? Quelle place pour le grand âge
dans nos sociétés ? Que leur propose-t-on pour que la seconde partie de leur vie soit non seulement
décente, mais dynamique ? Pour que l’allongement de la vie soit une chance de plus pour être
heureux et actif ? Que fait-on pour aider au rapprochement des générations ?
Le vieillissement de la population en Lorraine
Les premières actions concerne l’emploi des seniors. Par le passé, les sorties d’activité précoces liées à
l’héritage industriel ont été massives surtout dans le nord de la région. Aujourd’hui, les seniors en emploi
sont relativement concentrés dans des activités et des métiers s’étant développés durant les décennies
passées, et moins présents dans les secteurs économiques les plus dynamiques. Les effectifs de seniors
en emploi grossiront à l’horizon 2020. Pour y remédier, nous nous inscrirons pleinement dans la mise en
place des contrats de génération et plus largement dans la réforme de la dépendance.
Les réponses aux besoins en logement des personnes âgées devront leur permettre de rester « ancrés »
dans leur territoire. L'impact du vieillissement et de ses conséquences sur le logement social fait déjà
l'objet d'actions concrètes de la part des bailleurs sociaux, (95% des personnes de plus de 75 ans
souhaitant rester à leur domicile). Ils auront à répondre à une demande sociale toujours plus vive et
devront prendre en compte les besoins d'adaptation spécifique des logements. Dans un contexte de
finances publiques contraint, comment en assurer le financement ? Nous souhaitons que l’Etat revoie
pour cela les priorités géographiques d’attribution des aides au logement. Mais la problématique du
logement ne se limite pas à l’adaptation de l’habitat. La mixité intergénérationnelle reposera sur le
développement de solutions comme la création de structures mixtes crèches/maisons de retraites, de
programmes d’habitat adaptés au vieillissement et aux handicaps, ou l’incitation pour des séniors à la
colocation avec des étudiants.
La prise en charge médico-sociale des personnes âgées devra être simplifiée, car elle est aujourd’hui
particulièrement complexe. Émiettée entre les acteurs et les financeurs, elle souffre d’un manque de
lisibilité, voire d’un chevauchement des compétences et d’une certaine disparité entre les territoires.
Le maintien à domicile des personnes âgées ne sera pas possible sans un réseau suffisant, sur le
territoire, de professionnels de santé du secteur libéral assurant les soins de proximité. Nous nous
attacherons, par une meilleure coordination des acteurs, à simplifier les parcours de soins de prise en
charge de la personne dépendante.
Nous nous attacherons parallèlement à favoriser le développement de l’emploi et de la formation dans
le secteur des services aux personnes âgées. Ces derniers sont appelés à voir croître leurs effectifs.
Toutefois, le potentiel des emplois créés cache une réalité plus sombre, sur les conditions de travail des
87
salariés : émiettement du temps de travail et manque de reconnaissance des métiers de service.
Lorraine 2020 s’attachera à rendre plus attractif le secteur de l’aide à domicile afin de pouvoir
procéder aux recrutements nécessaires et soulager les aidants.
La vie quotidienne constituera enfin une des bases de la mixité intergénérationnelle : partage
d’expérience dans le cadre d’opérations de parrainages, création d’une carte Pass’Age, contrepartie
pour les jeunes de services rendus aux seniors, soutien au « care », à l’entraide entre voisins, association
des personnes âgées aux projets et mobilisation des jeunes retraités, développement d’activités
culturelles intergénérationnelles, mise en place de transports spécifiques (taxis collectifs, transports à la
demande) pour faciliter les déplacements.
AXES OPERATIONNELS
 Mise en place des contrats de génération
 Adaptation des logements au maintien à domicile
 Développement des structures mixtes crèches/maisons de
retraites de programmes d’habitat adaptés au vieillissement et
aux handicaps
 Incitations pour des séniors à la colocation avec des étudiants
 Mise en place d’un réseau de soin au plus près des territoires
 Développement des activités et des emplois d’animation de la
vie sociale et d’ingénierie territoriale adaptés aux évolutions
sociétales et démographiques
 Renforcement des activités de formation en lien avec l’Etat, les
centres de formation et les employeurs du secteur,
 Partage d’expérience dans le cadre d’opérations de parrainages
 Création d’une carte Pass’Age : contrepartie pour les jeunes de
services rendus aux seniors
 Formation civique, sociale et culturelle
 Soutien au maintien à domicile, au « care », à l’entraide entre
voisins
 Association des personnes âgées aux projets et mobilisation des
jeunes retraités
 Développement d’activités culturelles intergénérationnelles
 Mise en place de transports spécifiques (taxis collectifs,
transports à la demande) pour faciliter les déplacements
88
89
TRAVAILLER
7- Des hommes et des femmes accédant plus facilement
à un emploi
Economie traditionnelle, économie du futur, économie sociale et
solidaire contribueront à créer les emplois souhaités par les Lorrains.
Mais créer des emplois n’est pas suffisant : il faut que vous puissiez en
bénéficier. Vous revendiquez pour cela des efforts spécifiques en matière
d’accès à l’emploi, pour lutter contre le chômage, le vrai tueur de la
solidarité. Pour vous permettre simplement de travailler.
Crédit photo : Pascal Bodez
90
91
Faire de la Lorraine la région pionnière en matière
d’innovation sociale et de formation
La question de l’accès au travail est fondamentale. Elle sera toujours la condition permettant à des
personnes, des familles de trouver non seulement leurs ressources mais aussi leur dignité. La Lorraine est
une région rudement et constamment éprouvée par l’histoire, avec un H majuscule sur ses dimensions
historiques, comme un H majuscule sur ses composantes économiques. Mais face à ces défis répétés et
agressions permanentes, la Lorraine a toujours su se relever et rebondir : nous ne figurons pas parmi les
régions « qui gagnent » au sens libéral du terme, avec toutes ses connotations de « performance »
exclusivement analysées à travers des indicateurs dont la pertinence commence à être réinterrogée,
mais nous sommes en réalité une des principales régions à l’origine de la plupart des innovations en
matière de formation professionnelle en France. La région Lorraine peut légitimement redevenir la
région en pointe en matière d’innovation sociale et formation professionnelle au niveau national et par
rapport à la Grande-Région. Ce positionnement, qu’aucune région n’a encore investi, peut aussi avoir
des effets directs comme levier de développement économique, endogène et exogène. Cette volonté
de faire de la Lorraine une région à la pointe de l’innovation sociale et de la formation peut se décliner
selon trois axes

Engager un programme de fond sur le cœur de métier de la formation, en
commençant par les innovations à conduire en matière de pédagogie pour relever les
défis du XXIème siècle, à la fois en termes de connaissances à acquérir, comme de
technologies à utiliser, et surtout face aux problématiques sociales des citoyens.

Travailler à l’articulation entre ces enjeux formation et les enjeux des mutations
économiques et sociales : l’innovation sociale et la formation ne sont pas que des
possibilités de traiter les impacts de celles-ci, ils peuvent aussi constituer des leviers pour
agir au niveau des territoires sur une stratégie de développement économique de
proximité, en misant sur la capacité d’initiative et d’action des citoyens lorrains qui ont
déjà prouvé leur capacité de résilience face aux restructurations passées.

Elargir aux connexions avec les enjeux de société : faire de l’innovation sociale et de
la formation deux facteurs de création de lien social, de renforcement de la cohésion
sociale entre générations et entre les différentes catégories de citoyens lorrains, mais
aussi une opportunité de travailler sur la prévention des exclusions, dans une logique
d’engagement citoyen ou d’initiative socio-économique.
Le droit du
citoyen lorrain, le
pouvoir
d’évoluer dans la
société actuelle
La Lorraine terre
d’innovation sociale
et de formation
pour sécuriser les
parcours de vie des
Lorrains.
Le droit de se
former, le
pouvoir
d’apprendre
Le droit à
l’emploi, le
pouvoir de
développer ses
compétences et
qualifications
92
Passer d’un droit existant dans le code du travail à une
intégration dans la pratique quotidienne de tous les lorrains
C’est aller au-delà du droit à la formation et :

Réaliser des efforts et investissements dans la modernisation de l’accompagnement de
l’acte d’apprendre pour permettre à chaque Lorrain, et notamment ceux qui sont les
plus en difficulté face à l’acte d’apprendre, de se construire des compétences et
acquérir des qualifications selon des modalités adaptées à leur contexte et à leurs
besoins.

Passer d’une formation pour l’emploi à une logique de développement des
compétences et qualifications intégrée aux différentes étapes du parcours de vie
professionnelle : en préparation à l’emploi, dans l’emploi et entre deux emplois, l’enjeu
devient alors de rechercher la continuité, la cohérence, et la sécurité dans le vécu de
ce parcours, dont les actions de formation sont une composante parmi d’autres.

Permettre à chaque lorrain de surmonter les défis de la société actuelle et éviter les
risques d’exclusion en recréant du lien et de la cohésion sociale par l’intégration de
notre capacité d’innovation sociale et l’investissement dans de nouvelles approches
de la formation comme un des axes forts structurant la contractualisation du
développement entre la Région et ses territoires.
Evolution du taux de chômage en France et en Lorraine
Répondre à 5 enjeux prioritaires
Nos orientations politiques ne seront plus définies selon les différents secteurs de l’offre de formation
comme l’apprentissage, la formation continue, l’insertion ou la reconversion, mais plutôt formulées à
partir des problématiques rencontrées par les personnes selon leur évolution personnelle et
professionnelle, avec notamment pour objectif de :

Permettre à chaque jeune lorrain de construire sa (ou ses) qualification(s) entre 16 et 26
ans, et prendre goût à la formation pour apprendre à gérer son parcours professionnel.

Faciliter l’accès à l’emploi de personnes en difficulté sur le marché, les accompagner
dans leur évolution professionnelle et renforcer leur autonomie.
93



Sécuriser les transitions vécues durant les différentes étapes d’une vie professionnelle
en fonction des contextes rencontrés, et donner tous les atouts pour anticiper au mieux
ces évolutions, voir concrétiser son projet professionnel.
Garantir un accès et une évolution professionnelle au sein de secteurs économiques
de proximité comme par exemple le BTP, le tourisme, le commerce, le sanitaire et
social et le domaine « artistique et culturel », qui sont à priori porteurs de
développement et « protégés » des délocalisations.
Valoriser le patrimoine humain de l’ensemble des actifs de la région, qu’ils soient dans
l’emploi ou demandeur d’emploi, et les inciter à intégrer la formation comme un
élément à part entière de leur vie personnelle et professionnelle.
AXES OPERATIONNELS
 Articuler l’évolution des différentes modalités de formation afin de
tenir compte des caractéristiques des 16-26 ans
 Systématiser la mise en œuvre de parcours personnalisés
alternant périodes d’activités et de formation
 Encourager les pratiques de formation dans l’emploi, notamment
auprès des salariés fragilisés,
 Leur donner les moyens de se situer face aux évolutions du
marché de l’emploi
 Les aider à se construire un parcours de développement
professionnel en fonction de leurs projets.
 Accompagner l’évolution des secteurs économiques de
proximité, de façon à conforter la qualité du contenu des
emplois proposés et des pratiques professionnelles
 Pilotage de collaborations les plus étroites possibles avec
l’ensemble des territoires de la région, et tous les acteurs publics
et privés de l’emploi et de la formation, afin de donner à chaque
lorrain les outils nécessaires pour valoriser leurs expériences
acquises et formations suivies
 Engager avec chaque territoire des contrats de valorisation de
leur patrimoine humain pour faire vivre des dispositifs formation
de proximité « sur-mesure ».
Traduire dans le Contrat de Plan Régional de Développement
des Formations Professionnelles les priorités de Lorraine 2020
Le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles (CPRDFP) est au cœur
de ces enjeux : il développe des approches qui impulsent des logiques nouvelles dans le pilotage des
politiques publiques en matière de formation. Des thèmes transversaux sont d’ores et déjà traités dans
le cadre du CPRDFP :

La construction des « pôles de compétences » adossés à chaque filière pour organiser
et faciliter l’accès à la formation en fonction des enjeux de chacune de ces filières,
selon une offre régionale mais aussi une offre déclinée sur les territoires en fonction de
l’impact de ces filières sur chaque territoire,
94



La
définition
technico-opérationnelle
d’un
contenu
pour
l’activité
« d’accompagnement du parcours formation » en fonction des typologies et
spécificités du parcours comme de l’actif concerné,
L’élaboration d’une démarche d’analyse des besoins et diagnostics territoriaux coconstruite avec les différents partenaires et intégrant les différentes sources
d’informations existantes,
Et enfin les différentes modalités d’évaluation de la formation à engager, toujours dans
une logique « apprenante », tant pour les bénéficiaires de la formation que pour les
opérateurs porteurs de l’offre régionale et territoriale.
AXES OPERATIONNELS
 Construire des « pôles de compétences » adossés à chaque
filière
 Définir le contenu de l’activité « d’accompagnement du parcours
formation »
 Conduire une démarche d’analyse des besoins et diagnostics
territoriaux
 Fixer les modalités d’évaluation de la formation
Mettre à
décentralisation
contribution
une
nouvelle
phase
de
la
La perspective d’une nouvelle phase de décentralisation, tant sur le volet du développement
économique que sur le champ emploi, formation, orientation et insertion, offrira l’opportunité
d’intensifier le déploiement de cette stratégie selon deux axes :

Elargir notre approche de l’innovation sociale en la plaçant non seulement sur le
champ de la formation, mais surtout au carrefour des politiques de développement
économique, emploi, formation, insertion et orientation, pour mobiliser toutes les
énergies, compétences et initiatives afin de toujours agir sur la place de l’Homme dans
la société et dans sa relation au travail, dans une logique de sécurisation de son
parcours professionnel, dans sa globalité.

Traiter cette dimension des compétences et qualifications comme un facteur
stratégique de développement de l’économie régionale et d’anticipation des
mutations socio-économiques des territoires en articulant cette démarche de
mobilisation sur l’innovation sociale et la formation avec les politiques régionales
engagées en matière d’appui au développement des territoires.
La réussite de ce positionnement sur ces deux axes permettra alors à la Région de jouer pleinement sa
mission et son rôle dans le cadre de nouvelles modalités de gouvernance décentralisée des enjeux
emplois et formation comme sur le champ économique, qui seront décisifs pour la réussite du projet
formation pour Lorraine 2020.
Contribuer à l’innovation sociale
La sécurisation des parcours de vie passera une redéfinition en profondeur des politiques de formation.
Mais elle peut être renforcée par l’adhésion du plus grand nombre aux valeurs de l’économie sociale et
solidaire. Ces dernières doivent être diffusées bien au-delà des seules entreprises associatives. C’est un
des moyens les plus efficaces pour concevoir l’emploi autrement que sur une simple rationalité
économique à court terme, et favoriser l’apport de toutes les compétences aux entreprises.
95
AXES OPERATIONNELS
 Encouragement à une meilleure gestion des parcours
professionnels
 Soutien à la mutualisation des emplois entre plusieurs entreprises
 Diffusion dans les équipes dirigeantes des valeurs de l’ESS en
réponse aux aspirations des salariés
 Valorisation des bonnes pratiques de dialogue social
 Reconnaissance de l’innovation sociale au même titre que
l’innovation technologique : journées interrégionales, prix, appel
à projet…
Généraliser les clauses d’insertion dans les marchés publics
Les collectivités locales peuvent aussi jouer un rôle direct dans le soutien à l’emploi en Lorraine. Elles
pourraient toutes fixer un objectif de clauses d’insertion de 10 % des marchés publics, pour que les
personnes les moins bien formées aient accès aux emplois créés par ces dernières.
AXES OPERATIONNELS
 Clauses d’insertion intégrant des objectifs sociaux
 Clauses d’insertion intégrant des objectifs environnementaux
 Clauses d’insertion intégrant des objectifs liés à l’emploi
Développer les opportunités liées à la Grande Région
Dernière opportunité pour renforcer les possibilités offertes aux Lorraines et aux Lorrains d’accéder à un
emploi : celle liée à la Grande Région. Cette dernière nous offre des opportunités dont ne disposent
pas la plupart des régions françaises. Mais la mobilité grand régionale, qui offre une alternative à ceux
qui ne trouvent pas d’emplois sur leur lieu de résidence, est freinée par l’absence de reconnaissance
mutuelle des diplômes, comme par les freins administratifs, fiscaux, sociaux à l’emploi transfrontalier. Il
n’existe pas encore de marché unique de l’emploi au sein de la Grande Région.
Pour valoriser l’atout grand régional, nous proposons que les exécutifs de la Grande Région s’entendent
pour mettre progressivement en place un marché unique de l’emploi à l’échelle de la Grande Région.
Pour y parvenir, une reconnaissance des formations initiales, professionnelles et continues au niveau de
la Grande Région facilitera la mobilité grand régionale et multipliera en conséquence les offres
d’emploi accessibles. La mise en commun de l’ensemble des informations disponibles en matière
d’offre d’emploi complétera ce dispositif de soutien à l’accès à l’emploi. Le développement d’emplois
nouveaux s’appuiera enfin sur l’analyse des métiers en tension au sein de la Grande Région et la mise
en place de formations adaptées.
Nous souhaitons de même que soient levés progressivement l’ensemble des freins liés à la mobilité
transfrontalière : une plus forte convergence des systèmes financiers, fiscaux et sociaux est impérative.
Un nouveau cadre légal tenant compte des besoins des transfrontaliers s’impose, intégrant notamment
un système de sécurité sociale transfrontalier.
L’apprentissage généralisé de l’allemand est enfin une priorité tant sur le plan économique, social,
culturel que démographique, d’autant que l’analyse de la situation actuelle montre une réelle
96
dégradation de la pratique de l’allemand. Quatre actions peuvent permettre de passer enfin du mythe
à la réalité :

Généraliser l’apprentissage de l’allemand dès le primaire en Lorraine, car
l’apprentissage est d’autant plus efficace qu’il est précoce.

Augmenter la formation des professeurs des écoles en langue.

Sensibiliser les parents d’élèves sur les avantages liés à cet apprentissage.

Concentrer les efforts dans les territoires où cela est tellement indispensable que la
formation doit être grandement facilitée et optimisée.
AXES OPERATIONNELS
 Création d’un marché unique de l’emploi au sein de la Grande
Région
-
Rapprochement des réglementations sociales et fiscales
Mise en commun des offres d’emploi

Reconnaissance mutuelle des diplômes au sein de la Grande
Région
Réduction des freins à la mobilité transfrontalière
Développement de l’apprentissage de l’allemand


