les fourberies de scapin

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LES FOURBERIES DE SCAPIN
D’APRÉS MOLIÈRE
MISE EN SCÈNE OMAR PORRAS
DU 16 AU 25 MARS 2010 - TNB, SALLE VILAR - Durée 1h50
Dossier réalisé par le Teatro Malandro et le Théâtre de Carouge
LES FOURBERIES DE SCAPIN
D’APRÈS MOLIÈRE
MISE EN SCÈNE OMAR PORRAS
ASSISTANTE A LA MISE EN SCENE Bérangère Gros ADAPTATION ET DRAMATURGIE Marco Sabbatini et
Omar Porras SCENOGRAPHIE Fredy Porras MUSIQUE Erick Bongcam et Omar Porras SON
Emmanuel Nappey et Erick Bongcam CREATION LUMIERE Mathias Roche CREATION COSTUMES
Coralie Sanvoisin assistée de Peggy Sturm COUTURIERE Irène Schlatter MASQUES ET POSTICHES
Cécile Kretschmar assistée de Marie Messien ACCESSOIRES Laurent Boulanger assisté de
Marie Vernay CONSTRUCTION DU DECOR Olivier Lorétan en collaboration avec Jean-Marc Bassoli
et Christophe Crausaz
AVEC
Julie Biereye, Sophie Botte, Olivia Dalric, Peggy Dias, Karl Eberhard, Alexandre Ethève,
Paul Jeanson, Lionel Lingelser, Richard Sandra
DIRECTEUR TECHNIQUE Olivier Lorétan REGIE ACCESSOIRES Laurent Boulanger REGIE PLATEAU
Jean-Marc Bassoli REGIE SON Emmanuel Nappey REGIE LUMIERE Mathias Roche HABILLEUSE
Marucha Castillo
PRODUCTION Teatro Malandro
COPRODUCTION Théâtre Forum Meyrin (Genève), Théâtre de Carouge (Genève), Le Grand T
Scène conventionnée de Loire-Atlantique Nantes, Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry
et de Savoie, Bonlieu Scène nationale d’Annecy, Château Rouge Annemasse
Avec l’appui de la Ville de Genève-Département cantonal de la culture, avec le soutien de la
République et canton de Genève, de la Commune de Meyrin, de Pro Helvetia-Fondation suisse
pour la culture et de la Fondation meyrinoise pour la promotion culturelle ,sportive et sociale
Le Teatro Malandro est en résidence au Théâtre Forum Meyrin.
CREATION
Suisse - Carouge / Théâtre de Carouge, du 21 avril au 10 mai 2009
Suisse - Meyrin / Théâtre Forum Meyrin, du 14 au 20 mai 2009
TOURNÉE
France - Chambéry / Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry et de la Savoie,
du 26 au 28 mai 2009
France - Lyon / La Croix Rousse, Scène nationale de Lyon, du 3 au 10 juin 2009
France – Montpellier, Le Printemps des comédiens, les 17 et 18 juin 2009
Japon - Shizuoka / SPAC Festival, les 4 et 5 juillet 2009
La tournée continue durant la saison 2009 - 2010
SOMMAIRE
Comment utiliser ce dossier ?
p. 4
Pistes pédagogiques
p. 4
Les Fourberies de Scapin : note d’intention par Omar Porras
p. 6
Le Teatro Malandro : historique
p. 7
Le corps de l’acteur et le jeu masqué au Teatro Malandro
p. 9
Les masques
p. 10
Pourquoi Molière ?
p. 11
Biographie de Molière
p. 11
Synopsis
p. 12
Etapes de la création du spectacle
p. 13
Distribution : qui fait quoi ?
p. 14
Organisation du Teatro Malandro
p. 17
Omar Porras : portrait
p. 18
Comédie latine, farce et commedia dell’arte aux origines
des Fourberies de Scapin (textes, extraits et exercices)
p. 19
Réponses des exercices
p. 24
Les Fourberies de Scapin
D’après Molière
Mise en scène : Omar Porras
Assistante à la mise en scène : Bérangère Gros
Adaptation et dramaturgie : Marco Sabbatini et Omar Porras
Comédiens : Julie Biereye, Sophie Botte, Olivia Dalric, Peggy Dias, Karl Eberhard, Alexandre Ethève,
Paul Jeanson, Lionel Lingelser, Richard Sandra
Scénographie : Fredy Porras
Musique : Erick Bongcam et Omar Porras
Son : Emmanuel Nappey et Erick Bongcam
Création lumière : Mathias Roche
Création costumes : Coralie Sanvoisin assistée de Peggy Sturm
Couturière : Irène Schlatter
Masques et postiches : Cécile Kretschmar assistée de Marie Messien
Accessoires : Laurent Boulanger assisté de Marie Vernay
Construction du décor : Olivier Lorétan en collaboration avec Jean-Marc Bassoli et Christophe Crausaz
Directeur technique : Olivier Lorétan
Régie accessoires : Laurent Boulanger
Régie plateau : Jean-Marc Bassoli
Régie son : Emmanuel Nappey
Régie lumière : Mathias Roche
Habilleuse : Marucha Castillo
SOUS RESERVE DE MODIFICATIONS
Création
Suisse - Carouge / Théâtre de Carouge
Du 21 avril au 10 mai 2009
LES MENTIONS CI-DESSOUS SONT OBLIGATOIRES !
Suisse - Meyrin / Théâtre Forum Meyrin
Du 14 au 20 mai 2009
Production : Teatro Malandro
Coproduction : Théâtre Forum Meyrin (Genève), Théâtre de
Carouge (Genève), Le Grand T Scène conventionnée de
Loire-Atlantique Nantes, Espace Malraux Scène Nationale de
Chambéry et de Savoie, Bonlieu Scène nationale d’Annecy,
Château Rouge Annemasse
Avec l’appui de la Ville de Genève-Département cantonal de
la culture, avec le soutien de la République et canton de Genève, de la Commune de Meyrin, de Pro Helvetia-Fondation
suisse pour la culture et de la Fondation meyrinoise pour la
promotion culturelle ,sportive et sociale
Le Teatro Malandro est en résidence au Théâtre Forum
Meyrin.
Tournée
France - Chambéry / Espace Malraux
Scène nationale de Chambéry et de la Savoie
Du 26 au 28 mai 2009
France - Lyon / La Croix Rousse
Scène nationale de Lyon
Du 3 au 10 juin 2009
France - Montpellier
Le Printemps des comédiens
Les 17 et 18 juin 2009
Japon - Shizuoka / SPAC Festival
Les 4 et 5 juillet 2009
La tournée continue durant la saison 2009 - 2010
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Comment utiliser ce dossier ?
Ce dossier est divisé en deux parties : dans la première, ci-dessous, vous trouverez des pistes pédagogiques pour préparer la venue au théâtre ainsi que conclure la séquence pédagogique après le spectacle.
Dans la seconde (dès la p. 6), vous trouverez du matériau informatif sur la pièce et sur le processus de
création ainsi que sur les personnes qui y sont impliquées, avec des propositions d’exercices autour des
influences de certains genres théâtraux sur Les Fourberies de Scapin.
Pistes pédagogiques
1. Une création théâtrale
Que savons-nous du processus que suit une production théâtrale ? Qui sont les personnes impliquées ? Combien de temps une création prend-elle ? Par quelles étapes passe-t-elle ? Cf. pp. 13-17
2. La note d’intention (p. 6)
Que dit-elle ? A qui s’adresse-t-elle ? A quoi sert-elle ? Elle pose des problèmes, énonce des hypothèses et des
souhaits. Elle est conçue pour le dossier de présentation et apparaît parfois dans les programmes.
3. Les masques
Les créations d’Omar Porras ont pour caractéristique, notamment, un jeu basé sur les masques. Les Fourberies
de Scapin ne fera pas exception. Est-ce que le fait de jouer avec des masques influence le jeu des comédiens ?
Connaissons-nous d’autres genres de théâtre – européens ou d’autres cultures – où les masques sont employés ? (Commedia dell’arte, Y a-t-il d’autres contextes où ils le sont ? (Carnaval, cf. par exemple Bâle ou le
Lötschental)
4. Comédie latine, farce et commedia dell’arte aux origines des Fourberies de Scapin
Cf. informations et exercices pp. 19-23
5. Quelques thèmes de la pièce : à approfondir
Le théâtre (cf. acte 1, scène 3 à la fin ; acte 1, scène 5)
Les rapports entre maîtres et serviteurs (cf. notamment acte 2, scène 4)
Les rapports parents-enfants
Le mariage
Autres thèmes ?
6. Les genres de comique
Comique de situation, comique de caractère, etc. : quelle est la part de chacun d’eux dans la pièce ? et dans la
mise en scène ? Donner des exemples.
7. Molière
Recherches sur la vie de Molière ; sa situation en 1671
Quelle est la situation des arts en France en 1671 ? (le mécénat de Louis XIV)
8. Exercice sur la mise en scène
Avant de venir à la représentation, imaginer quelques éléments constitutifs d’une mise en scène des Fourberies
en justifiant tous les choix (costumes : d’époque ? modernes ? autres ? / décor : un ou plusieurs lieux ? lieux
e
définis ? esthétique XVII ? moderne ? autre ? / autres éléments dans le tableau ci-après).
Après la représentation, comparer la mise en scène d’Omar Porras avec ce qui avait été imaginé.
9. Après le spectacle : l’adaptation des Fourberies de Scapin par Omar Porras
La commedia dell’arte a beaucoup influencé Molière dans l’écriture des Fourberies de Scapin (cf. pp. 19-23).
Mais certains éléments typiques de ce genre de théâtre ne s’y retrouvent pas. Or, dans son adaptation de la
pièce, Omar Porras a souhaité retrouver ces éléments : quels sont-ils ?
D’une manière générale, comment Omar Porras et son dramaturge ont-ils opéré pour adapter la pièce de
Molière ? Quels changements constate-t-on ? Tenter d’expliquer chacun de ces changements.
