IO2525 Animaux : Structures et fonctions Table des matières

publicité
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Table des matières
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Table des matières
Introduction
La diversité animale
Besoins des animaux
Oxygène
Eau
Nourriture
Reproduction
Fonctions nécessaires à la vie animale
Circulation
Excrétion
Locomotion
Perception
Coordination
Contraintes liées à l'environnement
Le milieu marin
Le milieu d'eau douce
Le milieu terrestre
Métabolisme
ATP: la monnaie unique de l'économie énergétique cellulaire
Pourquoi l'oxygène est-il nécessaire ?
Production d'ATP en conditions aérobies
Glycolyse
Oxydation du pyruvate (Réaction de transition)
Le cycle de l'acide citrique (cycle de Krebs)
La chaîne de transport des électrons (phosphorylation oxydative)
Respiration anaérobie
Autres sources d'énergie
Contrôle du métabolisme
Classification et évolution animale
Taxonomie (ou taxinomie)
Classification hiérarchique
Approche traditionnelle
Phénétique
Cladistique
Les cinq Règnes
Grandes divisions phylogénétiques du règne animal
Uni- versus Pluricellulaires
Agrégats de cellules versus tissus
Plan de symétrie
Cavité interne
Protostomiens vs Deutérostomiens
Échelle temporelle
Précambrien (4600-570M)
Paléozoïque (570-230M)
Mésozoïque (230-65M)
Cénozoïque (64M-Aujourd'hui)
Les Protozoaires
Classification
Locomotion et support
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Reproduction
Défenses
Écologie
Les Porifères
Généralités
Architecture et classification
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Reproduction
Défenses
Écologie
Les Cnidaires
Architecture et classification
Locomotion et support
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Sens et système nerveux
Reproduction
Défenses
BIO2525 - Notes de cours - Table des matières
Écologie
Les Plathelminthes
Origine des métazoaires et des animaux bilatéraux
Architecture et classification
Locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Reproduction
Sens et système nerveux
Défenses et adaptations
Les Nématodes
Architecture
Locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion
Reproduction
Écologie
Les Mollusques
Architecture et classification
Locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Reproduction
Défenses
Écologie
Les Annélides
Architecture et Classification
Locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Système nerveux
Reproduction
Une parenthèse sur la reproduction
Reproduction sexuée ou asexuée?
BIO2525 - Notes de cours - Table des matières
Si sexuée, monoïque ou dioïque?
Qui fait quoi?
Écologie
Les Arthropodes
Architecture et classification
Locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Cycle biologique
Défenses
Écologie
Les Échinodermes
Architecture et classification
Locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Sens et système nerveux
Reproduction
Défenses et adaptations à la vie sessile
Écologie
Introduction aux Chordés
Architecture et classification
Origine des Chordés
Évolution des Chordés
Les Vertébrés
Les Poissons
Architecture et classification
Locomotion
Respiration et circulation
Osmorégulation et excrétion
Sens et système nerveux
Écologie
Les Amphibiens
Adaptations des Vertébrés à la vie terrestre
Architecture et classification
Squelette et locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Reproduction
Les Reptiles
Architecture et Évolution
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Reproduction
Défenses et adaptations
Système nerveux
Les Oiseaux
Modifications associées au vol
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Système nerveux
Les Mammifères
Architecture et classification
Locomotion
Respiration et circulation
Alimentation et digestion
Excrétion et osmorégulation
Système nerveux
Adaptations
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525 - Notes de cours - I
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Introduction
Introduction
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
La diversité des animaux est incroyable. En taille, les animaux peuvent varier
de 0.1 mm à quelques dizaines de mètres. Certains ne vivent que quelques
jours, d'autres plus d'un siècle. On retrouve des animaux dans tous les habitats,
allant des fosses abyssales aux pics des plus hautes montagnes. Pourtant,
malgré leurs nombreuses différences, tous ces organismes ont plusieurs choses
en commun. Ils proviennent vraisemblablement d'un même ancêtre, ont
fondamentalement les mêmes besoins, et font face aux mêmes contraintes
imposées par le milieu dans lequel ils vivent.
La diversité animale
Il y a présentement environ 1,500,000 espèces animales qui sont connues. On
soupçonne que les espèces vivant actuellement, mais qui n'ont pas encore été
décrites, sont au moins aussi nombreuses, sinon de cinq à trente fois plus
nombreuses que les espèces connues. Le nombre d'espèces qui ont vécu sur la
terre mais qui ont maintenant disparu est fort probablement beaucoup plus
grand que celui des espèces vivant aujourd'hui.
Les zoologistes regroupent les animaux multicellulaires en 32
embranchements. Chaque embranchement est caractérisé par une architecture
particulière et une série de propriétés biologiques qui le distingue de tous les
autres. Presque tous ces embranchements sont les survivants d'un groupe plus
grand de près d'une centaine d'embranchements qui existaient sur Terre il y a
600 millions d'années lors du Cambrien. Il s'est alors produit une grande
diversification de la faune, sans doute l'évènement évolutionnaire le plus
important de l'histoire de la vie animale. Au cours d'une période de quelques
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours -
millions d'années, toutes les architectures animales existant aujourd'hui, et
une multitude maintenant disparues et connues seulement par les fossiles, sont
apparues.
Le nombre d'espèces dans chacun de ces groupes donne une idée de leur
importance actuelle. Les Arthropodes sont actuellement le groupe qui a le plus
de succès, et ce succès s'explique par celui des Insectes. Certains autres
embranchements dominent: les Mollusques (moules, escargots, pieuvre), les
Nématodes et les Chordés (dont nous faisons partie, mais dont plus de la
moitié des représentants sont des poissons).
Tableau 1. Nombre d'espèces vivantes dans les principaux embranchements. (Les 25 embranchements qui ne sont pas inclus totalisent environ
8,500 espèces
Embranchement
Nombre d'espèces
Arthropoda
1,200,000
Mollusca
110,000
Nematoda
90,000
Chordata
47,200
Apicomplexa
20,000
Platyhelminthes
15,000
Annelida
15,000
Ciliophora
7,500
Echinodermata
6,000
Sarcomastigophora 4,500
Porifera
4,300
Besoins des animaux
Oxygène
L'oxygène est un élément indispensable à la vie de la plupart des animaux.
L'acquisition d'oxygène, qui sert à oxyder des hydrates de carbones pour
produire de l'énergie chimique ou musculaire, est donc une priorité. Le
système respiratoire est l'ensemble des tissus ou organes qui vont permettre à
l'animal de se procurer l'oxygène dont il a besoin.
Les besoins en oxygène d'un organisme sont reliés à sa taille (voir " Implications
écologiques de la taille" ). En milieu terrestre, l'oxygène de l'air est disponible
en abondance. Dans l'atmosphère, l'oxygène constitue environ 20% (en masse)
de l'air. L'oxygène est relativement peu soluble dans l'eau (voir " Solubilité de
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - I
l'oxygène dans l'eau" ), et il est donc relativement difficile pour les animaux
aquatiques de se procurer de grandes quantités d'oxygène. De plus, la
solubilité des gaz comme l'oxygène diminue lorsque la température augmente.
Le réchauffement d'un volume d'eau de 5 ºC à 20 ºC lui fera perdre près de la
moitié de l'oxygène en solution. Pour beaucoup d'animaux, dont les besoins en
oxygène augmentent avec une augmentation de la température, cela signifie
donc que l'acquisition d'oxygène en milieu aquatique lorsqu'il fait chaud est
particulièrement problématique.
Eau
Tous les animaux ont besoin d'eau pour survivre. Les réactions biochimiques
dépendent d'enzymes et de substrats qui doivent être en solution dans l'eau.
De plus, même des processus physiques comme la diffusion de l'oxygène au
travers des membranes requièrent de l'eau. Sans eau, les animaux ne peuvent
respirer!
L'eau est également utilisée par les animaux comme solvant pour les déchets
métaboliques. Le gaz carbonique produit par la respiration, et les déchets
azotés produits par le métabolisme des protéines doivent être éliminés. En
rejetant l'eau chargée de ces déchets, l'animal peut ainsi maintenir ses fluides
internes propres.
Par définition, l'eau est plus disponible en milieu aquatique qu'en milieu
terrestre. Toutefois, même en milieu marin, l'eau peut être difficile à capter
pour un animal dont les fluides internes sont moins concentrés que l'eau de
mer. En milieu d'eau douce (dulcicole), l'eau peut être trop abondante! Comme
les fluides internes de la plupart des animaux sont plus concentrés que l'eau
douce (ils sont hypertoniques à l'eau douce), l'eau entre continuellement dans
l'organisme par diffusion. Cette entrée massive d'eau perturbe l'équilibre
osmotique des cellules, inhibe ou ralentit les réactions biochimiques, et peut
même causer l'éclatement des cellules. Les animaux doivent donc maintenir la
concentration en sels et en déchets des fluides internes à l'intérieur de limites
assez strictes: le système osmorégulateur se chargera de contrôler la pression
osmotique et le système excréteur se chargera de purifier les fluides internes
en éliminant les déchets métaboliques sous forme dissoute.
Nourriture
Contrairement aux plantes, les animaux ne produisent pas eux-mêmes leur
nourriture. Ils doivent donc être équipés pour se la procurer dans le milieu où
ils vivent. Les proies capturées devront être digérées et les éléments nutritifs
assimilés par l'animal. Le système digestif se chargera de ce travail.
L'élimination des substances qui ne peuvent être digérées est la défécation,
distinguée ici de l'excrétion des déchets métaboliques.
Reproduction
L'oxygène, l'eau et la nourriture sont indispensables à la survie des individus.
Cependant, puisqu'aucun animal n'est immortel, il est indispensable que les
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours -
animaux se reproduisent pour assurer la survie de leur espèce.
Fonctions nécessaires à la vie animale
Pour assouvir leurs besoins (voir " Besoins des animaux" ), les animaux doivent
respirer, boire, s'alimenter, et se reproduire. Pour bien accomplir ces
fonctions, certaines autres actions sont très souvent nécessaires: faire circuler
l'oxygène, l'eau et la nourriture vers chacune des cellules, excréter les déchets
métaboliques, se déplacer pour obtenir ce dont l'animal a besoin ou pour
trouver un partenaire sexuel, percevoir l'environnement, et coordonner les
mouvements et défenses.
Circulation
La respiration, l'osmorégulation, et la digestion sont très souvent effectuées
par des cellules, tissus, ou organes spécialisés. Il est indispensable que le
travail de ces structures spécialisées puisse bénéficier à toutes les autres
cellules de l'animal. Le système circulatoire sert à transporter les gaz et les
substances dissoutes vers les autres cellules, et à ramener les déchets
métaboliques vers les cellules spécialisées pour l'excrétion.
Excrétion
Il n'y a pas de vie sans déchets. Les cellules des animaux produisent des
déchets métaboliques qui doivent être éliminés. Les différentes voies
métaboliques par lesquelles les protéines sont digérées produisent de
l'ammoniac (NH3). Ce composé, très soluble dans l'eau, est également très
toxique et doit être éliminé rapidement. La principale fonction du système
excréteur est d'éliminer l'ammoniac ou les autres composés azotés qui en sont
dérivés.
Locomotion
Pour assouvir leurs besoins, la plupart des animaux doivent se déplacer. Ces
déplacements peuvent être rapides et à grande échelle, comme chez la sterne
arctique lors des migrations, ou lents et à petite échelle comme chez l'étoile
de mer.
Perception
Les structures sensorielles des animaux leur permettent de prendre contact
avec leur environnement, de détecter la présence de nourriture ou de
prédateurs, et de s'orienter. Évidemment, la taille relative et la spécialisation
des structures sensorielles dépend du mode de vie des animaux. Les animaux
qui se nourissent en filtrant l'eau et sans se déplacer, comme la moule bleue
ont des structures sensorielles rudimentaires si on les compare à celles d'un
prédateur actif comme le requin.
Coordination
http://simulium.bio.uotawa
BIO2525 - Notes de cours - I
La mécanique de la plupart des animaux est très complexe. Leurs structures
sensorielles les bombardent continuellement d'informations auxquelles
l'organisme doit souvent répondre. Cette réponse doit être coordonnée,
orientée et efficace. Les systèmes nerveux, hormonal et immunitaire ont pour
rôle principal de coordonner ces réponses.
Contraintes liées à l'environnement
Les animaux se retrouvent dans trois habitats principaux: le milieu marin, le
milieu d'eau douce, et le milieu terrestre. Ces différents milieux posent des
contraintes différentes quant aux moyens de subsistance des animaux.
Le milieu marin
La vie a fait son apparition dans les océans qui recouvrent près des trois quarts
de la surface terrestre. Tous les embranchements d'invertébrés ont colonisé le
milieu marin. L'eau de mer a une densité similaire à celle des animaux ce qui
facilite leur flottaison. La température des océans est relativement stable. La
pression osmotique de l'eau de mer est semblable à celle des liquides internes
(les fluides internes de la plupart des invertébrés marins sont isotoniques à
l'eau de mer, par contre, ceux des Vertébrés sont généralement hypotoniques
à l'eau de mer), il est donc possible de libérer les gamètes dans le milieu
ambiant. De par sa faible solubilité, l'oxygène est relativement rare toutefois
(voir " Solubilité de l'oxygène dans l'eau" ).
Le milieu d'eau douce
Le milieu d'eau douce (dulcicole) pose principalement des problèmes
osmotiques aux animaux qui doivent retenir leurs sels et constamment éliminer
l'eau qui pénètre dans leurs cellules. Les gamètes et les embryons doivent donc
être maintenus dans un milieu tamponné. La température fluctue plus qu'en
milieu marin.
Le milieu terrestre
Le milieu terrestre est l'environnement le plus hostile à la vie animale. L'eau y
est rare et les animaux doivent éviter la dessiccation. La gravité s'y fait sentir
beaucoup plus qu'en milieu aquatique, et les structures de support doivent par
conséquent contrer l'effet de la gravité. La température fluctue beaucoup plus
qu'en milieu marin et plus qu'en milieu dulcicole.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours -
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
J
Métabolisme
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Métabolisme
Les animaux, comme vous et moi, ne peuvent rester en vie sans énergie. Cette énergie, les
animaux l'obtiennent en consommant une myriade de molécules organiques de toutes sortes, en
les convertissant en un nombre plus restreint de molécules relativement simples, puis en
extrayant graduellement l'énergie chimique entreposée dans ces carburants pour la monnayer
sous une forme directement utilisable (l'ATP), ou pour l'entreposer à court (glycogène) ou moyen
(graisses) terme. Les voies métaboliques comprennent des milliers de réactions chimiques
complexes qui doivent être coordonnées efficacement pour fournir l'énergie venant de la
nourriture (catabolisme) ou pour créer d'autres molécules organiques à partir de molécules plus
simples (anabolisme).
ATP: la monnaie unique de l'économie énergétique cellulaire
Les cellules animales ne peuvent survivre à de hautes températures ou à de fortes pressions.
L'extraction de l'énergie contenue dans les molécules composant leur nourriture doit donc se
faire graduellement. Pas question de simplement brûler des hydrates de carbones (comme dans
un moteur à explosion). Les voies cataboliques permettent de convertir les grandes quantité
d'énergie contenues dans les sucres, les acides gras ou les acides aminés, en de plus petites
dénominations: les molécules d'ATP. Cette conversion d'énergie contenue dans la nourriture se
fait en une série d'étapes et fait intervenir un nombre hallucinant de composés et enzymes. En
couplant les réaction exergoniques à des réactions endergoniques, les cellules animales peuvent
donc libérer l'énergie quand est elle requise et là où elle est requise.
Figure 2. Conversions ADP - ATP sont le mécanisme principal de transfert d'énergie. L'addition d'un troisième groupement phosphate requiert de l'énergie.Cette énergie est libérée
lorsque ce phosphate est enlevé.
Pourquoi l'oxygène est-il nécessaire ?
Si la grande majorité des animaux ont besoin d'oxygène pour survivre, c'est parce qu'en son
absence ils ne peuvent extraire assez d'énergie des carburants assimilés. Lorsque l'oxygène est
disponible aux cellules animales, elles peuvent complètement oxyder les molécules d'aliments en
dioxyde de carbone et en eau. En son absence, l'oxydation est moins complète, et l'énergie
http://simulium.bio.uottawa
BIO2525 - Notes de cours - e
produite ne correspond qu'à une fraction de ce qui est libéré en conditions aérobies. Les cellules
qui ont un métabolisme élevé et qui ont peu de réserves d'ATP (neurones du cerveau des
mammifères, par exemple) ne peuvent survivre plus d'une minute ou deux sans oxygène.
Production d'ATP en conditions aérobies
En conditions aérobies, la production d'ATP à partir d'un sucre simple comme le glucose se fait en
4 grandes étapes.
●
●
●
●
Tout d'abord, le glucose (un hexose, donc un sucre à six carbones) est scindé en deux
molécules de pyruvate (ou d'acide pyruvique, à 3 carbones). Cette étape a lieu dans le
cytosol et est communément appelée la glycolyse.
Les molécules de pyruvate produites doivent ensuite traverser la membrane mitochondriale
où elles sont transformées au passage. C'est la réaction de transition
Dans la matrice mitochondriale, les dérivés du pyruvate sont complètement oxydés en
dioxyde de carbone et en eau. L'énergie chimique contenue dans les molécules dégradées
est transférée (en partie) à des molécules spécialisées (NADH, FADH2). C'est le cycle de
l'acide citrique, aussi appelé cycle de Krebs.
À la surface de la membrane mitochondriale interne, la chaîne de transport des électrons
convertit l'énergie entreposée temporairement dans les molécules spécialisées (NADH,
FADH2) en ATP. Cette étape cruciale, la phosphorylation oxydative, produit la majorité des
ATP.
Glycolyse
Le glucose est une molécule qui contient 686 kcal par mole d'énergie qui peut être libérée par
oxydation. La glycolyse est la première étape du processus cellulaire de respiration. Elle a lieu
dans le cytosol de nombreux type de cellules animales. Au cours de la glycolyse, la
transformation du glucose suit une séquence de 9 réactions catalysées par des enzymes qui
produisent deux molécules de pyruvate (la forme ionisée de l'acide pyruvique). La glycolyse ne se
produit pas spontanément : deux molécules d'ATP sont nécessaires à la phosphorylation du
glucose pour produire l'intermédiaire réactif. La glycolyse produit 4ATP (pour une production
nette de 2), 2 NADH et 2 pyruvate. Les deux molécules de pyruvate produites contiennent encore
la majorité de l'énergie chimique du glucose. En fait, la glycolyse ne convertit qu'environ 2% de
http://simulium.bio.uottawa
BIO2525 - Notes de cours - M
l'énergie du glucose en ATP. Les animaux qui peuvent exploiter l'énergie contenue dans le
pyruvate auront donc un avantage important.
Oxydation du pyruvate (Réaction de transition)
En présence d'oxygène, la plupart des cellules animales vont dégrader le pyruvate en dioxyde de
carbone et en eau au cours de trois étapes : l'oxydation du pyruvate, le cycle de l'acide citrique,
et la phosphorylation oxydative (chaîne de transport des électrons). Cependant, l'oxygène n'entre
réellement en action qu'à la toute dernière étape de la chaîne de transport des électrons.
Une mole de pyruvate peut être oxydée en libérant 271.5 kcal d'énergie libre. À l'étape
d'oxydation du pyruvate (réaction de conversion), les deux molécules de pyruvate sont converties
en deux molécules d'acétate. Cette réaction a lieu dans la mitochondrie et libère du dioxyde de
carbone, un déchet qui doit diffuser hors de la cellule. Le produit de cette étape est donc deux
molécules d'acétate qui vont se joindre à 2 molécules de coenzyme A pour former 2 acétyl CoA.
Cette oxydation des deux molécules de pyruvate va également produire 2 NADH.
L'acétate, une molécule à 2 carbones, peut être produit à partir de pyruvate, mais aussi à partir
de nombreux acides aminés, des parties d'acides nucléiques, et de la plupart des sucres. Lorsque
combiné à une molécule de coenzyme A, le produit (Acétyl CoA) peut ensuite être dégradé par la
troisième grande étape : le cycle de l'acide citrique.
Le cycle de l'acide citrique (cycle de Krebs)
Décrit en 1937 par Sir Hans Krebs, ce qui lui a éventuellement valu le prix Nobel, le cycle de
l'acide citrique fait intervenir des enzymes attachées à la membrane interne de la mitochondrie,
et d'autres dans la matrice mitochondriale. À la fin des huit étapes du cycle, pour chaque
molécule d'acétyl CoA, 3 molécules de NADH, une de FADH2, et une molécule d'ATP sont
produites, et il y a production de deux molécules de dioxyde de carbone. L'énergie contenue dans
les transporteurs d'électron NADH et FADH2 ne sera libérée qu'à l'étape suivante par la chaîne de
transport des électrons.
Figure 3. Transferts d'énergie dans le cycle de l'acide citrique (de Krebs). Dans cette étape, l'acétyl CoA est dégradé en dioxide de carbone et les atomes d'hydrogène et les électrons
sont transportés vers la chaîne de transport des électrons par le NADH et le FADH2
La chaîne de transport des électrons (phosphorylation oxydative)
Avant d'entrer dans la chaîne de transport des électrons, une mole de glucose aura donc été
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours -
convertie en :
4 moles d'ATP (équivalent à 29Kcal)
10 moles de NADH (environ 520Kcal)
2 moles de FADH2 (environ 70 Kcal)
Ce qui correspond à environ 90% des 686 kcal initialement contenues dans le glucose. Le 10%
"perdu" est dissipé en chaleur. Mais seulement 29 kcal sont directement disponible sous forme
d'ATP. L'essentiel de l'énergie est contenu dans les transporteurs d'électrons NADH et FADH2. La
chaîne de transport des électrons sert à convertir toute cette énergie en ATP le plus
efficacement possible.
Figure 4. Chaîne de transport des électrons. Ce diagramme, illustre les principales réactions impliquant les accepteurs d'électrons de part et d'autre de la membrane interne de la
mitochodrie. Parrallèlement au transport des électrons, des protons sont pompés dans l'espace intermembranaire de la mitochondrie. C'est à partir de ce gradient chimique que l'ATP
est produit par phosphorylation oxidative. Image provenant du projet KEGG, qui est l'acronyme de Kyoto Encyclopaedia of Genes and Genomes, qui a pour but l'informatisation de la
connaissance actuelle des voies métaboliques et régulatrices (http://www.genome.ad.jp/kegg/pathway/map/map00190.html)
La chaîne de transport des électrons consiste en une série de transporteurs d'électrons associés à
des protéines qui sont imbriquées de part et d'autre de la membrane interne des mitochondries.
Ces transporteurs sont positionnés en série dans la membrane en ordre croissant d'affinité pour
les électrons. Les électrons, passant d'un transporteur à l'autre, relâchent de l'énergie qui est
harnachée pour produire de l'ATP. Ce processus de production de l'ATP à partir du transport des
électrons est appelé la phosphorylation oxydative. Le NADH et le FADH2 produits lors de la
glycolyse et du cycle de l'acide citrique transfèrent leur électrons (avec les ions hydrogènes
associés) à la chaîne de transport des électrons, ce qui permet de regénérer le NAD+, qui
autrement viendrait à manquer. Le cyanure et le monoxyde de carbone sont des poisons
métaboliques qui inhibent la chaîne de transport des électrons.
Seule une partie de l'énergie contenue dans les transporteurs d'électrons NADH et FADH2 est
emmagasinée dans l'ATP. Le reste est dissipé sous forme de chaleur. Au total, l'ensemble des 4
étapes de la respiration aérobie permet de convertir 40% de l'énergie du glucose (les 60% restants
s'échappent sous forme de chaleur).
Synthèse de l'ATP
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours -
Simultanément au passage des électrons dans la chaîne de transport des électrons, des ions H+
sont transportés dans l'espace intermembranaire de la mitochondrie. L'accumulation de ces ions
crée un gradient d'énergie chimique résultant de différences de concentration d'ions hydrogène
(pH) de chaque coté de la membrane interne. La chaîne de transport d'électrons fonctionne donc
simultanément comme une pompe à protons.
Figure 5. Diagramme de l'ATP-synthase. Retour de protons accumulés dans l'espace intermembranaire de la mitochondrie par des pores permet à ATP synthase de récolter cette
énergie potentielle et de former de l'ATP (chimiosmose). Illustration provenant du site de la fondation Nobel sur Boyer et Walker, les deux récipiendaires du prix Nobel de chimie 1997.
