EM-II Mosig CHAPITRE 8 La matière en Electrostatique: Conducteurs et Diélectriques 8.1 INTRODUCTION: CORPS NEUTRES, CORPS CHARGES, CORPS ISOLES Le formalisme développé jusqu'à maintenant s'applique à des charges électriques dans le vide. La technologie nous a familiarisé avec ces situations qui se présentent par exemple à l’intérieur du tube cathodique d’un poste de télévision ou d’un oscilloscope, où des électrons traversent des espaces essentiellement vides. Mais le plus souvent, les charges apparaissent dans la nature au sein d’un milieu matériel et sous des formes bien différentes (électrons, protons, ions, molécules dipolaires...). Fidèles à notre point de vue macroscopique, nous réduirons toutes ces manifestations à une fonction continue "densité de charge", pouvant présenter des valeurs positives ou négatives. L’état électrostatique naturel d’un corps matériel est l’état neutre, caractérisé par une densité de charge nulle en tout point du corps (toujours du point de vue macroscopique). La charge totale, intégrale de la fonction densité, est donc nulle aussi. Cependant, sous l’effet d’agents externes (frottement mécanique, attaque chimique, effet photoélectrique, connexion à une batterie, effet d'un champ électrique externe), certains corps matériels peuvent devenir chargés. Ceci implique que soit ils acquièrent une charge totale non nulle, soit ils restent globalement neutres (charge totale nulle) mais une densité de charge non nulle apparaît en certains points. Les possibles densités de chargé non nulles vont à leur tout générer un champ électrique. Une situation particulièrement intéressante s'origine lorsque un corps initialement neutre est immergé au sein d’un champ électrique. Sous l’effet de ce champ, une densité de charge non nulle se manifeste dans certains points du corps, bien que la charge totale (l’intégrale mathématique de la fonction densité) demeure nulle. D'un point de vue physique, plusieurs effets peuvent être impliqués. Soit le corps contient des électrons libres qui peuvent se déplacer sous l'effet du champ appliqué, détruisant ainsi au niveau macroscopique l'équilibre naturel des charges positives et négatives. Ou alors, des molécules neutres vont se déformer et se distordre. Ces phénomènes et d'autres semblables sont souvent décrits sous le nom générique de phénomènes d'induction électrostatique ou de polarisation et sont largement étudiés dans les textes de Physique. Ici, nous nous intéresserons aux effets plutôt qu'aux causes. Les nouvelles densités de charge vont créer à leur tour un champ électrique, dit de polarisation, qui viendra modifier le champ appliqué original, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur du corps matériel. Electromagnétisme II, SE, EPFL 1-1 Il convient finalement de rappeler le principe de conservation de la charge électrique. Si on peut accepter qu'un corps matériel est isolé (pas d'échange possible de charge avec le monde extérieur), la charge totale de ce corps ne changera pas lorsqu'il est soumis à l'influence d'un champ électrique appliqué. Mais ce champ peut modifier profondément la valeur de la densité de charge en chaque point du corps. Nous allons maintenant décrire plus en détail ces phénomènes pour deux types de corps matériels : les conducteurs et les isolants, aussi appelés diélectriques.. 