CHAOUAT MARC
LES INCISIONS DE DECHARGE ET CHIRURGIE D’URGENCE CHEZ LE BRULE.
Les incisions de décharges sont réalisées dans le cas de brûlures circulaires, du troisième degré,
des membres, du thorax, du cou, voir de la verge.
Ces brûlures circulaires entraînent un effet garrot sur le membre ou le cou qui a tendance à s’auto-
aggraver par l’oedème qu’il provoque jusqu’à abolition des pouls d’aval et ischémie distale.
Au niveau du thorax, l’effet garrot entraînera des difficultés respiratoires avec diminution de
l’ampliation thoracique et pression élevées de ventilation dans le cas de patient intubé.
C’est une urgence chirurgicale afin de lever la compression.
Techniquement, cela se réalise sans anesthésie car l’incision se fait sur une peau brûlée au
troisième degré et donc insensible. L’incision ne comprend que la peau jusqu’au tissus graisseux
permettant à celui ci de s’expanser et à l’oedème de s’échapper. Ce doit être une technique
exsangue car elle ne doit inciser que les tissus nécrosés.
Elle se réalise le plus souvent au bistouri froid, bien que certain préfèrent utiliser un bistouri
électrique.
Les incisions au niveau des membres se font longitudinalement le long des axes vasculo-nerveux.
Au niveau des mains, les incisions sont radiaires, dorsales au niveau des espaces interosseux et se
continuent à la limite entre peau dorsale et palmaires. Il faut prendre garde de ne pas léser les
pédicules vasculo-nerveux des doigts.
Au niveau du thorax les incisions seront le plus souvent transversales et longitudinales pour libérer
l’ampliation thoracique dans les deux axes.
L’efficacité du geste se confirme par la réapparition des pouls distaux et la recoloration distale.
Dans certains cas, la recoloration distale est difficile à apprécier, en particulier si la partie distale
du membre est brûlée au troisième degré. Dans ces cas là, on pourra s’aider d’un Doppler ou plus
simplement d’une petite incision distale pour vérifier la rapidité et la coloration du saignement.
Dans certains cas l’incision de décharge au niveau cutanée sera insuffisante et il faudra pratiquer
des aponévrotomies de décharge.
C’est le cas des brûlures circulaires du troisième degré dont les incisions cutanées de drainage
n’ont pas été réalisées assez rapidement. Il s’en est suivi alors un oedème des loges musculaire
autoaggravé avec constitution d’un syndrome de Volkman.
Pour éviter l’ischémie musculaire, voir la nécrose ischémique distale, il faudra inciser l’aponévrose
avec alors une saillie des masses musculaires témoignant de la compression, et réapparition des
pouls distaux.
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