(http://www.nobel.se/chemistry/laureates/1997/illpres/boyer-walker.html)
L'ATP est formé à partir d'ADP et de phosphore inorganique lors du retour des protons vers
l'espace intérieur de la mitochondrie. L'ATP-synthase (ATPase à protons) est une enzyme située
dans des pores à la surface de la membrane interne de la mitochondrie qui capture l'énergie
chimique relâchée par le retour des protons vers la matrice de la mitochondrie.
Respiration anaérobie
Lors de la respiration cellulaire aérobie, le NAD est regénéré à partir du NADH par la chaîne de
transport des électrons et l'oxygène est l'accepteur final d'électrons. Certains animaux vivent
cependant dans des conditions où il n'y a pas suffisamment d'oxygène pour la respirations aérobie
(parasites intestinaux). D'autres doivent survivre à des périodes où l'oxygène n'est pas en quantité
suffisante (moules à marée basse, prof en ski de fond tentant désespérément de monter la côte
Penguin). Dans ces conditions, il y aura respiration anaérobie, une oxydation du glucose sans
oxygène.
Figure 6. Fermentation lactique
http://simulium.bio.uottawa.c
Lorsque l'organisme ne peut se procurer suffisamment d'oxygène pour permettre à la chaîne de
transport des électrons de fonctionner, le pyruvate produit par la glycolyse ne peut continuer à
être oxydé et l'énergie contenue transportée par le NADH produit par la glycolyse ne peut être
extraite par la chaîne de transport des électrons. Dans ces conditions, une enzyme présente dans
le cytosol la lacticodéshydrogénase catalyse la conversion du pyruvate en lactate et de NADH en
NAD. Cette regénération de NAD permet à la cellule de continuer la glycolyse et donc d'obtenir
de l'énergie (beaucoup moins efficacement cependant). Le lactate n'est pas métabolisé plus à
fond en conditions anaérobies et s'accumule dans la cellule. Lorsque l'oxygène redevient
disponible, ce lactate est reconvertit en pyruvate est passe par les autres étapes de la respiration
aérobie. L'oxygène utilisé pour métaboliser ce lactate correspond à une dette d'oxygène.
Certains organismes (les parasites intestinaux par exemple), utilisent une forme de glycolyse
différente au cours de laquelle le glucose est scindé pour produire du malate, au lieu du lactate.
Ce mécanisme fonctionne comme la fermentation lactique en regénérant le NAD à partir du NADH
pour pouvoir continuer la glycolyse.
Autres sources d'énergie
Si un animal ne peut obtenir suffisamment de nourriture, il va utiliser ses réserves d'énergie.
Lorsque la cellule produit un surplus d'ATP, la forte concentration d'ATP inhibe la chaîne de
transport des électrons et l'acétyl CoA sert à la biosynthèse d'acides gras. Acides gras entreposés
sous forme de triglycérides, surtout sous forme de gouttelettes dans cellules adipeuses. Lorsque
le besoin s'en fait sentir, les triglycérides sont hydrolysés dans le cytosol pour libérer des acides
gras et le glycérol. Les graisses sont une excellente substance de réserve : elles permettent
d'emmagasiner beaucoup d'énergie tout en étant légères. En effet, les lipides contiennent deux
fois plus d'énergie par mole que les hydrates de carbone complexe comme le glycogène. Le
glycogène requiert cependant 3-5 g d'eau par gramme pour l'entreposage, et la masse
isocalorique des graisses est donc environ 10x plus faible que celle du glycogène.
Figure 7. Anabolisme et catabolisme aérobie des protéines, polysaccharides et des lipides
Les triglycérides des lipides sont catabolisés en acides gras et glycérol. Le glycérol peut être
converti en pyruvae et entrer dans le cycle de Krebs. Les acides gras sont clivés, deux carbones à
la fois, pour produire de l'acétyl CoA qui entre dans le cycle de Krebs également. Notez que le
métabolisme des lipides réutilise une bonne partie des voies métaboliques du glucose.
Le catabolisme des protéines suit un scénario similaire. Les protéines sont hydrolysées en acides
aminés. Le groupe aminé est clivé et sort de la cellule sous forme d'ammoniaque. Le reste de la
molécule entre dans le cycle de Krebs.
Contrôle du métabolisme
La production d'ATP doit être finement couplée aux besoins des cellules animales. Sa formation,
et celle des produits intermédiaires du métabolisme, peut être accrue ou diminuée selon le
besoin. Les cellules conservent donc l'énergie et les matériaux à leur disposition en les utilisant
efficacement.
Le contrôle des réactions métabolique peut se faire de nombreuses façons : en contrôlant le
transport d'un des réactif, en modulant l'activité d'une enzyme servant de catalyseur (soit en la
modifiant chimiquement, soit en la régulant allostériquement) en modifiant la structure tertiaire
de la protéine, ou en contrôlant la disponibilité des cofacteurs (NAD, ADP, ATP, vitamines, etc.).
BIO2525 - Notes de cours - Cl
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Classification et évolution animale
Classification et
évolution animale
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
La systématique est la branche de la biologie qui traite de la classification et
du nom scientifique des organismes. Le principe central de cette discipline est
de regrouper les espèces qui partagent certaines similitudes anatomiques ou
développementales, et qui proviennent d'une même lignée évolutive.
La systématique est une branche importante de la biologie. Non seulement la
standardisation de la nomenclature binomiale permet à tous d'appeler les
animaux par le même nom, mais le regroupement d'organisme apparentés nous
permet d'inférer des choses sur un organisme à partir de ce qui est connu de
son ancêtre ou de ses cousins.
La classification est en continuel changement. Au gré des nouvelles recherches
et découvertes, le regroupement des organismes est modifié pour mieux
réfléter les différentes lignées évolutives. Comme il y a encore beaucoup
d'éléments manquants, il existe souvent des interprétations contradictoires qui
se veulent autant d'hypothèses. Il y a également une résistance naturelle au
changement qui retarde l'adoption de certains regroupements par l'ensemble
des zoologistes.
Taxonomie (ou taxinomie)
Une des tâche des taxonomistes est de décrire et nommer chaque espèce.
Depuis Linné, on nomme les espèces en utilisant la nomenclature binomiale
(genre et espèce). Chaque espèce a un nom latin, formé de deux mots. Le
premier mot est le genre (généralement un nom), et le second l'espèce
http://simulium.bio.uottawa.ca
BIO2525 - Notes de cours - C
(généralement un adjectif qualificatif). Par exemple, le nom scientifique du
ver de terre est Lumbricus terrestris (le lombric terrestre).
Classification hiérarchique
Les espèces sont regroupées de façon hiérarchique en genre, les genres en
famille, les familles en ordre, les ordres en classe, les classes en
embranchement, et les embranchements en règne.
Par exemple, la classification de l'espèce humaine est la suivante:
Règne: Animal
Embranchement: Chordés
Classe: Mammifères
Ordre: Primates
Famille: Hominidés
Genre: Homo
Espèce: sapiens
Cette classification se veut le reflet du degré de parenté entre espèces. Les
espèces du même genre sont plus apparentées que les espèces de la même
famille, mais s'il est relativement aisé de délimiter les espèces (qui sont un
regroupement naturel d'organismes), il est parfois difficile de délimiter les
groupes aux autres niveaux. Cette classification n'est pas établie à tout jamais,
et elle est appelée à changer avec la venue de nouvelles informations sur les
membres de chacun des groupes. En fait, la classification est en perpétuel
changement, et cela explique les divergences que vous pourrez observer entre
différents manuels de zoologie.
On tend donc à regrouper les espèces qui partagent de nombreuses structures
homologues parce qu'il est plus vraisemblable qu'elles dérivent d'un ancêtre
commun. L'alternative, que ces structures homologues soit apparues
indépendamment chez des ancêtres distincts, est à priori rejetée car plus
complexe. On utilise donc le principe de parcimonie (appelé aussi le Rasoir
d'Occam) pour choisir entre plusieurs hypothèses en phylogénie. L'hypothèse la
plus simple, celle qui fait intervenir le moins d'étapes, celle qui est la plus
parcimonieuse, est généralement celle qui est retenue. La composition
chimique, les protéines présentes et les signatures des fragments d'ADN
mitochondrial servent de plus en plus de nos jours à classifier les organismes
en respectant leur phylogénie.
Approche traditionnelle
L'approche traditionnelle repose sur deux principes pour regrouper les
organismes. Les groupes doivent être formés d'espèces ayant un ancêtre
commun, et les caractéristiques doivent différer entre les groupes rendant
chaque groupe unique. On regroupe ainsi les organismes ayant des
caractéristiques communes (traits homologues ), dérivées de celle d'un ancêtre
commun (trait ancestral). Cependant, le second principe laisse beaucoup de
place à la subjectivité. Qu'est-ce qui est suffisamment unique pour distinguer
http://simulium.bio.uottawa.ca
BIO2525 - Notes de cours - C
un groupe d'un autre? Depuis plus d'un siècle, les taxonomistes ont suggéré une
multitude de classifications, certaines plus intéressantes que d'autres, mais
rarement ces suggestions ont fait l'unanimité. Plus souvent, elles ont mené à
des "guerres" d'experts...
Phénétique
L'approche phénétique (taxonomie numérique) se veut complètement
objective. C'est une approche très quantitative dans laquelle tous les traits,
qu'ils soient homologues ou non) sont traités égalements. À partir de la
présence et l'absence de ces traits, ou de mesures des traits quantitatifs
(comme par exemple le nombre d'appendices thoraciques), on calcule un
indice de similarité entre les groupes à classifier. La classification se fait
ensuite en utilisant un algorithme de groupement hiérarchique (il y en a
plusieurs variétés) visant à maximiser la similarité à l'intérieur d'un groupe, et
les différences entre les groupes. Cette approche, très populaire dans les
années 1980, est beaucoup moins utilisée aujourd'hui. On lui reproche surtout
de ne pas produire les mêmes regroupements que l'approche traditionnelle ou
l'approche cladistique, et d'être trop sensible au sous-ensemble de caractères
utilisés et aux algorithmes et mesures de similarité choisis.
Cladistique
L'approche cladistique se veut stricte et objective tout en tenant compte des
homologies, et c'est sans doute ce qui explique qu'elle gagne du terrain sur
l'approche traditionnelle. En cladistique, les regroupements sont basés
uniquement sur les homologies, mais en plus, les groupes doivent 1) être
monophylétiques et 2) contenir tous les descendants de l'ancêtre commun pour
former un clade.
Figure 8. Cladogramme de l'homme, du gorille et du chimpanzé. Notez que la famille des Pongidés ne regroupe pas tous les descendants de
l'ancêtre commun. Ce n'est donc pas un groupe valide aux yeux des cladistes.
Les cladistes ont développé un vocabulaire très précis pour décrire les
caractéristiques des traits utilisés pour classifier les groupes d'animaux. Pour
eux les traits distinctifs de chaque clade sont des synapomorphies.
http://simulium.bio.uottawa.ca
BIO2525 - Notes de cours - C
L'approche cladistique remet en question la validité de plusieurs
regroupements traditionnellement acceptés. Il y a donc de nombreux
changement dans la classification, et les manuels (et les profs!) traînent de la
patte. *
Les cinq Règnes
Les organismes vivants sont désormais généralement regroupés en cinq grands
groupes (règnes): Monera (bactéries), Protoctista (Protozoaires), Plantae
(plantes), Fungi (champignons) et Animalia (animaux)
Tableau 9. Caractéristiques des 5 règnes.
.
Règne
Monera
Caractéristiques
Procaryotes (pas de noyau ni organelles)
Protoctista Eucaryotes (noyau et organelles présents)
Plantae
Eucaryotes
Multicellulaires
Autotrophes
Paroi cellulaire de cellulose
Fungi
Eucaryotes
Hétérotrophes saprophytes
Paroi cellulaire de chitine
Animalia
Eucaryotes
Multicellulaires
Hétérotrophes
Pas de paroi cellulaire
Grandes divisions phylogénétiques du règne animal
L'arbre phylogénétique simplifié donne un aperçu des groupes que nous
étudierons et de leur phylogénie. Chaque branche correspond à une division
importante.
Figure 10. Arbre phylogénétique simplifié des animaux
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - C
Uni- versus Pluricellulaires
Les animaux descendent fort probablement d'organismes unicellulaires
eucaryotes. Les Protozoaires (le Règne des Protistes) comprennent des
organismes unicellulaires, généralement hétérotrophes (qui ne produisent pas
eux-mêmes leur nourriture). Le reste de l'arbre forme le Règne Animal,
composé d'organismes multicellulaires et hétérotrophes.
Agrégats de cellules versus tissus
La première branche, celle des Parazoaires (Éponges), comprend des
organismes pluricellulaires qui n'ont pas de véritables tissus, contrairement au
reste des animaux qu'on appelle les Métazoaires (du grec, meta= plusieurs,
zoon=animal).
Plan de symétrie
Les métazoaires se divisent ensuite selon le plan de symétrie du corps en
animaux à symétrie radiale (la branche des Cnidaires qui comprend les
anémones de mer) et en animaux à symétrie bilatérale.
Cavité interne
Les animaux à symétrie bilatérale sont divisés en trois groupes en se servant de
la présence d'une cavité interne, le coelome (koilos= cavité) comme critère.
On a donc une branche d'animaux sans coelome (Acoelomates) comme le vers
solitaire de l'embranchement des Plathelminthes, des animaux avec une cavité
interne qui n'est pas un vrai coelome (Pseudocoelomates) comme l'ascaris de
l'embranchement des Nématodes, et des animaux avec un véritable coelome
(Eucoelomates) comme le ver de terre de l'embranchement des Annélides, et
tous les animaux placés plus haut dans l'arbre phylogénétique.
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - Cl
Protostomiens vs Deutérostomiens
La division suivante de l'arbre phylogénétique est basée sur des détails du
développement embryonnaire. On divise les Eucoelomates en Protostomiens ou
Deutérostomiens (proto= premier, deutero= second, stomum= bouche). Le nom
de ces deux groupes reflète l'origine de la bouche lors du développement
embryonnaire. Chez les Protostomiens, la bouche dérive du blastopore qui est
la première ouverture qui apparaît au stade gastrula. Chez les
Deutérostomiens, la bouche dérive d'une ouverture qui apparaît plus tard dans
le développement.
Les cladogrammes sont continuellement remis en question. Ces remises en
questions sont justifiées par les informations additionnelles que les recherches
récentes nous permettent de découvrir et qui mènent à de nouvelles théories
plus parcimonieuses.
Échelle temporelle
Depuis les débuts de la vie animale sur Terre, il y a eu une multitude de
changements climatiques et géologiques qui ont certainement influencé
l'évolution des grands groupes d'animaux. Les premiers êtres vivants qui ont
dominé étaient vraisemblablement des organismes unicellulaires et
autotrophes. Ce sont ces algues qui modifièrent l'atmosphère terrestre en
produisant de grandes quantités d'oxygène. L'apparition d'oxygène, nécessaire
aux animaux, entraîna également l'apparition d'une couche d'ozone autour de
la terre qui filtre une bonne partie des rayons ultraviolets.
Précambrien (4600-570M)
On possède peu de fossiles des premiers animaux. La plupart se fossilisent très
mal, et les roches qui pourraient contenir des fossiles des premiers animaux
sont très vieilles et souvent endommagées. L'époque la plus vieille pour
laquelle de nombreux fossiles sont connus est la fin du Précambrien. La
composition des dépôts de fossiles de cette époque a incité les
paléontologistes à appeler le Précambrien le stade ver-méduse de l'évolution.
A la fin du Précambrien, la plupart des embranchements actuels étaient déjà
apparus, mais la faune était dominée par les méduses et les vers.
Paléozoïque (570-230M)
Le Paléozoïque a vu apparaître les poissons, les plantes à fleur, les insectes,
les Amphibiens et les Reptiles. Les 5 continents étaient encore fusionnés en un
seul, appelé Pangée. Il y a eu au moins deux extinctions majeures reliées sans
doute à des changements de climat et à des variations dans le niveau de la
mer.
Mésozoïque (230-65M)
Le Mésozoïque est surnommé l'âge des Reptiles. Les continents commencent à
dériver, le climat est chaud et favorable aux Reptiles, les Mammifères et les
http://simulium.bio.uottawa.ca/
BIO2525 - Notes de cours - Cl
oiseaux apparaissent et les Dinosaures font sentir leur présence.
Cénozoïque (64M-Aujourd'hui)
Le Cénozoïque est l'âge des Mammifères. Les Dinosaures disparaissent, les
oiseaux et les Mammifères se diversifient, et, tout récemment Homo apparaît.
Il y a eu un refroidissement graduel du climat au cours de cette ère.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Classification.htm (7 sur 7)2008-12-21 20:15
BIO2525 - Notes de cours - L
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Les Protozoaires
Les Protozoaires
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Protozoaires sont des organismes unicellulaires et ne sont pas à proprement parler des
animaux. Ces organismes font partie d'un règne bien à eux: celui des Protistes. Les protozoologistes
ne s'accordent toutefois pas encore quant à la classification, et de nombreux manuels présentent
une classification très différente de celle adoptée par Hickman et Roberts.
L'apparente simplicité des Protozoaires est trompeuse. En fait, la cellule unique des Protozoaires
est plus complexe que la cellule animale typique. Toutes les fonctions nécessaires à la vie animale
sont remplies par cette cellule unique. Ce sont les organelles de cette cellule qui remplissent le
rôle des tissus et organes des animaux plus complexes.
Tous les animaux doivent maintenir et contrôler les échanges entre leur corps et le milieu ambiant.
Ces échanges se font par diffusion à travers les membranes cellulaires (ou osmose dans le cas de
l'eau). La diffusion joue donc un grand rôle dans la respiration, l'alimentation, l'excrétion et
l'osmorégulation chez tous les organismes. Il vaut donc la peine de s'attarder quelques instants sur
ce processus et sur les facteurs qui l'affectent (voir " Loi de Fick" ).
Classification
Les Protozoaires sont divisés en trois embranchements principaux.
Figure 11. L'amibe et l'euglène (en bas) sont tous deux des Sarcomastigophores. BIODIDAC ©Jon Houseman
http://simulium.bio.uottawa.5
BIO2525 - Notes de cours - L
Les Sarcomastigophores (sarkodes=charnu, mastigos=fouet, phoros=qui porte) comprennent les
amibes et les Flagellés qui se déplacent à l'aide de mouvements amiboïdes ou à l'aide d'un flagelle.
Certaines amibes du sol sont couvertes d'une coquille, le test qui permet de résister à la
dessiccation.
Figure 12. Paramécie. BIODIDAC ©Jon Houseman
http://simulium.bio.uottawa.
BIO2525 - Notes de cours - L
Les Ciliés (embranchement Ciliata), comme la Paramécie , sont les Protozoaires les plus spécialisés
et ceux qui ont la plus grande complexité structurelle. Ils sont caractérisés par la présence de
nombreux cils.
Figure 13. Mérozoïtes de Plasmodium au moment de la rupture des erythrocytes. C'est à ce stade que le gens atteints de malaria font des poussées de fièvre car le parasite est alors
soumis aux attaques du système immunitaire de l'hôte. BIODIDAC ©Jon Houseman
.
Les Apicomplexes (embranchement Apicomplexa) sont des parasites possédant une combinaison
caractéristique d'organelles appelée complexe apical.
Locomotion et support
Les Protozoaires vivent dans un univers où les forces de viscosité dominent (voir " Nombre de
Reynolds" ). Leur mouvement est principalement limité par la cohésion des molécules d'eau. Le
gros du travail à effectuer sert à vaincre cette cohésion. En pratique, cela implique qu'ils ne
peuvent se déplacer que si ils battent continuellement de leurs cils ou de leur flagelle et que leur
déplacement n'entraîne que très peu les molécules d'eau dans leur sillage. Pour vous donner une
idée de ce que vivent les Protozoaires, imaginez vous en train de nager dans de la mélasse!
La locomotion des Protozoaires nécessite donc beaucoup de travail, mais ce travail serait inutile si
le protozoaire ne pouvait maintenir sa forme. En effet, le battement des cils ou flagelles ne ferait
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - L
que déformer l'animal sans le déplacer (imaginez vous en train de pousser un ballon mou au travers
de la mélasse...). La membrane externe des Protozoaires doit donc être renforcée pour permettre
le mouvement: ce sont les éléments cytosquelettiques qui donnent la forme et la rigidité des
Protozoaires. Les microtubules de protéine (tubuline) sont les éléments de base de ce
cytosquelette.
On retrouve trois types d'organelles locomotrices chez les Protozoaires.
Figure 14. Mouvement amiboïde.
Les pseudopodes sont le principal moyen de locomotion des amibes. Le mouvement caractéristique
produit par les pseudopodes est appelé mouvement amiboïde. Il est rendu possible par la présence
de deux types de cytoplasme: l'ectoplasme qui a la texture d'un gel, et l'endoplasme granulaire qui
est plus fluide. L'ectoplasme, retrouvé en périphérie, agit un peu à la manière d'un boyau d'ou
jaillit l'endoplasme vers l'extrémité du pseudopode naissant. Rendu à la périphérie, l'endoplasme
change d'état et se transforme en gel. L'ectoplasme dans la partie arrière de l'amibe reprend l'état
fluide et se transforme en endoplasme pour alimenter le mouvement. Les forces responsables du
mouvement n'ont pas encore été clairement identifiées. Il semble que le mouvement, comme les
contractions musculaires, implique des microfilaments d'actine et de myosine.
Figure 15. Structure 9+2 des cils et flagelles. © BIODIDAC
Les flagelles et les cils ont la même structure interne. Ils sont formés de neuf paires de
microtubules formant un cercle autour d'une paire centrale (structure 9+2). Les cils et flagelles
retrouvés chez presque tous les animaux ont la même structure.
Figure 16. Battement d'un flagelle et d'un cil.
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - s
Le mouvement des cils et des flagelles est alimenté par des molécules d'ATP. Chez les Ciliés,
comme la paramécie, le battement des cils serait inefficace s'il n'était pas coordonné. Cette
coordination est faite mécaniquement par un appareil complexe de fibrilles interciliaires qui relie
les cils entre eux et contribue à rendre la pellicule plus rigide.
Figure 17. Section de la pellicule d'un cilié montrant les fibrilles formées de microtubules à la base du cytosquelette © BIODIDAC
Respiration et circulation
Les Protozoaires dépendent exclusivement de la diffusion pour la respiration et la circulation de
l'oxygène et des éléments nutritifs. La pellicule doit donc être perméable, ce qui empêche les
Protozoaires de coloniser les milieux terrestres à moins que l'air soit continuellement saturé
d'humidité (voir " Rapport surface:volume" ). Les Protozoaires, comme tous les organismes
aquatiques, font face à des problèmes lorsque la température de l'eau est élevée. En effet, les
besoins d'oxygène augmentent avec un accroissement de la température. Cependant, la solubilité
de l'oxygène dans l'eau diminue lorsque la température augmente (voir " Solubilité de l'oxygène
dans l'eau" ). Les hautes températures sont donc défavorables à leur survie.
Le déplacement permet un certain renouvellement de l'eau au contact de la pellicule externe. Ce
renouvellement, couplé aux mouvements du cytoplasme à l'intérieur de la cellule permet de
maintenir un gradient de concentration en oxygène de chaque coté de la membrane, et donc de
faciliter l'entrée d'oxygène par diffusion (voir " Loi de Fick" ).
Alimentation et digestion
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - L
Figure 18. Phagocytose chez l'amibe. ©BIODIDAC
Les Amibes se nourrissent de deux façons. La première, la phagocytose, permet à l'amibe d'ingérer
des particules. Les pseudopodes entourent la particule qui est incorporée au cytoplasme entourée
d'une membrane formant une vacuole. Cette vacuole se fusionne ensuite à un ou plusieurs
lysosomes qui contiennent les enzymes digestives permettant de dégrader les hydrates de carbones
et les protéines. La deuxième, la pinocytose, permet aux amibes d'ingérer des liquides ou des
éléments nutritifs dissous.
Chez la Paramécie, un cilié, l'ingestion a lieu dans une zone spécialisée de la pellicule appelée le
cytostome. Le matériel ingéré est inséré dans une vacuole, puis combiné à des lysosomes.
L'élimination des éléments indigestibles se fait également dans une zone spécialisée: le cytostome.