8.2 LES CONDUCTEURS Les conducteurs sont des corps qui contiennent des charges électriques “libres”, c’est à dire des charges pouvant se déplacer facilement à l’intérieur du corps sous l'influence d'un champ électrique. L'exemple classique est le conducteur métallique. Dans un métal, les atomes constituent un réseau cristallin rigide. Néanmoins, ces atomes possèdent des électrons libres capables de se déplacer sous l'effet d'un champ électrique. Leur facilité de déplacement est telle qu’en fait on ne peut pas “identifier” à quel atome appartient un électron donné et il faut parler d’une population collective d’électrons sans identité individuelle. On peut donc imaginer un corps métallique comme un ensemble d'atomes chargés positivement (ions) et liés rigidement par des forces chimiques en formant un réseau cristallin. Ce réseau se trouve “immergé dans une mer d’électrons” qui neutralise les ions positifs. Dans un état d’équilibre, tout volume macroscopique de métal possède une charge électrique totale nulle. Toutefois, en présence d’un champ électrique appliqué et suite au déplacement des électrons libres, des régions macroscopiques avec un défaut ou un excès d’électrons peuvent apparaître. Aussi, on peut imaginer un corps conducteur à charge totale Q non nulle, suite à un apport ou un prélèvement d’électrons (frottement, effet photoélectrique, contact avec une batterie...). Et si après cette opération, on isole le corps conducteur, cette charge Q restera constante. Considérons un c.e.p., neutre au départ et isolé. A un moment donné ( t = 0 ) , on soumet ce r conducteur à l’action d’un champ électrique “appliqué” Eappl . Ce champ peut être imaginé comme crée par un ensemble de sources (charges) extérieures au c.e.p. qui se manifestent soudainement en t = 0 (par exemple par enclenchement d'une batterie). r A l’instant même de sa création, le champ Eappl “envahit” le conducteur et se fait sentir sur tout son volume. Les charges libres (électrons) du conducteur réagissent alors en se déplaçant sous l’effet de ce champ. L'éloignement des électrons de ses positions d'équilibre dans le Electromagnétisme II, SE, EPFL 1-2 réseau cristallin conduit à l'apparition d'un système de charges internes positives et négatives qui va créer son propre champ électrique. On l'appellera champ propre ou champ interne de r polarisation E pol , et il s’oppose au champ appliqué. Ce champ de polarisation grandit jusqu'à qu'un nouveau équilibre, qui tient compte du champ appliqué, s'établit en t = τ . Dans les conducteurs réels (les métaux type cuivre, argent…) ce processus de re-équilibrage ne dure que quelques picosecondes. La durée τ dépend de la valeur d'un paramètre physique, facilement mesurable qu'on appelle conductivité. Nous considérerons par la suite le cas limite d'un conducteur électrique parfait (c.e.p.). Un tel corps a une conductivité théoriquement infinie et réagit de façon instantanée à tout champ appliqué. 8.3 LE CONCEPT DE CONDUCTEUR ELECTRIQUE PARFAIT (c.e.p.) Un conducteur électrique parfait (c.e.p.) est une idéalisation mathématique, obtenue par extrapolation de la réalité physique. Dans un c.e.p. on admet que les charges libres réagissent au champ électrique externe comme si elles étaient dans le vide, ses mouvements n’étant limités que par la surface externe du conducteur. Dans un c.e.p., les électrons ne "voient" pas le réseau cristallin et celui-ci n’interagit pas avec un champ appliqué. En pratique, la plupart des métaux se comportent en électrostatique et à basse fréquence comme des c.e.p. Le mouvement des charges libres est un processus “autolimité” (negative feedback) qui s’arrête quand elles se redistribuent de façon à compenser parfaitement le champ appliqué. r r r Donc, à l’équilibre, le champ électrique total E = Eappl + E pol à l’intérieur d’un conducteur électrique parfait est nul : r r r E = Eappl + E pol = 0 (à l’intérieur d’un c.e.p) (8.3.1) Autrement, tant qu’il resterait un champ non nul à l’intérieur, le mouvement des charges libres ne cesserait pas. r La propriété E = 0 est la caractéristique essentielle d’un c.e.p. et peut être considérée comme sa définition