L’AVANT-GARDE VOL. 14 NO 3 - ÉTÉ 2014 PAGE 3
Pendant la rencontre :
3. Formuler adéquatement notre message
Il est primordial de bien se faire comprendre de l’autre en
donnant des exemples précis et récents, basés sur des faits.
De plus, il faut à tout prix préserver l’estime de la personne.
Pour ce faire, l’échange peut débuter en abordant un point
fort, ce qui favorise le lien de confiance et l’ouverture. Par la
suite, les commentaires devraient toujours être descriptifs
et relater des faits jamais teintés de jugement. Le choix
du moment et des mots est primordial. Il est aussi impor-
tant de mentionner à la personne que le but premier de la
rencontre n’est pas de la critiquer, mais bien de la soutenir.
Lorsqu’on rencontre la personne, il faut être à l’écoute de
sa capacité à intégrer la rétroaction que l’on lui transmet et
de sa compréhension de la situation.
4. Laisser le temps à la personne qui reçoit la
rétroaction de réagir aux commentaires
Il faut laisser un temps de réaction à la personne. Elle peut
poser des questions, clarifier certains éléments, exposer son
point de vue en regard de la situation que l’on vient de lui
soumettre. Si la personne parle peu, il est possible de l’aider
en lui posant des questions ouvertes.
5. Rechercher ensemble des solutions
et assurer un suivi
À cette étape, il faut éviter de proposer des solutions trop
rapidement. Il est davantage profitable pour la personne de
trouver elle-même ses propres solutions et de décrire com-
ment elle envisage de s’améliorer. Si toutefois la personne
a de la difficulté à trouver des solutions, nous pouvons lui
en proposer et en discuter avec elle. Il est impératif à ce
moment de s’assurer de la bonne compréhension de la
personne relativement à la rétroaction que l’on vient de lui
faire.
CONCLUSION
La rétroaction constructive est un moyen simple et efficace
qui peut être utilisé dans plusieurs situations et contextes,
afin de transmettre un message spécifique à une autre
personne. Elle est aussi toute indiquée dans un contexte
d’apprentissage, comme le préceptorat, où plusieurs per-
sonnes doivent commenter le travail de l’infirmière nouvel-
lement diplômée (infirmière préceptrice, infirmière-chef
d’unité, conseillère en soins infirmiers, autres membres de
l’équipe soignante). En suivant ces cinq étapes fort simples,
la rétroaction constructive peut faciliter le travail des
infirmières préceptrices et aider davantage les infirmières
nouvellement diplômées à jouer leur nouveau rôle.
Plan de contingence : qu’en est-il?
Le plan de contingence est une action planifiée qui permet
d’éviter l’improvisation lorsqu’il manque une ressource
infirmière dans une unité de soins. C’est une façon de se
réorganiser et ainsi, de pouvoir continuer à maintenir les
activités normales tout en assurant la sécurité des soins
aux patients. Le plan est une solution temporaire que nous
avons prévue, en fonction de certaines situations. Nous
planifions sur papier, pour chaque situation qui pourrait
se présenter. Il n’y a pas une seule recette magique, mais
plutôt différentes recettes contenant des ingrédients
différents. Cela permet d’éviter le chaos au début du quart
de travail.
Il faut aussi se questionner : Avons-nous besoin de rem-
placer la personne absente à tout prix? Et par le même titre
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Josée F. Breton, inf., B. Sc.inf., MBA, conseillère senior, organisation des
soins et du travail à la DSI-RC du CHUM.