Excrétion et osmorégulation
La digestion et la dégradation des protéines par les animaux produisent des déchets contenant de
l'azote. Ces déchets azotés doivent être éliminés car ils sont toxiques. L'ammoniac (NH3) est le
produit direct du métabolisme des protéines. Il a comme caractéristique d'être très soluble dans
l'eau, mais il est également extrêmement toxique.
Les Protozoaires éliminent leurs déchets azotés sous forme d'ammoniac par diffusion. Ce
mécanisme simple est possible parce qu'ils ont un fort rapport surface:volume, et parce qu'ils
vivent en milieu aquatique. La diffusion de l'ammoniac est également facilitée par les mouvements
internes du cytoplasme. La plupart des animaux plus gros ne pourront dépendre uniquement de la
diffusion pour se débarrasser de leurs déchets azotés.
Figure 19. Structure de la vacuole contractile d'une paramécie. ©BIODIDAC
http://simulium.bio.uottawa.
BIO2525 - Notes de cours - L
Les Protozoaires qui vivent en eau douce font face à des problèmes osmotiques. Leurs fluides
internes ont une pression osmotique supérieure à celle de leur milieu (on dit qu'ils sont
hypertoniques à leur milieu). L'eau entre donc continuellement à l'intérieur de la cellule par
osmose. Pour éliminer les surplus d'eau, ces organismes dulcicoles sont munis d'une structure
spécialisée: la vacuole contractile. Un transport actif des sels minéraux vers l'intérieur de la cellule
permet de plus à l'organisme de maintenir son équilibre osmotique. Les Protozoaires marins ont une
pression osmotique interne à peu près égale à celle de l'eau de mer, ils sont isoosmotiques à l'eau
de mer.
Reproduction
Le mode principal de reproduction chez les Protozoaires est la reproduction asexuée, mais la
reproduction sexuée est également commune. La reproduction asexuée est avantageuse car elle est
énergétiquement plus économique. Cependant, elle maintient une faible variabilité génétique à
l'intérieur des lignées, ce qui réduit la rapidité avec laquelle les lignées peuvent évoluer. Les
Protozoaires qui ne se reproduisent qu'asexuellement dépendent entièrement des mutations pour
modifier leur patrimoine génétique. Seul leur grand pouvoir reproductif et leur cycle de vie rapide
leur permet de s'adapter assez rapidement pour ne pas être éliminés par sélection naturelle.
La reproduction asexuée peut être 1) une fission binaire, au cours de laquelle l'individu se sépare
littéralement en deux pour produire deux individus identiques et de même taille; 2) un
bourgeonnement au cours duquel une extension de l'organisme se sépare et produit un nouvel
individu; ou 3) une fission multiple où le parent multinucléé se divise en plusieurs cellules de taille
semblable.
La reproduction sexuée implique généralement la formation de gamètes mâles et femelles
(gamétogénèse), mais, chez les Ciliés, il existe un mécanisme spécial d'échange de matériel
génétique qui ne fait pas intervenir des gamètes: c'est la conjugaison. Les Ciliés ont des noyaux
dimorphes: un macronoyau polyploïde qui contrôle le fonctionnement cellulaire et un ou plusieurs
micronnoyaux qui sont impliqués dans la reproduction sexuée. Une méiose produit d'abord des
micronoyaux haploïdes, et ce sont ces micronoyaux haploïdes qui sont transférés entre partenaires
sexuels.
Le protozoaire causant la malaria, Plasmodium, est un Apicomplexe qui illustre divers types de
reproduction asexuée et la reproduction sexuée.
Figure 20. Cycle biologique de Plasmodium, le protozoaire Apicomplexe responsable de la malaria. © BIODIDAC
http://simulium.bio.uottawa.
BIO2525 - Notes de cours - L
La femelle vectrice du stade infectant transmet des sporozoïtes lors du repas de sang. Ces
sporozoïtes pénètrent dans les cellules du foie où elles vont se reproduire asexuellement par fission
multiple pour produire de multiples mérozoïtes. Ces mérozoïtes vont par la suite pénétrer dans les
globules rouges et vont encore se multiplier par fission multiple. Cette partie du cycle peut se
répéter plusieurs fois, infectant ainsi plusieurs globules rouges. Certains mérozoïtes se
transforment alors en gamétocytes par gamétogénèse. Ces gamétocytes seront ingérés avec les
globules rouges par une autre femelle moustique lors de son repas de sang. La fertilisation entre
gamétocytes a lieu dans l'intestin du moustique. Après formation du zygote, ce dernier pénètre
dans une cellule intestinale et il y a encore une fois une fission multiple qui produira des
sporozoïtes. À maturité, ces sporozoïtes quitteront la cellule intestinale du moustique pour migrer
vers les glandes salivaires. Ce sont ces sporozoïtes qui infecteront le prochain hôte lorsque le
moustique injectera les anticoagulants produits par les glandes salivaires au cours de son prochain
repas.
Ce cycle très complexe illustre les adaptations des Protozoaires parasites. Ces derniers sont les
seuls retrouvés en milieu terrestre, car en fait ils ne sont jamais exposés aux rigueurs de ce milieu
parce qu'il n'a pas de stade libre. Notez également qu'au cours du cycle, il y a plusieurs stades où il
y a multiplication du parasite. Cette multiplication permet d'augmenter les chances de survie dans
un cycle très complexe, où, à chaque étape, le parasite est exposé aux moyens de défense de
l'hôte. Pour se protéger des attaques du système immunitaire, une bonne partie du cycle est
complétée à l'intérieur des cellules de l'hôte. L'apparition des mérozoïtes dans le sang se fait de
façon cyclique et non pas continuellement; c'est ce qui explique les poussées de fièvre associées
aux attaques de malaria.
Défenses
Les amibes qui vivent dans le sol produisent des kystes lorsque les conditions deviennent difficiles.
Ces kystes sont résistants à la dessiccation et au gel.
De nombreux Ciliés possèdent des trichocystes qui ressemblent à de petits harpons et sont souvent
enduits de substances paralysantes. Ces trichocystes sont utilisés pour immobiliser les proies et
sont déchargés lorsque un prédateur touche au cilié.
Le Flagellé responsable de la maladie du sommeil (Trypanosoma) se protège des attaques du
système immunitaire en modifiant continuellement son glycocalyx de manière à rendre les
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - L
anticorps inopérants.
Écologie
Les Protozoaires jouent un rôle écologique important dans les milieux aquatiques et les sols. Ceux
qui font de la photosynthèse fournissent évidemment le carburant aux niveaux trophiques plus
élevés, cependant leur rôle principal est celui de décomposeurs: ils contribuent largement à
retourner les éléments nutritifs vers les producteurs primaires.
Les Protozoaires parasites causent également de nombreux problèmes aux organismes qu'ils
infectent. La malaria est l'une des maladies les plus répandues dans le monde et affecte toujours
des millions d'êtres humains. La maladie du sommeil, causée par des trypanosomes transmis par la
mouche tsé-tsé, affecte principalement le bétail et réduit le succès de son élevage dans certaines
régions.
Figure 21. Dinoflagellé Ceratium. Ce sont des flagellés apparentés à ce genre qui sont responsables de plusieurs empoisonnements alimentaires chez les amateurs de mollusques.
©BIODIDAC
Certains Flagellés aquatiques produisent des toxines qui peuvent causer la mort des poissons. Les
mollusques filtreurs comme les moules et les huîtres peuvent ingérer de grandes quantités de ces
flagellés sans en être affectés. Toutefois, les toxines accumulées peuvent causer des intoxications
sévères chez les amateurs de fruits de mer.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - L
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Les Porifères
Les Porifères
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les éponges illustrent l'une des premières expériences de vie multicellulaire.
Ayant un niveau cellulaire d'organisation, elles sont formées de cellules
faiblement attachées les unes aux autres qui ne forment pas de vrais tissus,
même si elles sont organisées en couches distinctes. L'absence de points
d'ancrage et de jonctions entre les cellules adjacentes formant ces couches
cellulaires distingue l'organisation cellulaire des éponges de celle des
organismes ayant de véritables tissus.
Les éponges sont spécialisées pour pomper l'eau et capturer les particules en
suspensions qui s'y trouvent. Cette filtration est faite par les choanocytes qui
peuvent se retrouver, dépendamment de l'architecture des éponges, dans le
spongiocoele, les canaux radiaux, ou les chambres choanocytaires.
L'architecture plus complexe des éponges de type sycon ou leucon permet une
filtration plus efficace. La plupart des éponges ont une architecture de type
sycon.
Les éponges sont supportées par un endosquelette formé de spicules
composées de calcium, de silice, ou de spongine (protéine). Quoiqu'elles
forment un groupe très ancien, les éponges forment un chaînon important des
écosystèmes marins
Généralités
http://simulium.bio.uottawa.ca
BIO2525 - Notes de cours - Le
Les éponges, de l'embranchement des Porifères, sont des organismes
pluricellulaires peu complexes chez lesquels il n'y a pas de véritables tissus ni
d'organes. Les fonctions nécessaires à la vie sont donc remplies par des
cellules, plutôt que par des tissus, des organes ou des systèmes. Par rapport
aux organismes unicellulaires, les éponges bénéficient de la spécialisation
cellulaire et de la division du travail entre les divers types de cellules.
Les éponges sont des organismes aquatiques filtreurs, sessiles, sans plan de
symétrie bien défini (asymétriques), et caractérisés par la présence des
choanocytes.
Figure 22. Choanocyte d'une éponge. C'est le battement du flagelle des choanocytes qui fait circuler l'eau dans les éponges. Les particules
entraînées par le mouvement de l'eau sont capturées dans la collerette. © BIODIDAC
Architecture et classification
Dans leur architecture la plus simple, les éponges ne sont constituées que de
deux feuillets cellulaires qui épousent la forme d'un sac double. Le feuillet
externe, le pinacoderme, est percé d'ouvertures qui permettent à l'eau de
pénétrer vers l'intérieur de l'animal, le spongiocoele. Le feuillet interne est
tapissé de cellules à collerette munies d'un flagelle, les choanocytes. C'est le
battement de ces flagelles qui provoque l'entrée de l'eau et des particules
alimentaires par les pores du pinacoderme et sa sortie par l'ouverture du sac,
l'osculum. Entre les deux feuillets se trouve une matrice gélatineuse appelée
mésoglée qui contient des cellules amiboïdes, les amibocytes. La mésoglée
contient également des spicules de calcaire ou de silice ou des fibres de
spongine sécrétées par les amibocytes. La mésoglée, renforcée par les
spicules, forme donc un squelette interne (un endosquelette) qui permet aux
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - L
éponges d'épouser des formes précises et d'atteindre une taille respectable.
Figure 23. Éponge de type ascon. L'eau entre par les pores inhalants formés par les porocytes, passe dans le spongiocoele, et ressort par l'oscule.
© BIODIDAC
Cette architecture simple en forme de sac est de type asconoïde (ou ascon).
C'est une architecture peu efficace car la surface de contact entre les
choanocytes et l'eau qui pénètre dans l'éponge est assez réduite. De plus,
comme l'eau et les particules entrent directement dans le spongiocoele, il y a
un mélange entre cette eau et celle qui a déjà été filtrée et qui est chargée
des déchets métaboliques.
Au cours de l'évolution des différents groupes d'éponges, cette architecture
simple a été remplacée par deux types d'architecture plus complexes et qui
permettent une filtration plus efficace. Chez les éponges de type syconoïde
(ou sycon), il y a toujours une grande cavité centrale, mais les choanocytes
sont situés dans les canaux qui mènent au spongiocoele, permettant ainsi la
filtration avant que l'eau nouvellement aspirée vers l'intérieur de l'éponge se
mélange à celle qui est déjà filtrée.
Figure 24. Éponge de type sycon. L'eau entre par un pore inhalant, passe dans un canal radial où sont les choanocytes, puis dans le spongiocoele
pour être expulsée par l'oscule. © BIODIDAC
http://simulium.bio.uottawa.ca
BIO2525 - Notes de cours - L
Finalement, chez les éponges leuconoïdes (ou de type leucon) le spongiocoele
disparaît presque entièrement pour être remplacé par un réseau de canaux.
Notez que cette classification des éponges selon leur architecture n'est pas une
classification taxonomique, mais une classification fonctionnelle puisque des
éponges de plus d'un type sont retrouvées dans la majorité des classes
d'éponges.
Figure 25. Éponge de type leucon. L'eau entre par un pore inhalant, passe par une chambre contenant des choanocytes pour ressortir par un
oscule. © BIODIDAC
Respiration et circulation
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - L
Les éponges dépendent de la diffusion pour obtenir l'oxygène dont elles ont
besoin. La diffusion d'oxygène est facilitée par le mouvement de l'eau créé par
l'action des choanocytes. L'animal étant formé en fait de deux feuillets minces
qui sont en contact avec l'eau, la diffusion suffit à la respiration. Les
amibocytes situés dans la mésoglée obtiennent aussi leur oxygène par
diffusion.
Alimentation et digestion
Les particules en suspension qui pénètrent dans l'éponge sont filtrées par les
choanocytes. Le battement des flagelles crée un courant qui amène les
particules au contact de la collerette des choanocytes où elles se collent à du
mucus. Ce mucus chargé de particules est ingéré par phagocytose par le
choanocyte. La digestion est intracellulaire, mais elle n'a pas lieu dans le
choanocyte. La vacuole digestive contenant le mucus et les particules est
plutôt transférée à un amibocyte. C'est à l'intérieur de l'amibocyte que cette
vésicule se fusionne à un lysosome et que la digestion a lieu. Les éléments
nutritifs sont redistribués par les amibocytes qui se déplacent soit vers la paroi
extérieure pour nourrir les cellules du pinacoderme, soit vers la paroi interne
pour nourrir les choanocytes.
Figure 26. Alimentation des éponges. Les particules capturées dans la collerette sont ingérées par les choanocytes, empaquetées dans des
vacuoles, puis transférées aux amibocytes où elles sont digérées pour ensuite être transportées aux autres cellules. © BIODIDAC
Excrétion et osmorégulation
Le grand rapport surface:volume des éponges leur permet de simplement
dépendre de la diffusion pour l'élimination des déchets métaboliques. Les
déchets azotés sont éliminés sous forme d'ammoniac. La plupart des éponges
vivent en milieu marin et n'ont donc pas de graves difficultés à osmoréguler.
Les quelques espèces qui vivent en milieu d'eau douce possèdent des vacuoles
contractiles pour éliminer les surplus d'eau.
Reproduction
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - Le
Les éponges peuvent se reproduire asexuellement et sexuellement; de plus,
elles possèdent un grand pouvoir de régénération. En fait, les éponges sont les
animaux ayant la plus grande capacité de régénération: les cellules d'une
éponge écrabouillée vont se regrouper pour former une nouvelle éponge.
Aucun autre animal ne pourrait survivre à un tel traitement. Il est donc très
difficile de se débarrasser d'une éponge à moins de tuer toutes ses cellules. Par
contre, ce grand pouvoir de régénération est mis à profit dans la production
des éponges de bain. Les éponges peuvent aussi se reproduire par
bourgeonnement.
Les éponges sont hermaphrodites (du nom du dieu grec de la guerre Hermes, et
de la déesse de l'amour Aphrodite) et donc monoïques (mono= un, oikos=
maison). Un individu produit à la fois les gamètes mâles et les gamètes
femelles. Le sperme des éponges, produit par les amibocytes, est relâché dans
le spongiocoele, expulsé par l'osculum, et entre dans la colonne d'eau.
Éventuellement, un spermatozoïde est capté par un choanocyte d'une autre
éponge, et pénètrera jusque dans la mésoglée pour rejoindre l'oocyte où aura
lieu la fécondation de l'ovule. Le zygote se développe en larve ciliée qui sera
elle aussi expulsée par l'osculum. Cette larve est dotée de tropismes: lorsque
elle est jeune, elle est attirée par la lumière (phototropisme positif) et a un
géotropisme négatif. Arrivée à maturité, les tropismes sont renversés et la
larve est repoussée par la lumière et attirée par le fond, où elle se fixera
éventuellement.
Les éponges d'eau douce, à la fin de la période de croissance à l'automne,
forment des gemmules. La gemmule est une structure de protection contenant
des amibocytes qui ne sont pas encore différenciés (ou archéocytes). La
gemmule est libérée lors de la décomposition de l'éponge.
Figure 27. Gemmule d'une éponge d'eau douce du genre Spongilla. Les archéocytes contenus dans la gemmule sont totipotents et pourront se
transformer en amibocytes, choanocytes ou en pinacocytes. © BIODIDAC
La dispersion des larves ou des gemmules joue un rôle important pour les
éponges car elle permet la colonisation de nouveaux substrats.
Défenses
http://simulium.bio.uottawa.ca
BIO2525 - Notes de cours - L
Les spicules des éponges les protègent en partie des gros prédateurs qui
n'apprécient généralement pas leur pointes parfois acérées. Plusieurs éponges
produisent en plus des composés organiques (terpènes, benzoquinones,
bromines) qui leur donnent mauvais goût et qui, dans certains cas, vont inhiber
la croissance d'autres organismes comme les coraux. Ces inhibiteurs de
croissance peuvent permettre aux éponges de monopoliser l'espace qui est
souvent un facteur limitant dans les zones littorales des océans.
Écologie
Les éponges habitent généralement les zones littorales et sublittorales où la
nourriture (phytoplancton, bactéries) est abondante. Elles filtrent d'énormes
quantités d'eau et contribuent à réduire la turbidité de l'eau. Leur abondance
est souvent limitée par la disponibilité de silice ou de calcium. Certaines
éponges peuvent décomposer les roches ou coquilles calcaires et jouent un
rôle important dans le cycle biogéochimique du calcium dans les océans. Cette
capacité de dégrader les coquilles calcaires les pousse parfois à décimer les
populations d'huîtres et de palourdes. Les éponges servent d'abris pour de
multiples animaux et sont mangées par certains poissons.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Les_Poriferes.htm (7 sur 7)2008-12-21 20:31
BIO2525 - Notes de cours - Les Cnidaires
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf
Plan de cours
Cours
Notes de co
.
Les Cnidaires
Les Cnidaires
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Cnidaires forment un groupe charnière entre les premiers organismes multicellulaires et ceux qui sont apparus après. Ils sont
également intéressants à étudier à cause de certaines caractéristiques propres à cet embranchement. Leur architecture basées
sur une symétrie radiale impose des contraintes importantes sur leur mode de vie. Par exemple, ils n'ont pas de système nerveux
centralisé parce qu'ils ne se déplacent pas dans une direction particulière.
Les Cnidaires sont diploblastiques et sont formés de deux couches de tissus: l'ectoderme et l'endoderme. Ils représentent les
premiers organismes au niveau d'organisation cellules-tissus. La symétrie radiale et la présence de deux couches de tissus
semblent être apparues simultanément, et il n'y a pas d'organismes diploblastiques à symétrie bilatérale.
Les Cnidaires sont des prédateurs qui utilisent toute une variété de cellules caractéristiques (les cnidoblastes) pour accrocher,
harponner et engluer leurs proies. Leur cycle biologique est également unique avec une alternance de générations (cycle vital
dimorphe) entre le stade polype et le stade méduse. Les différentes classes de Cnidaires se distinguent par l'importance relative
de ces deux stades.
http://simulium.bio.uottawa.c
BIO2525 - Notes de cours - L
Figure 28. Diagramme d'un polype (à gauche) et d'une méduse (à droite). L'ectoderme (à l'extérieur), l'endoderme (à l'intérieur), et la mésoglée (entre les deux) sont colorés. © BIODIDAC
Architecture et classification
Les Cnidaires (du grec knide= ortie et du latin aria= qui ressemble, comme) tiennent leur nom de cellules caractéristiques
retrouvées à la surface de leur corps: les cnidocytes (ou cnidoblastes). Ce sont des animaux à symétrie radiale ou biradiale dont la
paroi corporelle est formée de deux feuillets (ectoderme et endoderme) séparés par la mésoglée (ou mésenchyme, ou mesohyl).
L'architecture générale des Cnidaires n'est pas sans rappeler celle des éponges de type asconoïde. Les deux feuillets cellulaires
prennent la forme d'un sac double, les deux épaisseurs du sac étant reliées par la mésoglée. Contrairement aux éponges
cependant, les Cnidaires ont de véritables tissus.
La bouche des Cnidaires est généralement entourée de tentacules. Cette bouche mène à la cavité gastro-vasculaire. La plupart
des Cnidaires ont deux stades: un stade méduse généralement planctonique, et un stade polype généralement benthique et
sessile.
Les méduses sont nageuses et ont la forme d'une ombrelle. La bouche est orientée vers le bas et est suspendue par le manubrium.
La cavité gastro-vasculaire est ramifiée dans l'ombrelle qui est bordée de tentacules. Les cnidoblastes sont concentrés sur les
tentacules. C'est au stade méduse qu'a généralement lieu la reproduction sexuée.
Figure 29. Schéma d'une méduse. © BIODIDAC
Les polypes ont généralement un corps cylindrique et s'attachent au substrat par leur disque pédieux. La bouche est généralement
orientée vers le haut, et est entourée de plusieurs tentacules.
Figure 30. Schéma d'un polype. © BIODIDAC
Les trois classes principales de Cnidaires se distinguent, entre autres, de par l'importance relative des deux formes de vie dans le
cycle biologique.
Figure 31. Cycle biologique d'Obelia (Hydrozoaire). Planule, colonie de polype (zoécie) contenant des polypes nourriciers (appelés aussi gastrozoïdes ou autozoécies) et des polypes reproducteurs (appelés aussi gonozoïdes ou gonozoécies),
et méduse. © BIODIDAC
Chez les Hydrozoaires (du grec hydra= serpent de mer), les deux formes corporelles sont généralement présentes et sont à peu
près d'égale importance (sauf chez l'hydre d'eau douce).
Figure 32. Cycle biologique d'Aurelia. Larve planule, schyphistome, strobile, ephyra et méduse.
Chez les Scyphozoaires (du grec skyphos= tasse) le stade méduse domine et il y a de très petits polypes qui passent souvent
inaperçus, alors que chez les Anthozoaires (du grec anthos= fleur), c'est le stade polype qui domine et il n'y a généralement pas
de stade méduse. Les coraux et les anémones de mer sont des Anthozoaires. La quatrième classe de Cnidaires (celle des
Cubozoaires), est considérée par certains zoologiste comme un ordre de Scyphozoaires. Elle est caractérisée par des méduses
ayant une ombrelle cubique et des tentacules groupés aux quatre coins inférieurs de l'ombrelle.
Locomotion et support
Les méduses sont loin d'être d'excellentes nageuses. Les courants marins sont en fait leur principal mode de locomotion. Elles
doivent toutefois se maintenir dans la colonne d'eau. Elles y parviennent de façon passive et active. Passivement, les méduses ont
une densité très proche de celle de l'eau de mer; elles "coulent" donc lentement. De plus, leur corps en forme d'ombrelle ralentit
leur chute vers le fond. Plus activement, elles peuvent nager en contractant leur épiderme, ce qui referme l'ombrelle en
repoussant l'eau vers le bas et propulse la méduse vers le haut.
Chez certains Cnidaires coloniaires, comme la galère portugaise (Physalia), la colonie de polypes (ou zoécie) n'est pas sessile,
mais flotte à la dérive à la surface de l'eau. Ces animaux forment une colonie très complexe où certains individus se spécialisent
pour la reproduction (les gonozoécies) et d'autres pour les fonctions somatiques (les autozoécies). La galère portugaise possède un
flotteur rempli de gaz qui lui permet de flotter à la surface, et qui lui sert également de voile.
Figure 33. Détail de l'épiderme d'un Cnidaire. Les cellules épithéliomusculaires forment un muscle longitudinal. © BIODIDAC
La présence de la cavité gastro-vasculaire et d'une bouche qui peut se fermer (contrairement à l'osculum des éponges) permet aux
Cnidaires d'avoir un squelette hydrostatique. Ce "squelette" est en fait formé de l'eau qui emplit la cavité gastro-vasculaire et des
parois corporelles musculeuses de l'animal. L'eau étant incompressible, le volume de l'animal ne peut changer lorsque sa bouche
est fermée. La contraction des cellules épithéliomusculaires de l'épiderme, qui forment des muscles longitudinaux, permet à
l'animal de rétrécir et raccourcir ses tentacules. Les cellules du gastroderme forment un muscle circulaire qui, lorsque contracté,
permet à l'animal de s'allonger ou d'étirer ses tentacules. La présence de muscles antagonistes (les muscles longitudinaux et
circulaires) permet d'étirer activement chaque muscle après sa contraction au lieu d'attendre l'étirement physiologique des fibres
musculaires qui est beaucoup plus lent.
