Une machine à laver philippe madec à propos de l’œuvre de l’artiste Anne Sedel intime araignée inversée de louise à laver le linge encore et toujours sale sali salade de la famille c’est-à-dire gueule la machine à laver le linge elle dégueule dégorge à sec gorgone éructe l’objet que l’œil béant a pétrifié là pas d’eau quand annette goutte surtout pas d’humeur de l’air le cri n’y tient plus trop grandi le sale libère manifeste et monstrueux physique pas romantique pour un sou la machine n’est-ce pas un récit un truc construit pièce par pièce morceau par trop de souvenirs un récit comme une machine à l’œuvre à l’ouvrage domestique mot à mot trop sans doute circonspecte et obéissante philosophique pas si résignée le quotidien s’y époumone ah je ne lave pas comme toi je lave comme je suis non je lave comme on m’a faite un mot puis un autre construire une pensée lumière lumière mais d’où tiens depuis quand penser fait grandir le linge ? est-ce seulement le nettoyer qui fait grandir et m’envoler allège je veux laver comme je suis la machine sensible en a marre ras le hublot mais vraiment alors qu’elle veut aimer la vie elle vomit encore pourtant elle prend garde au sol mais pas seulement sur cette pierre polie miroir elle veille à son reflet bonne nouvelle n’est-ce pas la maison alentour ne suffit plus