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INTRODUCTION
Journée Recherche et Santé « Rythmes Biologiques et Cancers »
Francis Lévi, Franck Delaunay et Jean Clairambault
Pourquoi ?
L’accélération des recherches scientifiques sur les rythmes biologiques conduit à mieux comprendre,
prévenir et traiter les maladies humaines. En effet, les horloges biologiques régulent presque tous les
aspects de la physiologie, d’où leur implication dans les principales causes de mortalité et de
morbidité: cancers, affections cardiovasculaires, métaboliques ou neurodégénératives, et maladies
infectieuses. De nouvelles technologies permettent de mesurer les dynamiques biologiques in vitro et
in vivo, y compris chez les patients. Les méthodes d’analyse mathématique intègrent ces données
dans des modèles capables de décrire des phénomènes biologiques complexes aux échelles
moléculaire, cellulaire, tissulaire et de l’organisme entier, et d’optimiser l’administration thérapeutique.
Les progrès des technologies de l’information et de la communication permettent d’appliquer les
résultats des recherches en chronobiologie à la surveillance et au traitement ambulatoire et
personnalisé des patients, sans contrainte d’hospitalisation.
Objectifs
Cette journée fera le point sur l’état actuel des connaissances sur le rôle des horloges circadiennes
dans le cancer et ses traitements. Les problématiques cliniques et de Santé publique illustreront les
acquis et structureront les discussions multidisciplinaires sur les recherches fondamentales,
théoriques, technologiques ou translationnelles nécessaires pour personnaliser la prévention et le
traitement des cancers, en intégrant les horloges biologiques. Les discussions seront conduites par
un biologiste (F Delaunay), un médecin et mathématicien (J Clairambault) et un clinicien (F Lévi)
Contenu
Le système circadien est constitué d’horloges moléculaires qui font intervenir une quinzaine de gènes.
Chaque cellule de l’organisme est équipée d’une telle horloge qui rythme le métabolisme et la division
sur 24 heures, même dans des conditions constantes d’environnement. Ces horloges biologiques sont
coordonnées par un « pacemaker » hypothalamique, les noyaux suprachiasmatiques, synchronisés
par la lumière, adaptant ainsi l’organisme aux variations journalières de l’environnement. Les
connaissances sur le fonctionnement moléculaire de ce système et son implication dans la physiologie
cellulaire, tissulaire et de l’organisme entier permettent de comprendre son implication dans la
cancérogenèse et l’activité thérapeutique. La Journée abordera :
les relations entre rythmes circadiens, qualité de vie et survie des patients cancéreux, que
traiteront P Innominato (UMRS776) et D Spiegel, fondateur de la psycho-oncologie (Stanford)
le rôle du travail de nuit et de la disruption circadienne dans la survenu de cancers, par T
Truong (CESP), E Filpski (UMRS776) et K Straif, coordinateur de l’expertise de l’Agence
Internationale de la Recherche sur le Cancer (OMS, Lyon)
la chronothérapeutique des cancers, sous leurs aspects cliniques et expérimentaux par F
Lévi, XM Li et S Dulong (UMRS776), et théoriques par A Goldbeter, pionnier de la
modélisation des dynamiques biologiques (ULB, Bruxelles)
le rôle du sexe dans l’optimisation chronothérapeutique, par S Giacchetti (UMRS776 et hop
St Louis, Paris), auteur de la 1ère méta-analyse d’essais chronothérapeutiques