Lycée C
HAPTAL
– PC* E. F
REMONT
Physique quantique – Chapitre 1 Page 2
# Le concept de corps noir
En 1859, pour simplifier le problème posé précédemment, K
IRCHHOFF
introduit le concept de corps noir.
Un corps noir est un corps capable d’absorber intégralement tout rayonnement incident, quelle que
soit sa fréquence.
Il s’agit d’un émetteur thermique « idéal » dans le sens où celui-ci ne réfléchit pas (ni ne transmet) le
rayonnement qu’il reçoit de la part de son environnement : ainsi, quand on observe un corps noir, on observe
uniquement le rayonnement thermique qu’il produit.
Dans la pratique, il n’existe aucun matériau se comportant comme un corps noir sur tout le spectre
électromagnétique. Certains matériaux absorbent grossièrement la totalité du rayonnement dans un intervalle de
longueur d’onde :
• une plaque recouverte de noir de fumée pour le rayonnement visible ;
• la brique pour le domaine infrarouge ;
• les oxydes réfractaires pour le domaine
…
La meilleure réalisation pratique d’un corps noir est ainsi constituée par une enceinte « vide » (i.e. ne
contenant que de l’air), dont les parois sont maintenues à une température
fixe et dans laquelle on réalise une
ouverture
de faible dimension. Tout rayonnement incident arrivant de l’extérieur entrant dans l’enceinte subit
un très grand nombre de réflexions sur les parois de l’enceinte. Du fait de l’absorption partielle par les parois à
chaque réflexion, il paraît raisonnable de considérer que le rayonnement incident aura été totalement absorbé
avant de pouvoir ressortir de la cavité. L’ouverture
approche donc de très près le corps noir idéal de
température
.
# Et ensuite ?
Dès 1859, K
IRCHHOFF
montre par un raisonnement thermodynamique que le spectre du rayonnement
thermique émis par un corps noir ne dépend que de sa température
(en particulier, le matériau, la forme
et la taille sont sans influence sur le rayonnement). Il confie alors aux expérimentateurs la charge de mesurer la
répartition spectrale de l’énergie rayonnée par le corps noir, puis de trouver une équation permettant de
modéliser cette répartition à n’importe quelle température.
A cause des difficultés expérimentales posées, le problème n’avance quasiment pas pendant une vingtaine
d’années. Il devient un axe de recherche prioritaire lorsque les industriels allemands tentent d’élaborer des
ampoules et des lampes plus efficaces que leurs concurrents britanniques et américains.