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Les soubresauts liés aux affaires nancières ont été nombreux
ces dernières années. Loin d’être anodines, celles-ci
ont défrayé la chronique et donné lieu à des enquêtes
et des amendes importantes, en particulier aux États-Unis.
Le retentissement médiatique est si fort que chaque nouvelle
affaire qui s’annonce semble être une question à renouveler :
comment éviter que cela ne se reproduise ?
Les réponses ne sont guère aisées tant les paramètres qui
concourent à rendre la supervision et le contrôle plus complexes
sont nombreux : la taille des établissements bancaires,
l’internationalisation croissante, la technicité, la spécialisation
des équipes, la multiplication des supports d’échanges et de
communication. Mais alors : comment agir mieux ? Comment
éviter la répétition de ces affaires qui abiment l’image des
banques et la conance qu’on leur prête ?
L’éthique ne peut cependant pas s’appréhender seulement
au travers d’une morale des affaires qui permettrait d’éviter
les scandales et les fraudes. En effet, de manière sans doute
plus profonde, l’éthique a désormais aussi à voir avec la
stratégie, le business model des établissements bancaires et le
management des hommes. A cet égard, l’engagement éthique
des banques prend aujourd’hui de nombreuses formes que
celles-ci tentent de traduire opérationnellement et de mettre en
valeur : la gouvernance d’entreprise, un rôle de structuration
et de nancement à long terme de l’économie, l’empreinte
écologique, l’ancrage social et sociétal, la mobilisation des
collaborateurs, la prise en compte des parties prenantes externes
(ONG, experts, organismes publics…). Autant de dés et autant
de chemins qui interrogent la dimension éthique du métier de
banquier et celle de chaque établissement.