Le Domaine – ULB – Erasme
PROGRAMME ANOREXIE / BOULIMIE
Directeur : Dr Yves Simon – Coordination des soins : Joanne Samson
Adolescent(e)s - Parents
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Introduction
Les troubles des conduites alimentaires sont fréquents. Certains sont passagers et sans conséquence pour le bon fonctionnement du corps et le bien-
être psychologique. D’autres, comme la restriction alimentaire, le maintien d’un poids bas, les préoccupations alimentaires ou pondérales
persistantes, les vomissements, la perte de contrôle de l’alimentation, les variations irrégulières du poids sont la source d’une détresse importante et
nécessitent un traitement spécialisé. Certains troubles sont de véritables maladies comme l’anorexie mentale et la boulimie.
Dans l’anorexie mentale, le contrôle du poids et de l’alimentation conduit à un amaigrissement significatif. L’arrêt des règles (aménorrhée) est
fréquent, sauf si celles-ci sont provoquées artificiellement par la prise d’un produit de substitution hormonal (pilule contraceptive). Habituellement,
la personne craint de perdre le contrôle de son alimentation, elle se sent grosse alors que son entourage la trouve plutôt mince ou maigre.
Dans la boulimie, l’estime de soi est fortement influencée par le poids et les formes corporelles. La personne cherche à faire régime, perd le contrôle
de son alimentation et mange de grandes quantités d’aliments. Pour éviter la prise de poids, elle peut se faire vomir, abuser de laxatifs ou de
diurétiques ou encore pratiquer de l’exercice physique de manière intensive.
Chez les jeunes adolescent(e)s, la peur d’étouffer, d’être contaminé par les aliments, de manger des aliments mauvais pour la santé, ou avoir peur des
vomissements, peuvent être les symptômes principaux.
Les troubles des conduites alimentaires, même modérés, conduisent à un déséquilibre nutritionnel et métabolique dont les principales conséquences
sont : les préoccupations alimentaires persistantes, l’insomnie, la perte de cheveux, la frilosité, les difficultés d’attention et de concentration, la
boulimie, la fatigabilité excessive, la dépression, l’anxiété ou l’irritabilité.
L’anorexie mentale et la boulimie ainsi que leurs formes modérées apparaissent après un régime alimentaire visant à la perte de poids, très souvent à
la suite de remarques concernant les formes corporelles et le poids. La personne perd confiance en elle-même, rencontre des difficultés dans les
relations interpersonnelles et tend à s’isoler. Au début des troubles, ces difficultés ne sont pas clairement identifiées.
FACTEURS DE RÉUSSITE DU TRAITEMENT
Plus tôt le traitement est engagé et plus rapides sont les résultats thérapeutiques. Pour tirer profit d’un traitement, les parents reprennent
temporairement le contrôle sur la maladie et l’alimentation de l’adolescent(e). Ils participent, tout au long du traitement à des groupes de parents et
des entretiens familiaux.
Tant pour la personne que pour sa famille, il n’est pas aisé de prendre conscience des difficultés qui accompagnent la restriction alimentaire, la
boulimie, les vomissements, l’hyperactivité, la perte de l’estime de soi ou les difficultés dans les relations. Cependant, cela permet de modifier
progressivement les pensées, les attitudes, les sentiments et les comportements problématiques qui maintiennent les troubles alimentaires. En fin de
compte, cela permet de reprendre confiance en soi et de s’affirmer.
Ce sont les parents et l’adolescent(e) qui produisent les changements et non la thérapie. Celle-ci est un moyen de préparer le changement, d’aider à
changer et d’évaluer les progrès réalisés.
PRINCIPES DU PROGRAMME
Le programme pour les adolescents est basé sur quelques principes :
1. Le soutien aux parents dans différentes tâches :
(1) la prise de la responsabilité de la gestion de la maladie de leur enfant,
(2) la création pour le jeune d’un environnement d’écoute et de sécurité,
(3) l’exercice de leurs compétences parentales envers le jeune, et la fratrie.
2. La reprise et le maintien d’une alimentation équilibrée et d’un poids compatible avec le retour d’un cycle menstruel régulier.
3. Le travail psychothérapeutique avec l’adolescent est centré sur :
(1) les émotions, les sensations, les pensées en relation avec la prise de poids,
(2) l’expérience corporelle et la confiance en soi,
(3) la construction d’un sentiment d’identité,
(4) les troubles associés (l’anxiété, la dépression, le perfectionnisme…) .
4. L’accompagnement de l’adolescent dans l’acquisition de nouvelles compétences propres à son âge, notamment la gestion de la scolarité, les
loisirs, l’établissement de relations avec les autres jeunes et l’acquisition d’une autonomie émotionnelle à l’égard des parents.
OBJECTIF DU TRAITEMENT
Le traitement vise à améliorer :
1/ le retour et le maintien d’un poids normal et d’un schéma nutritionnel équilibré ;
2/ la perception de soi, c’est-à-dire l’expérience corporelle et l’estime de soi ;
3/ l’expression de soi, c’est-à-dire l’affirmation de soi, le partage des émotions et la communication ;
4/ l’établissement d’un réseau de relations interpersonnelles familiales et sociales ;
5/ les troubles associés (l’anxiété, la dépression, le perfectionnisme).