COMMANDE MOTEURS : le style italien L’Italie a toujours été le berceau d’importants fabricants mondiaux de machines-outils, d’équipements de production et d’appareils électroménagers. Elle est ainsi devenue en quelque sorte un centre d’excellence pour l’électronique de commande de moteurs électriques. Nous avons rencontré plusieurs de nos clients italiens, qui ont donné un avis clair sur les nouvelles solutions de commande proposées par le secteur des semiconducteurs et qui répondent aux exigences imposées par les nouvelles réglementations sur les produits consommateurs d’énergie. Une meilleure intégration Pour Studioemme de Bologne, spécialiste en conception et fabrication de servocommandes intégrées pour moteurs sans balais, une meilleure intégration est une priorité clef sur son marché cible, à savoir les machines-outils. « Dans notre dernière gamme de produits, nous avons intégré les circuits d’alimentation et de commande dans le même système, installé à même le moteur », affirme Francesco Borghesi, concepteur R&D de Studioemme. « Cette solution permet ainsi de simplifier considérablement l’acheminement des câbles entre la machine et son panneau de commande, dans la mesure où il devient possible de connecter tous les moteurs par le biais d’un seul câble CANopen. Une meilleure intégration permet également de réduire 20 eTech - NUMÉRO 1 les problèmes de compatibilité électromagnétique ». « Les principaux défis auxquels nous avons été confrontés ont été la miniaturisation du système et la dissipation thermique », poursuitil. « Pour la miniaturisation, nous avons modifié les alimentations et changé certains composants. Par exemple, nous avons remplacé les détecteurs de courant à bruit faible (idéals mais encombrants) par des détecteurs plus petits, et les codeurs optiques par des codeurs magnétiques absolus. Notre algorithme FOC (Field Oriented Control), développé en collaboration avec l’Université de Bologne pour une précédente gamme de produits, n’a pas changé, même si des codeurs haute résolution et des détecteurs de courant à bruit faible auraient été nécessaires pour exploiter pleinement son potentiel. Dans un avenir proche, nous envisageons de compléter cette gamme de systèmes de commande intégrés par des modèles haute puissance ». Aux prises avec les harmoniques Au nombre des réglementations récentes affectant les systèmes de commande moteurs figurent les normes CEI qui fixent des limites pour la quantité d’harmoniques de l’alimentation secteur. Selpro (Brescia), fournisseur de commandes de vitesse basées sur les échelons de tension ou la partialisation de phase, porte une grande attention à ce problème. Ses produits sont utilisés dans les grands équipements de HVAC Suite en page 22 > eTech - NUMÉRO 1 21 CONSEILS POUR LES CONCEPTEURS EN ASSOCIATION AVEC Puissance en poche (1) < Suite de la page 20 et dans les systèmes industriels de réfrigération. « Nous avons réussi à satisfaire aux normes CEI en améliorant et en peaufinant l’utilisation de nos technologies », « Dans notre dernière gamme de produits, nous avons intégré les circuits d’alimentation et de commande dans le même système, installé à même le moteur... » Francesco Borghesi, concepteur R&D de la société Studioemme explique Fausto Rizzi, ingénieur concepteur chez Selpro. « Les systèmes à échelons de tension sont intrinsèquement exempts d’harmoniques, dans la mesure où ils sont basés sur des autotransformateurs, qui sont des éléments linéaires et donc, ne génèrent pas de distorsions. Les systèmes à partialisation de phase, en revanche, génèrent des distorsions. En tirant parti de la nature inductive et de la modularité de la charge (qui comprend plusieurs ventilateurs) et en travaillant à un certain angle de phase, il est possible de réduire les 22 eTech - NUMÉRO 1 harmoniques dans les limites fixées par la norme pour les courants de 16 à 75 A (CEI 61000-3-12). Cette solution ne peut toutefois pas être utilisée pour les courants inférieurs à 16 A, auxquels une norme différente s’applique, avec des limites inférieures pour les harmoniques (CEI 61000-3-2). Très bientôt, nous devrons faire face au problème du rendement énergétique et je pense que nous devrons utiliser la technologie de commande d’inverseur et adopter des systèmes DSP ». microcontrôleurs ; nous n’aurons pas besoin de DSP ». La nécessité de réduire la consommation d’énergie a aussi un impact sur ce