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10. Après le spectacle : impressions, opinions, critique
Ai-je aimé le spectacle ? Pourquoi ? Quels critères puis-je employer pour fonder mon jugement ?
Rédaction d’une critique basée sur des critères précis. On peut s’aider du tableau suivant.
Comparaison de la critique faite individuellement ou collectivement en classe aux critiques parues dans les
journaux.
Aperçu des éléments constitutifs d’un spectacle1
Acteurs
Gestuelle, mimique ; changements dans leur apparence
Construction du personnage, lien entre l’acteur et le rôle
Rapport texte/corps
Voix : qualité, effets produits, diction
Scénographie
Rapport entre espace du public et espace du jeu
Sens et fonction de la scénographie par rapport à la fiction mise en scène
Rapport du montré et du caché
Comment évolue la scénographie ?
Connotations des couleurs, des formes, des matières
Lumières
Lien à la fiction représentée, aux acteurs
Effets sur les spectateurs
Objets
Fonction, emploi, rapport à l’espace et au corps
Costumes, maquillages, masques
Fonction, rapport au corps
Son
Fonction de la musique, du bruit, du silence
A quels moments interviennent-ils ?
Rythme du spectacle
Rythme continu ou discontinu
Lecture de l’œuvre par la mise en scène
Quelle histoire est racontée ? La mise en scène raconte-t-elle la même chose que le texte ?
Quelles ambiguïtés dans le texte, quels éclaircissements dans la mise en scène ?
Le genre dramatique de l’œuvre est-il celui de la mise en scène ?
Le spectateur
Quelle attente aviez-vous de ce spectacle (texte, mise en scène, acteurs) ?
Quels présupposés sont nécessaires pour apprécier le spectacle ?
Comment a réagi le public ?
Quelles images, quelles scènes, quels thèmes vous ont marqué-e ?
Comment l’attention du spectateur est-elle manipulée par la mise en scène ?
1
D’après Patrice Pavis, Dictionnaire du Théâtre, Paris, Armand Colin, 2006, s.v. Questionnaire.
5
Les Fourberies de Scapin
Comédie en 3 actes et en prose, créée au théâtre du Palais Royal le 24 mai 1671
Alors que la mise en scène de Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht sillonne l’Europe, la Suisse et
l’Amérique Latine à la rencontre d’un public curieux, enthousiaste et nombreux, l’envie de mettre en scène Les
Fourberies de Scapin de Molière s’impose.
Dès ses débuts, le Teatro Malandro s’est orienté vers les grands textes : Les Bakkhantes d’après Euripide, Faust
de Marlowe, Othello de Shakespeare, Ay ! QuiXote d’après Cervantès, El Don Juan d’après Tirso de Molina,
Pedro et le Commandeur de Lope de Vega et tout récemment Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt
Brecht.
Aujourd’hui, « retourner au centre du plateau » prend la forme d’un élan vital.
Rencontrer Molière concrétise un besoin d’explorer la farce, l’efficacité du jeu masqué, les codes de jeu issus
de la tradition populaire italienne et de la commedia dell’arte ainsi que les ressorts comiques proposés par cet
auteur.
Mélange des genres : comédie latine (Phormion de Térence), commedia dell’arte, tradition populaire de Tabarin, farces (reprise des premières farces de Molière aujourd’hui perdues telles Gorgibus dans le sac et de certaines de ses propres pièces comme L’Etourdi et Le Médecin volant), échos à La Sœur de Rotrou, à La Dupe amoureuse de Rosimond et emprunts de deux scènes du Pédant joué de Cyrano de Bergerac… Les Fourberies de
Scapin constitue à la fois une remarquable synthèse du théâtre tel qu’il a été pratiqué pendant le siècle et demi
qui a précédé et une démonstration éblouissante du savoir-faire de Molière s’éloignant volontairement des
genres spectaculaires en vogue à la même époque (comédie-ballet, divertissement de cour, etc.).
La tension dramatique des Fourberies est construite sur une série de parallélismes : il y a deux géniteurs, deux
couples d'amoureux et deux valets, de façon à produire des effets de répétition avec de multiples variantes.
Loin de diviser l'action, dont Scapin assure l'unité, le procédé crée une sorte de dynamique du comique extrêmement efficace : les ruses et les stratagèmes de l'ingénieux valet apparaissent comme les étapes d'une
course folle.
Scapin, tel un époustouflant manipulateur, charismatique et habile maître de cérémonies, n’est pas sans en
évoquer certains qui usent de petits arrangements de ce monde. As de l’astuce, des bons plans et autres petits
coups, il résout tous les problèmes. Le génial et malin Scapin débrouille toutes les intrigues et passe entre les
mailles de tous les filets, il se joue habilement des puissants, des riches, des maîtres, des pères, des mères et
des fils…
C’est à travers l’énergie et la vivacité de comédiens soigneusement aiguisés que la rencontre entre Molière, ses
Fourberies de Scapin et le Teatro Malandro devrait se produire : musiques, chants, le rythme trépidant et cruel
de la farce, la fraîcheur débridée de l’improvisation, la satire mordante et tordante de la décadence moderne
au service d’une fable à l’efficacité redoutable où le valet règne en maître.
Omar Porras
Molière, portrait par Pierre Mignard
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Le Teatro Malandro : historique
Le Garage, squat genevois
Sécheron par la compagnie les transforme en un
véritable lieu de création et de recherche théâtrale. Un espace immense qui concentre sur le
même site un dojo de travail, un espace de construction de décors, des bureaux administratifs, un
espace de convivialité, rend possible la concentration et l’inter-activité entre les différentes dimensions du travail (artistique, technique et administrative) durant les créations. La première-née suite
à cette installation est Strip-Tease de Slawomir
Mrozek en 1997. Quelques mois plus tard, le Teatro Malandro atteint un nouveau palier : créé à la
Comédie de Genève, Noces de sang de Federico
García Lorca est joué au Canada, au Japon et sillonne une grande partie de la France, dans la plupart des Scènes nationales et Centres dramatiques. La force du texte alliée à la lecture d’Omar
Porras produit un spectacle d’une énergie extrêmement puissante. Après trois ans de tournée,
c’est le théâtre antique qui impose sa nécessité
artistique et qui emmènera la troupe vers les
Bakkhantes (d’après Euripide) pour une tournée
internationale (2000). Le metteur en scène et directeur de troupe se tourne ensuite vers une figure
elle aussi mythique, habitée par un idéalisme
confinant au mysticisme, Don Quichotte devenu
Ay ! QuiXote dans l’univers porrassien : moment
de grâce pour la compagnie (2001) et pour le public, cette transposition du roman au théâtre souligne la force du langage d’Omar Porras qui souhaite s’affranchir de la tyrannie du verbe pour
toucher aux autres dimensions de l’homme. Poursuivant les tournées internationales, le spectacle
adapté de l’œuvre de Miguel de Cervantes Saavedra ouvrira les portes de la Colombie au fils prodigue : c’est la première participation du Teatro
Malandro au Festival Iberoamericano de teatro de
Bogotá, dirigé alors par Fanny Mikey.
Après six ans passés à faire du théâtre de rue à
Paris, le Colombien Omar Porras s’installe dans un
squat à Genève en 1990, le Garage, et y fonde le
Teatro Malandro. Dans ce lieu de recherche théâtrale sont créés les premiers spectacles : en 1991,
Ubu roi d’Alfred Jarry donne le ton d’un travail
caractérisé par un univers baroque, un métissage
des cultures, des comédiens masqués, une conscience du corps et une présence de la musique, le
tout conçu de manière organique. Très vite la
compagnie est remarquée et programmée dans
différents lieux, notamment au Festival des Arts
de Nyon, mais aussi au Festival de la Cité à Lausanne : elle commence à émerger des milieux
artistiques et alternatifs locaux.
Lieu illégitime, matériaux récupérés dans la rue, le
Teatro Malandro transforme sa précarité en profusion d’imagination grâce à une ingéniosité détonante, grâce à une poésie de la nécessité dont
Omar Porras est coutumier depuis son enfance,
dans son quartier à Bogotá.
Un an après Ubu roi, Omar Porras et ses complices
montent en 1992 La tragique histoire du Docteur
Faust de Christopher Marlowe, inaugurant
l’exploration des grands mythes. Après une reprise
d’Ubu roi (1993), le metteur en scène s’attaque la
même année à un auteur suisse – Friedrich Dürrenmatt – et à une œuvre à la dimension universelle : La Visite de la vieille dame. Ce spectacle
marque une étape très importante dans l’histoire
du Teatro Malandro, reconnue par le biais du Prix
romand du spectacle indépendant (1994). Traitant
cette œuvre de manière iconoclaste, le metteur en
scène colombien installé à Genève prouve conjointement la force de son interprétation et démontre
la radicalité de l’auteur suisse allemand. C’est alors
que les grandes scènes internationales s’ouvrent à
la compagnie toujours établie dans un squat et que
démarre une tournée suisse et internationale sur
les routes de France, d’Allemagne et d’Amérique
latine.