97
L’EXIGENCE
ENVIRONNEMENTALE
Crédit photo : CRT Lorraine
98
« Dans
les
paysages
apprivoisés,
l’humaine cité de demain … »
esquisser
l’ordonnance
de
99
PERMETTRE
8- Un développement anticipant le changement
climatique, préservant les ressources naturelles et les
paysages
Nos ressources ne sont pas illimitées. Nous n’héritons pas de la terre de
nos parents, nous en sommes responsables devant nos enfants. Vous êtes
prêts pour cela à consommer moins, à produire mieux, à anticiper le
changement climatique et à mettre en valeur nos ressources naturelles.
Crédit photo : Pascal Bodez
100
101
Placer l’homme au cœur du projet, c’est la définition même des politiques de développement durable.
Dès maintenant, la région est au cœur d’un challenge essentiel : réduire sa consommation, diversifier
les modes de production, anticiper le changement climatique, offrir aux habitants un nouvel espace,
patrimoine de tous. La Lorraine sera un « laboratoire vivant du développement durable », une terre
d’énergies renouvelables dont les émissions de CO² seront divisées par 4 d’ici 2050. La région puisera
dans cette vocation un positionnement unique et des forces incontestables pour affronter la
mondialisation.
Sensibiliser et mobiliser les Lorraines et les Lorrains dans tous
ces domaines
Le comportement des Lorraines et des Lorrains est le levier essentiel du développement durable.
L’ensemble des structures et des moyens de communication existants dans la région pourraient être
mobilisés pour accentuer et optimiser la sensibilisation des populations : parcs naturels régionaux,
centres permanents d’initiation à l’environnement, territoires d’expérimentation, maisons de
l’environnement, services des collectivités territoriales pourront être mis à contribution et pourront
bénéficier des retours d’expérience des uns et des autres, pour développer les actions d’éducation et
de promotion du développement durable. C’est en effet dans les esprits que se construit d’abord le
développement durable, en inculquant de nouveaux modes de consommation et de comportements
permettant d’agir de la manière la plus efficace, à l’amont de toutes les politiques d’intervention
publique.
AXES OPERATIONNELS
 Education à l’environnement ; accompagnement associatif
labellisé, outils pédagogiques
 Mobilisation dans les lycées
 Création d’un espace régional de concertation
 Développement d’espaces info énergie
Consommer moins
Consommer moins est devenu une obligation, et d’abord dans le domaine de l’énergie. Notre région
est historiquement une terre d’énergies, du fait notamment de ses spécialisations industrielles. La
consommation d’énergie par Lorrain, du fait de la consommation industrielle, est supérieure de 46 % à
la moyenne nationale. De plus l’énergie produite en Lorraine est grande consommatrice de
combustibles fossiles (63 %). Et si la consommation industrielle a baissé de plus de 30% en vingt ans, celle
des particuliers ne cesse d’augmenter.
La première des priorités en matière d’énergie est la réduction de la consommation énergétique. Elle
aura pour objectif en 2020 une consommation d’énergie finale inférieure de 15% à sa valeur de 2009.
Cette réduction passera par un mode de construction différent. Nous veillerons à ce que soient
appliquées aux bâtiments publics des règles novatrices en matière d’environnement, en conditionnant
les subventions au respect de ces règles : rénovation de niveau « facteur 4 » d’ici 2030. Cette réduction
de la consommation énergétique reposera aussi sur la promotion d’un modèle de construction
dépassant les objectifs du Grenelle (bâtiments BBC à minima), sur le développement
d’expérimentations architecturales innovantes en matière environnementale (notamment en termes
d’usage : domotique, performances environnementales…), sur l’encouragement à des comportements
plus économes au plan énergétique. Elle passera également par un investissement pour une mutation
et une sobriété énergétique exemplaires. Elle sera enfin le fruit d’une rénovation énergétique des
102
logements, elle-même source d’activités et d’emplois (le soutien à la rénovation de 200 000 logements
représenterait près de 14 milliards d’euros d’investissement). Dans ce domaine, nous nous voulons
développer des programmes qui seront mis en œuvre au niveau national : isolation thermique de 1
million de logements par an, et lutte contre la précarité énergétique.
Elle reposera aussi sur un mode de production différent, mis en œuvre à la suite de la réalisation d’audits
énergétiques systématiques dans les entreprises.
Cette réduction de la consommation énergétique contribuera enfin à lutter contre une évolution
particulièrement préoccupante : le renforcement de la précarité énergétique. Les programmes actuels
sont insuffisants pour traiter le problème, et se heurtent à l’insolvabilité des occupants quand ils sont
propriétaires, ou au fait qu’ils sont bien souvent locataires de leur logement. La hausse des prix de
l’énergie frappe très souvent les habitants les plus sensibles d’une double peine : charges de chauffage
de plus en plus grandes, coûts des déplacements de plus en plus élevés, ... Les ménages ainsi
précarisés peuvent représenter jusqu’à 30% de la population d’un territoire. Les solutions ne reposeront
pas sur une intervention unique, mais sur la multiplication des actions : mobilisation des personnels
sociaux des départements, des CCAS et des conseillers énergie, développement d’opérations
collectives, éco rénovation,…
Consommer moins ne concerne pas que l’énergie. Cette volonté doit s’appliquer à l’ensemble de nos
ressources naturelles, et d’abord aux granulats. La création de sablières et de carrières dans le lit
majeur des rivières a un impact écologique particulièrement grave. Les limiter supposera le respect de
règles particulièrement strictes, et le recyclage maximum des matériaux de démolition.
Elle doit s’appliquer enfin à tous les actes de la vie quotidienne. La pédagogie menée auprès des
Lorraines et des Lorrains pourrait s’appuyer sur la création d’un Office Régional de l’Eco-consommation.
AXES OPERATIONNELS
 Réduction de la consommation d’énergie
-
Traduction dans une charte du caractère exemplaire des édifices publics
Rénovation énergétique des logements : extension du dispositif ouvert aux
bailleurs sociaux aux particuliers
Encouragement à des comportements plus économes sur le plan énergétique
Audit énergétique dans l’industrie et dans les entreprises

Lutte contre la précarité énergétique
-
Mobilisation des réseaux sociaux
Diffusion des pratiques d’éco-construction

Préservation des ressources naturelles locale
-
Limitation des gravières
Recyclage des matériaux de démolition


Promotion de l’utilisation rationnelle des ressources
Création d’un Office Régional de l’Eco-consommation
-
103
Développer de nouvelles sources d’énergie
Nous proposons que la Lorraine soit le moteur de la réduction de 75% à 50% de la part de l’énergie
nucléaire dans notre production d’électricité. L’avenir de la centrale nucléaire de Cattenom ne sera
pas décidé au niveau régional, mais la mise en place de solutions alternatives permettant d’augmenter
la part d’électricité d’origine non nucléaire peut faciliter les choix futurs. La Lorraine pourrait être dans
ce domaine, comme dans d’autres, exemplaire. Elle serait ainsi la première des régions françaises à
s’inscrire résolument dans un avenir post-nucléaire, en se basant sur les efforts conduits dans le passé : la
part des énergies renouvelables, qui s’élevait à 454 KTEP en 2009, ne cesse d’augmenter. Elle
représente en 2010 près de 1 000 GWh.
Production d’énergies renouvelables en Lorraine (GWh)
Source : CESEL
Le développement de nouvelles sources d’énergie reposera sur le soutien aux équipes de recherche
développement et aux industriels dans le cadre des politiques de filières. La question du stockage de
l’énergie pour le développement du photovoltaïque sera ainsi considérée comme un enjeu essentiel,
tout comme le développement des filières hydrogène, silicium, éolien vertical et piles à combustible.
Le soutien aux investissements, dans les bâtiments publics, les entreprises ou chez les particuliers
regroupés en association, favorisera le recours au solaire thermique et à la géothermie, multipliant les
sources de production, tournant le dos au modèle énergétique centralisé français.
Cette volonté d’anticiper la fermeture de la centrale de Cattenom aura enfin des conséquences dans
le domaine nucléaire : développement d’une filière recherche-développement liée à la réduction et à
la sécurité des déchets radioactifs (dont la durée de vie durera plusieurs milliers d’années de plus que la
centrale), traitement sur place des déchets, conversion (le moment venu) des emplois du nucléaire vers
le démantèlement de la centrale.
AXES OPERATIONNELS
 Développement des filières hydrogène, silicium, éolien vertical,
piles à combustible
 Développement des technologies autour du stockage d’énergie
 Soutien aux actions collectives OCRE : solaire thermique,
géothermie ; collectivités, entreprises, associations, particuliers
dans une action collective
 Soutien bois énergie logements communaux
104


Soutien à la production d’énergie par les particuliers, multipliant
les sources de production.
Développement de l’autonomie des espaces publics sur le plan
énergétique
Apprendre à s’adapter au changement climatique et lutter
contre les émissions de gaz à effet de serre
Nombre de jours dont la température sera supérieure à 25 ° dans le Nord-est de la France
Les enjeux liés au défi du changement climatique sont nombreux dans notre région. Pour mettre en
œuvre un scénario « volontariste », il faudra combiner de manière cohérente et transversale de
multiples efforts :

La prise de conscience collective des enjeux. Le changement climatique est vécu
comme une évolution lointaine et incertaine, alors que les derniers rapports du Groupe
d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), ou, plus près de nous,
du Secrétaire Général aux Affaires Régionales (SGAR) de Franche-Comté, montrent
qu’il constitue déjà une réalité.

La mise en œuvre des plans climat territoriaux et du Schéma Régional Climat Air
Energie.

L’analyse des conséquences, notamment sur la filière bois, les cultures, les espèces, le
tourisme, mais aussi des opportunités que peut apporter le changement climatique.

La lutte contre la précarité énergétique, croisement économique, social et
environnemental de la lutte contre le changement climatique.

La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, où la Région sera le moteur d’une
politique exemplaire contribuant directement à l’effort international de division par
quatre des émissions de gaz à effet de serre et anticipant le renchérissement des
énergies fossiles. La Lorraine figure en effet parmi les régions françaises les plus
émettrices des principaux gaz à effet de serre, troisième rang pour le CH4, cinquième
rang pour le CO2. La politique régionale intégrera des projets comme ULCOS, première
mondiale dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre par la production
d’acier.
105
Emission de gaz à effet de serre par habitant
AXES OPERATIONNELS
 Préconisation de
climatique
-
mesures
d’adaptation
au
changement
Mise en œuvre des plans climats territoriaux et du Schéma Régional Climat Air
Energie
Anticipation sur les espèces à développer notamment dans la sylviculture
Développement d’échanges internationaux d’expérience

Modèle d’urbanisme, et de construction sobre en émissions de
dioxyde de carbone
Offre de transport diversifiée, faiblement polluante et peu
consommatrice en énergie
Technologies de captage du carbone et de stockage en sous-sol
-
Projet ULCOS


Préserver les ressources naturelles, la biodiversité et les
paysages
Notre région est une des plus riches régions françaises en termes de biodiversité. Elle compte 3 parcs
naturels régionaux, 7 réserves naturelles nationales, 6 réserves naturelles régionales, 11 réserves
naturelles volontaires, 22 arrêtés de protection de biotope, 26 réserves biologiques ou forestières, 87 sites
en réseau Natura 2000. Le Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine mène une politique de maîtrise
foncière ou d’usage qui garantit la protection des espaces. Le Conseil Régional est le seul à piloter un
projet européen LIFE.
Dans les années qui viennent, nous nous attacherons à être le moteur et l’acteur principal d’une
politique basée sur une approche globale de la qualité des paysages et de la biodiversité.
Nous proposons ainsi de renouer avec la politique paysage conduite par le passé par le Conseil
Régional, pour de nouveau améliorer la connaissance de nos paysages, de ce qui les compose et de
la façon dont ils se sont crées, comprendre la manière dont nous percevons le paysage, afin de ne plus
subir un paysage conçu au hasard mais de créer le paysage qui convient au plus grand nombre.
Dépassant la seule dimension esthétique, cette politique montrera l’importance de la réflexion et de
l’action sur le paysage pour redessiner le cadre de vie des lorrains et valoriser les territoires.
Elle s’adressera en priorité aux structures intercommunales dont le territoire est bien souvent à l’échelle
du paysage. Le projet de paysage permettra de préciser le diagnostic des projets de territoire et de
créer des connexions entre les différentes interventions sectorielles liées au tourisme, à l’économie, à
l’environnement, à la gestion agricole et forestière, au développement urbain, à la culture et à l’aspect
social. Elle reposera sur un ensemble d’actions : plan de paysage, contrat de paysage, « animateurs
paysage », ingénierie régionale, information…
106
Nous proposons également de soutenir la création de nouveaux Parc Naturel Régionaux à partir des
projets à l’étude.
Dans le domaine de la biodiversité, nous nous attacherons à la restauration et à la protection des
espaces naturels et de l’écosystème régional (poursuite des acquisitions foncières), à la promulgation
de nouveaux Arrêtés de Protection du Biotope et à un fonctionnement réel des sites Natura 2000.
Parallèlement, la Région approuvera et mettra en œuvre le Schéma Régional de Cohérence
Ecologique, mettra en œuvre la trame verte et bleue, favorisera une sylviculture favorable à la
biodiversité…
107
La mise en valeur de la biodiversité et des paysages s’appuiera dans ce cadre sur le renforcement de
la place des structures de conseils à tous les échelons des territoires : CAUE, et PNR, véritables outils de
conseil et d’expérimentation…
Cette volonté de valoriser ressources naturelles et biodiversité supposera enfin de conduire la plupart
des stratégies correspondantes à l’échelle de la Grande Région, prenant notamment en compte la
totalité des bassins hydrographiques de l’amont à l’aval.
AXES OPERATIONNELS
 Création d’un nouveau Parc Naturel Régional
 Extension à 15 du nombre de Réserves Naturelles Régionales
 Promulgation de nouveaux APB
 Relance de la politique paysage
 Mise en œuvre de la trame verte et bleue
 Elaboration du schéma régional de cohérence écologique
 Priorité donnée à la protection et la gestion des habitats
 Poursuite de la politique foncière
 Développement d’une sylviculture favorable à la biodiversité
 Utilisation de l’ingénierie des parcs naturels régionaux
 Prise en compte de l’écosystème à l’échelle du Grand Est et de
la Grande Région
La mise en valeur de ce potentiel exceptionnel suppose aussi de nouvelles mesures dans le domaine
de l’eau. Les risques liés à la surexploitation de cette ressource ont été réduits par l’arrêt des eaux
d’exhaure. Mais les problèmes liés à la qualité des eaux de surface et souterraines restent
préoccupants. Les collectivités de la région poursuivront donc leurs efforts dans ce domaine, en les liant
aux travaux de recherche et développement conduits notamment dans le cadre du pôle HYDREOS,
pôle de compétitivité de l’eau en Alsace Lorraine, levier fort du développement régional par
l’émergence des filières de l’économie verte, en soutenant le fonds interrégional de recherche
Lorraine-Luxembourg, et en prenant comme écosystème de référence un système grand-régional voire
européen.
Dans le domaine de la qualité de l’air, les collectivités s’attacheront aux deux enjeux principaux mis en
lumière par le diagnostic de l’Observatoire Air Lorraine. La pollution régionale de fonds est marquée par
une problématique persistante des particules fines et de l’ozone.
La collecte des déchets lorrains est à la hausse, avec une grande proportion de déchets industriels,
mais un meilleur taux de valorisation qu’au plan national. Lorraine 2020 propose de traiter les enjeux liés
à ces derniers dans un cadre englobant fabrication, réduction et valorisation, en cherchant à limiter
l’impact environnemental des déchets : prise en compte des modes de consommation, de l’extraction
des matières premières, de l’élimination ou de la réutilisation des produits. Lorraine 2020 propose surtout
de créer une filière spécifique autour du recyclage, une filière porteuse d’avenir et de lien entre
l’économie classique et l’économie verte.
AXES OPERATIONNELS
 Gestion exemplaire de l’eau
 Soutien du fonds interrégional de
Luxembourg dans le domaine de l’eau
recherche
Lorraine-
108




Développement des mesures en faveur de la réduction de la
production d’oxyde d’azote et de particules fines
Prévention de la production de déchets et développement de
leur valorisation
Création d’une filière recyclage
Fonctionnement plus sobre des réseaux urbains (eau, électricité,
transports, chauffage)
Prévenir et traiter les risques naturels et industriels, les
pollutions, les nuisances sonores
La Lorraine est au 4ème rang des régions pour les sites pollués. La base de pollution des sols du ministère
du développement durable répertorie ainsi 385 sites pollués en Lorraine, ce qui représente 8,61% des
sites au niveau national. Cette forte concentration est bien évidemment liée au passé industriel de la
région. Au total, ce sont près de 6 000 hectares de friches industrielles qui ont peu à peu été
abandonnés avec la fin des activités traditionnelles telles que les activités charbonnières, sidérurgiques,
le textile.
Le potentiel des compétences lorraines en matière de traitement des sols est très important. Il pourrait
faire l’objet d’un réel pôle de compétences et donner une lisibilité de la région dans ce domaine :

Le laboratoire des sols et environnement de l’INPL (Sols anthropisés, phytoremédiation,
biodisponibilité, pédogenèse).

L’institut Carnot ICEEL.

L’IUT de Thionville (compétences en phytoremédiation, …).

L’IUT de Saint-Avold (compétences dans le domaine de la chimie).
AXES OPERATIONNELS
 Création d’un pôle de compétence traitement des sols
Raisonner la nature en ville en termes de trame verte et bleue
Les territoires urbains contiennent peu d'espaces naturels reconnus comme remarquables et donc
protégés : la réglementation en matière d'espaces naturels porte en effet uniquement sur la nature
"extraordinaire", les grands espaces abritant des espèces rares et menacées. Mais celles-ci ne peuvent
être protégées que s'il existe suffisamment de nature "ordinaire" jouant le rôle de corridors écologiques.
C’est le concept même de trame verte et bleue. Le territoire national s’urbanisant de plus en plus
rapidement, garder des espaces de nature en ville devient aujourd’hui crucial pour stopper la perte de
biodiversité, des espaces ouverts qui constituent une nature "ordinaire", des espaces qu’il convient de
prendre en compte dans une optique de maillage écologique, pour connecter les réservoirs de
biodiversité entre eux.
Le premier objectif de Lorraine 2020 est de poursuivre la logique de déclinaison territoriale de la trame
verte et bleue et du futur Schéma Régional de Cohérence Ecologique afin de délimiter les connexions
à établir et à préserver au sein et autour des agglomérations.
Le deuxième objectif sera de retrouver la nature en ville grâce aux friches urbaines. Relativement
présentes en espace urbain et périurbain, les friches sont des espaces de nature spontanée
remarquables. Malgré leur connotation généralement négative, ces friches sont souvent des "réservoirs
109
de biodiversité". Le maintien et la mise en valeur de certains de ces espaces par reconnaissance de
leur rôle dans la trame verte et bleue permettra de garantir la fonctionnalité des liaisons écologiques.
Troisième objectif, ancrer les parcs et jardins dans le réseau écologique. Déjà partiellement mis en
œuvre par le biais de la gestion différenciée des espaces verts, la prise en compte de la nature
ordinaire des parcs et jardins peut permettre rapidement d’accroitre le potentiel d’accueil de la
biodiversité de ces lieux (plantation d’espèces locales, fauches tardives, arrêt des pesticides, création
de mares…). La dimension sociale des jardins familiaux accroit l’intérêt de cette thématique.
Quatrième objectif, faire émerger une mise en place massive de toits végétalisés. Sur les terrasses
extensivement végétalisées, la faune et la flore peuvent se développer et constituer des îlots de survie.
La généralisation de cette pratique permettrait la reconstitution d’un véritable maillage écologique et
de corridors, qui autorisent au sein de la ville la circulation des espèces animales et végétales, les flux
de gènes indispensables à la survie des espèces et à leur adaptation au milieu.
Dernier objectif, redonner vie aux cours d’eau urbains. Souvent malmenés en ville, les cours d’eau sont
de véritables corridors écologiques s’ils conservent une certaine naturalité (végétation de rives et
berges non bétonnées). La renaturation des rivières comme la continuité du réseau hydrographique
peuvent fortement contribuer au maillage écologique en ville tout en améliorant la qualité paysagère.
AXES OPERATIONNELS
 Poursuite de la logique de déclinaison territoriale de la trame
verte et bleue
 Renforcement de la nature en ville grâce aux friches urbaines
 Intégration des parcs et jardins dans le réseau écologique
 Mise en place massive de toits végétalisés
 Restauration de la vie des cours d’eau urbains
110
111
BOUGER
9- Une optimodalité exemplaire
Vous condamnez la priorité de fait donnée à l’usage presque exclusif de
la voiture particulière, vous dénoncez l’importance des coûts collectifs
qu’elle induit comme le poids croissant des charges que vous supportez
en tant que conducteurs. Vous permettre de vous déplacer mieux et à
moindre coût, c’est imaginer un modèle différent basé sur l’optimodal,
une autre façon de bouger.
Crédit photo : Pascal Bodez
112
113
Les infrastructures de transport tissent des liens étroits avec l’économie des territoires et peuvent
contribuer à leur développement, à condition d’associer performance des réseaux et qualité des
services d’organisation du transport de voyageurs et de marchandises. Les transports sont ainsi une des
clefs pour lutter contre la fracture territoriale qui exclut une partie des habitants de l’accès aux emplois
et aux services publics. Par ailleurs, la prise en compte des problématiques du développement durable
a considérablement modifié l’approche des politiques publiques sur la façon de construire, de bouger,
de vivre et d’aménager les territoires. Dans ce contexte, une des clés de l’avenir de la Lorraine réside
dans sa capacité à tirer profit de ses atouts en créant de véritables chaînes « optimodales » de
transports des personnes et des marchandises. Ce concept d’optimodalité consiste à offrir la meilleure
combinaison entre tous les modes de transports en misant sur leur complémentarité et en organisant
leur articulation.
Anticiper les évolutions futures
Aujourd’hui, la population active a prioritairement recours à l’usage de la voiture individuelle. Elle est
encore majoritaire dans les déplacements domicile-travail : 2 points de plus que la moyenne française
hors Ile-de-France. Avec 69 % d’actifs travaillant hors de leur commune de résidence en 2006, la
Lorraine dépasse la moyenne nationale (hors IDF) de 10 points. Le poids de l’emploi frontalier y est pour
beaucoup. La pollution générée s’accompagne d’une augmentation très sensible de la
consommation et de la dépendance énergétique. De plus, l’impact économique des déplacements
n’est pas neutre pour les familles. Pendant ce temps, la durée des trajets, l’obligation de prendre
successivement plusieurs types de transports, la dégradation des services ferroviaires, les
embouteillages, empoisonnent la vie quotidienne des habitants de la région.
Déplacements domicile travail en Lorraine
Sources : CESEL/DREAL
Pour avancer dans une logique d’éco mobilité, les nouveaux défis des territoires consistent en leur
capacité à organiser autrement les trafics actuels et à anticiper leur progression, comme les
conséquences de l’augmentation des couts de l’énergie. Un des moyens pour y parvenir consiste à
agir à la source, c’est-à-dire sur les « pôles générateurs » de flux de personnes et de marchandises. Le
développement des « éco quartiers » et « éco cités » atteste d’une prise de conscience de la nécessité
de lier politiques de développement économique, de l’urbanisme et des mobilités dès lors que l’on se
positionne dans une vision durable des territoires lorrains. Cette prise de conscience débouche sur une
meilleure maîtrise des extensions urbaines. Elle intègre aussi une évolution de la localisation des
services, des emplois ou de leur nature, notamment dans le cadre du développement du télétravail,
limitant les besoins en déplacement. Elle suppose enfin d’interconnecter les stratégies et les
dynamiques aux niveaux métropolitain et régional en matière de mobilité et d’urbanisme.
114
L’ensemble des réflexions pourrait être rassemblé dans un cadre au caractère planificateur qui définisse
les objectifs et priorités des réseaux et services de transports. Les schémas existants ne répondent en
effet que partiellement aux besoins.
AXES OPERATIONNELS
 Maitrise du développement périurbain
 Intensification des centralités pour limiter les déplacements
 Politique d’aménagement et d’urbanisme renforçant le bien être
en réduisant les besoins de déplacements quotidiens : disparition
des 3 heures quotidiennes perdues dans les transports
 Politique de télétravail
 Concertation entre AOT et autorités maitrisant l’urbanisme
 Interconnexion des dynamiques métropolitaines et régionales en
matière de mobilité et d’urbanisme
 Mise en place d’un nouveau cadre planificateur de
développement de la mobilité
Mettre
voyageurs
en
place
une
gouvernance
de
l’intermodalité
Le renforcement de l’intermodalité reposera sur une meilleure coordination des Autorités Organisatrices
des Transports (AOT). Il n’est pour cela pas nécessaire d’attendre la mise en place d’une AOT unique. Il
semble par contre important, dans un souci d’efficacité de distinguer deux enjeux essentiels, assumés
chacun par une structure différente
L’harmonisation des services existants d’abord : lignes, horaires, billeterie et tarification. Elle pourrait être
assurée par le Syndicat Mixte Intermodal Régional des Transports (SMIRT) qui vise à regrouper toutes les
Autorisés Organisatrices des Transports du périmètre régional. Pour exercer ses missions, le SMIRT sera
amené à développer les outils suivant :

Un système d’information multimodale : itinéraires, prix et horaires de tous les réseaux.

