articles nés d’une initiative individuelle n’y soient pas rares, l a m a sse des textes publiés e st
constituée des actes de ces colloques français et américains. C’est malheureusement moins l e
cas, pour ceux-ci, la barrière de la langue ayant longtemps paru infranchissable autrement que
par la traduction, autre barrière, m a i s divers autres colloques ont nourri la revue, et longtemps
aussi les textes des causeries d’hiver données dans l e t r è s accueillant appartement des époux
Devaux, rue Monticelli à Paris. Grandes et petites, c e s manifestations sont répertoriées ici
année par année, augmentées des divers colloques weiliens étrangers: allemands, anglais,
italiens, japonais, suisses alémaniques, germano- e t a u stro-helvétiques, brésiliens, et plus
récemment espagnol, portugais et hongrois, auxquels des weiliens ont largement participé,
mais sans que l’initiative, l’organisation et la direction en aient appartenu à l’Association - c e
qui est aussi le cas de colloques souvent importants qui ont eu lieu en France même. De la
plupart de ces colloques e t séances d’étude organisés dans le monde en diverses langues on
trouvera donc trace ici - même lorsque les textes des communications n’ont pas paru dans l e s
CSW . Du moins e n saura-t-on les titres, et parfois un peu plus.
Même pauvre et imparfaite cette information, q u e j e m e suis efforcé de recouper et au besoin
de compléter ou de corriger chaque fois qu’il m’a été possible de le faire constitue une voie
d’accès - et parfois l a seule - à des t r a vaux qui toujours méritent considération et qu’il n’est
pas permis de laisser dans l e s oubliettes. On la retrouvera par ailleurs, au moins implicitement
et indirectement, dans l e s diverses rubriques nationales, parfois élargies à l’aire linguistique
qui les déborde. Ces rubriques ont été constituées a vec une certaine application, en parfaite
harmonie avec l’accueil fait aux weiliens étrangers dans cette revue française, alors même que
l’ampleur d’une rubrique spécifiquement française, presque coextensive à l’index tout entier,
lui ôtait a priori toute pertinence et toute utilité. L’usager le moins attentif ne manquera pas
d’être frappé par le dynamism e d e l a m o u vance italienne de l’association. Polycéphale (avec
des points forts à Bologne, à Padoue, à Florence, à Venise, à Rome, à Vérone, à Milan en
Lombardie, à Teramo dans l e s Abruzzes, à Lecce dans l e s Pouilles, à Naples, à Messine et à
Palerme en Sicile), elle n’a ni structure propre, ni revue officielle, ni colloques réguliers, m a i s
l’engagement y est grand et outre la compétence, la débrouillardise et l’ingéniosité
joyeusement anarchiques y font merveille. Plus qu’ailleurs, même en France, l e s conditions
qui leur sont faites dans leur pays jouent en leur faveur, et le fait de pouvoir prendre appui sur
une assiette sociologique plus l a r g e , plus étoffée et plus diversifiée que partout ailleurs, e st
singulièrement porteur.
Le rayonnement de Simone Weil est loin de ne se manifester que par le canal exclusif de la
parole savante et de ses retombées d’ écriture . Aussi trouvera-t-on ici, en dehors de celles des
colloques e t d e s journées d’études attendus, bien des traces d’émissions radiophoniques ou
télévisées, artistiques et/ou informatives, de lectures publiques diversement mises e n scène ou
accompagnées de musique chantée ou instrumentale, e t j u squ’à celles de films de cinéma, de
véritables pièces de théâtre ou d’authentiques oratorios, sans oublier les œ u vres plastiques, de
peinture ou de sculpture. Mystique tout attentive à l’absence de Celui qu’il faut aimer, Simone
Weil n’inspire pas pour autant cela seul qui en nous ne se dit guère, ou ne saurait que se taire.
Philosophe et travailleuse, Simone Weil a fait bien plus a u ssi que nous donner à penser de
vraie pensée : tout n’est pas que dans la tête. Dans la pensée de Simone Weil le corps e st de
tout et il ne pouvait qu’avoir sa trace, sinon sa place, dans l e s Cahiers qui portent son nom.
Les yeux ouverts, l e s mains à la pâte ou à l’outil, c ’ e st, d’un seul tenant, à vivre de vraie vie et
à mourir de vraie mort qu’elle convie. La décréation - si décriée parfois - n’a rien d’une dérive
béate ou crispée vers le néant : il n’en est qui ne soit enracinée. Attentive à la beauté unique
de tant de souffrances particulières, Simone Weil inspire artistes e t a r t i sans, t o u s ceux qui par
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