Imagerie de la tuberculose abdominale: à propos de 24 observations FAKHFAKH KH, ABID H, DAOUD E, JARBOUI L, MNIF Z, BEN ARAB N*, MEZGHANI S**, MNIF J Service d’imagerie médicale CHU HABIB BOURGUIBA SFAX *Service des maladies infectieuses CHU HEDI CHAKER SFAX **Service d’imagerie médicale. CHU de NABEUL TUNISIE INTRODUCTION INTRODUCTION La tuberculose est une pathologie qui a connu un recul spectaculaire en Tunisie. Actuellement, elle connaît une recrudescence due au SIDA et à l’apparition de chimiorésistance du B.K. INTRODUCTION Il existe une augmentation relative de la fréquence des localisations extra pulmonaires avec une incidence de 8 pour 100.000 habitants en TUNISIE [13]. INTRODUCTION La localisation abdominale occupe la 3éme place par ordre de fréquence (après les localisations pleurale et ganglionnaire). [2; 3; 7] Le diagnostic radiologique de la tuberculose abdominale a bénéficié de l’apport des moyens d’imagerie en coupe (échographie et tomodensitométrie). MATERIELS ET METHODES MATERIELS ET METHODES Nous rapportons une série rétrospective de 24 patients colligés aux services d’imagerie médicale, de chirurgie viscérale et des maladies infectieuses des CHU Habib Bourguiba et Hédi Chaker de Sfax durant les années 2005 et 2006. MATERIELS ET METHODES L’age moyen de nos patients est de 30 ans (variant de 4 à 61ans), On note une légère prédominance masculine avec un sex-ratio de 1,2. Deux de nos patients étaient séropositifs au VIH, et 2 autres avaient des antécédents de tuberculose. MATERIELS ET METHODES Le délai moyen du diagnostic dans notre série était de 2 mois (variant d’une semaine à une année), les circonstances de découverte étaient : Une fièvre (N=19) associée à des sueurs nocturnes (N=7), Des douleurs abdominales (N=18) , Une altération de l’état général (N=17), Des vomissements (N=6), Une diarrhée (N= 3), Une masse abdominale (N=3). MATERIELS ET METHODES A l’examen clinique on a retrouvé: Une fièvre (N=14). Une sensibilité abdominale (N=12). Une ascite (N=7). Une masse abdominale (N=5). Des adénopathies axillaires, inguinales ou cervicales (N=3). Des abcès fistulisés de la paroi de l’hypochondre droit (N=1). Des nodules de Bouchut au fond d’œil (N=1). MATERIELS ET METHODES A la biologie on a noté un syndrome inflammatoire biologique chez tous nos patients, une anémie (N=8) La ponction du liquide d’ascite, réalisée chez 6 patients, a révélé dans tous les cas une ascite exsudative lymphocytaire. La recherche de Bacille de Koch dans les crachats, les urines et le liquide d’ascite n’était positive que dans un seul cas (dans les urines). L’IDR, réalisée chez 13 patients, était positive à 6 reprises (46%). MATERIELS ET METHODES Tous nos patients ont été explorés par une radiographie thoracique, une échographie et une tomodensitométrie abdominales. On a également pratiqué un abdomen sans préparation (N=12), une TDM thoracique (N=6), un transit du grêle (N=3), une UIV (N=2), des radiographies du rachis dorsolombaire ainsi qu’une IRM médullaire (N=1), une IRM abdominale (N=1) et une écho endoscopie (N=1). MATERIELS ET METHODES Des prélèvements pour examen histologique ont été effectués suite à: Une coelioscopie ou une laparotomie N=18 Une colonoscopie N=1. Une ponction biopsie hépatique N=1. Une biopsie pleurale N=1. Une biopsie ganglionnaire cervicale N=1. RESULTATS RESULTATS Les radiographies de thorax pratiquées systématiquement chez tous nos patients ont révélé: Un épanchement pleural N=6. Une miliaire N=2. Un fuseau para vertébral N=1. L’abdomen sans préparation (N=12) s’est toujours révélé normal. RESULTATS L’échographie abdominale pratiquée chez tous nos patients a mis en évidence: un épanchement péritonéal (N=11), cloisonné chez 5 