Une Billettique et une tarification intégrée : le support billettique commun est déjà en
vigueur ou en projet selon les territoires, mais pas la tarification intégrée, qui suppose un
accord sur un système équitable de répartition des dépenses et des recettes.

La planification concertée de l’offre des réseaux pour une meilleure articulation et
complémentarité des dessertes et des horaires. Cet axe pourrait profiter de l’horizon de
la création de la gare de Vandières et de certains projets de transports en commun ou
de renouvellement de délégation de service public, pour être mis en place.
La recherche d’innovations et d’anticipation ensuite : elle serait confiée à une organisation associant
AOT, opérateurs de transport, usagers, chercheurs, universitaires…
Dans ce contexte, la Région assumerait un double rôle : autorité organisatrice des transports ferroviaires
d’une part, coordination de l’offre de transport à l’échelle régionale de l’autre.
AXES OPERATIONNELS
 Création du SMIRT
 Mise en place d’une instance d’innovation et de réflexion sur les
problématiques de mobilité
115
Concentrer les nouveaux investissements sur certaines lignes
ferroviaires
La traduction la plus éclatante de la conception optimodale des transports sera sans nul doute la
réalisation de la gare de Vandières. Ce projet est tout d’abord le garant de mobilités plus durables à
l’échelle régionale, interrégionale et européenne, grâce à une liaison fer-fer entre les villes. Il est aussi le
vecteur d’une image de modernité pour la Région, et s’inscrit dans une stratégie plus large de mise en
réseau des acteurs et des équipements.
En matière d’infrastructures, les nouveaux chantiers seront limités en nombre et centrés sur le ferroviaire
et le fluvial. L’extension des réseaux routiers relève davantage de l’optimisation de l’existant. Dans le
domaine ferroviaire, le réseau régional TER a connu une nette amélioration depuis les années 2000. Il
atteint cependant ses limites du fait de la saturation des gares de Metz et Nancy ou encore du
manque de dessertes en Lorraine rurale (Meuse notamment). La situation particulièrement dégradée
de certaines voies ferrées a aussi été soulignée par beaucoup d’entre vous. La liaison avec le
Luxembourg nécessite aussi des améliorations sur le réseau ferré et sur la gare de Luxembourg ville. Si
l’ouverture complète de la LGV vers l’Europe de l’Est et la gare d’interconnexion TGV/TER de Vandières
devraient améliorer l’accessibilité externe de la Lorraine à partir des autres régions françaises et
européennes, une nouvelle politique est nécessaire pour qu’il en aille de même en termes de mobilité
interne. Au niveau infrarégional, l’enjeu est de pouvoir augmenter les capacités sur l’axe Nord Sud, ce
qui nécessite de trouver des solutions au problème de saturation. Il s’agit aussi de mieux desservir
certaines zones urbanisées (Val de Fensch notamment), d’améliorer le cadencement de certaines
dessertes (Bar-le-Duc, Verdun ou Neufchâteau par exemple).
Enfin la situation de la région dépendra largement dans les 5 à 10 prochaines années des réponses qui
seront apportées à un double défi : l’entretien et la rénovation du réseau pour maintenir l’offre de
desserte sur l’ensemble du territoire. L’issue de ce défi est liée à la capacité qu’auront RFF, l’État et la
116
Collectivité Régionale à déterminer la contribution financière de chacun la plus équitable et la plus
juste. En attendant, l’avenir de trois lignes dites « malades » est particulièrement en danger : NancyMerey, Sarreguemines-Bitche et Conflans-Verdun. En fonction des résultats des discussions, il faudra
analyser sans tabous les solutions techniques possibles quand le coût d’une desserte ferroviaire ou les
travaux nécessaires à la remise en état des voies sont sans commune mesure avec la fréquentation de
la ligne ou de la gare. Cette analyse, intégrant les enjeux qui relèvent du service, des infrastructures et
du développement durable, pourra conduire à transformer en lignes de bus certaines lignes ferroviaires
(Bitche – Sarreguemines qui demanderait 50 M€ d’investissement) ou encore à en optimiser certaines
par fermeture de certaines gares (comme sur la ligne Nancy – Merey par exemple).
Evolution de la fréquentation et de l’offre TER (base 100 en 2002)
Source : CESEL
AXES OPERATIONNELS
 Réalisation de la gare de Vandières
 Amélioration du réseau de transports collectifs à l’échelle de la
Grande Région reliant les agglomérations des réseaux
métropolitains, et les réseaux métropolitains entre eux
 Amélioration des liaisons en transports en commun entre villes
centre et territoires environnants
 Développement de l’intermodalité par l’aménagement de pôles
d’échanges multimodaux
 Aménagement autour des gares pour en faire de véritables
nœuds d’interconnexion
 Développement de capacités de stationnement autour des gares
 Réalisation des investissements nécessaires sur le réseau ferré
 Adaptation de l’offre de services à la demande
 Suppression des goulets d’étranglement dans les infrastructures
routières essentielles
Développer les mobilités douces
En synergie avec les actions conduites sur les routes ou en faveur des transports en commun, nous
proposons de replacer cette politique dans le cadre d’une politique de mobilité différente, basée sur
une offre de transport diversifiée, faiblement polluante et peu consommatrice en énergie. C’est aussi
une des composantes de l’optimodalité.
117
AXES OPERATIONNELS
 Développement des infrastructures pour véhicules électriques
 Développement d’une nouvelle offre de transport étendue : auto
partage, transport à la demande, libre-service, taxis collectifs…
 Simplification de la réglementation sur le covoiturage et l’auto
partage
 Mise en place d’un nouveau partage de la voirie, accordant une
priorité aux transports en commun et aux liaisons douces
 Formations à l’éco conduite
 Soutien régional au développement de véhicules plus
performants et moins polluants
 Aménagement pistes cyclables et réseau véloroutes voies vertes
 Création d'abris vélos et d'infrastructures de rechargement des
véhicules électriques
Renforcer la performance des réseaux et la qualité des
équipements multimodaux pour structurer la filière logistique
La mise en place de l’optimodalité nécessite d’agir à la fois sur les infrastructures et sur les services
associés. Le concept de chaîne « optimodale » de transport de marchandises constitue à ce titre une
des clés de la structuration de la filière logistique. Le caractère complet de la filière dépend d’une
vision véritablement intégrée des fonctions logistique, marketing, production, formation ou encore
recherche et développement, reposant sur des projets prioritaires :




La reconversion de la gare de Louvigny : l’activité fret express pourrait y être
développée en lien avec le redéploiement du fret avionné et en envisageant
également une activité fret ferroviaire indépendante de l’avionné.
La mise en place d’un opérateur ferroviaire de proximité (OFP). Cette démarche
impliquera nécessairement des relations avec les plateformes ferroviaires actuelles
(Woippy, Lérouville, Hagondange, Blainville…) et les projets de réactivation
(Champigneulles).
L’organisation des synergies possibles entre l’OFP et les « plates-formes fluviales le long
de la Moselle ».
L’aménagement des sections à 2*2 en 2*3 voies de L’autoroute A31 (avec gestion
prioritaire au covoiturage et aux Transport en Commun en Site Propre) et le traitement
hyper qualitatif des deux barreaux neufs de contournement.
118
AXES OPERATIONNELS
 Création de chaines optimodales de transport en offrant la
meilleure combinaison des modes de transport en misant sur leur
complémentarité et en organisant leur articulation
 Reconversion de la gare de Louvigny en gare fret
 Mise en place d’un opérateur ferroviaire de proximité (OFP)
 Organisation des synergies possibles entre l’OFP et les « platesformes fluviales le long de la Moselle »
 Aménagement des sections à 2x2 en 2x3 voies de L’autoroute
A31
119
INVENTER
10- Un nouveau modèle d’urbanisation
Vous avez de plus en plus de mal à vous loger près de votre lieu de
travail, et vous souhaitez disposer de logements moins éloignés des
services de la vie de tous les jours. Vous dénoncez parallèlement l’impact
négatif de l’urbanisation sur les espaces naturels. Vous dessinez une
région à l’urbanisation maitrisée, preuve de notre capacité à inventer
un urbanisme différent.
Crédit photo : Pascal Bodez
120
121
Malgré la stabilité démographique, l’étalement de la population se poursuit, lié à la difficulté de trouver
un logement au plus près des zones d’emplois. C’est l’une des principales caractéristiques de
l’évolution de la population française : l’essor des espaces périurbains. Les enjeux économiques,
sociaux et environnementaux liés à ce phénomène sont majeurs. Les offres de transports publics, la
fréquentation des infrastructures, la facture énergétique des navetteurs, la qualité de vie, les émissions
de CO2, sont autant de conséquences à intégrer dans les politiques publiques. Des conséquences dont
l’impact sera démultiplié par le vieillissement global de la population. De plus, l’artificialisation des sols
qu’implique un tel étalement est une conséquence environnementale qui doit être intégrée dans les
schémas d’aménagement du territoire de la Lorraine.
La Lorraine a cependant la chance de
disposer de villes à taille humaine et de
cités plus modestes qui représentent
autant de pôles auxquels peuvent se
rattacher
des
lieux
de
vie
périphériques. Le modèle de réseau
urbain de la Lorraine est atypique. Il
n’est pas de type hiérarchique avec
une organisation territoriale française
centralisée autour du chef-lieu de
département. Il forme un archipel à
l’échelle régionale, sans frontières, qui
permet
d’inventer
une
nouvelle
conception de l’espace. C’est en
termes
d’aménagement,
d’équipements et de services, à
l’échelle d’un territoire nécessairement
relié aux autres espaces, dans une
dimension
régionale,
que
doit
aujourd’hui
se
concevoir
un
aménagement concerté de ce nouvel
espace.
Artificialisation des sols de 2000 à 2006
Sources : INSEE/DREAL
Mais la question de l’aménagement de l’espace pour travailler, se former, vivre au quotidien dépasse
largement la seule rationalité économique. Il suffit pour s’en convaincre de lire et d’entendre les élus
locaux dans le cadre de la réorganisation territoriale qui prévoit de nouveaux regroupements
communaux. L’intérêt général se calcule le plus souvent par l’addition des intérêts particuliers faute de
trouver un projet pouvant rassembler et développer des services et des activités. Vivre ensemble est
plus que vivre entre soi ! A la place d’ériger des murs ou de nouvelles frontières il faut construire des
ponts et des passerelles. C’est tout l’enjeu du renouveau lorrain. Des élus, les membres des conseils de
développement deviennent de véritables « entrepreneurs de l’action territoriale » en faisant de l’intérêt
général et de la participation des habitants aux décisions d’aménagement et de création de services
le moteur de leurs démarches pour aller au-delà des seuls intérêts particuliers, dans un cadre partagé
au niveau régional, mettant en cohérence l’ensemble des politiques de développement.
Ce cadre doit permettre de développer une politique volontariste pour limiter la périurbanisation qui
consomme des espaces naturels et agricoles. Renforcer les pôles urbains implique de changer de
politique foncière, proposer un habitat plus dense et une organisation de l’espace pouvant limiter les
déplacements domicile-travail.
122
Limiter l’urbanisation des terrains agricoles et naturels, la
périurbanisation et le développement pavillonnaire
Alors que l’artificialisation des sols avait progressé deux fois moins vite en Lorraine qu’en France entre
1990 et 2000, son rythme s’est accéléré sur la période 2000 2006 pour rejoindre la tendance nationale.
L’étalement urbain illustre parfaitement les contradictions entre court terme et long terme dont sont
victimes les choix publics. A court terme, la création d’un nouveau lotissement apparaît comme une
source de développement pour la commune à l’initiative de l’opération d’aménagement. Mais à
moyen terme les conséquences globales peuvent se révéler couteuses pour la collectivité, en termes
d’investissements et de fonctionnement, liés aux équipements à construire, aux services, notamment de
transport, à mettre en place, et à l’ensemble des réseaux : eau, énergie, déchets, haut-débit…
Maitriser l’étalement urbain apparaît donc comme une nécessité d’utilité publique, qui ne signifie pas
pour autant concentrer la population dans les seules grandes villes. L’augmentation de la population
n’est ni un but ni une solution en soi.
Maîtriser l’étalement urbain, c’est favoriser les opérations de renaissance des centres bourgs, en
construisant dans les « dents creuses », en réhabilitant l’habitat ancien. C’est organiser la vie collective
autour des centralités, qu’elles soient urbaines ou rurales.
C’est aussi mettre en cohérence les différents documents d’urbanisme dans une approche régionale
permettant de vérifier l’adéquation entre terrains ouverts à l’urbanisation et besoins à moyen terme.
C’est donner un cadre régional aux différents SCoT, et accompagner les collectivités dans le respect
des orientations régionales. Le travail d’animation et de pédagogie est important et doit être
encouragé à l’échelle des SCoT mais aussi des PLU et des cartes communales qui prennent peu en
compte la maîtrise de l’urbanisation.
C’est proposer que toute opération d’artificialisation des sols soit précédée d’une étude d’impact à
court et moyen terme sur les coûts induits pour la puissance publique.
Ce pourrait être proposer un moratoire sur 10 ans concernant la consommation d’espaces agricoles.
Enfin, la question de la répartition des compétences entre les acteurs de l’habitat constitue un levier sur
lequel il semble nécessaire d’agir pour intervenir plus efficacement. La compétence « logement » et la
compétence « urbanisme » s’exercent encore trop souvent à des niveaux différents de responsabilité,
celui du bassin intercommunal d’habitat pour la première, de la commune pour la seconde. Les Plans
Locaux d’Urbanisme devraient être établis au même niveau de responsabilité que les Programmes
Locaux d’Habitat, à savoir au niveau intercommunal. Il semble par conséquent nécessaire
d’encourager les collectivités membres d’un EPCI à procéder aux transferts de compétences
correspondants.
Nous atteindrons ainsi notre objectif, faire mieux que la référence Grenelle, diviser par plus de deux
l’artificialisation des sols.
123
AXES OPERATIONNELS
 Mise en place d’étude d’impact sur les coûts publics induits par
toute nouvelle opération d’extension urbaine
 Travail d’animation et de pédagogie autour des SCoT
 Travail spécifique dans les petites communes qui ne disposent
pas de services d’urbanisme, pour agir au plus près des territoires
 Développement de PLU intercommunaux
 Reconquête des centres, dents creuses et friches, urbaines
comme rurales
 Reconquête des centralités (lieux de vie et d’animation) en
milieu urbain comme en milieu rural
 Adoption par l’ensemble des acteurs d’un moratoire régional de
10 ans sur la consommation d’espaces agricoles
Maitriser le foncier
La rareté du foncier, et par voie de conséquence son prix élevé, constituent des obstacles majeurs à la
réalisation de programmes de nouveaux logements ainsi qu’à leur diversification. Même si la Lorraine,
grâce notamment à la politique de réserve foncière mise en œuvre par l’EPFL et les collectivités
territoriales, et à la faiblesse de la pression démographique, connaît un prix du foncier assez faible et
relativement stable, on assiste à des phénomènes de forte hausse du prix des terrains à bâtir, y compris
en périphérie des villes. De plus, certains territoires, proches des frontières allemandes et
luxembourgeoises, ont subi ces dernières années des hausses importantes des prix des logements en
raison de la pression forte des demandes qui, combinée à une raréfaction du foncier sur ces secteurs,
entraîne des difficultés peu maîtrisables pour les collectivités locales.
Le prix du foncier peut devenir un réel obstacle à la diversité de l’habitat et à la mixité des fonctions. En
effet, le logement est en concurrence avec d’autres usages du sol, producteurs d’une richesse
immédiate, à l’instar des activités économiques, peu économes en matière de consommation
d’espace. La production de logements, et notamment de logements sociaux, est quant à elle source
de coûts supplémentaires en équipements et services collectifs. On assiste ainsi à une compétition
effrénée pour l’occupation de l’espace qui engendre mécaniquement un renchérissement des terrains
qui exclue de fait les opérations les plus difficiles à équilibrer, et notamment celles liées au logement
social.
Pour maîtriser l’ensemble de ces évolutions et disposer des terrains nécessaires à une offre de
logements au plus près des centres de vie, nous proposons d’accompagner la mise à disposition
gratuite des terrains de l’Etat auprès des collectivités en redéfinissant les missions et les moyens de l’EPFL
pour conduire une véritable politique foncière régionale dépassant les seules friches industrielles et
s’inscrivant dans le moyen terme.
AXES OPERATIONNELS
 Renforcement des politiques foncières à l’échelle régionale
 Mise en place d’une plateforme régionale d’observation et
d’échanges
124
Créer un nouveau modèle d’habitat collectif durable pour
concilier les objectifs de densification, de mixité sociale et de
qualité de vie
Pour que nos villes soient considérées comme « durables », il est nécessaire qu’elles soient plus denses.
Cela suppose de changer d’échelle et d’adopter un développement raisonné de l’étalement urbain,
mais surtout de mettre un terme à une « urbanisation sans architecte », anarchique.
Dans un contexte de nécessaire densification des villes, la question d’un nouveau modèle d’habitat
collectif se pose : un habitat qui permet de densifier les villes tout en ayant les qualités de l’habitat
individuel (avec jardins ou terrasses privatives), qui tienne compte des aspirations des ménages en
matière de lieux et de qualité de vie, et qui favorise autant que possible la mixité sociale.
Dans ce cadre, l’autopromotion peut constituer une nouvelle voie vers l’habitat collectif durable en
Lorraine. Elle consiste en un regroupement de particuliers afin de concevoir, de financer et de réaliser
ensemble un projet immobilier, conçu pour répondre aux besoins d’espace, aux attentes sociales ainsi
qu’aux possibilités de financement de chacun. Les futurs habitants se trouvent être à la fois architectes,
urbanistes et investisseurs. Les avantages de l’autopromotion sont nombreux :

Des citoyens acteurs et non plus uniquement consommateurs : implication des
habitants lesquels définissent collectivement leur projet d’habitat. Les habitants
conçoivent et réalisent des habitats qui correspondent avec précision à leurs besoins
et attentes.

Mutualisation des espaces (buanderie, salle commune, chambres d’amis, atelier de
bricolage, lieux de stockage, …) : les espaces et services en commun facilitent la
convivialité et entraînent des économies pour chaque ménage.

Un « voisinage choisi » plutôt qu’un « voisinage subi » dans la mesure où les habitants
qui se regroupent vont partager ensemble « l’histoire de la réalisation du projet ».

Une plus grande mixité sociale : l’autopromotion permet de faire cohabiter des
personnes provenant de milieux sociaux divers et aux revenus disparates.