mathématique. Maintenant si on applique à cette situation le théorème de Gauss ou l'équation de la divergence on doit arriver à la conclusion que la densité volumique de charge ρv à l’intérieur d’un c.e.p. est toujours nulle. Ce constat mathématique est en accord avec l'idée intuitive des électrons essayant de se déplacer contre le champ appliqué et ne s'arrêtant qu'aux limites physiques du conducteur, c'est-à-dire dans sa surface. Electromagnétisme II, SE, EPFL 1-3 r Alors la seule densité possible, source du champ de polarisation E pol , est une densité de surface ρ s . Cette densité obéit aux conditions aux limites, avec la simplification que dans un c.e.p. le champ électrique d'un coté interne de la surface est nul. Ceci implique le fait, bien connu, que le champ électrique juste à l'extérieur d'un conducteur est perpendiculaire à la surface de celui-ci La charge totale du conducteur vient donnée par: Q = ∫ ρ s ds ' (8.3.2) S Si le conducteur demeure isolé pendant l’application du champ externe, cette charge totale gardera sa valeur de départ et, en particulier, sera nulle si le conducteur était neutre au départ. Finalement, un champ intérieur nul implique un potentiel constante V = U à l'intérieur et en surface d'un conducteur. Cette valeur peut être imposée (le conducteur est connectée à une batterie) ou inconnue, s'adaptant et réagissant au champ externe appliquée. 8.4 PROPRIETES ELECTROSTATIQUES DES CONDUCTEURS PARFAITS Le tableau suivant résume les propriétés essentielles toujours satisfaites par un c.e.p.: Densite de charge volumique ρv = 0 Charge totale Q = ∫ ρ s ds ' S Champ interne Champ externe dans sa surface r E =0 r r nˆ × E = 0 ; nˆ E = ρ s / ε 0 V = cste Potentiel Voici quelques situations pratiques pour les conducteurs et comment certaines quantités en sont affectées: Neutre et isolé, Charge totale Densité surface Potentiel Q=0 inconnue inconnu, depend du ch appliqué soumis à un champ appliqué inconnu, dépend valeur donnée non n Chargé et isolé Q≠0 Electromagnétisme II, SE, EPFL inconnue de la charge 1-4 A potentiel nul et soumis à un valeur inconnue inconnue 0 valeur inconnue inconnue valeur donnée non null champ appliqué A potentiel constant V =U D'autres situations, combinaisons des précédentes ou plus compliquées, sont aussi possibles. 8.5 EQUATION INTEGRALE POUR LA DENSITE DE CHARGE DE SURFACE On voit donc que, sauf dans le cas trivial d'un conducteur neutre, isolé et pas soumis à l'effet d'un champ, les conducteurs possèdent toujours une densité de charge de surface, et que celle-ci est à priori inconnue. Si par un quelconque moyen on arrive à déterminer le potentiel et le champ à l'extérieur d'un conducteur, alors la valeur de la densité de charge de surface est donnée par la condition aux limites: r ρ s = ε 0 nˆ E (8.5.1) Mais on peut aussi essayer de calculer directement la densité de charge en utilisant une formulation intégrale. Dans un problème qui inclut un conducteur réagissant à un champ appliqué, le champ total en tout point de l'espace est donné par: r r r r r r r (r − r ') ρ s (r ') ds ' 1 r r r r E (r ) = Eappl (r ) + E pol (r ) = Eappl (r ) + r r 4πε 0 ∫ | r − r ' |3 (8.5.2) S et de façon analogue, le potentiel vaut: 1 r r r r V (r ) = Vappl (r ) + V pol ( r ) = Vappl (r ) + 4πε 0 ∫ S r ρ s (r ') ds ' r r | r −r '| (8.5.3) r où Vappl se calcule de la façon standard à partir du champ appliqué Eappl . Le champ total doit s'annuler à l'intérieur du conducteur mais il est discontinu en surface. En plus, si on veut étudier aussi des conducteurs théoriquement sans épaisseur, leur "intérieur" est malaisé à définir. Donc, on préfère travailler avec le potentiel, qui est constante à l'intérieur et continu en surface. L'équation (8.5.3) appliquée aux points de la surface donne: r ρ s (r ') ds ' 1 r r Vappl (r ) + =U ; r ∈S r r ∫ 4πε 0 | r −r '| (8.5.4) S Electromagnétisme II, SE, EPFL 1-5 Ceci est une équation intégrale pour le calcul de la densité de charge de surface. Soit le potentiel U est connu (conducteur connecté à une batterie), soit il est inconnu mais on possède alors une information globale sur la densité de charge (par exemple, la valeur de la charge totale pour un conducteur isolé). 