d’entre eux. des adénopathies (N=8), nécrosées chez 6 patients. un épaississement de la dernière anse iléale (N=4). un épaississement du grand épiploon (N=2). une péritonite encapsulante (N=2). des collections intra péritonéales et pariétales (N=2). une masse hépatique (N=1), une hepatoslenomegalie (N=1), un nodule pancréatique (N=1). RESULTATS Homme âgé de 21 ans, fiévre avec altération de l’état général Multiples adénopathies coelio mésentériques nécrosées Diagnostic: tuberculose ganglionnaire , certaines sont RESULTATS Femme âgée de 40 ans, fièvre avec distension abdominale Echographie: ascite cloisonnée du cul de sac de Douglas sous hépatique Diagnostic: péritonite encapsulante , et en RESULTATS La tomodensitométrie abdominale réalisée chez tous nos patients a montré une infiltration et/ou des nodules mésentériques, un épaississement du grand épiploon, du péritoine pariétal ou des plis mésentériques (N=10). un épanchement péritonéal (N=7). des adénopathies nécrosées (N=8). un épaississement du carrefour iléocæcal (N=5). une péritonite encapsulante (N=5). une collection fistulisée à la peau (N=2), une masse hépatique, une hépatosplénomégalie, un nodule surrénalien associé à un nodule pancréatique et un abcès para vertébral (N=1) pour chaque cas. RESULTATS Homme âgé de 38 ans Douleur avec distension abdominale, et altération de l’état général TDM: péritonite encapsulante RESULTATS Même patient TDM: reconstruction coronale: épaississement du péritoine pariétal associé à la péritonite encapsulante RESULTATS SIGNES ECHOGRAPHIE TDM Épanchement N=11 N=7 Nodules et infiltration mésentériques Non détectés N=7 Infiltration du grand épiploon N=2 N=4 Collection N=2 N=2 Péritonite encapsulante N=2 N=5 Adénopathies nécrosées N=6 N=8 Épaississement iléocæcal N=4 N=5 Épaississement du péritoine pariétal N=1 N=3 Masse hépatique N=1 N=1 Hépatosplénomégalie N=1 N=1 Masse surrénalienne Non détectée N=1 Nodule pancréatique N=1 N=1 RESULTATS Jeune fille âgée de 17 ans Douleur avec fièvre et altération de l’état général TDM: adénopathies intra et rétropéritonéales nécrosées Diagnostic: tuberculose ganglionnaire RESULTATS Enfant âgé de 6 ans. Douleur de la fosse iliaque droite, associée à une fièvre et à des vomissements Échographie: épaississement du coecum TDM: épaississement du coecum et de la dernière anse iléale associé à des adénopathies nécrosées Diagnostic: tuberculose iléocoecale RESULTATS Un transit du grêle (N=3) a montré chez un de nos patients une sténose de la dernière anse iléale et un amas d’anses agglutinées se déplaçant en masse chez un autre. RESULTATS Une tomodensitométrie thoracique pratiquée 6 patients a permis de confirmer le diagnostic de miliaire (N=2), et de montrer un épanchement pleural (N=2) Elle a permis également de mettre en évidence des adénopathies médiastinales (N=2). RESULTATS Homme âgé de 54 ans. Fiévre associé à des sueurs et des douleurs abdominales TDM thoracique: adénopathies médiastinales RESULTATS L’IRM abdominale, réalisée pour explorer la masse hépatique, a évoqué sa nature infectieuse en montrant une masse présentant un hyposignal T1 homogène, un hypersignal T2 et une prise de contraste hétérogènes prédominants en périphérie. Les radiographies du rachis et l’IRM médullaire réalisée chez une de nos patientes ont montré des signes de spondilodiscite T10-T11 compliquée d’abcès para-vertébraux. RESULTATS Les 2 urographies intra veineuse réalisées étaient normales. RESULTATS Au terme de toutes ces explorations, nos patients présentaient différentes localisations abdominales de tuberculose: Péritonéale (N=11): c’est la localisation la plus fréquente dans notre série (45%), dont 5 cas de péritonite encapsulante, Ganglionnaire (N=8): elle arrive en 2eme lieu. Iléo-cæcale (N=6). Hépatique (N=2). Pariétale (N=2). Surrénalienne et pancréatique chez le même patient. Résultats Atteinte pariétale Patient 1 Jeune fille âgée de 12 ans. Masse abdominale avec fièvre Patient 2 Homme de 44 ans. douleur abdominale avec fièvre Coupes TDM réalisée après injection de produit de contraste iodé: 2 patients ayant des collections pariétales suite à l’extension à la paroi d’un tuberculome hépatique chez le premier patient et d’une tuberculose ganglionnaire compliquée de collections intra péritonéales et pariétales chez le 2eme. RESULTATS 7 de nos patients (29%) avaient des atteintes extra abdominales associées: les plus fréquentes sont thoraciques (N=3): une miliaire pulmonaire (N=2), une pleurésie tuberculeuse (N=1). Deux de nos patients (dont un sidéen) ont présenté une tuberculose ganglionnaire touchant aussi d’autres sites (médiastinal, cervical, inguinal etc.…). Spondylodiscite tuberculeuse compliquée d’abcès paravertebraux (N=1). Abcès de l’avant bras d’étiologie tuberculeuse (N=1). Résultats Localisations extra abdominales associées (1) A B C A/ Radio thorax de face: infiltrat réticulo micronodulaire diffus aux deux champs pulmonaires B/ Coupe TDM chez la même patiente montrant des micronodules de distribution aléatoire = miliaire tuberculeuse C/ Coupe TDM réalisée après injection de PDC, épanchement pleural gauche libre, épanchement enkysté avec épaississement pleural au niveau de la plévre médiastine droite. Résultats Localisations extra abdominales associées (2) D 10 E F G D11 D/ Radio thorax de face: refoulement des lignes para vertébrales réalisant un fuseau et pincement du disque D10-D11 Coupes IRM du même patient montrant une spondilodiscite D10-D11. D Femme âgée de 29 ans aux antécédents d’abcès du psoas. Fièvre avec douleur rachidienne Diagnostic: TBC ganglionnaire et rachidienne E, F,et G/ Sur les coupes IRM sagittales pondérés en T1 et les coupes sagittales et coronales pondérées en T1 gado on constate: •un pincement discal et une angulation en cyphose du rachis •un hyposignal en T1 avec prise de contraste du disque et des vertèbres adjacentes, •infiltration des parties molles péri vertébrales siége de collections. RESULTATS Le diagnostic de tuberculose était établi: Par l’examen anatomopathologique des différents prélèvements pratiqués (N=22). Il a révélé un granulome epithelioide et gigantocellulaire chez tous nos patients associé à une nécrose caséeuse chez 17 d’entre eux. Sur un faisceau d’arguments clinicobiologiques, radiologiques et épidémiologiques, chez un patient. Suite à une recherche positive de bacille de Koch dans les urines chez un autre patient. RESULTATS L’évolution sous traitement était favorable pour la plupart de nos patients (N=20) soit 83% des cas avec toutefois 4 échecs: décès des deux sidéens Absence d’amélioration d’un de nos patients présentant une tuberculose péritonéale après 6mois de traitement antituberculeux bien suivi Rechute tuberculeuse extra abdominale chez une de nos patientes qui avait présenté une péritonite encapsulante de traitement bien conduit. DISCUSSION DISCUSSION La tuberculose est une maladie infectieuse due le plus souvent au Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch), et beaucoup plus rarement à Mycobacterium bovis ou Mycobacterium africanum. DISCUSSION Épidémiologie La tuberculose a connu un recul spectaculaire durant les dernières décennies grâce à la généralisation de la vaccination (BCG) et à l’utilisation d’antituberculeux. Néanmoins depuis quelques années cette infection connaît une recrudescence due à l’apparition du VIH et de bacilles multi résistants. DISCUSSION Épidémiologie Cette maladie touche