Le Théâtre Forum Meyrin
Comme depuis ses débuts, l’histoire du Teatro
Malandro est marquée par ses lieux
d’établissement : en 2003, au terme de la tournée
de Ay ! QuiXote au Barbican Centre de Londres, la
compagnie est contrainte de quitter le site de
Sécheron et est accueillie en résidence au Théâtre
Forum Meyrin par son directeur Jean-Pierre Aebersold. Disposant d’un espace pour son équipe
administrative, le Teatro Malandro est toujours en
quête d’un lieu qui permette de réunir toutes les
facettes de la vie d’une troupe, y compris la dimension pédagogique, consubstantielle de la méthode porrassienne. Désormais les créations de
spectacle sont accueillies par divers théâtres. En
2003, Omar Porras est invité par le Théâtre
De la Comédie de Genève à Sécheron
Suite à cet immense succès, le directeur de la Comédie de Genève, Claude Stratz, offre son plateau
au Teatro Malandro pour monter Othello de William Shakespeare (1995) dans ce qui est
l’institution théâtrale de la Ville de Genève. En
1996, une autre étape déterminante s’amorce :
l’investissement – au sens de grands travaux
d’aménagement – des anciens ateliers de
7
Am Stram Gram (Genève) à monter L’Histoire du
soldat d’Igor Stravinski et Charles-Ferdinand Ramuz avec toute son équipe. Première expérience
d’une collaboration avec une formation
d’orchestre (l’Ensemble Contrechamps), ce spectacle lui ouvre ensuite les portes de l’opéra. Petit
bijou de délicatesse, le spectacle créé à Genève
sera ensuite repris au Théâtre des Abbesses à
Paris. En 2004, Omar Porras décide de reprendre –
dix ans plus tard – La Visite de la vieille dame pour
une recréation : le rôle titre, incarné dans la première version par le metteur en scène qui est également acteur, lui revient naturellement. Fable
intemporelle, le spectacle tiré de l’œuvre de Dürrenmatt voyage à nouveaux sur les scènes internationales, jusque dans les régions les plus lointaines, telles que le Centre dramatique de l’Océan
indien (Ile de la Réunion). Renouant en 2005 avec
les figures mythiques et initiant une exploration de
la relation maître-valet, la troupe révèle au public
un El Don Juan (d’après Tirso de Molina) enfantin
et capricieux, mais non moins cruel, qui fascinera
par une richesse picturale toujours et encore plus
intense, la plupart du temps soignée par Fredy
Porras (scénographe et frère du metteur en
scène) ; elle ramène une nouvelle fois la compagnie genevoise sur les scènes colombiennes après
avoir écumé la francophonie sur sol européen :
c’est en effet la première incursion en Belgique
(Namur et Bruxelles). Enorme travail de compilation, le texte se nourrit des versions de Tirso de
Molina, de Molière, mais aussi de la commedia
dell’arte et de boutures anglaises, véritable création textuelle réalisée conjointement par Omar
Porras et Marco Sabbatini, dramaturge. Comme
toujours le metteur en scène ressent la nécessité
de se réapproprier les textes, de les investir profondément, de les bousculer pour en retirer – avec
le travail d’improvisation des comédiens et la force
de proposition de toute la compagnie – une sorte
de quintessence du sens, tant rationnel qu’intuitif.
Puis en 2007, c’est la première confrontation avec
l’univers textuel et donc idéologique de Bertolt
Brecht : dans Maître Puntila et son valet Matti,
Omar Porras explore une nouvelle fois la relation
maître-valet, mais aussi la duplicité de l’être humain, ombre et lumière coexistant dans le même
personnage de Puntila. Longue tournée qui marque à la fois les premières représentations en Espagne (Festival de Teatro de Malaga - Teatro Cervantes) mais également le retour du Teatro Malandro au Japon, au sein du Shizuoka Spring Festival nouvellement dirigé par Satoshi Miyagi qui
propose à Omar Porras une recréation de El Don
Juan avec des comédiens japonais pour 2009.
Par le biais de ses spectacles, véritables boîtes à
musique, le Teatro Malandro a ouvert à Omar
Porras depuis 2006 les portes des plus grandes
maisons d’opéra européennes, telles que la Monnaie à Bruxelles, le Théâtre du Capitole à Toulouse,
l’Opéra national de Lorraine, le Grand Théâtre de
Genève et l’Opéra de Lausanne ; dans le même
élan, la Comédie-Française a également invité
Omar Porras pour la mise en scène en 2006 d’un
spectacle qui a permis l’inscription au répertoire de
la prestigieuse institution de la pièce Pedro et le
commandeur de Félix Lope de Vega.
La création 2009, Les Fourberies de Scapin de Molière, renoue avec la relation maître-valet. Elle
constitue également le premier spectacle issu du
partenariat entre le Théâtre de Carouge et le
Théâtre Forum Meyrin, à la fois co-produit et coaccueilli par les deux institutions genevoises.
Avant même sa première représentation, une
tournée nationale et internationale est déjà
confirmée au Japon, en France et en Amérique
latine.
La production 2010, le spectacle autour de la figure historique de Simon Bolivar, célèbre le bicentenaire du début de la guerre d’indépendance du
Nouveau Monde. C’est le philosophe et romancier
colombien William Ospina qui en écrit la pièce.
Une tournée en Europe et en Amérique latine est
en cours de planification pour la saison 2010-2011.
Aujourd’hui le Teatro Malandro est la première
compagnie théâtrale de Suisse romande à être
soutenue conjointement par la Ville et l’Etat de
Genève, Pro Helvetia et une commune genevoise
(Meyrin)
Photo de répétition © Marc Vanappelghem
8
Le corps de l’acteur et le jeu masqué au Teatro Malandro
La démarche du Teatro Malandro se base sur le
fonctionnement du corps de l’acteur et sa projection dans l’espace.
du cœur. Mon maître est le plateau avec toutes les
créatures qui le peuplent, dessus, dessous, sur les
côtés », indique Omar Porras en exergue aux toutes premières répétitions.
Comme l’athlète, l’acteur doit entraîner son corps
grâce à une large palette d’exercices. Avec les
exercices de training, par lesquels commence chaque séance de répétition, il s’agit d’élaborer chaque geste, chaque mouvement, chaque action que
pourrait faire le personnage et de l’explorer avec
précision. L’entraînement et la préparation de
l’acteur permettent d’obtenir la connaissance de
ses capacités et de ses faiblesses. L’acteur construit avec son propre corps la colonne vertébrale,
la manière de marcher, la voix unique d’une créature qu’est le personnage. L’acteur doit aller sur
scène en ayant envie de raconter une histoire et de
défendre un personnage.
« Ce personnage vient de quelque part. Il faut
prendre le temps de le faire naître, de le rencontrer, de le faire vivre et de le faire grandir sur
scène », indique Omar Porras.
Dans son travail, il utilise beaucoup le rythme, la
pulsation musicale et les impulsions corporelles
pour retrouver ce qui est enfoui en chacun de
nous. Chaque comédien crée le rôle de son personnage et essaie de le faire monter de l’intérieur
de soi jusqu’au masque. Pour Omar Porras, les
masques sont le symbole majeur du théâtre, qu’ils
soient cuir, latex, peau, postiche, maquillage,
nez…
Photo de répétition © Marc Vanappelghem
Les Fourberies de Scapin n’échapperont pas à la
règle : training, exercices physiques, travail du jeu
masqué, improvisation, pas de distribution établie
à l’avance, recherches musicales, changements…
Le plateau seul posera ses règles du jeu.
« Il y a dans chaque masque la trace des conditions
de sa naissance. Mettre un masque c’est une rencontre avec un autre que soi qui peut induire une
modification de sa propre perception. Parfois l’on
peut se perdre dans ce travestissement. Ce travail
est laborieux et passionnant », rapporte Omar
Porras.
Et ce, dans la confiance qu’avec l’énergie et la
vivacité de jeunes comédiens soigneusement aiguisés, la rencontre entre Molière, Les Fourberies
de Scapin et le Teatro Malandro devrait se produire, à travers jazz latino, salsa, rock, masques,
postiches, chants, pétards… Le monde de cette
décadence moderne, insouciante, frivole et cruelle
est au service du théâtre et d’une fable à
l’efficacité redoutable, où le valet Scapin règne en
maître.
Et c’est par cette recherche de personnages, grimés, masqués, métamorphosés, que vont débuter
les séances de répétitions des Fourberies de Scapin.
Ces naissances sont en gestation, latentes. Elles ne
naîtront qu’en répétition, à l’endroit de la rencontre avec ces personnages et le metteur en
scène, à partir des propositions des comédiens. On
trouvera, cherchera et s’adaptera aux nécessités
imposées par le plateau. « Ce que je demande à un
comédien, c’est de se détacher de son bagage, de
se retrouver sans normes, sans règles, de se débarrasser de l’idée du théâtre qu’il se fait pour luimême. Le but est simplement de stimuler les sensations du spectateur, ses sensations de l’âme et
9
Les masques
Nous sommes venus pour apporter « quelque
chose d’oublié » : un théâtre masqué, un théâtre
très proche du public dans l’esprit des spectacles
de tréteaux.
devient l’énergie propre au personnage masqué,
comment elle influe sur la démarche, les impulsions et les attitudes du personnage.
Depuis ses débuts en 1990 et depuis ses premiers
spectacles, le Teatro Malandro a toujours recouru
aux masques, au maquillage et aux « coiffures »
(cornes, couronnes de lumière, chapeaux…).
Bien souvent toute la tête est couverte, mais le
masque peut ne couvrir que la moitié du visage,
laissant aux yeux et à la bouche la liberté de mouvement et d'expression ; il peut aussi ne représenter qu’un élément (un nez, des oreilles, des lunettes, un maquillage…).
C’est à partir de la mise en scène de La Visite de la
vieille dame (1993) que les masques des spectacles
du Teatro Malandro n’ont plus été « récupérés » ou
repris à diverses traditions. Ils ont été, au
contraire, conçus et fabriqués pour un projet, un
personnage, en fonction des comédiens. Latex,
cuir, plumes, résines… tous matériaux et textures
explorés et adaptés à chaque création : les masques sont devenus les médiateurs des créatures
créées par ce théâtre.
© Marc Vanappelghem
Pour Omar Porras, les masques sont un des symboles forts du théâtre : la théâtralité, la révélation,
la transformation, l’extraordinaire, la fusion entre
la réalité et le rêve… Il rapporte s’être passionné
très jeune pour la tradition du jeu masqué qui,
selon lui, assure une transgression entre le mythe
et le présent, entre l’origine et l’avenir.
Tous les masques du Teatro Malandro ont une
histoire ; ils sont comme hantés de la présence
d’un autre acteur, ils portent en eux un héritage.
