Quarante portraits d’étudiants d’hier pour étudiants d’aujourd’hui
J’aime l’exercice de la médecine générale libérale. J’apprécie la liberté dont j’ai besoin pour
exercer mon métier comme je le souhaite, en harmonie avec ma vie familiale et mes
convictions.
J’ai des activités de maître de stage et d’enseignante à la faculté de médecine de Paris sud. Je
poursuis une formation continue de médecine générale à la faculté Paris Descartes
indispensable compte tenu de l’évolution scientifique de la médecine.
Je fais une démarche personnelle d’analyse et de travail de groupe entre soignant (groupe
balint) qui me permet au fil des années d’approfondir la part subjective, inconsciente de la
relation médecin, patients, familiale et amicale.
Que retenez-vous des années estudiantines à la fac de médecine » ?
Pas du tout déçue par le campus pourtant bien différent de celui de Boston, le souvenir de ma
première année de médecine à Orsay est particulièrement heureux, malgré la charge de travail
qui nous incombe. Il y avait la découverte d’un univers scientifique passionnant plein d’espoir
dans les avancées de la recherche (génétique par exemple), le sport, la chaleur estudiantine de
la cafétéria et de la bibliothèque, en contraste l’hiver avec les amphis glacés, les chemins
boueux à parcourir pour une restauration universitaire loin de satisfaire nos appétits
d’étudiants.
Qu’est-ce qui vous a poussé à « faire médecine » ?
Il est difficile de déterminer les raisons conscientes et inconscientes de nos choix. Je suis
intimement persuadée que c’est un métier que l’on ne choisit pas par hasard ou par défaut. Il y
a l’envie d’aller à la rencontre du mystère de la vie ….
Pour ma part l’équation pourrait être la suivante : une bisaïeule maternelle investie d’un
pouvoir de guérison (rebouteuse) reconnue dans sa Bretagne profonde, une famille paternelle
Italienne immigrée d’Afrique du Nord particulièrement angoissée par la maladie et l’envie
pour la petite fille que j’étais de guérir, d’abord avec des plantes puisque je voulais être
herboriste et ensuite avec mes connaissances et ma sensibilité.
Que sont devenus les gens de votre promotion avec lesquels vous êtes restée en contact ?
Tous sont en activité, médecin généraliste ou spécialiste, proche du patient ou indirectement
par une activité en laboratoire, journalistique ou pharmaceutique. Chacun a pu s’orienter vers
l’exercice qui lui convenait le mieux grâce aux opportunités et aux passerelles possibles.