Mgr Léonard – JMJ Madrid
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pour laquelle vos prêtres sont des hommes, parce qu’ils ont à rendre présent à l’Eglise le Christ qui
est l’Epoux de l’Eglise. Et c’est dans ce contexte-là que le Seigneur appelle les prêtres et les futurs
prêtres ici présents, ceux qu’on connaît déjà, mais tous ceux que le Seigneur va encore appeler. C’est
pourquoi le Seigneur nous demande de nous engager librement et de tout notre cœur dans le
célibat, dans un célibat d’amour. Ne tirez pas des plans sur la comète. Je ne vous encourage pas à
penser qu’ un jour viendra où l’Eglise Latine appellera aussi des hommes mariés à devenir prêtres.
C’est possible, et si l’Esprit Saint le veut vraiment, Il le fera savoir, Il le fera savoir au Pape et aux
évêques du monde entier. Mais le choix que nous faisons maintenant, délibérément, dans l’Eglise
Latine, c’est de tenir ce merveilleux engagement d’amour qu’est le célibat pour le Seigneur.
Si dans nos pays, dans nos pays d’ancienne chrétienté, il n’y avait plus de garçons, de jeunes et
parfois aussi d’un peu moins jeunes, qui sont prêts à s’engager dans le célibat, pour les beaux yeux
du Seigneur, par amour pour Lui et par disponibilité à Son peuple, si on ne pouvait plus trouver des
jeunes, prêts à faire ce choix, ce serait le signe que la flamme s’est éteinte, et qu’il y a une ardeur,
une énergie qui n’est plus présente dans l’Eglise. Gardons la confiance.
J’aime beaucoup la définition que le Saint Curé d’Ars, le patron de tous les curés du monde, de tous
les prêtres du monde, la définition qu’il donnait du sacerdoce: le sacerdoce c’est l’amour du cœur de
Jésus. Ça dit tout, ça peut se comprendre de deux manières: le sacerdoce est l’amour que le cœur de
Jésus a pour nous. Un prêtre a comme mission de rendre possible que le cœur de Jésus rejoigne les
hommes et les femmes de ce temps à travers sa prédication, à travers les sacrements, à travers son
action pastorale. Le sacerdoce est l’amour du cœur de Jésus qui nous rejoint. Mais c’est aussi l’amour
que le prêtre a pour le cœur de Jésus. Et en vous demandant, à vous, les futurs prêtres ici présents,
de faire librement, librement, librement, le choix du célibat en devenant prêtre, le Seigneur ne vous
invite pas à devenir pour autant des frigos consacrés à Dieu, qui n’ont aucune affectivité, aucune
sensibilité. Au contraire, quand le célibat est bien vécu, il dilate le cœur, il ouvre le cœur, il laisse
déborder une tendresse paternelle au service de laquelle le prêtre doit mettre son être d’homme,
son être masculin, en ayant une tendresse paternelle à l’égard de tous les hommes et de toutes les
femmes, avec beaucoup de cœur. Le Seigneur cherche des prêtres pour Son Eglise.
Enfin – et je vous garantis qu’Il va en trouver – si les nouveaux prêtres qui vont se présenter, mettent
vraiment tout leur amour dans le cœur de Jésus, cela les rendra heureux, à travers des épreuves,
mais heureux, profondément heureux.
Dans le témoignage à rendre au Christ dans le monde, les femmes, comme d’ailleurs souvent dans
les ménages, les femmes auront le dernier mot, les femmes en général d’ailleurs, les femmes
épouses et mères, qui résument face à Dieu l’humanité. Qui résume tout le mystère de l’Eglise? C’est
une femme. Et les femmes, toutes les femmes, célibataires, mariées ou consacrées ont une
complicité, une connivence, une affinité particulière avec le mystère de l’Eglise et avec le Christ
époux de l’Eglise.
Alors je sais bien que dans la vie consacrée, il y a aussi bien sûr des hommes, il y a des religieux, mais
la vie consacrée des femmes est particulièrement significative, parce qu’elles se tiennent
spontanément, naturellement dans le rôle de l’Eglise, l’Epouse. C’est d’ailleurs typique que la
consécration des vierges ne se vit que pour les femmes, on ne pratique pas la consécration des
vierges pour les hommes, seulement pour les femmes. Et si une femme n’est plus vierge – c’est assez
fréquent dans la culture d’aujourd’hui – si une femme n’est plus vierge, elle peut cependant toujours
encore s’engager dans la vie consacrée. Le Seigneur – votre présence ici ce matin est dangereuse – le
Seigneur désire trouver des filles, des femmes, qui vont s’engager dans la vie consacrée parce
qu’elles jugeront – non sans raison – que c’est Lui le plus beau. Et elles vont avec toute la grâce de
leur féminité, elles vont se donner à Jésus, cœur et corps, pour la vie, dans ce qu’on appelle la vie