Chacun porte la trace des conditions de sa naissance : l’acteur qui le porte est imprégné d’un passé qui n’est pas le sien. Mettre un masque, c’est
une rencontre avec un autre que soi qui peut induire une modification de sa propre perception.
Pour Omar Porras, l’approche du jeu masqué est
un lent processus de gestation et de construction
où chaque phase est une étape décisive.
La base du travail de départ est une mise à nu. Il
s’agit d’une discipline rigoureuse et quotidienne,
d’un travail sur le corps, sur la voix, sur le geste et
sur l’écoute.
L’éveil, l’acuité et la concentration sont les premières exigences. Elles restent fondamentales et vitales pour permettre la naissance d’un personnage,
de créatures.
Toute la démarche du metteur en scène consiste à
saisir comment l’énergie offerte par le comédien
La pratique du jeu masqué est liée à un travail de
recherches sur le mouvement. Le corps du comédien, sollicité dans ses moindres articulations, va
« permettre » la création de ces personnages.
Cette recherche est également musicale, rythmique, et dans l’exercice de répétition, chaque entrée, chaque déplacement et chaque intention
sont accompagnés musicalement.
La musique induit le geste du corps créé par le
masque.
C’est un certain type de théâtralité qu’indiquent
ces personnages masqués qui, rassemblés et
agencés ensemble, racontent une fable et présentent un spectacle tel qu’Omar Porras aime les
inventer.
Pour Les Fourberies de Scapin, les formes et figures
de ces masques et créatures s’inventeront dans le
temps des répétitions. Postiches, nez, perruques,
oreilles, maquillages, masques complets, demimasques, masques de la commedia dell’arte… tout
est à inventer. Le travail des répétitions va imposer
sa rigueur et la recherche va permettre d’explorer
de nombreuses possibilités. Rien ne sera anodin,
rien n’est pour le moment prévu, tout est à inventer.
10
Pourquoi Molière ?
Lorsque Omar Porras décide de puiser son inspiration dans une œuvre du répertoire classique, il
n’est pas intimidé ni motivé par une chimérique et
passéiste fidélité ; bien au contraire !
Si fidélité il y a, elle s’appuie sur la théâtralité inhérente au texte, explorée et retravaillée sur le plateau comme s’il s’agissait d’une œuvre nouvelle.
Cette lecture de l’œuvre est réellement une redécouverte.
Sur le plateau, la recherche, le travail
d’improvisation, la mise en place des situations de
jeu et la création des personnages imposent un
regard et créent une nouvelle œuvre : la forme du
spectacle née se dévoile petit à petit, nourrie
d’événements quotidiens.
l’œuvre au plus profond de son héritage littéraire
pour lui redonner son sens et sa force.
C’est à partir de ce travail sur le texte, sur les situations et par les improvisations qu’au fil des répétitions les personnages du spectacle vont se construire, les « créatures se créer ». « L’acteur doit
aller sur scène en ayant envie de raconter une
histoire et de défendre un personnage. Ce personnage vient de quelque part. Il faut prendre le
temps de le faire naître, de le rencontrer, de le
faire vivre et de le faire grandir sur scène », rappelle souvent Omar Porras.
Les acteurs doivent, pour Omar Porras, être des
passeurs. « Le passeur ne transmet pas seulement,
il témoigne aussi d’une certaine expérience. A
partir du ‘je’, de ‘moi’, il s’agit pour l’acteur
d’enchanter une communauté. Il est un révélateur.
L’acteur doit être porteur de dimensions impalpables, d’un mystère, pour qu’une communion se
produise », dit-il.
Telle une relecture ou un nouveau regard, ce genre
de procédé d’adaptation joue un rôle central dans
le processus de création du Teatro Malandro :
l’œuvre s’émancipe de tout carcan littéraire et
s’ouvre (dans le travail de recherche avec les comédiens) à l’improvisation pour mieux retrouver
ses propres potentialités théâtrales.
Aussi, en cours de répétition, ce sont ces différents
aspects, superposés, ajoutés, enrichis de tant
d’autres que nous tâcherons d’explorer et de
« mettre à l’épreuve » : la présence de l’acteur et la
conscience que celui-ci a de l’espace mais également le travail d’improvisation et la manipulation
des maquillages de scène, des masques et des
postiches. Ces derniers jouent un rôle capital dans
le travail d’Omar Porras. Utilisés librement et selon
les besoins du projet artistique, ils participent intimement à la création dramatique des personnages.
Procédant par étapes et strates de travail, la recherche d’autres scènes, d’autres farces, d’autres
textes de l’époque contemporaine ou immédiatement postérieure aux Fourberies de Scapin va servir
le projet pour sa richesse et sa complexité. Sans
hésiter à retraduire, à remodeler, à inverser, à
superposer les situations et les dialogues, Omar
Porras va entreprendre d’interroger le texte de
Molière dans son essence. Accompagné de son
dramaturge Marco Sabbatini, ils vont ancrer
J EAN -B APTISTE P OQUELIN , DIT M OLIERE , est baptisé le 15 janvier 1622 à Paris. Fils d'un tapissier, il fait ses études chez les jésuites
avant d’aller étudier le droit à Orléans. Avec Madeleine Béjart, il crée l'Illustre-Théâtre qui est un échec pour des raisons financières.
Il quitte alors Paris pour la province où il entre dans la troupe de Dufresne. Il y restera treize ans. Durant cette période, il apprend le
métier d’acteur et commence à écrire ses premières comédies (L’Étourdi et Le Dépit Amoureux). En 1658, il revient à Paris pour
jouer Nicomède de Corneille et Le Dépit amoureux devant le roi, et gagne sa protection. C'est cependant la pièce Les Précieuses ridicules (1659), son premier grand succès, qui lui apporte une certaine reconnaissance. Molière obtient du roi la salle du Petit-Bourbon
puis celle du Palais-Royal (à partir de 1660). En 1662, Molière épouse Armande Béjart, la fille de Madeleine : ce mariage ne va pas
sans susciter des commentaires, car certains pensent qu’Armande n’est autre que la propre fille du dramaturge et de Madeleine.
Comédien, chef de troupe et auteur, Molière écrit des rôles sur mesure pour les membres de sa troupe. L’Ecole des Femmes (1662)
est un autre succès. La Querelle de L’Ecole des Femmes marque cependant le début de difficultés. Les dévots, qui forment un parti
puissant, considèrent Molière comme un libertin et L’Ecole des Femmes comme une pièce obscène et irréligieuse ; Molière annonce
qu’il va porter la Querelle sur la scène : le 1er juin est créée La Critique de l’Ecole des Femmes. Suivra L’Impromptu de Versailles, qui
porte toujours sur la Querelle.
Tartuffe est joué pour la première fois en 1664 à Versailles : Molière y critique l'hypocrisie des faux dévots. La pièce fait scandale, le
roi l’interdit sous la pression du parti dévot qui se sent visé. En 1665, Dom Juan suscite également des indignations. Malgré son succès, la pièce est retirée. Molière continue cependant de bénéficier de la faveur du roi.
La collaboration de Molière avec le musicien Lully se traduit par l’apparition d’un nouveau genre, la comédie-ballet, dans laquelle
les parties de théâtre pur sont entremêlées d’intermèdes musicaux et dansés.
La troupe est nommée en 1665 Troupe du Roi. Viennent ensuite Le Misanthrope (1666), George Dandin (1668), L'Avare (1668). En
collaboration avec Lully, Molière crée les comédies-ballets Monsieur de Pourceaugnac (1669), Les Amants magnifiques (1670) et Le
Bourgeois Gentilhomme (1670). En décembre 1671, Molière donne La Comtesse d’Escarbagnas, Les Fourberies de Scapin, et en 1672 il
crée Les Femmes savantes. Lully intrigue auprès du roi pour obtenir l’exclusivité de la création des ballets : Molière perd la faveur du
roi.
Epuisé par le travail et la maladie, Molière meurt le 17 février 1673 après la quatrième représentation du Malade imaginaire, son ultime pièce.
11
Synopsis
Acte I
Acte II
Acte III
En l’absence de leurs pères
partis en voyage, Octave, fils
d’Argante, et Léandre, fils de
Géronte, se sont épris l’un de
Hyacinte, jeune fille pauvre et
de naissance inconnue qu’il
vient secrètement d’épouser,
l’autre
de
Zerbinette,
une jeune esclave égyptienne.
De son côté, Argante apprend
à
son
ami
Géronte
l’indiscrétion qu’il tient de
Scapin selon laquelle Léandre
a commis une grave sottise.
Léandre, pris au dépourvu lors
des retrouvailles avec son
père, corrige vertement le
valet Scapin pour sa trahison.
Toutefois, il quitte bientôt son
ressentiment pour le supplier
de lui venir en aide car il apprend de Carle qu’il doit payer
rapidement une rançon pour
sa fiancée Zerbinette, menacée d’enlèvement.
Sous l’autorité de Sylvestre
envoyé par Octave et Léandre,
Hyacinte et Zerbinette se
rencontrent et exposent à
Sylvestre et à Scapin leur regard sur l’amour.
Octave, inquiété par le retour
de son père Argante, implore
le secours de Scapin, valet de
Léandre. Scapin accepte de lui
venir en aide et fait croire au
vieil homme que son fils, ayant
été surpris auprès de la jeune
fille, a été contraint de
l’épouser. Le vieil Argante ne
veut rien savoir et veut faire
rompre le mariage. Le fourbe
Scapin utilise l’alibi d’un faux
frère de Hyacinte prêt à
consentir à un arrangement en
échange d’une forte somme
d’argent. La force de conviction de Scapin puis les menaces physiques de ce prétendu
frère parviennent à convaincre
Argante : il se résigne à donner
les deux cents pistoles exigées.
