SAISON 09/10 Les Fourberies de Scapin Du mardi 25 au vendredi 4 juin 2010 Au Grand T © Marc Vanappelghem Dossier Jeune Public Sommaire Présentation p.3 Le propos p.4 Les intentions de mise en scène Entretien avec Omar Porras p.5 Omar Porras, metteur en scène p.7 Le théâtre d’Omar Porras Entretien p.9 En savoir plus sur Les Fourberies de Scapin p.11 Molière (1622-1673) p.12 Le Teatro Malandro p.14 Les échos de la presse p.15 2 Les Fourberies de Scapin D’après Molière Mise en scène Omar Porras Assistante à la mise en scène Adaptation et dramaturgie Scénographie Musique Son Création lumière Création costumes Masques et postiches Marie Robert Marco Sabbatini et Omar Porras Fredy Porras Erick Bongcam et Omar Porras Emmanuel Nappey et Erick Bongcam Mathias Roche Coralie Sanvoisin assistée par Peggy Sturm Cécile Kretschmar et Marie Messien Avec Julie Biereye Sophie Botte Olivia Dalric Peggy Dias Karl Eberhard Alexandre Ethève Paul Jeanson Lionel Lingelser Richard Sandra Production Teatro Malandro Production Théâtre Forum Meyrin (Genève), Théâtre de Carouge / Atelier de Genève, Le Grand T / Nantes, Espace Malraux / Scène Nationale de Chambéry et de Savoie, Bonlieu / Scène nationale d’Annecy, Château-Rouge / Annemasse Avec l’appui et le soutien de La Ville de Genève / Département de la culture, la République et canton de Genève, la Commune de Meyrin, Pro Helvetia / Fondation suisse pour la culture, la Fondation meyrinoise pour la promotion culturelle sportive et sociale Le Teatro Malandro est en résidence au Théâtre Forum Meyrin. Du mardi 25 mai au vendredi 4 juin 2010 au Grand T Les mardis et jeudi à 20h, les lundis, mercredis et vendredis à 20h30 et le dimanche à 15h Le vendredi 4 juin à 14h (Relâche le samedi 29 mai) Durée du spectacle : 1h45 Public : à partir de la troisième Tarif : 9€ par élève ou un pass-culture 3 Le propos À Naples, en l’absence de leurs pères partis en voyage, Octave épouse secrètement une jeune fille pauvre (Hyacinthe) et Léandre s’enflamme pour une belle Egyptienne (Zerbinette). Au retour de leurs paternels, les jeunes amoureux, pris de panique, demandent à Scapin, le valet sournois de Léandre, son aide. Scapin s'engage alors à tout arranger par ses mensonges et ses manigances. Il imagine soutirer aux deux pères l'argent nécessaire pour faire triompher l'amour et la jeunesse. Mais qui sont en réalité Hyacinte et Zerbinette ? Scapin réussira-t-il sa mission impossible ? © Marc Vanappelghem 4 Les intentions de mise en scène Entretien avec Omar Porras Pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène Molière ? J’ai senti la nécessité de le faire maintenant. Il était évident que j’avais envie de monter Molière depuis longtemps. On me l’avait proposé quand on m’a invité à la ComédieFrançaise mais cela ne m’avait à l’époque pas paru naturel. J’avais préféré monter Pedro et le Commandeur de Lope de Vega et faire ainsi intégrer au répertoire de la ComédieFrançaise un nouvel auteur. Quand je suis tombé sur La Visite de la vieille dame de Dürrenmatt, j’ai eu un coup de foudre et je l’ai adaptée l’année d’après. Je ne pense cependant pas qu’un metteur en scène doit être prêt pour un projet. Il a juste l’envie d’avancer avec lui. Quand on est metteur en scène, on traverse sans cesse des univers différents, on est en pleine mutation. On fait comme des entrées et des sorties de scène en changeant à chaque fois de masques. Pour Les Fourberies de Scapin, on est revenu, avec mon dramaturge Marco Sabattini, aux origines de Molière, à des textes en italien et en espagnol. Molière m’est apparu avec sa parole, sa voix, sa vie, ses personnages, sa relation avec le public, sa recherche d’harmonie, sa forte inspiration de la tradition italienne et de l’univers des saltimbanques. On en a discuté avec Jean Liermier et Mathieu Menghini et ce choix s’est imposé. Déjà en 1995 quand je préparais Othello à la Comédie de Genève, je rêvais de Scapin et l’adapter était devenu pour moi une nécessité. Comment Molière est-il perçu en Amérique latine ? Molière est l’auteur le plus représentatif du théâtre français. Il a inspiré de nombreux mouvements théâtraux mais aussi des auteurs et des troupes partout dans le