Micropconomie - Knowledge

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Microéconomie
Licence 3ème année - 1er semestre
Thomas LANZI – SKEMA Business School
[email protected]
Année 2015/2016
Thomas LANZI (SKEMA Business School)
Le comportement des monopoles
Année 2015/2016
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Introduction
Quelques éléments historiques :
La position dominante de certaines …rmes conduit certaines marques
à devenir des références sur la marché : K-way pour les imperméables
de poches, Frigidaire pour les réfrigirateurs, ....
Avant le XIX e siècle une …rme pouvait être un monopole de "droit"
à des …ns stratégiques ou a…n de garantir des recettes …scales à l’état
(par exemple les monopoles de commerces pour assurer des positions
militaires ....)
Au XIX e siècle, le libéralisme économique dénonce les positions de
monopole qui s’avèrent contraire aux intérêts des consommateurs et
à la croissance économique. (1890, Sherman anti-trust act aux US ;
1957, Traité de Rome en Europe ....)
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Le comportement des monopoles
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Quelques principes :
Une entreprise est en situation de monopole si elle est la seule à
o¤rir un bien sur un marché.
L’hypothèse d’atomicité du marché est donc levée.
L’o¤re totale produite sur le marché relève de sa décision individuelle et la …rme en monopole est price maker.
Si elle augmente sa production, elle devra accepter de diminuer
son prix de vente pour espérer l’écouler.
Le monopole doit tenir compte des réactions de sa clientèle au
prix pratiqué (concurrence indirectes entre biens étroitement substituables comme le transport par le rail et le transport aérien)
......
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Les origines à la situation de monopoles
On peut identi…er 4 origines aux situations de monopole
Le monopole naturel : On dira qu’il y a monopole naturel sur un
marché si, pour tout niveau de production, le coût des facteurs
utilisés est minimal lorsque la production est réalisée par une seule
entreprise. Une condition su¢ sante est que cette entreprise ait un
coût moyen à long terme décroissant (économies d’échelle).
Exemples : Entreprises de transport collectif (Réseau ferré de France)
ou celles du secteur de l’énergie électrique (Réseau de transport et
d’électricité). L’activité de réseau génère des coûts …xes important et
ne peut être soumise à la concurrence.
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Les origines à la situation de monopoles
Le contrôle d’une ressource rare ou d’un brevet de fabrication :
Incitation à la R&D avec une tari…cation supérieure à celle de la
concurrence pour amortir les dépenses liées aux coûts …xes élévés
d’innovation ou d’exploitation de la ressource.
Exemples : Industrie (brevet de 17 ans), secteur pharmaceutique (brevet de 15 ans), Areva (processus nucléaire intégré avec la fourniture
de l’uranium et du processus de production) ....
Monopole Institutionnel : Entreprise qui béné…cie d’une protection
particulière par la puissance publique. Cette protection peut-être
directement accordée par la loi ou indirectement en isolant totalement le marché de la concurrence extérieur par l’intermédiaire
de barrières douanières.
Exemples : Entreprise de production et d’exploitation de réseaux ...
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Les origines à la situation de monopoles
Le monopole stratégique : Elimination volontaire de ses concurrents par des stratégies de prix limites ou des comportements de
prédation (prix inférieurs au coût moyen de production).
Schumpeter décrit également un mécanisme de "destruction créatrice"
où les innovateurs s’assurent des positions de monopoles temporaires
en éliminant les …rmes les moins e¢ caces avant d’être dépassés auxmêmes par d’autres plus performantes ....
Exemples : Microsoft condamné à deux reprises (mars 2004 pour 497,5
millions d’euros et février 2008 pour 899 millions d’euros) pour abus
de position dominante pour sa stratégie d’élimination de Real player
(logiciel média plus abouti que Media Player). Microsoft s’assure de
cette position de monopole stratégique en vendant de manière groupée
tous ses logiciels.
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Le monopole simple ou ordinaire
Quelques principes :
Une entreprise est un monopole simple lorsqu’elle est seule à o¤rir
un bien homogène à un prix unique sur le marché.
Le monopole est price maker et détermine simultanément le couple
prix-quantité qui maximise son pro…t.
Pour vendre une unité supplémentaire, la …rme doit baisser son
prix, sa recette marginale est donc inférieure à sa recette moyenne.
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Le comportement du monopole simple ou ordinaire
L’entreprise en monopole va choisir le prix et le volume d’output qui
maximisent son pro…t. Ce choix se réalise sous la contrainte imposée
par le comportement des consommateurs, un prix de monopole élevé
conduisant à une faible demande.
