Conférence sur de deux petits ouvrages : l'Heureuse nouvelle et le Pari. Peu de temps après, il produisait au théâtre Favart, son premier opéra en trois ac tes : Zoraïme et Zulnare, où Elleviou tint un rôle. Cet ouvrage obtint un suecèa d'enthousiasme et classa son.auteur au premier rang défi jeunes compositeurs, i l avait à peine vingt-, deux ans ! ISoïeldteu Lue hier au Grand-Théâtre par M. r*. Simon Mesdames, Messieurs, Il y a aujourd'hui cent ans, naissait àHûuenun enfant qui devait ôtre l'un des musiciens les plus glorieux da ce siècle; j'ai nomméÔoïeldieu. , i La vieille cité normande, qui a i e culte de ses gloires, a déjà fêté, au mois de juin dernier.de la façon la plus brillante, l'anniversaire séculaire de la naissance de Boïeldieu. Elle a devancé l'époque réelle du centenaire, parce que les fêtes publiques ont besoin de lumière et de soleil; mais aujourd'hui même, le Théâtre-désA r t » , de Rouen, consacre une fête purement théâtrale à l'immortel auteur de la Damt blan» che, et l'Opéra Comique, qui lui doit ses plus beaux succès, donnera, le l i , une représentation extraordinaire en son honneur. Des hommes comme Boïeldieu appartiennent à tous. Aussi a-t-on cru devoir le fêter ici, comme on le fête à Rouen, comme on va le fêter à Paris. On a écrit des volumes sur la vie et sur les œuvres de l'illustre compositeur. Dès ses plus jeunes années, il montra pour la musique un invincible penchant, qui, loin d'être contrarié par ses parents, fut, au contraire, encouragé. Ils lui donnèrent pour maître un musicien de premier ordre, du nom de Broche, et le placèrent à demeure chez lui. Malheureusement, Broche était au moins aussi grand buveur que grand musicien; i l avait, en outre,un caractère brutal et violentqui le poussait parfois à corriger son élève, plus souvent pour une peccadille que pour une faute véritable. Cemaîlre étrange avait parfois une singulière façon d'enseigner. U n jour, après boire, il jetait violemment son élève dans l'escalier et lui faisait monter cinq marches sur les mains, sous prétexte de lui faire comprendre l'intervalle de la quinte. Une autre fois, il lui frappait violemment les doigts d'un coup d'archet pour lui rendre plus sensible la différence entre la blanche et la noire; voulait-il lui démontrer ce que c'était qu'une pause? il lui chargeait les épaules d'un lourd pupitre. Boïeldieu, le petitfisïeJ, comme on l'appelait alors, ne subissait pas de pareilles leçons sans quelques soupirs, mais elles se gravaient en traits ineffaçables dans sa mémoire. Mrître Broche était organiste de la cathédrale. Or, un jour de grande fête, la messe allait commencer, et Broche, qui avait probablement un peu trop fêté Bacchus, n'était pas à son poste. Le petit Boiel prit, non sans hésiter, sa place, et, sa laissant aller à son inspiration, il tira de l'instrument des accords si mélodieux, qu'on alla répéter dans toute la ville que maître Broehe s'était surpassé. L e petit Bdid avait quatorze ans. Il commençaità supporter difficilement le joug de son maître. Un jour, il fait une énorme tache d'encre sur le clavecin qui servait à ses études. La seul moyen d'éviter la tempêta qui le menaçait, c'était de fuir. Et puis, il voulait voir Paris. L'enfant se mit bravement en route, emportant dans sa poche une petie somme de dixhuit francs, qu'il avait économisée sou par sou. « Je suis sûr que je serai quelque chose ici, » se dit-il en entrant dans la capitale. Quelques jours après, sa bourse était vide, on l'avait mis à la porte du petit hôtel où il était descendu et il se dirjgaait résolument vers la Seine pour s'y préclciter, mais le hasard voulut que le vieux serviteur do son père, envoyé en toute hâte sur ses traces, arrivât juste à temps pour le sauver. DelyïT, c'est le nom de ce brave homme, lui apportait de l'argent et une lettre d'un allié de la famille Boïeldieu qui recommandait le jeune artiste à