monde. Dans Les Fourberies de Scapin, le discours politique et social est très profond et universel. Scapin représente la voix de l’esclave ou du truand dans la littérature italienne ou latine. Il est le révélateur des hommes qui l’entourent. Il interroge la société dans laquelle il vit et appuie sur les dysfonctionnements de la justice par exemple. On sait qu’il sort de prison mais on ne saura jamais pourquoi. Scapin est considéré comme un personnage comique alors qu’il rend les autres comiques. C’est la colonne vertébrale d’une société, un penseur capable de dire à la manière de Don Juan que « La tranquillité en amour est une chose insupportable ». Doté d’une certaine sagesse spirituelle, ce personnage simple intéresse et intrigue. Sa cause universelle serait finalement de défendre l’amour. Quelles sont les différences entre votre travail de metteur en scène d’opéra et de metteur en scène de théâtre ? Ce sont deux métiers très différents. Après Offenbach, j’avais envie de retrouver le théâtre. C’est un art de la scène plus complexe car il faut inventer le rythme cardiaque du spectacle. A l’opéra, tout est écrit, on sait combien de temps la représentation va durer. Au théâtre, ce sont les comédiens qui découvrent la cadence puis c’est à moi de l’orchestrer et de l’affiner. Comment travaillez-vous sur cette pièce ? La pièce est très écrite et rigoureuse, les enchaînements sont précis et d’une grande cohérence rythmique. Nous avons à mi-parcours beaucoup travaillé sur l’improvisation pour 5 révéler les secrets du texte sans l’altérer. J’ai donné des matériaux autour de l’espace scénique, ensuite c’est aux comédiens d’accueillir l’œuvre en réagissant par rapport à celleci. Ce travail nous a permis de démonter cette structure et de se rendre compte que certaines grandes tirades sont en fait construites sur la base des « lazzi » ou moqueries. Dans cette pièce, tout ce qui est dit peut être joué. En improvisant, on a retrouvé tous les non-dits, les articulations théâtrales, le jeu mais aussi la musique et la danse qui existaient à l’origine. On n’invente donc rien : on entre dans l’œuvre et on multiplie les possibilités de jeu de scène. On travaille sur la spontanéité car tout ce qui surgit est utile. Les actions sont bonnes quand elles naissent naturellement, elles peuvent alors devenir de grandes idées. Quand je dirige, je mets un masque et je monte sur scène. Le fait d’être aussi comédien me permet d’être proche de l’intime de la troupe. J’ai choisi pour ce spectacle beaucoup de jeunes qui sont d’une autre génération. C’est une ouverture mais également une nourriture. Cela comporte bien sûr des risques. Qui décide des directions à prendre ? C’est finalement le plateau qui décide car il révèle toutes les précisions et imprécisions. Il dicte et on rééquilibre ! Le théâtre c’est comme une boîte magique car on pénètre dans des lieux inconnus : c’est épatant, émouvant et plein de trouvailles. La vision du spectateur est aussi importante pour moi car j’ai la volonté de créer un dialogue avec lui et non pas d’anticiper ses réactions ou de lui transmettre une idée précise ou une idéologie. Mon spectacle est intemporel, le spectateur doit pouvoir s’identifier à lui car sa seule mission est de s’adresser à son imaginaire. Propos recueillis par Sophie Eigenmann pour scenesmagazine.com, avril 2009 © Marc Vanappelghem 6 Omar Porras, metteur en scène Omar Porras, acteur et metteur en scène de théâtre, est né en 1963 à Bogota (Colombie). Il s'est formé à la danse et au théâtre en Amérique latine. A 20 ans, il arrive à Paris clandestinement. Il est obligé de travailler dans les restaurants pour se faire de l'argent et présente des spectacles de marionnettes dans les couloirs du métro. Puis il se forme à l'Ecole Jacques Lecoq de Paris et à l'institut d'études théâtrales de la Sorbonne (19851989). En 1990, il fonde à Genève le Teatro Malandro, centre de création, de formation et de recherche où il privilégie le travail du masque, de la pantomime, des ombres chinoises, de la musique. Sa démarche créative est basée sur le ressenti et le mouvement. Sa technique théâtrale est inspirée notamment du théâtre balinais, indien et japonais. D'Ubu