Scapin parle à Géronte et lui
fait croire que son fils Léandre
a été enlevé par des Turcs et
qu’il est retenu dans une galère en partance pour Alger,
mais qu’il peut être libéré à la
condition de payer une rançon
de cinq cents écus. Le vieil
homme se lamente et essaie
par
tous
les
moyens
d’échapper à ce racket. Il finit
toutefois par confier sa bourse
à Scapin.
Heureux, les deux jeunes fils
s’enthousiasment de ce que
Scapin a pu obtenir l’argent de
leur bonheur alors que Scapin
demande à Léandre le droit de
se venger de son père.
S’appuyant sur l’autorisation
de Léandre, Scapin décide de
se venger de Géronte en lui
faisant croire que des hommes méchants sont à sa recherche pour le tuer parce qu’il
a tenté de rompre le mariage
de leur sœur avec le fils
d’Argante, voulant remplacer
la promise par sa propre fille.
Aussi, afin de le soustraire à ce
danger, Scapin lui propose de
le cacher dans un sac…
Contrefaisant sa voix et jouant
plusieurs rôles à la fois, Scapin
roue le vieil homme de coups
de bâton. Celui-ci finit par
découvrir la supercherie : Scapin s’enfuit à toutes jambes.
Géronte, fort en colère, jure de
faire payer cher ses fourberies
à Scapin, mais la double reconnaissance qui se produit,
révélant en Hyacinte la fille
perdue de Géronte et en Zerbinette celle d’Argante, sauve
Scapin des pires projets des
deux vieillards bafoués.
Scapin, simulant une blessure
« mortelle » des suites d’un
accident, arrache le pardon
des pères !
12
Etapes de la création du spectacle
2007
PERIODE
septembre
octobre
novembre
décembre
janvier
ARTISTIQUE & TECHNIQUE
Lecture de pièces, réflexions, discussions
ADMINISTRATION
Choix définitif de la pièce
1ère séance pour préparer l'organisation
Préparation du planning des répétitions
Elaboration du dossier de présentation de la pièce
Préparation du planning prévisionnel de production
Elaboration du budget en fonction du projet artistique
Organisation de la tournée (entre janvier et mars 2008)
Recherche de lieux pour les stages des comédiens
Elaboration du dossier de présentation du projet artistique
Présentation aux producteurs du dossier du projet artistique
Etablissement des rapports annuels pour les nouvelles demandes de subventions
Pré-sélection de 350 CV de comédiens
Diffusion d'une annonce pour la recherche de comédiens en Suisse, France et
Belgique
Réponse aux 350 CV reçus des comédiens
Convocation des comédiens aux stages
février
mars
avril
mai
juin
Entretiens avec 50 comédiens à Genève et à Paris
Entretiens avec 50 comédiens à Genève et à Paris
Stage avec 53 comédiens durant 8 jours au Théâtre Forum Meyrin et
au Théâtre de Carouge
2 0 0 8
juillet
août
septembre
octobre
novembre
Stage avec 21 comédiens durant 4 jours au Théâtre de Carouge et au Théâtre de la
Cité Bleue (Genève)
Sélection définitive de 4 comédiens
Entretiens avec 23 comédiens à Paris
Stage d'un jour avec 18 comédiens au Théâtre du Capitole à Toulouse
Sélection définitive de 5 comédiens
Présentation de la maquette des décors
Début de la construction des décors en ateliers au Théâtre de la Cité Bleue et aux
ateliers du Lignon (jusqu'au 21 avril 2009)
décembre
PERIODE
ARTISTIQUE & TECHNIQUE
Aménagement de la salle de répétition au Théâtre de la Cité Bleue
(10 jours)
Préparation des espaces d'ateliers de couture, d'accessoires et de masques
Arrivée des comédiens, 1ère rencontre avec toute l'équipe du Teatro Malandro
Début des répétitions, qui vont durer 12 semaines (jusqu'au 21 avril 2009)
Confection des costumes (jusqu'au 21 avril 2009)
ADMINISTRATION
Création d'un flyer de tournée avec un photographe et un graphiste
Planification de la promotion du spectacle (envoi aux journalistes, aux théâtres,
etc.)
Envoi de documentation avec dossier de présentation, photos de répétitions dans
les théâtres d'accueil
Accueil des comédiens et répartition dans les logements, observation du bon
déroulement du séjour de chaque membre de l'équipe
Prise de contact avec les théâtres d'accueil de la 1ère saison : réservation d'hôtels
Création du dossier pédagogique
Planification, dans le cadre du parcours pédagogique organisé conjointement par
le Théâtre de Carouge et le Teatro Malandro, des présentations dans les classes,
des visites des ateliers de création du décor, des visites des coulisses, des rencontres avec les comédiens
Fabrication des masques (jusqu'au 21 avril 2009)
Proposition et élaboration d'un parcours pédagogique pour le Théâtre Forum
Meyrin et la Ville de Meyrin
Planification, dans le cadre du parcours pédagogique organisé conjointement par
le Théâtre Forum Meyrin et Teatro Malandro pour les élèves du CO de la Golette et
les associations de Meyrin, des présentations dans les classes, des visites des
coulisses, des rencontres avec les comédiens, de la diffusion du document Omar
Porras, Sorcier de la Scène (jusqu'en mai 2009)
Recherche des solutions optimales pour le logement des comédiens et des techniciens (jusqu'en mai 2009)
(administration, comptabilité, logistique, communication, relations publiques)
Travail commun pour mener à bien le projet artistique jusqu'à la première, en
étroite collaboration avec le metteur en scène, le département artistique, technique, le Théâtre de Carouge et le Théâtre Forum Meyrin
janvier
février
2 0 0 9
mars
Déménagement du lieu de répétition et du décor du
Théâtre de la Cité Bleue au Théâtre de Carouge
Montage du décor (pour 17 représentations)
21 avril, première au Théâtre de Carouge
(17 représentations en tout)
Parcours pédagogique : présentation du spectacle dans les classes du canton de
Genève, visites des élèves des ateliers de création du décor, des coulisses, rencontres des é lèves avec les comédiens (jusqu'à fin mai 2009)
Préparation de l'accueil du spectacle dans les différents théâtres jusqu'en septembre 2009
Présence à toutes les représentations
14 mai, première au Théâtre Forum Meyrin (7 représentations en tout)
Tournée en Suisse et France
Tournée au Japon
Relâche pour les comédiens
Reprise et tournée pour saison 2009 / 2010 en France, Suisse, Belgique et Colombie
Présence à toutes les représentations
avril
mai
juin
juillet
août
septembre
Organisation de 7 groupes de stages durant 8 jours (à 12 heures par jour)
Création d'un dossier pour l'accueil des comédiens
Séance avec les équipes technique, artistique et administrative autour du projet
artistique
Définition des prix de cession (prix du spectacle)
Etablissement des contrats de co-production
Etablissement des contrats de cession
Organisation de 3 groupes d'ateliers durant 9 jours (à 12 heures par jour) pour le
stage d'octobre
Organisation de 3 groupes d'ateliers durant 9 jours (à 12 heures par jour) pour le
stage de novembre
Recherche de solutions pour le logement des 9 comédiens sélectionnés et les
techniciens
Séance de travail avec le Théâtre de Carouge et le Théâtre Forum Meyrin pour
préparer le parcours pédagogique à destination des classes du secondaire
Recherche d'informations pour élaborer le dossier pédagogique
Recherche de stagiaires pour la construction des décors, costumes, masques
Récolte des données personnelles de chaque comédien et technicien
Etablissement des contrats d'engagement des comédiens
Création d'une affiche et d'un programme de soirée avec le Théâtre de Carouge et
le Théâtre Forum Meyrin
Envoi d'un mailing informant des activités du Teatro Malandro
Planification de l'arrivée des comédiens (transports, logements, défraiements)
Création d'un dossier d'accueil pour les comédiens
13
Distribution : qui fait quoi ?
Metteur en scène : Omar Porras
Le metteur en scène est à l’initiative du projet. Il choisit la pièce, les comédiens, les décors, les costumes, les
maquillages, la musique, la lumière, les mouvements, les déplacements, et donne le rythme de l’ensemble du
spectacle. Il est à l’initiative du projet et il rassemble autour de lui toutes les personnes qui vont l’accompagner
dans le temps de cette création. Il choisit les comédiens selon des critères personnels, après les avoir rencontrés et auditionnés. Il est présent tous les jours de répétitions et les dirige ; c’est lui qui est l’interlocuteur
des comédiens. Il leur dit ce qu’ils doivent faire, comment ils doivent dire leur texte et pourquoi ils doivent le
dire ainsi. Il doit défendre son idée et faire en sorte que les différents collaborateurs réussissent à comprendre
son envie pour qu’ils puissent, ensemble, réaliser sa vision du spectacle. Il orchestre le spectacle pour lui donner la forme et le rythme qu’il a rêvés. Puis il suit le spectacle lors des différentes représentations et est amené
à faire des changements pour modifier ou améliorer des choses qui auraient pu se décaler ou perdre leur sens.
Assistante à la mise en scène : Bérangère Gros
Dès que le choix de la pièce est fixé, l’assistante à la mise en scène collabore avec le metteur en scène afin
d’organiser les rencontres des comédiens et planifier les répétitions. Elle élabore un dossier présentant la pièce
choisie en collaboration avec la responsable de la presse et de la communication. Présente à toutes les répétitions, elle note toutes les indications du metteur en scène – déplacements des comédiens, changements de
décor, effets son, effets lumière –, ceci dans le but de construire la pièce et de se servir des notes pour mémoriser et déléguer les tâches à chaque corps de métier. Elle suit régulièrement la tournée.
Adaptation et dramaturgie : Marco Sabbatini et Omar Porras
Le dramaturge effectue un travail de recherches sur l’œuvre et son histoire. Il permet de nourrir le travail de
préparation du metteur en scène et donne des informations précieuses autour de l’auteur et de son époque. Il
aide à cerner les thèmes, les points d’ancrages littéraires, historiques et politiques de l’œuvre. Il assiste ensuite
aux répétitions en tant qu’adaptateur et dramaturge, aide à saisir les sens, les enjeux et les articulations propres à chaque scène. Il entreprend parfois des modifications et des adaptations (coupes, inversion des scènes,
suppression de rôles…) conformes aux besoins du plateau. Il prépare ainsi la version « jouée » de l’œuvre dans
sa forme adaptée, et en consigne la validité littéraire.