8.6 SOLUTION DE L'EQUATION INTEGRALE AVEC LES MATRICES DE GREEN Une équation intégrale est la formulation mathématique d'un problème inverse où l'inconnue est une distribution continue de charges. La méthode des matrices de Green s'adapte alors naturellement bien à la discrétisation de ce type de problèmes. Il suffit de diviser la surface du conducteur en N portions ∆S j et appliquer l'équation intégrale r (8.5.4) aux points ri aux centres de ces surfaces. On trouve: N r ρ s (r ') ds ' 1 ∑ 4πε ∫ 0 j =1 ∆S r r | ri − r ' | r = U − Vappl (ri ) ; i = 1, 2...N (8.6.1) j Maintenant, on suppose que la densité de charge est constante ρ s = ρ sj dans chaque portion ∆S j et on considère la charge totale q j = ρ sj ∆S j de chaque portion. Notre équation devient: N 1 ∑ [ 4πε j =1 1 ds ' r r r ] q j = U − Vappl (ri ) ; i = 1, 2...N ∫ 0 ∆S j ∆S | ri − r ' | (8.6.2) j où en version compacte: N ∑ j =1 Gij q j = vi ; i = 1, 2...N (8.6.3) Les coefficients de la matrice de Green Gij = 1 1 4πε 0 ∆S j ds ' r r | ri − r ' | ∫ ∆S (8.6.4) j peuvent être obtenus de façon approchée lorsque i ≠ j (éléments hors diagonale dans la matrice). Il suffit d'appliquer le théorème de la moyenne. Ceci revient en termes physiques à concentrer la charge totale q j existante dans la surface ∆S j dans le centre sous forme de charge ponctuelle. On trouve alors Gij = 1 1 ; i≠ j r r 4πε 0 | ri − r j | Electromagnétisme II, SE, EPFL (8.6.5) 1-6 Cette stratégie n'est pas valable pour les éléments de la diagonale i = j , qui doivent être calculés de la façon la plus précise possible. La solution du système linéaire mène au calcul approché de la densité de charge de surface. Dans les problèmes où le potentiel du conducteur n'est pas connu, il faut enlever la quantité U r des termes indépendants vi = 4πε 0 [U − Vappl (ri )] (membres de droite dans les équations) et l'ajouter au système comme inconnue supplémentaire. Dans ce cas, l'équation additionnelle requise est fournie d'habitude par la valeur connue de la charge totale: N N r ρ s (r ') ds ' = ∑ q j = Q ∑ ∫ j =1 ∆S j (8.6.6) j =1 LES CORPS ISOLANTS OU DIELECTRIQUES Dans un corps isolant ou diélectrique, il n'y a pas de charges libres pour réagir à un champ r électrique externe appliqué Eappl . Mais les molécules des ces corps vont le faire. Soit des molécules globalement neutres se déforment sous l'effet du champ et deviennent des dipôles de faible intensité, soit des molécules naturellement dipolaires (l'eau) s'alignent sous l'éffet du champ et y réagissent fortement. Dans tous les cas, il y aura aussi apparition d'une distribution de charge interne ou de polarisation. Mais dans un diélectrique la charge de polarisation peut non seulement apparaître en surface r ρ s, pol , mais aussi en volume ρv, pol . Et le champ électrique interne de polarisation E pol crée r par ces distributions s'oppose au champ appliqué Eappl mais sans l'annuler complètement. Une formulation intégrale de l'Electrostatique en présence de diélectriques devient donc fort compliquée et ne sera pas abordée ici. Heureusement, dans beaucoup de corps diélectriques d'intérêt pratique, on peut accepter que le champ de polarisation est toujours colinéaire avec le champ appliqué et directement proportionnel à celui-ci. Cette linéarité permet de simplifier le traitement