préférentiellement l’appareil respiratoire (tuberculose pulmonaire) mais elle peut atteindre de nombreux autres organes notamment au niveau de l’abdomen. L’incidence de la tuberculose extra pulmonaire est estimée à 8/100.000 habitants en Tunisie soit 35% des cas de tuberculose [13]. DISCUSSION Épidémiologie La localisation abdominale occupe la 3eme place parmi les atteintes extra pulmonaires avec une fréquence de 5 à 10%, elle est associée à une atteinte pulmonaire dans 15% des cas (présente chez 2 de nos patients) [2 ;3]. La tuberculose abdominale concerne les 2 sexes, tous les ages avec une prédilection pour l’adulte jeune,compatible avec notre série (moyenne d’age 30 ans). [2 ; 3; 7] DISCUSSION Physiopathologie La dissémination de la maladie au niveau de l’abdomen se fait par: Voie lymphatique. Voie hématogène (miliaire). Ingestion de bacilles d’origine endogène (déglutition de BK provenant des lésions des voies aériennes supérieures) ou exogène (ingestion de lait non pasteurisé). DISCUSSION Anatomo-pathologie (1) Selon sa localisation, la tuberculose abdominale peut prendre plusieurs formes: Péritonéale: L’épanchement, les granulations, les adhérences, les épaississements du péritoine et les anomalies digestives sont diversement associées permettant de distinguer 5 formes : – Ascitiques : l’épanchement liquidien s’associe à une éruption de granulations miliaires. – Fibrocaséeuses. – Fibroadhésives. – Encapsulantes – Pseudo kystiques DISCUSSION Anatomo-pathologie (2) Selon sa localisation, la tuberculose abdominale peut prendre plusieurs formes: Gastro-intestinale: elle associe des ulcérations, des épaississements irréguliers et des sténoses du tractus gastro-intestinal ; elle atteint avec prédilection le carrefour iléo- caecal. Organes pleins: les formes hépatiques et splénique sont les plus fréquentes, l’atteinte pancréatique est plus rare. La maladie peut prendre l’aspect de micronodules, de macro nodules ou d’abcès. Ganglionnaire: DISCUSSION Clinique (1) Les manifestations cliniques de la tuberculose abdominale sont trompeuses et non spécifiques. Leur installation est lente et progressive (délai moyen du diagnostic de 2 mois dans notre série). On retrouve souvent une fièvre, une altération de l’état général. L’atteinte intestinale peut se manifester par des douleurs abdominales, des troubles du transit surtout à type de diarrhée. DISCUSSION Clinique (2) L’atteinte péritonéale peut se manifester par une ascite. L’examen clinique peut retrouver une sensibilité abdominale, un empâtement, une masse, une hépatosplénomégalie, voire une défense. DISCUSSION Biologie et bactériologie (1) La biologie est également non spécifique: Le syndrome inflammatoire est quasi constant (constaté chez tous nos patients), L’hémogramme peut montrer une anémie hypo ou normo chrome, une hyperleucocytose, une leucopénie ou une lymphocytose DISCUSSION Biologie et bactériologie (2) La positivité de l’intradermoréaction à la tuberculine est un argument en faveur du diagnostic, sa négativité n’élimine pas le diagnostic (positive chez 47% de nos patients) La recherche de BK (crachats, selles et liquide d’ascite) est rarement positive, le B.K a été isolé dans les urines uniquement chez un de nos patients La ponction du liquide d’ascite ramène un liquide exsudatif riche en lymphocytes. DISCUSSION Imagerie Devant un tableau clinique et biologique souvent non spécifique , les moyens d’imagerie peuvent évoquer le diagnostic de tuberculose en particulier en pays d’endémie devant une association de signes. DISCUSSION Imagerie Les opacifications digestives gardent encore une place dans la démarche diagnostique mais c’est surtout l’apanage des moyens d’imagerie en coupes (échographie, TDM