S228 Réanimation (2012) 22:S226-S229
nécessaire. Cela peut s’expliquer d’une part par la faible offre de soin
néphrologique en Dordogne (trois néphrologues sur le département),
et d’autre part par l’absence d’insuffisance rénale séquellaire dans la
majorité des cas. Ce dernier résultat est à confirmer par des études de
plus grande ampleur dans d’autres centres.
Bibliographie
1. Clec’h C, Gonzalez F, Lautrette A, et al (2011) Multiple-center
evaluation of mortality associated with acute kidney injury in cri-
tically ill patients: a competing risks analysis. Crit Care 15:R128
2. Hoste EA, De Corte W (2012) AKI patients have worse long-term out-
comes, especially in the immediate post-ICU period. Crit Care 16:148
SP266
Pronostic vital et rénal des patients âgés hémodialysés
en réanimation
M. Commereuc1, J.-F. Soubirou2, A. Constan3, I. Bourgeon-Ghittori3,
F. Schortgen3
1Réanimation médicale, CHU Henri-Mondor Créteil, Paris, France
2Service de réanimation médicale et infectieuse,
CHU Bichat–Claude-Bernard, Paris, France
3Service de réanimation médicale, CHU Henri-Mondor, Créteil, France
Introduction : Une agression rénale aiguë augmente le risque d’insuf-
fisance rénale chronique (IRC). Le pronostic rénal pourrait être plus
péjoratif chez les patients âgés au capital néphronique diminué.
Patients et méthodes : De 2005 à 2011, 86 patients de 80 ans ou
plus ont été traités par hémodialyse intermittente (HDI) dans notre ser-
vice. Le pronostic vital et rénal à la sortie de l’hôpital, la sévérité et la
tolérance des HDI ont été prospectivement recueillis. Le pronostic des
patients âgés a été comparé aux patients de moins de 80 ans traités par
HDI durant la même période.
Résultats : Le Tableau 1 indique les caractéristiques des patients âgés
traités par HDI. Les résultats sont exprimés en pourcentage de patients
ou en médiane (IQR).
Tableau 1. Caractéristiques des patients âgés traités par HDI
Patients de 80 ans
ou plus (n = 86)
Âge, ans 83 (81–85)
Dialyse chronique, n (%) 17 (20)
IRC avec suivi néphrologique, n (%) 18 (21)
Créatinine de base, µmol/l 250 (163–309)
IRC connue sans suivi néphrologique, n (%) 33 (38)
Créatinine de base, µmol/l 117 (96–130)
Pas d’IRC, n (%) 3 (4)
Fonction rénale de base inconnue, n (%) 15 (17)
Motif d’admission en réanimation
Choc septique-sepsis sévère, n (%) 38 (44)
Autres chocs 28 (32)
SAPS à l’admission, points 60 (50–77)
Ventilation mécanique au début de l’HDI, n (%) 55 (64)
Catécholamine au début de l’HDI, n (%) 51 (59)
Mortalité en réanimation/à l’hôpital 42/56 %
Après ajustement, le SAPS (OR : 1,03 ; IC 95 % : [1,01–1,07])
et l’intolérance hémodynamique de la première HDI [3,7 (1,2–11,6)]
étaient associés à une surmortalité. À la sortie de l’hôpital, le statut
des 69 patients âgés sans hémodialyse chronique (HDC) à l’admission
était : 60 % décédés, 26 % vivants sevrés de l’hémodialyse (HD) et
14 % vivants dépendant de l’HDC. Les patients sevrés de l’HD avaient
une créatinine plus élevé après leur séjour que leur créatinine de base :
150 (96–200) vs 114 (92–120) µmol/l, p = 0,02. À la sortie de l’hôpi-
tal, le statut des 360 patients de moins de 80 ans, sans HDC à l’admis-
sion était : 62 % décédés, 35 % vivants sevrés de l’HD et 3 % vivants
dépendants de l’HDC (p < 0,01 vs ≥ 80 ans).
