PREDICTION DE LA FONCTION ERECTILE APRES TRAITEMENT POUR CANCER DE LA PROSTATE Mehrdad Alemozaffar, MD; Meredith M. Regan, ScD; Matthew R. Cooperberg, MD, MPH; John T. Wei, MD; Jeff M. Michalski, MD; Howard M. Sandler, MD;Larry Hembroff, PhD; Natalia Sadetsky, PhD; Christopher S. Saigal, MD, MPH;Mark S. Litwin, MD, MPH; Eric Klein, MD; Adam S. Kibel, MDDaniel A. Hamstra, MD; Louis L. Pisters, MD; Deborah A. Kuban, MD;Irving D. Kaplan, MD; David P. Wood, MD; Jay Ciezki, MD; Rodney L. Dunn, MS; Peter R. Carroll, MD, MPH; Martin G. Sanda, MD. Prediction of Erectile Function Following Treatment for Prostate Cancer. JAMA: The Journal of the American Medical Association, 2011; 306 (11): 1205 DOI:10.1001/jama.2011.1333 ABSTRACT Contexte La fonction sexuelle fait partie intégrante de la Qualité De Vie lié à la santé (HRQOL), domaine qui se trouve le plus communément atteint après un traitement pour cancer de la prostate ; il nous manque toutefois des outils validés nous permettant de prédire la dysfonction érectile en fonction des sujets. Objectifs Prédire la fonction érectile à long-terme, après traitement d’un cancer de la prostate, en se basant sur les caractéristiques du patient et du traitement entrepris. Design de l’étude Les caractéristiques pré-thérapeutiques des patients, leur HRQOL sexuelle et les modalités thérapeutiques mesurées au sein d’une cohorte académique longitudinale et multicentrique (Prostate Cancer Outcomes and Satisfaction With Treatment Quality Assessment recrutée de 2003 à 2006), ont été utilisées afin de développer des modèles permettant de prédire la fonction érectile 2 ans après le traitement. L’utilisation d’une cohorte communautaire (community-based Cancer of the Prostate Strategic Urologic Research Endeavor [CaPSURE] dont le recrutement s’est déroulé entre 1995 et 2007) a permis de valider les performance du modèle. Des patients appartenant aux deux cohortes, et pour qui la HRQOL avait été mesurée avant tout traitement (N=1201), ont été suivis après prostatectomie, radiothérapie externe ou brachythérapie pour cancer de la prostate. Les résultats concernant la santé sexuelle des hommes ayant terminé le protocole (n=1027) ont servi à développer des modèles prédictifs de la fonction érectile. Ces derniers ont été validés auprès d’un panel de 1913 patients externes répondant à la prise en charge classique des praticiens urologues. Critère d’évaluation principal Erections fonctionnelles permettant un rapport coïtal satisfaisant sur déclaration des patients, 2 ans après le traitement initial du cancer de la prostate. Résultats Deux ans après le traitement de leur cancer prostatique, 368 patients (37% [95% IC, 34%-40%]) de l’ensemble de la cohorte validée et 335 (48% [95% IC, 45%-52%]) de ceux déclarant une fonction érectile satisfaisante avant l’engagement thérapeutique ont rapporté l’obtention d’érections fonctionnelles ; 531 (53% [95% IC, 50%-56%]) patients sans prothèse pénienne déclarent utiliser des produits pharmaceutiques ou tout autre moyen visant à améliorer leur fonction érectile. Le score pré thérapeutique HRQOL, l’âge, le taux de PSA, l’origine ethnique, l’IMC, et les modalités thérapeutiques entreprises étaient associés au degré de fonctionnalité érectile 2 ans après le traitement initial. Des modèles de régression multi variables permettaient une estimation de la fonction érectile à 2 ans s’étalant de 10% (ou moins) à 70% (ou plus) selon les caractéristiques personnelles du patient et du traitement initial. Ces modèles donnaient ainsi une bonne prédiction lorsqu’ils étaient appliqués sur les patients de la cohorte CaPSURE (aires sous la courbe : 0.77 [95% IC, 0.74-0.80] en ce qui concerne la prostatectomie ; 0.87 [95% IC, 0.80-0.94] en ce qui concerne la radiothérapie externe et 0.90 [95% IC, 0.85-0.95] en ce qui concerne la brachythérapie). Conclusion La stratification des patients à partir de leurs caractéristiques pré-thérapeutiques et des modalités thérapeutiques qui leur sont proposées permet de prédire la fonction érectile 2 ans après le traitement initial, que celui-ci consiste en une prostatectomie, une radiothérapie externe ou une brachythérapie.