et IRM) qui ont un grand apport dans le diagnostic et la surveillance de cette pathologie. Le diagnostic de certitude reste toujours anatomo pathologique DISCUSSION Imagerie On va étudier les différentes formes de la tuberculose abdominale Péritonéale. Ganglionnaire. Gastro-intestinale. Des organes pleins. DISCUSSION Imagerie Tuberculose péritonéale Atteinte péritonéale : Elle associe de façon variable plusieurs signes. Ascite. Épaississement épiploique. Nodules mésentériques. Épaississement du péritoine pariétal. Discussion Tuberculose péritonéale L’Ascite: Retrouvée dans 30 à 100% des tuberculoses péritonéales (100% dans notre série). Typiquement elle est échogène, dense à la TDM (25 à 45 UH) ; libre ou cloisonnée, ces cloisons sont plus facilement détectées à l’échographie, L’IRM montre un rehaussement tardif de l’ascite 15 à 20 minutes après injection de produit de contraste paramagnétique, toutefois ce signe n’est pas spécifique et peut se voire dans les autres ascites exsudatives. Discussion Tuberculose péritonéale Coupes TDM après injection de produit de contraste iodé. Épanchement péritonéal dense de grande abondance Discussion Tuberculose péritonéale Atteinte épiploïque, mésentérique et du péritoine pariétal: A l’échographie on retrouve une accentuation de l’échogénicité de la graisse mésentérique, un épaississement du grand épiploon et du péritoine pariétal parfois nodulaire, Coupes échographiques explorant l’abdomen par une sonde de haute fréquence (12 Mhz): A/ épaississement hyper vascularisé du grand épiploon A B/ épaississement du péritoine pariétal siége d’un nodule hypo échogène B Discussion Tuberculose péritonéale Atteinte épiploïque, mésentérique et du péritoine pariétal: La TDM montre une densification de la graisse mésentérique, un épaississement des plis mésentériques, des micro ou macro nodules (traduction des granulations retrouvées à la laparotomie). Coupes TDM après injection de PDC Discussion Tuberculose péritonéale Atteinte épiploïque, mésentérique et du péritoine pariétal: A la TDM, le grand épiploon est épaissi infiltré siége de nodules réalisant au maximum des masses tissulaires (gâteau épiploique) posant un diagnostic différentiel avec la carcinose péritonéale. Coupes TDM après injection de PDC Discussion Tuberculose péritonéale Atteinte épiploique, mésentérique et du péritoine pariétal: A la TDM, le péritoine pariétal peut être épaissi de façon régulière ou nodulaire Coupe TDM après injection Discussion Tuberculose péritonéale Atteinte épiploique, mésentérique et du péritoine pariétal: L’IRM montre des anomalies superposables à celles observées en TDM, Les séquences rapides et les séquences T1 avec saturation de la graisse sont les plus intéressantes, l’injection de gadolinium augmente la sensibilité de l’IRM. Discussion Tuberculose péritonéale Diagnostic différentiel La tuberculose péritonéale pose souvent un problème de diagnostic différentiel avec la carcinose Certains signes permettent d’évoquer la tuberculose: Les nodules mésentériques. Le caractère bien limité de l’infiltration du grand épiploon. L’atteinte du carrefour iléo caecal Le caractère hypodense des masses épiploiques. Épaississement régulier du péritoine pariétal. Les adénopathies à centre nécrosé Splénomégalie et calcifications spléniques Discussion Tuberculose péritonéale La péritonite encapsulante: Est une forme particulière de la tuberculose péritonéale. Son aspect en imagerie est fortement évocateur de son origine tuberculeuse. Elle a été retrouvée chez 5 patients parmi les 11 cas de tuberculose péritonéale L’ASP en période d’occlusion peut détecter des anses agglutinées entourées par un espace clair correspondant à la capsule Discussion