la sollicitude de sa femme. Après deux ans de séjour à Paris, largement mis à profit, est-il besoin de le dire? Boïeldieu retourna chez son père, qui voulut bien écrire lui-même deux livrets d'opéra comique pour les premiers essais dujeune compositeur. L'une de ces pièces avait pour titre : La fille coupable, l'a tre, Rosalie et Myrza. Elles lurent représentées avec sur le théâtre de Rouen, la première en 1793, la seconde en 1795. Boïeldieu, retourna'à Paris en 1796, et dès le commencement de l'année suivante, il donna au théâtre Feydeau, un charmant petit acte : La Famille suisse, qu'il fit bientôt suivre Buccèa .jjCojnme tous les hozimes d'inspiration, cpm>e \ ,ou8 les vrais artistes, BJJl. Idieu avait le On de la fécondité. À p i è j ce premier succès, il donna successivement la Dot de Suzetle, les Méprises espagnoles, Emma ou la prisonnière (m. collaboration avec Cherubini), «t enfin, un ouvrage d'un style profondément dramatique, Beniowski, opéra en trois actes, dont le succès fut éclatant. Trois mois api ès, le 16 septembre 1800, il donnait à la salle Favart. ce. bijou mé lodique qui a nom le Calife de Bagdad. Le Calife enthousiasma tout Paris. Le compositeur avait mis dans cet ouvrage tant de giâce, de verve, de jeunesse et d'inspiration véritable que sa vogue se soutint plus de quarante ans. Ï Je n'ai pas encore parlé des sonates, de» fantaisies, des variations, des romances de Boïeldieu qui acquirent, surtout sous la Directoire, la plus grande popularité. Dans les boudoirs et les salonB des déesses du jours les Merveilleux ne pariaient que des omances du petit Boïeldieu. Le c r o i r a t on? AprèJ le triomphe extraordinaire du Calife de Badgad, Boïeldieu voulut refaire son éducation musicale; il alla demander des conseils et des leçons à Cherubini, et, pendant deux ans.il fit sous sa direction un vé ritable travail d'écolier; il eût même le courage de renoncer pendant tout ce temps au théâtre et aux sucrés qui l'y attendaient. Il se représenta à la scène, après doux ans et demi de silence, avec sa charmante partition de Ma tante Aurore. Ont put coustater, dès ce jour là, que son talent était entré dans une phase nouvelle, que son style était devenu plus varié, plus souple, plus ferme, plus châtié. La gloire était venue ; le nom du jeune rouennais avait fait le tour de l'Europe. C'est alors qu'un malheur domestique atilnt cet homme au cœur aimant et plus sensible encore que celui de ses héros. Croyant fuir sa douleur, il partit pour la Russie. C'était en 1803. En route, il apprit sa nomination de maître de chapelle de l'empereur Alexandre. Les Russes n'épargnèrent rien pour faire oublier à l'illustre artiste la patrie absente. Ce. exil volontaire dura huit années, pendant le quelles Boïeldieu ôcri vit pour i e t h é â r e de la cour neuf opéras, dont trois seulement furent connus plus tard à Paris : Aline, Télémaque, Les Voitures, versées La jeune femme colère, Bien de trop, Amour elmystère, Un tour desoubrelte, Abder Khan et la Dame insensible. Il écrivit au.isi des chœurs nouveaux pour l'Athalie de Racine. Toutes les attentions qu'avait pour lui la société russe ne purent le retenir à S.tinl Pétersbourg ; au commencement de 1811 il était de retour à P a n s . Le public français s'aperçut bientôt que le style du maître, toujours fiais et d'une suprême élégance, avait acquis plus de noblesse, plus d'élévation, qu'il était enfin arrivé .