roi à Ay ! QuiXote et à L'Histoire du soldat (texte de Charles Ferdinand Ramuz et musique d'Igor Stravinski), Omar Porras associe l'art de l'acteur, de la marionnette, la musique et la danse ; il place le corps au centre de ses recherches théâtrales. Avec sa troupe, il a également présenté d'autres spectacles comme: Bakkhantes d'après Euripide, La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt, Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht, Othello, Faust de Marlowe et El Don Juan d’après Tirso de Molina. En 2009, il met en scène Les Fourberies de Scapin de Molière. Il a mis en scène également divers opéras comme L'Elisir d'amore de Gaetano Donizetti et Le Barbier de Séville (opéra) de Giovanni Paisiello puis, en 2007, La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart au Grand Théâtre de Genève. Parallèlement à ses nombreuses mises en scène, Omar Porras a organisé et dirigé plusieurs ateliers qui permettent à des comédiens de découvrir le travail du masque et de développer la conscience du geste dans une optique qui vise à atteindre une théâtralité organique, au Conservatoire Supérieur d'Art Dramatique de Genève et à l'Atelier de Paris Carolyn Carlson. Ses mises en scène Ubu roi d’Alfred Jarry, 1991 Faust de Marlowe, 1993 La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt, 1993 / 2004, accueillie au Grand T en mars 2004 Othello de William Shakespeare, 1995 Strip-tease de Slawomir Mrozek, 1997 7 Noces de sang de Federico Garcia Lorca, 1997 Les Bacchantes d’Euripide, 2000 Ay! QuiXote de d'après Miguel de Cervantes, 2001, accueillie au Grand T en novembre 2002 El Don Juan d'après Tirso de Molina, 2005, accueillie au Grand T en mai 2006 Pedro et le Commandeur de Lope de Vega, 2006 L'Elisir d'amore de Gaetano Donizetti, 2006 Le Barbier de Séville (opéra) de Giovanni Paisiello, 2006 Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht, 2007, accueillie au Grand T en mai 2007 La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart, 2007 La Périchole de Jacques Offenbach, 2008 Les Fourberies de Scapin de Molière, 2009 Ses récompenses 1994 - Prix Romand des Spectacles indépendants 2007 - Nuit des Molières, nommé dans Meilleur spectacle public et Meilleure adaptation 2007 - Ordre National du Mérite de Colombie, pour l'ensemble de son œuvre 2008 - Médaille du Mérite Culturel de Colombie 8 Le théâtre d’Omar Porras Entretien avec Omar Porras Vous avez créé le Teatro Malandro, travaillez-vous toujours pour autant avec la même équipe ? Malandro est une troupe fixe avec un noyau dur qui grandit ou se réduit parfois. […] Nous aimons aller à la rencontre d'autres artistes. Dans vos mises en scène, vous mélangez des traditions théâtrales d'horizons divers. Pensez-vous que ce genre d'influences soit nécessaire à la création artistique ? Le monde n'est plus celui d'il y a trente ou quarante ans. Notre époque est celle du mélange : notre culture, notre théâtre sont métissés. Je ne cherche pas à faire ici ce qu'on fait en Colombie, ni à imiter là-bas ce qu'on fait en Europe. C'est l'amalgame des cultures qui fait la richesse du travail artistique. Comment définiriez-vous votre théâtre ? Nous travaillons les grands classiques, mais ne cherchons pas à faire parler uniquement la conscience, la raison ou le verbe. Nous cherchons à fuir la tyrannie de la parole. Il y a d'autres langages que nous développons comme celui du corps, du geste, de l'espace ou de l'objet. Nous cherchons l'harmonie entre la raison et l'intuition. Le corps est primordial dans votre approche du théâtre. Comment s'établit la relation entre l'acteur et le personnage ? Un comédien construit son personnage au fur et à mesure de la création. Le personnage naît de l'intérieur de l'acteur. Ce dernier lui apprend à marcher, à parler, à se défendre et à attaquer aussi. L'acteur a en lui, dans sa tête mais aussi dans sa colonne vertébrale, plusieurs créatures. Pour les mouvoir, il faut qu'il déterre des émotions venant de traditions lointaines. Ces mouvements sont gravés dans sa mémoire corporelle, mais la conscience les étouffe. En tant que metteur en scène, mon travail consiste à faire sortir ces créatures enfermées dans le