L’autopromotion permet enfin une économie réelle par rapport à un logement du
marché privé à qualité égale compte tenu de l’absence de certains frais. Elle ouvre
ainsi un accès à des logements de grande qualité à des foyers avec des moyens
modestes.
De nombreuses initiatives de ce type émergent aujourd’hui en France, qu’il semble nécessaire
d’encourager.
L’autopromotion ne peut, à elle seule, résoudre la totalité des problématiques auxquelles nous sommes
confrontés. Il faut favoriser l’émergence de tout type d’actions innovantes dans ce domaine (revisiter le
droit de bail pour lui donner plus de souplesse, encourager le développement des résidences
hôtelières, développer les solutions d’intermédiation locative pour des publics spécifiques (les jeunes en
particulier), envisager des solutions de logements accompagnés de services spécifiques pour les
personnes âgées ou dépendantes, explorer la mise en œuvre d’écocités, d’éco-quartiers dans la
logique du développement durable.
AXES OPERATIONNELS
 Construction de logements sociaux dans les centralités
 Soutien des projets d’auto promotion
125
L’ENGAGEMENT CITOYEN
Crédit photo : Pascal Bodez
126
« Dire ce que l’on veut et choisir le chemin, debout au cœur du
quotidien que demain façonnera l’enfant … »
127
S’EPANOUIR
11- Des hommes
développement
et
des
femmes
« forces »
de
Vous revendiquez le droit d’évoluer, de vous adapter, de créer. Pour que
vous soyez force de développement, la formation, tout au long de votre
vie, jouera un rôle essentiel pour vous permettre de vous épanouir.
Crédit photo : Pascal Bodez
128
129
Le problème majeur de la construction du nouvel espace de vie d’où sortira grandie notre Région
Lorraine réside en partie de la difficulté de penser son développement autrement qu’en fonction des
critères classiques de l’économie telle qu’elle fonctionne, en tant que système de production et de
répartition des richesses. Tous les discours politiquement corrects font pourtant de « l’homme » la finalité
d’une action économique, sociale et politique. Mais ces belles intentions « humanistes » sont le plus
souvent contredites par l’impitoyable compétitivité qui ne s’exerce pas seulement sur les marchés en
termes de rentabilité mais aussi dans la vie quotidienne par des déclassements et des exclusions créant
une société anxiogène où l’individu dans sa solitude serait seul responsable de sa situation.
On veut nous faire croire que le
chômage,
le
déficit
de
qualifications,
la
pauvreté
matérielle
et
culturelle
proviendraient uniquement d’une
sorte
d’inadaptation
des
personnes
aux
changements
inévitables à toutes évolutions de
la vie. Ce darwinisme social sert
encore
de
référence
pour
masquer une forme d’impuissance
politique à répondre aux principes
qui fondent une vie en société
dont les valeurs sont pourtant
inscrites sur les frontons des
monuments publics et dans les
chartes qui scellent les accords de
coopérations entre les pays.
Le développement économique a
été
le
moteur
de
notre
démographie dans ce quart Nord
Est de la France. Aujourd’hui les
enjeux sont différents. La Lorraine
qui fut pour les livres d’histoire et
de géographie la terre des mines
et de la sidérurgie doit devenir
celle de la matière et des
matériaux intégrés dans une
écologie de la vie économique et
sociale.
Niveau d’éducation de la population selon la commune
Source : INSEE
Un enjeu de cette taille n’est pas seulement une affaire d’investisseurs, d’experts et de créations
d’emplois dans des automatismes qui n’ont existé qu’en raison des capacités des populations à
répondre aux exigences des processus de production des biens et des services et aux attentes
nouvelles nées de modes de vie en constante transformation. Il y a en permanence une sorte
d’interaction démontrant que la vie en société n’est pas une mécanique plus ou moins bien huilée. Si le
travail rémunéré ou gratuit est fondamental pour tout simplement exister, il est possible de penser un
renouveau lorrain dans son espace européen autre : en faisant de la qualité de la vie sociale et
culturelle, de la formation tout au long de la vie, des loisirs et du sport les facteurs concordant, avec le
travail, de son attractivité.
La Lorraine, comme ses partenaires de la Grande Région a pour principal atout sa population.
Dans de nombreux villages plus ou moins proches des villes et du travail, de nouveaux habitants
apportent un renouveau à un espace qui pouvait dépérir et, si l’on regarde de près, on constatera que
parmi ces « nouveaux » quelques-uns sont en fait des enfants qui « reviennent au pays ». Les plus
130
anciens ne sont pas en reste pour enrichir une vie locale qui permet aux journaux de présenter chaque
jour dans leurs éditions locales les multiples activités des associations. Ce qui est possible dans la vie
locale peut l’être aussi dans l’entreprise, l’université, les services aux personnes, la santé… La qualité de
la vie se gagnera par une élévation permanente des capacités à agir et à s’impliquer dans les projets à
la fois personnels et collectifs, professionnels et résidentiels.
Concevoir autrement la formation tout au long de la vie
L’appareil de formation lorrain souffre aujourd’hui d’une relative surdimension, d’une mauvaise
répartition territoriale, d’un manque d’attractivité, mais aussi du manque de mobilité de beaucoup de
jeunes (lycées de proximité d’où les jeunes ne veulent pas bouger, établissements de quelques dizaines
d’élèves devenant pléthoriques) voire d’un manque d’ambition de beaucoup de jeunes pour la
formation. Les risques pour l’avenir sont réels : baisse de la performance de l’appareil de formation
(taux de réussite en baisse alarmante depuis quelques années), départ encore plus précoce des
jeunes, perte de savoir-faire y compris dans la transmission et la formation, déclin de la formation en
Lorraine au profit de Strasbourg, Reims, voire Dijon et Luxembourg.
Le principal enjeu se trouve dans la construction d’un grand projet de formation continue incluant la
formation initiale, la formation professionnelle, les formations supérieures et l’éducation permanente
dont l’objet vise à la fois l’émergence des potentialités personnelles et collectives, tous les
apprentissages, l’entretien et le développement des connaissances permettant d’apprendre et de
cultiver le « vivre ensemble ».
Le discours traditionnel concernant la formation professionnelle comme nécessité de concilier
l’économique et le social est certes incontournable, mais insuffisant. Une focalisation excessive sur cette
nécessité de concilier l’économique et le social peut en effet conduire à considérer la formation
comme une voie médiane entre deux approches « extrêmes » :

Un processus d’ajustement à des exigences économiques que personne ne maîtrise
plus vraiment (et surtout pas ceux « envoyés » en formation…).

Un dispositif de prestations considérées comme des « compensations sociales » (et
préservant ainsi une certaine forme de régulation sociale) destinées à des
consommateurs passifs.
Or, adopter une conception de la formation professionnelle structurée autour de la recherche de cette
voie médiane présente des risques majeurs :

Considérer l’être humain comme un objet de formation, réduire cette formation à un
transfert de connaissances entre ceux qui détiennent le savoir (et donc une forme de
pouvoir) et ceux qui en manquent (et sont donc dépendants),

Etablir ainsi une coupure entre le monde de la formation d’une part, avec ses règles,
codes et normes, et la réalité de la vie quotidienne des formés d’autre part, avec leurs
valeurs, identité et culture…

Engager ainsi un cercle vicieux où ce décalage persistant entre les deux incite le
système formation vers toujours plus de sophistication, et donc de complexification,
afin de trouver des réponses formation pour le compte des formés, qui deviennent ainsi
toujours plus objet de formation, creusant encore un peu plus la coupure, etc…
D’où un « taylorisme » accru du système formation, qui peut générer des mécanismes de dépendance
et d’assistanat, priver l’individu de sa capacité à être sujet de son développement personnel et
professionnel en le considérant comme un consommateur plutôt qu’un acteur de sa formation, et
éventuellement l’engager dans une spirale d’échecs qui aboutit à une perte d’estime de soi et de
confiance en soi, mais aussi de rejet de la formation.
131
Cette « quadrature du cercle » est de plus en plus inacceptable pour tous : notre objectif est de donner
à chaque lorrain la chance de trouver sa place dans notre société de la connaissance et de
l’innovation.
Pour concrétiser cet objectif, il nous faut procéder à un changement de « paradigme » structuré autour
de trois principes majeurs :

Considérer que la valorisation de notre patrimoine humain constitue une des finalités
de notre société de la connaissance et de l’innovation : elle doit être considérée
comme une priorité stratégique dont la concrétisation conditionnera un
développement économique et social durable, et non plus comme une variable
d’ajustement pour adapter la dimension humaine aux enjeux économiques et sociaux.

Faire vivre une « charte des droits et devoirs des lorrains » par rapport à la formation
professionnelle afin d’apporter à chaque lorrain, selon sa situation et ses besoins, les
moyens de valoriser pleinement son patrimoine humain : le système formation doit
contribuer à cette prise de conscience individuelle et collective de ce besoin
nouveau, en donnant à chacun les moyens de devenir sujet et acteur de son parcours
formation en vue de son développement personnel et professionnel.

Traduire ces évolutions dans la construction d’un système de pilotage des politiques
publiques centré sur la valorisation de ce patrimoine humain : il s’agira de mobiliser les
multiples acteurs de la formation, de l’orientation et de l’insertion sur une refondation
organisationnelle, technique et financière du système, afin de déployer des dispositifs
qui prennent en compte les caractéristiques de chacun dans l’acte d’apprendre, qui
construisent ensemble des solutions personnalisées et stimulent ainsi le goût et l’envie
de se former.
Cette nouvelle dynamique peut paraître très ambitieuse, mais elle est nécessaire pour donner toute sa
place à la formation qui doit être désormais considérée comme un effet levier à actionner au cœur de
trois enjeux sociétaux concomitants :

développement culturel : stimuler l’accès de chaque lorrain à la formation et parvenir
à intégrer celle-ci à la vie quotidienne de chacun, notamment ceux qui socialement y
ont le moins accès, en tant que droit et devoir du citoyen, comme c’est devenu
aujourd’hui par exemple le cas en ce qui concerne le fait de s’occuper de sa santé. La
formation comme levier de l’accès à l’autonomie de chacun, et comme opportunité
de développement tant personnel que professionnel pour favoriser la mixité sociale et
culturelle.

développement social : rechercher l’accès à la qualification de chacun en relançant
fortement l’innovation en matière de formation de façon à replacer la relation entre la
personne et la situation de travail au centre des investissements formation, et
encourager ainsi la construction de parcours de formation adapté tant aux
caractéristiques de chaque actif qu’à celles de la réalité du marché de l’emploi. La
formation comme vecteur de promotion sociale et comme facteur de lien social.

développement économique et territorial : valoriser la nature et le niveau des
compétences des actifs vivant sur nos territoires (aussi bien parmi les salariés en poste
que pour les personnes en recherche d’emploi), et encourager leurs potentialités
d’évolution en investissant sur des dispositifs innovants visant à anticiper et
accompagner les mutations socio-économiques. La valorisation du patrimoine humain
devient ainsi un atout en amont du développement économique et de l’attractivité
territoriale, et plus seulement un souci d’adaptation ou de reclassement de la main
d’œuvre. Mais c’est aussi un facteur de qualité de vie sur les territoires, dans la mesure
où la formation constitue aussi un vecteur de lien et de cohésion sociale, et les lieux de
formation un atout pour la dynamique de développement des territoires.
Cette « grille de lecture » des enjeux formation renverse la logique habituelle centrée sur la gestion des
dispositifs et le traitement de l’offre : elle oblige à poser ces enjeux en termes de traitement du
132
développement conjoint des personnes, de leurs compétences et qualification, des activités
économiques et du développement des territoires.
Une telle ambition peut se concrétiser par la mise en œuvre concrète d’une Agence de
Développement de la Formation Permanente. C’est à l’Université Lorraine, de prendre le pilotage d’un
tel projet. En coopération avec les autres Universités de la Grande Région elle deviendra aussi
l’Université des Lorrains poursuivant avec leurs voisins la création d’une identité citoyenne et plurielle !
Un investissement d’avenir doit se concevoir en premier lieu par la confiance envers la jeunesse. Il est
aussi le gage pour chacun de ne pas rester au bord du chemin puisque il sera toujours possible de
trouver une solution par la formation, dans ou hors l’emploi, pour faire valoir ses capacités, entreprendre
et augmenter tous les savoirs utiles à l’exercice de ses activités, sociales et professionnelles.
Cette Agence de Développement de la Formation Permanente devra garantir l’égalité hommes
femmes dans la formation tout au long de la vie. Les inégalités et les stéréotypes persistent dans une
situation paradoxale. Si sur le plan scolaire les filles réussissent en moyenne mieux que les garçons, au
moment des choix d’orientation, elles s’engagent dans des filières moins valorisées professionnellement
et socialement. Dans le même temps, les femmes souffrent d’une deuxième discrimination. En effet,
l’accès des femmes à la formation tout au long de la vie est un élément déterminant pour leur assurer
une égalité de traitement dans le déroulement de leurs carrières et dans l’évolution de leurs
qualifications. Encore faut-il lever les freins liés aux difficultés de conciliation entre vie familiale et vie
professionnelle qui s’aggravent lors des périodes de formation.
AXES OPERATIONNELS
 Création d’une Agence de Développement de la Formation
Permanente
 Mise en place d’une politique d’éducation permanente
 Développement de la formation pour tous
 Réappropriation de l’histoire, et de la multi culturalité
 Mise en place de mesures facilitant la promotion sociale
 Soutien à l’évolution globale des niveaux et de la capacité de
faire et d’apprendre
Faire évoluer les formations initiales et veiller à la mixité
Le premier enjeu sera d’éradiquer l’illettrisme. S’engager dans une société moderne et innovante n’a
de sens que si l’on s’attaque d’abord aux inégalités les plus profondes. A ce titre, l’illettrisme est un mal
lourdement pénalisant, tant pour ceux qui le subissent que pour la société dans son ensemble. Aussi, il
convient dès à présent, que les acteurs de la formation et les acteurs économiques, associés aux
pouvoirs publics, s’organisent dans le repérage et la prise en charge et s’engagent fortement en amont
dans des actions de prévention.
Le deuxième enjeu sera de diviser par deux le nombre de jeunes sortants du système scolaire sans
qualification de niveau CAP. La difficulté d’accès à l’emploi des jeunes qui sortent du système scolaire
sans qualification s’est fortement aggravée. lls sont actuellement 20 000 en lorraine, ils représentent 49%
des jeunes accueillis par les Missions Locales. Cette situation est intolérable et source d’une
précarisation importante face aux évolutions et aux mutations du monde économique. Faire baisser
par deux ce nombre doit être une priorité régionale. Pour ce faire, il convient de s’appuyer en amont
sur :

Une organisation optimisée des rythmes scolaires qui tienne compte des rythmes
d’acquisition des jeunes.
133



Un accompagnement renforcé des élèves en vue de traiter dès leur apparition les
difficultés scolaires.
La valorisation des acquis des élèves, en collaboration avec les familles et les
animateurs d’activités extrascolaires.
La gestion des transitions avec l’introduction de plus de souplesse et de passerelles
dans les parcours de formation, notamment en facilitant l’inscription en licence pour
des étudiants venant de la filière BTS ou IUT. Cette action s’inscrira pleinement dans la
future réforme des premiers cycles, décloisonnant les filières pour éviter une
spécialisation trop précoce.
Les ambitions de Lorraine 2020 se traduiront en objectifs concrets et contractualisés avec l’Etat
(Education nationale, agriculture, enseignement professionnel) visant à faire diminuer d’année en
année le nombre de jeunes qui sortent de l’enseignement sans diplôme ou sans formation.
Taux de scolarisation dans la population totale (2006)
Source : CESEL
Faire de l’alternance un atout réellement partagé sera au cœur de l’évolution des formations. Comme
le montre le diagnostic de la SITECO, le chômage des jeunes atteint un niveau inquiétant (24 652 jeunes
de moins de 25 ans inscrits de catégorie A B C dont 17 816 en catégorie A en septembre 2011). Or, il
s’avère que l’alternance sous statut de travail est l’une des voies les plus efficaces d’insertion dans
l’emploi. Le Contrat d’Objectifs et de Moyens pour l’Apprentissage en Lorraine, signé cette année, a
fixé des objectifs ambitieux (+ 6 000 apprentis à l’horizon 2015) pour justement répondre à ce problème
de l’emploi des jeunes. Les signataires (Etat, Région et Rectorat), les entreprises et les acteurs socioéconomiques doivent veiller à la pleine réalisation des objectifs de ce contrat. Le contrat pourra être
complété par la mise en place d’une aide en faveur de l’apprentissage permettant la prise en charge,
à hauteur de 50 %, des frais de scolarité des jeunes apprentis lorrains.
AXES OPERATIONNELS
 Renforcement des moyens consacrés à l’information
 Revalorisation de l’image des métiers professionnels
 Développement des filières qualifiantes
 Réorganisation des conditions de l’apprentissage en Lorraine
dans une logique contractuelle
 Amélioration des conditions d’alternance
 Simplification de l’accès aux stages
 Sécurisation des parcours de formation pour diminuer d’année en
année le nombre de jeunes qui sortent de l’enseignement sans
diplôme ou sans formation
 Révision de la carte des établissements de formation
professionnelle en liant les implantations à l’environnement
économique dans le cadre d’une véritable stratégie territoriale
134
Elever le niveau de formation
C’est une exigence impérieuse pour les Lorraines et les Lorrains face aux évolutions de la nature des
emplois. Les filières innovantes, la création récente de l’Université de Lorraine sont autant d’atouts qui
vont dans ce sens. Cependant, rendre l’enseignement supérieur plus attractif suppose aussi de mieux
orienter les jeunes Lorrains dans les différentes voies de l’enseignement supérieur, de sécuriser les
parcours et d’améliorer les conditions de vie étudiante au quotidien. Il faut également que la 1ère
année universitaire soit une année de réussite pour tous, avec la consolidation de l’orientation, des
passerelles de réorientation et la valorisation de chaque parcours afin que cette élévation du nombre
de diplômés vers l’enseignement supérieur rime avec insertion professionnelle.
Poids dans la population active de plus de 25 ans en fonction du plus haut niveau de diplôme (2006)
Source : CESEL
Cette action s’inscrit en cohérence avec les efforts engagés en termes de renforcement des structures
d’enseignement supérieur tant dans les sciences de l’ingénieur : ENIM, ENSIC, création du Laboratoire
d’Etude des Microstructures et de Mécaniques des Matériaux (LEM3), Institut Supérieur Européen de
l’Entreprise et des Techniques (ISEETECH), que dans les autres matières : ARTEM (art, technologie et
management).
AXES OPERATIONNELS
 Meilleure orientation des étudiants et multiplication
passerelles de réorientation
 Amélioration des conditions de vie étudiante
des
Renforcer les capacités d’épanouissement des Lorraines et
des Lorrains
Le revenu n’est pas le seul déterminant du bien-être de la population ; d’autres facteurs interviennent,
comme l’insertion sur le marché du travail, la qualité du logement, la présence ou l’éloignement des
équipements urbains,… facteurs qui influent sur la qualité de vie. La prise en compte de ces différents
facteurs dans la mesure du bien-être de la population nécessite l’évaluation de leur apport respectif à
ce bien-être. L’approche par les « capabilités » s’inscrit dans ce courant de pensée ; elle fait dépendre
le bien-être des individus de leurs possibilités d’utiliser leurs caractéristiques personnelles (leur être et
leur avoir, dont les ressources monétaires font partie) dans le milieu socioculturel où ils vivent, dans le
but d’atteindre au bien-être.
Selon cette conception, les ressources dont dispose l’individu sont des moyens de réaliser la vie que
celui-ci désire mener. Dans cette approche multidimensionnelle, le bien-être dépend, non seulement
des ressources de l’individu, mais aussi du milieu social dans lequel il vit, ainsi que de ses caractéristiques
personnelles, tant physiques (état de santé, handicap…) qu’intellectuelles (éducation, formation,
culture personnelle…). Cette approche met l’accent sur la liberté dont dispose l’individu pour atteindre
le bien-être, liberté qui, toutefois, s’exerce sous contraintes (socio- économiques notamment). Le terme
135
« capabilité » désigne donc à la fois la capacité de l’individu à atteindre au bien-être ou à l’accroître,
et la possibilité qu’a l’individu de remplir cet objectif.
Capabilités
Réalisations effectives
(capacités apparentes
d’agir)
Facteurs individuels
Facteurs locaux
Percevoir un revenu décent (RE1)
Pouvoir accéder immédiatement aux
commodités urbaines (RE4)
Habiter un logement décent (RE2)
Être bien inséré sur le marché du
travail (RE3)
Liberté d’opportunité
(capacités latentes d’agir)
Liberté procédurale
(possibilités d’agir)
Habiter à proximité des emplois (RE5)
Être suffisamment éduqué (LO1)
Entretenir des relations avec un milieu
social favorable et diversifié (LO2)
Avoir les moyens de l’accessibilité :
posséder une voiture (LP1)
Avoir les moyens de l’accessibilité :
bénéficier de transports collectifs (LP2)
Être intégré à la vie sociale et politique
(LP3)
Source INSEE
Pour renforcer les « capabilités » des Lorraines et des Lorrains, les dépenses publiques seront abordées
sous l’angle de dépenses d’investissement humain, c’est-à-dire de dépenses primordiales pour l’avenir
de chacun, auquel sont reconnus ses droits et auquel sont apportées les conditions de son
épanouissement personnel et de son engagement citoyen tout autant que pour l’avenir d’une société
confiante et fraternelle. Pour cela, il nous paraît indispensable d’analyser les apports des politiques
régionales :

Au Bien Vivre : répondre aux besoins primaires de tous les Lorrains.

Au Faire Société : vivre ensemble, développer l’autonomie et la responsabilité de
chacun et chacune.

