Corpus Médical– Faculté de Médecine de Grenoble
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3.2. Dysphagie oesophagienne
C'est une gêne à la progression de la bouchée dans l'œsophage ou au creux épigastrique. Il est
utile de faire préciser le siège de l'arrêt, la nature des aliments déclenchants.
3.2.1. L'interrogatoire
Il est nécessaire pour établir l'allure évolutive de la dysphagie et pour la replacer
éventuellement dans un contexte pathologique : habitudes (tabac ou boissons alcoolisées) ;
symptômes de reflux gastro-œsophagien ; possibilité d'une maladie générale (sclérodermie).
Des particularités sémiologiques sont parfois observées dans les maladies de la motricité
œsophagienne : déclenchement paradoxal de la dysphagie par certains aliments liquides,
majoration ou sédation nette de la dysphagie par les boissons froides.
3.2.2. Les investigations complémentaires : Elles sont
toujours nécessaires
3.2.2.1. La radiologie pulmonaire (face - profils)
Elle permet d'étudier le médiastin postérieur et de rechercher une compression extrinsèque.
3.2.2.2. L'endoscopie : examen principal et essentiel au
diagnostic
• Parfois l'existence d'une sténose infranchissable par l'appareil standard rend nécessaire
l'usage d'un appareil de faible calibre de type pédiatrique (diamètre = 7 mm). On peut
ainsi étudier les parois de la zone sténosée et examiner l'estomac.
• En cas de sténose œsophagienne infranchissable, la pratique des biopsies sous
endoscopie n'est pas toujours satisfaisante alors qu'elles sont faites, bien entendu,
systématiquement dans tous les cas. Les prises intéressent la paroi située au-dessus de
la lésion, à moins qu'elles ne soient faites à l'aveugle dans la sténose. Le
cytodiagnostic par brossage, à travers la sténose est alors d'un grand intérêt. Il est
également aussi possible d'effectuer des biopsies secondairement après dilatation
œsophagienne conduite sous contrôle radio-endoscopique.
3.2.2.3. Manométrie œsophagienne
Elle permet l'enregistrement continu simultanément en plusieurs points de l'œsophage.
• On enregistre à la partie supérieure la pression du sphincter supérieur de l'œsophage et
sa relaxation lors de la déglutition.
• En l'absence d'anomalie de la motricité œsophagienne, on enregistre dans le corps de
l'œsophage une pression de repos légèrement inférieure à la pression atmosphérique.
La déglutition est suivie d'une onde positive (contraction) qui se propage
régulièrement le long du corps de l'œsophage (péristaltisme primaire).
• Le sphincter inférieur de l'œsophage est situé à la jonction oesogastrique. Il se
caractérise par une zone d'élévation permanente de la pression de repos (tonus de