Figure 34. Coupe transversale d'une anémone ilustrant les septa complets et incomplets. La présence des septa complets permet de compartimenter le squelette hydrostatique et ainsi d'en augmenter l'efficacité mécanique.
Chez certains Anthozoaires, comme l'anémone de mer, la cavité gastro-vasculaire est subdivisée par des septa. Cette division de
la cavité permet d'augmenter l'efficacité du squelette hydrostatique puisque les contractions antagonistes des muscles qui
permettent le mouvement peuvent être confinées à une région de l'animal plutôt que de faire intervenir tous les muscles du
corps.
Les cellules glandulaires du disque pédieux des polypes sécrètent une substance adhésive qui permet à l'animal de se fixer.
Cependant, les hydres et les anémones de mer vont fréquemment se détacher du substrat et faire des culbutes pour se déplacer
vers des endroits plus favorables. Dans certains cas, ils vont accumuler une bulle de gaz dans la cavité gastro-vasculaire et flotter
entre deux eaux, se laissant amener par les courants marins vers d'autres lieux. Certaines anémones arrivent même à nager en
ramant à l'aide de leurs tentacules.
Les coraux utilisent à la fois un squelette hydrostatique pour animer leurs tentacules, et un endosquelette calcaire pour soutenir
la colonie.
Respiration et circulation
Les Cnidaires dépendent principalement de la diffusion pour obtenir l'oxygène dont ils ont besoin. Leur corps étant très souvent
formé de deux couches de cellules, l'une à l'extérieur, l'autre tapissant la cavité gastro-vasculaire, ils n'ont pas vraiment besoin de
système circulatoire. Les cellules amiboïdes de la mésoglée s'occupent du transport des éléments nutritifs des cellules du
gastroderme vers celles de l'épiderme.
Alimentation et digestion
Les Cnidaires sont, la plupart, des carnassiers qui se nourrissent de plancton, de protozoaires, et de petits poissons. Ils capturent
et immobilisent leurs proies à l'aide des cnidoblastes de leurs tentacules. Souvent ces cnidoblastes contiennent des toxines qui
paralysent la proie. La proie est transportée vers la bouche à l'aide des tentacules.
La digestion est à la fois extracellulaire et intracellulaire chez les Cnidaires. Les cellules du gastroderme sécrètent du mucus et
des enzymes digestives qui sont relâchées dans la cavité gastro-vasculaire. Les cellules du gastroderme sont flagellées, et le
battement des flagelles permet de mélanger l'eau, la nourriture, et les enzymes contenues dans la cavité. Les particules
alimentaires partiellement digérées sont ensuite absorbées par phagocytose, et la digestion est complétée à l'intérieur des
vacuoles digestives.
Figure 35. Coupe transversale de la paroi corporelle d'un hydre. © BIODIDAC
Chez les Anthozoaires, il y a une structure unique, le siphonoglyphe, qui est une gouttière ciliée à chaque extrémité de la bouche
allongée. Cette structure permet de faire circuler l'eau vers l'intérieur de la cavité gastro-vasculaire. Les cellules du
siphonoglyphe sécrètent également du mucus qui sert à lubrifier la bouche et le pharynx et ainsi faciliter le passage de la proie
vers la cavité gastro-vasculaire. La présence des septa, chez les anémones de mer augmente la surface de contact entre le
contenu de la cavité et le gastroderme.
Notez que la bouche est à la fois l'anus chez les Cnidaires. Il n'y a qu'une seule ouverture au tube digestif, et on dit de cet
arrangement que c'est un tube digestif incomplet. Cet arrangement n'est pas très efficace car la nourriture partiellement digérée,
les rebuts de digestion, et les proies nouvellement ingérées sont mélangées dans la cavité gastro-vasculaire. Il est donc difficile à
ces animaux de digérer parfaitement leurs proies car les gradients de diffusion des substances nutritives et des déchets
métaboliques de chaque coté des membranes des cellules du gastroderme ne peuvent être maintenus.
Excrétion et osmorégulation
Les Cnidaires marins sont istoniques à l'eau de mer, et n'ont donc pas de problèmes d'osmorégulation. Les déchets azotés sont
éliminés sous forme d'ammoniac. L'hydre, qui est dulcicole, est hypertonique par rapport à son milieu. Les surplus d'eau sont
éliminés activement par le gastroderme, et les protéines de la membrane des cellules du gastroderme transportent activement les
ions pour compenser la diffusion.
Sens et système nerveux
Il n'y a pas de tête ni de cerveau chez les Cnidaires. Le mode de vie sessile ou planctonique implique que l'animal peut venir en
contact avec des proies ou de prédateurs dans toutes les directions. Une concentration des fibres nerveuses dans une région du
corps n'est donc pas particulièrement avantageuse.
Les Cnidaires ont un système nerveux primitif (réseau nerveux) composé d'environ 100,000 neurones en réseau qui est en contact
avec les cellules contractiles de l'épiderme et du gastroderme, et qui forment des extensions au travers de l'épiderme et du
gastroderme. Ces cellules nerveuses transmettent les messages aux cellules contractiles. Il y a deux types de réponses
musculaires, des réponses lentes et des réponses rapides qui sont obtenues par des nerfs de diamètres différents.
Les Cnidaires possèdent des cellules sensorielles qui réagissent aux stimuli chimiques et tactiles dans l'épiderme et le
gastroderme. Les polypes n'ont généralement pas d'organes sensoriels, mais les méduses ont souvent des cellules photoréceptrices
et des groupes de cellules permettant de détecter la gravité: les statocystes. Ces structures sont, dans leur forme la plus simple,
un petit sac de cellules ciliées contenant du liquide et des statolithes de sulfate de calcium. Les cellules ciliées sont sensorielles
et permettent à l'animal de distinguer la direction du fond et celle de la surface.
Figure 36. Détail de l'ombrelle d'une méduse montrant les statocystes et les photorécepteurs.
Reproduction
Typiquement, il y a une phase sexuée et une phase asexuée chez les Cnidaires. La méiose a lieu lors de la production des
gamètes, donc les méduses et les polypes sont diploïdes.
Les polypes se multiplient de façon asexuée par bourgeonnement, fission binaire et régénération. Chez certaines espèces, la
spécialisation cellulaire est réversible. Les méduses se multiplient de façon sexuée en produisant des gamètes qui sont relâchés
dans l'eau. La fertilisation est donc externe. Le zygote se développe en larve planule qui est ciliée et planctonique.
Défenses
Les cnidoblastes des Cnidaires sont un excellent moyen de défense. Les toxines relâchées par les cnidoblastes peuvent provoquer
des brûlures douloureuses. Les amateurs de plongée sous-marine qui connaissent les désagréments causés par ces brûlures se
munissent d'enzymes protéolytiques (comme les attendrisseurs de viande) comme antidote aux toxines.
L'endosquelette calcaire des coraux leur assure une protection contre les poissons trop voraces.
Écologie
Les Cnidaires sont typiquement carnivores, mais certaines anémones de mer produisent des cellulases qui leur permettent de
digérer le matériel végétal. Ils sont à leur tour des proies pour certains poissons, mollusques et crustacés. Les polypes produisent
une quantité phénoménale de mucus pour nettoyer leur surface des particules qui sédimentent, et de nombreux poissons
coralliens se nourrissent de ce mucus. Certains vers plats digèrent des polypes sans affecter les cnidoblastes et arrivent à intégrer
ces cnidoblastes à leur épiderme pour assurer leur propre protection.
L'anémone et le poisson-clown forment un exemple classique de symbiose. Le poisson s'enrobe du mucus de l'anémone, ce qui
empêche l'anémone de le reconnaître comme une proie. L'anémone assure protection au poisson qui se nourrit des déchets
rejetés par l'anémone. En contrepartie, le poisson sert de leurre pour attirer d'autres proies vers l'anémone.
Plusieurs coraux possèdent des algues photosynthétiques dans des vacuoles. Les algues produisent des sucres qui sont assimilés
par les coraux, et débarrassent les coraux des déchets azotés.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Les Plathelminthes
Les Plathelminthes
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Plathelminthes sont les animaux tribloblastiques les plus primitifs que nous
étudierons. Ils possèdent trois couches de véritables tissus: ectoderme, endoderme,
et mésoderme entre les deux autres. Cependant ils n'ont pas de cavité interne
véritable (coelome) et ce sont donc des acoelomates. Les premiers vers plats
vivaient librement, mais suite à l'apparition d'animaux plus gros et complexes, les
Plathelminthes se sont diversifiés en de nombreuses espèces de parasites, tirant
profit de plusieurs de leurs caractéristiques les préadaptant à un mode de vie
parasite. De nos jours, il y a plus d'espèces parasites que d'espèces vivant librement.
L'ancêtre était plat, et se déplaçait à l'aide de cils en rampant sur une couche de
mucus produite par les cellules de l'épiderme. L'ouverture du tube digestif incomplet
était placée au milieu du corps, et la matière organique récoltée était ingérée et
transportée à l'aide de cils. Il avait une symétrie bilatérale, avec une concentration
de structures sensorielles dans la partie antérieure (céphalisation).
L'aspect le plus remarquable des Plathelminthes actuels est le secret de leur survie
jusqu'à aujourd'hui: l'adaptation au mode de vie parasite. Suite à l'évolution
d'animaux mieux adaptés qu'eux au mode de vie libre, les vers plats ont tiré avantage
de leur forme plate pour se cacher dans les cavités internes de leurs hôtes. Des
transformations à l'épiderme sécréteur leur ont permis de développer des crochets
pour s'accrocher et un tégument pour les protéger du système de défenses de leur
hôte.
La survie des vers plats libres jusqu'à aujourd'hui repose sans doute en partie sur la
présence des rhabdites, qu'on croit jouer un rôle défensif en secrétant un mucus au
goût désagréable pour leurs prédateurs.
Origine des métazoaires et des animaux bilatéraux
La grande majorité des animaux actuels sont des métazoaires. La présence de
plusieurs cellules permet la spécialisation cellulaire, qui entraîne une plus grande
efficacité énergétique. Il existe deux théories quant à l'origine des métazoaires.
La théorie coloniaire présume que les métazoaires dérivent de colonies de
protozoaires flagellés ayant une structure similaire à celle des choanocytes des
éponges (les Choanoflagellés). Deux indices militent en faveur de cette hypothèse: la
présence d'un ou de plusieurs flagelles sur les spermatozoïdes, et la larve planule
retrouvée chez plusieurs métazoaires inférieurs.
La théorie des plasmodies suggère que les métazoaires dérivent plutôt de
protozoaires multinucléés (comme les Ciliés), dont les micronoyaux sont diploïdes, et
qui auraient subit une cellularisation interne. La tendance à la bilatéralisation chez
les Ciliés est avancée comme argument supportant cette hypothèse.
Il est également possible que les deux hypothèses soient vraies et que les
métazoaires dérivent en fait de plusieurs lignées évolutives et soient donc
polyphylétiques.
On ne sait toujours pas si l'ancêtre des métazoaires avait une symétrie radiale,
comme les Cnidaires, ou s'il était bilatéral. Quoiqu'il en soit, c'est dans la lignée des
animaux bilatéraux que la diversité animale est la plus grande, et il semble donc que
l'architecture radiale soit un cul-de-sac évolutif.
La reconstruction de l'ancêtre hypothétique de la lignée des animaux bilatéraux se
base sur plusieurs caractéristiques communes. La larve est bilatérale. Il y a trois
feuillets cellulaires: l'ectoderme duquel dérivent le système nerveux et l'épiderme,
le mésoderme qui se développe à partir de l'endoderme et qui est à l'origine des
organes internes, et l'endoderme à l'origine du tube digestif. On croit que cet animal,
s'il a existé, se déplaçait en nageant ou à l'aide de cils, et qu'il avait une
concentration de cellules sensorielles à l'extrémité antérieure du corps
(céphalisation).
Architecture et classification
Les Plathelminthes (du grec platys= plat et helmins= vers) sont des animaux
bilatéraux qui possèdent trois véritables feuillets cellulaires: l'ectoderme, le
mésoderme, et l'endoderme. Comme leur nom l'indique, ils sont généralement aplatis
ce qui augmente leur rapport surface:volume. Les vers plats peuvent avoir un mode
de vie libre, comme le planaire, mais la majorité d'entre eux (environ 85%) sont
parasites.
Les espèces parasites sont plus évoluées que les espèces qui ont un mode de vie
libre, et elles ont subi toute une série de transformations. Ce sont les Plathelminthes
au mode de vie libre qui illustrent le mieux les caractéristiques de l'embranchement.
L'épiderme des vers plats est cilié, et ce sont les cils de la surface ventrale qui
assurent le mouvement. On retrouve entre les cellules de l'épiderme des cellules
caractéristiques, les rhabdites. Elles ont la forme de courtes tiges qui sont
déchargées lorsque l'animal est dérangé. Sous l'épiderme se retrouvent deux couches
de muscles, la première forme un muscle circulaire, la seconde un muscle
longitudinal. Des muscles dorso-ventraux relient les deux faces de l'animal. Ces trois
groupes de muscles permettent à l'animal de garder sa forme aplatie, et forment une
partie du squelette hydrostatique.
Figure 37. Coupe transversale d'une planaire d'eau douce, Dugesia © BIODIDAC
Les trois classes principales de Plathelminthes sont les Turbellariés, les Cestodes, et
les Trématodes.
Les Turbellariés sont des prédateurs ou des détritivores et ont un donc un mode de
vie libre. Le tube digestif, incomplet, est digité, en forme de sac ou avec trois
poches.
Les Trématodes sont des parasites qui ont typiquement deux hôtes, un hôte
intermédiaire (mollusque) et un hôte définitif (vertébré). Ce groupe renferme
plusieurs parasites de l'homme, comme les schistosomes, la douve du foie (Fasciola
hepatica), et Clonorchis sinensis illustré ci-dessous.
Figure 38. Coupe longitudinale de Clonorchis sinensis, un Trématode parasitant le foie de l'homme. ©BIODIDAC
Les Cestodes sont des parasites du tube digestif qui ont un corps très long et aplati
comme un ruban. Le ver solitaire (Taenia) fait partie des Cestodes.
Locomotion
La locomotion de vers plats libres est basée sur un mouvement ciliaire. L'épiderme
de la face ventrale de ces animaux contient de nombreuses cellules glandulaires qui
produisent du mucus. Ce mucus sert à lubrifier le substrat et à faciliter le
mouvement de l'animal. Près de 50% des dépenses énergétiques de ces animaux
viennent de la production de mucus.
Respiration et circulation
Les vers plats dépendent uniquement de la diffusion pour la respiration. Il n'y a pas
de véritable système circulatoire. Les déplacements de l'animal agitent les fluides
interstitiels et favorisent la diffusion. L'absence de système circulatoire est sans
doute un des facteurs qui limitent l'épaisseur des vers plats.
Les Cestodes qui vivent dans l'intestin des Vertébrés ont un métabolisme anaérobique
(glycolyse) et des enzymes spéciales qui leur permettent de pallier la rareté de
l'oxygène dans leur milieu. Les vermifuges utilisés pour traiter les infestation de vers
intestinaux sont typiquement des inhibiteurs de ces enzymes.
Alimentation et digestion
Figure 39. Système digestif d'un ver plat libre. Remarquez que le tube digestif n'a qu'une seule ouverture (on le qualifie d'incomplet) qui sert à la fois de bouche
et d'anus. Le système digestif est ramifié dans toutes les parties du corps, permettant ainsi à l'animal de nourrir toutes ses cellules malgré l'absence d'un
système circulatoire. © BIODIDAC
Le tube digestif des vers plats, lorsque présent, est incomplet. Il est ramifié dans
toutes les parties du corps de manière à augmenter les surfaces de contact et réduire
les distances entre les éléments nutritifs et les cellules du corps. Comme chez les
Cnidaires, la digestion est à la fois extracellulaire et intracellulaire. Le bol
alimentaire est agité par des cils à l'intérieur du tube digestif. Le pharynx produit les
enzymes digestives et peut être évaginé pour commencer la digestion à l'extérieur du
tube digestif.
Chez les espèces parasites, le tube digestif est souvent absent. Les éléments nutritifs
sont absorbés par diffusion au travers de l'épiderme.
Excrétion et osmorégulation
C'est chez les vers plats qu'apparaît un des systèmes excréteurs les plus primitifs: le
réseau protonéphridien. Ce système est commun chez les espèces dulcicoles et sert à
éliminer les surplus d'eau.
Figure 40. Détail de l'anatomie interne d'un ver plat libre illustrant une partie du système protonéphridien. Ce réseau de canaux servant à éliminer les surplus
d'eau parcourt tout le corps de l'animal. © BIODIDAC
Il consiste en un réseau de tubules qui mène à l'extérieur de l'animal par les
néphridiopores. Le fluide interstitiel est aspiré dans les tubules par l'action des cils
dans les cellules à flamme. Les éléments nécessaires sont réabsorbés au travers les
parois des tubules. Ce système n'est utilisé que pour l'osmorégulation. Les déchets
métaboliques (comme l'ammoniac) diffusent simplement vers l'extérieur de
l'organisme.
Reproduction
Les Plathelminthes peuvent se reproduire asexuellement et sexuellement.
La reproduction asexuée peut se faire par fission transversale. De plus, les vers plats
ont une capacité de régénération considérable. Chez les espèces parasites qui ont
plusieurs hôtes, et dont les chances de survie sont réduites par la faible probabilité
de transmission d'un hôte à l'autre, il y a très souvent une multiplication de larves à
plusieurs étapes dans le cycle vital (amplification larvaire).
La plupart des vers plats sont hermaphrodites, mais la fertilisation est généralement
croisée. La copulation permet à deux vers d'emmagasiner le sperme de l'autre
individu. La fertilisation a lieu après la copulation. Les gamètes mâles sont donc
produits avant les ovules (protandrie), ce qui permet de réduire les chances
d'autofertilisation.
Figure 41. Système reproducteur d'un vers plat libre, Dugesia © BIODIDAC
Les Cestodes parasites de l'intestin, comme le ver solitaire, ont rarement la chance
de rencontrer un partenaire sexuel. Chez ces animaux, l'autofertilisation est
courante. Les oeufs fertilisés sont emmagasinés dans les segments postérieurs à la
tête (proglottis), et, arrivés à maturité, ces segments sont relâchés avec les
excréments de l'hôte. Il y a une croissance continuelle de segments au niveau du
scolex pour remplacer ceux qui sont perdus.
Sens et système nerveux
Figure 42. Détail de la partie antérieure d'un ver plat libre illustrant la concentration des structures sensorielles dans la tête (céphalisation). © BIODIDAC
Le système nerveux comporte une paire de ganglions cérébraux, deux cordons
nerveux longitudinaux, et une série de nerfs transversaux.
Les planaires ont des statocystes et typiquement des ocelles qui leur permettent de
détecter la lumière. Il y a des chémorécepteurs dans la région céphalique. Leur
mode de locomotion a favorisé une concentration des structures nerveuses et
sensorielles dans la partie antérieure du corps. Chez les espèces parasites, les
structures sensorielles sont typiquement réduites ou absentes.
Défenses et adaptations
Les vers plats libres ont peu de prédateurs car il sécrètent des substances répulsives.
Les espèces parasites doivent être à même de résister aux attaques du système
immunitaire de l'hôte si elles sont endoparasites, ou de résister aux enzymes
digestives et de s'accrocher si ce sont des parasites du tube digestif.
Figure 43. Structure du tégument d'un Cestode. ©BIODIDAC
L'épiderme des endoparasites peut être camouflé en incorporant des antigènes des
cellules de l'hôte de façon à confondre les anticorps. L'épiderme des Cestodes est
souvent un syncitium, une masse continue de protoplasme qui est résistante aux
enzymes digestives.
Ces mêmes Cestodes ont souvent une structure d'attachement spéciale, le scolex, qui
leur permet de s'ancrer dans la paroi du tube digestif de leur hôte.
Figure 44. Scolex du Cestode Taenia solium qui a un scolex typique avec rostre, crochets et ventouses. ©BIODIDAC
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525 - Notes de cours - Le
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Les Nématodes
Les Nématodes
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Nématodes, ou vers ronds, sont un embranchement qui est regroupé avec
plusieurs autres embranchements mineurs pour former les animaux
pseudocoelomates, les animaux qui possèdent un pseudocoelome. Ces animaux
ont trois feuillets cellulaires (ils sont triploblastiques), possèdent une cavité
interne, mais cette cavité n'est pas entièrement entourée de mésoderme.
Les Nématodes ont un squelette hydrostatique à haute pression. Leur cuticule
de collagène est imperméable, mais elle est percée de pores pour permettre
les transferts gazeux. Ils ne possèdent que des muscles longitudinaux.
Les Nématodes sont à la fois diversifiés et abondants. Plusieurs se nourissent
des racines des plantes cultivées et certains sont des parasites s'attaquant à
l'être humain.
Architecture
Les Nématodes sont les premiers animaux qui possèdent l'architecture d'un
tube à l'intérieur d'un tube. Le tube interne est le tube digestif qui est complet
avec une bouche et un anus. Cet arrangement permet une spécialisation des
diverses régions du tube digestif et une digestion plus efficace.
Figure 45. Détail de la paroi corporelle d'un Nématode. © BIODIDAC
Le corps des Nématodes est recouvert d'une cuticule relativement
imperméable, ce qui leur permet de coloniser l'environnement terrestre,
spécialement les sols.
Il y a une caractéristique unique chez les Nématodes: le nombre de cellules est
fixe pour chaque espèce (eutélie). Les divisions cellulaires (mitose) arrêtent
très tôt au cours du développement embryonnaire, et la croissance de ces vers
est due à une croissance de leurs cellules plutôt que par un accroissement du
nombre de cellules.
Locomotion
Les Nématodes ont un squelette hydrostatique à haute pression. La cuticule
sécrétée par l'épiderme syncitial est formée de plusieurs couches de fibres de
collagène disposées en spirale et, sans être élastique, peut être déformée. Ils
ne possèdent que des muscles longitudinaux, pas de muscles circulaires.
L'action de ces muscles longitudinaux permet aux Nématodes de se déplacer en
ondulant rapidement. Ce déplacement n'est pas particulièrement efficace dans
l'eau, mais est facilité par la présence de particules sur lesquelles le ver peut
prendre appui. Les mouvements de locomotion font circuler le fluide du
pseudocoelome. La forte pression du fluide et la petite taille (moins de 1 mm)
de la majorité des Nématodes font qu'ils sont presque impossible à écraser.
Figure 46. Coupe transversale d'un Nématode. © BIODIDAC
BIO2525 - Notes de cours - Les Nématodes
Respiration et circulation
Il n'y a pas de système respiratoire ni circulatoire chez les Nématodes. La
respiration se fait par diffusion au travers de pores qui percent la cuticule
imperméable. Quoique les Nématodes peuvent vivre en milieu terrestre, ils
résistent assez mal à la dessiccation (leurs pores laissent échapper l'eau) et on
les retrouve principalement dans les sols humides en milieu terrestre. Le fluide
contenu dans le pseudocoelome favorise la circulation. Les Nématodes qui
parasitent le tube digestif (comme Ascaris), ont un métabolisme anaérobique.
Alimentation et digestion
Le tube digestif des Nématodes est un simple tube sans muscles sauf au
pharynx et au rectum. Ces puissants muscles qui entourent le tube digestif
(sphincters) permettent aux Nématodes d'ingérer de la nourriture malgré la
forte pression hydrostatique, et de déféquer une petite partie du contenu du
tube digestif.
La bouche des Nématodes libres comporte typiquement trois lèvres. Les
Nématodes prédateurs possèdent un stylet dont ils se servent pour transpercer
l'épiderme de leurs proies pour ensuite sucer leurs fluides.
Excrétion
Il n'y a pas de protonéphridies chez les Nématodes. Chez certains d'entre eux
on retrouve des cellules de Rénette, dont le fonctionnement n'est pas bien
connu. Les déchets azotés sont rejetés sous forme d'ammoniac chez les formes
parasites, et sous forme d'urée ou d'acide urique chez les Nématodes du sol.
Reproduction
Les Nématodes sont dioïques. Le mâle possède des spicules pour garder ouvert
le pore anal de la femelle lors de l'accouplement. Le système reproducteur et
le tube digestif des mâles et des femelles débouchent tous deux dans le
cloaque. Les spermatozoïdes n'ont ni flagelle ni de cils chez les Nématodes
(spermatozoïdes amiboïdes).