Le pro…t du monopole π s’écrit :
π (q ) = RT (q )
CT (q )
avec RT (q ) la recette totale et CT (q ) le coût total de production.
Avec
RT (q ) = p (q )q
p (q ) peut s’interpréter comme la demande inverse et est une fonction
dp (q )
décroissante de q ( dq = p 0 (q ) < 0).
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Le comportement du monopole simple ou ordinaire
La recette marginale qui décrit le supplément de chi¤re d’a¤aire lorsque
le monopole augmente d’une unité sa production s’écrit de manière
suivante :
dRT (q )
Rm (q ) =
= p (q ) + p 0 (q )q
dq
La recette moyenne qui décrit le chi¤re d’a¤aire par unité produite
s’écrit de la manière suivante :
RM (q ) =
RT (q )
= p (q )
q
Dans le cas de la CPP, Rm (q ) = RM (q ) = p.
Dans le cas du monopole, puisque p 0 (q ) < 0, Rm (q ) < RM (q ) =
p (q ).
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Le comportement du monopole simple ou ordinaire
A l’équilibre du monopole simple, la …rme détermine la quantité produite au travers de la maximisation de son pro…t tout en intégrant
la réaction de la demande au modi…cation de prix au travers de la
demande inverse. Le programme de maximisation est donc le suivant
maxπ (q ) = p (q )q
q
CT (q )
La condition de premier ordre s’énonce
dπ (q )
= 0 , p (q ) + p 0 (q )q
dq
Rm (q ) = Cm (q )
Cm (q ) = 0
Ainsi il existe un niveau de production que l’on note qM tel que
Rm (qM ) = Cm (qM )
A ce niveau de production, on associe un prix de demande pM dé…nit
par la fonction de demande inverse tel que pM = p (qM ).
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Le pouvoir de monopole
Quelques intuitions :
Le monopole a la capacité de pratiquer un prix qui ne correspond
au prix concurrentiel.
Le prix pratiqué dépend cependant de la fonction de demande.
Plus le prix pratiqué par le monopole s’éloigne du prix concurrentiel, plus il génère une perte d’e¢ cacité collective sur le marché.
Le pouvoir de monopole va mesurer sa capacité à pratiquer un
prix éloigné du prix concurrentiel et donc à générer une perte
d’e¢ cacité collective.
Le pouvoir de monopole dépend de l’élasticité de la demande.
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Le pouvoir de monopole
La condition de maximisation du pro…t implique
Rm = p + qp 0 (q ) = Cm
dp
avec p 0 (q ) = dq
. Il est possible de faire apparaitre l’élasticité prix de
D
la demande εp dans la fonction de recette marginale de la …rme. On a
Rm = p + p
En notant εD
p =
dq
dp
p
q,
q
p
on obtient que
Rm = p
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dp
dq
p
1
= p (1
εD
p
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1
)
εD
p
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Le pouvoir de monopole
En égalisant cette nouvelle expression de la recette marginale au coût
marginal on obtient une nouvelle formulation de la condition d’optimalité.
!
1
p 1
= Cm
εD
p
soit au niveau de production qM
L=
pM
Cm (qM )
1
= D
M
p
εp
A l’équilibre du monopole, l’écart relatif entre le prix de vente et le coût
marginal est inversement proportionnel à l’élasticité de la demande.
Cette mesure L s’appelle l’indice de Lerner.
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Le pouvoir de monopole
L’indice de Lerner mesure la capacité du monopole à vendre à un
prix supérieur à son coût marginal.
Plus la demande est inélastique (εD
p < 1), plus le pouvoir du
monopole est grand.
Le pouvoir de monopole est inversement proportionnel à l’élasticité de la demande.
Remarque : il faut distinguer la position de monopole et le pouvoir de
monopole (exemple : procès de 1998 de Microsoft).
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Le pouvoir de monopole
Exemple
L’entreprise de consulting IHS a révélé que le coût de production d’un
IPhone 5S est de 199 $ alors que le prix de vente s’établit à 709
$ pour un appareil dont la contenance de stockage est de 16 Go.
En supposant que le coût unitaire de production est constant, nous
pouvons approximer le coût marginal de production à 199 $.L’indice
de Lerner est
L=
p
Cm
709 199
=
= 0.7193
p
709
Cette valeur est proche de 1 ; Apple possède donc un grand pouvoir de
marché.
