Pour les groupes plus vulnérables, le ralentissement économique a eu une
incidence encore plus importante, et ce, aussi bien au Canada qu’à l’étranger.
L’un de ces groupes est celui des jeunes âgés de 15 à 25 ans. En 2011, 74,8
millions de jeunes étaient au chômage, une augmentation de 4 millions depuis
2007. Le taux mondial de chômage chez les jeunes est de 12,7 %, soit un point
de pourcentage plus élevé que le niveau d’avant-crise (ILO 2012).
Le taux de chômage chez les jeunes a atteint un niveau record aux États-Unis,
au Royaume-Uni et en Australie. Si l’on compare les taux de chômage avant
(2007) et après (2010) le ralentissement, on peut observer une augmentation
considérable (voir le tableau 1). Même l’Australie, où une récession a été évitée,
a connu une augmentation importante du taux de chômage chez les jeunes.
Tableau 1 : Taux de chômage chez les jeunes (de 15 à 24 ans) avant et après le
ralentissement
Pays Avant le ralentissement
(2007) Après le ralentissement
(2010)
Canada 11,2 % 14,8 %
É.-U. 10,5 % 18,4 %
Royaume-Uni 14,4 % 19,1 %
Australie 9,4 % 11,5 %
Source : OCDE, 31 août 2011 : http://www.oecd-ilibrary.org/fr/employment/taux-de-chomage-des-jeunes-
2011_unemp-yth-table-2011-1-fr
Les jeunes sont affectés de manière disproportionnée par les cycles
économiques, car ils manquent généralement d’expérience et d’ancienneté. Par
conséquent, ils sont souvent les « derniers entrés, premiers sortis » (OCDE
2009). De même, les jeunes pourraient ne pas avoir les connaissances et les
ressources financières nécessaires pour subvenir à leurs besoins tout au long du
processus de recherche d’emploi (ILO 2010). Les perspectives d’emplois limitées
contraignent plusieurs jeunes à accepter tout emploi offert. Parmi les jeunes qui
n’arrivent pas à se trouver un emploi à temps plein, plusieurs se retrouvent
coincés dans un poste précaire à temps partiel offrant une faible rémunération,
ou ils occupent un poste qui ne correspond pas à leurs compétences. Au
Canada, par exemple, plusieurs diplômés de niveau postsecondaire sont
victimes de sous-emploi pendant une période pouvant aller jusqu’à cinq ans
(Frenette 2003).
Récemment, des craintes ont été exprimées quant à la possibilité que la crise
nous lègue une « génération perdue » (ILO 2010). L’une des préoccupations
concernant les jeunes qui subissent les incidences d’une récession est liée à la
possibilité que le chômage puisse entraîner des effets « stigmatisants » en
raison de premières expériences négatives sur le marché du travail, entre autres
une difficulté à se trouver un emploi et un revenu inférieur à celui des collègues
(OCDE 2011b). L’incapacité à se trouver un emploi peut également créer un
sentiment d’inutilité et encourager l’oisiveté, ce qui peut mener à une