Écologie
Les Nématodes sont un des embranchements qui ont le plus de succès, mais
notre connaissance de ces animaux est très limitée. Morphologiquement, c'est
un groupe très homogène. La grande similarité et la petite taille des espèces
décrites laisse croire à certains spécialistes qu'il pourrait exister près d'un
million d'espèces de Nématodes.
Les Nématodes du sol causent chaque année de lourds dommages aux plantes
cultivées par l'homme. On estime que chaque année aux États-Unis plus de 100
M $ en nématicides sont employés pour réduire les dommages causés au maïs,
au blé et au tabac.
Les Nématodes parasites causent également des problèmes à l'homme.
Onchocerca volvulus est un nématode transmis par les mouches noires en
Afrique de l'Ouest et en Amérique Centrale et qui cause de douloureuses
démangeaisons et éventuellement la cécité. Les dommages sont causés par les
larves qui s'accumulent dans les tissus de l'homme (microfilaires) et qui causent
souvent une accumulation de fluides dans les membres (éléphantiasis).
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Les Mollusques
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
.
Les Mollusques
L'embranchement des Mollusques (du latin molluscus = mou), le deuxième
embranchement le plus diversifié présentement, comprend plus de 100,000
espèces vivantes. Ses représentants habitent principalement le milieu marin,
mais certains groupes ont colonisé avec succès les milieux dulcicoles et
terrestres.
Les Mollusques comprennent des animaux qui ont des formes et des modes de
vie très différents, comme l'huître, la limace et la pieuvre. C'est un groupe qui
a subi une radiation adaptative prononcée, et qui a jadis dominé
l'environnement marin.
Architecture et classification
Derrière la grande diversité de leurs formes, les Mollusques ont des
caractéristiques communes. Les Mollusques possèdent un pied ventral
musculeux, souvent cilié, qui joue un rôle dans la locomotion. Ils ont un
manteau qui enveloppe la masse viscérale dorsale et qui sécrète la coquille
composée principalement de carbonate de calcium (CaCO3). La coquille forme
l'armure de l'animal mais, contrairement aux Arthropodes, ne l'entoure pas
entièrement. Le manteau forme généralement un repli vers l'intérieur de la
coquille à la jonction du pied, la cavité formée par ce repli (cavité du manteau
ou cavité palléale) renferme typiquement les organes respiratoires, les
cténidies. Presque tous les Mollusques (sauf les Bivalves) possèdent une radula
qui est une structure en forme de râpe utilisée pour l'alimentation.
Figure 47. Caractéristiques des Mollusques. Les caractéristiques ancestrales sont: coquille et manteau entourant la masse vicérale dorsale, pied
ventral cilié, radula, et cténidie dans la cavité du manteau (cavité palléale). ©BIODIDAC
Il y a sept classes de Mollusques, mais 99% des espèces vivant actuellement
appartiennent aux Bivalves (huître, moule, palourde) et aux Gastéropodes
(limace, escargot). À ces deux classes principales, s'ajoutent deux classes qui
ont un intérêt particulier: celle des Polyplacophores parce que ses
représentants ressemblent à l'ancêtre hypothétique du groupe, et celle des
Céphalopodes (pieuvre, seiche, calmar) car c'est le groupe le plus évolué.
La grande diversité des formes chez les Mollusques est le résultat de
modifications au niveau manteau, de la coquille, de la masse viscérale et du
pied.
Contrairement aux Annélides, aux Arthropodes, et aux Vertébrés, les
Mollusques n'ont pas une organisation métamérique. On croit qu'ils dérivent
d'animaux bilatéraux acoelomates avec un épiderme cilié comme les
Plathelminthes, qui auraient développé un coelome mais pas de métamères.
(Le coelome des Mollusques est réduit, et au stade adulte est représenté par la
cavité qui entoure le coeur, la cavité péricardique). La séquence évolutive
depuis l'ancêtre ressemblant à un ver plat, telle que développée à partir des
travaux de Yonge, aurait été la suivante. La concentration des cils sur la
surface ventrale, aurait augmenté la distinction entre la face ventrale et
dorsale de ces animaux vermiformes. L'existence de ces animaux dépendait
également de la sécrétion de mucus par l'épiderme pour la locomotion et pour
la protection. Le durcissement de la couche de mucus sur la face dorsale aurait
procuré une plus grande protection et donc un certain avantage face aux
compétiteurs. Éventuellement, l'intégration de composés de calcium
(abondants dans l'eau de mer) aurait permis de renforcer la couche de mucus
dorsale et d'assurer encore plus de protection. Toutefois, cette nouvelle
coquille réduit les surfaces d'échange, et pour compenser cette réduction, il y
aurait eu un repli de l'épiderme vers l'intérieur au bord de la coquille et le
développement d'organes respiratoires protégés par la coquille. Cette séquence
aurait produit l'ancêtre des Mollusques actuels.
Cette hypothèse séduisante est maintenant sérieusement remise en question. Il
existe encore plusieurs points obscurs, entre autres l'existence des Mollusques
sans coquille (la classe des Aplacophores), la ressemblance du développement
embryonnaire des Annélides et des Mollusques, et la présence de structures
pairées suggérant une métamérisation chez certains représentants de la classe
des Monoplacophores.
Les Polyplacophores, Gastéropodes, Bivalves, et Céphalopodes représentent des
variations de l'architecture de l'ancêtre hypothétique.
Figure 48. Vue latérale de l'anatomie interne d'un chiton. © BIODIDAC
Les Polyplacophores (chitons) sont des animaux marins benthiques des zones
littorales et qui se nourrissent principalement d'algues microscopiques poussant
sur les substrats durs. Leur architecture ressemble beaucoup à celle de
l'ancêtre hypothétique. Leur forme aplatie et le pied bien développé leur
permet de se déplacer sur le substrat et de résister à l'action des vagues. La
coquille est toutefois modifiée; elle est formée de plusieurs plaques, les valves,
et permet de mieux épouser le contour de substrats inégaux. Les cténidies sont
disposées de chaque côté de l'animal.
Figure 49. Anatomie d'un Gastéropode. © BIODIDAC
Chez les Gastéropodes (escargots, bigorneaux, limaces) il y a, par rapport à
l'architecture de l'ancêtre hypothétique, une torsion des organes internes qui
amène les cténidies et l'anus au dessus de la tête. Les facteurs qui ont pu
donner un avantage aux animaux ayant cette torsion demeurent obscurs. Ce
pourrait être pour empêcher le colmatage de la cténidie par les particules
resuspendues par les déplacement de l'animal, ou encore pour concentrer les
structures importantes là où elle peuvent être bien protégées. Il est possible
que se soit au stade larvaire que cette torsion procure un avantage.
Figure 50. Schéma de l'anatomie interne de la palourde, un Bivalve. L'eau est aspirée par le siphon inhalant, filtrée par les cténidies, puis expulsée
par le siphon exhalant. © BIODIDAC
Les Bivalves (moule, huître, coquille Saint-Jacques) ont, comme leur nom
l'indique, une coquille divisée en deux valves reliées par une charnière dorsale.
Ce sont des animaux sédentaires qui se nourrissent en filtrant l'eau. Le manteau
des Bivalves a des extensions, les siphons, qui servent à aspirer et expulser
l'eau de sa cavité. Les cténidies sont hypertrophiées et transformées en organes
de filtration. La radula, par contre, ayant peu d'utilité pour ces filtreurs, est
absente.
Figure 51. Anatomie interne du calmar. © BIODIDAC
Les Céphalopodes sont des animaux très mobiles, chez qui la coquille a perdu
de l'importance, et peut être entièrement recouverte par le manteau (comme
chez la seiche). Ce sont des prédateurs actifs, capables d'une locomotion
rapide, et dotés de structures leur permettant de détecter et de capturer des
proies mobiles. Leur architecture et leur morphologie interne, très différentes
de celles des autres Mollusques, sont le reflet de leur mode de vie.
Locomotion
Les cils et le mucus jouent un rôle dans la locomotion des chitons et des
Gastéropodes, comme chez les vers plats qui ont un mode de vie libre.
Plusieurs Bivalves ne se déplacent pas du tout, et leur pied est transformé en
filaments collants (les byssus) qui servent à attacher l'animal au substrat. Les
Bivalves qui vivent dans les sédiments doivent toutefois se déplacer pour éviter
d'être enfouis. Leur pied musculeux est utilisé pour tirer l'animal. Le squelette
hydrostatique permet de modifier la forme du pied qui peut alors pénétrer dans
les sédiments, puis servir de point d'ancrage pour que la contraction des
muscles permettent à l'animal de se tirer vers l'avant.
Les Céphalopodes se déplacent principalement en projetant l'eau contenue
dans la cavité du manteau par un siphon, un peu à la manière des moteurs à
réaction. L'eau est expulsée lors de la contraction des muscles du manteau, et
le siphon peut être orienté de manière à diriger l'animal vers l'endroit voulu.
Respiration et circulation
Tous les Mollusques aquatiques ont des cténidies. La ventilation de ces organes
respiratoires est assurée par le mouvement de l'eau qui est provoqué par
l'action des cils ou la contraction des muscles de la cavité du manteau. Les
Gastéropodes terrestres ont un poumon, qui est une simple invagination du
manteau avec une petite ouverture vers l'extérieur afin de limiter les pertes
d'eau.
Le système circulatoire de la plupart des Mollusques est ouvert et ressemble à
celui des Arthropodes. Le sang pénètre dans les coeur par les ostia et est
pompé dans les diverses régions du coeur le long d'artères. Ce sang baigne les
tissus et revient dans la cavité qui entoure le coeur, la cavité péricardique pour
être pompé à nouveau.
Les Céphalopodes ont cependant un système circulatoire fermé qui est
beaucoup plus efficace et peut supporter les taux métaboliques élevés associés
à la nage rapide. Ces animaux ont deux coeurs, un coeur branchial qui pompe
le sang vers les cténidies pour y être oxygéné, et un coeur systémique qui
repompe le sang dans toutes les régions du corps. Cet arrangement permet de
maximiser la redistribution de l'oxygène en éliminant le mélange de sang
oxygéné avec celui qui est chargé de gaz carbonique.
Alimentation et digestion
La radula est impliquée dans l'alimentation de tous les Mollusques, sauf
évidemment chez les Bivalves qui en sont dépourvus. Cette structure en forme
de râpe est bien adaptée au broutage des algues sur les substrats durs. Chez les
Gastéropodes prédateurs, elle est transformée, et peut servir de lance.
Figure 52. Radula d'un mollusque brouteur. © BIODIDAC
Chez les Bivalves, les particules filtrées par les cténidies sont imbibées de
mucus et acheminées vers la bouche sous l'action de mouvements ciliaires. Dans
l'estomac, elle sont triées et exposées à l'action des enzymes digestives. On
retrouve chez les Bivalves un stylet cristallin qui n'est autre chose qu'un cône
d'enzyme digestives cristallisées. Ce stylet est mis en mouvement par l'action
des cils, et est lentement râpé sur une structure semblable à une meule, le
moulin gastrique.
Figure 53. Détail de l'appareil digestif d'un Bivalve illustrant le style cristallin et le moulin gastrique. © BIODIDAC
Reproduction
La reproduction est sexuée chez les Mollusques. La plupart sont dioïques, mais
plusieurs Bivalves et Gastéropodes sont hermaphrodites. Les gonades se
développent dans la cavité péricardique. La plupart des Bivalves n'ont pas
d'organes copulateurs et relâchent leur gamètes dans l'eau. Chez les
Gastéropodes terrestres, la fécondation est toujours interne.
Le zygote de plusieurs Mollusques se développe en larve trochophore semblable
à celle de certains Annélides, puis en larve veliger qui est unique aux
Mollusques.
Défenses
Les Mollusques des zones intertidales sont équipés pour résister à la
dessiccation entre les marées hautes (opercule des Gastéropodes, valves des
Bivalves). Les Gastéropodes pulmonés peuvent sceller leur coquille et entrer en
dormance pour survivre aux périodes sèches.
Les pieuvres et les seiches peuvent relâcher de l'encre pour confondre leurs
attaquants; cet encre forme un écran visuel et chimique qui leur laisse le
temps de s'enfuir.
Écologie
Les Mollusques sont présents dans tous les habitats marins et sont
indispensables au maintien des réseaux trophiques. La moule zébrée,
récemment introduite dans les Grands Lacs, cause présentement de graves
problèmes aux canalisations d'eau potable. Relativement petite, sans
prédateurs, elle connaît présentement une explosion démographique, et risque
de complètement transformer le réseau trophique des Grands Lacs. Elle a été
signalée dans le canal Rideau pour la première fois en 1990, et elle poursuit
présentement la phase exponentielle de l'accroissement de son abondance.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Les_Mollusques.htm (8 sur 8)2008-12-21 22:57
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Les Annélides
Les Annélides
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Annélides modifient l'architecture eucoelomate que nous avons découverte
chez les Mollusques en la poussant un peu plus loin. Au lieu d'avoir un coelome
et toutes les structures qui lui sont associées, ils ont une série d'unités
répétées qui contiennent chacune une cavité interne remplie de fluide. Cet
arrangement d'unités répétées donne une apparence segmentée aux Annélides,
une homologie sérielle. Cette transformation de l'architecture est appelée
métamérisation, et chaque segment produit est un métamère.
Dans la forme ancestrale, tous les métamères sont semblables, et les
structures dérivées de l'ectoderme et du mésoderme sont répétées dans
chaque segment. On peut presque considérer chaque segment comme un
organisme indépendant, avec son propre système excréteur, des muscles
circulaires et longitudinaux servant à faire fonctionner le squelette
hydrostatique, et un ganglion pour coordonner les influx nerveux dans le
métamère. On retrouve également une paire de métanéphridies pour filtre le
fluide coelomique et éliminer les déchets métaboliques, et des gonades
pairées dans la paroi du septa de chaque métamère.
Figure 54. Coupe latérale de la partie antérieure d'un lombric illustrant les organes internes. © BIODIDAC
Cependant, les structures dérivées de l'endoderme ne sont pas métamériques.
L'apparition d'un tube digestif complet peut être considéré comme un grand
progrès dans l'évolution animale car elle permet une spécialisation des
différents sections et une meilleure digestion. Toutefois, cela cause un
problème potentiel pour les segments adjacents à la partie antérieure du tube
digestif où la digestion n'est pas commencée, et pour les segments les plus
postérieurs recevant une nourriture déjà complètement digérée et sans valeur
nutritive. Le développement d'un système circulatoire fermé qui alimente
toutes les parties du corps permet de résoudre ce problème.
Le succès des Annélides est attribué en grande partie à leur squelette
hydrostatique segmenté. Chaque partie du corps peut changer de forme sans
affecter les autres. Chez les vers de terre (Oligochaete), le diamètre et la
longueur de chaque segment peut varier indépendamment. Chez les vers
marins (Polychaetes) chaque coté peut bouger indépendamment.
Architecture et Classification
Les Annélides sont un des rares embranchements à avoir colonisé
l'environnement marin, dulcicole et terrestre. C'est le groupe d'animaux
vermiformes qui a en moyenne la plus grande taille. On attribue ce succès à la
présence d'un coelome véritable. Notez que près de 90% des espèces vivant
actuellement possèdent un véritable coelome (Annélides, Mollusques,
Arthropodes, Chordés). Un autre facteur qui peut expliquer le succès des
Annélides est la métamérisation, ou la division du corps en plusieurs unités
(appelées des métamères ou segments).
Figure 55. Éléments métamériques chez les Annélides.
Les Annélides ont un corps segmenté. Chez les membres les plus primitifs les
métamères sont presque tous semblables. Ces métamères dérivent du
mésoderme, et les organes mésodermiques sont arrangés de façon
métamérique: muscles, système circulatoire, système respiratoire, système
osmorégulateur et les gonades. Par contre, les organes qui dérivent de
l'endoderme, comme le tube digestif, ne sont pas métamériques.
Chez le lombric, ou ver de terre, chaque métamère est séparé par des cloisons
d'origine mésodermique: les septa. Cette division du coelome en
compartiments indépendants permet d'améliorer l'efficacité du squelette
hydrostatique. Elle permet également à l'animal d'effectuer des ondulations
lentes et un mouvement péristaltique. L'épiderme des Annélides forme
également des soies ou des parapodes qui sont utilisées pour la locomotion.
Figure 56. Segmentation du corps du ver de terre, Lumbricus terrestris (Oligochaete) © BIODIDAC
Chez le lombric, les segments sont apparemment semblables extérieurement,
sauf les deux premiers et le dernier. Le premier segment, situé devant la
bouche, est appelé le prostomium. La bouche est située sur le deuxième
segment, le péristomium. Le dernier segment, quant à lui, est appelé le
pygidium.
La paroi corporelle des Annélides est formée de plusieurs couches. Il y a une
cuticule secrétée par l'épiderme sous-jacent. Sous l'épiderme se trouve une
couche de muscles circulaires, et une couche de muscles longitudinaux.
Il y a trois classes principales d'Annélides. Les Polychètes (du grec polys=
plusieurs, et chaete= soie ou long poil) sont caractérisés par la présence de
nombreuses soies souvent portées sur des parapodes de formes très variables.
Les Oligochètes (du grec oligos= peu) ont des soies réduites ou de très petite
taille et ne possèdent pas de parapodes. Les Hirudinées (du latin hirudo=
sangsue), ou sangsues, sont aplatis dorso-ventralement et ont des ventouses
sur le prostomium et le pygidium.
Locomotion
La métamérisation du coelome permet un nouveau type de mouvement: le
mouvement péristaltique. L'acquisition de ce moyen de locomotion a permis
aux premiers Annélides de coloniser un milieu auquel les autres organismes
vermiformes n'avaient pas accès, soit les sédiments riches en matière
organique, et pourrait être à l'origine de leur succès.
Le mouvement péristaltique fait intervenir le squelette hydrostatique et les
soies.
Figure 57. Mouvement péristaltique chez un Oligochaete. © BIODIDAC
La contraction des muscles circulaires d'un segment provoque son allongement
et la rétraction des soies ce qui fait avancer l'extrémité antérieure du
segment. Ensuite, les muscles longitudinaux se contractent. Cette action est
accompagnée de l'extension des soies qui s'ancrent dans le substrat, et le
segment se raccourcit en tirant vers l'avant l'extrémité postérieure du
segment. Cette action se propage de l'avant vers l'arrière du ver lui permettant
d'avancer. Notez que la contraction des muscles circulaires provoque
l'étirement des muscles longitudinaux et vice-versa. L'enfouissement est
facilité par l'ingestion des sédiments.
Figure 58. Coupe transversale de la paroi corporelle d'un ver de terre illustrant les soies et la musculature associée. © BIODIDAC
Les parapodes des Polychètes errants leur permettent de marcher rapidement
à la surface des sédiments et de se déplacer dans des tunnels. Les ondulations
du corps permettent également de se servir des parapodes comme des rames
et de nager. Les soies jouent un rôle important dans la locomotion et
permettent à l'animal de s'ancrer pour exercer une poussée.
Figure 59. Locomotion chez Nereis, un Polychaete. © BIODIDAC
Les ventouses des Hirudinées leur permettent de ramper sur les substrats durs
comme la chenille arpenteuse (un mouvement qui rappelle celui du jouet
Slinky). Les sangsues peuvent également nager en faisant onduler leur corps
aplati.
Figure 60. Locomotion chez la sangsue (Hirudinae). © BIODIDAC
Respiration et circulation
Figure 61. Coupe transversale de la paroi corporelle d'un ver de terre. © BIODIDAC
La respiration chez le lombric se fait par diffusion au travers de la cuticule
perméable. Les glandes de l'épiderme produisent continuellement du mucus
qui maintient la surface humide, et permet ainsi à l'oxygène de diffuser vers
l'intérieur de l'animal.
La forme relativement massive des Annélides nécessite une circulation efficace
de l'oxygène et des éléments nutritifs. Chez les lombrics, le système
circulatoire fermé est formé de capillaires entourant le tube digestif, de
vaisseaux sanguins longitudinaux qui parcourent tout le corps, et de coeurs
latéraux qui pompent le sang dans le système circulatoire. Le sang des
lombrics contient un pigment respiratoire qui augmente l'efficacité du
transport de l'oxygène: l'hémoglobine. Ce pigment est en solution dans le sang,
et n'est pas contenu dans des cellules spécialisées comme chez les Vertébrés.
Les Polychètes marins qui vivent dans des terriers ou des tunnels ont plus de
difficulté à se procurer de l'oxygène. Ils possèdent souvent des branchies, et la
surface des parapodes est fréquemment impliquée dans les échanges
respiratoires. Les mouvements du ver dans son tunnel font circuler l'eau et
aident à renouveler l'oxygène.
Alimentation et digestion
Figure 62. Coupe latérale du lombric illustrant les différentes parties du tube digestif. © BIODIDAC
Les lombrics sont des détritivores qui ingèrent la terre et en retirent le
matériel organique. Leur pharynx musculeux leur permet d'avaler la terre qui
est par la suite broyée dans le gésier. Le bol alimentaire voyage le long du
tube digestif grâce aux contractions des muscles entourant l'intestin qui
provoquent le péristaltisme.
La paroi du tube digestif forme un repli dorsal, le typhlosole, qui augmente la
surface de contact entre les aliments ingérés et la surface de diffusion des
aliments digérés.
Figure 63. Coupe transversale d'un lombric illustrant les structures associées au tube digestif. Notez la présence de tissu chloragogue, dans lequel a
lieu la synthèse du glycogène et des gras, et qui est lâchement associé au typhlosole et à l'intestin. © BIODIDAC
Les Polychètes peuvent également être des détritivores fouisseurs, mais
certains sont des suspensivores et d'autres des prédateurs. Les sangsues sont la
plupart des détritivores et des prédateurs. Certaines se nourrissent du sang des
Vertébrés (elles sont hématophages). Ces dernières ont typiquement un jabot
et de nombreux caeca qui servent à emmagasiner le sang dont elles se gorgent,
ce qui leur permet de survivre entre deux repas éloignés.
Excrétion et osmorégulation
Figure 64. Métanéphridie d'un lombric. © BIODIDAC
La présence du fluide coelomique facilite l'excrétion des déchets
métaboliques. Le fluide est constamment filtré par les métanéphridies. Les
Annélides possèdent deux métanéphridies par segment. Chaque métanéphridie
est composée d'un néphrostome cilié qui s'ouvre dans le segment précédent et
qui fait circuler le liquide coelomique dans un tubule qui est entouré de
capillaires. Chaque métanéphridie s'ouvre vers l'extérieur par un néphridiopore
par lequel sont rejetés les déchets métaboliques. Chez le lombric, les déchets
azotés sont rejetés principalement sous forme d'urée. Il y a réabsorption
partielle des sels et de l'eau le long du tubule, mais les métanéphridies ne
constituent pas un système osmorégulateur très efficace.
Système nerveux
Figure 65. Coupe latérale de la partie antérieure du lombric illustrant la concentration des structures nerveuses dans la tête (céphalisation). ©
BIODIDAC
Le système nerveux des Annélides est bien développé avec une concentration
de ganglions à l'extrémité antérieure (céphalisation) et une corde nerveuse
ventrale qui se ramifie en nerfs segmentaires ou périphériques dans chaque
segment.
Les structures sensorielles sont réduites chez le lombric, mais comprennent
des organes photorécepteurs. La base des soies est fréquemment innervée et
ces structures servent également d'organes mécanorécepteurs. Les Polychètes
prédateurs, tels Nereis, ont des yeux mieux développés.
Figure 66. Schéma de la structure de l'oeil de Nereis montrant la disposition des cellules photoréceptrices. © BIODIDAC
Reproduction
La reproduction chez les Annélides est sexuée, et ces animaux sont
généralement hermaphrodites. Le système reproducteur est bien développé et
comprend plusieurs testicules et ovaires. Lors de l'accouplement, le sperme est
transféré d'un individu à l'autre et stocké dans le réceptacle séminal où il est
entreposé. La fertilisation des oeufs a lieu après l'accouplement. Le transfert
du sperme se fait le long de deux sillons formés par des replis de la cuticule ce
qui réduit les chances d'autofertilisation.
Figure 67. Accouplement chez le ver de terre. © BIODIDAC
Chez les Oligochètes et les Hirudinées, les oeufs sont relâchés dans un cocon
secrété par le clitellum. Le sperme est alors relâché dans le cocon et la
fertilisation y a lieu. Le cocon, où éclosent les oeufs, glisse ensuite vers la tête
avec un tube de mucus. Lorsqu'il y a une larve dans le cycle vital, elle est de
type trocophore.