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L’intervention du régulateur
Le régulateur, pour réduire les ine¢ cacités liées à la situation de monopole, peut appliquer une intervention correctrice au travers d’une
taxe ou subvention.
L’instrument mis en place va générer un e¤et distorsif ou incitatif
pour contraindre l’entreprise en monopole à produire la quantité quelle
produirait sur un marché concurrenciel.
Le …nancement de cet instrument va se faire au travers de la mise en
place d’un système d’impôts forfaitaires entre les o¤reurs, les demandeurs et le régulateur.
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L’intervention du régulateur
L’exemple de la subvention
Le mécanisme de subvention est dé…ni par S (q ) = sq où s est la
subvention unitaire et q la quantité produite par l’entreprise.
Le pro…t du monopole subventionné π s (q ) s’énonce :
π s (q ) = RT (q ) CT (q ) + S (q )
= p (q )q CT (q ) + sq
À l’optimalité, il n’existe aucune modi…cation de production qui permettrait d’augmenter le pro…t. La condition de premier ordre implique
dπ s (q )
= 0 , s = Cm(q )
q
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Rm(q )
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L’intervention du régulateur
L’exemple de la subvention
La subvention unitaire s doit être …xée de telle sorte que la quantité
produite soit celle de concurrence pure et parfaite qC car, pour cette
valeur, le surplus collectif est maximal. Ainsi on a
s = Cm(qC )
Rm(qC )
Calcul de la subvention à partir de l’élasticité prix de la demande
La subvention optimale est donnée par
s = Cm(q )
= Cm(q )
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Rm(q )
p (q )
dp (q )
q
dq
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L’intervention du régulateur
L’exemple de la subvention
Pour q = qC , on a p (qC ) = Cm(qC ) et s =
apparaître l’élasticité prix de la demande.
s=
dp (q )
q=
dq
p
dp (q ) q
=
dq p
dp (q )
dq q.
p
On peut faire
1
εD
p
Pour un prix de monopole donné, plus l’élasticité-prix est élevée
en valeur absolue, plus la subvention unitaire est faible.
Une entreprise ayant peu de pouvoir de marché doit être faiblement compensée pour l’e¤et prix généré par sa situation de monopole.
Aussi, il est d’autant plus coûteux d’inciter une entreprise à modi…er sa production que son pouvoir de marché est élevé.
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L’intervention du régulateur
L’exemple de la subvention
Le …nancement de la subvention va se réaliser au travers d’un système
d’impôts forfaitaires Pareto-neutre pour les agents.
Impôt prélevé sur la …rme : Il faut lui garantir le niveau de pro…t
qu’elle aurait obtenu sans intervention de la régulation. L’impôt
forfaitaire IFirme est tel que
IFirme = π s (qC ) π (qM )
= [π (qC ) + sqC ] π (qM )
Comparativement à la situation de non intervention, le régulateur prélève le supplément de pro…t généré par la subvention allouée à la …rme
en monopole.
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L’intervention du régulateur
L’exemple de la subvention
Impôt prélévé sur les demandeurs : Le régulateur prélève
l’excédent de surplus consommateur généré par la production
concurrentielle qC . Dans le cas linéaire (voir graphique), il est
donné par
ICons =
(qC + qM )
(pM
pC )
2
De cette manière, le mécanisme de subvention est …nancée ainsi
que la charge morte.
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L’intervention du régulateur
Exemple
Une entreprise est en situation de monopole sur un marché. La demande totale qui s’adresse à elle est dé…nie par qD (p ) = 120 p et
la technologie de production de l’entreprise est résumée par la fonction
2
de coût CT (q ) = q2 . Analyser la situation économique et déterminer
la subvention optimale ainsi que son …nancement.
Solution
Il faut calculer la recette moyenne RM (q ), la recette marginale Rm(q ),
Le coût marginal Cm(q ), le pro…t de monopole π (qM ) et le pro…t de
conurrence pure et parfaite π (qC ).
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L’intervention du régulateur
Exemple
Solution
RM (q ) =
RT (q )
q
=
p (q )q
q
= p (q ) = 120
Rm(q ) = (RT (q ))0 = 120
q.
2q et Cm(q ) = (CT (q ))0 = q.
L’équilibre du monopole est donné par Rm(q ) = Cm(q ). On déduit
que qM = 40 et pM = 80.
L’équilibre de comportement concurrentiel est donné par p (q ) =
Cm(q ). On déduit que qC = 60 et pC = 60.
Le pro…t de monopole est donné par π (qM ) = (80
2400.
