Le professionnalisme médical, d`un océan à l`autre

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30/11/2016
Le professionnalisme médical, d’un océan à l’autre | Profession Santé ­ Médecins
Le professionnalisme médical, d’un océan à l’autre
Par Dre Yun Jen, MD FRCPC, présidente de l'AMQ le 15 septembre 2016
Le professionnalisme médical est maintenant discuté à
l’échelle nationale. C’est l’observation que j’en fais alors que je suis tout juste de retour du dernier
conseil général de l’Association médicale canadienne (AMC), à Vancouver, où j’ai pu remarquer à quel
point l’enjeux sur lequel l’Association médicale du Québec (AMQ) travaille depuis plus d’un an a
commencé à attirer l’attention des médecins des autres provinces. À un tel point, que le nouveau
président de l’AMC, le Dr Avery, entend même en faire son cheval de bataille.
Nous l’avons entendu des membres en provenance de la Colombie­Britannique, de la Saskatchewan, du Manitoba et
de l’Ontario, le professionnalisme devient un élément crucial dans d’autres provinces canadiennes. De façon très
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positive, nous pouvons dire que le reste du pays emboîte le pas au Québec et aux discussions que l’AMQ a lancées en
2015, lors de son congrès annuel, qui portait alors sur le professionnalisme médical et le contrat social, ainsi que sa
continuité, le congrès 2016, qui portait sur la gouvernance clinique.
L’intérêt du thème du professionnalisme tient à une question qui se pose d’un océan à l’autre: la capacité de fournir
du système de santé est­elle saturée? Cette interrogation, partagée par de nombreux congressistes, est en effet
intimement liée au professionnalisme médical et s’accompagne d’un constat général. Partout au pays, la société
demande aux médecins d’assumer un rôle de gardien du système de santé et de la saine gestion de ses ressources.
En résumé, la population souhaite que les médecins agissent comme garde­fou du système afin de s’assurer que le
mot d’ordre collectif soit la pertinence avant tout. Mais la question que vous vous posez peut­être, c’est: «Pourquoi
nous?»
Au Québec, comme ailleurs au Canada, les défis structurels et d’ordre économique imposés au système de santé ont
influencé la façon de travailler des médecins et du reste du corps médical. Malgré les restrictions qui s’appliquent,
l’accessibilité demeure un enjeu de tous les instants. À la jonction des limites structurelles et économiques, et des
exigences légitimes de la population en regard de l’accessibilité aux soins, se trouve la place des médecins.
Le système dans lequel nous évoluons a été créé dans les années 1960, en fonction des besoins d’une époque
maintenant révolue. Toutefois, il n’a visiblement pas été adapté et n’a certainement pas évolué pour répondre aux
nouveaux enjeux auxquels nous faisons face aujourd’hui. Le vieillissement de la population et l’essor de maladies
chroniques, pour ne donner que ces exemples, ont amené dans leur sillage des enjeux d’ordre moral comme les
soins de fin de vie et l’aide médicale à mourir. Ils ont aussi été accompagnés d’autres problématiques telles que le
surdiagnostic et le surtraitement.
Malgré l’émergence de ces nouveaux enjeux et le manque d’adaptation de notre système de santé, une chose est
demeurée fiable à travers les années: la capacité des médecins à reconnaître ce qui est bon pour leur patient et pour
le réseau de la santé. À titre de médecins, nous sommes en effet parfaitement positionnés pour effectuer l’analyse la
plus juste possible d’un épisode de soin, de l’entrée du patient dans le système à sa sortie.
Cette position stratégique nous confère un rôle unique dans l’appareil de santé. Comme médecins, nous savons ce
qui est le mieux pour le système. Nous savons ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. À titre de professionnels
présents à presque tous les moments du soin de nos patients, nous savons distinguer ce qui est pertinent de ce qui
ne l’est pas.
Le contexte actuel, où les choses changent et bougent rapidement, est une fenêtre parfaite pour nous engager dans
la gouvernance clinique et faire profiter de notre expertise la société et le système de santé dans son ensemble.
Comme professionnels, nous avons la responsabilité de répondre présent à cette demande de la société. Nous nous
devons de prendre le leadership et d’occuper une place prépondérante dans la gestion des ressources et des épisodes
de soin. Si nous ne prenons pas part aux décisions en matière de santé, elles vont se prendre sans considérer tout ce
que nous pourrions apporter. Si nous ne nous organisons pas, quelqu’un nous organisera contre notre gré. Les
choses ont d’ores et déjà commencé à être planifiées, prenons part au processus avant qu’il ne soit trop tard. La
population nous tend la perche et réaffirme sa confiance en nous. À nous de répondre présent et d’amener le
professionnalisme à un niveau supérieur.
Dre Yun Jen, MD FRCPC
Présidente
Association médicale du Québec
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