Figure 68. Formation du cocon chez le ver de terre. © BIODIDAC
Une parenthèse sur la reproduction
Reproduction sexuée ou asexuée?
Asexuée
Sexuée
Maintien la variabilité
Avantages
Économique et rapide
Combinée à la sélection
naturelle, augmente le taux
d'évolution
Inconvénients Uniformité de la descendance coûteux, plus lent
Si sexuée, monoïque ou dioïque?
Monoïque
Dioïque
Division du travail
Potentiel reproducteur
plus grand
Une rencontre permet
d'avoir deux "mères"
Pas de danger
d'autofertilisation
Désavantages
Danger d'autofertilisation
mâles "inutiles"
Une seule mère par
rencontre
Adaptations
Protandrie
Avantages
Lents, sédentaires, rares
Types d'organismes ou avec un fort taux de
mortalité juvénile
Qui fait quoi?
Bonne locomotion, qui
vivent en population
dense, ou avec un faible
taux de mortalité juvénile
Taxon
Asexuée Monoïque Dioïque
Protozoaires
Sarcomastigophores ++
Apicomplexes
++
+
Ciliés
++
+
Porifères
++
++
+
Hydrozoaires
+
++
++
Schyphozoaires
+
Anthozoaires
+
++
Turbellariés
+
++
Trématodes
++
++
Cestodes
++
++
Nématodes
+
Cnidaires
++
++
Plathelminthes
+
++
Annélides
Polychètes
++
Oligochètes
++
Hirudinées
++
Écologie
Les Annélides sont très abondants et servent de proies pour de multiples
organismes (poissons, oiseaux, rongeurs, amphibiens, et de nombreux
invertébrés). Les lombrics aident à décomposer la matière organique et à aérer
le sol, augmentant ainsi sa fertilité. Les pâturages supportent typiquement une
biomasse plus importante de vers de terre que de bétail.
Les Polychètes sédentaires se nourrissent des particules qui sédimentent. Leur
forme, leurs tentacules, et leur mode d'alimentation sont analogues à ceux des
concombres de mer. C'est un bon exemple de structures analogues et de
convergence.
http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Les_Annelides.htm (12 sur 12)2008-12-21 23:07
BIO2525 - Notes de cours - Le
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Les Arthropodes
Les Arthropodes
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
L'embranchement des Arthropodes est celui qui a le plus de succès sur notre
planète. On retrouve des Arthropodes en abondance dans tous les habitats, des
pics de montagne neigeux aux fosses abyssales, et des déserts aux forêts
tropicales. La caractéristique principale de ce groupe est la présence
d'appendices articulés (grec Arthron= articulation) et d'un exosquelette. Ce
dernier est formé d'une cuticule qui recouvre entièrement l'extérieur de
l'animal et même la portion antérieure et postérieure du tube digestif.
Architecture et classification
La cuticule, qui est sécrétée par l'épiderme, est rigide. Elle est composée de
deux couches principales: l'épicuticule et la procuticule (subdivisée en
exocuticule et endocuticule). La rigidité de la cuticule provient de la
procuticule composée de chitine (hydrate de carbone similaire à la cellulose)
dans une matrice de protéines. L'ensemble est durci (tanné) par l'action de
phénols oxydés en quinones qui relient la matrice de fibrilles de chitine aux
autres protéines de l'endo et exocuticule. Cette réaction est appelée
sclérification. Chez les Crustacés s'ajoutent des dépôts de carbonate de
calcium et de phosphate de calcium. L'épicuticule est formée de protéines et
de cires hydrophobes (surtout chez les Insectes); son rôle est d'imperméabiliser
la cuticule.
Figure 69. La cuticule des Arthropodes. La mince épicuticule est imprégnée de cires qui l'imperméabilisent. © BIODIDAC
Comparativement au squelette hydrostatique des Annélides, par exemple,
l'exosquelette des Arthropodes est beaucoup plus robuste et permet des
mouvements plus efficaces. Toutefois la sécrétion de la cuticule exige un
investissement d'énergie considérable, et le squelette ajoute beaucoup de
poids à l'animal. La présence d'un exosquelette ne permet pas une croissance
continue; les Arthropodes doivent donc muer.
Les Arthropodes ont en commun une organisation métamérique avec une
spécialisation de certaines régions du corps (tagmose), la présence
d'appendices pairés et de pattes articulées. L'embranchement se divise en trois
sous-embranchement principaux d'après le type d'appendices: les Chélicérates,
les Crustacés et les Uniramés.
Figure 70. Tagmes d'un Chelicerate. © BIODIDAC
Les Chélicérates sont représentés par la classe des Arachnides (araignée,
scorpion, tique, limule). Ces animaux n'ont pas d'antennes et sont munis de
chélicères qui portent un croc qui sert à injecter le venin. Leur corps est divisé
en deux parties: le prosome (tête et thorax) et l'opisthosome (abdomen) reliés
par un rétrécissement du corps, le pédicelle. Les Arachnides ont 4 paires de
pattes uniramées.
Figure 71. Tagmes d'un Crustacé. © BIODIDAC
Les Crustacés (homard, copépode, balane) sont les maîtres du milieu marin.
Leurs corps est généralement divisé en deux tagmes: le céphalothorax et
l'abdomen. Ils possèdent deux paires d'antennes, des mandibules, deux paires
de maxilles et des branchies sur les segments de l'abdomen. Leurs appendices
sont biramés et sont souvent similaires sur la majorité des segments
(homologie sérielle).
Figure 72. Tagmes d'un Insecte. © BIODIDAC
Les Insectes font partie du sous-embranchement des Uniramés, avec les
millipèdes et centipèdes. Ils sont caractérisés par la présence d'une seule paire
d'antennes, de mandibules, de une ou deux paires de maxilles, et de trois
paires de pattes. Leur corps est divisé en trois tagmes: la tête, le thorax, et
l'abdomen. La plupart des Insectes ont deux paires d'ailes sur le thorax.
Locomotion
L'exosquelette et la présence d'appendices articulés procure aux Arthropodes
un avantage locomoteur marqué sur les animaux vermiformes. D'une part,
l'exosquelette procure la rigidité nécessaire au mouvement, fournit des points
d'attache solides pour les muscles et des points d'appui pour des mouvement de
levier. D'autre part, les appendices permettent à l'animal de se déplacer sans
avoir à utiliser toute sa musculature comme chez les animaux qui dépendent
d'un squelette hydrostatique.
Figure 73. Musculature du thorax et de la patte associée à la marche. © BIODIDAC
Les articulations des arthropodes ne permettent des mouvements que dans un
seul plan (comme la reliure d'un livre). Par contre, les appendices sont
composés de plusieurs unités dont les articulations sont orientées dans
différents plans ce qui permet de déplacer l'extrémité de l'appendice dans
toutes les directions.
Figure 74. Patte d'un Arthropode illustrant les plans de flexion de chaque articulation.
Les insectes qui ont des ailes (ptérygotes) ont un grand avantage car ils
peuvent se déplacer rapidement sur de grandes distances. Les insectes les plus
primitifs (comme les libellules) se servent de muscles antagonistes et de
leviers pour mouvoir leurs ailes . Les insectes les plus évolués (les mouches et
les abeilles) utilisent des muscles qui ne sont pas directement attachés à l'aile,
mais plutôt au thorax. Leur action entraîne une déformation du thorax qui
actionne les ailes. L'avantage de cette approche est que le système entre en
résonnance et réduit ainsi la dépense musculaire.
Respiration et circulation
La cuticule réduit énormément les échanges gazeux ou osmotiques au niveau
de l'épiderme. Les Arthropodes sont donc munis d'organes spécialisés pour
acquérir de l'oxygène.
Figure 75. Détail du poumon interne d'une araignée. © BIODIDAC
Les araignées ont un poumon interne qui est composé de feuillets de tissus
disposés comme les feuilles d'un livre, ce qui permet d'augmenter la surface de
contact. Le poumon est ventilé par les mouvements de l'abdomen et l'action du
squelette hydrostatique interne.
Les Crustacés ont des branchies protégées par la carapace qui forme une
chambre branchiale. Les crabes terrestres ont des branchies beaucoup plus
petites que ceux qui sont aquatiques, ce qui leur permet de réduire les pertes
d'eau. Ces crabes ne peuvent toutefois vivre dans l'eau, leurs branchies ne leur
permettant pas d'extraire suffisamment d'oxygène.
Figure 76. Le système trachéen d'un insecte. © BIODIDAC
Les Insectes ont un système respiratoire unique et extrêmement efficace: le
système trachéen. La cuticule est percée de pores, les spiracles munis de poils
hydrophobes. Ces pores mènent à un réseau de trachées et de trachéoles qui
peuvent occuper près de 50% du volume interne de l'insecte. Les trachéoles se
ramifient en tubules qui entourent les muscles et les organes. Ces tubules sont
remplis de fluide trachéolaire. La ventilation est assurée par des sacs aériens
qui pompent ou expulsent l'air suivant les mouvements et contractions de
l'animal. Dans les tissus très actifs, comme les muscles alaires, les métabolites
sécrétées font augmenter la pression osmotique entre les cellules. Le fluide
contenu dans les tubules est aspiré par osmose dans les tissus, ce qui crée une
pression négative dans les trachéoles qui vont aspirer l'air de l'extérieur. Le
fluide permet les échanges gazeux et augmente l'efficacité du système.
Les Arthropodes ont un système circulatoire ouvert, leur sang n'est donc pas
continuellement dans les vaisseaux sanguins mais baigne les organes internes.
Le coeur pompe le sang (hémolymphe) contenu dans la cavité péricardique par
les ostia et le propulse vers les différentes régions du corps. La cavité interne
est divisée par des diaphragmes, ce qui induit des courants et réduit le
mélange du sang nouvellement pompé et celui déjà présent dans la cavité
interne.
Figure 77. Anatomie interne de l'écrevisse. © BIODIDAC
L'hémolymphe des Arthropodes peut contenir des pigments respiratoires qui
augmentent l'efficacité du transport de l'oxygène et du gaz carbonique vers les
organes respiratoires. Les insectes n'ont typiquement pas de pigments
respiratoires; leur système trachéen est suffisamment efficace pour qu'ils
puissent s'en passer.
Alimentation et digestion
On retrouve toutes les stratégies alimentaires chez un groupe aussi vaste et
diversifié que les Arthropodes. Ces spécialisations alimentaires sont
typiquement associées à des adaptations au niveau des appendices buccaux et
du tube digestif.
Seule la partie centrale du tube digestif est utilisée pour la digestion car les
parties antérieure et postérieure sont recouvertes de cuticule.
Les araignées sont des prédateurs qui paralysent leurs proies à l'aide de venin
injecté par les crocs des chélicères. Elles injectent alors leurs enzymes
digestives dans la proie et sucent ensuite le liquide produit. Elle peuvent
emmagasiner la nourriture dans des caeca.
Les Crustacés sont typiquement filtreurs (zooplancton) ou détritivores
(écrevisse, homard). Leurs appendices servent à créer un courant qui amène
les particules à la bouche.
Les pièces buccales des insectes sont modifiées, parfois de façon surprenante,
selon le type d'alimentation. Par exemple, la sauterelle est un brouteur qui
possède de fortes mandibules très sclérifiées qui résistent à l'abrasion causée
par la silice contenue dans les tissus de nombreuses plantes. Le moustique
possède une trompe piqueuse qui lui permet d'injecter un anticoagulant et
d'aspirer le sang. Le papillon a une longue trompe suceuse.
Figure 78. Modification des pièces buccales chez les Insectes. Le moustique (en haut à gauche) a des appendices piqueurs. La mouche (en bas à
gauche) des pièces buccales lécheuses. Le papillon (à droite) a une trompe lui permettant d'aspirer le nectar. © BIODIDAC
Excrétion et osmorégulation
L'excrétion se fait par des organes spécialisés, et la forme sous laquelle les
déchets azotés sont éliminés est généralement liée à l'environnement où
l'animal vit. Les araignées ont des glandes coxales et éliminent leurs déchets
sous forme d'urée ou d'acide urique. Les Crustacés ont des glandes antennaires
et éliminent leurs déchets azotés sous forme d'ammoniac.
Figure 79. Glande antennaire de l'écrevisse. © BIODIDAC
BIO2525 - Notes de cours - Les Arthropodes
Figure 80. Schéma illustrant l'excrétion des déchets azotés par les tubes de Malpighi. © BIODIDAC
Les Insectes ont un organe caractéristique: les tubes de Malpighi. Les déchets
azotés sont rejetés sous la forme de cristaux d'acide urique qui précipitent
dans l'intestin à cause du faible pH. Ils peuvent donc éliminer les déchets
azotés avec un minimum de pertes d'eau.
Cycle biologique
La reproduction chez les Arthropodes est sexuée et les animaux sont dioïques.
Il y a généralement plusieurs stades larvaires dont la morphologie et l'écologie
diffèrent de celles du stade adulte (métamorphose).
Chez les Insectes, la métamorphose peut être complète ou incomplète. Chez
les sauterelles, par exemple, la métamorphose est incomplète et les larves
ressemblent beaucoup aux adultes (moins les ailes et les organes génitaux).
Par contre, chez les mouches et les papillons, la métamorphose est complète.
La larve est très différente de l'adulte, et il y a un stade pupe au cours duquel
la métamorphose s'effectue.
Défenses
L'exosquelette est la première ligne de défense des Arthropodes. Leur petite
taille et leur agilité peut également servir à tromper leurs prédateurs. En fait,
tous les moyens sont bons et se retrouvent chez certains représentants du
groupe: mimétisme, venin, acides, mauvais goût, épines, etc.
Écologie
Les Arthropodes jouent un rôle important dans les chaînes alimentaires de tous
les habitats. En milieu aquatique, les Crustacés planctoniques permettent les
transferts d'énergie des plantes aux poissons. En milieu terrestre, les Insectes
compétitionnent avec l'Homme pour la nourriture et sont vecteurs de multiples
parasites, comme Plasmodium l'agent responsable de la malaria .
Le grand succès des insectes peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Leur
petite taille leur permet de coloniser des microhabitats. Le vol est un moyen
de défense et leur permet de se disperser facilement pour trouver de la
nourriture ou exploiter des ressources temporaires. Leur exosquelette
imperméable (grâce à l'épicuticule cireuse) offre protection contre les
prédateurs et contre la dessiccation, et offre un support qui permet une
locomotion efficace. La métamorphose et les différences entre les larves et les
adultes permettent de réduire la compétition intraspécifique pour des
ressources limitées. La grande fécondité et la multiplication rapide des
Insectes leur permet d'exploiter les ressources alimentaires rapidement avant
que d'autres animaux en bénéficient, augmentant ainsi les chances de survie
de l'espèce. Enfin, leur association avec les plantes à fleur et la coévolution de
ces deux groupes leur a permis d'exploiter une source de nourriture abondante
et variée.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Les_Arthropodes.htm (9 sur 9)2008-12-21 23:19
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Les Échinodermes
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
.
Les Échinodermes
Les Échinodermes ont une symétrie radiale, et si ce seul trait était utilisé pour
regrouper les animaux, on penserait qu'ils sont apparentés aux Cnidaires. Ce
n'est pas le cas. Même si pendant une longue période les meilleurs zoologistes
regroupèrent tous les animaux à symétrie radiale dans l'embranchement
Radiata, ce regroupement est maintenant désuet. Si on observe le cycle de vie
des Échinodermes, on réalise que la larve possède une symétrie bilatérale, et
que seul le stade adulte a une symétrie radiale.
Chez les Eucoelomates, il existe deux types de développement du coelome:
schizocoele et enterocoele. Dans le type schizocoele, le mésoderme se sépare
pour former le coelome. C'est la caractéristique des Protostomiens. Dans le
type enterocoele, caractéristique des Deutérostomiens dont font partie les
Échinodermes, le coelome se développe à partir de poches de mésodermes du
tube digestif.
Chez les Deutérostomiens, le coelome est formé de trois parties (coelome
tripartite), dont l'une se transforme en système aquifère chez les
Échinodermes.
Figure 81. Coupe sagittale d'un pied ambulacraire. © BIODIDAC
La plupart des Échinodermes actuels sont mobiles, mais à peine! Ils se
déplacent lentement à l'aide des pieds ambulacraires, la bouche orientée vers
le bas. Devenus mobiles après que leurs ancêtres aient acquis une symétrie
radiale associée à un mode de vie sédentaire, ils ont hérités d'une architecture
pentaradiale qui pose de nombreuses contraintes. Les Échinodermes les plus
évolués et mobiles (concombres de mer, dollars des sable) s'éloignent d'ailleurs
de plus en plus de la symétrie radiale, sans avoir une symétrie bilatérale
parfaite et une importante céphalisation, mieux adaptées aux déplacements
dans une seule direction.
Architecture et classification
L'étoile de mer illustre bien les principales caractéristiques de
l'embranchement.
Figure 82. Anatomie externe de deux étoiles de mer : l'une vu de dessus, l'autre de dessous. © BIODIDAC
Les Échinodermes ont une symétrie radiale d'ordre 5 (symétrie pentaradiale).
Comme tous les animaux à symétrie radiale, ils n'ont pas de tête, ni de droite,
de gauche, de devant ou de derrière. Par contre, ils ont une face orale (où se
trouve la bouche) et une face aborale (à l'opposé de la bouche).
Les Échinodermes ont un endosquelette calcaire formé d'ossicules. Ces
ossicules portent des épines qui dépassent de l'épiderme, et sont plus ou moins
soudées de manière à permettre le mouvement. L'épiderme des Échinodermes
est cilié.
Les Échinodermes possèdent une structure unique, le système aquifère qui est
formé d'une série de canaux remplis de liquide et grâce auquel ils peuvent se
mouvoir et capturer leur proies. Le système aquifère est rempli d'un liquide
d'une composition très similaire à l'eau de mer, mais ayant une pression
osmotique légèrement supérieure. Il s'ouvre vers l'extérieur par un pore (le
madrépore ou madréporite). Ce réseau de tubules part du madrépore et
rejoint le canal circulaire. De là, le canal circulaire se ramifie dans chacun des
bras en canal radial. Tout le long des bras se trouvent de petits canaux, les
canaux ambulacraires, qui mènent aux pieds ambulacraires.
Figure 83. Photo et schéma des composantes du système aquifère d'une étoile de mer. © BIODIDAC
Les étoiles de mer font partie de la classe des Astéroïdes. Les oursins et les
dollars des sables font partie de la classe des Echinoïdes, caractérisée par la
présence d'un test interne formé par la fusion des ossicules. Les concombres de
mer, qui sont des suspensivores fort sympathiques, font partie de la classe des
Holothuries. Ces derniers ont une forme cylindrique, un épiderme qui a
l'apparence du cuir, et des ossicules réduits.
Locomotion
Figure 84. Séquence de l'extension d'un pied ambulacraire et gros plans de leur insertion au travers des ossicules formant le squelette interne.
Les pieds ambulacraires sont la principale structure locomotrice. À
l'intersection du canal latéral et de l'ampoule se trouve une valve qui permet
d'emprisonner l'eau dans le pied ambulacraire. Les muscles longitudinaux de
l'ampoule permettent de pousser l'eau dans le pied, provoquant ainsi son
extension. À l'extrémité de chaque pied se trouve une ventouse qui permet
l'adhésion du pied ambulacraire sur le substrat. Finalement, la détente des
muscles longitudinaux dans la paroi de l'ampoule permet la rétraction du pied.
Le mouvement coordonné de centaines de pieds ambulacraires permet à
l'étoile de mer d'avancer lentement. Le liquide contenu dans le système
aquifère est légèrement hyperosmotique à l'eau de mer ce qui réduit les
chances d'une perte de pression dans le système.
Respiration et circulation
La diffusion joue un rôle important dans la respiration des Échinodermes.
L'épiderme porte des branchies dermiques ciliées, où a lieu un échange à
contre-courant permettant une plus grande diffusion. Les pieds ambulacraires
forment également une surface d'échange. Les tissus internes, toutefois, ne
sont pas en contact direct avec l'eau de mer. Le système aquifère, dont la
surface interne est ciliée, sert de système circulatoire, permettant à l'oxygène,
aux éléments nutritifs, et aux déchets de passer de l'épiderme aux tissus
internes ou vice-versa.
Les concombres de mer ont des arbres respiratoires (organes arborescents) qui
communiquent avec l'extérieur par le cloaque.
Alimentation et digestion
Les étoiles de mer sont des prédateurs. Leurs déplacements lents ne leur
permettent d'attraper que des proies qui sont encore plus lentes qu'elles,
comme les moules et les huîtres. Elles arrivent à entrouvrir la coquille de ces
mollusques en se servant de leurs pieds ambulacraires, et évaginent ensuite
leur estomac cardiaque à l'intérieur de la coquille de leur proie. Les enzymes
digestives produites par l'estomac digèrent et liquifient les tissus de la proie,
et la "soupe" produite est aspirée à l'intérieur du tube digestif de l'étoile de
mer où la digestion se poursuit (dans l'estomac pylorique et les caeca). Le tube
digestif se ramifie dans les bras de l'étoile de mer, et cette ramification
favorise le transport des éléments nutritifs vers toutes les parties de l'animal.
Figure 85. Lanterne d'Aristote d'un oursin. © BIODIDAC
Les oursins, de la classe des Echinoïdes, sont des brouteurs qui se nourrissent
des algues de la zone littorale des océans. Les membres de cette classe
possèdent une structure caractéristique, la lanterne d'Aristote, située dans la
bouche et formée d'une quarantaine d'ossicules formant cinq dents calcaires
reliées par des muscles. Cette structure sert à broyer le matériel végétal.
Les concombres de mer sont benthiques et se nourrissent des particules qui
sédimentent; ce sont des suspensivores. Ils possèdent des tentacules autour de
la bouche qu'ils étalent à la surface des sédiments. Les particules qui
sédimentent se collent au mucus qui couvre les tentacules, et ces derniers sont
régulièrement introduits dans le tube digestif, ce qui permet à l'animal
d'ingérer les particules recueillies et d'enrober à nouveau les tentacules de
mucus.
Excrétion et osmorégulation
Les Échinodermes n'ont pas de système excréteur et rejettent leurs déchets
azotés directement sous forme d'ammoniac. Ce sont des animaux
exclusivement marins, et on explique leur distribution par l'absence de système
assurant l'osmorégulation.
Sens et système nerveux
Les structures sensorielles des Échinodermes sont dispersées sur tout l'animal,
comme on pourrait s'y attendre d'un organisme à symétrie radiale. Le système
nerveux est formé de deux éléments principaux: un anneau nerveux central et
des nerfs radiaux. Les étoiles de mer possèdent également des structures
permettant de percevoir la lumière à l'extrémité des bras. Ces structures leur
permettent de détecter où se trouve la surface, un peu comme les statocystes
des méduses.
Reproduction
L'embryologie des membres de ce groupe donne des indices de son origine
évolutive. La larve bilatérale planctonique se fixe éventuellement et devient
un adulte. Les Échinodermes sont dioïques, quoique les mâles et les femelles
soient morphologiquement similaires. Les gamètes sont relâchées dans l'eau de
mer où a lieu la fertilisation.
Les Échinodermes ont une grande capacité de régénération. Les étoiles de mer
peuvent facilement remplacer un bras qui a été coupé.
Défenses et adaptations à la vie sessile
L'endosquelette calcaire, qui occupe une fraction importante de l'animal,
assure une protection relative aux Échinodermes. Les épines servent également
à repousser les prédateurs. De plus, plusieurs Échinodermes possèdent des
pédicellaires, qui servent à pincer les intrus.
Figure 86. Pédicellaire d'un Échinoderme. © BIODIDAC
Les animaux sessiles et peu mobiles comme les Échinodermes, mais aussi les
éponges et les polypes de Cnidaires, doivent faire face à trois problèmes: ils
doivent se protéger des prédateurs, éviter d'être enfouis par les particules qui
sédimentent ou d'être recouverts par d'autres organismes sessiles, et avoir un
moyen de se déplacer pour coloniser de nouveaux habitats et réduire ainsi la
compétition intraspécifique ou interspécifique.