Comédiens : Julie Biereye, Sophie Botte, Olivia Dalric, Peggy Dias, Karl Eberhard, Alexandre Ethève, Paul
Jeanson, Lionel Lingelser, Richard Sandra
Ils sont choisis plusieurs mois avant le début des répétitions sur des critères définis par le metteur en scène.
L’organisation d’entrevues puis de stages permet de sélectionner les comédiens. Le travail se fait en plusieurs
étapes : lecture du texte, mémorisation, capacité de le réciter avec des intonations et des émotions différentes, d’y ajouter des mouvements, des déplacements. C’est au fil des répétitions que la distribution des personnages se construit.
Scénographe : Fredy Porras
Il propose, à partir des discussions avec le metteur en scène et selon sa propre interprétation de l’œuvre, une
forme au décor, des éléments de décor, des couleurs, des matières. Le décor et les accessoires sont dessinés
par le scénographe. Il en définit les volumes, les couleurs, les matières à utiliser. Il fabrique une maquette représentant le décor en miniature, et sur cette base, le décor est construit par les constructeurs de décor et les
accessoires par l’accessoiriste. Le scénographe est présent lors des répétitions afin de modifier le décor et les
accessoires en fonction des besoins de la pièce. Il travaille également en étroite collaboration avec l’ingénieur
son et l’ingénieur lumière.
Créatrice de costumes : Coralie Sanvoisin
A partir des discussions, des envies et des propositions échangées avec le metteur en scène, la créatrice des
costumes met à disposition pour les répétitions une certaine quantité d’éléments vestimentaires judicieusement sélectionnés qui seront utilisés librement par les comédiens au moment où la naissance des personnages
s’opérera lors des répétitions. Les répétitions et discussions permettent d’échanger des idées sur le spectacle,
de définir les personnages, les enjeux à défendre, les choses que l’on veut dire, montrer, l’époque à laquelle on
veut situer l’histoire, les matières et les couleurs des costumes. Les personnages créés lors des répétitions
représentent la rencontre entre un comédien et un masque, imposant une silhouette, une voix, une démarche,
et ces informations sont nécessaires à la confection d’un costume. Sur la base de dessins indiquant la forme, la
couleur, une maquette des costumes est fabriquée et c’est au cours des répétitions que les costumes sont
confectionnés afin de pouvoir les modifier en fonction des souhaits du metteur en scène. Les couturières sont
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chargées de confectionner les costumes. Les costumes terminés sont ensuite pris en charge par l’habilleuse
qui va en assurer l’entretien et le suivi.
Habilleuse : Marucha Castillo
Elle veille aux changements de costumes des comédiens, à ce que tout soit prêt et que rien ne manque avant
et pendant toutes les représentations. Elle est en charge des costumes et de leur entretien selon les indications données par la créatrice des costumes : lavage, repassage, mais également retouches, rangement et
transport.
Créatrice des masques et des postiches : Cécile Kretschmar
Lors des premières répétitions la créatrice de masques et postiches met à disposition pour les comédiens des
masques, postiches, nez, oreilles, perruques déjà existants. Elle intervient ponctuellement lors des répétitions
afin de définir les souhaits du metteur en scène et de voir l’évolution de la recherche des personnages par rapport aux masques, et dessine les futurs masques. Elle crée les masques en effectuant un moulage du visage de
chacun des comédiens et y ajoute différents éléments, tels que postiches, perruques, sourcils, maquillage, etc.
Le masque est un élément très important pour les comédiens. Il reflète le personnage qu’ils ont créé tout au
long des répétitions et font naître à chaque représentation. Les comédiens doivent en assurer l’entretien.
Accessoiriste et régisseur accessoires : Laurent Boulanger
Il construit et fabrique les accessoires nécessaires au spectacle, selon les indications du scénographe. Il a en
charge la forme, la couleur ainsi que l’aspect des objets à réaliser. Il prépare également les effets spéciaux
(pétard, feu, fumée), et en assure le fonctionnement. Présent à tous les spectacles, il est responsable de
l’endroit où se trouvent les accessoires, veille à ce qu’ils soient disponibles pour les comédiens et en assure la
réparation en cas de besoin.
Constructeur du décor : Olivier Lorétan en collaboration avec Jean-Marc Bassoli
Directeur technique : Olivier Lorétan
Le constructeur du décor fabrique les décors à partir des plans du scénographe. Ils décident ensemble des
matières à utiliser et réfléchissent aux contraintes de montage, démontage, transport et stockage imposées
par les différents lieux de tournée.
Le directeur technique gère l’équipe technique afin que chacun puisse effectuer ses tâches. Il est en relation
directe avec l’administratrice pour l’achat du matériel, ainsi qu’avec le responsable logistique pour le transport
du décor et le matériel technique.
Régisseur plateau : Jean-Marc Bassoli
Il participe à la construction du décor et des accessoires, au montage et démontage du décor lors de la tournée. Le régisseur plateau est chargé, lors des représentations, des changements de décors et de tous les mouvements qui ont lieu sur le plateau.
Compositeur : Erick Bongcam
Lors des répétitions, le compositeur est présent pour accompagner musicalement les comédiens dans leurs
différentes interprétations. Il joue, arrange, modifie des morceaux existants ou compose des morceaux de son
répertoire, selon les souhaits du metteur en scène. Ces inventions et improvisations sont enregistrées par
l’ingénieur du son puis retravaillées, remixées avec des ajouts d’effets sonores pour créer les musiques, les
chansons du spectacle.
Régisseur son : Emmanuel Nappey
Lors des répétitions, il réagit aux demandes du metteur en scène en fournissant instantanément des sons
divers et en accompagnant les comédiens de bruits tels que des claquements de porte ou encore une bouteille
qui se casse, ceci afin de créer l’univers sonore du spectacle. Il note scrupuleusement toutes les interventions
sonores et musicales à insérer durant le spectacle et procède à l’enregistrement de la bande son. En collaboration avec l’équipe technique, il assure le montage des éléments qui concernent le son ainsi que sa diffusion.
Lors de la tournée, il doit adapter le son et sa diffusion en fonction de la salle de spectacle et faire des essais
ainsi que des raccords pour offrir une bonne acoustique aux spectateurs.
Créateur lumière : Mathias Roche
En collaboration avec le metteur en scène ainsi que le scénographe, le créateur de lumière va créer la lumière
du spectacle en tenant compte des contraintes et des besoins du décor et de la mise en scène. Il va enregistrer
sur une console informatique des effets et des directions de lumière, une ambiance, et créer une atmosphère
au spectacle. C'est ensuite le régisseur lumière qui sera chargé à chaque représentation de suivre les directives
du créateur de lumière et de les lancer au bon moment.
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Régisseur lumière : Mathias Roche
Collaborant avec le créateur de lumière et le metteur en scène, il est présent lors des répétitions afin de définir
les moments de lancement d’effets de lumière. Lors de la tournée dans chaque théâtre, il est responsable du
matériel technique relatif à la lumière ainsi qu’à son installation. Présent à toutes les représentations, il est
chargé d’envoyer au bon moment les effets lumineux préalablement enregistrés sur la console informatique,
en restant attentif aux impératifs techniques et aux souhaits artistiques du metteur en scène. Pour Les Fourberies de Scapin, le régisseur lumière est aussi le créateur des lumières. Souvent, ces deux fonctions sont assurées
par deux personnes.
Administratrice : Florence Crettol
Elle a en charge le budget, qui concerne la production de la création, les co-productions ainsi que la vente du
spectacle aux plans national et international. Elle gère tout le fonctionnement administratif et financier de la
compagnie et est constamment en lien avec l’ensemble des membres des équipes artistique, technique et
administrative.
Presse et communication : Margaret Labbé
En accord avec le directeur de la compagnie, elle s’occupe de l’image de la compagnie, de la coordination et du
suivi administratif de la communication (relations entre les médias, les artistes et les théâtres d’accueil), de la
réalisation de divers supports de promotion et de communication (papillon, dossier de presse, revue de presse,
dossier de présentation de la compagnie, photos et captation vidéo du spectacle, etc.) en relation avec le graphiste, le photographe, l’imprimeur, etc., de la gestion du contenu et de l’actualisation du site Internet ainsi
que de l’organisation de divers événements liés au directeur ou à la compagnie.
Relations publiques : Brigitte Piller
Elle représente la compagnie auprès des autres institutions (écoles, public, théâtres). Son but est d’informer
les différents publics des activités de la compagnie mais également de recueillir les commentaires et critiques.
Elle s’occupe également, en étroite collaboration avec la responsable de la presse et de la communication,
d’adopter une communication interne et externe de qualité aux plans national et international. La recherche
constante d’informations sert à différentes activités de la compagnie telles que sponsoring et mécénat, pour
les prochaines créations.
Responsable Logistique : Yoann Montandon
Il organise les déplacements et la résidence de la troupe pour la tournée, et d’une manière générale, tous les
détails d’organisation nécessaires à la vie de chacun en période de répétitions ou de représentations. Il
s’occupe donc, en coordination avec les théâtres d’accueil et l’administrateur de la troupe, de superviser le
transport des personnes ainsi que du matériel (décors), de l’hébergement, et veille aux défraiements de chacun durant les jours de travail. Il établit des feuilles de route pour chacun avec des plans d’accès, les adresses
utiles, etc. Lors des représentations, il assure le lien entre l’équipe de tournée (comédiens et techniciens) et les
théâtres d’accueil.