comédien. Comme pour accoucher d'un enfant, l'acteur a besoin d'une sage-femme : le metteur en scène doit être un accompagnateur. Il ne donne pas seulement des ordres, mais il oriente l'acteur dans son cheminement. Il lui fait comprendre quand il est perdu. Etre perdu, c'est prendre conscience de ses limites. C'est quand l'acteur perçoit ses propres limites qu'on est à l'endroit le plus intéressant : le début du travail. Sans contrainte ni difficulté, le jeu serait simplement une répétition sempiternelle d'un savoir-faire. Tous vos comédiens portent un masque. Pourquoi travaillez-vous avec cet élément ? Le masque existe dès le début de notre travail. On passe parfois des mois entiers à travailler sur les masques. Et tout ce travail nous aide à prendre conscience de son utilité. Le masque 9 est un révélateur, un outil de travail qui permet à l'acteur d'aller au-delà de lui-même, de quitter son ordinaire, d'atteindre l'extraordinaire. Il touche presque au sacré. Vous avez mis en scène des opéras, Shakespeare, Euripide, Jarry, les auteurs espagnols du Siècle d'or. Y a-t-il des genres que vous ne voudriez pas aborder ? « La beauté me ravit partout où je la vois », dit le Don Juan de Molière. Je me laisse surprendre. Je ne privilégie pas un genre particulier dans mes lectures. Je ne lis pas que du théâtre. Je pourrais monter aussi bien une pièce de boulevard qu'une zarzuela 1 . Le théâtre est dans tout. Si dans le kiosque avant de prendre le TGV ou l'avion, je trouve une revue quelconque et qu'elle m'inspire, j'y prends la matière qui m'intéresse. Vous êtes Colombien, vous vivez en Suisse, vous travaillez en France, quel regard portez-vous sur les scènes européenne et sud-américaine ? Le travail de l'artiste dépend toujours des conditions sociales, politiques et économiques de son continent. Aujourd'hui, on est dans un monde où la communication est tellement vaste que, dans le milieu théâtral, il y a une certaine ressemblance des intérêts esthétiques d'un continent à l'autre. Mais les conditions de vie font que les résultats artistiques sont très différents. Aujourd'hui la scène européenne est en grand questionnement et, à mon avis, il ne faut pas négliger les alternatives culturelles et esthétiques que sont l'Amérique et l'Afrique. Propos recueillis par Valérie Maureau pour Evene.fr, Février 2008 © Marc Vanappelghem 1 Une zarzuela est une opérette ou opéra-comique espagnole, née au milieu du XVIIe siècle, où alternent la déclamation et le chant. 10 En savoir plus sur Les Fourberies de Scapin Les Fourberies de Scapin est une comédie de Molière en 3 actes en prose. La pièce fut créée au Théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671. Le spectacle n'obtient pas alors un grand succès auprès du public. Nicolas Boileau (1636-1711) poète, écrivain et critique français, reproche le côté populaire de cette pièce. Arrivant juste après les créations de pièces plus sombres comme Tartuffe ou Dom Juan, cette comédie de Molière est fortement empreinte de la comédie italienne. De cette œuvre, une réplique est passée non seulement à la postérité mais aussi dans le langage populaire : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? » (la galère turque où Léandre est retenu prisonnier), que l’on retrouve jusque dans l'expression triviale « Quelle galère ! ». Pour les contemporains, il s'agissait d'une moquerie à peine déguisée envers le "Père Vincent" (connu aujourd'hui sous le nom de Saint Vincent de Paul), prêtre catholique français renommé pour sa charité qu'il exerça notamment auprès des galériens - dont il était aumônier. La référence à « qu'allait-il faire dans cette galère », au-delà du fait que le père Vincent était aumonier des galériens, se référait surtout aux conditions rocambolesques de la capture du Père Vincent, encore jeune, par les pirates en Méditerranée, et par les conditions ensuite de son évasion... histoire que les contemporains, dont Molière, avaient peine à croire. Liste des personnages Scapin Sylvestre Octave Valet de Léandre, fourbe Valet d'Octave Fils d'Argante et amant de Hyacinte. Léandre Fils de Géronte et amant de Zerbinette Hyacinte Fille de Géronte et amante d'Octave Zerbinette Une