Éponges
Protection
endosquelette
spicules
mauvais goût
Cnidaires
Échinodermes
endosquelette
cnidoblastes
épines
endosquelette pédicellaires
toxines
Enfouissement
courant
mucus
inhibiteurs de croissance
Dispersion
larve
larve
méduse
cils
pédicellaires
larve
Écologie
Prédateurs de Bivalves, les étoiles de mer peuvent réduire considérablement
les populations d'huîtres et de moules, ce qui cause de sérieux problèmes aux
aquiculteurs qui cultivent ces mollusques très prisés des gourmets. Les oursins
jouent un rôle important dans les communautés littorales. La réduction du
nombre de leurs prédateurs (loutres sur les côtes de Californie, phoques et
poissons dans le Golfe du Saint-Laurent) a causé une augmentation de leur
population. La surabondance d'oursins a lourdement taxé les peuplements
d'algues qui servent de refuge à de nombreux autres organismes. La diversité
des communautés côtières a été réduite, et l'abondance de certains
organismes, comme le homard, a décliné fortement.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Introduction aux
Chordés
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
r.
Introduction aux Chordés
L'embranchement des Chordés regroupe toute une série d'organismes issus
d'une radiation adaptative importante. Les poissons, grenouilles, serpents,
dinosaures, oiseaux et même l'espèce humaine ont le même ancêtre. Quoiqu'il
y ait plusieurs théories quant à l'origine des Chordés, la plus commune
implique des organismes assez particuliers comme ancêtres. Dans le sousembranchement des Urochordés, il y a un petit groupe d'animaux qui ont un
cycle vital dimorphe avec un stade adulte sessile et une larve nectonique
(nageant librement). Selon cette hypothèse, la larve devint le stade dominant
dans le cycle vital, et tous les descendants possèdent les caractéristiques de la
larve des Urochordés: une notocorde, des fentes pharyngiennes, une queue
post-anale, et un cordon nerveux tubulaire dorsal.
Dans le second sous-embranchement, celui des Céphalochordés, l'architecture
ancestrale a été modifiée pour produire un organisme ressemblant à un poisson
élancé. C'est dans ce sous-embranchement que les caractéristiques ancestrales
de l'embranchement sont les plus évidentes.
Le troisième et plus important sous-embranchement est celui des Vertébrés. Le
rôle de la notocorde comme élément squelettique est réduit et sa fonction
ancestrale remplie par des os et cartilages. Le nom du sous-embranchement
est tiré de celui des unités de base du nouveau squelette axial: les vertèbres.
Dans la forme ancestrale, les ouvertures dans la paroi du pharynx étaient
supportées par des arches branchiales cartilagineuses, empêchant ainsi que le
pharynx ne s'écrase sur lui même. Ces structures sont toujours présentes chez
les Vertébrés sans mâchoires, les Agnathes, comme la lamproie et la mixine.
Chez les Vertébrés plus évolués, les Gnathostomes, les arches branchiales se
sont transformées en mâchoires.
Architecture et classification
Figure 87. Morphologie générale de l'ascidie adulte, un Urochordé. © BIODIDAC
Les embranchements vus jusqu'à présent représentent plus de 96% des espèces
animales vivantes. L'embranchement des Chordés (ou Cordés) est l'un des rares
embranchements à avoir colonisé avec succès les environnements aquatiques
et terrestres.
L'embranchement des Chordés est subdivisé en trois sous-embranchements: les
Urochordés, les Céphalochordés, et les Vertébrés.
Figure 88. Morphologie de la larve d'un Urochordé. © BIODIDAC
Ces trois sous-embranchements partagent les 4 structures communes aux
Chordés qui sont des animaux bilatéraux et métamérisés:
1. Une notocorde qui est une tige endosquelettique formée cellules remplies
de fluide et entourée de tissu connectif. Son rôle est d'assurer le support
longitudinal. Elle est réduite chez les Vertébrés où son rôle principal est rempli
par la colonne vertébrale.
2. Une corde nerveuse tubulaire dorsale (ou tube neural), qui devient la moelle
épinière chez les Vertébrés.
3. Des fentes pharyngiennes, qui servent à la filtration chez les Chordés
primitifs, et se développent en d'autres structures chez les Vertébrés.
4. Une queue post-anale bien développée.
Les caractéristiques primitives de l'embranchement sont bien illustrés chez
Branchiostoma (appelé autrefois Amphioxus), un Céphalochordé marin.
Figure 89. .Anatomie de Branchiostoma (Amphioxus), un Céphalochordé. © BIODIDAC
Près de la moitié du volume de l'animal est formée de muscles longitudinaux
arrangés obliquement (les myomères) séparés par du tissu connectif. La
contraction alternée des myomères de chaque côté de l'animal provoque des
ondulations qui lui permettent de nager ou de s'enfouir dans les sédiments. La
notocorde donne la rigidité dans l'axe longitudinal. Les cils sur les barres
pharyngiennes provoquent le courant, et l'eau pénètre par la bouche pour être
par la suite expulsée par les fentes pharyngiennes. Les particules filtrées se
collent au mucus des barres pharyngiennes et sont acheminées vers le tube
digestif
Origine des Chordés
L'origine des Chordés remonte à plus de 500 millions d'années, probablement
au Cambrien. Les plus vieux fossiles découverts sont ceux de Vertébrés. Les
ancêtres de ces Vertébrés, et ceux des Chordés n'ont pas encore été
découverts. Il est probable que l'absence d'endosquelette calcaire chez les
premiers Chordés puisse expliquer cette absence de fossiles.
L'hypothèse la plus répandue est celle de Garstang (1920). Elle postule que les
ancêtres des Chordés et des Échinodermes étaient des animaux sessiles et
filtreurs pourvus de tentacules. Il y aurait eu perte des tentacules et apparition
des fentes pharyngiennes au stade adulte, et apparition de la notocorde au
stade larvaire. Éventuellement, ce stade larvaire aurait acquis des traits du
stade adulte, dont la capacité de se reproduire sexuellement (néoténie).
Figure 90. Diagramme illustrant l'hypothèse de Garstang quant à l'origine des Chordés. © BIODIDAC
Évolution des Chordés
Selon Romer, le corps des Chordés a évolué à partir de deux composantes
principales. Les composantes viscérales incluent le tube digestif, les organes
de la cavité interne, les muscles, les nerfs, et les parties du squelette
associées au tube digestif. Les fentes et arches pharyngiennes ainsi que les
branchies sont donc des composantes viscérales. Les composantes somatiques
incluent le tégument, la paroi corporelle, et les structures associées à la
BIO2525 - Notes de cours - Introduction aux Chordés
locomotion comme la notocorde, la queue, et le tube neural. L'évolution des
Chordés peut être vue comme une série de modifications aux deux
composantes principales.
Les Vertébrés
Les Vertébrés sont caractérisés par la présence d'une colonne vertébrale,
formée de vertèbres métamériques, et par un crâne, qui donnent support et
protection au tube neural (la moelle épinière) et au cerveau.
Le sous-embranchement des Vertébrés est divisé en 2 superclasses en se basant
sur la présence d'une mâchoire: la superclasse des Agnathes (du grec a=sans et
gnathos= mâchoire) et la superclasse des Gnathostomes.
Les Vertébrés qui ont une mâchoire, les Gnathostomes, se divisent en six
classes: les Chondrichthyens (requin, raie), les Osteoichthyens (tous les
poissons qui ont des arètes), les Amphibiens (grenouille, salamandre), les
Reptiles (tortue, serpent, crocodile), les Oiseaux, et les Mammifères.
Tous ces Vertébrés possèdent, à un moment ou à un autre de leur
développement, une série de structures et d'organes communs:
1. un pharynx, dont dérivent les arcs branchiaux qui portent les branchies des
poissons;
2. un (ou deux) rein, qui est l'organe qui sert à filtrer les fluides internes et qui
est chargé de l'excrétion;
3. un foie, qui sert à transformer, stocker, ou détoxifier les substances
nutritives acheminées dans le sang;
4. des arches neurales et centra qui forment respectivement la partie
supérieure et inférieure des vertèbres;
5. deux yeux latéraux et un oeil pinéal;
6. un système acoustico-vestibulaire, comprenant des canaux semi-circulaires,
des statocystes, et la ligne latérale;
7. un cerveau, comprenant un bulbe olfactif, un bulbe visuel, un bulbe auditif,
des hémisphères cérébraux, et un cervelet;
8. un système endocrinien, avec glandes pituitaire (croissance), thyroïde
(métabolisme basal), surrénales (adrénaline), et gonades (comportement).
http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Introduction_aux_Chordes.htm (5 sur 6)2008-12-22 20:45
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Introduction_aux_Chordes.htm (6 sur 6)2008-12-22 20:45
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Les Poissons
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
.
Les Poissons
Dans la vie de tous les jours, on appelle poisson presque tous les Vertébrés
aquatiques à sang froid. Ce vocable de poisson regroupe cependant 3 classes
bien distinctes de Vertébrés: les Agnathes (lamproie), les Chondrichthyens
(requin) et les Osteoichthyens (saumon). Ces trois groupes représentent la
grande majorité des espèces de Vertébrés vivant actuellement.
Les Agnathes ne possèdent pas de mâchoires. Comme l'ancêtre, ce sont
généralement des animaux filtreurs, se nourissant de petites particules
organiques en suspension dans l'eau.
Figure 91. Plaques cartilagineuses. © BIODIDAC
Les Chondrichthyens, ou poissons cartilagineux, possèdent un squelette plus
développé, mais fait presque entièrement de cartilages (sauf le crâne). Ils
possèdent également des nageoires, supportées par des cartilages, qui leur
permettent une nage plus efficaces. On voit donc le début d'un squelette
BIO2525 - Notes de cours - Les Poissons
appendiculaire.
Les Osteoichthyens, ou poissons osseux, sont le groupe de Vertébrés ayant
actuellement le plus de succès et ils continuent à se diversifier rapidement.
Leurs squelettes axial et appendiculaire sont rendus plus robustes que ceux des
poissons cartilagineux par des dépots de calcium transformant les cartilages en
os. Ils possèdent également plusieurs caractéristiques leur donnant une plus
grande efficacité mécanique. La vessie natatoire, reliée au système
circulatoire, leur permet de modifier leur densité et ainsi de réduire les
dépenses énergétiques pour les empêcher de couler. L'opercule et la
musculature associée permet de ventiler les branchies sans avoir à se déplacer
ou à faire intervenir de grands groupes de muscles. Finalement, les ceintures
pectorale et pelvienne plus développées permettent un mouvement mieux
controlé des nageoires.
Architecture et classification
Les Agnathes sont les plus primitifs des "poissons" vivants. Ils ont conservé
plusieurs des caractéristiques des Céphalochordés. La grande innovation de ce
groupe est sans aucun doute la formation de vertèbres calcifiées et d'un crâne.
Les raisons qui pourraient expliquer l'apparition de ces os demeurent obscures.
Il ne fait aucun doute que le crâne et les vertèbres offrent protection au
cerveau et à la moelle épinière. Mais cet avantage peut être compensé par une
augmentation de la masse, et donc des coûts associés à la nage. Il est
également possible que le calcium et le phosphore des structures calcifiées
aient été d'abord des réserves et que les sites d'accumulation aient par la suite
acquis une fonction de protection. Quoiqu'il en soit, le résultat est la formation
d'un squelette axial augmentant la capacité de nage de ces animaux. Le
remplacement de la notochorde formée d'une seule pièce par des vertèbres
articulées permet un contrôle plus fin des ondulations du corps.
Les Chondrichthyens (du grec chondros= cartilage et ichthys= poisson), ou
poissons cartilagineux, possèdent une mâchoire courte qui forme un levier
puissant et des nageoires pectorales et pelviennes qui permettent de
compenser la poussée vers le bas produite lorsque l'animal se propulse vers
l'avant.
Figure 92. Évolution de la mâchoire.
BIO2525 - Notes de cours - Les Poissons
L'acquisition d'une mâchoire et de nageoires pectorales et pelviennes ont
permis aux premiers Vertébrés qui en furent dotés d'exploiter une nouvelle
niche écologique en abandonnant le mode de vie filtreur pour celui, plus actif,
de prédateurs de proies mobiles et plus grosses. Leur nom de poissons
cartilagineux provient du fait que la plus grande partie de leur endosquelette
est formée de cartilages et non pas d'os. Il y a toutefois des dépôts de calcium
dans les vertèbres et dans le crâne. La paroi corporelle est couverte de plaques
cartilagineuses qui protègent l'animal.
Les Osteoichthyens, ou poissons osseux, sont les poissons les plus évolués et les
plus diversifiés (environ 21,000 espèces, plus de 50% des Vertébrés). Ils sont
caractérisés par la présence d'un endosquelette osseux, une vessie natatoire
utilisée pour ajuster la densité de l'animal ou transformée en poumon, une
queue homocerque (dont la portion dorsale et ventrale sont égales), la
présence d'une opercule qui protège les branchies et facilite leur ventilation,
et une maxille mobile. L'épiderme est généralement couvert d'écailles.
Figure 93. Squelette d'un Osteoichthyen. © BIODIDAC
Locomotion
L'arrangement en zigzag des myomères chez les poissons permet un contrôle
plus précis des ondulations et donc un mouvement plus efficace.
Figure 94. Caractéristiques des Chondrichthyens. © BIODIDAC
Chez les Chondrichthyens comme le requin, ce sont les mouvements de la
queue qui font avancer l'animal. Le passage de l'eau près des nageoires
pectorales et pelviennes exerce une poussée vers le haut lorsque l'animal
avance, et empêche le tangage. La nageoire dorsale (aileron) empêche le
roulis. Ces animaux sont condamnés à nager continuellement, sinon ils coulent
lentement. Les requins régularisent leur densité en accumulant une huile (le
squalène) dans le foie, ce qui leur permet de réduire la dépense énergétique
pour rester en suspension dans l'eau.
Figure 95. Parties du corps utilisées par différents poissons osseux (Osteoichthyens) pour se propulser.
Chez les Osteoichthyens, la position des nageoires pectorales et pelviennes,
ainsi que leur articulation et leur fonction, changent. Les nageoires pectorales
remontent vers l'arrière de l'opercule, et les nageoires pelviennes prennent la
place qu'occupaient les nageoires pectorales. La nouvelle position des
nageoires pectorales permet de mieux contrôler le mouvement à basse vitesse,
d'effectuer des demi-tours rapides et de freiner. L'accumulation de gaz dans la
vessie natatoire permet aux Osteoichthyens de maintenir une densité similaire
à celle de l'eau. Les formes des Osteoichthyens sont très variables, et les
structures associées à la propulsion varient selon ces formes.
Les arêtes renforcent le squelette axial et servent de point d'appui aux
myomères. Le remplacement des plaques cartilagineuses par les écailles
permet d'augmenter l'efficacité du mouvement en réduisant la rigidité de la
paroi corporelle et en réduisant le poids de l'animal.
Respiration et circulation
Les poissons se procurent de l'oxygène à l'aide de branchies qui sont des
structures très élaborées et fragiles. L'eau procure la plus grande partie du
support nécessaire aux lamelles branchiales, qui s'affaissent lorsque l'on sort un
poisson hors de l'eau. La ventilation des branchies est assurée par l'ouverture
de la bouche et les mouvements des arches branchiales. La présence de
l'opercule et d'une valve buccale permet aux Osteoichthyens de ventiler
efficacement leurs branchies.
Figure 96. Échanges à contre-courant entre le sang dans les capillaires et l'eau ventilant les lamelles branchiales d'un poisson osseux
(Osteoichthyen). © BIODIDAC
Le mouvement de l'eau dans la chambre branchiale est perpendiculaire au
mouvement du sang dans les capillaires à la surface des branchies. Cet
arrangement permet des échanges à contre-courant d'oxygène et de gaz
carbonique qui sont très efficaces.
Les poissons très actifs (comme le thon ou le maquereau) ont une surface
relative de branchies plus grande que ceux qui sont moins actifs (comme la
carpe ou la sole). Certains poissons (la barbote par exemple) peuvent
augmenter la surface de leurs branchies lorsqu'ils sont transportés dans un
environnement où l'oxygène est moins abondant. Certains poissons ventilent
leurs branchies de façon passive en nageant la bouche ouverte. La morphologie
de l'appareil buccal du maquereau, par exemple, l'oblige à nager constamment
car il ne peut ventiler suffisamment ses branchies en restant sur place.
Figure 97. Diagramme du système circulatoire d'un poisson. © BIODIDAC
C'est chez les poissons qu'apparaissent les érythrocytes (globules rouges). Les
besoins métaboliques de ces animaux requièrent la présence de pigments
respiratoires en quantités telles que la viscosité du plasma sanguin serait trop
grande s'ils étaient simplement en solution. Il est par contre possible de
transporter la quantité requise de pigments respiratoires en les emmagasinant
dans des cellules qui voyagent avec le plasma beaucoup plus fluide. Les
poissons, comme tous les Vertébrés, ont un système circulatoire fermé, et le
système vasculaire est tapissé d'un endothélium non abrasif pour éviter
d'endommager les cellules sanguines. Le coeur est formé d'une oreillette et
d'un ventricule. Le sang désoxygéné provenant du foie, du cerveau, et du reste
du corps s'accumule dans le sinus veineux avant d'être pompé par le coeur. Du
ventricule, il passe par l'aorte et est dirigé vers les branchies pour être
oxygéné. De là, il est dirigé vers la tête et le corps. Entre le ventricule et
l'aorte, il y a un renflement élastique, le bulbus arteriosus, dont la fonction est
de régulariser la pression sanguine entre les battements du ventricule.
Osmorégulation et excrétion
Les requins et les raies (Chondrichthyens)ont des fluides internes généralement
plus concentrés en sels que les autres poissons marins (environ 50% de la
pression osmotique de l'eau de mer). Ils conservent leurs déchets azotés sous
forme d'urée à haute concentration dans leurs fluides internes, ce qui
augmentent leur pression osmotique au-delà de celle de l'eau de mer. Pour
protéger leurs protéines de l'effet déstabilisateur des hautes concentrations
d'urée, ils produisent de l'oxyde de trimethylamine. Ils n'ont donc pas besoin de
boire, et les excès de sels absorbés avec la nourriture sont éliminés par la
glande rectale qui excrète le chlorure de sodium (NaCl) dans la partie
postérieure de l'intestin.
Les fluides internes des Osteoichthyens marins ont une pression osmotique qui
est d'environ un tiers de celle de l'eau de mer. Par diffusion et osmose, ils
perdent donc de l'eau et gagnent continuellement des ions. Les pertes d'eau
BIO2525 - Notes de cours - Les Poissons
sont compensées en buvant de l'eau de mer et en éliminant les ions Cl- par des
cellules spécialisées des branchies (les ions Na+ suivent).
Les Osteoichthyens dulcicoles font face au problème inverse: la dilution de
leurs fluides internes par l'eau qui pénètre par osmose par les branchies. Les
surplus d'eau sont éliminés par les reins sous forme d'urine très diluée, et des
cellules spécialisées des branchies captent les ions chlorures (Cl-). L'élimination
des déchets azotés se fait au niveau des branchies sous forme d'ions ammonium
(NH4+).
Sens et système nerveux
L'olfaction est un sens très développé chez les poissons, et le bulbe olfactif du
cerveau est généralement très bien développé. Le système acousticovestibulaire comprend les canaux semi-circulaires, remplis de fluide et de
statolithes et tapissés de cellules ciliées, qui sont l'organe de l'équilibre. La
ligne latérale est l'organe auditif.
Écologie
La majorité des poissons marins vivent dans les eaux côtières qui sont les plus
productives. La majorité sont des prédateurs, mais certains sont herbivores. La
faune ichthyenne des eaux douces est très diversifiée. On attribue cette
diversification à la grande diversité des habitats dulcicoles et aux plus grandes
probabilités d'isolation génétique.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Les Amphibiens
Les Amphibiens
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Amphibiens illustrent l'architecture des Vertébrés en transition entre le
milieu aquatique et le milieu terrestre. C'est chez les Amphibiens qu'on voit
apparaître les caractéristiques importantes des Vertébrés terrestres:
l'architecture tétrapode, les modifications au squelette axial, et le
développement des poumons et d'un double système circulatoire. Les
adaptations à la vie en milieu terrestre ne sont cependant pas complétées chez
les Amphibiens, comme le démontre leur besoin de retourner à
l'environnement aquatique pour se reproduire.
Adaptations des Vertébrés à la vie terrestre
La colonisation du milieu terrestre par les Vertébrés a nécessité plusieurs
modifications par rapport à l'architecture et aux organes des poissons. On peut
relier ces modifications à la grande différence de densité entre l'eau et l'air,
aux forces de gravité et aux risques de dessiccation en milieu terrestre.
Les mouvements d'ondulation du corps, si efficaces en milieu aquatique, ne
permettent pas une locomotion efficace en milieu terrestre. D'une part, la
force de poussée exercée par les ondulations est très faible lorsque la densité
du fluide déplacé est faible; d'autre part, la friction sur le sol est grande. La
locomotion de la grande majorité des Vertébrés terrestres est assurée par les
membres. Ce changement dans le mode de locomotion entraîne le
développement du squelette appendiculaire (modification des nageoires
pectorales et pelviennes en pattes) et des ceintures pectorale et pelvienne
pour supporter le poids du corps. Associés à ces changements du squelette, le
système musculaire appendiculaire se développe, et il y a réduction de la
musculature axiale.
Figure 98. Membre d'un Amphibien. Remarquer la position des pattes de chaque coté du corps.
Il n'y a pas de branchies chez les Vertébrés terrestres. Ces structures délicates
qui sont supportées par l'eau chez les poissons, s'affaissent sur elles-mêmes à
cause de la gravité et de la tension superficielle de l'eau en milieu terrestre.
Les surfaces respiratoires doivent donc être internes et protégées de la
dessiccation.
La présence de pattes qui permettent de soulever le corps évite également que
les organes internes, spécialement les poumons, soient écrasés par le poids de
l'animal.
La colonne vertébrale doit également être modifiée pour satisfaire aux
nouveaux besoins de support en milieu terrestre. La forme des vertèbres
change, et des extensions (les zygapophyses) apparaissent pour empêcher la
colonne vertébrale de plier dans l'axe dorso-ventral, et pour résister aux
ondulations latérales associées aux pas alternés.
Figure 99. Modification des vertèbres chez les Amphibiens. Adapté de Radinsly.
Les yeux et les narines doivent être protégées de la dessiccation. Il y a
apparition des paupières et de glandes lacrymales chez les Vertébrés terrestres
pour humecter les yeux et les protéger. Les cellules olfactives retraitent vers
l'intérieur et l'épithélium des narines produit du mucus pour garder la surface
humide.
La faible densité de l'air entraîne la disparition de la ligne latérale. Les ondes
sonores dans l'air ne peuvent stimuler suffisamment les cellules sensorielles, et
il y a donc apparition de structures permettant d'amplifier ces ondes sonores
(pavillon de l'oreille, tympan, os de l'oreille interne).
Ces multiples modifications nécessaires à la vie terrestre n'ont pu apparaître
en même temps, et l'on croit que cette colonisation du milieu terrestre par les
Vertébrés s'est faite par étapes. Plusieurs raisons pourraient expliquer la
colonisation du milieu terrestre par les Vertébrés il y a plus de 400 millions
d'années. À cette période (au Dévonien durant le Paléozoïque), le climat est
devenu de plus en plus sec, et les étendues d'eau douce plus rares. L'intense
compétition pour un habitat restreint a sans doute été une pression de
sélection importante. Le grand nombre de prédateurs en milieu aquatique, et
la forte mortalité des stades juvéniles en milieu aquatique pourraient
également avoir favorisé les animaux qui pouvaient exploiter l'environnement
terrestre déjà bien colonisé par les plantes à fleur et les insectes. Le milieu
terrestre regorgeait de nourriture et n'abritait pas encore de gros prédateurs à
cette époque.
Cette colonisation graduelle du milieu terrestre est également suggérée par
l'existence des Amphibiens actuels. Les Amphibiens ne sont pas des animaux
terrestres à proprement parler, car ils ne peuvent se reproduire qu'en milieu
aquatique.
Architecture et classification
Les Amphibiens (du grec amphi= double et bios= vie) sont des vertébrés
tétrapodes ectothermes qui ont typiquement une peau mince, sans écailles,
mais avec des glandes produisant du mucus ou du venin. Leur cycle de vie a
deux stades: une forme larvaire aquatique et une forme adulte qui peut être
terrestre ou aquatique.
La classe des Amphibiens comprend les grenouilles, rainettes et crapauds
(Ordre Anoures, qui veut dire sans queue), et les salamandres et tritons (Ordre
Urodèles, qui veut dire queue visible).