Comptabilité : Rosangela Zanella
Elle a en charge toutes les transactions financières de la compagnie, de manière à connaître à chaque instant
la position et les possibilités financières de la compagnie. Cela passe par toutes les dépenses (fournitures de
bureau, paiement des salariés, achats de matières premières…) ainsi que par les entrées d’argent (subventions, mécénat…). La comptable est en contact avec tous les services pour mener à bien sa mission.
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Presse et communication
Margaret Labbé
ÉQUIPE ADMINISTRATIVE
Direction
Omar Porras
ÉQUIPES TECHNIQUE ET ARTISTIQUE
Logistique
Yoann Montandon
Direction
Omar Porras
Comptabilité
Rosangela Zanella
Administratrice
Florence Crettol
Relations publiques
Brigitte Piller
Directeur technique
Olivier Lorétan
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Constructeur décors
Jean-Marc Bassoli
Régisseur son
Emmanuel Nappey
Habilleuse
Marucha Castillo
Régisseur accessoires
Laurent Boulanger
Compositeur
Erick Bongcam
Dramaturge
Marco Sabbatini
Scénographe
Fredy Porras
Créatrice costumes
Coralie Sanvoisin
Créatrice masques
Cécile Kretschmar
Directeur technique
Olivier Lorétan
Régisseur plateau
Jean-Marc Bassoli
ORGANISATION DU TEATRO MALANDRO
Assistante à la mise en scène
Bérangère Gros
Julie Biereye
Sophie Botte
Olivia Dalric
Peggy Dias
Karl Eberhard
Alexandre Ethève
Paul Jeanson
Lionel Lingelser
Richard Sandra
Omar Porras : portrait
Né à Bogotá en Colombie, Omar Porras se forme à la danse et au théâtre au cours de diverses expériences
artistiques en Amérique latine et en Europe.
C’est en 1990 qu’il fonde à Genève le Teatro Malandro, centre de création, de formation et de recherche où il
développe une démarche créative très personnelle, basée sur le mouvement. Sa technique théâtrale s’inspire à
la fois de la tradition occidentale et orientale, comme la biomécanique, le théâtre balinais, indien et japonais.
D’Ubu Roi (Le Garage, Genève, 1991) à Maître Puntila et son valet Matti (création au Théâtre Forum Meyrin,
Genève en 2007), Omar Porras mêle l’art de l’acteur, de la marionnette, la danse et la musique ; il place le corps
au centre de ses recherches théâtrales, dans un travail d’harmonisation entre l’acte et la parole.
S’il est fondé sur le texte, le théâtre d’Omar Porras ne se met pas pour autant servilement à son service :
l’adaptation joue un rôle central dans le processus de création du Teatro Malandro. Le texte, pour être l’objet
de libres explorations de la part des comédiens et du metteur en scène, doit s’émanciper de tout carcan littéraire et s’ouvrir à l’improvisation, désacralisant la lettre pour mieux jurer fidélité à l’acte théâtral.
En tant qu’acteur, il a joué dans plusieurs de ses créations, ainsi que sous la direction de Claude Stratz dans Ce
soir on improvise de Pirandello.
Il a entre autres mis en scène un spectacle musical, Alas pa’ volar avec Angélique Ionatos, qui rend hommage à
la vie et à l'œuvre de Frida Kahlo (Théâtre Forum Meyrin et Théâtre de la Ville, Paris, 2003).
En 2006, dans le prolongement de ces premières incursions musicales, Omar Porras aborde l’univers de l’opéra
en mettant en scène deux œuvres : L’Elixir d’amour de Donizetti à l’Opéra national de Lorraine et Le Barbier de
Séville de Paisiello au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles. En 2007, il est invité par le Grand Théâtre de
Genève pour mettre en scène La Flûte enchantée de Mozart. Il a récemment créé La Périchole d’Offenbach au
Théâtre du Capitole de Toulouse (décembre 2008), reprise à l’Opéra national de Bordeaux en février 2009 et à
l’Opéra de Lausanne en décembre 2009.
Parallèlement à ses mises en scène, Omar Porras a organisé et dirigé plusieurs ateliers qui permettent à des
comédiens de découvrir le travail de l’acteur sous masque et de développer la conscience du geste dans un
dessein plus large qui vise une théâtralité organique.
Que ce soit auprès de l’E.S.A.D. (Ecole supérieure d’art dramatique de Genève) en 2001 et 2002, à l’Atelier de
Paris Carolyn Carlson (2003, 2006 et 2009) ou à la Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande (Lausanne)
Omar Porras est en perpétuelle recherche avec les comédiens, dans une relation de réciprocité qui nourrit
aussi bien l’enseigné que l’enseignant.
Parmi les distinctions reçues, La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt a été primé par le Prix Romand des Spectacles indépendants en 1994. Pedro et le Commandeur de Lope de Vega a été nommé dans la
catégorie « Meilleur spectacle public » ainsi que pour la « Meilleure adaptation » aux Molières 2007.
Une convention signée le 12 décembre 2007 par la ville de Genève, la ville de Meyrin et Pro Helvetia permet à
la compagnie de poursuivre ses activités.
© Monica Barraneche
18
Comédie latine, farce et commedia dell’arte aux origines des
Fourberies de Scapin
Les Fourberies de Scapin, l’une des dernières pièces de Molière (1671), présente une intrigue à la fois complexe et convenue (car basée sur des ressorts ordinaires dans la comédie d’intrigue). On peut distinguer plusieurs
influences et sources d’inspiration dans cette comédie : la pièce Phormion de Térence (161 av. J.-C.), le genre théâtral de la farce, et celui de la commedia dell’arte.
Le Phormion de Térence
Térence (vers 190-159 av. J.-C.) est avec Plaute, son aîné, le seul auteur romain de comédies dont on possède des pièces complètes. Phormion est son avant-dernière pièce.
Phormion (Phormio en latin) met en scène un citoyen d’Athènes, Démiphon, qui part en voyage et laisse chez lui
son turbulent fils Antiphon. Par ailleurs, Chrémès, le frère de Démiphon, a deux femmes : l’une à Athènes, dont il a un
fils, Phédria, qui s’est épris d'une esclave ; l’autre à Lemnos, dont il a une fille qui est chanteuse.
L’épouse de Lemnos arrive à Athènes et meurt. La jeune orpheline est chargée des funérailles de sa mère. Antiphon s’éprend d’elle et décide de l’épouser. Démiphon, de retour, apprend la nouvelle et s’emporte : il donne trente
mines à un parasite, Phormion, pour qu’il défasse le mariage d'Antiphon et prenne la chanteuse pour femme. Les trente
mines vont servir, en fin de compte, à acheter l’esclave dont Phédria s’était amouraché, et Phormion ne prendra pas la
jeune fille pour épouse car Chrémès et Démiphon vont découvrir par sa nourrice que la jeune femme est en fait Phanium, la fille de Chrémès qui vient de Lemnos.
d’après http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9rence#Le_Phormion
La farce
Ce mot vient du verbe latin farcire, qui signifie « remplir, bourrer, farcir ». En cuisine, une farce est une préparation qu’on introduit dans une volaille, un légume ou encore une pâte, et qui en agrémente et en relève le
goût : qu’on pense aux délicieuses tomates farcies…
Le mot s’emploie dans le vocabulaire du théâtre dans un sens dérivé : la farce est un genre dramatique qui
tire ses origines des mystères du Moyen Age, très longues pièces à sujets religieux, exécutées par des acteurs
non professionnels. On entrecoupait ces mystères d’intermèdes comiques, afin d’introduire des moments de
délassement dans les actions sacrées (d’où le rapport avec la farce en cuisine).
Les ressorts du comique de la farce sont simples : il s’agit essentiellement d’un comique de premier degré,
où prévaut le comique de situation et où l’usage du corps comme moyen de faire rire est très important.
Dès le théâtre de l’Antiquité, ce comique est très apprécié ; cependant, c’est au Moyen Age qu’on voit apparaître des pièces intitulées farces et donc que se constitue la farce en tant que genre littéraire. On possède
encore plus de 200 textes farcesques du Moyen Age.
Par la suite, le genre continue d’être pratiqué : ainsi, Molière a écrit et joué des farces. Il nous en reste aujourd’hui deux : Le Médecin volant et La Jalousie du Barbouillé.
Extrait du Médecin volant de Molière
GORGIBUS
Allez vitement chercher un médecin ; car ma fille est bien malade, et dépêchez-vous.
GROS-RENÉ
Que diable aussi ! pourquoi vouloir donner votre fille à un vieillard ? Croyez-vous que
ce ne soit pas le désir qu’elle a d’avoir un jeune homme qui la travaille ? Voyez-vous la
connexité qu’il y a, etc. (Galimatias)
GORGIBUS
Va-t’en vite : je vois bien que cette maladie-là reculera bien les noces.
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GROS-RENÉ
Et c’est ce qui me fait enrager : je croyais refaire mon ventre d’une bonne carrelure,
et m’en voilà sevré. Je m’en vais chercher un médecin pour moi aussi bien que pour votre fille ; je suis désespéré.
QUESTIONS. Que veut dire « galimatias » ?
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………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Que doivent faire les acteurs suivant cette didascalie (« galimatias ») ?
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Extrait de La Jalousie du Barbouillé de Molière
Le barbouillé, Angélique, Gorgibus, Cathau, Villebrequin parlent tous à la fois, voulant
dire la cause de la querelle, et le docteur aussi, disant que la paix est une belle chose, et
font un bruit confus de leurs voix ; et pendant tout le bruit, le barbouillé attache le docteur
par le pied, et le fait tomber ; le docteur se doit laisser tomber sur le dos ; le barbouillé
l’entraîne par la corde qu’il lui a attachée au pied, et, en l’entraînant, le docteur doit toujours parler, et compte par ses doigts toutes ses raisons, comme s’il n’était point à terre,
alors qu’il ne paraît plus.
QUESTIONS. Comment appelle-t-on le texte qui précède, et qui sert à donner des indications de jeu aux acteurs ?
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De quelle sorte de jeu théâtral s’agit-il ici ?