40)
402
2
=
Le pro…t de comportement concurrentiel est donné par π (qC ) =
2
(60 60) 602 = 1800
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L’intervention du régulateur
Exemple
Solution
La subvention unitaire optimale s est donnée par s = Cm(qC )
Rm(qC ) = qC (120 2qC ) = 3qC 120 = 60.
La subvention globale S (qC ) = sqC est donc égale à 60
60 = 3600.
L’impôt forfaitaire prélevé sur la …rme IFirme est égale à
[π (qC ) + sqC ] π (qM ) = 1800 + 3600 2400 = 3000.
L’impôt forfaitaire prélévé sur les demandeurs ICons est égale à
(qC +qM ) (pM pC )
= (60+40) 2 (80 60) = 1000
2
IFirme + ICons = 4000. La subvention incitative est …nancée et l’excédent de 400 prélevé par le régulateur correspond à la charge morte
qu’aurait supporté la collectivité sans intervention.
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L’intervention du régulateur
Remarque
L’exemple précédent met en évidence que le régulateur va accorder une subvention globale S (qC ) = 3600 et ensuite prélever un
impôt forfaitaire IFirme = 3000. Au …nal, la subvention réellement
versée à la …rme est de 600.
Cette décomposition permet de distinguer la dimension incitative
de la subvention au travers de S (qC ) = 3600 et la dimension
…nancement partiel de cette incitation avec IFirme = 3000.
Ce résultat aurait pu être obtenu en écrivant la subvention de
la manière suivante : S (qC ) = s (q q ) où q est une norme
de production dé…nie de telle sorte que π (qC ) + s (qC q ) =
π (qM ).
Avec une telle dé…nition de la subvention, aucun impôt n’est prélevé sur la …rme, la subvention reste incitative et entièrement
…nancée par l’impôt prélevé sur les demandeurs.
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L’intervention du régulateur
Remarque
Dans l’exemple q va être la solution de l’équation suivante :
π (qC ) + s (qC
1800 + 60(60
q ) = π (qM )
q ) = 2400
On obtient q = 50 et S (qC ) = 60(60 50) = 600. Cette subvention est intégralement …nancée par ICons = 1000 et l’excédent de 400
correspond à la charge morte qu’aurait supporté la collectivité sans
intervention.
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Le monopole discriminant
Un monopole est dit discriminant s’il établit une tari…cation en
fonction du type de demandeurs.
Les prix de discrimination pratiqués dépendent de la réactivité du
groupe de consommateurs à une hausse du prix, c’est-à-dire de
l’élasticité-prix de la demande.
Plus l’élasticité-prix de la demande est élevée, plus le prix de discrimination est faible.
La discrimination appliquée dépend de l’information dont dispose
le monopole.
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Le monopole discriminant
On distingue trois types de discriminations (Pigou 1920)
1er degré : Le monopole dispose d’une information parfaite. Il
connaît la disposition à payer de tout consommateur pour chaque
unité achetée, c’est-à-dire le prix maximal que le consommateur
est prêt à payer chaque unité. Les prix sont individualisés. « Le prix
de cet objet dépend de la valeur de l’ami auquel vous l’o¤rez.»
2 ème degré : Le monopole dispose d’une information imparfaite.
Le monopole ne connaît pas les valeurs des caractéristiques de
chaque agent mais la distribution des caractéristiques au sein de
la population.
3 ème degré : La discrimination du troisième degré consiste à
pratiquer des prix di¤érenciés selon des groupes de demandeurs
parfaitement identi…ables et pour lesquels les élasticités-prix de la
demande du groupe sont di¤érentes.
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Le monopole discriminant
Discrimination du premier degré
Le système de prix individualisé
Le monopole dispose d’une information parfaite sur les prix de reservation de chaque demandeur.
Considérons une économie à rendements d’échelle constants de telle
sorte que le coût moyen de la …rme est à égale à coût marginal c. Le
marché est composé de n demandeurs consommant une unité de bien
et caractérisés par un prix de réservation pi avec i 2 f1, ng.
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Le monopole discriminant
Discrimination du premier degré
Dans ce cadre, chaque demandeur va payer son prix pi , le surplus de
la demande sera nul et le surplus du monopole égal à
S
=
SM
n
∑ pi
i =1
c 8pi
c
Propriétés :
1
Le monopole capte tout le surplus des demandeurs en pratiquant
une politique de prix personnalisé. Le surplus de la demande est
nul.
2
Le surplus du monopole est maximal est égal au surplus collectif
qui est de même valeur que le surplus collectif atteint par un
marché concurrentiel.
