On ne badine pas avec l’amour
est l'un des plus grands textes de la période romantique et peut-être la pièce
la plus dense, la plus riche de Musset, mais aussi la plus tourmentée après
Lorenzaccio
.
De retour chez lui après avoir soutenu sa thèse de doctorat, Perdican retrouve sa cousine Camille, qui vient
elle-même d’achever son éducation au couvent. Tous deux sont épris l’un de l’autre depuis l’enfance, et
promis au mariage par le père de Perdican, également tuteur de Camille. Mais la jeune fille se montre froide
et révèle son désir de devenir religieuse. Dépité par l’attitude de sa cousine, Perdican se met à courtiser
Rosette, petite paysanne naïve et sincère, sœur de lait de Camille. Par cette ruse, Perdican espère provoquer
Camille, tandis que Rosette croit sincèrement en l’amour du jeune homme. Déshonorée, elle ne pourra
supporter d’entendre Camille et Perdican s’avouer finalement leur amour.
Pendant que les trois jeunes gens vivent leurs passion, des personnages plus grotesques les uns que les autres
évoluent autour d’eux : deux abbés, maître Blazius et maître Bridaine, ne songeant qu’à leur position sociale
auprès du baron et à faire bonne chair ; une gouvernante, dame Pluche, bigotte rigide et pathétique ; enfin le
baron, sorte de dandy égoïste et peureux... Le tout orchestré par le chœur, seule figure ayant conscience des
événements.
Badinages, marivaudages, malentendus et méprises constitue la trame de
On ne badine pas avec l’amour
,
pièce écrite après sa séparation d’avec Georges Sand, comédie sombre et désabusée qui s’achève sur la mort
de l’innocente, Rosette. Musset y aborde les thèmes de la difficulté de l’engagement, des peurs, des espoirs,
de l’enthousiasme et des désillusions face à l'être aimé. Camille et Perdican s’aiment mais ne se comprennent
pas, ne s’entendent pas, drapés l’un et l’autre dans leur orgueil. Dans cette incapacité à communiquer, ils se
livrent au jeu pervers de la provocation sentimentale jusqu’à ce que, à bout de leur jalousie, il laissent enfin
place à leurs sentiments, mais trop tard. L'écriture de Musset est vive, décousue, bouleversée par un
idéalisme de sentiments dont il éprouve alors les limites, et qui le conduit à faire de Camille et Perdican un
couple monstrueux.
Le romantisme qui se dégage de la pièce, le caractère bucolique des décors, le grotesque des personnages
comiques ne sont qu’un trompe-l’œil. Très influencé par Shakespeare, Musset mélange les genres : grotesque
et clowneries, intrigue amoureuse, drame, critique sociale, naïveté et cynisme. Les passions dirigent le
monde. Des sentiments peu glorieux comme l'orgueil, le mépris, la jalousie peuvent dicter des
comportements et changer le cours du destin. À travers une pièce aux abords a priori légers, Musset propose
une véritable réflexion, non seulement sur l’amour, mais plus globalement sur la société et notamment la
difficulté à s'insérer dans la société des adultes, de ces adultes fantoches formant la comédie humaine. Or,
cette problématique reste universelle, autant aujourd'hui qu'hier. Les questions de convenance ou d'orgueil se
sont déplacées au fil du temps sans disparaître pour autant et on pourrait même avancer que, à l'heure
d'Internet, des réseaux sociaux, du mélange des cultures et des diverses fractures qui traversent nos sociétés,
elles ne se sont jamais posées avec autant d'acuité. La société transforme l’individu, une sorte d’avant goût à
la fameuse phrase de Sartre : « l'enfer c'est les autres ».
Caroline Rainette
Caroline Rainette Metteure en scène Camille
Caroline fait ses débuts sur scène dès son enfance, aussi bien en danse,
qu’en chant, piano ou théâtre. Peu à peu, le théâtre prend le pas sur ses
différentes passions. Elle suit l’enseignement de Réchana Oum, ancienne
élève de Jean-Laurent Cochet, et travaille les grands textes classiques du
théâtre. Elle joue au sein de plusieurs troupes, passant du comique (
Le
Dindon
de Feydeau,
Je veux voir Mioussov
de Kataev,
Noix de Coco
de
Marcel Achard) au dramatique (L'Alouette de Giraudoux, Andromaque
de Racine).
En 2012, elle fonde la compagnie Etincelle avec Sébastien Poulain. Elle
met en scène et incarne le rôle de la Reine dans
L’Aigle à deux têtes
de
Jean Cocteau, qui sera joué 60 fois sur Paris en 2013, puis au festival Off
d’Avignon 2014 et dans divers lieux en province. En 2014 elle monte
Andromaque
de Racine au Théo Théâtre, repris en 2015, interprétant également Hermione. Elle met en
scène
On ne badine pas avec l’amour
de Musset, où elle joue le rôle de l’orgueilleuse Camille. Parallèlement
elle adapte l’œuvre poétique de Louise Ackermann, poétesse méconnue qui l’a profondément marquée par
sa force, ses doutes, sa modernité.
Artiste plasticienne, elle assure également la direction artistique et la création des décors et costumes des
spectacles. En février 2015 elle publie aux éditions L'Harmattan un essai intitulé
Le peuple et sa
souveraineté dans l’art révolutionnaire (1789-1794).