La péritonite encapsulante En échographie l’aspect est celui d’anses agglutinées encapsulées entourées d’un épanchement de faible abondance , le péritoine peut être épaissi. Coupe échographique explorant l’abdomen par une sonde de 4Mhz Discussion La péritonite encapsulante Transit du grêle:clichés centrés sans puis avec compression Les opacifications digestives montrent un amas d’anses groupées se déplaçant en masse , refoulant les organes voisins (estomac colon), avec des signes de stase en amont (dilatation du duodénum et des premières anses jujenales). Discussion La péritonite encapsulante: Coupes TDM après injection de PDC La TDM montre un épaississement du péritoine pariétal, des anses agglutinées entourées par une gangue , un épanchement cloisonné . Discussion La péritonite encapsulante Coupes TDM passant par l’abdomen après injection de produit de contraste chez un patient présentant une péritonite encapsulante: anses regroupées en amas au niveau du flanc gauche avec épaississement des plis et des nodules mésentériques Discussion La péritonite encapsulante Coupes TDM après injection de produit de contraste: autre patient présentant une péritonite encapsulante •Épaississement des plis mésentériques. •Nodules mésentériques. •Épaississement du péritoine pariétal. •Épanchement péritonéal. Discussion La péritonite encapsulante Diagnostic différentiel La tuberculose représente l’étiologie la plus fréquente de péritonite encapsulante, les autres étiologies les plus fréquentes sont représentées par La dialyse péritonéale La chimiothérapie intra péritonéale. DISCUSSION Imagerie Tuberculose ganglionnaire Les adénopathies sont de taille variable pouvant atteindre 4cm. Typiquement les adénopathies sont à centre hypoéchogéne à l’échographie, hypodense au scanner se rehaussant en périphérie. Cet aspect est fortement évocateur sans être spécifique (présent chez 6 patients parmi 8 présentant une atteinte ganglionnaire dans notre série). DISCUSSION Imagerie Tuberculose ganglionnaire On peut retrouver des calcifications ganglionnaires. Devant l’association à une atteinte du carrefour iléo caecal, l’aspect nécrosé des adénopathies permet souvent d’éliminer l’étiologie lymphomateuse Discussion Tuberculose ganglionnaire Coupe échographique explorant la fosse iliaque droite par un sonde de 12Mhz: Adénopathie à centre très hypo échogène liquéfié évoquant fortement l’étiologie tuberculeuse Discussion Tuberculose ganglionnaire A B Coupes TDM après injection de produit de contraste chez un de nos patients présentant des adénopathies nécrosées à centre liquéfié intra et rétro péritonéales A/ Adénopathies du pédicule hépatique. B/ Adénopathies iliaques droites DISCUSSION Imagerie Tuberculose du tractus gastro intestinal Prédominant dans la région iléo caecale, elle est particulièrement rare au niveau gastro duodénal. A l’échographie on observe un épaississement de la paroi intestinale (supérieure à 3mm) sans perte de sa différenciation (alternance de couches hyper et hypo échogènes) . L’étude au doppler couleur permet de visualiser une hyper vascularisation de l’anse épaissie. Coupe échographique explorant la fosse iliaque droite par une sonde de 12Mhz: DISCUSSION Imagerie Tuberculose du tractus gastro intestinal A l’échographie: la prolifération graisseuse péri séreuse entraîne un isolement des anses atteintes par rapport aux anses normales. L’association à des adénopathies (typiquement très hypo échogènes) est fortement évocatrice de tuberculose. Discussion Tuberculose iléo caecale Les opacifications digestives gardent une place, en particulier le transit du grêle pour étudier la dernière anse iléale, cet examen peut montrer une sténose iléale , des ulcérations , des fistules, une fenêtre radiologique, une rétraction du caecum. Transit du grêle: cliché centré sur la dernière anse iléale réalisé avec compression Discussion Tuberculose iléo caecale La paroi intestinale peut donc être normale ou simplement discrètement épaissie. Parfois, on peut observer un épaississement pariétal important réalisant un halo avec hypodensité sous muqueuse, d’origine oedémateuse encadrée par une hyperdensité centrale muqueuse et périphérique musculaire (comme notre cas). Les contours de l’anse intestinale sont alors volontiers flous, en raison d’un oedème de la graisse mésentérique péri digestive. Coupe TDM après injection de PDC Discussion Tuberculose iléo caecale Autour des segments digestifs pathologiques, la graisse mésentérique est parfois hypertrophiée siége de remaniements inflammatoires : sclérolipomatose qui associe une densification de la graisse avec des nodules et des travées fibreuses rétractiles. Coupes TDM après injection de PDC: A/ Sclérolipomatose mésentérique. B/ Épaississement circonférentiel régulier de la dernière anse iléale Discussion Tuberculose iléo caecale La sémiologie IRM de l’atteinte intestinale de la tuberculose est superposable à celle décrite au scanner. Les séquences pondérées T1 en écho de gradient avec injection IV de gadolinium et saturation de la graisse détectent les segments inflammatoires. L’utilisation d’un agent de contraste oral négatif augmente la sensibilité de l’examen. Discussion Tuberculose iléo caecale La sclérolipomatose mésentérique et les complications à type de fistule ou d’abcès sont en revanche mieux explorées par les séquences pondérées en T2. Les séquences en écho de gradient sont utiles pour l’analyse du mésentère et la mesure de l’épaisseur pariétale. Les séquences coronales de type « HASTE » sont utiles pour mettre en évidence les sténoses et leur retentissement sur le transit intestinal. Tuberculose iléo caecale Discussion Diagnostic différentiel La maladie de Crohn et la tuberculose iléo cacale posent souvent un problème diagnostic vu la similitude des signes radiologiques cliniques et même anatomo pathologiques. Tuberculose iléo caecale Discussion Diagnostic différentiel Certains signes en imagerie permettent de suspecter l’une ou l’autre des 2 pathologies: Les ulcérations profondes, les fistules et les sténoses sont généralement observées au cours du Crohn, vu le caractère transmural de l’inflammation dans cette maladie L’importance de l’infiltration de la graisse péri colique et mésentérique est en faveur du Crohn, elle prend parfois un aspect pseudo tumoral refoulant les anses digestives à son contact ; Le caractère nécrosé et volumineux des adénopathies est en faveur de la tuberculose. DISCUSSION Imagerie Tuberculose des organes pleins Le foie et la rate sont plus fréquemment atteints, L’échographie et la TDM peuvent montrer des lésions diffuses micronodulaires <5mm, (comme dans notre cas), ou simplement une hépato ou splénomégalie homogène. On peut aussi retrouver au niveau du foie et de la rate des calcifications séquelle de tuberculose guérie. Coupe TDM après injection de PDC et opacification digestive haute: hépatomégalie homogène, splénomégalie siége de multiples micronodules hypodenses Discussion Tuberculome hépatique Des lésions macro nodulaires peuvent se voire, particulièrement au niveau du foie, appelées « tuberculomes », dont l’aspect en imagerie reste peu spécifique: o En échographie, les nodules sont souvent hypoéchogènes. o En TDM, leur aspect est variable iso, hyper ou hypodense, homogènes ou hétérogènes, avec un rehaussement variable après injection intraveineuse de produit de contraste iodé. L’aspect le plus typique comportant une zone