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Dépistage du cancer de la prostate : Guide de pratique canadien
2011
Association des urologues du Canada
Jonathan I. Izawa1, Laurence Klotz2, D. Robert Siemens3, Wassim Kassouf4,
Alan So5, John Jordan6, Michael Chetner7 et Alla E. Iansavichene8
1Départements de chirurgie et d’oncologie, divisions d’urologie et d’oncologie
chirurgicale, École Schulich de médecine et de dentisterie, Université de Western
Ontario
2partement de chirurgie, Division d’urologie, Université de Toronto
3Département d’urologie, Université Queen’s
4Département de chirurgie, Division d’urologie, Université McGill
5Département des sciences urologiques, Université de la Colombie-Britannique
6Département de médecine familiale, École Schulich de médecine et de
dentisterie, Université de Western Ontario
7Département d’urologie, Université d’Alberta
8Départements de médecine et de chirurgie, École Schulich de médecine et de
dentisterie, Université de Western Ontario
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Conflits d’intérêts impliquant les auteurs : Aucun
Méthodologie/collecte de données
Une recherche systématique de la littérature a été effectuée dans les
bases de données électroniques suivantes : MEDLINE, y compris PreMedline
(2004 à novembre 2010), EMBASE (2004 à la semaine 44 de 2010) et le registre
central Cochrane des essais contrôlés (2010, 4e trimestre), et a été limitée à des
articles publiés en anglais.
Les recherches étaient fondées sur une combinaison d’en-têtes éclatés et
non éclatés et de mots clés libres et incluaient les termes prostate cancer,
prostatic neoplasms, prostate tumor, prostate-specific antigen, digital rectal
examination, DRE, mass screening, screening test, early detection of cancer,
cancer screening, screening, PSA, transrectal ultrasound, TRUS, randomized,
false-negative et false-positive, et utilisait des orthographes et des terminaisons
différentes.
La stratégie de recherche a été adaptée en fonction de chaque base de
données à l'aide de termes analogiques, de la syntaxe et des champs de
recherche propres à chaque base de données. Pour toutes les recherches, les
études de cas et les éditoriaux ont été exclus, de même que les nouvelles et les
courriers des lecteurs. Pour cerner d’autres études pertinentes, nous avons
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également examiné la bibliographie des articles pertinents et des articles de
synthèse retenus.
Nous avons cumulé 1 938 références distinctes et après avoir éliminé les
duplicata, nous avons évalué la pertinence de 1 036 références. Le processus
d'examen a produit 49 articles à examiner dans leur intégralité.
Introduction
L’objectif du dépistage du cancer de la prostate est de réduire la
morbidité et la mortalité liées à cette maladie grâce à une découverte précoce.
On a noté une baisse constante du taux de mortalité lié au cancer de la prostate
depuis l’arrivée des mesures de l’APS à la fin des années 801. Cela dit, des
essais de phase III sur le dépistage du cancer de la prostate ont obtenu un
nombre élevé de sujets à traiter, ce qui porte à croire que dans de nombreux
cas, le cancer de la prostate diagnostiqué ne devait pas avoir d'incidence sur la
survie globale du patient2,3. (Niveau 1) Nous examinons ici les articles sur le
dépistage du cancer de la prostate et décrivons ce qu’implique ce dépistage de
nos jours. Nous offrons des lignes directrices aux médecins afin de faciliter la
présentation des risques et des avantages du dépistage du cancer de la
prostate aux patients appropriés. Les présentes lignes directrices sont des
recommandations, et non des normes thérapeutiques convenant à tous les
patients, et ne devraient pas remplacer le jugement clinique du médecin.
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Épidémiologie
Le cancer de la prostate demeure la troisième principale cause de décès
par cancer chez les hommes au Canada4. Le risque à vie de décès par cancer de
la prostate est de 3,7 pour cent et le risque à vie de recevoir un diagnostic de
cancer de la prostate, de 13,6 pour cent4. Au Canada, les hommes ont 1 chance
sur 7 de recevoir un diagnostic de cancer de la prostate, et 1 chance sur 27 de
décéder des suites de ce cancer4. L’incidence du cancer de la prostate à
l’autopsie chez les hommes de plus de 50 ans décédés d’autres causes se situe
entre 33 et 46 pour cent5-7. Les chances qu’un homme de plus de 55 ans reçoive
un diagnostic de cancer de la prostate après une biopsie standard sont de
25 %8. Il est évident à la lumière des données épidémiologiques seulement que
la majorité des hommes atteints d’un cancer de la prostate confirmé par
examens histologiques ne mourront pas des suites de ce cancer.
Tests de dépistage du cancer de la prostate
Le toucher rectal et la mesure de l’APS sont les épreuves de dépistage de
première ligne du cancer de la prostate. (Niveau 2, Grade A)
a) Toucher rectal
Le toucher rectal et la mesure de l’APS sont deux tests dotés d’une
sensibilité et d’une spécificité distinctes pour le dépistage du cancer de la
prostate; le toucher rectal peut déceler des cas de cancer de la prostate qui ne
seraient pas nécessairement diagnostiqués en fonction uniquement de l’APS10.
Cela dit, selon les résultats de l’étude ERSPC (European Randomized Study of
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Screening for Prostate Cancer), le toucher rectal ne fournirait aucun
renseignement de plus que la mesure de l’APS11. (Niveau 1) Le toucher rectal
peut être normal ou donner des résultats évoquant une HBP, par exemple une
hypertrophie symétrique. Les observations évoquant un cancer de la prostate
incluent une induration ou la présence de nodules durs. Les avis sont partagés
quant au recours à une asymétrie comme seul critère de prédiction du cancer de
la prostate. La valeur prédictive positive du toucher rectal augmente à mesure
que diminuent les taux d’APS12,13. Les cas de cancer de la prostate dépistés par
toucher rectal sont avancés sur le plan pathologique chez plus de 50 % des
hommes13. (Niveau 3)
b) Antigène prostatique spécifique
L’APS est une glycoprotéine produite surtout par les cellules épithéliales
prostatiques qui tapissent les conduits et les acini de la prostate. On croit que
toute perturbation de l'architecture glandulaire normale de la prostate favorise
l’entrée de l’APS dans la circulation sanguine. Les maladies et interventions qui
font augmenter les taux d’APS incluent l’hyperplasie bénigne de la prostate, la
prostatite, la pénétration d’instruments dans l’urètre, la biopsie prostatique et
le cancer de la prostate. Parmi les causes non constantes de hausse de l’APS,
notons un toucher rectal vigoureux et une éjaculation récente. Les inhibiteurs
de la 5-alpha-réductase (I5AR) réduisent le taux d’APS d’environ 50 % en 6 mois
et cette réduction n’est pas liée à la dose14. Les patients traités par des I5AR qui
ont atteint leur taux d’APS le plus bas devraient avoir un niveau proche du point
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