I. Les blocages politiques des négociations internationales : quels enjeux et à
quelles échelles ? Quel lien entre les différentes échelles ? Quel rôle pour la représentation
nationale ?
Amandine BEGOT (journaliste à i-Télé) : Quels sont les éléments de blocage de la
négociation internationale sur le climat ?
Michael ZAMMIT CUTAJAR, ancien Secrétaire exécutif de la Convention Cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques, ancien Ambassadeur de Malte sur les
changements climatiques
Je distinguerai cinq éléments de blocage : tout d'abord la science, qui est convaincante
dans ses analyses, ne nous dit pas ce qu'il faut faire, le faire relevant de l'ordre politique ; par
ailleurs, l'évaluation des impacts climatiques par les États est variable selon leur situation
géographique et leur stratégie énergétique ; les négociations internationales se focalisent sur les
coûts mais négligent les opportunités de développement ; les discussions climatiques sont un
chapitre de la géopolitique, notamment de la rivalité Etats-Unis/Chine ; la démocratie politique,
dans son mode de fonctionnement, privilégie le court terme.
Précisons, enfin, que si des sanctions sont opérantes au plan national en cas de non
respect des contraintes fixées, il n'en va pas de même au plan international.
Amandine BEGOT (journaliste à i-Télé) : Quelle est l'ambition de la France pour ce rendez-
vous ?
Pierre-Henri GUIGNARD, Secrétaire général en charge de la préparation et de
l'organisation de la COP21
La France qui présidera la COP21 souhaite aboutir à un accord universel, contraignant et
vérifiable, avec comme objectif de maintenir le réchauffement en deçà de 2° d'ici 2100. Nous
pensons que c'est un objectif réalisable dans la mesure où, depuis Copenhague, les mentalités ont
sensiblement évolué tant sur la conscience du danger que sur les opportunités économiques
offertes.
40 000 personnes seront réunies au Bourget dont près de 20 000 membres de la société
civile : entreprises, syndicats, jeunes, agriculteurs… La présence de la société civile tient au cœur
du Gouvernement. Deux sites au Bourget lui seront réservés pour qu'elle puisse faire entendre sa
voix. L'engagement politique du gouvernement français est fort comme en témoigne la présence
des principaux ministres concernés au sein du comité de pilotage.
Amandine BEGOT (journaliste à i-Télé) : Comment mobiliser la jeunesse pour l'enjeu
climatique ?
Aurore BIMONT, présidente de CliMates (think and do tank international), membre du
REFEDD (Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable)
Par le biais de YOUNGO, mouvement reconnu par l'ONU depuis 2007, les jeunes
participent aux COP. YOUNGO organise notamment chaque année une COY, Conference of
Youth, réunissant les mouvements jeunes de tous pays. En 2015, la COY se déroulera en France.
Par ailleurs, Climates contribue activement à la sensibilisation et formation des jeunes par le biais
d'un projet, COPinmycity, qui vise à "transporter" les COP dans les villes du monde entier et à
renforcer les liens entre les communautés internationales de jeunes. COPinmycity utilise
notamment un outil éducatif de simulation de négociation internationale mis au point par Climates.
Amandine BEGOT (journaliste à i-Télé) :Que font les entreprises pour la COP21 ?
Robert DURDILLY, Vice-Président du Pôle Développement durable du MEDEF
Les entreprises françaises contribuent fortement à la bonne situation énergétique du pays
et se mobilisent pour la COP21 dont les enjeux sont multiples : éviter les "fuites de carbone" qui
pénaliseraient les entreprises françaises ; apporter des réponses satisfaisantes à la question de la
valeur carbone afin de permettre aux entreprises de s'adapter dans une compétition saine ;