centrale hypodense d’allure liquidienne en rapport avec la nécrose caséeuse cernée par une couronne prenant le contraste en périphérie. Discussion Tuberculome hépatique Les tuberculomes hépatiques peuvent être uniques, mais aussi multiples. Des lésions calcifiées ont également été décrites. Discussion Tuberculome hépatique Coupe TDM après injection: tuberculome en cours de liquéfaction avec une partie hypodense rehaussée en périphérie et une 2eme portion rehaussée de façon hétérogène ( comme dans notre cas) Discussion Tuberculome hépatique Axiale T2 Axiale T1 Axiale T1 Gado Il semble que l’étude en IRM du tuberculome hépatique apporte peu d’éléments évocateurs, son aspect étant variable selon le stade évolutif de la lésion. L’aspect le plus évocateur est celui d’une lésion hyper intense surtout en périphérie en T2, hypo intense en T1, qui se rehausse en périphérie après injection de contraste paramagnétique (comme dans notre cas). Discussion Autres tuberculoses des organes pleins L’atteinte pancréatique est exceptionnelle et rarement primitive, elle est souvent secondaire à une miliaire avec des atteintes multiples : péritonéale, hépatosplénique etc.… En échographie la tuberculose pancréatique peut prendre l’aspect d’une tuméfaction homogène ou hétérogène, d’un nodule hypoéchogéne souvent céphalique, de masse kystique à contenu finement échogène. En tomodensitométrie elle apparaît comme une lésion hypodense unique ou multiple avec une prise de contraste en couronne. Discussion Autres tuberculoses des organes pleins Coupe TDM passant par l’abdomen réalisée après injection de PDC: •Nodule pancréatique corporéocaudal hypodense sans prise de contraste. •Surrénale gauche tuméfiée hypodense. •Épanchement péritonéal •Infiltration du grand épiploon Discussion Autres tuberculoses des organes pleins Diagnostic différentiel Les aspects en imagerie de la tuberculose des organes pleins ne sont pas spécifiques Dans l’atteinte hépatique, les diagnostics à évoquer sont: l’abcès à pyogènes ou amibien, les métastases, le carcinome hépatocellulaire ou toute autre tumeur nécrosée L’existence d’une nécrose au sein d’une masse de petit volume plaide en faveur de la tuberculose Discussion Autres tuberculoses des organes pleins Diagnostic différentiel L’atteinte splénique ou pancréatique sont rarement primitives: le contexte clinique ainsi que l’association à l’atteinte d’autres sites (notamment des ganglions nécrosés) permettent d’évoquer la tuberculose CONCLUSION CONCLUSION La tuberculose reconnaît ces dernières années une recrudescence due au VIH et au bacilles multi résistants Les localisations extra pulmonaires deviennent relativement plus fréquentes et notamment la tuberculose abdominale. CONCLUSION En pays d’endémie, les moyens d’imagerie en coupe permettant un diagnostic de présomption de la tuberculose abdominale dans ses différentes localisations en mettant en évidence une sémiologie riche et fine Le diagnostic de certitude reste histologique, cependant dans certains cas, en intégrant les données clinico biologiques et les résultats de l’imagerie le diagnostic peut être retenu. BIBLIOGRAPHIE 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. AMARIS J. ET AL. Aspects radiologiques du tuberculome hépatique Trois cas Gastroenterol Clin Biol, 1997, 21, 888-892. BOURAOUI S et al. La tuberculose extra pulmonaire en tunisie. A propos de 830 cas. Expérience du laboratoire d'Anatomie Pathologique de l'Hôpital la Rabta Tunisie médicale 2003, vol. 81, no8, pp. 529-534. Dafiri R, Imani F, Tuberculose abdominale. Encyclopédie Médico-Chirurgicale, RadiodiagnosticAppareil digestif, 33-010-A-30,2001. EL AJMI S. et al. 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