Égyptienne, reconnue fille d'Argante et amante de Léandre Argante Père d'Octave et de Zerbinette Géronte Père de Léandre et de Hyacinte Nérine Carle Nourrice de Hyacinte Fourbe 11 Molière (1622-1673) Molière (de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin) est un auteur et acteur français de théâtre du XVIIe siècle. Il est né en janvier 1622 et mort le 17 février 1673. Il est très célèbre pour ses comédies, considérées comme des chefs-d'œuvre de la littérature française. Il fut acteur, dramaturge, metteur en scène, directeur de troupe, tout à la fois. Jean-Baptiste est le fils d'un grand tapissier parisien. Alors qu'il est tout jeune, son grand-père l'emmène à des représentations de théâtre lors desquelles il s'attache de plus en plus à un genre : la comédie. Sa mère meurt en 1632 alors qu'il n'a que dix ans. Il commence ensuite diverses études. Molière peint en 1658 par Nicolas Mignard Il rencontre alors une famille de comédiens, en 1643 : les Béjart. Il interrompt alors ses études et fonde avec eux la troupe Illustre Théâtre. Il prend au bout de quelques années la tête de cette troupe et choisit le nom de scène Molière. Mais sa troupe fait vite faillite. Il ne décide pas pour autant d'abandonner le théâtre et continue à jouer en faisant des tournées dans toute la France. Il retourne dans la fin des années 1650 à Paris, où il joue devant Louis XIV. C'est alors que débute son succès. Lui et sa troupe sont installés au Petit-Bourbon par le roi, et y jouent en alternance avec la troupe italienne de Scaramouche. Molière écrit ses plus grandes pièces et, en 1662, épouse Armande Béjart, une jeune comédienne de sa troupe. En 1664, il est nommé responsable des divertissements de la cour et, en 1665, sa troupe est nommée troupe du roi. Mais Molière tombe malade et, le 17 février 1673, meurt chez lui, quelques heures après la quatrième représentation du Malade imaginaire. Les pièces de théâtre de Molière sont des comédies. Il y caricature de façon comique les défauts et les excès des hommes de son temps, comme par exemple l'avare qui ne veut rien dépenser ou un personnage prétentieux qui essaye d'avoir plus de classe. Elles sont toujours drôles de nos jours, ces travers humains se retrouvant à toutes les époques. Dans plusieurs de ses pièces, le personnage principal est un père tyrannique affublé d'un gros défaut, ce qui perturbe la vie de toute la famille. Par exemple, le héros du Malade imaginaire se laisse mener par le bout du nez par des médecins, et voudrait que sa fille épouse l'un d'eux pour lui simplifier la vie. Mais elle est bien sûr amoureuse ailleurs… En général, les serviteurs de la famille sont pleins de bon sens et parviennent à retourner la situation. 12 Ses œuvres Le Médecin volant (1645) La Jalousie du barbouillé (1650) L'Étourdi ou les Contretemps (1655) Le Dépit amoureux (1656) Le Docteur amoureux (1658) Les Précieuses ridicules (1659) Sganarelle ou le Cocu imaginaire (1660) Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux (1661) L'École des maris (1661) Les Fâcheux (1661) L'École des femmes (1662) La Jalousie du Gros-René (1663) La Critique de l'Ecole des femmes (1663) L'Impromptu de Versailles (1663) Le Mariage forcé (1664) Gros-René, petit enfant (1664) La Princesse d'Élide (1664) Tartuffe ou l'Imposteur (1664) Dom Juan ou le Festin de pierre (1665) L'Amour médecin (1665) Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux (1666) Le Médecin malgré lui (1666) Mélicerte (1666) Pastorale comique (1667) Le Sicilien ou l'Amour peintre (1667) Amphitryon (1668) George Dandin ou le Mari confondu (1668) L'Avare ou l'École du mensonge (1668) Monsieur de Pourceaugnac (1669) Les Amants magnifiques (1670) Le Bourgeois gentilhomme (1670) Psyché (1671) Les Fourberies de Scapin (1671) La Comtesse d'Escarbagnas (1671) Les Femmes savantes (1672) Le Malade imaginaire (1673) Source : www.wikidia.org 13 Le Teatro Malandro En 1990, Omar Porras s'installe dans un squat à Genève, le Garage, et y fonde le Teatro Malandro. Lieu de recherche théâtrale, les premiers spectacles y sont créés : en 1991 Ubu roi d'Alfred Jarry donne le ton d'un travail caractérisé par un univers baroque, un métissage des