3
Cette forme de tari…cation ne génère pas d’ine¢ cacité mais de
l’inéquité.
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Le monopole discriminant
Discrimination du premier degré
Le tarif binôme (Abonnement féderation sportive, consommation
éléctrique....)
Tari…cation composée d’une option à la consommation appelée abonnement et noté Ai , et d’un prix unitaire de consommation, noté pi .
En discrimination parfaite le tarif binôme, noté Ti est individualisé et
se décompose de la manière suivante :
Ti = Ai + pi qi = Ai + pi D (pi )
Le tarif binôme est déterminé de telle sorte que la …rme maximise
son pro…t et que le consommateur de type i participe, c’est à dire
consomme le bien.
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Le monopole discriminant
Discrimination du premier degré
Après optimisation du programme de la …rme, les résultats suivants
sont obtenus :
1
Le prix unitaire de consommation est …xé indépendamment du
consommateur et s’établit au niveau du coût marginal
pi = cm(qT ) 8i et avec qT la quantité totale produite
2
Le droit d’abonnement payé par le consommateur est égal à son
surplus individuel
D (q )
Ai = Si i
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Le monopole discriminant
Discrimination du troisième degré
Supposons qu’il existe 2 groupes de demandeurs, noté 1 et 2, caractérisé par les fonctions de demande inverse p1 (q1 ) et p2 (q2 ). La recette
totale, notée RT (q1 , q2 ), perçue par le monopole est donnée par
RT (q1 , q2 ) = p1 (q1 )q1 + p2 (q2 )q2
Le pro…t du monopole est donné par
π (q1 , q2 ) = p1 (q1 )q1 + p2 (q2 )q2
CT (q1 , q2 )
avec CT (q1 , q2 ) le coût total de production où q = q1 + q2 est la
production totale.
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Le monopole discriminant
Discrimination du troisième degré
À l’optimalité, il n’existe aucune modi…cation du couple des quantités
écoulées sur les marchés qui permettrait d’augmenter le pro…t. Les
conditions d’optimalité sont dé…nies par :
( ∂π (q ,q )
1 2
= Rm1 (q1 ) Cm1 (q1 , q2 ) = 0
∂q1
∂π (q1 ,q2 )
∂q2
= Rm2 (q2 )
Cm2 (q1 , q2 ) = 0
Comme q = q1 + q2 , les coûts marginaux sont égaux. Par exemple si
CT (q1 + q2 ) = 20(q1 + q2 ), on a Cm1 = Cm2 = 20.
Il s’ensuit que
Rm1 (q1 ) = Rm2 (q2 )
Le supplément de recette rapporté par la production d’une unité supplémentaire est le même quelque soit le type de demandeurs.
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Le monopole discriminant
Discrimination du troisième degré
À l’équilibre, le prix …xé sur un marché est inversement proportionnel
à l’élasticité-prix de la demande du groupe. La condition d’équilibre
implique
!
!
1
1
p1 1
= p2 1
1
2
εD
εD
p1
p2
Si les demandeurs de type 1 présentent l’élasticité-prix en valeur abD2
1
solue la plus importante εD
p1 > εp2 , alors pour que la condition
précédente soit véri…ée leur prix sera le plus faible car
!
!
1
1
> 1
) p1 < p2
1
2
εpD11
εD
p2
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Le monopole discriminant
Discrimination du troisième degré
La demande totale du marché présente une élasticité comprise entre les
élasticités des deux groupes de demandeurs. La relation inverse entre
prix et élasticités-prix permet d’établir que
DT
2
1
εD
< εD
p2 < εp
p1
T
avec εD
l’élasticité-prix du marché uni…é (sans discrimination par
p
les prix). Ainsi l’équilibre de discrimination du troisième degré permet
d’établir un système de prix tel que
p1 < pM < p2
où pM serait le pratiqué sur un marché uni…é.
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Le monopole discriminant
Discrimination du troisième degré
En résumé
La discrimination du troisième degré génère un e¤et positif pour
les consommateurs dont l’élasticité-prix est la plus élevée car le
prix de discrimination est inférieur à celui d’un monopole qui ne
pratique pas la discrimination.
La discrimination du troisième degré génère un e¤et négatif sur
les consommateurs dont l’élasticité-prix est la plus faible car le
prix de discrimination est supérieur à celui du monopole simple.
Cette discrimination permet d’augmenter le pro…t du monopole
car la baisse de pro…t du marché de type 1 est plus que compensée
par la hausse de pro…t du marché de type 2.
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