Lennie Coindeaux Perdican
Lennie découvre le théâtre à l'âge de 16 ans, au conservatoire d'Etrechy
(Essonne). Dès le premier cours c'est une révélation, il voudra en faire son
métier. Il fait sa formation professionnelle à l'école Claude Mathieu - Art
et Techniques de l'acteur. Il y travaillera des textes de Musset, Claudel,
Corneille, Goethe, Antonin Artaud. Il aura comme professeur Claude
Mathieu, Georges Werler, Xavier Briere. Il a fait partie de l'ensemble
théâtral Esprits Libres pendant deux ans, avec qui il a créé le festival
Théâtre en Liberté, à Montferrier sur Lez (Hérault). Il jouera notamment
Kaiser
, un monologue de Sophie Lannefranque,
Espaces Blancs
, de Paul
Auster, ainsi que des créations de l'ensemble. Parallèlement au théâtre, il
s'essaye au cinéma, dans des court-métrages. Passionné par la puissance
des mots et des grands auteurs, il écrit aussi des nouvelles, de la poésie,
des pièces de théâtres.
Il rejoint la compagnie Étincelle fin 2014 pour interpréter Perdican dans
On ne badine pas avec l'amour
de
Musset, et reprend pour la troisième année d’exploitation le rôle de l’anarchiste Stanislas dans
L’Aigle à deux
têtes
.
Saâdia Courtillat Rosette
Saâdia découvre le théâtre en 2008 avec Paul et Hacina Roussel. Elle y
interprète des personnages variés dans des pièces contemporaines écrites
et mises en scène par Paul Roussel. Elle joue le rôle d’un génie espiègle et
gaffeur dans le conte musical
Dihya
au théâtre de Ménilmontant. Elle
s’implique également dans des spectacles vivants par le biais de la troupe
Fortuna : Noce à la Villa, bal vénitien, spectacles médiévaux dont
notamment le cycle d’Enguerrand et de Clermont dans lequel elle joue le
rôle principal de Sabine de Viarmes, une femme ambitieuse,
manipulatrice et sans scrupules.
Elle rejoint ensuite la Compagnie Etincelle, elle interprète également
Andromaque
dans la pièce éponyme de Racine, Edith dans
L’Aigle à
deux têtes
de Cocteau, et le rôle de la Nature dans
Les Galets de la mer
de Caroline Rainette.
Bruno Aumand Bridaine
A Toulon, sous la houlette de Raymond Memheld, il apprend les rudiments
de la respiration, la diction, le jeu, la façon de se mouvoir, l'art de prendre la
lumière… Pendant plus d'une dizaine d'années, il joue de nombreuses pièces
du répertoire classique mais également des œuvres d'une facture plus
contemporaine. Arrivé à Paris en 1996 il se perfectionne en suivant les cours
de Réchana Oum qui lui donne l'occasion d'élargir son répertoire.
Parallèlement, il intervient dans d'autres troupes et joue au Théâtre de
Ménilmontant, au conservatoire russe de Paris Serge Rachmaninov, au
théâtre du Temps, au Théâtre de l'Echo mais également chez des particuliers
désireux d'offrir à leurs invités une escapade théâtrale.
Il rejoint ensuite la Compagnie Etincelle, et interprète également le Comte de
Foëhn dans
L’Aigle à deux têtes
de Cocteau. Il prête également sa voix dans
Les galets de la mer
de Caroline Rainette.
Paul Faroudja - le Baron
C’est lors d’un stage professionnel que Paul découvre le théâtre et le plaisir
de jouer sur une scène. Depuis il fait partie de la Compagnie des Ondes
(dans l’Essonne) avec laquelle il participe depuis plusieurs années à diverses
créations mises en scène par Denise Schröpfer. Il joue dans de nombreuses
pièces :
Les princes de l’ailleurs
de Robert Poudérou,
Les mariés de la Tour
Eiffel
de Jean Cocteau,
Orion le tueur
de Jean-Pierre Grenier et Maurice
Fombeure, etc.
Il rejoint ensuite la Compagnie Etincelle, et interprète également Félix de
Willenstein dans
L’Aigle à deux têtes
de Cocteau et Pylade dans
Andromaque
de Racine.
Daniel Schröpfer Maître Blazius (en alternance)
Passionné depuis toujours par le théâtre, Daniel se forme au Studio 34 avec
Claude Mathieu, Philippe Brigaud et Béatrice Lord. Depuis une trentaine
d’années il mène une double carrière sur les écrans (
Pas de repos pour les
braves
d’Alain Guiraudie,
Mi-fugue, mi-raisin
de Fernando Colomo…) et
sur les planches (
Les méfaits du tabac
de Tchekhov,
Ma jalousie du
barbouille
de J.-M. Dagory d’après Molière,
L’entretien de M. Descartes
avec M. Pascal le jeune
de Jean-Claude Brisville, etc.)
Au sein de la Compagnie Etincelle il incarne également le personnage de
Phoenix dans
Andromaque
de Racine, et Tony dans
L’Aigle à deux têtes
de
Cocteau.
Claude Vennat Maître Blazius (en alternance)
Claude fait ses débuts de comédien en intégrant la compagnie des dix de
Quincy-sous-Sénart en 1999.
Peu à peu il conquiert l’apprentissage du langage du texte et interprétera
différents rôles dans des pièces contemporaines. Il travaille sur des textes
aussi différents que
Huit clos
de Sartre,
Qui a peur de Virginia
Woolf
d’Edward Albee,
L’augmentation
de Dino Buzzati,
Ils étaient tous
mes fils
de Arthur Miller. Il joue ensuite avec la compagnie le Rideau bleu
dans
Toi et tes nuages
d’Eric Westphal. En 2014 il rejoint la compagnie
Etincelle qui lui confie le rôle de Phoenix dans
Andromaque
de Racine.
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