cultures, des comédiens masqués, une conscience du corps et une présence de la musique, le tout conçu de manière organique. Très vite la compagnie est remarquée et programmée dans différents lieux, notamment au Festival des arts de Nyon, mais aussi au Festival de la Cité à Lausanne : elle commence à émerger des milieux artistiques et alternatifs locaux. Lieu illégitime, matériaux récupérés dans la rue, le Teatro Malandro transforme sa précarité en profusion d'imagination grâce à une ingéniosité détonante, grâce à une poésie de la nécessité dont Omar Porras est coutumier depuis son enfance, dans son quartier à Bogota. Omar Porras et ses complices montent en 1993 un texte d’un auteur suisse, Friedrich Dürrenmatt, une œuvre à la dimension universelle : La Visite de la vieille dame. Ce spectacle marque une étape très importante dans l'histoire du Teatro Malandro, reconnue par le biais du Prix romand du spectacle indépendant (1994). Traitant cette œuvre de manière iconoclaste, le metteur en scène colombien installé à Genève prouve conjointement la force de son interprétation et démontre la radicalité de l'auteur suisse allemand. C'est alors que les grandes scènes internationales s'ouvrent à la compagnie toujours établie dans un squat et que démarre une tournée suisse et internationale sur les routes de France, d'Allemagne et d'Amérique latine. De la Comédie de Genève à Sécheron Suite à cet immense succès, le directeur de la Comédie de Genève, Claude Stratz, offre son plateau au Teatro Malandro pour monter Othello de William Shakespeare (1995) dans ce qui est l'institution théâtrale de la Ville de Genève. En 1996, une autre étape déterminante s'amorce : l'investissement - au sens de grands travaux d'aménagement - des anciens ateliers de Sécheron par la compagnie les transforme en un véritable lieu de création et de recherche théâtrale. Un espace immense qui concentre sur le même site un dojo de travail, un espace de construction de décors, des bureaux administratifs, un espace de convivialité rend possible la concentration et l'interactivité entre les différentes dimensions du travail (artistique, technique et administrative) durant les créations. Théâtre Forum Meyrin Comme depuis ses débuts, l'histoire du Teatro Malandro est marquée par ses lieux d'établissement : en 2003, la compagnie est contrainte à quitter le site de Sécheron et est accueillie en résidence au Théâtre Forum Meyrin par son directeur Jean-Pierre Aebersold. Disposant d'un espace pour son équipe administrative, le Teatro Malandro est toujours en quête d'un lieu qui permette de réunir toutes les facettes de la vie d'une troupe, y compris la dimension pédagogique, consubstantielle de la méthode porrassienne. Désormais les créations de spectacle sont accueillies par divers théâtres. Par le biais de ses spectacles, véritables boîtes à musique, le Teatro Malandro a ouvert à Omar Porras depuis 2006 les portes des plus grandes maisons d'opéra européennes, telles que la Monnaie à Bruxelles, le Théâtre du Capitole à Toulouse, l'Opéra national de Lorraine, le Grand Théâtre de Genève et l'Opéra de Lausanne ; dans le même élan, la Comédie-Française a également invité Omar Porras pour la mise en scène en 2006 d'un spectacle qui a permis l'inscription au répertoire de la prestigieuse institution de la pièce Pedro et le commandeur de Félix Lope de Vega. Aujourd'hui le Teatro Malandro est la première compagnie théâtrale de Suisse romande à être soutenue conjointement par la Ville et l'Etat de Genève, Pro Helvetia et une commune genevoise (Meyrin). 14 Les échos de la presse Le Temps, avril 2009 15 La Tribune, avril 2009 16 SAISON 09/10 Contacts Jeune Public Le Grand T Marion Echevin / 02 28 24 28 18 [email protected] Pascale Degrieck / 02 28 24 28 08 [email protected] Florence Danveau / 02 28 24 28 16 [email protected] Clémence Jouin / 02 28 24 28 17 [email protected] Dossier réalisé à partir des documents fournis par Le Teatro Malandro De nombreuses pistes de travail autour des spectacles dans le document « Aller au théâtre… » http://www.legrandt.fr/IMG/pdf/Aller_au_theatre.pdf Le Grand T - BP 30111 - 44001 Nantes cedex 01 Tel 02 28 24 28 24 / Fax 02 28 24 28 38 17