Quaker Council for European Affairs Alternatives à l’emprisonnement
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Résumé
1. Paragraphes d’introduction
La Société religieuse des Amis (quakers) a une longue histoire de campagne pour une réforme des
prisons et de la justice pénale. Travaillant dans le contexte de cette tradition quaker de 350 ans,
QCEA est activement impliqué dans la promotion du respect des droits de l’homme. En partenariat
avec le bureau quaker auprès des Nations Unies (QUNO) à Genève et Quaker Peace and Social
Witness (QPSW) au Royaume-Uni, QCEA a examiné les conditions des femmes en prison depuis plus
de 6 ans. Suite à des études approfondies sur les conditions de détention des femmes dans les États
membres du Conseil de l’Europe, QCEA constate que, dans de nombreux cas, les peines
d’emprisonnement ne contribuent pas vraiment à réduire les risques de récidive. Au même moment,
le coût social pour les prisonniers et leurs familles est hors de proportion.
1.1 Pourquoi avons-nous réalisé cette étude ?
La plupart des personnes sortant de prison réintègrent la société avec une dépendance à la drogue,
peu de qualifications, sans argent et retournent à la vie qu’ils menaient lorsque leur(s) délit(s)
a/ont eu lieu. D’autres auront perdu leurs liens avec leur famille, leur travail et leur foyer. Dans de
tels cas, le risque de récidive est très élevé. En admettant cette situation ainsi que le fait
d’envoyer des personnes en prison ne permet pas de satisfaire les besoins des victimes, des
coupables eux-mêmes et de leurs communautés respectives, QCEA a entrepris une étude sur les
alternatives aux peines d’emprisonnement au sein des États membres du Conseil de l’Europe. Ce
rapport est le fruit de cette étude.
1.2 Notre approche
En 2007, QCEA a mis au point et envoyé des questionnaires aux ministères de la Justice des 47 États
membres du Conseil de l’Europe, à l’Administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo, ainsi
qu’au gouvernement de Catalogne1. En vue d’accroître les chances d’obtenir des réponses, les
questionnaires ont également été envoyés aux personnels des ministères, aux directeurs de prisons,
aux juges et à d’autres experts. Plus tard la même année, afin d’encourager davantage de réponses
de la part des gouvernements des États membres, une version consolidée du questionnaire initial a
été diffusée aux pays qui n’avaient pas répondu. En plus du département de la Justice de Catalogne
(une région espagnole), trente ministères ont répondu, dix-sept à la longue version, dix à la
consolidée et trois ont fourni d’autres informations mais n’ont pas répondu directement au
questionnaire2. Des informations complémentaires ont été obtenues dans différentes sources non
gouvernementales, y compris des organisations et des personnes travaillant dans des prisons ou des
organisations liées à une ou plusieurs des alternatives à l’emprisonnement que nous étudions. Nous
1 Les États membres du Conseil de l’Europe (en octobre 2007) étaient les suivants : Albanie, Allemagne,
Ancienne République yougoslave de Macédoine, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Bosnie-
Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Hongrie,
Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldavie, Monaco, Monténégro,
Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Fédération de Russie,
Saint Marin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, et Ukraine.
2 QCEA a reçu la réponse des États membres du Conseil de l’Europe suivants : Allemagne, Autriche, Bosnie-
Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, Géorgie, Hongrie, Islande, Italie, Lettonie,
Luxembourg, Malte, Moldavie, Monaco, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Roumanie,
Royaume-Uni (Angleterre et Pays de Galles), Saint Marin, Serbie, Slovénie, Suisse, Turquie, et Ukraine.