Isabelle Pendola-Luchel ou - Université Paris-Sud

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14ème portrait : Isabelle Pendola-Luchel ou
« exercer la médecine libérale aujourd’hui».
Isabelle Pendola- Luchel exerce la médecine libérale générale après avoir « fait
médecine » à Paris-Sud. Elle revient avec nous et pour nous sur son parcours. Elle reste
en contact avec le milieu universitaire en assurant des enseignements dans sa faculté
d’origine et en étant impliquée dans un processus de formation continue à ParisDescartes.
Quel est votre parcours ?
Je suis entrée en première année de médecine en 1979, à la faculté Paris Sud. Le campus
d’Orsay me rappelait mon séjour à l’université de Boston, j’y appréciai, la nature, l’espace et
l’ambiance estudiantine. Dès la deuxième année j’ai découvert le milieu hospitalier, les
patients, les soignants, les maladies. Dès lors débute l’apprentissage du soignant au lit du
malade, la rencontre avec chaque patient, leur maladie, leur univers de vie, de souffrance, de
culture, d’attente … La question qui se pose au fil des stages est celui du choix de la spécialité
et du mode d’exercice. Pour ma part l’envie de faire de la médecine générale est venue
naturellement, après tous ces stages, la prise en compte du patient dans sa globalité était une
évidence.
J’ai d’abord exercé en PMI (protection maternelle et infantile) comme pédiatre avec une
activité essentiellement préventive. Puis l’envie d’une activité thérapeutique, diversifiée,
familiale et de proximité m’a poussée à m’installer en ville comme médecin généraliste. J’ai
pu garder en consultation de ville une orientation pédiatrique complétée d’une vacation en
PMI.
Et aujourd’hui ?
Quarante portraits d’étudiants d’hier pour étudiants d’aujourd’hui
J’aime l’exercice de la médecine générale libérale. J’apprécie la liberté dont j’ai besoin pour
exercer mon métier comme je le souhaite, en harmonie avec ma vie familiale et mes
convictions.
J’ai des activités de maître de stage et d’enseignante à la faculté de médecine de Paris sud. Je
poursuis une formation continue de médecine générale à la faculté Paris Descartes
indispensable compte tenu de l’évolution scientifique de la médecine.
Je fais une démarche personnelle d’analyse et de travail de groupe entre soignant (groupe
balint) qui me permet au fil des années d’approfondir la part subjective, inconsciente de la
relation médecin, patients, familiale et amicale.
Que retenez-vous des années estudiantines à la fac de médecine » ?
Pas du tout déçue par le campus pourtant bien différent de celui de Boston, le souvenir de ma
première année de médecine à Orsay est particulièrement heureux, malgré la charge de travail
qui nous incombe. Il y avait la découverte d’un univers scientifique passionnant plein d’espoir
dans les avancées de la recherche (génétique par exemple), le sport, la chaleur estudiantine de
la cafétéria et de la bibliothèque, en contraste l’hiver avec les amphis glacés, les chemins
boueux à parcourir pour une restauration universitaire loin de satisfaire nos appétits
d’étudiants.
Qu’est-ce qui vous a poussé à « faire médecine » ?
Il est difficile de déterminer les raisons conscientes et inconscientes de nos choix. Je suis
intimement persuadée que c’est un métier que l’on ne choisit pas par hasard ou par défaut. Il y
a l’envie d’aller à la rencontre du mystère de la vie ….
Pour ma part l’équation pourrait être la suivante : une bisaïeule maternelle investie d’un
pouvoir de guérison (rebouteuse) reconnue dans sa Bretagne profonde, une famille paternelle
Italienne immigrée d’Afrique du Nord particulièrement angoissée par la maladie et l’envie
pour la petite fille que j’étais de guérir, d’abord avec des plantes puisque je voulais être
herboriste et ensuite avec mes connaissances et ma sensibilité.
Que sont devenus les gens de votre promotion avec lesquels vous êtes restée en contact ?
Tous sont en activité, médecin généraliste ou spécialiste, proche du patient ou indirectement
par une activité en laboratoire, journalistique ou pharmaceutique. Chacun a pu s’orienter vers
l’exercice qui lui convenait le mieux grâce aux opportunités et aux passerelles possibles.
(Entretien : [email protected] )
Quarante portraits d’étudiants d’hier pour étudiants d’aujourd’hui
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