à la perfection. Dins l'espace de dix ans, outre trois des ouvrages qu'il avait écrits en Russie et quelques pièces de circonstance, il donna ces jolis chefs-d'œuvre que connaissent si bien tous les amis de la musique f i a ' ç u s e : Jean de Par\s. le Nouveau Seigneur du village, la tite du village voisin, lo Petit Chaperon rouge. L'autorité et l'influence de Boï^dieu gran dissaient à chaque piècu nouvelle. Bientôt il devint le chef incontesté du mouvement musical en Franco, et, apiès avoir vaincu Nicolo, le seul qui osât lutter avec lui, tendu ia main à lleroid, qu'on devait appeler plus tard le poète de la musique française, il recueillit la succession do Môhul à l'Institut. C'était en 1819 L e Chaperon rouge, comme l'a spmtueiieaiant dit Julea Janin, fut ton discours de réception. A propos de cet ouvrage, on r^coiiteque Boïeldieu, peu rassuré sur l'effet do la belle romance, le Noble éclat du diadème, qui ouvrait la pièce, voula.t la supprimer. Le jour de la première représentation, l'ouverture venait de finit', el l'iilusire compositeur retenait par le bras Mal-tin, chargé du rôie du comte Roger. Hôrold élan là, et il suppliait vainement t-on maître de renoncer a son projet; Martin profita du colloque et put entrer en scène. A peine la romance eut elle été chautôo, que les applaudissements éclatèrent de tout part. Républicain de la. Loire « A sept heures du soir nous étions à table avec E.-tber. t T e dire, Ambroise, que cette fille charmante était aussi coquette que Ja veilla, ce serait te tromper on m e tromper moi-même. LA « Elle l'était davantage, mais d'une autre manier-. « Plus belle d'abord, car elle avait eu le temps d « sa piéparer et ne s'ôta;tpas laissé sur(rendre comme la veille. D s pendants d'oreiles ornés de diamants, un magnifique collier RÉCITS U U VIEILLE VUMÏ de perles da Golconde, des bracelets d'un prix inestimable ornant les plus beaux bras du monde, des épaules blanches et rondes, une (Suite) taille svolta aujourd'hui et mince comme un tronc de peuplier, mais qui sera majestueuse « Van Khuyten a répondu : un jour, des yeux riants, pleins de joie, d'amit — Quand mas amis les deux frères de W i t t tio, da grâces, de sourire*, une beauté que je furent massacrés par la populace et quo celui n'avais pas assez vue d'abord, mais qui trou q<ù h s faisait massacrer (celui là même que b'arait l'âme d'un saint; ^oilà Esther van vous venez do voir) fut nommé stathouder et Khuyten telle que je l'ai vue hier soir pendant général en chef des troupes hollandaises con qu'elle sounait avec «on père et moi. " a Louis X I V , ja l'ai maudit, lui, mais j ' a i <'ounô dai-x millions aux Etats Généraux pour « Le vieux van Khuyten, ébloui lui même, soutenir la g u e r r e . . . n'a pas pu s'empêchar d'en faire la remar« — La patrie avant tout, n'est-ce pas, van que. « — Gomme tu es belle, ce soir, a-t il dit. « — Oui, la patrie avant tout ! « — C'est pour tairo honneur à notre hôte. « — E'à bien, van Khuyten, croyez vous que « Et, ma f o i ! je crois qu'elle disait vrai, la j • n« connaisse pas mon devoir? Groy< z vous coquette, et qu'elle avait tuvie de ma tourner qu". R chard G'èvecœur ne sache pas ca qu'il la tête... • ioi» ?\ i-on pays ? « N e crois pas pourtant que j'aie un seul « Van Khuyten, le bon Hollandais, m'a serré instant oublié ma chère Antoinetta... Mais enbuis sa» bras : fin, Ambroise, tu le sais ou tu l'as entendu « — Gièvecœur, ce que vous dites là, je l'adire, on n'est pas maître de ses impressions, et la beauté a ses droits dans tout l'univ<m pmioé d'abord; mais ja vois tant de « e n vers. ?i'."hommes protestants da votre paya dansl'andu prince d'Orange que j'ai c r u . . . « Après quelques instants la conversation est î' >r lonnez moi. Ja ne vous en parlerai plus devenue générale, et Van Khuyten a raconté moi seulement une heure, no're entrevue avec le prince d'Orance. Esther -l • veux voir la prince et conclure l'emprunt. l'écoutait avec h plus profonda attention, tout a soir, nous souperons à Rotterdam avec ma en ma souriant de manière à charmer l'âme la fi 'a, Vous, pendant ce temps, promenez vous pius dura. - ns la villa. « — Enfin, a t-elle dit, M. Richard Crèvecœur « Deux heures plus lard l'emprunt était refuse d'entrer au service da Hollande ? cunc-u et nous étions sur ia route de Rottert J'ai répondu gravement : dam. t — Je refuse ! Je garderai un