A la Proximité.
AXES OPERATIONNELS
 Développement du Bien Vivre
-
Se nourrir : qualité et proximité
Habiter : un toit pour tous, sain et sobre énergétiquement
Etre en sécurité : emploi, santé

Développement du Faire Société
-
Soutenir les conditions de l’expression des cultures
Développer l’Education Populaire
Mettre en place les moyens pour l’éducation à la coopération et à la
résolution des conflits par la non-violence
Contribuer à l’éducation à l’environnement
Développer une culture de la participation citoyenne directe
-

Développement de la Proximité
-
Mettre tout ce qui est nécessaire au Bien Vivre et au Faire Société à ½ heure
d’accessibilité en transport en commun pour tous les Lorrains et les Lorraines
Quadriller le territoire par le développement de villes moyennes ayant toutes
les fonctionnalités
Promouvoir la solidarité des territoires, la coopération et la complémentarité
des capitales
-
136
Mettre en place de nouveaux indicateurs du développement
humain
Le souci de traduire réellement les ambitions
humanistes de Lorraine 2020 au cœur des
politiques publiques suppose de passer ces
dernières au crible d’indicateurs nouveaux.
L’évaluation des politiques publiques ne sera
pas faite seulement en termes de Produit
Intérieur Brut, mais par un audit des autres
richesses de la région, prenant en compte le
mieux vivre ensemble dans toutes ses
dimensions, ce que d’autres ont appelé
l’indice du bonheur brut, avec un
changement de regard sur ceux qu’on
considère parfois comme des problèmes, en
prenant en compte l’investissement humain.
La mise en place d’indicateurs nouveaux
nous permettra de changer de paradigme
de société, de mesurer la croissance en
Source : ARF
qualité et pas seulement en quantité.
Ces indicateurs s’appuieront sur les 3 indicateurs alternatifs (empreinte écologique, développement
humain et santé sociale) et les 22 indicateurs de contexte de développement durable de l’Association
des Régions de France. Ils seront intégrés par tous les organismes de statistiques de Lorraine.
Dans le cadre de la mise en place de ces nouveaux indicateurs, l’évaluation des politiques publiques
pourrait enfin être confiée à des jurys citoyens.
AXES OPERATIONNELS
 Mise en place d’un audit des autres richesses
 Déclinaison régionale du Programme des Nations Unies pour le
Développement : Santé, Education, Emploi, Revenu, Croissance
verte, Recherche, Empreinte écologique, Parité pour définir de
nouveau indicateurs…
 Valorisation des entreprises qui répondent à ces indicateurs
 Création d’un jury citoyen pour évaluer les politiques publiques
137
AGIR
12- Des hommes et des femmes engagées
Vous êtes la première richesse de la Lorraine. Ce sera vous les créateurs
de la Lorraine de demain. Il faut pour cela libérer votre énergie.
L’engagement citoyen vous permettra de vous réaliser autrement,
pleinement, d’agir sur tout ce qui compte pour vous.
Crédit photo : Pascal Bodez
138
139
On place « l’homme » au cœur de l’économie, et les « droits de l’homme » ont toujours leurs places
dans les discours, sans pour autant parvenir à faire de la participation effective des citoyens le moteur
d’une démocratie active et dynamique pouvant agir dans et sur son environnement, économique,
social, culturel et écologique. On peut toujours faire référence à l’Arlésienne de Bizet pour ironiser sur
l’anticipation en matière économique quand on voit dans quelle situation se trouve notre région en
matière d’emplois et de croissance industrielle et commerciale. En faisant face à ce qui est plus qu’une
« crise » nous devons résolument engager un processus de transformation des rapports sociaux et
économiques impliquant tous les acteurs qui font « société » dans l’espace régional transfrontalier. Faire
Société ! C’est évidemment une conception de la démocratie qui ne se limite pas au seul bulletin de
vote. Certains peuvent imaginer une vie sociale sans syndicats ou représentants des salariés dans les
entreprises ; des entrepreneurs sans organisations professionnelles et consulaires, des écoles sans
associations de parents d’élèves et une vie locale sans associations culturelles, de loisirs et sans clubs
sportifs. Pour d’autres, ces organisations devraient être assujetties aux pouvoirs politiques et
économiques pour satisfaire une clientèle et des consommateurs dociles.
Ces points de vue figent toutes représentations d’un monde en devenir. La citoyenneté sociale
représente la capacité d’intégrer aux fonctions économiques, sociales, culturelles et
environnementales la parole et l’action de ceux qui produisent, consomment, se déplacent, résident,
apprennent et vivent ensemble, pour qu’ils soient les auteurs de leur destin. Imaginer cet engagement
à l’échelle d’un territoire ne relève pas de l’utopie, c’est à la fois un point de départ et une finalité dans
la conception des projets qui peut devenir la « marque de fabrique » de l’espace régional à construire.
Mettre en place une démocratie d’engagement permettant
à chaque Lorraine et à chaque Lorrain de concourir au projet de
développement
Le renouveau de la démocratie passe par le développement du pouvoir d’agir des citoyens : la
possibilité pour les personnes de peser sur les choix qui les concernent (habitat, cadre de vie, travail,
santé, etc.) et de maîtriser ce qui est important pour elles, dans leur vie et leur environnement. Le
pouvoir d’agir doit être au cœur des politiques publiques et de l’intervention de ceux qui agissent dans
les territoires populaires, ruraux et urbains.
Cela nécessite une évolution de notre culture politique et un renouvellement des pratiques et postures
professionnelles, politiques, militantes. Il s’agit de reconnaître et de soutenir les dynamiques collectives
existant dans les quartiers comme dans les villes et villages, de solliciter leur expertise et d’encourager
les actions allant vers les personnes les plus éloignées du droit et de la prise de parole. En un mot,
développer l’engagement local du citoyen, le pouvoir de proposer comme le pouvoir de faire. Faire
des Lorraines et des Lorrains des citoyen(ne)s entreprenant(e)s, engagé(e)s, invité(e)s à agir au service
de l’intérêt général parce que la démocratie peut être enrichie par la contribution quotidienne des
citoyens à la chose publique mais aussi parce que l’action publique est plus efficace quand les usagers
sont associés aux politiques qui les concernent.
Cet engagement citoyen ne s’oppose pas à celui des collectivités territoriales, de l’Etat, des institutions
intermédiaires, bien au contraire. Faire des Lorraines et des Lorrains les auteurs et les acteurs de Lorraine
2020, c’est multiplier les forces du changement, c’est renforcer nos chances de réussite.
AXES OPERATIONNELS
 Soutien des actions collectives et plus particulièrement des
associations œuvrant dans les domaines de l’éducation
populaire, de la culture, des sports, de l’animation, de la
solidarité, de l’insertion et de l’environnement
140




Incitation des associations à travailler en interfédéralité
Multiplication des lieux de vie, de parole, d’échanges et
d’émergences d’idées, des fabriques
Mise en réseau des acteurs issus de milieux divers (esprit de
l’Ecole de Nancy)
Création de nouveaux conseils de développement auprès des
collectivités locales
Mobiliser de manière spécifique les acteurs de demain : la
jeunesse d’aujourd’hui
Chaque année, plusieurs milliers de jeunes de moins de 25 ans quittent la région. Ce n’est pas la
Lorraine que les Lorrains veulent pour 2020. Celle que dessine leur démarche est une Lorraine où
voudront rester les jeunes lorrains, une Lorraine où viendront apprendre et étudier de nombreux jeunes
de toute la France, de la Grande Région et de l’Europe, et où ils resteront après leurs études. Une
Lorraine où ils exprimeront toute leur créativité
L’enjeu n’est pas de freiner la mobilité des jeunes lorrains, une mobilité qui leur sera indispensable dans
leur vie professionnelle. C’est de permettre aux jeunes lorrains d’y développer leurs projets, et d’attirer
des jeunes du monde entier. C’est leur donner les moyens de s’adapter. C’est assurer dans les
meilleures conditions possibles le passage de l’enfance à l’âge adulte, dans tous les domaines
concrétisant leur autonomie.
Permettre à la jeunesse de se mobiliser au service de la Lorraine, c’est soutenir leur créativité : aides à
la création d’entreprise pour les jeunes, aides financières versées dans le cadre de projets individuels ou
collectifs. Ce soutien à la jeunesse doit s’inscrire dans un véritable droit à l’erreur mis en œuvre dans le
cadre d’un fonds d’aide à l’expérimentation jeunesse, de fonds d’initiative ou de toute autre formule
d’incitation. C’est ainsi que l’on pourra soutenir et valoriser les initiatives des jeunes, étudiants,
apprentis, lycéens en partenariat avec les différentes collectivités. Donner aux jeunes la possibilité
d’être des créateurs, dans les domaines économiques, associatifs, sociaux ou artistiques, c’est leur
donner les moyens de leurs ambitions, et la possibilité de s’engager dans une région qui a su leur
donner leur chance.
Permettre à la jeunesse de se mobiliser au service la Lorraine, c’est faciliter leur vie quotidienne. C’est
donner aux jeunes lorrains un accès plus facile à un logement pendant leurs études, mais aussi au
début de leur vie professionnelle. Ce pourrait être le développement d’une offre culturelle dont les
jeunes seraient autant acteurs que consommateurs. C’est faciliter leurs déplacements par une
tarification spécifique des transports et une offre adaptée notamment en dehors des heures ouvrables.
Permettre à la jeunesse de se mobiliser au service de la Lorraine, c’est encourager leur engagement
citoyen. Construire pour, par et avec les jeunes, c’est poser un pari positif et confiant dans notre avenir
collectif. Nous voulons construire une action publique bâtie sur la confiance, donnant du crédit à la
parole et aux propositions des jeunes, leur faisant une place plus grande dans la vie publique et
encourageant leurs capacités de responsabilité, d’initiative et d’engagement au service du bien
commun. Plus largement, l’incitation à l’engagement peut contribuer à renforcer l’ancrage territorial.
L’expérience de la Région montre que la jeunesse ne demande qu’à s’engager au service du territoire
où elle vit, pourvu que cet engagement porte sur des objectifs concrets. Pour répondre à cette attente,
Nous proposons d’encourager partenariats et transversalité, comme l’engagement dans les projets de
coopération transfrontalière, un des moyens d’aider à la mobilité internationale. Le service civique
représente un dispositif qui pourra être particulièrement mobilisé pour mettre en œuvre cette ambition.
141
AXES OPERATIONNELS
 Accompagnement financier et logistique des initiatives
 Valorisation de l’engagement des jeunes
-
Valorisation des actions collectives
Festival des musiques lycéennes

Création d’un guichet unique pour l’autonomie des jeunes
-
Cible principale : les « invisibles »
Partenariat avec les départements
Soutien aux dynamiques territoriales en milieu urbain et rural
Accompagnement des partenariats associatifs locaux
Mise en réseau des plateformes logement

Aides à l’accompagnement individuel
-
Bourses liées à l’envie d’agir
Initiatives professionnalisantes ou non


Rénovation de la politique des différents services pour intégrer
pleinement la préoccupation jeunesse
Soutien à l’entreprenariat des jeunes
-
Rencontres étudiants entrepreneurs
Expérimentation « de l’idée au projet »
Accompagnement collectif

Développement du volontariat transfrontalier au sein de la
Grande Région
-
Création d’un cadre adéquat
Soutien mobilité

Mobilisation des jeunes comme ambassadeurs
-
Travail sur l’image portée par les jeunes pour les jeunes
Réseau d’ambassadeurs

Implication dans Lorraine 2020 et organisation de débats sur
Lorraine 2020 dans les lycées et les universités
Création d’une instance de participation de la jeunesse

-
Campagnes locales de contact, démarches de proximité au plus près des
lieux de vie
Animation permanente par des rencontres et actions territorialisées et
thématiques
Utilisation de LOR’Jeune et création d’un réseau social dédié pour
contributions permanentes (profil facebook)
Formalisation et suivi des propositions
Autocréation de l’instance de participation de la jeunesse
142
143
LA DYNAMIQUE
TERRITORIALE
Crédit photo : Pascal Bodez
144
« Mettre au creuset du territoire intelligence et forces, pour muter
en richesses la récolte féconde que nous offre la terre … »
145
VIVRE
13- Des territoires facteurs du développement social,
culturel, sportif, humain
Les territoires constituent en eux même un facteur d’épanouissement.
Pour qu’ils remplissent ce rôle, vous voulez lutter contre les fractures
territoriales qui caractérisent trop souvent la localisation des services
publics, et permettre le mieux-vivre de tous.
Crédit photo : Pascal Bodez
146
147
Vous avez comparé notre région à un arbre, dont tronc, racines et branches sont solidaires, mais pas
nécessairement dans le même état. Un tout qui constitue un bien commun et naturel : le territoire de la
région, un territoire intégrant espaces ruraux, urbains et périurbains. Les « périphéries » pavillonnaires
accrochées artificiellement aux anciens villages agricoles deviennent de nouvelles zones résidentielles
avec pour leurs populations des déplacements importants entre le travail et l’habitat.
Un tout où vous faites le pari de rendre la ville durablement habitable et les campagnes durablement
habitées, pour que Lorraines et Lorrains puissent s’épanouir dans notre région, quel que soit leur lieu de
résidence. Les attentes comme les comportements des populations dans les nouveaux lotissements sont
les mêmes que ceux de la ville. La séparation entre « rural et urbain » est une question de qualité de vie
et de relations sociales, mais aussi de prix à payer pour acquérir un terrain et une maison. Elle est aussi
quelquefois synonyme de ghettos isolant les populations les unes des autres sur des critères
économiques, sociaux et culturels.
Vous avez affiché votre volonté de refuser toute opposition entre rural et urbain. Un pari qui suppose
une politique de services publics différente, basée sur la cohérence des choix publics dans une logique
d’accessibilité. Lorraine 2020 est un projet pour tous les citoyens et tous les territoires de la région. C’est
en termes d’aménagement, d’équipements et de services, à l’échelle d’un territoire nécessairement
relié aux autres espaces, dans une dimension régionale, que doit aujourd’hui se concevoir une
organisation de l’accès aux services indispensables à la qualité de la vie quotidienne.
Garantir l’accès aux équipements de la vie quotidienne
L’accès aux équipements de la vie de tous les jours reposera d’abord sur la mobilisation des réseaux
associatifs : ces derniers jouent un rôle clef dans les domaines culturel, sportif, d’éducation populaire,
grâce au bénévolat, mais aussi grâce à des professionnels qui savent animer, développer,
accompagner la structuration d’un territoire, à l’image des scènes conventionnées dans le domaine de
la culture ou des animateurs des fédérations d’éducation populaire.
Elle reposera aussi sur l’élaboration d’un ensemble de schémas de services publics organisant la
cohérence de l’évolution de l’implantation des équipements publics et dans certains cas leur
caractère pluridisciplinaire.
Ces schémas seront définis à l’échelle de la région dans les principaux domaines de la vie quotidienne :

L’accès à l’éducation : réussir c’est apporter des réponses adaptées à la situation de
chacun, au plus proche des besoins de chaque enfant et de chaque adolescent.
Réussir c’est maintenir un réseau de classes primaires dans le monde rural et veiller à la
cohérence du réseau des collèges et des lycées.

L’accès aux sports et aux loisirs : l’organisation des schémas permettra de promouvoir
toutes les pratiques sportives, notamment associatives, indispensables à l’équilibre de
chacun. En complément, la Région soutiendra reconnaissance des compétences du
bénévolat sportif et la mise en place de formations professionnalisant le parcours des
bénévoles.

L’accès à la culture : un schéma spécifique permettra d’apporter aux Lorraines et aux
Lorrains une offre culturelle diversifiée. La vie des Lorrains ruraux est en effet autant
marquée par la culture, le vivre ensemble, les relations intergénérationnelles que par
les seuls relations professionnelles. Ce schéma sera la base d’un soutien aux initiatives
locales comme la mutualisation des équipements, les festivals ou autres manifestations
culturelles qui contribuent à la qualité de vie et donnent une image dynamique et
vivante des territoires ruraux.
Les schémas seront organisés autour de trois niveaux de pôles urbains et ruraux : les pôles de proximité,
les pôles relais, les pôles régionaux. Cette organisation renforcera la complémentarité entre territoires
et réseaux, sans privilégier l’émergence d’un centre unique, mais en garantissant que les
148
développements métropolitains se conjuguent avec ceux de l’ensemble des territoires, en construisant
des réseaux de villes qui permettent à tous les habitants et à tous les territoires d’accéder aux services
d’une métropole européenne. Elle développera la mise en réseau des territoires pour favoriser leur
rayonnement et pour mieux porter et supporter de grands projets, en recherchant en partenariat avec
tous leurs acteurs les meilleures solutions d’organisation de la mobilité au sein de chaque territoire et
entre les territoires, de renforcement de l’accessibilité aux centres ruraux.
Pour les territoires concernés, les schémas dépasseront les limites de la région et seront conçus dans une
logique transfrontalière ou transrégionale, traduisant ainsi la réalité de la vie quotidienne des Lorraines
et des Lorrains qui pour beaucoup ignorent les limites régionales, mutualisant les équipements et
rendant ainsi plus efficaces les contributions publiques.
Les niveaux de service dans les communes
Source : INSEE
149
Sur la base de ces schémas, la Région Lorraine accompagnera les territoires dans la création de leurs
propres schémas de services, au niveau des départements comme au niveau des pays ou des
communautés de communes. Elle contribuera à leur mise en œuvre, dans le cadre de ses propres
politiques comme dans le cadre des contrats territoriaux. Ces contrats pourront intégrer le soutien au
maintien ou à la création d’équipements commerciaux intermédiaires dans les pôles d’emplois ruraux,
sans prétendre retrouver dans tous les bourgs-relais tous les types de commerces.
AXES OPERATIONNELS
 Soutien au fonctionnement des structures associatives
 Organisation coordonnée des équipements autour de 3 niveaux
de pôles : pôles locaux de développement, centres moyens et
réseaux urbains
 Traduction dans des schémas de services au niveau régional
 Renforcement de l’accessibilité aux centres ruraux et centres
urbains
Aider l’ensemble des habitants à être en bonne santé
Parmi l’ensemble des schémas portant sur les équipements indispensables à la vie quotidienne des
habitants, celui de la santé présente des caractéristiques bien à part.
Il est encore plus indispensable que tous les autres notamment dans le cadre du vieillissement de la
population comme des caractéristiques spécifiques de la région : l’état de santé des Lorraines et des
Lorrains reste moins bon que dans certaines régions françaises, et les inégalités sociales se cumulent
souvent à des inégalités territoriales. L’offre de soin est concentrée sur l’axe Thionville-Metz-Nancy. Elle
nécessite d’être adaptée à des besoins mal couverts : enfants avec troubles du comportement,
autistes, cérébrolésés, handicap psychique, vieillissement des personnes handicapées… Dans ce
cadre, il est nécessaire :

De répondre aux inconvénients de l’exercice isolé de la médecine, tant en milieu rural
qu’en milieu urbain.

De réfléchir à une régulation de la répartition géographique des professionnels de
santé.

De soutenir le travail en réseau : dans l’objectif d’une recomposition de l’offre de soins,
les réseaux permettent d’introduire une plus grande coordination entre les acteurs, et
principalement entre les professionnels de santé.

De soutenir la coopération entre professionnels de santé médicaux et paramédicaux.

De développer des alternatives à l’hospitalisation complète encore peu développées
en Lorraine.

De renforcer coopération et mutualisation entre structures.
La santé est pour une large part de la compétence de l’Etat, même si la Région Lorraine a souhaité se
doter d’une compétence volontaire axée sur le maintien d’un accès à la santé pour tous les Lorrains
dans le cadre d’une politique territoriale régionale équilibrée et attractive.
Dans ce cadre, le Plan Stratégique Régional de Santé (PSRS) constitue le socle commun à tous les
domaines d’intervention de l’Agence Régionale de Santé à partir duquel sont déclinés les trois
schémas d’organisation des soins, de la prévention et du secteur médico-social. Quatre priorités
d’intervention ont été identifiées dans le cadre du Plan Régional Stratégique de Santé :

Agir sur les principales causes de mortalité prématurée en Lorraine.

Réduire les inégalités d’accès à la santé en lien avec les partenaires de l’ARS.
150


Maintenir et développer l’autonomie des personnes âgées et en situation de
handicap.
Promouvoir une organisation régionale de santé de qualité et efficiente.
Le PRS lui-même propose :

Une évaluation des besoins de santé et leur évolution.

Une analyse de l’offre et son évolution prévisible dans les domaines de la prévention,
du soin ….

Une définition des objectifs et des priorités en matière de prévention, d’amélioration de
l’accès aux soins et aux services de santé, de réduction des inégalités sociales et
territoriales de santé, ….

Des mesures de coordination avec les autres politiques de santé (domaines de la PMI,
santé au travail, santé des personnes précaires …
Source : Carte ADELI, données INSEE
Intégrés au PRS, les trois schémas d’organisation permettent de décliner de façon opérationnelle les
priorités identifiées dans le cadre du PSRS.

Le Schéma Régional de Prévention (SRP).

Le Schéma Régional d’Organisation Médico-social (SROMS) : ce schéma développe
l’articulation entre les structures médico-sociales et les structures sanitaires d’une part,
et la prévention, d’autre part. Les champs couverts par ce schéma sont les personnes
âgées, les personnes handicapées et l’addictologie.

Le Schéma Régional d’Organisation des Soins (SROS) :
151
o
Le volet Ambulatoire a une valeur incitative. Il organise la stratégie régionale
d’organisation des soins ambulatoires de premier, voire de second recours. Il doit
également préciser les zones de mise en œuvre des mesures destinées à favoriser la
meilleure répartition des professionnels de santé, des Maisons de Santé
Pluridisciplinaires, des centres de santé … Dans ce cadre, un zonage (nouvelles zones
fragiles et à surveiller en Lorraine) a été établi, et il constitue la partie opposable de ce
volet ambulatoire.
o
Le volet hospitalier est opposable sur le plan juridique. Les travaux ont été
conduits à travers 25 thématiques réparties en quatre catégories (activités de soins et
équipements matériels lourds, thématiques transversales, missions de service public,
thématiques structurantes). Ce volet concerne l’ensemble des établissements de
santé.
Le PRS propose également quatre programmes spécifiques en lien avec les schémas et les priorités
d’intervention, dans le domaine de la gestion du risque (PRGDR), de l’accès à la prévention et aux soins
pour les plus démunis (PRAPS), du handicap et de la perte d’autonomie (PRIAC), de la télémédecine
(PRT).
Sur la base de ce PRS, nous insistons sur la nécessité de :

Préciser les partenariats entre l’Etat et les collectivités territoriales : nature des
collectivités, liens avec l’ARS, moyens déployés.

