Une nouvelle voie pour le traitement du Cancer du

 d’entre eux qui n’est pas très connu et donc peu étudié. On a ainsi pu démontrer que la fixation de l’hormone (E2) sur son récepteur (RE) provoque aussi la liaison de deux autres protéines qui sont les protéines Src et PI3K. Le tout forme alors ce que En plus de leur rôle dans la reproduction, les œstrogènes jouent un rôle majeur dans le développement du
l’on appelle un complexe, qui induit entre autre la Cancer du Sein. A l’heure actuelle, le récepteur aux œstrogènes est un marqueur capital qui permet d’orienter
multiplication des cellules tumorales dans certains le traitement vers l’hormonothérapie. Cependant, environ 40% des patientes présentent une résistance aux
cancers du sein (Figure 1). Ce complexe pourrait traitements et leur pronostic de survie est très faible. Afin d’améliorer la réponse à ces traitements, nous
être LA différence entre certains cancers dits avons identifié une nouvelle façon de repérer ces tumeurs résistantes et surtout nous avons mis en évidence
« résistants » et les autres. Figure 2 : A : Tumeur dans laquelle il y a des points
une alternative de traitement très prometteuse.
rouges, indiquant la formation du complexe RE/Src/PI3K.
Cette tumeur pourrait être traitée par thérapie ciblée. B : Tumeur où il n’y a pas de point rouge, devant être traitée
par d’autres thérapies.
Le Cancer du Sein est connu depuis l’Antiquité. En effet, les premiers cas ont été décrits il y a 5000 ans sur des papyrus. Le Cancer du Sein représente encore aujourd’hui un réel problème de santé publique. Alors que le nombre de cas augmente, le taux de mortalité diminue dans certains pays occidentaux. Cette diminution de la mortalité est due à un dépistage précoce de la maladie ainsi qu’à l’utilisation de nombreuses thérapies hormonales. Cependant, de nombreuses patientes ne peuvent pas être traitées par ces traitements, elles sont « résistantes » et aucun médicament n’est efficace. Il est donc extrêmement important d’identifier les marqueurs prédictifs de résistance à l’hormonothérapie afin de comprendre les différences de fonctionnement entre ces cellules tumorales résistantes et les autres cellules cancéreuses. Zoom sur le Duolink
Comprendre les cellules du sein
Les œstrogènes sont des hormones qui interviennent dans une multitude de processus biologiques. Ils jouent un rôle notamment dans la régulation des systèmes nerveux et cardiovasculaires, ainsi que dans la reproduction. Lorsque les œstrogènes (E2) pénètrent à l’intérieur Cette technique permet d’évaluer le nombre
d’interactions entre deux protéines. Lorsque deux
protéines interagissent, on observe des points
rouges, chaque point matérialisant une
interaction.
Une implication directe en
Figure 1 : Le signal à l’origine de la multiplication des
cellules tumorales. E2 : Œstrogènes, RE : Récepteur aux
œstrogènes. Complexe : RE/PI3K/Src
Cancérologie
A l’heure actuelle, ce complexe n’est pas pris en compte au diagnostic, pourtant nous connaissons de la cellule, ils s’associent à des protéines appelées des traitements qui le bloquent efficacement. Ainsi, récepteurs aux œstrogènes (RE). Cette fixation agit Reconnaitre LA différence
une étude clinique sera lancée prochainement chez Afin de repérer ce complexe à l’origine de la des femmes atteintes de tumeurs du sein. Le multiplication des cellules tumorales, nous avons repérage du complexe, c'est-­‐à-­‐dire l’observation ou décidé d’utiliser une nouvelle méthode d’étude, non de points rouges dans la tumeur, décelée grâce appelée Duolink (voir encadré « Zoom sur le à la technique du Duolink, permettra d’identifier Duolink »). Grâce à cette technique nous pouvons les cancers résistants et d’orienter le traitement maintenant différencier les tumeurs qui possèdent pour empêcher sa formation (figure 2A). A terme, beaucoup de complexes (un point rouge sur la le repérage de ce complexe dès le diagnostic serait figure 2A indique la présence d’un complexe), des capital pour orienter les patientes résistantes aux tumeurs qui n’en possèdent pas (absence de points traitements actuels vers un traitement efficace. rouges sur la figure 2B). Ainsi, pour la moitié des comme un messager donnant l’ordre à la cellule de se multiplier ou de se transformer en cellule du sein. Or, on sait maintenant que ces processus sont altérés dans certains Cancers du sein. Dans 70% des cas, les cellules possèdent un taux du récepteur aux œstrogènes supérieur à la normale. De plus, il est connu que la croissance des cellules tumorales est régulée par les œstrogènes. 
Identifier LA différence
Parmi les modes d’action du récepteur aux patientes étudiées, le complexe est présent en œstrogènes, notre équipe de recherche, basée au grande quantité (ce qui est visualisé par un grand Centre anti-­‐cancéreux de Lyon, s’intéresse à l’un nombre de points). Coralie POULARD
CRCL Inserm1052 CNRS 5886, Centre Léon Bérard, Lyon « Etude de la méthylation du Récepteur aux œstrogènes dans le Cancer du Sein »