normales(pourassurerlerésultatthérapeutiqueencasd'inefficacitédescellulesmodifiées).
Recetted'uncocktailantiviral
L’associationdestroisgènesestenfaitunsupercocktailantiviral.Lepremiergèneapourbutd’empêcherl’entréedu
virusdanslacellule.Ilcibleundesrécepteursduvirus,CCR5,grâceàun«ribozyme»,petitmorceaud’ARNquidétruit
spécifiquementunautreARN(danscecasprécis,l’ARNmessagerdeCCR5).
LedeuxièmeingrédientpermetladégradationcibléedesprotéinesviralesTatetRev,deuxpiliersdel’infectionduVIH.
Ilsontutilisélatechniquedésormaiscélèbrede«
genesilencing
»,oùunpetitARNd’unevingtainedenucléotidesest
capabledeciblerladégradationspécifiqued’unARNdeséquencehomologue.L’expressiondesgènesciblésestdonc
trèsréduite.
Leco-recepteurCCR5estnécessairedansl'étapedereconnaissanceentreleVIHetlacellule.©
Sanao/Licence
CreativeCommons
Eviterlatrithérapie?
Enfin,letroisièmefacteurinhibel’actiondelaprotéineTat(sitoutefoiselleestencoreexprimée)enexprimantdansla
cellule un ARN (appelé
TARdecoy
) qui ressemble à l’ARN viral avec qui Tat interagit. Tat va donc préférentiellement
interagiravecl’ARNpiègeendélaissantl’ARNduvirus.
Individuellement, chacun de ces facteurs est connu pour inhiber l’infection virale, donc l’association des trois devrait
êtretrèsefficace.Cependantleschercheursn’ontpasencorepuprouverleurefficacitéantiviralesurlesquatrepatients
traités.Lebutpremierdeschercheursétaitdetraiterlelymphome,cequiestunemissionaccomplie:prèsde24mois
aprèslatransplantation,lesquatrepatientssontenrémission.
Mais la victoire des chercheurs réside surtout dans le fait que les cellules hématopoïétiques réinjectées dans les
patients sont capables d’exprimer les trois gènes antiviraux sur la durée, que les cellules sont capables de se
différencier normalement en cellules immunitaires matures et qu’aucun effet secondaire indésirable n’a été mis en
évidence.
Pouraméliorerencorelathérapie,ilfaudraitréinjecteraupatientuniquementlescellulesmodifiées.Eneffet,dansle
traitement réalisé ici, elles entrent en compétition avec les cellules normales, ce qui réduit la proportion de cellules
résistantes.
Même si cette thérapie semble très prometteuse, n’oublions pas que le VIH est un virus qui peut resterlatent très
longtemps.Eneffet,ilalaparticularitédepouvoirs’insérerdanslegénomed’unecelluleetd’êtretotalementinvisible
pourlesystèmeimmunitaire.OnnepeutdoncpasparcetteméthodeéliminertotalementlaprésenceduVIHchezle
patient. Mais on peut au moins lui permettre d’éviter la prise des médicaments detrithérapie aussi longtemps que
possible.