Mener un travail complémentaire pour appréhender les spécificités propres aux
territoires infrarégionaux, mais aussi transfrontaliers, et les problématiques de santé
propres à certaines populations spécifiques (telles que les jeunes par exemple).

Décloisonner les différents domaines de chacun des schémas du PRS (organisation des
soins, prévention, médico-social…) pour une meilleure prise en compte des besoins des
populations et une approche cohérente et concertée de la politique régionale de
santé.

Mettre en réseau les acteurs de santé pour élaborer des politiques communes.

Dépasser les seuls critères budgétaires pour prendre en compte des besoins réels des
populations dans les territoires.
AXES OPERATIONNELS
 Schéma Régional de Prévention
-
-

Privilégier les actions de prévention et d’éducation à la santé dans un souci de
porter une politique globale de santé et de diminuer le recours aux soins
Développer des actions de prévention primaire, en partenariat avec
l’Education Nationale
Renforcer le partenariat avec la médecine du travail
Prendre en compte les problématiques de santé mentale : mal-être, en
particulier pour les jeunes en situation d’insertion sociale et professionnelle,
stress au travail …
Maintenir les financements dédiés à la prévention ou aux centres de
planification familiale
Renforcer l’approche populationnelle ou territoriale
Soutenir les associations relais et assurer ainsi un meilleur maillage du territoire,
tout en assurant une meilleure coordination des actions menées sur le terrain
Garantir un véritable continuum permettant à chacun de bénéficier tout au
long de sa vie de mesures de prévention adéquates
Mieux prendre en compte dans la prévention les actions qui visent à changer
les comportements individuels, par une prise de conscience de chacun de
l’importance de son capital santé
Schéma Régional Médico-social
152
-
Evaluation quantitative et qualitative des réseaux de santé existants
Conduite d’une réflexion sur le 5ème risque (autonomie, vieillissement,
dépendance …)
Prise en compte dans les objectifs retenus en matière de formation initiale et
professionnelle des professionnels paramédicaux et du travail médico-social
des problématiques de formation et des liens emploi/formation

Schéma Régional d’Organisation Sanitaire, volet ambulatoire
-
Rôle de la Région en tant que partenaire sur les actions qu’elle promeut :
Maisons de Santé Pluridisciplinaires, pôles de santé, indemnités de
déplacement et/ou d’hébergement et indemnités de formation
Prise en compte particulière des populations précaires dans le cadre du
cahier des charges régional et du fonctionnement des MSP
Nouvelle analyse des zones déficitaires en tenant compte de l’ensemble des
besoins de santé des territoires
Accompagnement des projets hors zones prédéfinies, compte tenu de sa
politique d’accès à la santé
Prise en compte des cabinets médicaux, des Centres de médecine
spécialisée et des maisons de santé, gérés par le régime minier
-

Schéma régional d’organisation Sanitaire, volet hospitalier
-
Conduite des évolutions liées à la carte hospitalière dans le respect de l’égal
accès aux soins pour tous les territoires et celui des personnels

Programme de télémédecine
-
Intérêt pour la télémédecine et la télésanté
Détermination des conditions d’un déploiement régional au service des
Lorraines et des Lorrains, notamment par la recherche d’une portabilité entre
les systèmes existants et futurs

Programmes territoriaux de santé
-
Rassembler dans le cadre des Contrats Locaux de Santé (CLS) tous les acteurs
publics, professionnels et associatifs dans une même réflexion, au service de
tous les citoyens, dans tous les territoires, en conformité avec la politique
régionale mise en œuvre dans le cadre des CADT
Réaliser un diagnostic sur les forces et les faiblesses des territoires afin de
mettre en œuvre des programmes d’actions cohérents au regard des besoins
des populations
-
Garantir à chacun l’accès à internet à Haut Débit
Le développement du très haut-débit, on l’a vu précédemment est une des clefs du développement
économique des territoires et de l’attractivité de la région. Mais c’est aussi un facteur de
développement humain. Le déploiement de la fibre optique favorisera le développement des usages
des technologies de l’information et de la communication pour toutes les classes d’âge : des très jeunes
publics jusqu’aux personnes âgées. On assiste à l’explosion de la diffusion des services à une population
même âgée - à domicile ou en établissement – à l’accès à la culture, aux loisirs, à tout type
d’informations, aux services publics et privés dématérialisés, à la télémédecine, à l’e-éducation, quel
que soit le lieu de résidence, d’activité ou d’apprentissage.
Mais le passage progressif à la fibre optique à partir de la seule initiative des opérateurs privés risque
d’accentuer la fracture numérique entre territoires, entre populations fragiles et catégories
socioprofessionnelles supérieures. Certains secteurs et certaines technologies trouvent leurs limites en
153
efficacité comme en rentabilité, et la Lorraine est inégalement équipée selon les départements, ce qui
maintient une certaine fracture dans l’accès au numérique. Nous proposons de renforcer les jonctions
permettant de desservir les principaux villages.
AXES OPERATIONNELS
 Accentuation dans le cadre des futurs contrats Etat Région de la
collaboration entre les collectivités publiques lorraines de façon
à renforcer l’interconnexion des réseaux et favoriser la diffusion
en secteurs excentrés
 Déploiement de la fibre optique à l’habitant vers tous types de
population, notamment résidant en logements sociaux
Mobiliser Lycées et collèges au service des territoires
Les établissements d’enseignement secondaire jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne des
territoires ruraux. Ils sont un des gages de l’égalité des chances dans l’accès à l’emploi ou à des
formations supérieures. Mais ils structurent aussi le territoire et participent directement à son économie
par les emplois directs comme par les emplois induits. Ils constituent des outils essentiels de
l’aménagement des territoires, tout comme les pôles de compétences.
Toutefois, la Lorraine a perdu 30 000 lycéens en 10 ans, elle en perdra entre 1 500 et 2 000 chaque
année à venir, soit l’équivalent d’un lycée tous les ans. Aux réalités démographiques s’ajoutent des
contraintes budgétaires. La fermeture d’un établissement est cependant difficile à accepter à tous les
niveaux : élus, familles, établissements aux cultures prononcées… Dans ce contexte, quelle stratégie
mettre en œuvre pour accompagner la décroissance à venir de la population de la région ?
Nous proposons pour cela de définir une stratégie territorialisée des équipements secondaires

Intégrant les spécificités économiques des territoires.

Prenant en compte leurs caractéristiques professionnelles.

Intégrant les lycées à la vie quotidienne.

Proposant des solutions de réutilisation des locaux.

Accompagnant les évolutions.
Faire de la trame des lycées et des collèges lorrains la trame de l’avenir de la Lorraine est un des
objectifs de Lorraine 2020 qui suppose d’entrer dans une toute autre conception des lycées de la
Région dans le redéveloppement régional en les ouvrant très largement sur leur environnement pour
que toutes les Lorraines et tous les Lorrains puissent accéder non seulement à une formation privilégiée,
mais aussi à la culture, à l’évènement, à l’ouverture au monde, à la fête… Il s’agit non seulement de
mutualiser les locaux, mais de favoriser des projets éducatifs partagés entre les établissements et leur
environnement.
154
AXES OPERATIONNELS
 Mise en place d’une stratégie territorialisée d’implantation des
équipements
 Ouverture sur le territoire dans le cadre de projets éducatifs
partagés
 Mutualisation des locaux
-
Utilisation cantine
Utilisation informatique
Utilisation locaux de réunions
Utilisation sport
Lieux de débats ouverts au public
155
MOBILISER
14Des
territoires
économique
creusets
du
développement
Pour vous, l’emploi ne doit pas se cantonner dans les grandes villes.
Pour vous, les territoires constituent en eux-mêmes une force de
développement. Vous souhaitez que vos projets puissent être soutenus,
pour mobiliser tous les territoires.
Crédit photo : Pascal Bodez
156
157
Au moment où chacun affirme la nécessité d’un modèle de développement plus raisonné, plus
cohérent, plus respectueux de l’environnement et de la qualité du vivre ensemble, il faut soutenir l’idée
d’une Lorraine dont l’influence en Europe ne résiderait pas dans la concentration de population, mais
dans la complémentarité entre des fonctions exigeant la solidité urbaine (grands centres de décisions,
gros équipements culturels, centres universitaires, grands équipements de santé…) et des espaces à
forte valeur environnementale et de qualité de vie, à potentiel économique significatif. Le territoire
régional est riche de territoires diversifiés qui comptent, chacun à leur niveau, dans la construction et
l’équilibre de la Région Lorraine. Ces derniers permettront l’accueil et le développement d’activités qui
n’exigent pas la concentration urbaine mais plutôt la circulation des informations par le biais du Très
Haut Débit, la valorisation des initiatives associatives culturelles, sportives et d’éducation populaire,
l’organisation de services publics maillant le territoire, le renforcement des réseaux et des coopérations.
Le dynamisme économique de la région sera ainsi renforcé par le dynamisme des territoires lorrains,
conçus comme de véritables creusets du développement. Chacun d’entre eux conduit des projets
d’aménagement et de développement au service de la vie quotidienne des Lorrains qui participent au
développement régional. La Région aidera à la cohérence et à la coopération en assurant un
accompagnement adapté et en favorisant les coopérations. Elle réalisera ainsi son objectif de solidarité
dans la proximité et participera à la concrétisation de très nombreuses initiatives au service de toute la
Lorraine.
Permettre la mise en œuvre de projets locaux d’intérêt
régional
Les territoires de la région sont porteurs de projets multiples. Leur montage, puis leur mise en œuvre,
peuvent être facilités par une bonne connaissance des partenaires régionaux, nationaux ou européens
susceptibles de concourir à leur réalisation. Pour concrétiser leurs projets, les territoires doivent pouvoir
s’appuyer sur une ingénierie territoriale dédiée et soutenue par la Région maîtrisant les processus
administratifs, réglementaires ou opérationnels encadrant leur réalisation.
Les projets locaux sont trop souvent étudiés en méconnaissance de leur environnement et d’autres
initiatives qui peuvent être aussi bien concurrentes que complémentaires. Trop souvent, l’argent public
est consacré à des investissements qui font doublon avec des équipements existants : pépinières
d’entreprises, zones d’activités, équipements publics…
Le rôle de la Région sera dans ce domaine essentiel : information sur l’ensemble des initiatives, mise en
cohérence des projets, mise en réseau des initiatives. Il pourra aussi reposer sur la réalisation de projets
d’aménagement structurants d’intérêt régional (Pôle aéronautique et économique de Chambley
Planet’air, ZAC de Lesmesnils/Bouxières-sous-Froidmont, Pôle tourisme de Madine, OIN Alzette-Belval en
partenariat avec les territoires locaux.
AXES OPERATIONNELS
 Développement d’une stratégie territoriale mettant en réseau les
projets et limitant les doublons ou les investissements concurrents
 Soutien aux projets structurants des territoires dans le cadre des
contrats territoriaux
 Réalisation de projets régionaux
 Renforcement des équipes d’ingénierie du développement
territorial
158
Valoriser les ressources naturelles locales
Tous les territoires ont des atouts et un rôle à jouer dans le projet de développement de la région. En
Meuse, la faible densité de population, souvent considéré comme un handicap, peut aussi être
synonyme de grandes disponibilités foncières et permettre le développement de projets qui peuvent
apporter leur part à la dynamique régionale.
Les Vosges ont aussi leur rôle à jouer
dans cette dynamique, avec de
grands espaces libres pour accueillir
des activités. Elles concentrent 50 %
de l’activité touristique en Lorraine.
Taux de boisement par commune
Le développement de la filière bois
constituera également une des clefs
de la mise en valeur de l’espace
rural. Cette filière constitue une
activité
majeure
du
paysage
économique et naturel lorrain avec
25 000 emplois et près de 4 000
entreprises implantées en milieu rural.
La filière bois est un réservoir
d’emplois aussi bien en papeterie, en
mobilier, en construction qu’en
énergie, et la Lorraine dispose de
nombreux atouts :

Une grande région
forestière. Avec ses
840 000 hectares de
forêts représentant
36% du territoire et sa
récolte de 3 millions
de m3 de bois, la Région Lorraine est l’une des premières régions de France dans ce
domaine.

Un ensemble industriel complet. En partant des exploitations forestières, en passant par
les entreprises de première et deuxième transformation, en allant jusqu’aux entreprises
de bois construction, de papier, de panneaux de particules et aux cuisinistes, la filière
bois en Lorraine concerne aussi bien l’agriculture que l’industrie, les très petites
entreprises et les industries lourdes mais elle constitue aussi un élément de
l’aménagement du territoire dans sa composante rurale.

Un réseau de compétence reconnu. 30% du potentiel de recherche sur le bois se fait
en Lorraine, région qui se classe au premier rang en production forestière et en
techniques des industries du bois et de l’ameublement, selon le nombre de diplômes.
Mais la région souffre aussi de faiblesses bien réelles :

Une valeur ajoutée insuffisante pour la première transformation : des grumes récoltées
directement exportées sans transformation, le bois transformé importé des régions
limitrophes ou d’autres pays.

Le développement du bois énergie et l’augmentation de la production des industries
lourdes crée une tension sur la ressource qui incite les acteurs de la filière à se diviser
plutôt que de se regrouper. On assiste aujourd’hui à une véritable concurrence sur
l’utilisation de la ressource entre papetiers, panneautiers, et producteurs d’énergie. Si
un équilibre n’est pas trouvé, un enchérissement des prix pourrait menacer certaines
activités économiques actuelles.
159
Pour mettre en valeur ces atouts et atténuer nos faiblesses, plusieurs objectifs ont été identifiés :

Harmoniser la récolte du bois avec les autres fonctions de la forêt (stockage du CO2,
production d'oxygène et épuration de l’air, protection de la ressource et de la qualité
de l’eau, réservoir de biodiversité et refuge pour la faune et la flore, contribution à
l'équilibre d'un territoire et à son identité paysagère et au bien-être des populations,
…).

Permettre de mieux gérer la ressource sans dégrader le capital bois.

Rendre la filière plus compétitive, plus moderne et plus responsable.

Rapatrier sur la Lorraine la valeur ajoutée.
Des premiers axes opérationnels permettront d’atteindre ces objectifs :

Développer les sous secteurs en les rapprochant.

Mobiliser la ressource, orienter vers le séchage et la transformation locale, orienter le
secteur de l’ameublement et de la cuisine vers plus de tendances et plus de valeur
ajoutée.

Mettre en place les conditions pour améliorer la cohésion de la filière.

Travail à l’export pour du bois à plus grande valeur ajoutée ; mise en place d’un outil
de communication Internet ; incitation à la mise en place de société de codéveloppement.

Renforcer et développer la recherche et la formation.

Mobiliser les universitaires et les industriels autour des projets de recherche, Développer
les projets de recherche au sein des entreprises lorraines Maintenir et développer un
outil de formation au service des entreprises.
AXES OPERATIONNELS
 Développement de Bure comme site de recherche de solutions
environnementales d’avenir en matière scientifique et industrielle
 Valorisation des ressources en eau
 Développement de la géothermie
 Développement parc éolien
 Soutien économie sylvicole et filière bois
-
-
Développer les sous secteurs en les rapprochant
Mobiliser la ressource, orienter vers le séchage et la transformation locale,
orienter le secteur de l’ameublement et de la cuisine vers plus de tendances
et plus de valeur ajoutée
mettre en place les conditions pour améliorer la cohésion de la filière
Mettre en place un outil de communication Internet
Incitation à la mise en place de société de co-développement pour travailler
à l’export.
Renforcer et développer la recherche et la formation
Mobiliser les universitaires et les industriels autour des projets de recherche.
160
Produire en préservant l’environnement
L’agriculture est trop souvent considérée à part, puisqu’elle connaît des dynamiques différentes aux
autres branches de l’économie dont elle constitue pourtant un secteur majeur. La filière agricole et
agroalimentaire représente près de 50 000 empois directs, soit près de 6% de l’emploi lorrain : 26 500
actifs permanents dans les 12 650 exploitations agricoles, 15 600 salariés dans les 485 établissements
agro-alimentaires. L’agriculture est pour la Lorraine un des leviers essentiels du développement rural,
avec sa fonction économique, sa fonction d’aménagement du territoire et sa fonction sociale. Au-delà
des emplois directs, elle induit de nombreuses activités et permet de valoriser 50% du territoire lorrain.
Orientation technico économique agricole de la commune
Pour maintenir le modèle de polyculture/élevage dans le système mondial actuel, le plus important
sera d’assurer le renouvellement des générations, en mettant en place des actions qui
accompagneront au mieux les porteurs de projets d’installation et de cession des entreprises agricoles
et agro-alimentaires pour :

Juguler la baisse régulière du nombre d’installations.

Accompagner la mutation agricole en cours (agrandissement des exploitations,
création d’ateliers communs, développement du salariat mais aussi maintien
161

d’exploitations familiales à dimension moyenne,
diversification).
Faire face aux difficultés de transmission des entreprises.
installations
d’ateliers
de
Il nous faut aussi encourager la mutualisation des moyens et des processus et encourager les
entreprises de taille intermédiaire. Face à un tissu agro-alimentaire lorrain constitué essentiellement
d’entreprises de très petite taille, il s’agit de mettre en place des actions qui permettent de :

Renforcer la mutualisation des moyens (dans la logistique, la recherche et
développement, l’achat de consommables, d’énergie...), des processus pour diminuer
les coûts de production et de transformation de ces petites entreprises.

Faire émerger des entreprises de taille intermédiaire (chiffres d’affaires < 1,5 milliard d’€,
entre 250 et 4999 salariés) pour conquérir de nouveaux marchés (locaux, à l’export),
améliorer le pouvoir de négociation vis-à-vis des clients et fournisseurs en rapprochant
des entreprises existantes.

D’accompagner la structuration de certaines filières pour faire face aux nouveaux
enjeux agricoles et alimentaires (exemple de la filière laitière avec la suppression des
quotas laitiers à l’horizon 2015) par le regroupement de l’offre, la mise en place d’une
stratégie d’alliance entre les entreprises existantes…
Il nous faut enfin encourager la production, la transformation et la consommation de produits de
proximité. Il s’agit de mettre en place des actions permettant d’encourager la production, la
transformation et la consommation de produits de proximité afin :

De satisfaire la demande croissante de ces produits (biologiques et conventionnels)
par les consommateurs (« locavores »).

D’encourager les activités de diversification des exploitations agricoles (vente à la
ferme, marchés,…).

De maintenir des outils de transformation en Lorraine.

De rapprocher la production agricole de la transformation agro-alimentaire.

De développer certaines filières peu présentes en Lorraine mais ayant un potentiel de
développement très important (exemple : la filière porcine dont la production lorraine
est égale à 14 % de ce qui est consommé).
Plusieurs actions transverses permettront d’assurer le succès de ces trois objectifs fondamentaux.
La formation tout d’abord. La filière est confrontée à plusieurs évolutions structurelles :

Une amélioration nécessaire des conditions d’emploi et de travail, afin de renforcer
notamment l’attractivité du secteur.

Une amélioration indispensable des niveaux de qualification afin de faire face aux
évolutions des besoins des entreprises (automatisation des process, pré requis hygiène
et sécurité, …).

Une anticipation du remplacement de nombreux chefs d’entreprises et de salariés
dont le départ en retraite interviendra à brève échéance.
L’intensification de l’offre de formation est nécessaire notamment dans les domaines fondamentaux de
la technique, de l’économie et du management, pour anticiper au mieux ces évolutions de la filière
agricole et agro-alimentaire.
L’innovation et le transfert de technologie vers les entreprises ensuite. Le maillage entre recherche
fondamentale, appliquée et développement agricole doit permettre l’introduction permanente de
nouvelles techniques agricoles (exemple : agriculture de précision, robot de traite…) qui influencent
fortement la performance technique, sociale et environnementale.
Dans le domaine agro-alimentaire, il faut favoriser l’émergence et le renouvellement régulier de
différenciation des produits, travailler sur la valeur d’estime des produits (saveur, aspects, etc.…), leurs
usages et leurs valeurs techniques (sécurité alimentaire, qualité de conservation, qualités
nutritionnelles).
162
La communication et la promotion enfin. Il est essentiel de communiquer à l’échelle régionale et au
niveau de la Grande Région :

Sur l’image du métier d’agriculteur, de chefs d’entreprises auprès du grand public
(production de qualité, différentes offres développées : agro-tourisme, entretien du
paysage) afin de participer à l’attractivité des métiers.