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Qu’indique le terme « barbouillé » sur l’apparence physique du personnage ?
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Donner des exemples de comique typiquement farcesque qu’on trouve dans l’extrait.
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La commedia dell’arte (du XVIe au XVIIIe siècle)
Parmi les pièces de Molière, Les Fourberies de Scapin est particulièrement marquée par le théâtre italien et
par la tradition de la commedia dell’arte.
Commedia dell’arte signifie théâtre professionnel (ars, le mot latin d’où vient arte, c’est le métier, la profession, la science, et aussi la théorie, l’ensemble des connaissances à avoir pour un métier). On désigne ainsi,
dès 1550, le théâtre improvisé pratiqué en Italie par des comédiens professionnels, par opposition aux acteurs
bénévoles des mystères médiévaux et du théâtre pratiqué dans les collèges. Ces comédiens pratiquent tous les
genres (comique, tragique, tragi-comique, pastoral), mais c’est dans la farce qu’ils sont davantage appréciés.
D’autres pays que l’Italie les découvrent, émerveillés, notamment la France où ils se produisent régulièrement.
La farce que ces acteurs pratiquent est aussi appelée « comédie des masques ». Il s’agit d’un genre très
codifié quant aux personnages et aux intrigues.
Caractéristiques de la comédie des masques
Personnages-types récurrents
Acteurs masqués d’un masque couvrant le haut du visage
Femmes jouées par des femmes (fait nouveau), non masquées
Les acteurs improvisent sur des canevas nommés scenarii (sing. scenario)
- Jeu agile, où les mouvements corporels ont une grande importance
Ce qui faisait l’intérêt et la force de ces acteurs masqués en Arlequin, Colombine, Pierrot et autres Pantalon, c’était l’énergie de leur jeu, le brillant de leurs improvisations, l’énormité de leurs gags : un concentré de
dynamisme et de vitalité.
Les pièces sont bâties sur des canevas, les scenarii, à partir desquels les acteurs improvisent avec faconde,
et dont « les antécédents au mariage, c’est-à-dire […] un amour contrarié qui, après des aventures tumultueu2
ses, se conclut par de justes noces » constituent le « leitmotiv ». « Les valets sont les moteurs de l’intrigue,
3
comme chez Plaute ».
Les personnages sont stéréotypés quant à leur caractère, leur costume et leur masque : valets (Arlequin,
Brighella, Polichinelle, Pierrot…), vieillards (Pantalon, le Docteur), amoureux, qui n’ont pas de nom prédéterminé, soubrettes (Colombine, Zerbinette…). Les comédiens parsèment l’action de lazzi, qu’on nommerait
aujourd’hui des gags. Pour les hommes, le port du masque (qui ne couvre que le haut du visage) a pour effet de
recentrer le jeu sur le corps. La présence de femmes sur scène est une nouveauté : cela ne s’est encore jamais
vu.
C’est grâce à Catherine de Médicis que des comédiens italiens vont se fixer à Paris, tout d’abord en 1577.
L’art dramatique est alors dans un état pitoyable dans la capitale française (au contraire d’autres villes comme
Londres ou Madrid, où le théâtre est florissant). Malgré leur succès, ils se voient rapidement chassés par le
Parlement en raison de l’obscénité des situations comiques qu’ils présentent. Ce qui scandalise surtout, c’est
que les rôles féminins soient joués par des femmes. Le théâtre français de la Renaissance contient pourtant
aussi des scènes grossières, mais des hommes y endossent les rôles de femmes, ce qui choque moins.
Par la suite, on voit de loin en loin des troupes italiennes à Paris, et ils finissent par s’y acclimater : un
grand comédien comme Tiberio Fiorelli, dit Scaramouche (1608-1694) joue avec sa troupe dans le même
théâtre que Molière. « Dans la première moitié du XVIIe siècle, en Italie, la commedia dell’arte est au centre,
non seulement de la vie théâtrale, mais aussi de la vie sociale […] au cours de la seconde moitié du siècle, le
centre spirituel des comédiens italiens devint Paris, et c’est à Paris que, malgré diverses difficultés, ils eurent
4
leur siège permanent. »
Mais les comédiens italiens (qui ont commencé à jouer en français) sont à nouveau bannis en 1697, à la
suite d’une affaire où ils ont raillé Mme de Maintenon, la très rigide épouse morganatique de Louis XIV. A la
suite de leur départ, il ne reste qu’un théâtre parlé à Paris ! Ils sont cependant tolérés dans les théâtres de
2
Vito PANDOLFI, Histoire du Théâtre, trad. J. Callens-Michiels, N. Martelanc et M. Baudoux, vol. 2, Marabout Université, 1968,
p. 65.
3
Ibid.
4
Vito PANDOLFI, Histoire du Théâtre, trad. J. Callens-Michiels, N. Martelanc et M. Baudoux, vol. 2, Marabout Université, 1968,
p. 94.
21
5
foire , puis retournent officiellement dans leur théâtre en 1716, rappelés par le Régent immédiatement après
la mort de Louis XIV. Le grand auteur de théâtre Marivaux écrira beaucoup pour eux (Arlequin poli par l’amour,
par exemple).
Influence de la commedia dell’arte sur le théâtre français
« […] le répertoire français […] puise largement dans le monde des masques et […] s’en inspire, de
Molière à Marivaux, de Lesage à Regnard, Dufresny, Boursault et aux auteurs mineurs : c’est un réseau serré de relations, de rapprochements intellectuels et sentimentaux, à la base duquel se trouve
l’amour du public français pour un jeu dépouillé de toute rhétorique, simple et sincère, candide et spirituel, agile par l’imagination et par la structure. […] En Italie naissent les créateurs, en France les exécutants. Mais d’autre part, c’est la culture française qui, en assimilant ce théâtre et en lui donnant un
nouveau visage, le révèle, l’approfondit, en fait un chaînon décisif dans l’évolution du théâtre occidental. […] L’exil français des masques a peut-être été leur salut, leur aboutissement. »
Vito PANDOLFI, Histoire du Théâtre, trad. J. Callens-Michiels, N. Martelanc et M. Baudoux, vol. 2,
Marabout Université, 1968, pp. 104-105
Les personnages de la commedia dell’arte
Les valets : Arlequin, Brighella = Scapin (descendants : Mascarille, Sganarelle, Frontin, Figaro), Polichinelle, Pedrolino = Pierro, Pagliaccio (descendants : Paillasse, Pierrot, Gilles, Jocrisse)
(Un valet est un ……………………………………)
Les barbons : Pantalon (descendants : Orgon, Gorgibus, Harpagon, Bartholo), le Docteur
(Un barbon est un ……………………………………)
Le capitan = Scaramouche, Fracasse
(Un capitan est un …………………………………………………………………………)
Les amoureux (sans masque, habillés à la mode du temps) : Flavio, Ottavio, Léandre, Lelio… et Isabelle,
Ginevra, Aurelia, Béatrice…
La soubrette (sans masque puisqu’il s’agit d’une femme) : Colombine = Zerbinette
(Une soubrette est une ………………………………………)
Quels personnages de la commedia dell’arte retrouve-t-on dans Les Fourberies de Scapin ?
…………………………………………………………………………………………………...…………………………………………………
Quel autre trait de la commedia dell’arte retrouve-t-on dans la pièce telle qu’elle est écrite par Molière ?
…………………………………………………………………………………………………...…………………………………………………
Que n’y retrouve-t-on pas, en revanche ?
…………………………………………………………………………………………………...…………………………………………………
Suite des exercices à la page suivante
5
A Paris, deux foires périodiques (celles de Saint-Laurent et de Saint-Germain) abritaient de petits théâtres où se donnaient toutes sortes
de spectacles en marge des théâtres officiels, c’est-à-dire subventionnés par le roi, qu’étaient la Comédie-Française et l’Opéra. Pour
préserver les théâtres royaux, le dialogue (privilège de la Comédie-Française) fut d’abord interdit dans les théâtres de la Foire, puis le
chant (privilège de l’Opéra) ! Lesage, Marivaux ont écrit pour la foire. La censure ne s’exerçait pas sur ces théâtres méprisés.
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Chacune de ces gravures représente un personnage de la commedia dell’arte. Attribuer les noms de ces personnages.
1……………………..
2………………………
5……………………
3………………………
6……………………….
e
4………………………
7…………………...........
e
(1 à 5 : gravures du XVIII s. ; 6 : gravure du XVII s. ; 7 : Watteau, Comédiens italiens, 1720)
Qu’y a-t-il de différent dans le tableau de Watteau (n° 7), par rapport aux autres gravures ?
…………………………………………………………………………………………………...…………………………………………………
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Réponses des exercices
P. 22
Un galimatias est un « discours confus qui semble vouloir dire quelque chose mais ne signifie rien »
(d’après le Trésor de la langue française).
Ils doivent improviser.
Une didascalie.
Il s’agit d’improvisation.
L’acteur a le visage barbouillé de farine ; c’est probablement un « type », un personnage récurrent dans
plusieurs farces.
Les acteurs « parlent tous à la fois » et « font un bruit confus de leurs voix » ; « le barbouillé attache le docteur par le pied, et le fait tomber » etc.
Un valet est un domestique.
Un barbon est un vieillard.
Un capitan est un soldat fanfaron et couard.
Une soubrette est une servante.
Scapin, les amoureux (Octave, Léandre ; Zerbinette [une servante dans la commedia dell’arte], Hyacinte),
probablement Silvestre (un valet), les barbons (Argante, Géronte = Pantalon), probablement Carle (un valet).
Le jeu agile dont doit faire preuve Scapin, notamment dans les deux scènes où il ridiculise les barbons.
L’improvisation, les personnages masqués.
P. 23
Gravures : 1. Arlequin – 2. Brighella – 3. Colombine – 4. Le Docteur – 5. Pantalon – 6. Scaramouche –
7. Pierrot.
Le personnage peint par Watteau ne porte pas de masque.
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