Ambassade de Suisse en Algérie Rapport économique 2015 édition 2016
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Le Fond de Reserve et de Régulation (FRR), un fond spécial qui a été créé en 2000, dont le but
est de gérer les excédents budgétaires liés aux exportations d'hydrocarbures, à lui aussi subit
d’importants prélèvements durant l’année 2015 et ce afin de couvrir le déficit budgétaire de l’Etat.
D’après plusieurs experts économiques algériens à ce rythme de creusement le fond devrait
s’épuiser totalement d’ici la fin de l’année 2016.
Aujourd’hui, les faibles niveaux d’endettement, à savoir 0.72 % du PIB, permettraient à l’Algérie de
recourir aux emprunts extérieurs. Cependant, l’endettement devrait servir au financement de
projets de développement et non à la couverture des dépenses budgétaires et des déficits
financiers du pays. Parmi les projets les plus importants qui nécessiteraient un recours aux
financements étrangers, nous comptons le projet de réalisation du plus grand port d’Algérie, une
dépense d’importante envergure évalué à USD 2 mds qui sera lancé en 2016.
Sous l’effet du choc externe, avec des finances très fortement tributaires de la rente pétrolière
l’endettement extérieur semble devenir inévitable. Cependant, le gouvernement et la société font
preuve de réticence à ce sujet en raison de la très mauvaise expérience vécue par l’Algérie à la fin
des années 1980. (À partir de 1986-87, avec un prix du baril à 15-16$, l’endettement devenaient
très important. En 1990, la dette atteint USD 28,6 mds, soit 227% des exportations en plus du
service de la dette estimé à USD 9 mds, se situant à environ 80% du total des exportations).
Afin de pallier à la mauvaise situation financière du pays et dans le but de maitriser la sortie des
devises, le gouvernement prévoit de mettre en place des réformes sectorielles à l’image de
l’instauration du système de licences d’importation. L’Algérie affiche clairement une volonté de
diminuer la facture des importations. Cependant, le défi le plus important auquel doit faire face le
pays et qui devrait représenter la priorité demeure la diversification de son tissu économique dans
le but de sortir de sa dépendance aux hydrocarbures. La mise en place de réformes efficaces et
équitables du système social largement développé serait également prioritaire mais très difficile à
réaliser car les résistances sociales seraient majeures.
2. Accords économiques internationaux et régionaux
2.1 Politique, priorités du pays
2.1.1 Accord d’association avec l’Union Européenne
Le gouvernement algérien a progressé dans le dialogue établi entre son pays et l’Union
Européenne. En dépit de toutes les critiques et des scepticismes exprimés en Algérie depuis
l’entrée en vigueur de l’Accord d’association en 2005, celui-ci est important car c’est avec les pays
de l’UE que l’Algérie enregistre la majeure partie de son commerce extérieur.
En 2015, l’Algérie a exprimé le souhait de renégocier les volets économique et commercial de
l’accord d’association avec l’Union Européenne. Dans ce cadre, un premier round formel de
réévaluation a eu lieu en mars 2015. L’argumentaire algérien a fait part de l’absence de résultats
escomptés par rapport à la promotion des exportations hors hydrocarbures et à la relance des
investissements directs. En effet de 2005 à 2015, les pays de l'UE ont exporté vers l'Algérie plus de
USD 220 mds alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures n'ont pas atteint les USD
14 mds. En 2014, le niveau des importations en provenance de l'UE est quant à lui passé à près de
USD 30 mds contre un niveau moyen annuel de USD 9 mds de dollars avant l'entrée en vigueur de
cet accord. (Voir annexe 7)
2.1.2 Zone arabe de libre échange
L’adhésion de l’Algérie à la zone arabe de libre échange (ZALE) est également remise en question.
Il est à noter que l’Algérie dans le contexte de la ZALE avait déjà instauré une liste noire de 1.260
produits interdits d’importation à partir de la zone arabe.