Résumés Contrôle social - Université Paris 1 Panthéon

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RENCONTRES DE L’ECOLE DOCTORALE D’HISTOIRE
DE L’UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE
Contrôle social
Le 19 mars 2016
Salle Marc Bloch (17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris)
de 9 h 30 à 12 h 30
Coordinateurs : Valentin CHEMERY, Jean-Pierre VALLE & Eugénie REBILLARD
Valentin CHEMERY, Contrôle partout, contrôle nulle part ?
Usages historiens du contrôle social
La notion de contrôle social, apparue au début du XXe siècle, est une notion que
l’historiographie s’est appropriée depuis plusieurs décennies, réutilisant les travaux de
sociologues, d’anthropologues, de philosophes sans parfois établir un usage spécifique
à l’historien, ou une méthode claire de transposition de cette notion dans l’étude du
passé. En outre, cette notion quoique fréquemment utilisée reste souvent mal définie,
utilisée comme une catégorie floue, servant probablement son usage et ce qu’elle tente
de saisir tant le champ qu’elle ouvre est large et embrasse de nombreux aspects de la
vie sociale. Il s’agit dans cette introduction de tenter l’exercice de la définition, en
croisant les apports de plusieurs sciences sociales et en montrant en quoi le contrôle
social est une catégorie utile à l’historien, fondamentale même dans le regard qu’il
construit sur les sociétés et leur passé.
Eugénie REBILLARD, Lutter contre la criminalité dans l’Irak abbasside.
Acteurs et dispositifs d’identification et de surveillance (IXe-XIe siècles)
Dans l’Irak abbasside des IXe-XIe siècles, la police est avant tout pensée comme un outil
de prévention du désordre. Ses missions dépassent largement le cadre de la répression :
il s’agit d’anticiper des actes lictueux, ce qui implique la mise en place de dispositifs
de surveillance pour quadriller l’ensemble de l’espace urbain. Cela est particulièrement
le cas à Bagdad, capitale du califat abbasside. L’action policière quotidienne consiste à
traquer des individus jugés dangereux par les autorités policières et perçus comme
formant des entités collectives et homogènes. Des auxiliaires, principalement des
voleurs repentis et des indicateurs, assistent les agents policiers dans ce travail
d’identification. Nous souhaitons examiner ici ces processus de catégorisation sociale,
de labellisation au sens l’entend Howard Becker, en interrogeant les discours et les
dispositifs par lesquels ces individus, perçus comme des menaces à l’ordre social, moral
et politique en place, sont définis et identifiés au sein de la société.
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Jeanne-Laure LE QUANG, « Le suprême intérêt de l’État ne permet pas d’attendre, et de ne
considérer comme criminels que ceux qui ont déjà agi ». De l’opposant politique au
« suspect », la question de la dangerosité dans les pratiques de surveillance de la haute
police impériale (1799-1815)
La surveillance mise en place par la haute police de Napoléon, sous le Consulat et le
Premier Empire, est loin de s’attacher aux seuls opposants politiques. Bien au contraire,
elle vise à entreprendre un contrôle social élargi de la socié impériale, dont nous
nous attachons à délimiter les contours, à travers ses cibles (notamment les individus
soupçonnés d’être en lien avec l’étranger), et ses pratiques toutes les échelles). La
surveillance se fait en effet à la fois a priori, de manière préventive, et a posteriori (à la suite
d’une détention, ou du retour d’un émigré sur le territoire) : c’est la surveillance dite
« spéciale », créée sous le Consulat. Cette surveillance mobilise des acteurs tant officiels
qu’officieux, ce qui amène à interroger la participation de la société elle-même à ce
contrôle social. Enfin, se pose la question de la justification de ce contrôle social, la
surveillance policière semblant largement extralégale, et bien plus tournée vers la
sauvegarde du régime napoléonien lui-même et de son chef.
Anne KLUBER, La mémoire des rescapés de l’armée de Cannes : le contrôle social du métier
de citoyen-soldat dans la Rome républicaine
Vaincus à Cannes en 216 av. J.-C., les soldats de l’armée romaine qui n’avaient pas pu
suivre le consul Terentius Varron ni se réfugier à Venouse, et avaient échappé par leurs
propres moyens à la mort, avaient été accusés de lâcheté et sanctionnés. Transmis dans
la mémoire collective sous forme dexemplum, l’épisode, devenu exemplaire, met en
évidence l’intériorisation des normes et des valeurs au sein de l’oligarchie romaine, et,
par là-même, l’importance du contrôle social informel s’exerçant sur les généraux et les
officiers supérieurs de l’armée romaine. Par ailleurs, le caractère inouï et la réitération
des sanctions disciplinaires infligées aux Cannenses pourraient marquer une tendance à
la professionnalisation de ces citoyens-soldats.
Jean-Pierre VALLE, L’assassinat politique du Roi Alexandre 1er de Yougoslavie à Marseille
le 9 octobre 1934 : le tournant de la mise en œuvre d’une censure a priori et a posteriori
des actualités cinématographiques sous la IIIe République
Conclusion de Xavier ROUSSEAU, Université catholique de Louvain (ULC)
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