éternel souFEUILLETON D U ~ 139 - CROIX DES PBÊCHES Î Khuyten ? ti-'hambra ; niais... Attendez Boïeldieu devait encore se surpasser. Le 12 décembre 1825, la Dame blanche, qui durera aussi longtemps qu'il y aura un théâtre au monde, fit son apparition. Son auteur ne voulait pas s'en dessaisir. On parla d'elle longtemps avant de la connaître, comme on devait parler plus tard &e l'Africaine. Dix mois avant la première représentation, Boïeldieu, écrivait à Guilbert de Pixérêcourt, alors directeur de rÛoéra-Comique, une. lettre dans laquelle j e remarque ce passage : « Scribe me tourmente autant que vous et jure que jamais poème n'a dormi quatre ans pour lui ; il appelle le nôtre Epimènide, et m'en demande plus de nouvelles que je n'en puis donner. Pourtant rassurezvous, l'an prochain, la Dame d'Avenel marchera mystérieusement sur vos planches. Puisse-ton trouver qu'on ne l'a pas trop attendue !... » Cette Dame d'Avenel, qui devait s'appeler la Dame blanche, provoqua dans le public un en' thousiasme impossible à décrire. — La représentation de la Dame blanche, a dit M. Arthur Pougin, fut, à la lettre, un grand événement et prit les proportions d'un grand fait national. Boïeldieu le constatait lui même, avec bonhommie, dans une lettre à un de ses amis de Rouen : ... En voyant pleuvoir sur moi cette grêle d'applaudissements, je me disais : Us vont Mte bien contents à Rouen. I l est de fait que j e n'ai vu, pour moi ni pour personne, dépuis que j e suis dans cette carrière, un succès qui fasse autant de froufrou. Je ne sais à quoi cela tient — charmante naïveté — mais il est au-delà de toutes m e s espérances. Grands personnages, artistes de toutes les écoles, bourgeois, tout concourt à me faire manger des confitures... Flnfln, vous le dirai j e ? mon succès paraît être un succès national, qui fera, à ce que tout le monde me dit, époque dans l'hisfoire de la musique. Il est da fait que la musique étrangère avait tput envahi, et que le public était persuadé que l'on ne pouvait que se traîner à la remorque de Rossini. La tâche n'était pas facile de la faire revenir de ce préjugé, que la musique qu'on faisait depuis quel ques années ne faisait qu'accroître... J'ai Ja gloire de l'avoir vaincu, et les artistes français m'adressent continuellement des remercie mentB ; mais, j e crains que le zèle mal exprimé ou exprimé avec passion, ne vienne troubler l'harmonie. Les rossinistes paraissent furieux .. Ce qu'il y a de drôle dans tout ceci, c'est que, pendant qu'on se querelle pour bous, nous sommes a merveille ensemble, Rossini et moi. Nous logeons dans la même maison, et il est venu, avant hier, m'embrasser avec effusion, rien que sur ce qu'on lui a dit de ma Dame blanche. » A Paris, la Dame blanche obtint près de trois cents représentation* consécutives. Le 16 décambre 1862, — quatre-vingt-septième anniversaire de la naissance du g r a n d artiste, — l'Opéra Comique donna, avec un éclat inusité, la millième représentation du chef d'oeuvre, fait sans e x e m p l e dans les annales da l'art français. A l'heure actuelle, la Dame blanche a été jouée à peu près quatorze cents fois sur le théâtre où elle a vu le jour. Les Rouennais, au moment où Boïaldieu se rendit dans sa ville natale pour y diriger luimême l'exécution de son chef d'oeuvre, ouvrirent une souscription pour faire frapper une médaille en son honneur. L e dernier ouvrage de Boïeldieu, les Deux nuits, date de 1829. Il a des qualités supérieures, mais la médiocrité du livret l'a fait accueillir avec froideur du public. Boïeldieu, a dit un d e ses biographes les plus consciencieux, M . A r t h u r Pougin, était demeuré digne da lui même, et les Deux nuits, malgré leur insuccès relatif, resteront l'une des plu» belles manifestations, et des plus brillantes, de son génie souple et élégant. Il Je sentait si bien qu'il dédia sa partition â sa ville natale. Roïeldiau aurait