DépistonsLE DIABÈTE !
Les infirmières ONT DU TALENT
Véritable maladie silencieuse, le diabète est encore sous-dépisté à l’échelle
de notre territoire. L’URPS a donc proposé à l’ARS OI une expérimentation
par l’intermédiaire des infirmiers libéraux.
Formée voilà dix ans à Lyon, Geneviève Robert est une experte de la stomie.
Elle nous explique les particularités de cette spécialité et la prise en charge
de ses patients.
« Infirmière depuis de nombreuses années,
c’est en travaillant dans le service d’urolo-
gie au CHD de Bellepierre à l’époque, que
j’ai pensé pour la première fois passer mon
diplôme de stomathérapeute. Aider le patient
à accepter sa pathologie, sa stomie, et tout le
relationnel d’aide qui en découle m’intéres-
sait beaucoup. J’ai préparé mon certificat de
stomathérapeute en 2002 à Lyon. J’ai eu la
possibilité d’être formée par les infirmières
Dans le cadre du comité de pilotage
« Parcours diabète » initié par l’ARS en
février 2012, l’URPS a souhaité proposer
une expérimentation sur le dépistage ciblé
du diabète. Son objectif ? Sur le territoire
Nord Est, identifier des patients «à risque»,
atteints de diabète de type 2 encore
asymptomatique, nécéssitant une prise
en charge adéquate. L’expérimentation
portera sur un dépistage des sujets agés
de plus de 45 ans ayant au moins un
marqueur de risque de diabète, associé à
un dépistage communautaire des sujets
de plus de 45 ans en situation de précarité.
Les marqueurs de risque de diabète
retenus sont les suivants :
• marqueurs du syndrôme métabolique
pionnières dans cette discipline en France,
elles-même parties se former à l’époque
au Canada, premier pays au monde à l’avoir
mis en place. Une fois formée, je me suis
installée à mon compte et j’ai pu prendre en
charge des patients avec une stomie. Il s’agit
véritablement de réaliser une éducation
thérapeutique auprès de patients souffrant
de mastectomie, d’uretérostomie, de colos-
tomie, ou encore de gastrostomie. Parfois, je
dis qu’on est un peu les plombiers du corps
humain, on aide à faire l’étanchéité, pour
éviter les fuites...
Mon objectif, lorsque je les prends en charge,
est d’appareiller la personne afin qu’elle
devienne autonome en six mois, tout en
l’aidant à accepter sa pathologie.
J’interviens donc en aval de la chirurgie,
(excès pondéral, hypertension artérielle,
dyslipidémie)
• Antécédent de diabète familial
du premier degré
• Chez les femmes, antécédent de diabète
gestationnel et/ou de naissance d’enfant
de plus de 4kg
mais parfois aussi en amont, lorsqu’un
chirurgien me demande d’effectuer un
repérage sur le corps d’un patient, afin de
déterminer l’endroit le plus adéquat pour
réaliser la stomie. On rencontre de plus en
plus de patients avec ces problématiques.
J’ai entendu dire qu’auparavant, la consom-
mation de piment vert avait un effet protec-
teur sur les voies digestives. Mais comme
l’alimentation a beaucoup changé ces
dernières années à la Réunion, cela a des
conséquences sur les cancers de l’estomac
et du colon notamment. Je prends en charge
trois à quatre patients par an, en moyenne,
atteints de stomie. C’est finalement assez
peu, mais par contre, je reste toujours dispo-
nible pour aider et conseiller mes confrères
et consoeurs qui en auraient besoin.»
• Antécédent de diabète temporairement
induit
Chez les sujets positifs, un contact avec un
médecin devra ensuite être réalisé, devant
ensuite conduire à la prescription de deux
tests à distance de glycémie veineuse à
jeun. Le dépistage simultané du diabète et
des facteurs de risque cardio-vasculaire
devra être recommandé.
L’expérimentation prévoit de concerner
entre 50 et 60 professionnels. Les
dépistages seront réalisés au détour des
visites habituelles chez les patients, sur
propostion, au voisinage de ces patients,
et au cabinet infirmier sur d’éventuelles
permanences dédiées.
“
La stomathérapie c’est un peu
la plomberie du corps humain”
MÉTIER