investissement personnel donnant lieu à des expérimentations inédites et
participant à une culture
underground
.
Par la suite, alors que les technologies numériques de la musique et du son se
popularisent et que la création de "musique contemporaine" - dans une
tradition dérivée de la musique concrète et de courants avant-gardistes de
musique électronique, cybernétique etc. - s’adresse à un public de plus en
plus large, l’activité du
tutor
se développe, commence à croitre en volume et
à être plus exposée : davantage de créations, davantage de concerts,
davantage d’enseignement et de documentation. Les
tutors
sont amenés à se
spécialiser sur des tâches plus précises, par exemple enseigner ou au
contraire produire et, dans le cas de productions, de prendre de plus en plus
de responsabilités dans le travail de création (écriture, exécution sur scène,
etc.), et soulager ainsi les compositeurs qui, eux-mêmes, se doivent d’être
plus productifs (d’où la notion d’
assistant musical
). Ainsi, avec les questions
liées à la reconnaissance et à la valorisation de ces responsabilités,
commencent à se poser celles liées relatives aux droits d’auteur ou voisins.
Ce, d’autant que l’informatique, en se miniaturisant et devenant plus
accessible, nombre d’
assistants musicaux
commencent à pratiquer leur
métier en "
free-lance
", le plus souvent sous le régime d’intermittent du
spectacle.
Ainsi, comme l’attestent les Journées professionnelles sur le métier de
Réalisateur en Informatique Musicale (cf. lien ci-dessous), tenues à l’Ircam en
2007 - 30 ans après la création de l’Ircam, la définition du métier et des
fonctions du "réalisateur en informatique musicale" n’est toujours pas très
claire ; l’établissement des contrats reste d’autant plus délicate que l’exercice
de ce métier varie selon les contextes de création et les spécialisations. Cette
activité, devenue plus populaire, n’a toujours pas, aujourd’hui, de statut très
o"ciel tel que ceux - bien di!érents - des ingénieurs du son, régisseurs ou
techniciens. Comparable dans une certaine mesure et dans un autre domaine
au travail du réalisateur de cinéma, l’appellation
Réalisateur en informatique
musicale
à l’inconvénient de mettre en avant les compétences techniques
(informatique) au détriment de celles artistiques, ce qui tend à restreindre la
prétention à certains droits liés à la création. Malgré ces Journées
professionnelles sur le métier de Réalisateur en Informatique Musicale et un
audit du Ministère du travail, l’évaluation des di!érentes compétences,
contributions et responsabilités reste aujourd’hui délicate. On peut cependant
considérer que ce nouveau métier met en évidence une évolution des
pratiques artistiques à laquelle l’administration culturelle doit s’adapter de
même que, paradoxalement, l’enseignement institutionnalisé de ces
compétences reste rare quand les métiers artistiques et l’industrie du
multimédia sont en pleine expansion... Et, à l’inverse, ce métier émergent de
s’adapter aux mutations de l’économie de la culture et de l’invention.
Qu'est-ce qu'un Réalisateur en Informatique Musicale (RIM) ?... http://www.fredvoisin.com/spip.php?article166