probablement donné quelq u e autre chef-d'œuvre à la France, mais une maladie du larinx, devenue chronique, mit bientôt ses jours en danger, et, malgré les e f de la science, malgré un séjour prolongé dans le Midi, il succombait, le 8 octobre 1834, dans sa cinquante huitième année. Banquiers, négociants, Fabricants, Flntreprenburs de transports, Hôteliers, restaurateurs, cabaretiors, A'imentation (boulangers, bouchers, etc., etc.), Habillement (tailleurs, bottiers, etc.), Autres marchands et boutiquier, Construction (charpentiers, serruriers), lu'! rimeurs, graveurs, relieurs, A'..u;s profassions, Les opéras de Boïeldi«n ont été représentas sur tontes les scènes de l'Europe, et sa musique militair- , dont je n'ai rien dit, a obtenu, surtout on Russie, le p!us grand succès. Dans la domaine d e l'opéra comique, Boïeldieu restera un maître incontesté. On peut dire qu'il a renouv-lé le langage musical et qu'il l'a porté à son plus haut point de per- Total des faillites, 5.508 Tribunaux de paix — L e nombre des billets d'avertissement délivrés par les juges de paix pour appeler les parties en conciliation at dehors da l'audience, a continué à décroître. A-rà? avoir é>è de 2,765 670 en 1871 an de 1,363,247 en 1872, ii n'a plus été, en 1873, que d 2,251,317. a j'maiB : fo'ls 1 fection. On fera peut être aussi bien, on ne fera pas mieux que lui. On peut le considérer comme le véritable chef de l'école française, non-seulement parce qu'il a renouvelé et perfectionné le langage musical, mais encore parce qu'il l'a varié et assoupli à l'aide d'un orchestre élégant, fourni, fleuri, enfin, parce que, en B'emparant des richesses instrumentales importées par Rossini, il a donné plus de solidité à lalangueque d'autres parlaient avant lui. Boïeldieu a laissé un fils qui est lui-même un compositeur plein de distinction et d'originalité. Je finis. L'illustre auteur de la Dame blanche est un de ces nobles esprits qui font rayonner au loin le nom toujours respecté de la France et lui assurent une suprématie intellectuelle qu'aucune nation na peut lui disputer; la France ne doit pas l'oublier, et ne l'oubliera pas. Cette lecture, fort bien faite par M. Simon, a été accueillie par des applaudissements. CHRONIQUE LOCALE E T HÉGIQKALI Scrutin sur la proposition de M. Paris et plusieurs de ses collègues, tendant à 1 annulation du vote du 15 décembre sur l'élection des sénateurs : Votant», 655 Pour, 321 Contre, 334 Ont voté pour : M M . Boullier, Callet, Jullien, de Meaux, da Montgolfier, de Sugny, Ont voté contre : MM. Arbel, Chavassieu, Cherpin, Cunit, Reymond. Tous le3 députés de la Haute Loire, sauf l e général de Chabron qui a voté contre, ont voté pour l'amendement Paris. Voici la suite du rapport do M. le garde de» sceaux sur l'administration de la justice, dont nous avons commencé l'analyse dans notre numéro d'hier : Juridiction commerciale. — La dimisution qui a été signalée plus haut dans le nombre des procès s'est manifestée d'une manière encore plus notable dans celui des affaires commerciale». I l en a été inscrit, aux rôles des tribunaux consulaires et des tribunaux civils jugeant commercialement, près de 10,000 da moins en 1873 qu'en 1872 (224,542 au lieu de 234,523). Le département de la Seine entre pour lesdeux cinquièmes dans cette réduction. Aux 224.542 causes nouvelles sont venues se joindre 18,178 affaires léguées par l'année 1872 et 5.960 q m ont été réinscrites en 1873. De cas 248 680 procès dont les tribunaux ont eu à connaîtra, 232,040 ont été terminés. I l n'en est resté à juger que 16,640; c'est à peine 6 sur 100. Les mêmes tribunaux ont, en outre, prononcé 23.475 jugements sur requêtes ou sur rapport, dont les trois quarts (17,393) en matière de faillite. Sociétés commerciales. — I l a été déposé en 1873, aux greffes des tribunaux, 4,077 actes da constitution do sociétés commerciales, dont 3,422 en nom collectif, 374 en