Conclusion : Le pronostic vital des patients de 80 ans ou plus trai-
tés par HDI en réanimation est comparable à celui des plus jeunes.
Le pronostic rénal semble plus défavorable, 11/28 (39 %) des survi-
vants restant dépendants d’une HDC.
SP267
Impact de l’âge sur la charge en soins en réanimation
T. Khouri1, A. Kabeshova2, O. Beauchet2, A. Mercat3, N. Lerolle3
1Département d’anesthésie et réanimation, CHU d’Angers,
Angers, France
2Gériatrie, CHU d’Angers, Angers, France
3Service de réanimation médicale et de médecine hyperbare,
CHU d’Angers, Angers, France
Introduction : L’âge avancé n’est pas dans les études observationnelles
récentes un obstacle au bénéfice des soins de réanimation sur la survie
à court terme. Les patients âgés sont donc de plus en plus fréquemment
admis dans ces services. L’impact de l’admission de ces personnes sur
la charge en soins, en comparaison avec des patients plus jeunes, n’a
pas été évalué. Pour répondre à cette question, nous avons comparé la
charge en soins (mesurée par le score OMEGA) entre une population
de patients âgés de 75 ans et plus avec une population de patients plus
jeunes. Nous avons considéré le ratio entre la charge en soins cumulée
de tous les patients décédés et survivants, et le nombre de patients survi-
vants, afin de décrire la charge en soins « par survivant » (OMEGA/s).
Patients et méthodes : La base de données hospitalières, des
2 225 patients admis dans le département de réanimation médicale et
de médecine hyperbare du CHU d’Angers au cours des années 2009
et 2010, a été utilisée pour cette étude. Dans notre service, l’index de
gravité simplifié 2 (IGS2), le score OMEGA, les durées de ventilation
mécanique, d’épuration extrarénale sont calculés pour chaque patient de
manière prospective dans le cadre du codage de l’activité. De plus, pour
cette étude, l’ensemble des comptes rendus d’hospitalisation a été relu
pour classer chaque patient dans l’une des neuf catégories diagnostiques
décrivant le motif principal du recours à la réanimation : arrêt cardia-
que réanimé, choc septique, choc non septique, insuffisance respiratoire
aiguë sur chronique, insuffisance respiratoire aiguë, intoxications, trou-
bles neurologiques, insuffisance rénale et troubles métaboliques, autres.
Résultats : Dans notre étude, 1 645 patients ont moins de 75 ans
(âge moyen : 52 ± 15) et 586 patients de 75 ans et plus (âge moyen :
81 ± 4 ans). L’IGS2 délesté des points dévolus à l’âge (IGS2 sans l’âge)
est plus élevé chez les patients de 75 ans et plus par rapport aux patients
de moins de 75 ans (33,1 ± 18 vs 29,6 ± 19 ; p < 0,001). Les patients
âgés bénéficient plus souvent de ventilation mécanique (75 vs 66 % ;
p < 0,01) et d’épuration extrarénale (14 vs 10 % ; p < 0,01). Les patients
âgés décèdent plus en réanimation (18 vs 30 % ; p < 0,001). L’écart se
creuse si on considère la mortalité hospitalière (20 vs 38 % ; p < 0,01).
L’OMEGA moyen n’est pas différent entre les deux groupes (114 ± 141
vs 106 ± 168 ; p = 0,23), malgré une durée de séjour en réanimation
plus élevée chez les patients âgés (7 ± 8 vs 6 ± 9 jours ; p = 0,04). En
revanche, l’OMEGA rapporté au nombre de survivants en réanimation
(OMEGA/s réa) est plus élevé chez les patients âgés par rapport aux plus
jeunes (165 vs 129 ; p < 0,001), soit une différence de 27 %. Cette dif-
férence est encore plus élevée lorsque la mortalité hospitalière est consi-
dérée (OMEGA/s hop) : 186 vs 133 ; p < 0,001, soit une différence de
39 %. En l’absence de différence sur l’OMEGA moyen par patient entre