Limites professionnelles - College of Kinesiologists

Norme de pratique Limites professionnelles
But
Cette norme décrit les attentes en matière de comportement dans le cadre de la relation
thérapeutique et plus spécifiquement en matière du maintien de limites professionnelles
appropriées entre le membre et les patients/clients et les défenseurs des intérêts des
patients/clients ainsi que les attentes de comportement dans le cadre d’autres relations
professionnelles où le membre est dans une position d’autorité ou de pouvoir.
Énoncé de la norme
La relation entre les patients/clients et le kinésiologue est de nature thérapeutique unique et diffère
de la relation personnelle ou d’autres relations professionnelles. Il est essentiel de maintenir une
relation thérapeutique pour veiller à l’évaluation et au traitement sécuritaire, éthique et efficace des
patients/clients.
La relation thérapeutique entre le kinésiologue et le patient/client repose sur le respect, la confiance
et l’intimité professionnelle. Il y a toujours au sein de la relation un déséquilibre de pouvoir qui
favorise le kinésiologue. Ce déséquilibre de pouvoir est dû à un certain nombre de facteurs : ses
connaissances et compétences spécialisées, son accès aux renseignements personnels du
patient/client et la dépendance du patient/client à l’égard du jugement et des recommandations du
kinésiologue pour améliorer son état.
Les membres sont responsables d’anticiper les limites qui existent par rapport à leurs
patients/clients, d’établir et de maintenir des limites assurant la dignité personnelle, la vie privée, le
contrôle et le détachement professionnel pour que la confiance de leurs clients/patients ne soit pas
trahie.
Attentes en matière de rendement
Un kinésiologue démontre l’observation de la norme des façons suivantes :
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Être conscient du déséquilibre de pouvoir (réel ou perçu).
Établir et gérer les limites de la relation thérapeutique avec le patient/client, c’est-à-dire :
o reconnaître et comprendre les éléments fondamentaux de la relation thérapeutique;
o maintenir une objectivité et une « distance professionnelle » appropriées pour
l’évaluation et le traitement du patient/client;
o s’abstenir d’accepter ou de donner un cadeau;
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s’abstenir de révéler des détails inappropriés sur sa vie personnelle;
reconnaître que les transgressions des limites sont souvent subtiles et souvent
motivées par ce qui apparaît comme des intentions nobles.
S’abstenir de tout comportement qui pourrait être considéré comme étant inapproprié ou
comme de la négligence ou une forme d’abus (abus s’entend ici d’un mauvais traitement
d’ordre verbal, physique, sexuel ou de l’exploitation financière).
Utiliser des techniques de communication thérapeutique appropriées :
o utiliser un langage simple et s’exprimer calmement;
o s’abstenir d’exprimer des opinions personnelles sur les valeurs personnelles, le
mode de vie, la politique, etc. qui pourraient donner au patient/client l’impression
que le membre le juge ou essaye de l’influencer;
o veiller à donner le choix au patient/client et à obtenir son consentement éclairé;
o être conscient de la communication verbale et non verbale et de comment elle peut
être perçue.
Respecter le droit du patient/client de prendre des décisions au sujet des traitements et des
services.
Défendre les meilleurs intérêts du patient/client.
Se montrer réceptif à la diversité (incluant notamment des facteurs comme l’âge, le sexe, les
croyances religieuses, l’orientation sexuelle, l’ethnicité, les croyances culturelles, la capacité,
les valeurs et le mode de vie) et adapter les limites de la relation, au besoin.
Éviter d’entretenir une relation personnelle avec un patient/client :
o La relation personnelle peut nuire à l’objectivité du kinésiologue et augmenter la
vulnérabilité du patient/client. Ce genre de relation ne reconnaît pas les éléments
uniques qui forment le fondement de la relation thérapeutique et compromet les
bienfaits thérapeutiques du patient/client.
S’abstenir d’avoir une relation personnelle avec un membre de la famille d’un patient/client.
S’abstenir d’avoir une relation personnelle avec un ancien patient/client à moins que :
o une période de temps raisonnable s’est écoulée depuis la fin de la relation clinique
(cela dépend de la durée et de la nature de la relation clinique);
o le membre est raisonnablement certain que le déséquilibre de pouvoir rattaché à la
relation thérapeutique n'existe plus.
S’abstenir d’entretenir une relation double (thérapeutique/personnelle/sociale/d’affaires)
qui pourrait donner lieu à un conflit d’intérêts.
Sensibiliser les patients/clients et les défenseurs des intérêts des patients/clients à
l’existence de la relation thérapeutique et les protéger contre les transgressions des limites
de la relation et l’abus par le kinésiologue ou d’autres professionnels de la santé
réglementés.
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Définitions
Relation thérapeutique : Relation qui existe entre un kinésiologue et un patient/client et qui repose
sur le respect, la confiance et l’intimité professionnelle et qui reconnaît le déséquilibre de pouvoir
favorisant le kinésiologue.
Défenseur des intérêts du patient/client : Toute personne qui agit avec le consentement du
patient/client afin de l’aider à obtenir les soins de santé nécessaires et qui défend ses meilleurs
intérêts.
Relation personnelle : Relation avec une personne qui se caractérise par des sentiments de chaleur
humaine et de familiarité et qui contient des éléments d’exclusivité, de discrétion ou d’intimité.
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Limites : Limites qui permettent des liens sécuritaires et respectueux entre des personnes.
Relation double : Situation où le membre de l’Ordre a une relation personnelle ou d’affaires avec un
patient/client en dehors de sa pratique professionnelle.
Proches (membres de la famille) : Terme qui englobe le conjoint ou partenaire, un parent, un enfant,
un frère ou une sœur, un grand-parent ou petit-enfant du patient/client, le mandataire spécial du
patient/client ou toute personne significative sur le plan émotionnel ou personnel pour le
patient/client et qui pourrait influencer la relation thérapeutique.
Abus : Expression qui fait référence à l’abus du déséquilibre de pouvoir inhérent dans la relation
thérapeutique et à la manipulation des éléments fondamentaux de la relation (respect, confiance et
intimité professionnelle) lorsque le membre savait ou aurait dû savoir que celui-ci causerait un
préjudice. Abus s’entend d’un mauvais traitement d’ordre physique, sexuel, psychologique ou verbal
ou de l’exploitation financière. La négligence des besoins d’un patient/client peut aussi être
considérée comme une forme d’abus.
Références de l’Ordre :
Normes de pratique : Code de déontologie et Mauvais traitements d'ordre sexuel
Lignes directrices de pratique : Relations thérapeutiques et prévention des mauvais traitements
d'ordre sexuel
Code de déontologie
Références législatives :
Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées
Règlement sur les fautes professionnelles
Note
En cas de divergence entre la présente norme et toute loi qui régit la pratique des membres, les lois
l’emportent et ont préséance.
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