C
ompte tenu du vieillissement de la popula-
tion, ce chiffre devrait être multiplié par
trois d’ici à 25 ans.
Physiopathologie
Au début, le patient se plaint d’une baisse de la vi-
sion d’un ou des deux yeux. Baisse qu’il attribue
souvent à une mauvaise adaptation de ses lunettes.
Quand il lit, il ne voit pas toutes les lettres d’un
même mot. Parfois, les images sont déformées.
Qu’est-ce qui cause ces troubles ? Les lésions
initiales touchent la rétine en son centre au
niveau de l’épithélium pigmentaire : les cônes et
les bâtonnets s’atrophient. Ces altérations sont
essentiellement localisées sur les sucres ou les
lipides et pourraient être d’origine immunitaire.
A ces lésions s’ajoute l’apparition de néovais-
seaux, qui passent à travers la membrane de
Bruch. Cette angiogenèse est responsable de
complications qui rendent les ophtalmologues
attentifs : hémorragies du vitré, œdème réti-
nien, fibrose ou décollement de la rétine.
La membrane choriocapillaire présente elle
aussi des troubles vasculaires. L’apparition de
points jaunes sur la macula ou druses est alors
caractéristique. Les formes cicatricielles, avec la
fibrose qu’elles entraînent en tirant sur la rétine,
risquent fort de décoller cette dernière. S’y asso-
cient souvent également des hémorragies du vi-
tré. Lorsque la DMLA est atrophique, elle est
aussi appelée DMLA sèche et, à ce jour, il n’y a
pas de traitement.
Dans 15 à 20 % des cas de DMLA, il s’agit d’une
forme humide ou exsudative qui peut, elle, pro-
fiter d’un nouveau traitement : la photothérapie
dynamique.
Clinique
Une DMLA s’annonce donc souvent par une
baisse de la vision d’un ou des deux yeux. Cette
diminution de l’acuité visuelle est retrouvée à
l’examen. Un scotome central peut être respon-
sable d’une vision incomplète des lettres d’un
mot. Les métamorphopsies sont responsables
La dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA est une
altération du fond de l’œil. Elle touche les personnes de plus
de 50 ans, entraînant une baisse de la vision significative. En
France, c’est la première cause de malvoyance pour plus d’un
million de personnes.
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Ophtalmologie
DMLA : fréquente et angoissante
pour le patient
Libérale
Professions Santé Infirmier Infirmière - No43 - janvier-février 2003
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Angiographie du fond d’œil
Contre-indications
•Glaucome en raison de la mydriase.
•Allergie aux produits injectés comme l’iode (certains
colorants en contiennent).
Principe technique
L’ injection intraveineuse de sel de fluorescéine ou de
vert d’indocyanine permet, grâce à la prise de clichés
photographiques, de visualiser la vascularisation du
fond d’œil. Pour l’examen, la dilatation des pupilles est
nécessaire. Il s’agit d’injecter en intraveineux soit 10 ml
de sel de fluorescéine, soit 10 ml de vert d’indocyanine.
Assis, le patient fixe l’appareil à angiographie, plus spé-
cifiquement un point lumineux. Au flash sont pris des
clichés photos avant et après l’injection de fluorescéine.
Il est possible de numériser l’image sous vidéo.
Résultats
Les clichés numérisés, enregistrés sur bande vidéo,
sont interprétés par l’ophtalmologiste. Les anomalies
constatées du fond d’œil peuvent être :
–un œdème papillaire ;
–une pathologie vasculaire, tumorale ou traumatique ;
– une dégénérescence maculaire liée à l’âge.
Tous ces éléments font partie du suivi du diabétique.
Incidents
Des incidents existent, surtout en cas d’allergie, d’où la
nécessité de signaler cette pathologie à l’ophtalmologue.
Conseil infirmier
Les urines sont colorées par la fluorescéine pendant
quelques heures. Il faut en prévenir le patient pour
éviter beaucoup d’inquiétude. Après l’examen, du fait
de la dilatation, il est impossible, pendant quelques
heures, de conduire son véhicule automobile.
L’acte est classé K40.