23nov09 : l`azote en agriculture et jardinage naturel

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*23nov09 : l'azote en agriculture et jardinage naturel
Ah! L'azote !
C'est un des piliers du rendement des cultures pour les jardiniers et les agriculteurs.
Une des raisons des plus faibles rendements de l'agriculture bio est le manque d'azote.
Se pose donc la question : comment apporter de l'azote de manière bio, ou même mieux,
naturelle, c'est à dire au fil des besoins des cultures et non par des apports massifs comme
avec des lisiers, fientes de poule, sang séché.
En effet des apports d'azote "rapides", qu'ils soient chimiques ou bio, comme les
lisiers ou fumiers non compostés, activent la croissance de la plante, mais ont 3 inconvénients :
* ils rendent la plante plus sensible aux insectes et maladies
* ils sont en partie lessivés
* ils défavorisent des organismes utiles, comme les bactéries libres fixatrices d'azote et les
champignons qui jouent un rôle important dans la santé des plantes.
Dans son livre "Agriculture Naturelle" éd. Agridécisions, Joseph POUSSET nous
fait découvrir des sources d'azote naturelles et gratuites pour certaines.
Voici un résumé du chapitre consacré au sujet.
De l'azote gratuit ? On nous cache tout, on nous dit rien !
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*23nov09 : l'azote en agriculture et jardinage naturel
* Le mécanisme d'Ingham : ce phénomène n'a apparemment été décrit que par un seul
chercheur, M. Ingham. L'azote sous une forme gazeuse ou fixée sur les poussières
atmosphériques se poseraient par adsorption sur les feuilles des végétaux vivants, sur les
résidus végétaux du sol ou sur les particules du sol comme l'argile et l'humus.
Cette adsorption est une attraction provisoire, du type "post-it". Les pluies
viendraient ensuite nettoyer les feuilles ou résidus et entraîner l'azote dans les profondeurs du
sol, au niveau des racines.
Plus il y aura de feuilles au dessus du sol dans le temps et dans l'espace, plus il y aura de
résidus au sol (BRF, pailles, feuilles mortes, ...) et plus grande sera la quantité d'azote
capturée.
* Les azotobacters : ce sont des bactéries libres aérobies dans le sol et fixatrices d'azote. Pour
être efficaces du point de vie azote, ces bactéries ont besoin d'oxygène, d'un sol proche de la
neutralité, et d'autres conditions comme un sol non carencé en phosphore. Il leur faut aussi des
résidus végétaux (pailles, BRF, feuilles mortes, etc.) : c'est leur spaghetti à elles.
* Clostridium : Comme les azotobacters, ce sont des bactéries libres dans le sol et fixatrices
d'azote. Mais contrairement à leurs collègues, elles sont anaérobies, c'est à dire qu'elles
préfèrent les ambiances pauvres en oxygène, elle est donc à l'oeuvre dans les profondeurs du
sol ou plus en surface dans les terres lourdes.
* Les pluies : l'apport est faible, mais réel : les pluies sont légèrement chargées en azote : un
cadeau tombé du ciel.
Des chiffres ! Des chiffres !
Voici quelques chiffres, toujours d'après Joseph POUSSET, en kg d'azote par ha.
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*23nov09 : l'azote en agriculture et jardinage naturel
Ingham : 30 kg - Azotobacter : 40 kg - Clostridium 15 kg - Pluies : 15 kg. Soit un total de 100
kg/ha d'apports gratuits pourvu que les conditions soient réunies.
Cette valeur de 100 kg/ha correspond environ à la moitié de ce que consomme une céréale
(blé, maïs) pour des rendements corrects. Ce n'est pas rien. Rappelons à nouveau que ce
niveau d'apport n'est obtenu que pour un sol en bonne santé, aéré et presque jamais à nu. Cela
peut prendre plusieurs années.
Bien sûr, cela peut laisser sceptique. Mais cela serait l'explication à l'expérience suivante, faite
par un certain M. Rothamsed, citée par Ingham lui-même : pendant de longues années, une
culture de blé est réalisée sans apports extérieurs. Les rendements baissent, puis se
stabilisent. Et les mesures montrent que le sol est toujours pourvu en azote. Si le blé trouve de
l'azote dans le sol pour pousser, c'est bien qu'il est apporté naturellement... N'oublions pas les légumineuses !
Une culture de légumineuses capte de 100 à 250 kg d'azote/ha, suivant les plantes et suivant
les conditions.
Plaçons-nous sur une hypothèse pas trop optimiste, 150 kg par exemple. Ces 150 kg sont à
rajouter aux 100 kg du point précédent.
Au total , nous aurions de l'ordre de 250 kg N/ha d'apports annuels. Sans soute la totalité des
ces apports n'est pas transmis aux plantes. Une partie est susceptible d'être minéralisée, l'autre
volatilisée.
Mais nous voyons que nous disposons d'une large autonomie azotée, indépendamment des
achats d'azote minéral ou animal.
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Joseph POUSSET nous ouvre une grande fenêtre pleine d'espoir : nous avons là des sources
potentielles de fertilité à exploiter.
À nous d'être bons jardiniers, bons agriculteurs et de savoir réunir les conditions d'un sol
vivant, à savoir un sol peu travaillé, toujours couvert, avec un maximum de plantes dans le
temps et dans l'espace.
Et ... le BRF ?
Le BRF contient 1,8 kg d'azote par m3. Épandre 1 cm de BRF au sol revient à apporter 180 kg
d'azote /ha, ce qui est considérable.
Le problème est que cet azote n'est pas sous forme minérale, mais organique, et ne sera
libéré qu'après le travail de décomposition des champignons, des insectes et des bactéries.
Donc ... l'azote sera disponible ... mais au bout d'un certain temps...
Cela explique en partie le niveau de fertlité atteint par les sols qui ont la chance de recevoir du
BRF. Mais cela intervient en général au bout de la 2° année...
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