mathématique. Une démarche classique, présentée dans la plupart de textes de Physique, conduit alors à accepter les résultats suivants: 1) On peut obtenir une formulation différentielle pour les corps diélectriques sans faire apparaître de forme explicite les densités de charge de polarisation ρv, pol et ρ s, pol . Electromagnétisme II, SE, EPFL 1-7 2) L'effet de ces charges est absorbé par la modification de la constante ε 0 . Cette constante, dite "permittivité du vide", doit être remplacée par ε , la permittivité du corps diélectrique. Lorsque les propriétés électrostatiques d'un corps diélectrique restent les mêmes en tout point, le corps diélectrique est dit "homogène" et ε peut être considéré comme une constante mathématique à l'intérieur du corps. 3) La permittivité relative d'un diélectrique ou "constante diélectrique" est définie comme: ε r = ε / ε 0 . Pour les diélectriques courants, la constante diélectrique est toujours supérieure à l'unité: ε r > 1 . On a donc comme équations différentielles pour les diélectriques: r ∇ × E = 0 (toujours) (8.6.2) et r ∇ (ε E ) = ρv (8.6.3) ou en termes de potentiel: ∇ (ε∇V ) = − ρv (8.6.4) Dans ces dernières équations, les densités de charge intervenant sont seulement celles qui existent indépendamment du diélectrique. On les appelle charges libres et ce sont les sources du champ appliqué. Mais maintenant la permittivité peut être une fonction de la position, soit parce qu'on a affaire à un corps diélectrique dont les propriétés varient en continu, soit parce qu'on a affaire à plusieurs corps diélectriques différents. En fait, à l'intérieur de chaque diélectrique homogène, on peut écrire une équation de Poisson ∇ 2V = − ρv / ε (8.6.5) Mais cette équation n'est pas valable dans les surfaces du diélectrique ou dans les interfaces entre deux diélectriques. Dans ces points, ce sont les conditions aux limites qui gouvernent le comportement du champ et du potentiel. Si on considère deux diélectriques #1 et #2 (le vide est un cas particulier) et deux points r r infiniment proches r1 et r2 de deux cotés de la surface de séparation on peut écrire les conditions aux limites suivantes: r r nˆ × [ E1 − E2 ] = 0 r r nˆ [ε1E1 − ε 2 E2 ] = ρ s r r r avec la notation Ei = E (ri ) .Et et par intégration de (8.6.6) r r V (r1 ) − V (r2 ) = 0 Electromagnétisme II, SE, EPFL (8.6.6) (8.6.7) (8.6.8) 1-8 Rappelons que les charges de polarisation n'interviennent pas dans ces formules. Donc pour la situation fort courante où il n'y a pas de charges libres dans la surface du diélectrique, la condition aux limites pour les composantes normales (8.6.7) dévient: r r nˆ [ε1E1 − ε 2 E2 ] = 0 (8.6.9) Une dernière remarque est de rigueur. Une formulation intégrale faisant apparaître une permittivité différente de celle du vide n'est pas valable, sauf dans le cas fort théorique d'un diélectrique homogène remplissant tout l'espace. Ceci s'explique par le fait que les formulations r r intégrales donnent l'effet dans un point r d'une source placée dans un point différent r ' . On ne r r saurait pas alors si utiliser ε ( r ) ou ε ( r ') ! En revanche, le théorème de Gauss reste valable pour les diélectriques même avec une permittivité fonction de la position: r r ε ( E ∫ ) ds = ∫ dq = charge enfermée dans D ∂D (8.6.10) D r On voit que dans les diélectriques, les grandeurs ε et E ne peuvent pas en général être dissociées. D'ailleurs, une formulation rigoureuse de la théorie des diélectriques ne peut être r r obtenue qu'en considérant la combinaison D = ε E comme un nouveau champ aux propriétés spécifiques. Ce champ est couramment appelé pour des raisons historiques le champ de déplacement électrique ou tout simplement le vecteur déplacement. Electromagnétisme II, SE, EPFL 1-9