commandita, 220 anonymes et 61 à capital variable. En 1872, Je nombre total des sociétés constituées avait été de 4,572. Qaant aux dissolutions, il y en a eu 2,243 en 1872 et 2 381 en 1873. Faillites. — Pendant l'année 1873, il a été o u vert 5,508 faillites, ou 202 da plus qu'en 1872. Pour la première fois la statistique a relevé le genre de commerce exercé par le débiteur d é claré en faillite, et voici le résultat de ses indications : civilB 634 598 59 1.098 852 748 669 365 88 388 venir des marques d'amitié que vous m ' a v n des amis sont des amis. Richard, ja veux pardonnées, mademoiselle, vous et votre père, tir avec v o u s . . . mais... ; • — Vous savez quel danger... t — Vous refusez? a t e l l e répété en frappant « — Richard, nous sommes en paix avec la du pied avec impatience. I France. J e puis donc voyager en toute sûreté « J'ai fait signe que je refusais. Je tremblais dans votre pays. Qui fait si je n'aurai pas l'ocde l'offenser ; mais j'ai été bien étonné quand casion de vous rendre service ? « elle m'a tendu la main, que j'ai baisée respeci — Mais allez-vous laisser ici votre fille? tueusement, et s'ent ecnéa : « — Oh ! moi ! a dit Esther, je suivrai partout « — Mon père, Richard a raison. Un homme mon père. tel que lui, lossqu'il a quitté sa patrie, ne doit « Aprèa avoir vainement essayé de les en entrer au service de personne. Vous avez bien détourner, j'ai accepté leur off a. fait de proposer ; il a bien fait de refuser. Je « Voilà pourquoi, mon cher Ambroise, nous l ' e n . . . estime davantage. irons te rejoindre tous les trois vers le c o m « Sur ma parole, j'ai cru entendre un autre mencement de la semaine prochains, rue mot q u e : « estime... • Ja serais un fat si j ' o Saint Honoré, à Paris, à l'auberge du Fauconsais dire quel est ce mot. Mais il était dans ses Blanc. yeux, sinon sur ses lèvres. j « C'est là que nous verrons ce qu'on peut « Vau Khuyten se taisait et paraissait réflé - ; faire pour délivrer Marianne et Antoinette. » chir. | t Après un court silence il a dit : j XXVII « — R i c h a r d a fait .-on devoir. Je le crois. I La lettre qu'on vient da lire explique ce qui T u le dis. Mais, maintenant, que va t i l deves'était passé du côté de Richard Crèvecœur, à nir ? Genève et à Rotterdam. Mon histoire à moi, t — Il va rester avec nous, a répondu Ficher pendant le même temps, na fut pas moins agiavec impétuosité. Noire maison n'est elle pas tée, et je n'eus pas comme lui le bonheur de la sienne? N ê.es vous pas son ami ? trouver une maison hospitalière. « J'allais me lever et répondre. Van K h u y Après avoir passé ui e dizaine de jours à ten m'a prévenu. courir avec Picorneau et Garoubet au fond du « — Cartes, a t il dit, Richard est ici chez Bourbonnais, en taisant toutes les nuits avec lui; mais s'il a refusé las offres du prince l'aide du tambour, de la trompette et des d'Orance, c'est parce qu'il a d'autres procoups de pistolet, un affreux tapaga dans tout jets... la pay», ce qui fit croire et dira que plusieurs « — Demain, ai j e dit, j e retournerai en centaines de huguenots mensçvant Moulins, France. brûlaient les environs et m a s s a c r a n t tous les « Esther s'est écriés : prêtres catholiques et tous les officiers du roi, • — Vous l'aimez donc bien ? — nous arrivâmes uti soir dans un village ap« —• Ma sœur Marianne I . . . pelé Saint Germain des Fossé», à une liane de t — Oui, elle, et M"* Antoinette, votre fianla rivière d'A'lier, si recrus at si ùtigués que cée? nous paraissions prêts à rendre lama. « — Je donnerais cent fois ma vie pour Moi surtout, ear mes compagnons avaiant elle*. été doués par la divine providence da manière « Esther a poussé un profond soupir, dont à pouvoir braver les plus terribles et les plus j e m « suis senti plus ému que j e ne voulais le longues épreuves. paraître... ALFBKD ASSOLLAN». « — Eh bien, a dit Yan Khuyten, les amis IA NITRTI