Sur les produits et savoirs faire lorrains, les démarches régionales (exemple : La Lorraine
Notre Signature), les démarches de qualité auprès des consommateurs, des acteurs de
la distribution (GMS, restauration collective, internet)… afin de valoriser ces productions
agricoles et agro-alimentaires, convaincre les consommateurs de la qualité et de la
diversité de ces productions locales.
L’agriculture Lorraine s’impliquera fortement dans le développement durable. La protection de
l’environnement est une quête de plus en plus partagée par les agriculteurs, qu’il s’agisse de réduction
des dépenses énergétiques et à la réduction des consommations en eau. Mais il faut généraliser les
initiatives lancées sur la gestion des déchets, la protection des ressources en eau et la protection des
sols. Il faut également favoriser les transferts de recherche avec l’INRA et les autres centres de
ressources technologiques notamment dans le domaine de la protection de la ressource en eau.
Dans le domaine de la production d’énergie, la Lorraine peut devenir une région modèle dans la
production de biomasse et dans la méthanisation des déchets. Sur le premier point, les acteurs publics
doivent se mobiliser pour que le projet Syndiese de Bure devienne une réalité. Sur la méthanisation des
déchets, la Lorraine peut également devenir une région pilote dans ce process qui s’inscrit
parfaitement dans la démarche Développement Durable : démarche collective, traitement des lisiers,
utilisation de la chaleur et production d’électricité d’origine renouvelable et diminution des émissions
de CO².
La valorisation de la production en circuits courts, qui répond à une demande de garantie d’origine
chez le consommateur est inséparable du développement durable. Cette production concerne
actuellement 13% des exploitations lorraines.
La valorisation dans le bâtiment ne doit enfin pas être ignorée. Avec ses capacités de production en
sous- produits du bois, en chanvre, en paille et en miscanthus, l’agriculture lorraine peut offrir des
réponses pertinentes aux questions de la construction durable. Il convient sur ce point de favoriser des
unités de transformation, à l’image du projet de construction d’une unité de défibrage à Creutzwald.
AXES OPERATIONNELS
 Assurer le renouvellement des générations
-
Favoriser la transmission
Encourager les installations de polyculture élevage et hors cadre familial
Renforcer l’attractivité du métier d’agriculteur

Encourager la mutualisation des moyens
-
Favoriser la mutualisation des moyens matériels et humains, des processus, du
foncier
Encourager les regroupements des opérateurs au niveau national
-

Encourager la production, la transformation et la consommation
de produits de proximité
-
Promouvoir les produits et les savoir-faire lorrains
Renforcer l’introduction de produits de proximité dans les circuits de
distribution
Encourager la transformation en Lorraine
Encourager la production de filières peu présentes dans la région
-
163
Ancrer territorialement les politiques économiques régionales
Le soutien au développement économique de l’ensemble des territoires reposera bien évidemment sur
les actions opérationnelles proposées précédemment : renforcement de l’attractivité de la région,
anticipation des évolutions économiques et mise en œuvre de politiques d’innovation, soutien de
l’action des PME et PMI, renforcement de l’importance d’une économie nouvelle basée notamment
sur les valeurs de l’économie sociale et solidaire. Mais notre ambition ne s’arrête pas là. Nous proposons
de territorialiser certaines actions pour mieux utiliser les ressources des territoires : l’agroalimentaire
dans la Meuse, le bois dans les Vosges, les matériaux en Moselle, l’énergie et l’environnement en
Meurthe et Moselle…
La stratégie de développement économique de la Lorraine s’appuiera ainsi sur la création de
nouveaux clusters correspondant à la politique des filières. Un territoire pourrait accueillir un pôle
régional labélisé correspondant à une filière de pointe pour laquelle il disposerait d’atouts spécifiques.
Par convention avec la Région, il porterait alors le développement de ce pôle au nom de l’ensemble
de la région Lorraine. Il deviendrait ainsi le centre de gravité d’un cluster associant grappes
d’entreprises, formations supérieures, recherche, services aux entreprises et transfert de technologies.
Les clusters prendront en compte la création de véritables campus de la création d’entreprises, mixant
services d’accompagnement, incubateurs, pépinières, aides aux start-up. Un chercheur n’est pas
forcément un créateur. A l’image de ce qui se fait dans beaucoup de régions voisines, la création des
start-up s’appuiera sur des couples : couple public-privé, couple chercheur-développeur, couple
étudiant-senior… Un moyen supplémentaire de permettre à des jeunes de développer leurs projets
dans la région.
La création des clusters s’appuiera enfin sur l’expérience de l’Université de Lorraine dans le
développement territorial. Elle est en avance sur beaucoup d’autres universités françaises dans ce
domaine, notamment grâce à un important maillage territorial préexistant. Ce maillage peut être une
force à condition de fonder les implantations universitaires en mariant caractéristiques économiques
des territoires, enseignements et recherche spécifiques et de ne pas chercher de transplantation
artificielle. Les laboratoires et leurs chercheurs ont besoin d’un environnement pour travailler, qu’il est
plus facile de trouver à Nancy ou à Metz eu égard à une large palette d’offres de formations. La
mobilité étudiante est préférable à la dispersion des moyens, sauf opportunité de développement d’un
triptyque enseignement supérieur / laboratoire de recherche / entreprise..
La cohérence de la territorialisation des politiques filières, enseignement supérieur et recherche se
traduira dans des schémas régionaux correspondant à chaque filière.
AXES OPERATIONNELS
 Territorialisation des filières économiques pour que les territoires
infrarégionaux puissent être les porteurs du développement des
filières stratégiques
 Elaboration d’un schéma régional de développement des filières
 Développement de clusters mariant grappes d’entreprises,
enseignement supérieur, R&D
164
165
ATTIRER
15- Des territoires renforçant leurs fonctions internationales
grâce à la constitution d’un « archipel métropolitain »
Vous estimez que le développement des fonctions internationales de
notre région est essentiel pour votre vie quotidienne comme pour
renforcer l’attractivité régionale. Les fonctions métropolitaines doivent
être pour cela soutenues au niveau de la Grande Région, dans une
perspective de développement de l’ensemble des territoires, pour attirer
habitants et entreprises.
Crédit photo : Pascal Bodez
166
167
Les Lorraines et les Lorrains perçoivent difficilement leur appartenance à une identité régionale
commune à la différence des voisins Alsaciens, des Bretons ou des Corses dont les identités sont inscrites
dans le marbre du roman de l’histoire. Pourtant les symboles sont forts, de Jeanne d’Arc à la croix de
Lorraine de la résistance ; les écoliers de toute la France croient connaître cette « province » qui dans sa
configuration présente n’a jamais existée avant la création des régions actuelles. Les choses sont ainsi
et il n’est pas dans l’objet de Lorraine 2020 de revenir sur une histoire qui laisse des traces dans la
géographie et les consciences. Constatons au contraire que les mentalités évoluent dans le bon sens.
Les antagonismes d’hier deviennent des coopérations, les frontières matérielles entre pays s’atténuent ;
les villes, hier concurrentes construisent un nouvel espace. La géographie politique a fait naître un
nouveau concept, le Sillon Lorrain : un axe Nord-Sud urbain d’Epinal à Thionville. La mise en réseau des
villes, la Grande Région, le TGV-Est, la création de l’Université Lorraine et ses liens avec les Universités
voisines, les investissements régionaux en matière de transports collectifs ont permis un rapprochement
des populations des différents bassins. Sur l’ensemble du territoire transrégional les collectivités locales,
départements et communes développent de multiples coopérations. L’histoire économique et la
construction européenne font apparaître de nouveaux pôles urbains transfrontaliers autour de
Sarrebruck, Sarreguemines et Forbach, et le pôle de Longwy, Esch-sur-Alzette et Belval est prometteur
d’un renouveau.
Mais Luxembourg malgré sa fonction de capitale d’un Etat, Sarrebruck capitale régionale, Metz,
Nancy, tout comme Trêves ou Coblence, pas plus que Liège ou Namur ne pèsent vraiment en face des
grandes métropoles nationales et européennes. Simplement parce que nos villes en Lorraine comme
dans la Grande Région sont « moyennes », proches les unes des autres tout en étant suffisamment
éloignées pour avoir leur autonomie et leur spécificité. Les fonctions métropolitaines existent, mais
dispersées et avec peu d’effets de synergie. Elles constituent des « éléments complémentaires d’un
environnement complexe », dont l’ensemble fournit les potentiels d’une capacité d’action
économique et politique au sens d’une région métropolitaine. Il en va ainsi des universités, à Nancy,
Metz, Luxembourg, Sarrebruck, Kaiserslautern, Trêves, Liège, qui commencent, avec l’Université de la
Grande Région, à se rencontrer et à échanger leurs programmes de recherche et leurs étudiants. Les
capacités de recherche de la Grande Région formeraient, si elles étaient réunies, l’équivalent des
meilleures universités du continent et figureraient en bon rang dans les classements internationaux.
Cette situation constitue pour nous une opportunité exceptionnelle. L’absence de grandes métropoles
de taille européenne rend possible l’association des villes centre et de leurs territoires d’implantation au
sein d’un réseau capable de porter des politiques ambitieuses de développement, dans un
environnement européen. L’émergence d’une Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière
(RMPT) correspond à une réalité, une démarche et une perspective qui prend sens avec la notion
« d’archipel métropolitain transfrontalier ». Un archipel capable de bâtir des ponts entre les îles et îlots
permettant aux habitants de se (re)connaître comme les bâtisseurs d’un nouvel espace
« métropolitain ».
L’archipel métropolitain permet de dessiner la nouvelle configuration d’un espace à la fois régional et
transrégional à l’échelle d’une Europe en quête de sa propre identité politique. Pour la Lorraine les
enjeux sont clairs, elle ne peut se renouveler et se reconstruire que dans un espace comprenant non
seulement toute la région, mais aussi toute la Grande Région, pour renforcer l’attractivité et
l’interactivité des villes et des espaces ruraux.
Renforcer le processus de métropolisation
composantes de l’archipel métropolitain
entre
les
Cet archipel métropolitain bénéficiera du dynamisme et de l’attractivité des réseaux de villes, en
précisant pour cela les fonctionnalités des différents réseaux, et leurs apports au développement
régional : le dynamisme financier, le rayonnement universitaire, le savoir-faire industriel, la vocation
économique des territoires. Il reposera sur une mutualisation des fonctions notamment urbaines pour les
168
mettre en résonnance. Sur une dynamique de métropolisation définie comme une répartition équilibrée
des fonctions métropolitaines entre les différents espaces qui composent la région, ruraux comme
urbains. Les espaces intermédiaires, dont le Cœur Metz-Nancy-Lorraine, joueront un rôle majeur pour
construire une Lorraine d’influence plus que de masse, une Lorraine carrefour européen ancré dans le
grand Est et dans la Grande Région européenne, moteur de la Région Métropolitaine Polycentrique
Transfrontalière (RMPT). Les villes de l’archipel métropolitain mettront au service de tout l’espace lorrain
leurs ressources de centralité.
C’est d’inter territorialité plutôt que de compétition entre les territoires qu’il s’agit, c’est de stratégie
territoriale concertée plus que de simples équipements d’aménagement et de développement
durables du territoire lorrain dont il est question. La mise en œuvre de l’archipel métropolitain aboutira à
une nouvelle gouvernance des territoires en Lorraine, adaptée aux problématiques que connaît notre
région. D’abord la nécessité de mettre nos villes en réseau entre elles et avec les métropoles de la
Grande Région, de répondre à un risque de perte de cohésion du territoire au profit des zones les plus
dynamiques mais qui paradoxalement, ne le sont pas assez au niveau national. Ensuite de ne pas
séparer les dynamiques de l’archipel métropolitain de celles de l’ensemble des pôles moyens et pôles
ruraux de la Lorraine, toujours par la multiplication de « ponts » et de « passerelles. »
Elle permettra aux Lorraines et aux Lorrains d’être citoyens du monde, donc d’ouvrir leur horizon de vie
au monde entier, en les faisant bénéficier de services et de fonctions internationales, en facilitant leurs
déplacements avec l’ensemble de l’Europe comme l’ensemble de la planète, en attirant dans la
Grande Région des citoyens du monde entier.
Elle permettra à la Lorraine de renforcer ses chances dans la compétition avec les métropoles et les
régions européennes.
Elle permettra de conjuguer trois ambitions : contribuer à la construction d’une région métropolitaine à
l’échelle européenne, participer au développement équilibré de la Lorraine, et gérer la proximité à
l’échelle humaine.
Fonctions métropolitaines et facteurs d’attractivité internationale
Les principales fonctions métropolitaines retenues au niveau des classements internationaux
comme au sein de l’Union Européenne sont les suivantes :
 Le rayonnement des centres universitaires.
 Le rayonnement culturel et touristique.
 Le dynamisme scientifique, de la recherche et de l’innovation.
 L’existence de grands centres de décision publics.
 L’existence de quartiers généraux de grandes entreprises.
 La présence d’Emplois Métropolitains Supérieurs.
 La qualité et le niveau de formation de la main d’œuvre.
 La qualité de l’environnement et de la vie quotidienne.
 Le niveau des services sportifs, de santé…
 L’accessibilité internationale.
L’archipel métropolitain des territoires de Lorraine 2020 s’appuiera en Lorraine sur le Cœur Metz-NancyLorraine, le Pôle Métropolitain du Sillon Lorrain, l’Eurodistrict SaarMoselle et tous les réseaux de villes en
Lorraine ou transfrontaliers, en définissant la place de chaque espace : accueil d’équipements ou de
projets structurants, rôle dans le développement économique de la région, et en garantissant le
développement du sud de la région.
La Lorraine sera forte de réseaux polycentriques entre toutes les villes et agglomérations ayant des
fonctions de centralité. Leur mise en œuvre demandera du temps, mais elle redessinera en profondeur
la Lorraine. Elle lui permettra d’améliorer capacités d’innovation et compétitivité, de devenir un centre
international de transmission de la culture et de la connaissance.
169
AXES OPERATIONNELS
 Organisation de l’espace lorrain autour de 3 catégories de pôles
qui exercent chacune des fonctions de centralité
-
Pôles de proximité
Pôles relais
Pôles régionaux
Inscrire l’archipel métropolitain dans la région et la Grande
Région
Au sein de l’archipel métropolitain, dont les composantes dépassent celles de la Lorraine, le
développement doit s’inscrire dans trois niveaux différents :
1.
D’abord au sein même de chacune des aires fonctionnelles urbaines, en soutenant les projets
renforçant l’unité et la qualité de la vie quotidienne des habitants : équipements publics,
organisation des transports, et projets transfrontaliers pour l’Eurodistrict Sarrebruck-Moselle Est et
l’aire fonctionnelle urbaine de Luxembourg.
Ce premier niveau permet de structurer des espaces de construction de projets au sein des briques
élémentaires que sont les AUF. A titre d’exemples l’AUF de Luxembourg doit organiser ses coopérations
de proximité avec Arlon en Belgique et Longwy en France de la même manière que doivent le faire au
sein de l’AUF de Sarrebruck les secteurs de Sarrelouis et de Sarreguemines, ou au sein de l’AUF de Metz
les secteurs de Briey et de l’Aéroport régional.
2.
Ensuite entre l’ensemble des agglomérations du Pôle Métropolitain, de l’Eurodistrict, des aires
fonctionnelles de Luxembourg, Trèves et Kaiserlautern et du Cœur Metz-Nancy-Lorraine
Ce deuxième niveau, constitué autour du noyau central de la Grande Région est constitué de 6 entités
de base : l’AUF de Luxembourg (comprenant Arlon et Longwy), l’AUF de Sarrebruck (comprenant
Sarrelouis et la partie française), l’AUF de Kaiserlautern, l’AUF de Trèves, le Cœur Metz-Nancy-Lorraine et
le Pôle Métropolitain du Sillon Lorrain constitué des 4 AUFs de Thionville, Metz, Nancy et Epinal. Le niveau
2 traitera prioritairement des principales questions métropolitaines transfrontalières : santé, université,
mobilité…
3. Enfin à l’échelle de la Lorraine et de la Grande Région toute entière.
Ce troisième niveau est le niveau de mise en cohérence stratégique au sein de la Lorraine et de la
Grande Région, du Réseau Métropolitain Polycentrique Transfrontalier avec l’ensemble des territoires et
des politiques de développement de la Lorraine et de la Grande Région, et notamment avec les
centres moyens.
AXES OPERATIONNELS
 Développement de l’inter territorialité au sein des Aires
Fonctionnelles Urbaines
 Développement de l’inter territorialité au sein du Réseau
Métropolitain Polycentrique Transfrontalier
 Développement de l’inter territorialité au sein de la Lorraine et de
la Grande Région
170
Développer des accords de coopération
Ces accords permettront à la Région de soutenir les projets bénéficiant à l’ensemble du territoire
régional et renforçant l’unité et les synergies des fonctions internationales essentielles : université,
recherche, culture, fonctions de commandement, accessibilité… Ils pourront notamment porter sur cinq
domaines clefs.

La mise en place d’une offre de formation coordonnée au sein des partenaires du
réseau

La recherche d’une excellence renforcée pour les établissements sanitaires

La mise en valeur d’une offre culturelle et touristique partagée par les villes et les
territoires de la Grande Région

