LE NOMBRILISME ÉC~NOMIQUE DES PAYS

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M Wiiiy Brandt qui préside une seance de ia Commissron avec i sa dote,
presrdenf du CRDI,Vorganisme-hete de ia réunlon.
M Yvan Head,
LE NOMBRILISME ÉC~NOMIQUE
DESPAYS
GERRY TOOMEY
I y a trois ans, la Commission
indépendante sur les problèmes
de développement
international.
mieux
connue sous le non- de Commission
Brandt, a lancé un appel qui a ébranlé
le monde entier. « Au début des années
1980, de déclarer
la Commission,
la
communauté
internationale
était confrontée à des dangers plus graves que
taus ceuxqu’elle
avait connus depuis
la Seconde Guerre mondiale. De toute
évldence. I’économie
mondiale va tellement mal qu’elle menace I’équilibre
de toutes les nations. »
LaCommission
s’efforcedepousser
les pays à I’action el, récemment, elle a
renouvelé so” avertissement
au sujet
de I’état de dégradation
du monde,
cette fois en s’attachant
à la crIse du
financement
international.
Dans so” premier rapport intitulé:
Nord-Sud:
un piogramme
de survie, la
Commission
disait qu’il faudrait, entre
sufres, sérieusement
repensar les relations économiques
entre les pays
développés
et les pays en développement pour éviter «un grave effondrerrrent de I’économie mondiale dans les
décennles 80 et 90 x.Cependant
presque toutes ses recommandations
sant
restées lettre morte et la réunion ultérieure des dirigeants
du monde
à
Cancun (Mexlque)
a donné peu de
résultats immédiats
et concrets si ce
n’est de sensibiliser
davantage
le
monde entier vis-à-vis
I’interdépendance entre le Nord et le Sud.
A sa dernière
réunion
à Ottawa
(Canada)
en décembre
dernier,
la
Commission
a redll qu’il s’imposait
de
prendre des mesures immédlatement.
Comme elle I’avait craint, I’économie
mondiale
est en récession.
Le commerce mondial stagne, les manufactures
des pays industrialisés
“e
fonctionnent
qu’à faible
@gime, le
chômage est devenu une crise sociale
aussi bien qu’économique
et beaucoup de pays en développement
“e
peuvent plus financerles
importations
de combustible,
d’équipement
et de
nourriture dont ils ant un beso¡” vital.
Et ce qui n’aide pas les choses, les
pays réagissent
sponlanément
à une
telle conjonclure
par des réductions
:
réductio”
de production,
réduction
des emplois, réduction du commerce.
et réduction de I’aide et du Crédit.
La Commission,
composée
d’éminents hommes politiques, économistes
et universitaires
d’une vingtaine
de
pays et présidée
par l’ex-chancelier
ouest-allemand
Willy Brandt, per@
cettetendanceàlaréduction-etplus
particullèrement.
le problème
des
liquidités et de I’accès à I’argent dans
le mondecomme le plus urgent problème de I’heure. Nous assistons
à
«une véritable
crise de conflance
dans le secteur du financement
international. P
Le problème
des liquidités.
auquel
se superpose
les faiblesses
structurales beaucoup
plus graves de l’économie et du système monétaire mondiaux, exige une attention immédiate
soutient la Commission.
Les pays en
développement,
qui ant accumulé des
dettes de 600 milliards
de dollars
américains,
ant de plus en plus de
difflculté à emprunter sur les marchés
financiers
privés. Beaucoup
sant au
bord de la faillite. Les prêts bancaires
sant tombés à presque rien en 1982 el
les réserves internationales
diminuent.
Parce que ni les gouvernements
des
pays développés
ni le marché monétaire international
“e se sentent capabies de combler
cette lacune
de
flnancement,
la Commission
Brandt
recommande.
dans le cadre d’un plan
de mesures d’urgence.
que plus de
fonds solant rendus disponibles
par
l’entremise
d’organismes
de flnancement multilatéraux.
Elle recommande
par exemple que le Fonds monétaire
international
(FMI) augmente
substantiellement
ses droits de tirage spéciaux. Ces margas de Crédit honorées
par les pays membres du FMI seraient
distribuées
suivant les besoins réek
des pays en développement,
surtout
ceux des pays les plus pauvres.
La Commissio”
soutient également
que les quotas du FMI - c’est-à-dire
les contributions
des pays membresdevraient être doublés. Une telle mesure
augmenterait
les ressources
utilisabies du FMI de 32 milliards de dollars
américains
sur trois ans. Mais, même
cela n’est pas un grand pas en avanl
selon le commissaire
et secrétairegénéral du Commonwealth,
Shrldath
Ramphal. « En fait, lorsque les quotas
ant été établis en 1965, ils représentaient 12 p. 1 OO du commerce mondial.
Depuis,
ils ant accusé
une baisse
constante. En doublant les quotas, o”
“e ferait que les amener à quelque
chose comme 5 p. 1 OO du commerce
mondial, soit Ià où 11s étaient il y a
10 ans. C’est donc un petit pas en
avant à plusieurs égards. »
En complément
des augmentations
de Ilquidités de la Banque mondiale et
du FMI, la Commission
exhorte
les
créanciers
des gouvernements
à annuler toutes les dettes des pays les
plus pauvres. <<Cela éliminerait
presque la moitié de toute la dette extérieure que les pays africains à faible
revenu avaient en 1981, note la CommlSSl0”.
»
Les recommandations
faites par la
Commission
Brandt à la suite de sa
réunio” de quatre iours à Ottawa n’ont
oortéauesur
laauestio”
des liauidités.
Ees re~ommand~tions
et d’autk
propositions de mesures d’urgence sur le
commerce.
la nourrilure
et I’énergie
ant été publiées dans le memorandum
intitulé Common Crisis*. Ces propositions visent à <<éviter I’effondrement
économique
mondial et le chaos et la
souffrance
humaine
qui I’accompa~
gneraient. »
Willy Brandt et la Commission
donnent peut%tre I’impression
d’être des
alarmistes, mais ils avaient bon espoir
que leurs propositions
allaient influer
sur Ia sixième Conférence
au sommet
des Etats non alignés tenue en mars à
New Delhl el la Conférence des Nations
Unies sur le commerce
et le développement (CNUCED) qul se liendra à Belgrade en jul” 1983.
0
*Pubiié a” Royaume-“ni par Pan Books,
18,21 Cavaye PI Londres, Angieferre
SW 10 9PG
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