Les Urodèles (salamandre) ont la même forme que les amphibiens primitifs qui
sont éteints. On les retrouve principalement dans les milieux humides et frais
sous les pierres ou les souches. Les Anoures (grenouille) ont une tête large,
n'ont pas de queue, et ont des pattes postérieures et une ceinture pelvienne
très développée qui leur permet de se déplacer en sautant.
Squelette et locomotion
La colonne vertébrale des Amphibiens est plus rigide que celle des poissons, et
les vertèbres possèdent des zygapophyses. La ceinture pelvienne des
grenouilles est particulièrement robuste et permet de transférer les forces des
jambes au corps. Lorsque l'animal est au repos, les membres ne sont pas
directement sous le corps, mais forment un angle droit (position des "pushups").
Chez les Urodèles, la marche est accompagnée d'une ondulation du corps qui
rappelle la nage des poissons.
Respiration et circulation
Les formes aquatiques d'Amphibiens possèdent des branchies. Ces branchies
peuvent être externes, comme chez le triton, ou internes, comme chez le
têtard.
Figure 100. Étapes de la ventilation des poumons chez la grenouille. © BIODIDAC
Chez la grenouille, la métamorphose du têtards en grenouille s'accompagne de
changements respiratoires importants. Les branchies disparaissent, et sont
remplacées par des poumons simples mais bien vascularisés. Ces poumons sont
ventilés par une pompe buccale actionnée par les muscles de la gorge. Ce
mécanisme de ventilation est relativement inefficace comparé à celui des
Mammifères et surtout des oiseaux.
La peau mince, humide, et bien vascularisée est un lieu d'échange important
chez la majorité des Amphibiens terrestres. Ce mode de respiration est mis à
profit lors d'expériences de laboratoire puisque les grenouilles sont
couramment anesthésiées en enveloppant leur corps dans un tissu imbibé
d'anesthésique.
Figure 101. Tégument d'un Amphibien. © BIODIDAC
Figure 102. Système circulatoire chez un Amphibien. © BIODIDAC
Contrairement aux poissons, le sang des Amphibiens qui vient d'être oxygéné
dans les organes respiratoires retourne au coeur pour être pompé à nouveau
avant d'être envoyé vers la tête et le reste du corps. Ce circuit permet au sang
de mieux oxygéner les tissus puisque la pression sanguine est plus élevée dans
les artères systémiques. En effet, le passage dans les capillaires des organes
respiratoires réduit énormément la pression sanguine, et donc la rapidité avec
laquelle le sang peut circuler dans les vaisseaux sanguins après avoir été
oxygéné. Le repompage du sang par le coeur permet d'élever la pression
sanguine à nouveau. Les Amphibiens ne possèdent toutefois qu'un seul
ventricule, et il y a un certain mélange du sang nouvellement oxygéné et du
sang désoxygéné qui est inévitable, ce qui réduit l'efficacité du système
circulatoire. L'intérieur du ventricule des Amphibiens contient cependant des
fibres et des cordons musculaires qui réduisent le mélange du sang provenant
des deux oreillettes.
Alimentation et digestion
La plupart des Amphibiens adultes ont des dents qu'ils utilisent principalement
pour retenir leurs proies qui sont avalées entières. Les grenouilles capturent
leurs proies (généralement des insectes) à l'aide de leur langue qui est
attachée à l'avant de la bouche et repliée vers l'arrière au repos. Lorsque la
proie passe à proximité, la langue se déplie rapidement, et se colle à l'insecte
qui est ramené dans la bouche. Les grenouilles avalent leur proies en
comprimant les muscles de leur gorge et en enfonçant leurs globes oculaires
dans la cavité buccale, ce qui force la proie à pénétrer dans l'oesophage.
Excrétion et osmorégulation
L'excrétion est accomplie par des reins. Les larves et les adultes aquatiques
excrètent généralement de l'ammoniac. La plupart des adultes terrestres
excrètent leurs déchets azotés sous forme d'urée. La métamorphose chez la
grenouille s'accompagne de changements dans la physiologie du rein et d'un
passage d'excrétion des déchets sous forme d'ammoniac à une excrétion d'urée.
La peau perméable des Amphibiens permet une entrée d'eau massive chez les
espèces dulcicoles. Pour contrer ce phénomène, ces espèces excrètent une
urine diluée abondante et réabsorbent les sels contenus dans leur urine au
niveau des tubules rénaux. De plus, il y a transport actif d'ions au niveau de la
peau.
Reproduction
Les oeufs des Amphibiens ne peuvent résister à la dessiccation. La
reproduction se fait donc en milieu aquatique, et la distribution de ces
animaux est limitée par la disponibilité d'eau. Les gamètes sont relâchées dans
l'eau et la fécondation est externe.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Les Reptiles
Les Reptiles
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Reptiles ont perfectionné les adaptations au milieu terrestre des Amphibiens. Les Reptiles
pondent des oeufs, entourés d'une membrane imperméable et d'une coquille, et qui peuvent
donc résister à la dessiccation. La fécondation est interne. L'épiderme des Reptiles est
couvert d'écailles de kératine qui rendent la peau imperméable. Pour compenser la perte de
l'épiderme comme organe servant à la respiration et à l'excrétion, les Reptiles ont un rein et
des poumons qui sont plus efficaces. Les côtes, le sternum et les muscles intercostaux
servent à protéger les viscères et assurent la ventilation des poumons.
Architecture et Évolution
Environ 6200 espèces de reptiles sont retrouvées actuellement sur Terre. Apparus environ 20
millions d'années après les Amphibiens, au Carbonifère (340 millions d'années), ils se sont
rapidement diversifiés au Mésozoïque (surnommé l'âge des Reptiles) et ont dominé
l'environnement terrestre jusqu'à une extinction massive et mystérieuse il y a environ 66
millions d'années.
Figure 103. Cladogramme des Vertébrés terrestres. © BIODIDAC
Environ 100 millions d'années après leur apparition, les Reptiles se sont divisés en trois
lignées. La première a donné naissance aux tortues. La seconde lignées a donné naissance au
Pelycosaures, ancêtres des Mammifères. La troisième lignée, plus diversifiée et
spectaculaire, comprenait les ancêtres des serpents, lézards, crocodiliens et plusieurs
reptiles maintenant disparus, dont les dinosaures.
Les trois lignées sont distinguées par le nombre d'ouvertures dans le crâne au niveau des
tempes (les fosses temporales). La fonction précise de ces fosses n'est pas bien connue, mais
on soupçonne qu'elles sont reliées au fonctionnement des mâchoires.
Respiration et circulation
Figure 104. Coupe transversale du tégument d'un Reptile. © BIODIDAC
La présence d'une peau imperméable empêche la respiration cutanée chez les Reptiles. Cette
perte est compensée par une amélioration de l'efficacité du poumon et du système
circulatoire. La ventilation des poumons est assurée par la contraction des muscles
intercostaux et abdominaux chez la majorité des Reptiles. Chez les tortues, la carapace
dorsale et le plastron ventral empêchent le mouvement de la cage thoracique, et ce sont les
mouvements des ceintures pectorale et pelvienne qui assurent l'inflation et la déflation des
poumons.
Figure 105. Coupe sagittale de poumons d'Amphibien et de Reptile. Noter l'augmentation de la surface d'échanges chez le Reptile grâce à la présence des cloisons. ©
BIOEDNET
La surface interne des poumons est augmentée par la présence de plusieurs cloisons. Certains
caméléons possèdent de long diverticules aveugles qui s'étendent entre les viscères. Ces
diverticules peuvent être gonflés d'air, ce qui augmente le volume du corps et peut effrayer
les prédateurs.
L'évolution du coeur se poursuit chez les Reptiles par un cloisonnement longitudinal plus
poussé qui assure une meilleure répartition du sang artériel et veineux. Le cloisonnement est
partiel chez la majorité des Reptiles, sauf chez les Crocodiliens où il est complet.
Figure 106. Coupe sagittale du coeur d'un Reptile crocodilien. Noter la présence d'une cloison complète entre les deux ventricules. C'est donc un coeur à quatre chambres. ©
BIODIDAC
Alimentation et digestion
La majorité des Reptiles sont carnivores. Les adaptations principales sont les dents et les
modifications de la mâchoire permettant d'avaler de grandes proies.
Les crocodiles et la majorité des lézards ont de multiples dents semblables (ils sont
homodontes). Chez les crocodiles, ces dents sont profondément ancrées dans la mâchoire, ce
qui réduit les chances qu'elles soient arrachées lors d'un combat avec une proie.
L'articulation de la mâchoire des lézards et des serpents est particulière et leur permet
d'avaler des proies de taille disproportionnée. De plus, les deux moitiés de la mâchoire
inférieures ne sont pas fusionnées, mais reliées par des ligaments élastiques.
Les serpents ont typiquement des dents sur le palais, et ces dents sont incurvées vers l'arrière
ce qui empêche la proie de s'échapper. La plupart des serpents venimeux ont des crochets
creux qui leur permettent d'injecter leur venin. Ces crochets peuvent être dépliés par l'action
des muscles de la tempe. Le venin est souvent une neurotoxine qui attaque le système
nerveux, mais la vipère et le serpent à sonnette produisent un venin hémotoxique qui détruit
les érythrocytes et les vaisseaux sanguins.
Excrétion et osmorégulation
Les Reptiles excrètent leurs déchets azotés sous forme d'acide urique, ce qui leur permet de
conserver l'eau si précieuse en milieu sec. Les reptiles marins ont des glandes à sel sur la tête
pour se débarrasser du surplus d'ions.
Reproduction
La fertilisation est interne chez les Reptiles. Les gamètes ne sont donc pas exposées aux
rigueurs du milieu terrestre. Les Reptiles pondent des oeufs amniotiques. L'embryon est
entouré d'une membrane (l'amnios) renfermant le liquide amniotique. Deux sacs membraneux
sont rattachés à l'embryon: la vésicule vitelline et l'allantoïde. La vésicule vitelline contient
le vitellus (jaune) qui nourrit l'embryon. L'allantoïde sert à entreposer les déchets jusqu'à
l'éclosion. Le tout est entouré d'une autre membrane, le chorion, qui est perméable aux gaz,
mais pas à l'eau. Le chorion est entouré d'une coquille souple chez les Reptiles.
Figure 107. Oeuf amniotique. © BIODIDAC
Défenses et adaptations
Les Reptiles sont des hétérothermes ectothermes (poïkilothermes). Leur température
corporelle varie (hétérotherme), et ces variations de température sont reliées à celles de
l'environnement (ectotherme).
Ces animaux arrivent cependant à régulariser quelque peu leur température en modifiant
leur comportement.
Certains biologistes croient que les plus gros dinosaures étaient homéothermes et
endothermes, c'est-à-dire qu'ils maintenaient leur température constante en contrôlant leur
métabolisme.
Système nerveux
La langue d'un serpent n'est pas venimeuse. C'est plutôt un organe qui sert à capter les
produits chimiques contenus dans l'air et à les amener jusqu'à l'organe de Jacobson, situé
dans le plafond de la bouche. Certains serpents nocturnes ont, sur la tête, des organes
thermosensibles qui leur permettent de détecter les petits rongeurs nocturnes dont ils se
nourrissent.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
Les Oiseaux
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
r.
Les Oiseaux
Les Oiseaux peuvent presque être définis comme étant des Reptiles spécialisés
car leur architecture est similaire à celle des Reptiles et les modifications
peuvent être reliées au vol. Les oiseaux sont des homéothermes endothermes
qui ont des plumes. Leurs membres antérieurs sont modifiés pour le vol, et
leurs membres postérieurs pour la marche, la nage, ou pour se percher.
Modifications associées au vol
Le vol exige une très grande dépense métabolique, et les forces exercées par
les muscles alaires sont également importantes. On retrouve donc chez les
Oiseaux des adaptations pour augmenter le taux métabolique qui peut être
soutenu, pour réduire les dépenses métaboliques inutiles (réduction du poids),
pour augmenter l'efficacité du système cardio-vasculaire (pour maintenir un
métabolisme élevé), et pour solidifier le squelette.
Figure 108. Parties d'une plume d'oiseau: rachis, barbe, barbule. © BIODIDAC
BIO2525 - Notes de cours - Les Oiseaux
La température influence énormément les réactions métaboliques. L'activité
des enzymes qui catalysent les réactions augmente avec un accroissement de
la température, jusqu'à un maximum, puis diminue. Pour maintenir les hauts
taux métaboliques requis pour le vol, les oiseaux maintiennent leur
température corporelle à l'intérieur de limites précises (ils sont
homéothermes). On croit que les plumes étaient à l'origine une adaptation
pour conserver la chaleur corporelle (réduction de la convexion), et qu'elles
ont été modifiées pour le vol par la suite .
Il est important pour les oiseaux qui volent de minimiser la masse qu'ils ont à
transporter. Les os des oiseaux sont généralement creux et renforcés par des
cloisons. Chez certains oiseaux, les sacs aériens se prolongent dans les plus
gros os.
Figure 109. Coupe d'un os d'oiseau. © BIODIDAC
Chez les oiseaux, l'excrétion des déchets azotés se fait sous forme d'acide
urique. Comme les cristaux d'acide urique peuvent être éliminés avec une
quantité minime d'eau, l'oiseau n'a donc pas à transporter une masse inutile de
liquide.
Pour résister aux forces qui entrent en jeu lors du vol, la colonne vertébrale
des oiseaux est renforcée par la fusion de plusieurs vertèbres, particulièrement
dans la queue et au niveau de la ceinture pelvienne. La cage thoracique doit
également être renforcée pour éviter d'être écrasée par les muscles alaires.
Les côtes sont donc fusionnées et le sternum est hypertrophié pour permettre
un solide point d'ancrage pour les muscles alaires.
La ceinture pelvienne est également fusionnée pour solidifier les points
d'ancrage des muscles de la queue.
Figure 110. Modifications du squelette associées au vol chez les oiseaux. © BIODIDAC
Respiration et circulation
La présence de plumes réduit la ventilation de l'épiderme et empêche les
oiseaux d'avoir une respiration cutanée.
Leurs grands besoins métaboliques (de 6 à 10 fois ceux d'un reptile de taille
similaire) ont entraîné des modifications au niveau des systèmes respiratoire et
circulatoire.
Figure 111. Poumon et sacs aériens chez un oiseau. © BIODIDAC
BIO2525 - Notes de cours - Les Oiseaux
Les poumons des oiseaux ne sont pas des sacs aveugles (culs-de-sac), mais
plutôt des conduits dans lesquels l'air circule à sens unique. Il n'y a pas
d'alvéoles, mais plutôt des parabronches. La ventilation de ces parabronches
est assurée par l'entremise de sacs aériens qui sont situé à l'avant et à l'arrière
des poumons, et qui agissent à la manière de pompes. L'air passe de la bouche
directement aux sacs aériens postérieurs, puis aux parabronches, puis aux sacs
aériens antérieurs, pour être finalement exhalé. Il n'y a donc pas de mélange
entre l'air frais et l'air résiduel. La présence de valves empêche l'air de revenir
vers l'arrière. Dans les poumons, la circulation du sang des capillaires des
parabronches est à contre-courant de celle de l'air, ce qui maximise les
échanges gazeux. On considère que le système respiratoire des oiseaux est le
plus perfectionné et le plus efficace du règne animal. La ventilation des
poumons peut également servir à éliminer les surplus de chaleur (la sudation
est impossible à cause de la présence des plumes).
Le coeur des oiseaux a quatre chambres séparées (comme chez les
crocodiliens), ce qui prévient le mélange entre de sang veineux et artériel.
Chez les oiseaux nordiques, la circulation est à contre-courant dans les pattes,
de manière à réduire les pertes de chaleur.
Alimentation et digestion
Les oiseaux ont des besoins métaboliques élevés et doivent donc se nourrir
d'aliments riches. Les premiers oiseaux étaient sans doute des insectivores,
mais le mode alimentaire des oiseaux actuels est très varié (granivores,
piscivores, carnivores, nécrophages, frugivores). La spécialisation alimentaire
s'accompagne de modifications au niveau du bec et du tube digestif. Par
exemple, les oiseaux granivores, comme la poule, ont un bec robuste pour
briser les graines, un jabot pour les entreposer, et un gésier qui contient
typiquement des cailloux pour les broyer (les oiseaux n'ont pas de dents).
Excrétion et osmorégulation
Les oiseaux marins ont des glandes à sel semblables à celles des iguanes pour
excréter les surplus d'ions.
Système nerveux
Le vol requiert une très bonne vision et une bonne coordination; les zones du
cerveau responsables de ces aspects sont donc particulièrement développées
chez les oiseaux.
Les yeux sont très développés, et leur position est reliée au régime
alimentaire. Chez les oiseaux herbivores, les yeux sont disposés de chaque coté
de la tête, ce qui leur permet d'avoir un très large champ de vision et de voir
venir les prédateurs. Chez les rapaces, les yeux sont situés à l'avant, ce qui
permet d'avoir une meilleure vision binoculaire et de mieux juger des distances
et les vitesses.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
BIO2525
Animaux : Structures et fonctions
Accueil
Quoi de neuf?
Plan de cours
Cours
Notes de cours
.
Les Mammifères
Les Mammifères
Documents
Laboratoires
Évaluation
Autres sites
Contacts
Les Mammifères sont apparus sur Terre il y a environ 190 millions d'années.
Comme les Oiseaux, ils descendent des Reptiles et ont modifié l'architecture
héritée de ces derniers en vue d'une vie plus active alimentée par un
métabolisme plus élevé. Les modifications principales se situent au niveau des
structures locomotrices et de celles reliées à l'alimentation.
Architecture et classification
Le point d'attache des membres antérieurs et postérieurs est modifié de
manière à ce que les membres supportent directement le poids du corps. Ce
déplacement rapproche les membres du centre de gravité de l'animal et est
accompagné de modifications au niveau des ceintures pectorale et pelvienne.
Les membres supportant directement le corps, la puissante musculature
ventrale nécessaire aux Reptiles pour soulever le corps n'est plus aussi
développée. Les modifications aux ceintures permettent une plus grande
efficacité de mouvement des membres et une rotation plus prononcée vers
l'avant et l'arrière, et donc de faire de plus grands pas.
Figure 112. Squelette d'un rongeur. © BIODIDAC
Les structures reliées à l'alimentation (mâchoires, dents, musculature) sont
également transformées. La dentition se spécialise et on voit apparaître des
dents de forme et de fonction différentes: incisives (couper), canines (percer),
prémolaires (déchirer) et molaires (broyer). La couronne des prémolaires et
molaires se développe de façon à permettre de bien s'imbriquer, et le point
d'attachement à l'os dentaire se renforce en ayant plus d'une racine. Cette
dentition permet aux Mammifères de bien mastiquer leur nourriture et de la
digérer plus efficacement par la suite.
Le maintien d'un haut taux métabolique requiert une bonne isolation,
particulièrement pour les petits Mammifères qui ont un rapport surface:volume
relativement élevé. Le écailles des Reptiles ont été remplacées par des poils
qui permettent de retenir une couche d'air emprisonné près du corps. Comme
chez les Oiseaux, il y a des muscles qui permettent d'ériger ou de rabaisser les
poils, faisant ainsi varier l'épaisseur de la couche d'air emprisonnée et donc la
qualité de l'isolant. Des glandes sudoripares apparaissent dans l'épiderme pour
permettre de réduire la température de l'animal par transpiration lorsqu'il fait
trop chaud.
Figure 113. Tégument d'un Mammifère. © BIODIDAC
Les Mammifères sont donc des Vertébrés endothermes, homéothermes,
couverts de poils, et caractérisés par la présence de mamelles.
Locomotion
Les membres locomoteurs des Mammifères ont une variété surprenante de
formes. Les animaux fouisseurs, comme la taupe, ont des membres courts et
puissants qui leur permettent de creuser dans le sol rapidement. Les animaux
sauteurs, comme le kangourou, ont des pattes postérieures hypertrophiées. Les
animaux coureurs ou ceux qui se déplacent beaucoup (caribou) ont des
membres élancés qui leur permettent de faire des grands pas.
Respiration et circulation
La peau des Mammifères est formée de plusieurs couches de cellules mortes,
ce qui réduit les pertes d'eau en milieu terrestre, mais limite les échanges
gazeux cutanés. L'air est aspiré dans les poumons sous l'action du diaphragme
et des muscles intercostaux. L'air passe d'abord dans les fosses nasales où il est
réchauffé et humecté, puis dans la trachée et les bronches recouvertes de cils
qui repoussent les particules.
Figure 114. Système respiratoire et alvéoles pulmonaires d'un humain. © BIODIDAC
La surface des poumons est augmentée par la présence des alvéoles. La
dilatation des poumons requiert un travail considérable car la tension
superficielle qui colle les membranes alvéolaires est élevée. Pour faciliter la
ventilation, on retrouve des surfactants qui réduisent la tension superficielle à
la surface interne des alvéoles. La présence de ces surfactants réduit le travail
nécessaire à la dilatation des poumons. Lorsque l'alvéole se dilate, la
concentration des surfactants par unité de surface diminue, et la tension
superficielle augmente, ce qui fait augmenter la résistance à la dilatation et
protège contre l'éclatement.
Le coeur des Mammifères a quatre chambres, comme celui des Oiseaux. Le
sang passe d'abord par les poumons avant d'être repompé dans le reste du
BIO2525 - Notes de cours - Les Mammifères
corps. Ce circuit assure que le sang oxygéné (artériel) est à haute pression lors
de sa distribution vers les organes. L'aorte est élastique et cette élasticité lui
permet de tamponner les variations de pression entre les battements
cardiaques.
Alimentation et digestion
Le tube digestif des Mammifères est assez typique des Vertébrés mais c'est au
niveau des dents et de la mâchoire que les Mammifères se distinguent.
Les Mammifères sont hétérodontes, et l'importance relative des divers types de
dents varie selon le mode d'alimentation. Contrairement aux autres Vertébrés,
les dents des Mammifères ne sont remplacées qu'une seule fois (dents de lait).
Les dents se trouvent sur un seul os (l'os dentaire), ce qui renforce la
mâchoire.
Figure 115. Articulation de la mâchoire d'un Mammifère carnivore et chez un herbivore. © BIODIDAC
L'articulation de la mâchoire diffère chez les Mammifères carnivores et
herbivores. Chez les carnivores, l'articulation se trouve au même niveau que
les dents, ce qui permet aux prémolaires (on les appelle les dents carnassières
chez les carnivores) de cisailler les chairs de la proie. Chez les herbivores,
l'articulation est située au-dessus du niveau des dents, et l'action des muscles
de la mâchoire fait que toutes les dents se referment en même temps,
permettant ainsi de broyer la nourriture efficacement.
Excrétion et osmorégulation
L'excrétion des déchets azotés par le rein se fait généralement sous forme
d'urée chez les Mammifères. Les Mammifères qui vivent en milieu très sec ont
des boucles de Henle très longues ce qui leur permet de réabsorber une bonne
partie de l'eau qui se retrouverait perdue dans l'urine.
Système nerveux
La taille relative du cerveau des Mammifères est de cinq à dix fois celle des
Reptiles. Comme chez les Oiseaux, le cervelet est bien développé, permettant
une bonne coordination des membres locomoteurs. Contrairement aux Oiseaux
cependant, le bulbe visuel est peu développé, et c'est plutôt le bulbe olfactif
qui est bien développé. Le néocortex, couche externe des hémisphères
cérébraux ,se développe considérablement et permet d'intégrer l'information
et les influx nerveux.
Adaptations
Les adaptations comportementales des Mammifères peuvent dans bien des cas
leur permettre d'assurer leur défense. Le contrôle de la température
corporelle est l'une des priorités pour ces animaux. En climat froid, certains
Mammifères vont hiberner durant l'hiver, alors que dans les déserts ils
estiveront. Dans les deux cas, l'animal se roule en boule de manière à réduire
son rapport surface:volume et conséquemment les pertes de chaleur ou d'eau.
Les animaux nordiques ont des appendices courts et souvent de couleur plus
foncée que le reste du pelage de manière à capter le plus d'énergie calorifique
possible. Ils tendent également à être plus gros que les espèces apparentées
qui vivent plus au sud.
Lorsque la température est chaude, la transpiration est augmentée de manière
à réduire la température corporelle. Comme le pelage réduit considérablement
l'évaporation, il est fréquent d'observer un halètement lorsque les Mammifères
tentent de se rafraîchir.
© 2002
Antoine Morin
Biologie
U.d'Ottawa
Téléchargement