Une promotion du territoire et un marketing économique commun

Des projets concertés en matière de transport et d’accessibilité
AXES OPERATIONNELS
 Mise en place d’accords de coopération
-
Formation, développement universitaire et de la recherche
Création de clusters et de pôles de compétitivité
Développement culturel
Développement touristique
Equipements de santé
Promotion des territoires et implantation de centres de décision publics et
privés
Renforcement de la mobilité interne
Renforcement de l’accessibilité internationale
Autocréation de l’instance de participation
171
La clef de la réussite :
l’engagement de tous
Nous avons parlé de la cohérence des politiques publiques, de la
cohérence du développement des territoires. Cela passe aussi par la
cohérence des interventions de l’ensemble des acteurs…
Crédit photo : Pascal Bodez
172
… indispensable à l’engagement d’une méthode adaptée qui guidera la
mise en œuvre de Lorraine 2020.
Cette méthode reposera d’abord sur une conception différente de la
place de la Lorraine , basée sur de nouvelles relations entre la Région et
l’Etat. Pour qu’il reconnaisse que c’est un enjeu national de faire en
sorte que dans le Grand Est, une Grande Région transfrontalière puisse
permettre de construire une vie en Europe sur la base de régions de
projets dynamiques. Pour que le nouvel acte de la décentralisation
libère les capacités d’intiative et d’actions des collectivités locales, en
leur
transférant
de
nouvelles
compétences,
en
renforcant
leur
autonomie financière, en s’engageant dans un contrat de confiance
entre Etat et collectivités.
Cette méthode reposera sur votre engagement, l’engagement de toutes
les Lorraines et de tous les Lorrains. Les partis-pris qui guideront la mise
en œuvre de Lorraine 2020 sont les mêmes que ceux qui ont présidé à son
élaboration : une démarche ascendante, où vous serez tout à la fois
auteurs de propositions et acteurs de leur mise en œuvre.
Elle s’inscrira de manière volontariste dans la Grande
Région : en
mettant en place des programmes européens grand régionaux; en
favorisant la vie transfontalière, en renforçant une identité partagée,
en amplifiant les coopérations entre institutions et organsismes, en se
dotant d’un comité exécutif grand régional.
La mise en œuvre de Lorraine 2020 reposera sur des objectifs affichés, des
résultats attendus, des indicateurs précisés, cohérents avec les critères
constitutifs du développement durable.
La création d’une Conférence des acteurs régionaux permettra enfin de
partager toutes les dynamiques de développement : dynamiques des
collectivités, dynamique des corps intermédiaires, dynamiques des
citoyens.
Le développement de la région reposera ainsi sur quatre piliers :
l’engagement de l’Etat, celui de l’ensemble des citoyens, la mobilisation
des collectivités territoriales, l’intégration renforcée à la Grande
Région.
173
1- Une conception différente du rôle de la Lorraine
Nous voulons de nouvelles relations entre la Région et l’Etat
Nous nous adressons en premier lieu à l’Etat.
Non pas pour nous tourner vers lui au nom de l’histoire laborieuse, parfois guerrière et en tout cas
ouvrière de notre région, qui a tant amené au développement national et qui devrait mériter le retour
de la solidarité nationale. Ce discours-là est dépassé. Nous nous tournons vers l’Etat en lui demandant
d’affirmer partout, par les actes comme par les paroles, que c’est un enjeu national de faire en sorte
que dans le Grand Est, une Grande Région transfrontalière puisse permettre de construire une vie en
Europe sur la base de régions de projets dynamiques.
Cet Etat républicain est pour nous le garant des fonctions régaliennes centrales. Mais il doit également
mesurer l’importance stratégique que revêt pour la Nation toute entière le développement de la
Lorraine au cœur de la Grande Région européenne transfrontalière que Lorraine 2020 veut contribuer à
bâtir.
L‘Etat, dans un nouvel élan de décentralisation, doit permettre les régions de jouer un rôle accru dans
la construction européenne, non pas celle des techniciens, mais celle d’une Europe de la vie
quotidienne, source d’espoir et de futur pour ses citoyens. Pour cela, nous souhaitons faire de la Région
le représentant de l’Europe sur le territoire lorrain. Le Conseil Régional assumera le rôle joué aujourd’hui
par l’Etat pour la mise en œuvre des programmes européens.
Nous voulons que les collectivités locales soient les moteurs
du renouveau
Nous nous adressons à l’ensemble des collectivités territoriales de Lorraine. Toutes vos contributions nous
confortent dans l’idée, évoquée à plusieurs reprises, qu’elles ont, dans la proximité, la capacité de
construire institutionnellement des réponses aux problèmes qui sont posés, si tant est qu’elles articulent
leurs actions entre elles. Si elles n’ont pas à fusionner, elles ont à se mettre d’accord sur un processus de
conférence régionale et de convention entre les acteurs basée sur une feuille de route commune. La
redéfinition régulière de la part que prend chacun permettra des financements nécessairement croisés
dans certains domaines. Le rôle des collectivités est fondamental dans ce domaine.
Les collectivités locales sont pour nous le fer de lance de l’action publique dans les territoires. Elles sont
respectées dans leurs responsabilités, encouragées dans leur créativité au service de l’aménagement
du territoire, du développement économique, de la formation professionnelle et de la solidarité entre
les personnes et entre les territoires. Elles sont renforcées dans leur capacité à coordonner leurs actions
entre elles pour faire vivre durablement des politiques publiques imaginatives et efficaces.
L’Etat doit nous donner les moyens d’agir, en profitant d’une refondation de la décentralisation pour
nous donner des compétences nouvelles, notamment au niveau régional. La région est par essence la
mieux placée pour conduire développement économique et aménagement du territoire. Nous
revendiquons plus de responsabilités en matière d’emploi, comme des ressources fiscales dont nous
maitriserons les taux. Les citoyens doivent en effet pouvoir mesurer l’efficacité des actions conduite à
l’aune des contributions qui leur sont demandées. Les collectivités locales totalisent 75% des
investissements publics, pour 10% de l’endettement national. La relance de notre pays ne sera possible
qu’en les mobilisant.
174
2- Des citoyens acteurs de Lorraine 2020
Nous nous adressons à vous, vous les Lorraines et les Lorrains. Vous qui êtes à la fois la principale
richesse de la région et le premier moteur du changement.
Vous que nous invitons à agir au service de l’intérêt général parce que la démocratie peut être enrichie
par la contribution quotidienne des citoyens à la chose publique mais aussi parce que l’action publique
est plus efficace quand les usagers sont associés aux politiques qui les concernent.
Vous nous avez dit que pour faire projet ensemble, il nous fallait ouvrir de nouveaux espaces, des
espaces d’organisation, d’imagination et de créativité, dans une logique de participation passant audelà du référendum, au-delà de la discussion théorique, mais dans l’action. La participation des
Lorraines et des Lorrains dans leur représentation en réseau des forces socioéconomiques, mais
également à titre individuel ou collectif dans une période de crise politique et de crise de responsabilité
est un signe très fort. C’est pourquoi la décentralisation doit correspondre à un espace de souffle
construit par le bas plutôt qu’un « Xième » texte de loi imposé sans concertation. L’opérationnalité revêt
un caractère d’urgence qui n’exclut pas la co-construction des textes.
Chaque acteur, chaque institution doit pouvoir concourir au projet de développement, en apportant sa
voix au concert lorrain, de la définition des ambitions de la région pour Lorraine 2020 à la mise en
œuvre du projet. Cette dernière reposera donc sur votre engagement, conçu comme un outil du
développement des territoires.
Nous proposons pour cela de soutenir et de favoriser la vie associative, et plus particulièrement les
associations œuvrant dans les domaines de l’éducation populaire, de la culture, des sports, de
l’animation, de la solidarité, de l’insertion et de l’environnement.
Nous proposons de multiplier les lieux de parole, d’échanges et d’émergences d’idées, les expériences
d’université populaire, les fabriques pour améliorer la qualité de l’emploi, le cadre de vie et le bien-être
des Lorraines et des Lorrains.
Nous proposons de mettre en réseau des acteurs issus de milieux divers et variés, en faisant renaître
l’esprit de l’Ecole de Nancy qui a vu les artisans, les artistes, les médecins ou les intellectuels échanger
et travailler de concert pour développer une nouvelle approche de leurs métiers et de leurs techniques.
Nous demandons à l’Etat, dans le nouvel acte de la décentralisation, de prendre en compte une
démocratie locale qui ne se limite pas à des consultations ou à des référendums mais qui, à tous les
niveaux de collectivité, crée les conditions du pouvoir agir.
La mise en œuvre de notre projet reposera sur l’engagement citoyen. Les Lorraines et les Lorrains qui le
souhaitent doivent pouvoir participer directement au développement de leur région : au niveau de
l’élaboration des projets, au niveau des choix, mais aussi dans la mise en œuvre des actions. Pour que
chaque acteur puisse contribuer au projet Lorraine 2020, nous voulons aller beaucoup plus loin que les
seuls référendums d’initiative locale et mobiliser les actions des associations au service des territoires en
leur donnant le pouvoir de proposer comme le pouvoir de faire.
Ce renforcement de l’engagement citoyen répondra à la nécessité d'établir des convergences entre
les responsabilités des élus, assumant pleinement leur envie de porter la responsabilité que leur donne
le suffrage universel et celles des forces citoyennes, associatives et syndicales qui demandent à ne pas
être considérées par le politique comme des courroies de transmission mais comme des acteurs
majeurs pour construire une partie du développement et inventer les nouvelles capacités d’agir que la
situation actuelle impose.
175
3- Une inscription volontariste dans la Grande Région
Considérée dans son ensemble, la Grande Région présente des aspects contradictoires, où le
pessimisme et l’optimisme trouvent également matière à s’affirmer. Un passé prestigieux, où les
Romains, les Carolingiens, la Renaissance, les Lumières et la révolution industrielle ont brillé et laissé des
traces très fortes pendant deux millénaires, explique une densité de population parmi les plus élevées
d’Europe. La Grande Région doit sa réussite à son histoire comme à sa situation, au cœur de l’Europe
occidentale, qui en a fait jusqu’au XVIII ème siècle l’axe de passage obligé entre les ports de la mer du
Nord et les villes du pourtour méditerranéen. Elle le doit à son sous-sol, riche en charbon et en minerai
de fer, sur lequel a grandi le principal pôle métallurgique continental jusqu’au dernier tiers du XX ème
siècle. Cette réussite lui a valu, de tous temps, d’attirer des populations venues d’ailleurs qu’elle a réussi
à intégrer malgré une histoire agitée et de multiples conflits.
Les évènements passés ont laissé des traces encore très vivantes dans les esprits, dans l’architecture
comme dans l’économie, les institutions ou la vie culturelle. Mais ce qui nous a séparé crée aujourd’hui
une proximité réelle entre les citoyens de la Grande Région. Dans cette Europe « Lotharingienne », les
femmes et les hommes sentent leur communauté de destin. Les frontières ne sont plus ressenties ni
physiquement, ni mentalement comme des obstacles : ce n’est pas un hasard si la Grande Région
connait le plus fort taux de travailleurs transfrontaliers d’Europe.
Les grands vents industriels et militaires sont aujourd’hui apaisés. Les mines ont fermé, la métallurgie se
spécialise et la Grande Région a besoin de retrouver un second souffle. Si rien n’est fait, si les exécutifs
de la Grande Région se contentent de « laisser-faire », l’ancien statut de région frontalière qui a disparu
avec l’ouverture des frontières européennes sera rétabli avec des effets négatifs certains sur la
prospérité de la Grande Région à moyen terme.
Un développement économique durable de la Grande Région ne sera possible que si les exécutifs
unissent leurs actions pour que tous les territoires soient des creusets du développement. Il ne sera
possible que si les exécutifs recherchent, par la mise en synergie des fonctions internationales et
métropolitaines, la capacité à jouer un rôle dans la croissance de l’Europe et la cohésion sociale. Il ne
sera possible que par une intégration renforcée des transports, de l’enseignement supérieur, de
l’innovation, de la culture. Il ne sera possible qu’avec un cadre stratégique commun, base de
l’investissement par chacun des programmes opérationnels.
Nous voulons contribuer directement à la mise en place de
programmes européens au sein de la Grande Région
Nous ne nous inscrirons pas dans une démarche individuelle ou purement nationale. La mise en œuvre
de Lorraine 2020 passe par l’inscription de nombreux programmes opérationnels dans les programmes
RMPT. Plutôt que de défendre des propositions face aux administrations d’Etat, la région défendra une
position commune avec l’ensemble des moteurs de la Grande Région : le Luxembourg, la Sarre, la
Rhénanie-Palatinat, la Wallonie et la Communauté Germanophone de Belgique.
Dans un souci d’efficacité, la mise en œuvre de Lorraine 2020 reposera sur une nouvelle compétence
régionale, donnée à la Région à titre expérimental : celle de conduire la mise en œuvre des
programmes européens.
176
Nous voulons favoriser la vie transfrontalière
Nous nous attacherons pour cela à l’harmonisation des législations fiscales et sociales, comme à
l’organisation transfrontalière des services de la vie quotidienne.
Nous voulons réussir le pari d’une identité partagée
Pour ouvrir la Lorraine à l’Europe, il faut faire vivre une culture partagée, celle qui a forgé la culture
commune de l’Europe, avec la volonté de donner la fierté d’appartenir à une Eurorégion préfigurant ce
que peut être l’Europe de demain.
Créer les conditions d’une conscience partagée des solidarités naturelles entre les habitants de la
Grande Région repose ainsi sur le développement du bilinguisme et l’enseignement systématique du
français et de l’allemand dès la maternelle, sur le développement du tourisme intérieur, sur les
échanges d’apprentis et d’étudiants, sur les coopérations entre chercheurs et entre entreprises… Cela
repose aussi sur la création de cursus de formations amenant élèves et étudiants à apprendre dans des
pays différents, sur la mutualisation des savoir-faire et des expériences, sur le renforcement de la
mobilité au-delà des frontières des quatre pays ou sur la mise en valeur des projets menés en commun.
Cette citoyenneté grande régionale passe également par une activité culturelle partagée, avec outre
le bilinguisme, une programmation coordonnée de l’offre musicale et théâtrale, un accès facilité à nos
richesses touristiques favorisant le brassage et l’échange. Les premières actions conduites dans ce sens
sont déjà prometteuses.
Lorraine 2020 est enfin l’occasion, à partir des initiatives déjà engagées, de développer les rencontres
sportives entre clubs et scolaires de la Grande Région, avec un calendrier interfédéral.
Nous voulons amplifier les coopérations au sein de la Grande
Région
Ces coopérations nouvelles pourront être communes à l’ensemble du territoire de la Grande Région :
mutualisation de recherche de marchés à l’export, politique commune d’attractivité d’investissements
étrangers, création de clusters transfrontaliers. Mais elles seront aussi bilatérales : mise en place d’une
gouvernance et d’une maîtrise d’ouvrage commune avec le Luxembourg pour la programmation et la
gestion de l’espace d’intérêt transfrontalier et européen, rompant avec une approche différenciée du
développement du secteur d’Esch-sur-Alzette d’un côté de la frontière et de Alzette/Belval de l’autre ;
inscription dans l’agenda Franco-allemand 2020.
Nous voulons faire évoluer outils et institutions
Le projet de la Grande Région pourra renforcer l’Université de la Grande Région. Il pourra intégrer la
création de pôles de compétitivité transfrontaliers associant des entreprises et des centres de
recherche de nos différentes régions : l’eau, la filière bois, l’agriculture durable ou l’industrie automobile
par exemple. Il pourra s’accompagner de la création d’une chambre de commerce et d’industrie de
la Grande Région, d’un Office du Tourisme de la Grande Région ou encore d’une marque de la
Grande Région. Cette marque reste à inventer à la fois pour valoriser l’image extérieure et pour
favoriser les échanges et le tourisme intérieur.
Les fondations de la Grande Région sont en place. Elles sont solides. Mais aujourd’hui, la Grande Région
a besoin d’un cadre institutionnel nouveau pour garantir ses capacités d’action et mener à bien les
projets décidés. Le Sommet des exécutifs de la Grande Région sera doté d’un secrétariat permanent
renforcé qui, sous l’autorité du Sommet, gérera un futur programme européen, dans l’esprit de la
177
déclaration de Berlin, un programme d’actions commun à tous les membres de la Grande Région.
Nous proposerons que le sommet des Exécutifs soit transformé en Comité Exécutif Interrégional.
La gouvernance de la Grande Région s’appuierait ainsi sur trois institutions :

Le Conseil Parlementaire Interrégional

Le Conseil Economique et Social de la Grande Région

Le Comité Exécutif Interrégional
La Grande Région sera ainsi reconnue comme un partenaire européen pleinement opérationnel,
préfigurant un nouveau mode de gouvernance de l’Europe.
4- Des modes d’intervention publique revisités
Nous voulons développer des contrats de coopération
Le concert lorrain se jouera dans le cadre de contrats de coopération précisant les rôles et les
contributions de chacun au projet de développement. La mise en œuvre des Contrats d’Appui au
Développement Territorial (CADT), renforce la contractualisation entre la Région et les territoires, précise
les rôles de chacun et leur articulation. Elle fait de la contractualisation avec et entre les différents
niveaux d’organisation territoriale une opportunité de mutualisation des objectifs et des moyens.
La première étape de cette démarche a été engagée. Elle a permis de partager le diagnostic des
atouts et des spécificités de chaque territoire.
La promotion du dialogue territorial, le soutien des initiatives qui renforcent le vivre et le faire ensemble
permettront d’atteindre les objectifs de Lorraine 2020 : renforcer le rôle des territoires et leur apport aux
dynamiques régionales et à la Grande Région, dans le cadre d’un contrat intégré de développement.
Nous voulons redéfinir le cadre de chaque action
S’il faut fixer des objectifs ambitieux pour l’avenir de la Lorraine, il faut aussi mettre en œuvre des
actions opérationnelles et préciser les indicateurs d’évaluation. En un mot, il faut être en mesure
d’évaluer la mise en œuvre de Lorraine 2020. Nous proposons pour cela de professionnaliser et de
fédérer l’observation, de renforcer l’évaluation des politiques publiques, de définir et suivre des
indicateurs.
Il nous faut par conséquent préciser pour chaque action les enjeux, les objectifs, les résultats attendus,
les indicateurs humains, économiques et environnementaux.
La mise en place d’un véritable Système d’Information Géographique, en lien avec celui créé au sein
de la Grande Région est un passage obligé.
Nous voulons revisiter les interventions de la Région en
cohérence avec les critères constitutifs de l’Aménagement et du
Développement Durables des Territoires
L’ensemble des politiques publiques, et d’abord celles du Conseil Régional, devront s’inscrire dans la
dynamique de Lorraine 2020. Elles seront redéfinies pour être cohérentes avec la Lorraine que les
Lorraines et les Lorrains ont dessinée. Elles permettront de préciser la participation de chacun au projet
de développement.
178
Il nous faudra pour cela redéfinir une batterie d’indicateurs permettant de mesurer la contribution
régionale à la richesse humaine de la Lorraine, des indicateurs complémentaires au Produit Intérieur
Brut, en partant notamment des travaux conduits par l’Association des Régions de France

L’empreinte écologique vise à mesurer la pression qu’exerce l’homme sur la nature.
Elle est un outil qui cherche à quantifier la soutenabilité de nos modes de vie et part du
principe que la plupart des consommations peuvent être évaluées sous la forme d’une
surface (de terre ou de mer) biologiquement productive qu’il convient de mobiliser
pour produire ce bien ou ce service.

L’Indicateur de Développement Humain (IDH-2) reprend les trois grandes dimensions
du développement humain définies par le Programme des Nations Unies pour le
Développement : la santé, lʼ éducation et le niveau de vie, à savoir la capacité à
bénéficier d’une vie longue et saine, la capacité d’accès à l’éducation et aux
connaissances et enfin la possibilité dʼ accéder aux ressources matérielles
indispensables pour atteindre un niveau de vie décent.

L’Indicateur de Santé Sociale (ISS) est un indicateur composite reprenant huit grandes
dimensions qui résument les grands enjeux sociaux contemporains et la santé sociale
d’un territoire : l’éducation, la justice, le logement, la santé, les revenus, le travail et
l’emploi, le lien social et le lien interindividuel.
5- Une conférence associant tous les acteurs
Lorraine 2020 ne saurait constituer un document figé dans le temps. Le monde change de plus en plus
vite, et chacun doit en permanence adapter ses actions, sans rien renier de ses ambitions. Nous
proposons pour cela de créer une conférence chargée de suivre et d’adapter Lorraine 2020. Cette
dernière associera et fédèrera l’ensemble des parties prenantes, pour leur permettre de tisser des
partenariats. Le conseil régional, chef d’orchestre du développement régional, impulsera,
coordonnera, pilotera et assurera l’interface avec la Grande Région et l’Europe.
La conférence permettra à la parole de circuler, aux idées de s’exprimer, au débat de s’animer. Elle
permettra aux collectivités, associations et citoyens de se parler et de s’écouter plus et mieux qu’hier,
pour faire converger, non pas dans la complicité, mais sur la base d’un projet partagé l’action et les
responsabilités des élus au suffrage universel avec celles des citoyens et des responsables associatifs et
syndicaux. Elle permettra à chaque acteur de concourir à la mutation de la région, elle renforcera
l’unité de l’action régionale et les partenariats entre acteurs lorrains.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, vous avez clairement fixé les missions de la future conférence:

Poursuivre le dialogue amorcé à l’occasion de la préparation de Lorraine 2020.

Analyser les résultats obtenus dans la mise en œuvre de Lorraine 2020.

Enrichir les débats par les contributions des membres, l’invitation régulière de
représentants de l’Etat, de l’Europe ou d’experts.

Proposer une évolution des orientations.
Vous en avez aussi fixé la taille, variable selon les sujets, mais avec un noyau central d’une centaine de
personnes :

Les collectivités territoriales ou leurs associations : Conseil Régional, Conseils Généraux,
pôle métropolitain du Sillon Lorrain, Eurodistrict SaarMoselle, Carrefour des Pays Lorrains.

Les acteurs socio économiques : CESEL, Université, syndicats salariaux et patronaux,
organismes consulaires, Pôles de compétitivité, Parcs Naturels Régionaux.

Les acteurs de la sphère associative, de l’Economie sociale et solidaire et de
l’Education populaire.

Les partenaires de la Grande Région : communauté germanophone de Belgique,
Luxembourg, Rhénanie-Palatinat, Sarre, Wallonie.
179
Nous remercions …
… toutes les personnes qui ont participé aux ateliers, séminaire et divers temps
de travail qui ont rythmé la démarche Lorraine 2020 ainsi que tous les
contributeurs, et plus particulièrement …
Patrick ABATE, Paul ARKER, Christian ARIES, Claude BARLIER, Raymond
BAYER, Daniel BEGUIN, Christian BISTON, Pascal BODEZ, Serge BRETTAR,
Olivier CAYLA, Roger CAYZELLE, Gérard CHAMILLARD, Jacques CHEREQUE, Cécile
DE BLIC, Thierry DEFAIX, Martial DELIGNON, Jacques DESBROSSES, Jean-Marie
DUBOIS, Jean-René DUBOIS, Yves DURUFLE, Agnès-Marie FAGOT, Dominique
FARCI, Didier FERRAINA, Pascal FEVOTTE, Jean-Pierre FINANCE, Dominique
FLON, Jacques FLORENTIN, Michel FOURNIER, Didier FRANCFORT, Philippe
FRANCOIS-STEININGER,
GASTALDELLO,
Alain
Raymond
GATTI,
Karl
FRENOT,
GEDDA,
Claude
Maurice
FRISONI,
GRUNWALD,
Lucien
Bernard
GUERRIER DE DUMAST, Jacques GUYARD, Patrice HALTEBOURG, Henri HASSER,
Denis HASSLER, Patrick HATZIG, Mathieu HEBERT, Gerhard HEINZMANN, Ted
HENNEQUIN, Jean-Louis HIPPERT, Jean-François HUSSON, Luc JOHANN, Laurent
KALINOWSKI, Pascal KNEUSS, Gilbert KRAUSENER, Olivier JACQUIN, Laurent
LAJOYE, Salvatore LA ROCA, François LAURENT, Pierre-René LEMAS, Noël
LENANCKER, Christine L’HEUREUX, Alain LUX, Alain MAILFERT, Marie-Hélène
MAITRE,
Alexandre
MAJERCSIK,
François
MARZORATI,
Marie-Madeleine
MAUCOURT, Marguerite MESSENET, Jacques MIANO, Maurice MICHELET, JeanPierre
MOINAUX,
OSMONT,
Françoise
Abdallah
MOREAU-LALANNE,
OUGAZZADEN,
Michel
Michel
PAQUET,
OBIEGALA,
Pierre-Henri
Valérie
PAILLET,
François PELISSIER, Sylvie PETIOT Dominique POTIER, Louis-Claude POREL,
Gérard RENOUARD, Josiane ROBERT, Gérard RONGEOT, Alain ROUSSEL, Patrice
SANGLIER, Michel STERNBERG, Sophie SCHWARTZ-KOEHLER, Philippe TARILLON,
Jean-Claude THOMAS, Charles TORDJMAN, Julien VAILLANT, Brigitte VAISSE,
Martin VANIER, Thibaut VILLEMIN, Vincent WAHL, Mickaël WEBER, Isabelle
WENDLING, Paola ZANETTI.
L’Agence Régionale de Santé, les organisations syndicales (patronat et
salariat),
les
chambres
consulaires
de
Lorraine,
l’Association
Lorraine
Véloroutes Voies Vertes, le Conseil de Développement Durable du Grand Nancy,
les Conseils Généraux de Lorraine, le Carrefour des Pays Lorrains, le Comité des
12, Georgia Tech, la Maison de l’emploi de la Déodatie, le Pays de Verdun,
l’Université de Lorraine, les services de l’Etat en région et les partenaires de la
Grande Région.
Sans oublier les groupes politiques, cadres de direction et agents du conseil
régional de Lorraine, le cabinet AbCapesla et toute l’équipe Lorraine 2020.
Lorraine 2020 Cahier 2
Michel Dinet Conseiller régional de Lorraine Délégué à la Stratégie
Direction des travaux : Claude Grivel, assisté de Kévin Crotté-Brault
Cartographie : Isabelle Arts, Sylvie Schutz, Anthony Koenig
Crédit photos : Pascal Bodez, Anthony Koenig, CRT de Lorraine
Cabinet conseil : Ab Capesla
Contact : 03 87 61 68 94 [email protected]
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