marché. « Nos inverseurs destinés à un fonctionnement normal dans les ascenseurs électriques et hydrauliques sont au cœur de nos efforts d’optimisation de l’énergie », précise M. Castagnini. « Toutefois, dans le domaine des ascenseurs, l’évaluation de la consommation d’énergie devrait être basée sur l’ensemble du système et pas sur un seul composant ». Objectifs pratiques pour les ascenseurs Le rapport qualité/ prix et la facilité d’installation sont actuellement les principaux objectifs de SMS Sistemi e Microsistemi (Crespellano, Bologne), qui conçoit et fabrique des systèmes de commande pour ascenseurs. La gamme de produits de cette société inclut des démarreurs, des commandes de vitesse, des appareils permettant de ramener la cabine au rez-de-chaussée en cas de panne de courant, des cartes pour panneaux de commande et des cabestans. « Nous essayons de faciliter le travail des installateurs en fournissant des produits précâblés », explique Emanuele Castagnini, l’un des concepteurs de la société. « Les inverseurs utilisés pour ramener la cabine au rez-de-chaussée en cas de panne de courant ne sont pas très sophistiqués, étant donné que le positionnement ne doit pas être très précis. Pour ces produits, nous envisageons l’utilisation de Solutions pour moteurs Quels que soient vos besoins de commandes et d’entraînements de moteurs, Radiospares possède les produits pour y répondre. Choisissez parmi notre gamme de microcontrôleurs, DSP, DSC, codeurs, détecteurs de courant, transistors MOSFET, IGBT, etc. sur www.radiospares.fr UN AMPLIFICATEUR PWM SIMPLE Ton Giesberts (laboratoires Elektor) Les modèles d’amplificateurs de puissance audio simples sont légion. Ils possèdent généralement une topologie de classe AB ou B. Nous vous présentons ci-dessous un modèle de classe D très compact, qui peut être alimenté à partir de 4 piles AA et qui, grâce à son rendement relativement élevé, peut arracher pas mal de décibels d’un haut-parleur. L’amplificateur de puissance audio décrit dans cet article n’est pas un étage d’amplification analogique ordinaire, mais une version « numérique » qui utilise la modulation de largeur d’impulsion (PWM). Par souci d’honnêteté, nous préciserons que cet amplificateur présente une distorsion non négligeable et qu’il ne s’agit donc pas d’un amplificateur hi-fi ou haut de gamme. Le circuit est bien trop simple pour cela. Par ailleurs, il confère un son unique à la musique. L’amplificateur numérique a peut-être une qualité sonore « digne du bon vieux tube ». Amplificateur PWM En principe, un amplificateur PWM possède un très haut rendement car la sortie est commutée à haute fréquence entre les tensions d’alimentation positive et négative (ou la masse) (voir figure 1). Étant donné que les transistors de sortie font l’objet, un à la fois, d’une commande de marche ou d’arrêt, la chute de tension sur les transistors actifs et le courant les traversant lorsqu’ils sont inactifs sont minimaux. En d’autres termes, les pertes (thermiques) des transistors restent faibles. Lorsque le transistor est activé, une impulsion se produit à la sortie. La largeur de cette impulsion est proportionnelle à l’amplitude du signal d’entrée original et également une mesure de la taille du signal de sortie (et par extension, du niveau de volume de l’amplificateur). La figure 1 le démontre clairement : les points où le côté positif du signal est le plus grand correspondent aux niveaux de signal (sinusoïdaux) les plus élevés. Bien sûr, ce principe s’applique aussi au côté négatif du signal : plus le côté positif de l’impulsion est petit (et donc, plus le côté négatif est grand), plus le signal de sortie est petit (« négatif »). La taille du signal de sortie est donc déterminée Spécifications techniques • 1 W à 8 Ω, 1,7 W à 4 Ω • Classe D • Alimentation de 6 à 9 V (4 piles AA) • Très compact • Construction simple sans CMS par le rapport entre l’impulsion positive et négative. Plus la différence est grande, plus le signal de sortie est grand. Et inversement : plus le rapport entre les impulsions positive et négative approche 50/50, plus le signal de sortie est petit. Seul un filtre passe-bas est nécessaire pour reconvertir le signal PWM en signal original (amplifié). Ce filtre supprime la fréquence de commutation élevée du signal, de sorte qu’il ne reste qu’une « moyenne » qui correspond exactement au signal original. Suite en page 24 > eTech - NUMÉRO 1 23